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Détresse d'un fils de son époque


Day_dreamer

Messages recommandés

Membre, Posté(e)
Day_dreamer Membre 7 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Actuellement en constante recherche de mon style définitif, je m'essaye à tous les genres et tous les registres en tentant de trouver ma place dans le monde gigantesque de la littérature ; J'alterne ainsi des périodes de lecture dans le but de découvrir de nouvelles inspirations et des périodes d'écriture intensive. Ces dernières m'amènent à me poser une question ou plutôt à vous la poser : ai-je l'étoffe d'un futur écrivain accompli ?

J'ai donc le projet de soumettre à votre jugements de nombreux textes et souhaite profondément attiser votre attention.

Textes dont voici le premier qui est en fait la transcription d'un rêve et le premier document d'une liste que j'espère longue.

Apocalypse

Une étrange clarté traverse la vitre et vient se poser sur les traits de mon visage engourdi par le sommeil. Je sors de mes rêves comme un poussin quittant sa coquille, à bout de souffle épuisé par cette nuit. La chambre est minuscule et pleine, quatre inconnus sont agglutinés devant mon minuscule téléviseur, ils violent mon intimité mais je n'ai pas la force de les chasser, je n'y pense même pas, mes yeux sont irrésistiblement attirés par l'écran duquel une lumière noire jaillit. Une journaliste dans un tailleur trop petit pour sa forte poitrine panique devant la caméra, elle sue, faisant couler son maquillage, cette belle jeune femme me glace le sang, la peur émane de tous ses pores et je me sens crispé par son émotion même dans mon lit à des centaines de kilomètres d'elle. Mais ses cris affolés laissent bientôt place à une image qui était jusque là restée dans un coin du moniteur.Une gigantesque boule noire envahit tout l'espace, un énorme trou béant, une gueule gigantesque, sûrement celle du loup le plus affamé de la planète. Je ne sais pas comment mais je me suis levé, habillé et mêlé aux inconnus en quelques secondes, nous sommes tous scotchés devant les images du caméraman sous-payé qui montre tour à tour une vielle renversant son cadis pour se réfugier sous un abribus qui s'envole en l'air, un hélicoptère de guerre bombardant la masse sombre, la fumée d'une usine lentement aspirée par le trou noir et... nous... Sans savoir pourquoi je cours vers la fenêtre grande ouverte.

Les images auparavant enfermées dans l'écran sont maintenant bien réelles, L'énorme déchirure taillade le ciel, elle avale tout ce qui l'entoure, les nuages se dirigent impuissant vers l'abysse laissant place à un ciel gris, un ciel jaune, un ciel couleur désert au milieu duquel trône au coté du noir un soleil radieux et étouffant qui me brûle la peau à travers mon T-shirt. Et au pied de mon immeuble à 100m de moi, tout le monde court, la terreur s'empare de chacun d'eux, ils s'enfuient vers je ne sais où,vers je ne sais quoi, leur cœur tétanisé par ce trou noir bien décidé à les anéantir. Je pourrais passer des heures à contempler ce paysage de dévastation, ces âmes en pleine perdition mais il ne m'en faut pas plus, j'ai compris, la fin du monde est là, l'apocalypse s'est saisie de moi dès mon réveil ne me laissant que quelques secondes pour me préparer à mourir.

Je me retrouve au pied du bâtiment, je viens de descendre les escaliers marche après marche calme, comme n'importe quel matin,comme si j'allais boire un café au bistrot du coin alors qu'aujourd'hui tout est différent, les évènements s'enchainent et je suis incapable de suivre le rythme, je me laisse porter par mes actes. Je me laisse divaguer entre les murs de la ville, tout est jaune, le sable est remonté jusqu'au sommet des gratte-ciels rendant chaque centimètre carré ocre, chaque pavé, chaque brique, chaque vitre est mort. J'entends des cris, j'entends la fuite de mes compatriotes désespérés mais je ne vois rien, je suis porté par mes jambes qui cavalent dans les ruelles étroites, des explosions arrivent à mes oreilles mais je ne vois rien que du vide. Tout est dans un état d'effervescence léthargique entre vie et mort. Où vais-je ? Pourquoi cette saleté de trou noir s'est mis en tête de détruire mon monde ?

Je finis par arriver dans une sorte de remise où les meubles sont en apesanteur attirés par l'abysse infernal. Tout semble être au ralenti, Tout flotte sauf moi, je reste cloué au sol, au milieu d'un déluge de bruit. Ce qui m'entoure est voué à disparaître, je sais que ma mort est proche ; pourtant je vais parfaitement bien, je suis serein, prêt à mourir, je n'ai plus rien à attendre de cette vie. Je fuis dans le désert mort et paisible entre les bâtiments, vidé de mes forces, vidé de mes peurs, déjà mort.Je n'ai plus rien mais je ne suis pas seul.

Elle est là, comme une ombre, un camarade, un soutien qui me suivrait même dans les flammes, n'importe qui d'autre pourrait être à sa place, mais c'est elle qui assure ma protection, je ne me demande pas ce qu'elle fait là, sa présence me fait du bien, elle ne fait rien, n'entreprend rien, elle n'agit pas mais j'aime sentir son bras appuyé contre le mien, son souffle saccadé qui rythme mes foulées. Personne ne serait mieux qu'elle dans ce rôle. Elle me rassure, elle m'accompagne dans mon dernier voyage, mon périple vers ma fin. Ses yeux bleus sont rivés vers l'avant je ne sais pas oùje vais mais elle semble me guider, nous ne parlons pas, nos esprits sont raccordés, nous ne faisons qu'un, j'ai besoin d'elle, elle a besoin de moi.Mais nous ne comptons pas, la seule chose ayant de l'importance c'est cette course, celle d'un enfant voulant attraper l'arc en ciel mais en sens inverse.

Les kilomètres s'enchainent et nous gardons le sourire, ses yeux me revigorent, mes jambes n'ont jamais été si puissantes, Je me sens pousser des ailes alors que les immeubles se désagrègent autour de moi et s'élèvent pour plonger dans le trou sans fond entrainant avec eux des milliers de mes congénères. Le sol n'est pas encore prêts à me dire adieu même si la Terre autour de moi se vide peu à peu, notre fuite n'a bientôt plus aucun sens, le trou a envahit le ciel laissant planer une atmosphère noire, la moindre poussière s'est envolée, le monde a atteint une pureté inimaginable et sans que je m'en aperçoive nous nous sommes arrêtés, elle s'est tournée vers moi : nous nous faisons face.

Elle me regarde, le visage vide, un sourire aux lèvres, Je ne l'avais jamais vue aussi radieuse ; dans la pénombre elle me prend les mains et moi, je me laisse faire, je sais qu'elle a la clé de ce cauchemar. Mes yeux plongent dans les siens, en elle, je vois un ange gardien,il ne lui manque plus qu'une auréole, ses mains sont brulantes, non ce sont les miennes qui sont glacées avec cette température caniculaire. Elle apaise mes souffrances avec ses joues lisses, elle ne prononce pas un mot mais elle me parle, mon cœur s'accélère, je la tire contre moi, on se tire l'un l'autre. Ses bras viennent retomber sur mon dos et moi j'enveloppe ses épaules. Je n'ai jamais été aussi faible, je panique et je suis calme à la fois. Ses lèvres viennent déposer un baiser sur ma joue juste avant de laisser sa têtes'effondrer sur mon torse. Des larmes viennent mouiller mon T-shirt plein de sueur. Des larmes de joie, nous y sommes ; elle le sait, tout comme moi. Je dépose mon menton sur ses cheveux bruns et alors que je sens mes pieds se soulever, nos voix se mêlent au milieu du silence de ce monde déjà mort et au fond de moi, il résonne encore, ce mot qui nous échappe, que nous laissons décoller, planer quelques instants au dessus du sol avant de s'effacer. Nous le murmurons ensemble, à l'unisson : merci.

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Membre, Posté(e)
Askitor Membre 66 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Ce que tu écrit est vraiment bien ! Une suite envisagée ?

Juste une question : quel âge as tu ?

PS : fais attention aux fautes d'orthographes et aux coquilles, cela rend ton œuvre plus amatrice ;-)

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Membre, Posté(e)
Day_dreamer Membre 7 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

J'ai 17 ans.

Une suite à ce texte n'est pas prévue, j'aime faire de courtes histoires qui n'existent que pour elles-mêmes ; parallèlement à mes petites proses et poèmes, j'ai entrepris la rédaction d'un roman qui lui sera nettement plus important mais je tiens à garder ce format simple et rapide pour beaucoup de mes "œuvres" (si les appeler ainsi n'est pas trop prétentieux). N'es ce pas magique de se restreindre à quelques lignes pour tenter de condenser les idées au maximum et aller à l'essentiel ? Après tout, les émotions sont fugitives, or mon but premier étant de faire vibrer le lecteur comme s'il ressentait lui même les sentiments éprouvés par mes personnages, m'étendre sur des centaines de pages serait peu utile.

Désolé pour les fautes, je ne suis honnêtement pas trop mauvais en orthographe mais se corriger soi-même est pour moi un exercice difficile.

J'allais oublier : MERCI !

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Invité chat_ooo
Invités, Posté(e)
Invité chat_ooo
Invité chat_ooo Invités 0 message
Posté(e)

La journaliste c'est qui ? c'est Punchette ? Cela dit le thème de la fin du monde, désolé de devoir te dire ça, mais sur forum actif y en avait une qui prétendait avoir écrit un bouquin dont chacun des chapitres décrivait une fin du monde possible, donc niveau originalité si tu vois ce que je veux dire..... et ouais c'est po simple du tout ! Cela dit j'aime bien le côté Cynhia, euh poétique je voulais dire, on dirait une caméra panoramix, euh paronamique, hem panoramique je voulais dire, c'est un peu chiant à lire je trouve, en ce sens qu'on a l'impression de quelque chose qui dégouline, et ça manque cruellement de dialogues compte tenu la taille du texte (personnellement je me suis un peu mis aux dialogues moi aussi, dans mes propres textes, même si c'est quelque chose que je maîtrise pas complètement), mais je t'encourage à écrire encore et toujours, seule façon d'aiguiser ta plume selon tes envies :bo:

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Membre, Posté(e)
Day_dreamer Membre 7 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

J'ai fait le choix de mettre le moins possible de dialogues dans mes textes, le rythme en souffre peut-être mai je hais les dialogues. Je préfère me concentrer sur la psychologie d'un personnage et supprimer les autres. Ce n'est peut-être qu'un erreur de ma part et j’évoluerai un jour.

Etre original ne m'intéresse pas, je ne vais pas me retenir d'écrire une histoire dont j'ai envie pour l'unique raison qu'un thème similaire a déjà été abordé. Et le vrai thème de ce texte n'est pas la fin du monde mais le rapport entre deux personnages, un rapport simple, une amitié qui atteint son paroxysme à un moment de tension extrême provoquée par la fin du monde et c'est l'unique utilité de cet apocalypse.

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Membre, Posté(e)
Askitor Membre 66 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Non c'est très bien, je suis assez d'accord sur le fait de rajouter des dialogues, ça accroche beaucoup plus un lecteur de manière générale ^^

Sinon tu fais quoi comme étude ? Lettre ?

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Membre, Posté(e)
Day_dreamer Membre 7 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je suis en première S mais vu que je me débrouille bien partout, je compte faire science po.

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Invité chat_ooo
Invités, Posté(e)
Invité chat_ooo
Invité chat_ooo Invités 0 message
Posté(e)

Oula sciences po quand j'étais au lycée j'avais assisté à une de leurs présentations dans le cadre d'une "Portes ouvertes" et ça a l'air gratiné, cet été tu vas probablement suivre une prépa j'imagine au concours d'entrée (puisqu'il y en un hein, ou bien un examen plutôt, je sais plus), en tout cas bon courage :bo:

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Membre, Posté(e)
Day_dreamer Membre 7 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Un peu de poésie, pas très élaborée dans la forme et qui commence à se faire vieille mais que j’apprécie beaucoup (je m'envoie des fleurs)

Dans son verre

Dans ce verre d’alcool, je noiema peine ;

J‘échappe à cette vie qui à rienne me mène.

De mon verre délabré les goutess’écoulent,

Pendant plusieurs heures je suissoûl.

Avachi sur le trottoir, lebonheur j’effleure ;

Du bitume sale poussent desfleurs ;

Au milieu : un arc en cielsorti de ma bouche.

La Lune et les immeubles secouchent

Remplacés par un soleil rouge etlumineux,

Par des oiseaux bleus qui mesemblent heureux.

Qu’y avait-il donc dans ce fameuxverre

Pour qu’à mes yeux apparaissentdes êtres verts ?

Devant moi : paysagesmerveilleux !

Mais puis-je y croire malgrécette gorge en feu ?

Je n’en sais rien… je me sensjuste bien !

Mais un beau jour boire ne suffitplus…

Dans cet océan c’est moi que jenoie

J’échappe à cette vie pour ladernière fois.

Tout autour de moi, des torrentss’écoulent

Et pour l’éternité je serai soûl.

Etendu sous l’eau, le bonheurj’ai attrapé :

Il est dans ma main, je peux lepalper.

Et maintenant que je suis mort,

Je n’ai jamais été aussi fort.

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