L'indifférence

Au premier abord l'indifférence semble indiquer seulement un manque : c'est l'état de celui qui n'éprouve ni douleur, ni plaisir, ni désir, ni crainte. L'indifférence ne serait qu'insensibilité, incapacité à aimer qui confinerait à l'anorexie (littéralement : absence de désir) et à l'apathie (absence de passion). On pourrait entendre dans la notion d'indifférence le signe d'un rapport difficile avec la différence : une incapacité à changer, à se laisser changer par l'émotion (ce qui nous met en mouvement), mais aussi la négation de la différence, l'enfermement sur soi. Indifférence et égocentrisme seraient donc liés.

Un problème se pose ici : l'indifférence porte-t-elle toujours sur ce qui est différent de moi ? Peut-on être indifférent à soi ? On sait que le sujet anorexique peut se laisser mourir, mais s'il est indifférent à l'état de son corps, il ne l'est pas à l'image idéale qu'il a de lui-même...

De plus, on peut se demander s'il n'est pas nécessaire d'être indifférent au malheur des autres pour être heureux ? Que l'on ne se raconte pas d'histoires : le spectacle de la famine au journal télévisé n'empêche pas grand monde de continuer son repas ; la vraie question est l'inverse : peut-on être vraiment heureux en étant indifférent au malheur des autres ?

Si l'indifférence est globale elle est symbole de destruction du soi .. le bonheur ne peut etre lié en aucun cas puisqu'il ne nous concerne plus.. Je comprends l'indifférence globale comme étant le ressenti propre et absolu de celui qui rejette son vécu..

Mais la plus part du temps l'indifférence dont on parles est partielle sur un sujet reconnu comme étant un résidu de notre entourage.. il est le facteur du mépris suite a une incompatibilité sociale . L'importance donné a cette indifférence apporte alors une satisfaction morale compensant son ressenti.

Pour ce qui nous concerne, le problème est même encore pire que cela.

Doit-on voler les autres pour être heureux ?

Doit-on paraître pour être heureux ?

Doit-on enfoncer les autres pour être heureux ?

peut-on être vraiment heureux en étant indifférent au malheur des autres ?

Notre degré de bonheur est proportionnel au taux d'indifférence dont on fait preuve à l'égard de ce qui est extérieur à nous.

L'indifférence est l'art de capter le degré d'irréalité qui entre dans chacune de nos perceptions, des jugements que nous leur donnons, et d'en tirer les conséquences qui s'imposent... se dégager.

Notre degré de bonheur est proportionnel au taux d'indifférence dont on fait preuve à l'égard de ce qui est extérieur à nous.

Plusieurs questions me viennent à l'esprit :

-Qu'appelles tu extérieur à nous? Si tu parles d'un orphelin du bout du monde je serais donc le plus heureux des hommes tous les jours car mon taux d'indifférence vole très haut...et le bonheur serait facilement atteignable...donc je suppose que tu parles de "l'autre", ainsi si ton voisin se meurt et que tu arrives à être "indifférent" ton degré de bonheur sera élevé?

Pardonnez le néophyte que je suis

Le fait meme de le constater, en parler, suffit a prouver un petit peu d'interet, seulement le fait en question ne nous dérange pas..ne nous inspire aucune émotion, l'indifference se situe plutot dans le fait d'échapper a ce fait.. ne pas l'entendre, l'ignorer ... le refuser .. passer a coté en tournant le regard..

je pense qu'être indifférent aux malheurs contre lesquels on ne peut rien, ni objectivement, ni subjectivement, relève un peu de la pudeur.....

l'inverse n'est pas vrai, un bonheur même à des milliers de kms, peut fort bien contribuer à notre bien-être, cependant nous restons indifférents en ce sens que si ça tourne au vinaigre alors nous rechercherons autre chose pour nous rafraîchir les idées....

ça me fait un peu songer à ceci : http://mecaniqueuniverselle.net/textes-phi...inoza-amour.php

c'est tout à fait contestable notez......

Hmmm... mais il me paraît impossible de se couper ainsi du monde pour une personne normale.

Un enfant voit un clochard, il le fixe, curieux etc... l'adulte lui aura tendance à détourner le regard comme tu l'as dit et aura oublier cette rencontre quelques mètres plus loin..Est il indifférent? Ou pas plutôt lâche? Inconscient? égoïste ?

Il nous arrive de faire les choses sans même les voir.. trop replié dans nos pensées.. mettre le sucre dans son café par exemple.. avec la plus complète indifférence .. et se demander 5 mn aprés si on a vraiment mis son sucre dans son café.. Donc passer devant un clochard.. lorsqu'on est habitué a passer dans les rues sans rien voir, en restant figé dans notre pensée.. et ignorer jusqu'a ne pas le voir.. ca peut arriver.. lâcheté? même pas, l' indifférence.. c'est juste ca..