Grâce à Bercy, les bonus des banquiers restent gras

Oubliés les grands cris indignés du gouvernement français contre les bonus indécents des patrons des banques… Une directive européenne a bien exigé, en juillet dernier, un « équilibre » entre leurs rémunérations fixes et variables, mais le règlement français qui l'a transposée l'a édulcorée. Résultat : certains banquiers continuent à se verser des parts variables cinq fois plus élevées que leur fixe…

C'est l'eurodéputé d'Europe écologie Pascal Canfin qui a levé le lièvre. En découvrant le texte de loi français, il s'est aperçu que le mot « équilibré », qui visait à ce que la part variable de la rémunération des cadres-dirigeants des banques n'excède pas (ou pas trop) la part fixe, avait disparu. Il est « tombé des nues », comme il l'a raconté au quotidien Libération.

Je prends de l'article :

Texte Européen : un équilibre approprié est établi entre les composantes fixe et variable de la rémunération totale

Texte Français : un rapport approprié entre les composantes fixe et variable

La personne rédigeant l'article considère que ça ne veut plus rien dire ... Ah ... le mot "Equilibre" est donc plus clair que "Rapport" ? Il est pourtant question d'un lien entre part fixe et part variable, non ? Donc, d'un montant. Un rapport entre 2 montants est donc moins clair qu'un équilibre entre 2 montants ?

S'en suit dans cet article un tollé sur le fait que l'adjectif "équilibré" a été oublié dans le texte français...Sauf que l'adjectif "équilibré" n'est pas présent dans le passage du texte européen. L'adjectif présent dans les deux textes est "approprié". En substance, et c'est surement mon côté scientifique qui veut ça, je trouve le texte français plus explicite car en mathématique, il est bien plus souvent fait mention d'un rapport entre 2 nombres que d'un équilibre entre 2 nombres.

Bref, un article qui ne reste qu'un exercice de style d'un auteur perdant l'équilibre sur le chemin de la neutralité journalistique.

L'équilibre devient un « rapport approprié »

L'idée était au départ d'éviter que les banquiers ne se goinfrent trop et surtout que l'essentiel de leur système de rémunération ne les pousse pas à prendre des risques inconsidérés. Selon l'Autorité bancaire européenne, « plus la rémunération variable est potentiellement importante, plus les prises de risque pourraient l'être aussi ».

Le texte européen stipule donc qu'un « équilibre approprié est établi entre les composantes fixe et variable de la rémunération totale ». Dans le texte français, daté du 13 décembre 2010, l'équilibre a disparu, remplacé par « un rapport approprié entre les composantes fixe et variable ».

Interrogés sur les raisons de ce glissement sémantique, les services de Christine Lagarde n'apportent aucune explication sérieuse, se bornant à souligner que la Commission européenne « n'a formulé aucune observation » sur la formulation retenue dans l'arrêté ministériel.

Résultat, les banquiers français peuvent violer allègrement l'esprit et la lettre de la directive européenne. Exemples fournis par Libé :

► Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale

• salaire fixe : 850 000 euros
• salaire variable : 4 070 000 euros (sur quatre ans)
• rapport fixe variable : 4,8

► Baudouin Prot, DG de BNP-Paribas

• salaire fixe : 950 000
• salaire variable : 5 248 000
• rapport fixe-variable : 5,5

► Jean-Paul Chifflet, DG du Crédit agricole

• salaire fixe : 750 000
• salaire variable : 916 000
• rapport fixe-variable : 1,2

► François Pérol, président de BFCE

• salaire fixe : 550 000
• salaire variable : 1 056 000
• rapport fixe-variable : 1,92

Ce dernier exemple est le plus ironique, compte tenu de la personnalité du banquier concerné : il s'agit de l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy sur les questions économiques, nommé en novembre 2009 à la tête de la BFCE dans des conditions déontologiques contestables.

Les parlementaires européens, pendant la négociation précédent l'adoption de la directive, avaient demandé à ce que le chiffre de 50% apparaisse, pour limiter clairement la rémunération variable. Mais la France et la Grande-Bretagne avaient refusé. Le mot « équilibre » avait été retenu comme compromis.

Dans une interview à Libération, la candidate à la primaire écologiste, Eva Joly, promet de batailler pour obtenir un changement du règlement :

Qu'est-ce qui justifie ce changement de terminologie ?

Pour quelle raison la formulation a-t-elle été changée ? Et dans quel but ?

Bon article dans le Canard sur la rémunération des 5 big actionnaires de Lagardère, le pote de Sarkozy pris en flag de délit d’initier à EADS.

Ca parle de quelque milliards à se partager, alors que le salarié de base aura peut être quelques centaines d'euros.

Il n'y a décidement rien qui arrette ces profiteurs,n'oublions pas que ce sont nos impots qui ont financé leur sauvegarde.C'est proprement scandaleux et la complaisance des gouvernements est un foutage de geulle.Sarko voulait moraliser le capitalisme force est de constater que ce type n'a pas de morale.

absolument d'accord avec toi,pas de morale et que les profis et ses interets.

ils se sont payés nos tetes pendant 4 ans,et le pire c'est qu'ils sont confiant pour 2012.

ça prouve qu'ils nous prennent encore pour des moutons

Désolé Transporteur, mais je ne vois toujours pas ce qu'un "équilibre approprié" empêche dans le texte européen qu'un "rapport approprié" permettrait.

Certes, c'est "dégueulasse" de voir de telles parts variables. Mais la France comme le reste du monde n'est pas plus mal lotie.

Pourquoi alors avoir changer la terminologie ?

Le règlement français qui l’a transposée(la directive européenne) l’a édulcorée. Résultat : certains banquiers continuent à se verser des parts variables cinq fois plus élevées que leur fixe…

Ok d'autres pays le font aussi mais bon celà va quand même a l'enccontre de certains discourts sur la moralisation du capitalisme.

Depuis quand l'Etat devrait s'immiscer dans les affaires des sociétés privées? Il me semble que les rémunérations des personnes citées ne coûtent pas un sou au contribuable, par contre il en va autrement des multiples gabegies orchestrés par l'Etat. Donc avant d'aller faire de la démagogie on balaye déjà devant sa porte.

l'état n'est til pas censé faire appliquer les lois telles qu'elles sont votés ?????

Désolé Transporteur, mais je ne vois toujours pas ce qu'un "équilibre approprié" empêche dans le texte européen qu'un "rapport approprié" permettrait.

Certes, c'est "dégueulasse" de voir de telles parts variables. Mais la France comme le reste du monde n'est pas plus mal lotie.

Tu penses donc que le changement de terminologie a été fait sans aucune raison, juste pour "faire joli" ?

Depuis quand l'Etat devrait s'immiscer dans les affaires des sociétés privées? Il me semble que les rémunérations des personnes citées ne coûtent pas un sou au contribuable

Pas pour les banques, elles se servent grassement en reprêtant aux Etats l'argent que leur a prêté les banques centrales.