un jour = une histoire

A la lune, encore...

Passants trop pressés,

Nous avançons sans savoir regarder

Cette lune qui brille

Sur des cheveux dorés

Ou de roux décorés

Des regards dérobés,

Un brin intimidés

Qui ne font que chercher

L'espoir d'un lendemain

Où tu prendras sa main

Un péché, ô que non,

Seulement trop de raison

Qui la fait hésiter

Et l'empêcher d'aimer

De peur d'être blessée...

Il y a des jours où le soleil refuse de se lever. Elle les marque d'une pierre. Blanche.

Courir jusqu'à la resserre pour en ramener une hache, pas trop lourde, mais suffisamment pour entailler comme il faut à chaque coup porté.

Fermer fenêtres et volets, colmater chaque ouverture avec le gros rouleau de scotch trouvé dans le buffet de cuisine.

Penser à disjoncter le compteur électrique, aussi.

Et puis attendre qu'il descende et commence à crier après ce putain de fournisseur qui leur coupe le courant au moindre impayé.

Là, porter le premier coup, par surprise, qu'il ne puisse pas esquiver, dans les jambes, bien fort, mais pas trop, juste le regarder s'effondrer en hurlant.

"Tiens, c'est ça, la douleur ? Ce cri qui n'en finit pas ?"

Prendre le temps de bien observer l'incompréhension dans son regard, profiter de l'instant, surtout... et puis le faire taire, d'un dernier coup en pleine face.

Laisser le sang s'écouler un moment encore, tapis rouge et douillet sur le parquet usé. Et puis jeter le corps dans la baignoire de l'étage (oups ! Durs, les escaliers ! La prochaine fois penser à faire plusieurs morceaux...) et commencer méthodiquement le ménage de printemps, effacer chaque trace, chaque souvenir.

Choisir sa plus belle robe. Ouvrir portes et fenêtres en grand.

Laisser le soleil se lever.

Oups, Petite Pao,

Tu me laisses sans voix

Avec un peu d'effroi!

Et pourtant, c'est très beau

Tuer ses souvenirs!

Même les faire mourir!

Pouvoir exister

Sans se retourner...

La reine des étoiles tisse une toile toutes les nuits quand les rêveurs sont endormis.

Son oeuvre, le firmament, avec ses astres petits et grands, couvre nos songes d'une beauté nocturne.

Cette lumière astrale venue du ciel a parcouru pendant des années l'univers.

Elle atterrit sur notre couvre-lit et veille à nous épargner l'obscurité lorsque nous nous éveillons d'un mauvais rêve.

Le jour et la nuit, les astres nous accompagnent dans notre veille et dans notre sommeil.

Les ténèbres ne peuvent surgir qu'au plus profond de notre esprit torturé, elles sont une pensée.

A l'aube, regarder le jour éclatant naître et au crépuscule regarder les lumières du soir.

Il est toujours une clarté quelque part à tout moment, à tout instant...

Il faut avoir la volonté de regarder.

La douce chaleur du soleil me bercant, je me suis endormie et j'ai rêvé de toi, encore. Souvent tu arrives sans prévenir, sans que je m'y attende. La première chose que je vois ; ton sourire ! Il est empreint d'une tendresse indéfinissable et je suis certaine que tes yeux pétillent. Mais je ne les vois pas, je les devine seulement.

Les reves se succèdent et ne se ressemblent jamais. Parfois je me blottis tout contre toi pour fuir des ombres déplaisantes, parfois je te taquine jusqu'à en pleurer de rire ou nous nous promenons au clair de lune, essayant de retrouver les constellations apprises lorsque nous étions enfants. Parfois aussi nos jeux finissent en étreintes passionnées et... Je tairais les détails !!!

J'espère te croiser un jour, toi dont le visage me reste inconnu. Ce jour là, je saurais te reconnaitre, mon autre, ma moitié, mon âme soeur...

Nos illusions

Nous refaisions le monde. Nous étions plein d'amis, dans ce petit café qui nous accueillait. Que d'heures nous avons passées dans ce bar enfumé! Nous étions un peu fous. Nous avions tant d'idées et comme on y croyait! Nous avions nos idoles et la révolution enflammait nos pensées. Notre jeunesse folle était prête à braver tous les interdits. Quand le café fermait, nous étions abrutis d'avoir autant parlé, et, nous nous séparions, sachant que dès le lendemain nous nous retrouverions pour refaire encore ce monde que personne n'a refait, à part dans nos pensées!

Qu'êtes-vous devenus amis du temps passé? Vous souvenez-vous aussi, avec nostalgie, de toutes nos illusions? illusions dont, sans doute, bien d'autres après nous se sont encore bercés! Parce que, c'est ainsi, les illusions embrasent nos pensées, surtout quand on est jeunes et que l'on croit que le monde nous appartient...

Nous faisons des folies sans nous en rendre compte. Cherchant toujours à en profiter, nous en oublions le reste, car le plaisir sait dominer, et aime s'affirmer.

Pourquoi est-ce que je veille si tard, alors que le lendemain est déjà aujourd'hui?

Parce que je l'aime bien, et que son souhait était de parler encore un peu?

Oui. Et sans refaire le monde, on s'apprécie, on discute. On s'illusionne sans le savoir. On en oublie que c'est le soir.

Non, ce soir, pas d'étoiles pour moi. Tu es la seule qui brille pour moi, et je me plais à ton éclat. Et ceci, malgré l'obscurité, dont chaque minute nous approche un peu plus du crépuscule matinale.

Le forum

Nos écrits, nos pensées, nous font souvent oublier l'heure et, même parfois, pour moi, un rendez-vous ou la casserole qui mijote sur le gaz. Partis dans notre désir de transcrire l'idée qui vient de traverser notre esprit, nous ne voyons plus le temps qui passe! Et souvent, l'horloge qui sonne me fait revenir sur terre et me dire "il est déjà cette heure!".

J'ai hâte le matin aussi bien que le soir, même parfois, à un moment libre dans l'après-midi, de venir ici, vous retrouver! C'est enrichissant de pouvoir s'exprimer, de pouvoir aussi confronter ses idées, de n'être pas d'accord ou bien de partager nombre de réflexions sur tel ou tel sujet! Essayer aussi de ne pas se heurter, parce que, jamais, la colère est bonne conseillère! Oui, je me sens très bien ici et j'éprouve un grand plaisir à venir vous rejoindre...

Oups, Petite Pao,

Tu me laisses sans voix

Avec un peu d'effroi!

Et pourtant, c'est très beau

Tuer ses souvenirs!

Même les faire mourir!

Pouvoir exister

Sans se retourner...

Sauf que c'était juste une sorte de "recette à l'usage des psychopathes désirant se débarrasser de leur mec". Rien de plus.

Et très mal construite, vocabulaire mal choisi et pas assez gore. Mais bon, c'est de l'impro...

Oups, Petite Pao,

Tu me laisses sans voix

Avec un peu d'effroi!

Et pourtant, c'est très beau

Tuer ses souvenirs!

Même les faire mourir!

Pouvoir exister

Sans se retourner...

Sauf que c'était juste une sorte de "recette à l'usage des psychopathes désirant se débarrasser de leur mec". Rien de plus.

Et très mal construite, vocabulaire mal choisi et pas assez gore. Mais bon, c'est de l'impro...

Petite Pao, j'aime bien les recettes, mais, ne te vexe pas si je ne retiens pas la tienne :p Et, je tiens à te dire que ton vocabulaire sait très bien exprimer ta façon de pensée! elle n'est pas mal construite et fait "mouche" à chaque fois! alors, viens quand tu veux, et je ne t'en voudrais pas, si tu décides un jour, d'avoir une recette où tu ajouteras un petit brin d'amour pour adoucir ta sauce (lol).

Oui, ici, ma chère Cosette !

Comme il est agréable de venir lire et écrire, ici !

Quelle bonne idée as-tu eu d'ouvrir ce topic pour nous tous !

Je me lève, j'emmène mes petites à l'école, je viens faire un tour, ici ; je range, je nettoie, je viens faire un tour, ici ; je fais mes recherches, je flâne sur internet et je viens faire un tour, ici ; j'écris pour moi, j'écris pour vous...

Ici est une petite porte pour l'évasion, l'imagination et la poésie !

Je ne suis pas grand-chose : je déambule à pieds dans ma petite maisonnée, je roule en voiture dans mon petit village et j'aime au mieux les miens.

Je ne connais pas l'avenir et ma voix ne porte pas loin ; je ne vois pas au-delà du ciel et de l'horizon et je n'entends pas ceux du bout du monde.

Mais dans ma tête, il y a l'infini où tout est vaste et sans limite, et c'est de là que me viennent les mots que j'inscris, ici.

Ce matin, le vent m'a appelée. Sans douceur, avec sa forte brute, il m'a dit de me lever. Je l'ai écouté. Je suis partie me promener et suis arrivée dans une grande prairie. Les herbes étaient hautes, quelques marguerites et coquelicots poussaient de ça de là. Tous dansaient au rythme soutenu des rafales.

Je les ai accompagnés. Je me suis enracinée auprès d'eux et me suis offerte au vent. S'il n'a réussi qu'à bousculer et chahuter mon corps, mon esprit, lui, s'est envolé dans une bourrasque.

Ensemble, nous avons survolé les montagnes à un vitesse vertigineuse, nous avons caressé les cimes des arbres les plus majestueux, nous avons soutenu les oiseaux dans leurs jeux joyeux, nous avons transformé l'eau de la rivière en goutelettes, nous avons glissé, plus vite encore, sur l'océan, emmenant les vagues toujours plus haut...

Puis tout doucement, nous sommes redescendus dans la petite prairie. Il me fallait lui dire aurevoir pour aujourd'hui. Dans un souffle, je lui ai dit "merci" et comme une réponse, une fraiche brise est venue me caresser la joue...

Ici ou là

Merci Reath pour ce beau compliment au sujet de ce topic, cela efface mes regrets d'en avoir ouvert un autre sans réfléchir et dont je ne suis pas fière! Je suis contente aussi de pouvoir laisser libre cours à nos idées, les tiennes, les miennes et celles des autres ici...

Toi, Jainala, tu voles dans la nature, tu exprimes tes pensées en les concrétisant au gré du vent, du soleil ou de la pluie. Ton imagination fertile te fait planer souvent et nous entraîne avec toi pour rejoindre dans le ciel cet oiseau épris de liberté ou les fleurs dans les champs...Nous sommes bien aussi là...

L'histoire d'un escargot.

C’est l’histoire d’un escargot. Un escargot, ça n’a pas d’histoire habituellement. Ou alors une histoires relativement brève qui se termine soit sous une chaussure un jour humide soit en sauce. Un escargot, ce n’est pas passionnant. Ça ne déclenche pas de fantasme chez les ados (c’est mou, petit et visqueux). Un escargot ce n’est pas non plus une star chez les pré ados (ça ne braille pas des musiques lourdingues et vides). Un escargot ça ne défraie pas les chroniques. « Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bonsoir. Aujourd’hui dans votre journal de 20h nous commencerons par ce haut fait qui a ému le monde entier. Après une ascension de plusieurs centimètres, après en avoir bavé sur toute la longueur de son parcours, un escargot est enfin parvenu, vivant, au sommet d’un arbuste. Cet exploit payé au pris fort d’un bout de coquille et d’une pichenette pour l’en délogé, constitue une première mondiale. Tout de suite, les images avec notre envoyé spécial. » Imaginez… Ce n’est pas sérieux.

Un escargot n’est pas un animale de mode ni chez xxcensuréxx ni chez xxcensuréxx (pas de pub …). On ne met pas un escargot autour du coup, on ne le pend pas à l’oreille. Un escargot n’est pas pas héro de film Hollywoodien, ou Bollywodien, il n’a même pas décroché de rôle mineur dans un film coréen. Il n’est pas un titre de fable de Lafontaine, c’est dire, la déchéance, l’oublie. L’escargot a des gout pourri : il sort quand il pleut, l’escargot n’a pas de conversation, de charisme ni de classe.

L’escargot n’est pas sportif. En effet, on en a jamais vu un tout nu sur un calendrier dans les toilettes. Un escargot n’a pas ni penchant pervers ni nichon ce qui le rend sans intérêt pour

les garçons. Un escargot n’est pas un animal high tech : il n’a pas été inventé par Steeve Jobs, alors forcément… c’est nul. Il ne fait pas parti des discussions sérieuses des mondains ni des discussions un peu moins sérieuses des étudiants, il n’est pas unique, il n’est pas désiré, il n’est pas séxué, il n’a pas de chance dans la vie, le pauvre. Il n’est pas côté en bourse, il n’est pas extrémiste, il n’est ni homo, ni hétéro, il ne se fume pas, il ne se boit pas, il ne se met pas dans un réservoire de voiture… il n’a pas d’intérêts. Un escargot n’est pas un animal de compagnie, il pourrait vous lécher le visage le matin pour vous réveiller, mais devrait s’y prendre la veille pour y arrivé. Il est lent… En plus, c’est un animal du voyage avec sa caravane sur le

dos. D’ailleurs à en croire certaines limaces pleines de préjugés, il volerait discrètement des feuilles…

Pourtant, il y a un escargot dont je voudrais vous raconter l’histoire. Une histoire étrange, une histoire étonnante et passionnante. Cet escargot là est peut être le seul a avoir eu une histoire.

Alors, donc, c’est l’histoire d’un escargot. Cette histoire, je l’ai oubliée.

A bientôt ^^

Mad_

L'escargot de Mad

Et si j'essayais Mad de raconter l'histoire de ton escargot?

Il était très beau celui-là, il avait bien sûr, sa maison sur le dos, ce qui lui permettait de voyager partout, de sortir quand ça lui plaisait et il se moquait bien de tous ceux qui étaient sur le bord du chemin en train de démêler les piquets de leur tente afin de pouvoir aller se coucher! Il avait décidé de partir dans un pays où la pluie tombait un peu plus qu'ici, parce que lui, l'escargot, il adorait la pluie, il ne se sentait bien que lorsque l'eau tombait sur sa coquille grise. Il faut dire que c'était un escargot de Bourgogne et que, souvent en Bourgogne, il fait chaud! Alors, il s'en allait, de son train de sénateur, rentrant ses antennes quand il sentait un danger imminent. Un chien parfois, venait le renifler, mais comme à ce mollusque, il ne trouvait pas d'intérêt, il le laissait partir sans même le regarder. Et les jours passaient, l'escargot en voyait de bien beaux paysages et, il avait le temps de les admirer, compte-tenu de la vitesse à laquelle il voyageait! Malheureusement pour lui, les saisons passaient aussi et il se retrouva un beau jour en hiver, dans la neige! Là, le pauvre escargot rentra dans sa coquille où il mourut de froid! Il ne savait pas que le bonheur parfois, c'est savoir se contenter de ce qu'on a, et ne pas chercher trop loin ce qui est près de soi...

Tu peux toujours en trouver une autre, Mad :smile2:

Ah non, celle là est parfaite ! ^^

C'est l'histoire d'une vie. L'histoire d'une journée qui commence et se termine, celle de la feuille, petite et innocente, qui tombe de l'arbre sans s'en rendre compte. Cette même feuille dont on ne voit pourtant pas l'importance, mais dont l'existence est bien là, aussi insignifiante soit-elle.

Je vais donc vous raconter l'histoire de cette feuille qu'est une vie, bien que je pourrais vous conter celle de l'arbre qu'est la vie.

Au début, il n'y avait rien. Et puis, le petit arbre est apparu, courageux et armé de toute sa jeunesse et sa volonté. Tout en grandissant, son besoin de vies s'agrandissaient aussi. Ainsi débuta l'illusoire et éternel cycle de l'existence des feuilles. Naissant le matin, elle voyait le jour, vivait aussi bien qu'elle le pouvait, et finissait par tomber, le soir, épuisé d'avoir trop vécu.

Mais l'arbre connaissait aussi cette usure, et bien que de nombreuses feuilles ne s'imaginaient pas même sa fin, il n'en vieillissait pas moins pour autant. Il lui semblait même que la fin de journée s'approchait, car il se sentait comme rongé de l'intérieur, comme pourrissant contre son gré.

Enfin, ce fut l'heure. Les dernières feuilles tombaient encore. L'arbre ne semblait plus vivre depuis déjà longtemps. Mais il venait à peine de s'éteindre vraiment.

Et l'arbre mourut, seul au milieu des siens. Personne n'avait remarqué son départ. C'était à peine si son arrivée avait marqué.

La voix de la forêt

Ecoute-les. Chaque arbre a sa voix dans le vent.

Le tronc muet confie au feuillage vivant

Le secret souterrain de ses sourdes racines.

La foêt tout entière a une voix divine.

Ecoute-là. Le chêne gronde et le bouleau

Chuchote, puis se tait quand le chêne plus haut,

Murmure; l'orme gémit; le frisson du saule,

Incertain et léger, est presque une parole,

Et, fort d'un âpre bruit et d'un souffle marin,

Mystérieusement se lamente le pin.

Oh, ce n'est pas de moi, c'est d'Henri de Régnier, mais je n'ai pas trouvé mieux pour décrire ces arbres qui représentent bien la vie.

Je me souviens d'un chêne dont les anciens disaient qu'ils l'avaient toujours vu là et même avant eux, parents et grands-parents! Il était toujours le roi de la forêt, mais il faudra sans doute, un jour l'abattre, parce qu'ici bàs, rien n'est éternel et que, lui aussi, n'aura plus de ressources pour faire couler sa sève et qu'il devra mourir!

Et la vie de ces arbres n'est-elle pas également celle des humains qui passent sur la terre

et s'en vont un matin...

Sur le quai d'une gare

Tôt ce matin, je suis allée accompagner des amis qui prenaient le train, et là, j'ai observé ces voyageurs pressés. Il y avait des enfants qui, toujours turbulents, se faisaient gronder par Papa ou Maman. Il y avait ceux qui, tout désemparés, avaient peur de ne pas trouver la bonne destination. De bagages encombrés, certains se demandaient s'ils arriveraient à se caser.

Soudain, l'affolement semble à son apogée, un sifflement strident et une voix qui annonce que le train va partir! Il ne reste plus que ces amants-là qui n'arrivent pas à se dire aurevoir. Sur ses joues à elle, une larme coule et, c'est lui, qui, d'un mouvement brusque, se dégage et saute dans le train, juste avant que les portes se referment! et je la vois s'enfuir, sans se retourner, le dos un peu voûté...Etait-ce un adieu ou bien un aurevoir? Lentement, le train est parti...des signes de la main, un foulard qui s'agite, unn baiser qu'on envoie...et chacun repart vers son destin!

Il y a ceux qui partent...Il y a ceux qui restent...

Qui suis-je?

Je ne le sais pas. Souvent, je me demande ce qui me motive dans la vie. Je cherche une raison me poussant à rester en vie. Je ne veux ni amour, ni argent, ni existence. Je n'existe pas. Je ne le veux pas. J'en ai peur. Et je deviens hostile lorsque l'on tente de me le prendre. Est-ce cela, mon seul bien? L'envie de ne pas exister, d'être la risée du monde, de pourrir dans la solitude au fond de la cellule qu'est ma chambre? Vous n'imaginez pas à quel point je suis enthousiasme à cette idée. La société me fait horreur, les gens me font hontes.

Démoniaque. Je le suis en partie. Je n'éprouve aucune culpabilité si je me mets à envoyer voir ailleurs quelqu'un. Je ne supporte pas le désaccord et le non contrôle. Suis-je pour autant un monstre? Le suis-je vraiment plus que vous? Je me contente seulement d'être déroutant, lunatique. Je n'y peux rien. J'aime les gens spéciaux, originaux, différents. La banalité m'irrite et je l'irrite en retour. Il n'y a que la souffrance et la misère qui m'intrigue et m'attire. Je ne compte plus les personnes qui ont soufferts par ma faute, et pourtant, j'en reste indifférent.

Pourquoi suis-je?

On m'a souvent fait mention d'un sentiment de puissance. Comme s'il nous fallait être fort pour se sentir bien. Comme si, manipuler et se jouer des autres devenaient une raison d'être. Peut-être suis-je aussi un peu de ces gens là, aimant un jour la personne, et la haïssant le suivant. Rien n'est jamais trop simple. Rien n'est jamais comme il faut, ni comme on le voudrait.

J'aime me justifier, rejeter la faute sur les autres. Je suis d'une mauvaise foi sans nom, d'une impersonnalité sans fin. Je suis tout le monde, et je ne suis rien. Je suis un fond sans forme, je suis un pion qui se sent roi. Je suis une machine, une machine humaine. Adorateur des extrêmes, autant que je les déteste.

Alors, si vous m'aimez, et si vous souhaitez que je vous aime, surtout, faites que ce ne soit pas le cas : j'aime d'autant plus les personnes qu'elles sont éloignées.

Fuis-moi, je te suis. Suis-moi, je te fuis. Cela n'a jamais été si vrai.

Bonne soirée, amis et amies internautes, ici l'amour règne, celui des mots, celui des histoires, et nul n'est hypocrite, car nul n'est tout à fait vrai, ni tout à fait faux.