Première greffe de la trachée en France

Sept patients atteints d'un cancer de la trachée, des organes voisins ou de la thyroïde, ont bénéficié d'une nouvelle technique de chirurgie entre 2004 et 2010: l'autogreffe. Explications.

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Carole Heureux porte bien son patronyme. Du moins goûte-t-elle au bonheur d'être en vie. Il y a 18 mois, son médecin rouennais lui découvrait un cancer de la trachée, ce tube qui relie le larynx aux poumons et par lequel passe l'air inspiré. La pathologie est rare et incurable: le généraliste passe la main aux cancérologues de l'Institut Gustave Roussy de Villejuif (Val-de-Marne). Par chance, ces derniers travaillent étroitement avec le service du Professeur Philippe Dartevelle, chirurgien thoracique au centre Marie Lannelongue du Plessis-Robinson (Hauts de Seine). Et les deux équipes testent, depuis 2004, une greffe de la trachée d'un nouveau genre : à partir des tissus du patient lui-même.

Du bras à la trachée: le parcours d'un morceau de peau

Au printemps 2009, Carole Heureux respire de plus en plus mal, ses jours sont comptés. La mère de deux grands enfants accepte de se faire opérer par le Pr Dartevelle et son binome, le Dr Frédérick Kolb, chef de service de chirurgie plastique et reconstructrice à Gustave Roussy.

Pendant l'intervention qui aura duré douze heures, les deux spécialistes se répartissent les rôles. Le premier s'attèle à retirer l'organe endommagé, puis à éliminer les cellules cancéreuses qui avaient gagné l'oesophage. Le second modèle une trachée en prélevant sur le bras de la patiente un rectangle de peau de 9 centimètres sur 12. Qu'il transformera ensuite en un tube de trois centimètres de diamètre. Afin d'éviter que la pression provoquée par la respiration n'aplatisse ce "tuyau" ainsi construit, le Dr Kolb prélève des morceaux de cartilage sur les côtes basses de la cage thoracique, pour en faire des sortes de tuteurs, comme dans une trachée naturelle.

La dernière contrariété

Aujourd'hui, un seul obstacle perdure: les "cils" dont sont recouverts la trachée n'existent pas dans celles reconstituées. Or ces petits filaments ont une fonction vitale, puisqu'ils nettoient l'air inspiré, afin d'éviter d'encombrer les bronches. Deux des sept patients greffés sont morts à la suite d'une infection respiratoire aiguë.

Les équipes du laboratoire de chirurgie expérimentale du centre Marie Lannelongue planchent déjà sur une culture de ces cils à partir de cellules du nez et du larynx.

Carole Heureux recourt donc à des aérosols une fois par jour pour évacuer les sécrétions persistantes. Mais, en attendant la solution miracle et après quelques séances de radiothérapie post-opératoires, l'ombre de son cancer ne plane déjà plus sur sa tête.

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une bonne nouvelle! la médecine progresse vite,ils vont pouvoir guérir de plus en plus de cancer

Impressionnant cette opération. Si ils pouvaient faire des avancées aussi importantes dans les maladies rares, ce serait bien.