Décès du producteur italien Dino De Laurentiis

Quel rapport entre un culturiste autrichien, le néoréalisme italien, un singe géant, un psychopathe cannibale et Jean-Luc Godard ? Un type éternellement bronzé, fils d'un fabricant de pâtes de la province de Naples, et qui a eu son dernier enfant à 71 ans avec sa troisième femme, après avoir vaillamment produit et distribué quelque 500 films (dont 38 nominés aux oscars): Dino De Laurentiis. Le légendaire producteur italien, né durant l'été 1918, est mort dans sa villa de Los Angeles à 91 ans. Sa carrière est jalonnée de coups de poker juteux et de banqueroutes abyssales, entre Italie et Etats-Unis.

Son style ? Un goût très méditérannéen de la démesure en toute chose, mais aussi un sens aiguisé de l'indépendance. Il a toujours produit en autonome sans se laisser avaler par les grands studios hollywoodiens, vendant les films clefs en main aux distributeurs internationaux. Cette stratégie s'est révélée risquée à plusieurs reprises quand il n'avait plus les épaules assez larges pour supporter les dépassements de budget faramineux et les flops en série. Son principal fait d'armes dans le domaine de la perte sèche reste le Dune, de David Lynch en 1984, à la fois bide critique et public. De Laurentiis avait à l'époque tout juste monté sa nouvelle boîte, DEG, qui déposera le bilan quatre ans plus tard.

La suite de l'article