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Le désir d'intégration en question.


Invité Karbomine

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Invité Karbomine
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c'est l'ambivalence entre la liberté et la sécurité. On aimerait être libre d'être soi mais quand on est trop libre nous nous retrouvons dans une position insécure donc nous acceptons de brider notre liberté. Il nous faut donc trouver le bon équilibre et renoncer partiellement.

Mais où placer le curseur ? Dans le milieu professionnel, c'est assez facile à trouver mais ans le domaine personnel, n'est-ce pas un peu plus difficile ? La position insécure est très vraie ; aussi se révéler, quand on a l'impression d'échapper à certaines normes, c'est se mettre en danger, qu'il soit réel ou fantasmagorique.

Saleté de curseur...

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Invité Quasi-Modo
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Ce sujet touche au problème de tout véritable génie, mais aussi à la folie, individus dont la pensée est si hétérodoxe qu'elle suscite le rejet et l'incompréhension. En même temps le besoin de reconnaissance des pairs est un besoin omniprésent au sein de l'humanité donc toute la difficulté va être de reconnaître le génie quand il se présente, mais aussi de le différencier du simple fou : parce qu'on ne sait pas fondamentalement faire la différence entre un propos absurde et un propos incompris.

Sur la route vers le progrès général de l'humanité, le Génie fait des pas si grands qu'il arrive très vite beaucoup plus loin que le commun des mortels ne le saurait espérer en une vie. C'est pourquoi ils ne sont souvent reconnus à leur juste valeur que des siècles après leur mort, quand l'humanité aura, pour ce qui est de sa moyenne, parcouru le chemin qui le séparait du points d'arrivée du génial précurseur. Tout le problème arrive lorsque conscients de ce fait (que le génie est incompris et rejeté), nous avons voulu faire tomber toutes les normes, ce qui est le problème de l'art contemporain, chacun pouvant s'autoproclamer artiste génial et incompris tant qu'il en a les moyens financiers (ou qu'une maison d'édition fait sa promotion).

L'important est surtout pour pallier à ce problème de savoir et pouvoir s'entourer de gens qui nous comprennent et nous reconnaissent à notre juste valeur, en nous aimant pour ce que nous sommes. C'est aussi certainement l'intérêt de former des communautés d'intellectuels : de pouvoir s'appuyer les uns sur les autres, comme pour former un sous-groupe d'élite au sein duquel l'intégration pourra remplacer le besoin d'intégration à la collectivité ou la société en général. Ce peut être une solution pour éviter de se poser la question d'un "curseur" à positionner entre être soi-même et s'effacer devant l'Autre en général.

Et puis la solitude peut aussi être une forme d'auto-satisfaction béate, à l'image de l'extase statique de l'imbécile qui se complaît dans le laisser-aller. Dès l'instant où tu chercherais à éviter les influences extérieures, et donc à ignorer le regard de l'autre, et te retrouvant face à ta limite psychologique de tolérance au rejet, ne risques-tu pas de tomber dans l'aliénation consistant à vouloir montrer que tu ignores le regard des autres, c'est à dire en voulant rendre honteuse la honte elle-même, et de tomber dans un grand n'importe quoi?

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Sur la route vers le progrès général de l'humanité, le Génie fait des pas si grands qu'il arrive très vite beaucoup plus loin que le commun des mortels ne le saurait espérer en une vie. C'est pourquoi ils ne sont souvent reconnus à leur juste valeur que des siècles après leur mort, quand l'humanité aura, pour ce qui est de sa moyenne, parcouru le chemin qui le séparait du points d'arrivée du génial précurseur. Tout le problème arrive lorsque conscients de ce fait (que le génie est incompris et rejeté), nous avons voulu faire tomber toutes les normes, ce qui est le problème de l'art contemporain, chacun pouvant s'autoproclamer artiste génial et incompris tant qu'il en a les moyens financiers (ou qu'une maison d'édition fait sa promotion).

Ou alors quand il n'y a pas de génie palpable, constatable, productif. Si ce n'est qu'une configuration de pensée, qui n'aboutit à aucune œuvre, alors l'excuse de l'avance phénoménale par rapport aux autres ne tient même pas. En termes de justification face au monde mais aussi en termes de justification face à soi-même, tout cela devient assez pénible. D'où le malaise.

L'important est surtout pour pallier à ce problème de savoir et pouvoir s'entourer de gens qui nous comprennent et nous reconnaissent à notre juste valeur, en nous aimant pour ce que nous sommes. C'est aussi certainement l'intérêt de former des communautés d'intellectuels : de pouvoir s'appuyer les uns sur les autres, comme pour former un sous-groupe d'élite au sein duquel l'intégration pourra remplacer le besoin d'intégration à la collectivité ou la société en général. Ce peut être une solution pour éviter de se poser la question d'un "curseur" à positionner entre être soi-même et s'effacer devant l'Autre en général.

L'entre-soi comme solution ? Ça fonctionne, oui et non. D'abord parce qu'il faudrait former des communautés totales pour ne plus être confrontés à la norme basse. Ce serait totalitaire et certainement voué à l'échec. De plus, j'imagine que c'est possible dans certaines professions, pas dans la mienne.

Du coup, cette idée (à laquelle j'adhère et que je pratique) ne peut fonctionner que comme une respiration dans le quotidien social et en tout cas, elle ne parvient pas tout à fait à satisfaire ou à faire taire ce désir d'intégration malheureux.

Pourrais-tu préciser/développer le dernier point ? À propos du curseur.

Et puis la solitude peut aussi être une forme d'auto-satisfaction béate, à l'image de l'extase statique de l'imbécile qui se complaît dans le laisser-aller. Dès l'instant où tu chercherais à éviter les influences extérieures, et donc à ignorer le regard de l'autre, et te retrouvant face à ta limite psychologique de tolérance au rejet, ne risques-tu pas de tomber dans l'aliénation consistant à vouloir montrer que tu ignores le regard des autres, c'est à dire en voulant rendre honteuse la honte elle-même, et de tomber dans un grand n'importe quoi?

Oui, ce repli total est évidemment une mauvaise tendance, en général ça ne donne rien de bon... Des connards prétentieux tout au plus, qui même brillants ne me font pas envie.

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Ou alors quand il n'y a pas de génie palpable, constatable, productif. Si ce n'est qu'une configuration de pensée, qui n'aboutit à aucune œuvre, alors l'excuse de l'avance phénoménale par rapport aux autres ne tient même pas. En termes de justification face au monde mais aussi en termes de justification face à soi-même, tout cela devient assez pénible. D'où le malaise.

Tu n'as pas tort, mais je reste dubitatif quant au fait que la production soit l'oeuvre du génie. Disons qu'elle en est la preuve, mais que l'implication (Production => Génie) fonctionne uniquement dans un sens. Je ne vois pas pourquoi tout être supérieurement intelligent se sentirait le besoin d'oeuvrer au bien de l'humanité, surtout quand on voit ce qui est fait à ces même génies. Personne n'a envie de souffrir mille morts de son vivant, d'être exclu partout où il se rend, pour avoir droit à une gloire post-mortem, comme si la masse s'excusait par la suite.

L'entre-soi comme solution ? Ça fonctionne, oui et non. D'abord parce qu'il faudrait former des communautés totales pour ne plus être confrontés à la norme basse. Ce serait totalitaire et certainement voué à l'échec. De plus, j'imagine que c'est possible dans certaines professions, pas dans la mienne.

Du coup, cette idée (à laquelle j'adhère et que je pratique) ne peut fonctionner que comme une respiration dans le quotidien social et en tout cas, elle ne parvient pas tout à fait à satisfaire ou à faire taire ce désir d'intégration malheureux.

Pourrais-tu préciser/développer le dernier point ? À propos du curseur.

Oui je comprends ce que tu veux dire, et tu n'as pas tort, l'image du curseur a ses limites.

La solution n'est certes pas parfaite : et puis la question du "curseur" ne se pose pas moins face à un groupe d'élites.

L'intérêt est surtout que cette méthode permet seulement de le déplacer dans le sens d'une plus grande liberté, de gagner un petit peu de jeu tandis que la même laisse nous enserre le cou tout autant.

Oui, ce repli total est évidemment une mauvaise tendance, en général ça ne donne rien de bon... Des connards prétentieux tout au plus, qui même brillants ne me font pas envie.

C'est beaucoup mieux pour l'équilibre mental et général. Et n'oublie pas que même populaires, il existe des connards très prétentieux :D

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Invité Karbomine
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Tu n'as pas tort, mais je reste dubitatif quant au fait que la production soit l'oeuvre du génie. Disons qu'elle en est la preuve, mais que l'implication (Production => Génie) fonctionne uniquement dans un sens. Je ne vois pas pourquoi tout être supérieurement intelligent se sentirait le besoin d'oeuvrer au bien de l'humanité, surtout quand on voit ce qui est fait à ces même génies. Personne n'a envie de souffrir mille morts de son vivant, d'être exclu partout où il se rend, pour avoir droit à une gloire post-mortem, comme si la masse s'excusait par la suite.

Même sans développer une vision sacrificielle de la création (sors de ce corps, Musset !), la productivité dépend de la concentration des intelligences sur une discipline et sur un besoin de sublimer (si on reprend les théories de Freud...) Que l'un ou l'autre s'absente et tout s'effondre. On tombe alors en pleine crise du phénomène, on ne voit plus rien. Dès lors, même sans se préoccuper du miroir des autres, la question se repose ; est-ce de la folie, de la pure prétention ou un malaise fondé ? On peut très bien pouvoir puiser dans les perceptions et dans l'universel de la matière à penser très censée, sans parvenir à en faire quelque chose... et alors, qui peut se démontrer qu'il n'a pas franchi la ligne jaune de la folie ?

Durant un temps, j'avais conçu l'espoir que l'idée de Dieu puisse me sauver. Elle m'a permis de créer de toutes pièces, et donc en toute autonomie, une sorte de camaraderie universelle dans laquelle le sentiment d'appartenance vient spontanément. Si tu reprends le mythe du Jardin d’Éden, ça consiste un peu à vomir la pomme... ou à la digérer. Or, il se trouve que cette capacité de lier dépend grandement de ma capacité à éprouver du bonheur. Je suis en rupture de stock actuellement. Je ne trouve pas de solution de rechange.

C'est cool qu'on soit d'accord mais c'est pas cool qu'on en reste au constat de départ : point de salut, ou dans le compromis. :snif:

L'intérêt est surtout que cette méthode permet seulement de le déplacer dans le sens d'une plus grande liberté, de gagner un petit peu de jeu tandis que la même laisse nous enserre le cou tout autant.

Oui, on se situe dans le curatif, dans la pharmacopée d'urgence... Beau projet de (sur)vie !

C'est beaucoup mieux pour l'équilibre mental et général. Et n'oublie pas que même populaires, il existe des connards très prétentieux biggrin.gif

Puissants sont les connards dans la...

Je sors. :D

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Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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Si, rationnellement, j'en arrive à la conclusion que tout ce qui se fit de grand présupposait l'audace de se différencier, quitte à s'isoler tout à fait, si je comprends bien cela, ce serait bien mentir de de nier la sensation de cette chaîne.

Il ne faut pas s’arrêter aux exemples de destins déchirants d’hommes qui se sont vus forcés à s’isoler pour trouver la force d’exprimer toute leur personnalité. Pour un Nietzsche, on trouve bien dans l’histoire un Jean-Sébastien Bach, un homme tout à fait intégré dans sa communauté, père de nombreux enfants.

Il est possible qu’un homme ait besoin de faire l’expérience d’une solitude physique pour satisfaire ses aspirations, dans le cas par exemple où il sent que ses attaches affectives avec les autres l’empêchent de se laisser aller à un certain nomadisme créatif. On peut penser que c’était le cas de Nietzsche. Mais cela n’est pas absolument nécessaire a priori. Certains parviennent plus naturellement à atteindre la césure intérieure qui leur permet de vivre au sein de la multitude, et dans la solitude à la fois.

Évidemment, il y a aussi une question de tempérament là-dedans. La grandeur de l’œuvre de Nietzsche a une portée plus révolutionnaire, plus radicale que celle de Bach, me semble-t-il. Ce qui n’empêche pas l’un et l’autre d’occuper une place au panthéon, sinon au sommet de leur art respectif.

La terreur d'être seul, quand bien même la structure de la société telle qu'elle est nous assure une certaine sécurité indépendante de nos traits de caractère, indéniablement, nous pousse à nous brider. Elle bloque la créativité et nous lie aux erreurs des autres, quand bien même nous envisagerions des buts ou des moyens plus efficaces ou plus sincères...

J’ajouterais que tout travail culturel en vue d’exprimer une différence se fait dans l’optique même d’une réconciliation avec la collectivité. On ne s’isole pas pour être différent, on s’isole parce que paradoxalement, c’est la seule façon d’effectuer le travail qui nous permettra finalement d’être vraiment avec les autres. L’homme porteur d’une différence non-travaillée est souvent bien plus seul au sein de la multitude que lorsqu’il s’isole pour travailler cette différence et lui donner une forme saisissable pour les autres.

Soit dit en passant, un "travail culturel" sur sa différence, ça peut être une œuvre d'art, une œuvre philosophique, mais ça peut aussi simplement être une façon d'être avec ses proches.

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Etre différent c'est etre seul, ça n'attire donc pas beaucoup de gens.

Ce qui est par contre trés répandu c'est le désir d'imitation.

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