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Où est Alésia ?

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azinus

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, Vaudémont a dit :

 

César écrit que son armée marchait en Séquanie quand Vercingétorix lui a barré la route. Le point de départ pouvait donc être chez les Sénons, ou aux environs de la frontière entre Sénons et Lingons... ou aux environs de l'autre frontière des Lingons (celle avec les Séquanes)...

Absolument! Rien n'est dit du point de départ après que César est reçu le renfort germain. Par contre il indique clairement la position de César lorsque Vercingétorix installe ses camps la veille de la bataille préliminaire. Je dis "clairement" pour un lecteur de l'époque. Pour nous, lecteurs du XXI° siècle, c'est différent! Le problème avec "extremos fines", c'est qu'on a affaire à deux mots qui peuvent se traduire différemment:

Extremos lingonum fines =

1) Dernière frontière des Lingons (Dans ce cas, il faut définir quelle est la première frontière)

2) Dernier territoire des lingons (Je ne pense pas que les Lingons aient possédé plusieurs territoires)

3) Extrémité du territoire des Lingons (Cela me semble correspondre à la frontière)

4) Extrémité de la frontière des Lingons (Si on considère la frontière comme étant le périmètre du territoire, celle-ci ne possède donc pas d'extrémité)

Je vois les n° 2 et 4 comme impossible; Qu'en pensez-vous ?

Concernant le n° 1, je pense, après avoir vu de nombreux exemples dans la littérature de l'époque que "extremos fines" pourrait désigner une frontière lorsqu'on se situe à l'intérieur du territoire nommé et qu'on veut en sortir, et "primos fines" pourrait désigner une frontière lorsqu'on se trouve à l'extérieur d'un territoire et qu'on veut y entrer. Si ça vous intéresse, je peux publier ici les exemples en question.

Concernant le n° 3, il me semble logique que "extremos fines" désigne la frontière elle-même (l'extremité du territoire) ou en tout cas une zone très proche.

Dans les deux cas, il apparaît que César se situait à la frontière entre Lingons et Séquanes lorsque Vercingétorix lui tend une embuscade. 

Qu'en pensez-vous ?

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
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Il y a 7 heures, Gepeti a dit :

Pour répondre à Obelix39, je suis d'accord avec lui: l'expression "extremos fines" veut bien dire "l'extrémité du territoire", mais ce qui fait la différence entre "ad extremos fines" et "per extremos fines", c'est la préposition: "ad" a comme sens de base "vers"; "per" signifie "en passant par, en traversant", ce qui aboutit à des résultats tout à fait différents. Par ailleurs, Goudineau n'écrit jamais, que je sache, que César avait installé ses camps chez les Lingons. César écrit qu'il a traversé l'extrémité du territoire des Lingons, et donc qu'il ne venait pas de chez les Lingons.

 

Je ne sais pas ce que dit Christian Goudineau à ce sujet ne possédant aucun ouvrage de lui. Mes moyen sont plutôt limités ... Je me base sur le BG. 

Si César avait écrit "per lingonum fines", on devrait en conclure qu'il avait traversé entièrement le territoire des Lingons pour entrer dans celui des Séquanes et que par conséquent, il serait parti du territoire des Sénons. Mais dans le texte, rien ne dit que César à traversé une autre partie du territoire des Lingons que l'extrémité de celui-ci. C'est pourquoi je pense que l'on ne peut pas avoir la preuve que le point de départ de cette marche soit le territoire des uns ou des autres. Aucune des deux théories ne me gêne.

A propos de "in sequanos", il me paraît évident, "sequanos" étant un accusatif, que "in" indique l'aboutissement du mouvement (voir le Gaffiot ou autre dictionnaire latin). Or cet aboutissement n'est autre que la position des romains d'après laquelle César indique la distance de 10 mille pas entre Vercingétorix qui se fixe et César nécessairement arrêté au moment de la mesure. On ne saurait donner une mesure entre une armée en marche et un point immobile. Au moment donc où César s'arrête la veille de la bataille, il doit se situer en territoire séquane. Ça me paraît tout  à fait logique, d'après le texte ...

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Membre, Posté(e)
Vaudémont Membre 387 messages
Baby Forumeur‚
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Il y a 16 heures, obelix39 a dit :

Je ne sais pas ce que dit Christian Goudineau à ce sujet ne possédant aucun ouvrage de lui. Mes moyen sont plutôt limités ... Je me base sur le BG. 

Dans "César et la Gaule" (Editions du Seuil ; Points Histoire), C. Goudineau écrit ceci (page 216):

"A marches forcées, César remontre vers le nord, découvre un passage guéable, traverse la Loire [...] et se dirige vers le pays des Sénons où il attend Labiénus. Celui-ci avait mené campagne dans le Bassin Parisien [...]. Victoire romaine. Labiénus regagne Agédincum (Sens) puis rejoint César probablement vers Avrolles. [...]"

Dans "Regards sur la Gaule" (Editions Actes Sud, collection Babel); Goudineau se risque à proposer un itinéraire précis. Je le cite plus abondamment, car c'est très intéressant (page 296 et suivantes).

 

"Nous n'allons pas reprendre ici les polémiques qui, depuis un siècle et demi, concernent la localisation d'Alésia. Autant l'on pouvait admettre que des doutes fussent émis avant les fouilles décidées par Napoléon III, autant les résultats de celles-ci les ont fait disparaître. À ceux qui 
n'auraient pas été convaincus, faute d'avoir lu les relations de l'époque, les récentes campagnes, menées par des équipes franco-allemandes, ont apporté toutes les preuves possibles. Alésia, c'est bien Alise-Ste-Reine; l'oppidum des Mandubiens, c'est le Mont-Auxois. 

En revanche, dans la mesure où les journées qui séparent le départ des légions vers le sud et l'enfermement des Gaulois de Vercingétorix à Alésia ont eu des conséquences importantes, il n'est pas inutile d'entrer un peu dans les détails. Les légions romaines ont quitté leurs camps. Elles 
«font route vers le pays des Séquanes en traversant l'extrémité du territoire des Lingons »
[vous remarquerez que Goudineau traduit "per extremos fines" en "l'extrémité du territoire"] . Vercingétorix avait établi trois camps à proximité d'une rivière [...]. 

Le site de cette bataille de cavalerie n'a jamais été identifié, sinon de manière très vague. Or, si l'on prend la région d'Avrolles comme site des camps d'été de César, si l'on considère que celui-ci, pour se rendre vers le sud, suivait l'Armançon, on peut restituer les mouvements aussi bien des légions que des cavaliers de César et de Vercingétorix. Une hauteur représente le site idéal pour une bataille 
de cavalerie. En arrière, coule l'Armançon. Alise n'est qu'à quelques kilomètres.
"

Et dans son encart de la page 297, C. Goudineau détaille l'itinéraire : 

"[...] Il s'agit d'une des voies antiques traversant du nord-ouest au sud-est la Haute Bourgogne, celle que César pouvait emprunter pour regagner le Midi. 
Suivons l'itinéraire de César. Il franchit l'Armançon près d'Avrolles : un gué (dit "des Pierres") est encore visible aujourd'hui. Rappelons que la rivière, dont les eaux ont été en partie détournées vers le canal de Bourgogne, représentait dans l'antiquité un cours d'eau important. Par la rive gauche, 
l'armée romaine parvient à Lézinnes où un autre gué permet le passage sur la rive droite. Pour éviter les fonds, la voie  monte sur le plateau aujourd'hui scandé par les petites agglomérations d'Ancy-le-Libre, Ancy-le-Franc, Ravières. On se trouve à l'extrémité du territoire lingon (per extremos Lingonum fines), comme le prouvent les lieux-dits dérivés de fines: Fain-les-Montbard, Fain-les-Moutiers. C'est dans cette région que se situe la bataille dite de cavalerie. [...]"

 

  

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
Posté(e)
Il y a 7 heures, Vaudémont a dit :

 

Dans "Regards sur la Gaule" (Editions Actes Sud, collection Babel); Goudineau se risque à proposer un itinéraire précis. Je le cite plus abondamment, car c'est très intéressant (page 296 et suivantes).

[vous remarquerez que Goudineau traduit "per extremos fines" en "l'extrémité du territoire"] .

  

C'est intéressant, en effet!

Par contre, j'ai du mal à saisir de quelle extrémité du territoire des Lingons il parle ... 

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Membre, Posté(e)
Vaudémont Membre 387 messages
Baby Forumeur‚
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S'il marchait "in Sequanos", alors  "per extremos fines Lingonum" était l'extrémité du pays des Lingons qui jouxte celui des Séquanes, non ?

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
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Il y a 5 heures, Vaudémont a dit :

S'il marchait "in Sequanos", alors  "per extremos fines Lingonum" était l'extrémité du pays des Lingons qui jouxte celui des Séquanes, non ?

Oui! C'est évident, cette extrémité du territoire ne peut pas être celle dont nous parle Goudineau (région de Montbart) qu'il précise être la limite entre Eduens et Lingons. 

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Vaudémont a dit :

Où situes-tu la frontière sud du pays des Lingons ?

Tu veux parler du point le plus au sud de la frontière des Lingons ?

Là, c'est assez compliqué! J'ai fait de nombreuses recherches toponymiques pour essayer de localiser la frontière entre les Lingons et les Séquanes sans trouver de réponse. On en est réduit à utiliser la méthode dite "régressive" qui consiste à accepter que les frontière des diocèses ont été établies sur les frontière gallo-romaines. Dans ce cas, les frontières des Lingons correspondraient aux plus anciennes limites du diocèse de Langres. Pour d'autres la limite correspondrait à la Saône, en s'appuyant sur quelques auteurs, tels que Strabon. Rien dans ce domaine n'est établi avec certitude !

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Membre, Posté(e)
Vaudémont Membre 387 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Euh... je suis un peu perdu, là. 

Je reprends :

Le 17/12/2017 à 20:53, Vaudémont a dit :

S'il marchait "in Sequanos", alors  "per extremos fines Lingonum" était l'extrémité du pays des Lingons qui jouxte celui des Séquanes, non ?

 

Le 18/12/2017 à 02:18, obelix39 a dit :

Oui! C'est évident, cette extrémité du territoire ne peut pas être celle dont nous parle Goudineau (région de Montbart) qu'il précise être la limite entre Eduens et Lingons. 

Pourquoi la région de Montbard ne peut-elle pas être "extremos fines" Lingons / Séquanes" ?

Goudineau n'écrit pas que cette "extrémité" est à la limite entre Eduens et Lingons. Pour moi c'est de la limite Lingons / Séquanes que parle Goudineau, parce que c'est vers le pays des Séquanes que marchent les légions : il écrit que les légions romaines «font route vers le pays des Séquanes en traversant l'extrémité du territoire des Lingons », quand Vercingétorix lui coupe la route et lui livre bataille ; et comme preuve que c'est un territoire-frontière, Goudineau indique que cette bataille a eu lieu dans la région de Montbard "à l'extrémité du territoire lingon (per extremos Lingonum fines), comme le prouvent les lieux-dits dérivés de fines: Fain-les-Montbard, Fain-les-Moutiers.". 

Mais peut être que c'était aussi la limite Lingons / Mandubiens / Séquanes (une sorte de "pays des trois frontières").

En tous cas, si le territoire situé au sud-est de celui des Lingons n'était pas aux Séquanes, à qui était-il ?

Le 18/12/2017 à 10:38, obelix39 a dit :

J'ai fait de nombreuses recherches toponymiques pour essayer de localiser la frontière entre les Lingons et les Séquanes sans trouver de réponse. On en est réduit à utiliser la méthode dite "régressive" qui consiste à accepter que les frontière des diocèses ont été établies sur les frontière gallo-romaines. Dans ce cas, les frontières des Lingons correspondraient aux plus anciennes limites du diocèse de Langres. Pour d'autres la limite correspondrait à la Saône, en s'appuyant sur quelques auteurs, tels que Strabon. Rien dans ce domaine n'est établi avec certitude !

Oui, rien n'est établi avec certitude. Les anti-alisiens s'empare de cette incertitude pour soutenir (avec certitude !) qu'Alésia ne peut pas être le mont Auxois : affirmation construite sur l'hypothèse que la frontière Lingons / Séquanes était beaucoup plus loin vers la Saône ; ce qui n'est pas établi. On ne peut pas exclure que les Séquanes s'étendaient au Nord vers les Lingons.

Modifié par Vaudémont
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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, Vaudémont a dit :

Euh... je suis un peu perdu, là. 

Je reprends :

 

Pourquoi la région de Montbard ne peut-elle pas être "extremos fines" Lingons / Séquanes" ?

Goudineau n'écrit pas que cette "extrémité" est à la limite entre Eduens et Lingons. Pour moi c'est de la limite Lingons / Séquanes que parle Goudineau, parce que c'est vers le pays des Séquanes que marchent les légions : il écrit que les légions romaines «font route vers le pays des Séquanes en traversant l'extrémité du territoire des Lingons », quand Vercingétorix lui coupe la route et lui livre bataille ; et comme preuve que c'est un territoire-frontière, Goudineau indique que cette bataille a eu lieu dans la région de Montbard "à l'extrémité du territoire lingon (per extremos Lingonum fines), comme le prouvent les lieux-dits dérivés de fines: Fain-les-Montbard, Fain-les-Moutiers.". 

Mais peut être que c'était aussi la limite Lingons / Mandubiens / Séquanes (une sorte de "pays des trois frontières").

En tous cas, si le territoire situé au sud-est de celui des Lingons n'était pas aux Séquanes, à qui était-il ?

Oui, rien n'est établi avec certitude. Les anti-alisiens s'empare de cette incertitude pour soutenir (avec certitude !) qu'Alésia ne peut pas être le mont Auxois : affirmation construite sur l'hypothèse que la frontière Lingons / Séquanes était beaucoup plus loin vers la Saône ; ce qui n'est pas établi. On ne peut pas exclure que les Séquanes s'étendaient au Nord vers les Lingons.

D'accord! Je comprend mieux!

En fait si une frontière existait bien aux alentours de Montbart et Alise, il ne peut en aucun cas s'agir d'une frontière avec la Séquanie. J'ai sous la main la Carte Archéologique du Jura rédigée par des archéologues de Franche-Comté, dans cet ouvrage destiné à faire le bilan des connaissances archéologiques du Jura, on peut lire clairement que la limite des Séquanes correspond à la Saône d'après les auteurs anciens (César et Strabon) ou à la limite du diocèse ancien de Besançon (grosso-modo la même que la limite de la Franche-Comté actuelle). En aucun cas le territoire des Séquane ne s'étendait jusqu'aux environs d'Alise et de Montbard. C'est bien pour cette raison qu'un doute existe quant à la localisation d'Alésia à Alise Sainte Reine. Pour te permettre de mieux appréhender la région en question, j'ai reporté sur une vue Google Earth la frontière de la Séquanie avec les Lingons et les Eduens (un trait rouge pour la Saône et un trait orange pour la limite de région) la zone d'Alise est encerclée de rouge et on y voit Sens. La distance entre cette limite et Montbard est d'environ 80 km:

 

limite ling.png.jpg

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Nouveau, 74ans Posté(e)
Gepeti Nouveau 4 messages
Baby Forumeur‚ 74ans‚
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J'ai beaucoup de mal à comprendre l'obstination de ceux qui ne veulent pas lire le texte de César, sans rajouter des éléments que César ne donne pas.

César n'écrit jamais qu'il est parti de la région de Langres. Affirmer qu'il ne peut avoir implanté ses camps (après avoir été rejoint par Labiénus) que chez les Lingons ne repose sur aucun argument sérieux. César, avec ses 10 légions, n'a pas peur des Senons où il avait laissé deux légions pour garder les bagages/butin de toute son armée. Jamais les Senons n'auraient eu l'audace de l'attaquer quand il avait 10 légions sous ses ordes. Bien sûr, ils pouvaient se livrer à des escarmouches de guérilla contre les légionnaires qui allaient chercher des vivres ou du fouurage pour les animaux. Jamais ils n'auraient osé ses camps.

Encore une fois, César n'écrit pas qu'il était rendu chez les Séquanes mais qu'il se rendait dans le pays des Séquanes quand il y a eu la bataille de cavalerie.["cum Caesar in Sequanos per extremos Lingonum fines iter faceret" =Comme César se rendait, en traversant le pays des Lingons, dans le pays des Séquanes. Il n'écrit pas "fecisset" =était rendu].Celle-ci a-t-elle eu lieu sur le territoire des Lingons ou celui des Mandubiens? On n'en sait rien. Mais il est sûr que cette bataille de cavalerie a eu lieu à une vingtaine de kilomètres d'Alesia, puisque les troupes de Vercingétorix (fantassins et cavaliers) rejoignent cet oppidum dans la fin de la journée.

Si on regarde une carte de cette région (à l'époque de César), on voit qu'une partie du territoitre des Mandubiens est enclavé dans celui des Lingons. Si César est parti du nord du pays des Senons ou du sud de celui des Bellovaques, il a dû suivre, comme le dit Goudineau, la vallée de l'Armaçon qui était une des voies principales pour rejoindre la vallée de la Saône. S'il avait suivi la rive gauche (sud), il aurait été en territoire Eduen; en remontant la rive droite, il était sur le territoire des ses amis Lingons. Après Tanlay (ou environs), s'il a continué plein est,( comme le faisait une des voies gauloises les plus utilisées à l'époque pour rejoindre la Tille et la Saône), il est arrivé sur le territoire des Mandubiens.

Si Vercingétorix n'était pas venu l'attaquer, il aurait pu continuer sa route vers la Saône. Quel était l'objectif de Vercingétorix? On connaît seulement la harangue, composée par César, qu'il aurait prononcée devant ses troupes la veille du combat. César doit faire d'une certaine honnêteté puisqu'il n'écrit pas que Vercingétorix voulait l'anéantir, mais seulement le priver de ses bagages. D'ailleurs, les cavaliers gaulois doivent seulement traverser trois fois la colonne romaine pour être satisfaits. On est loin d'une volonté de massacrer les légionnaires romains. Vercingétorix n'a amené ses fantassins qu'il a placés sur une hauteur à la vue des Romains que pour les impressionner.

Quand Vercingétorix retire ses troupes et repart vers Alésia en simulant une fuite, c'est seulement un moyen d'entraîner les Romains vers Alesia, où il espère renouveler le coup de Gergovie.

Pour répondre à Vaudémont, 

je dirais que l'expression "l'extrême frontière" ne veut rien dire en français! (même si certains traducteurs/commentateurs l'utilisent).

Pour répondre à Obelix39, je suis d'accord avec lui: l'expression "extremos fines" veut bien dire "l'extrémité du territoire", mais ce qui fait la différence entre "ad extremos fines" et "per extremos fines", c'est la préposition: "ad" a comme sens de base "vers"; "per" signifie "en passant par, en traversant", ce qui aboutit à des résultats tout à fait différents. Par ailleurs, Goudineau n'écrit jamais, que je sache, que César avait installé ses camps chez les Lingons. César écrit qu'il a traversé l'extrémité du territoire des Lingons, et donc qu'il ne venait pas de chez les Lingons.

 

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
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Je crois que tu confonds "extrémité du territoire" et "début du territoire", je me trompe ? 

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Membre, Posté(e)
Vaudémont Membre 387 messages
Baby Forumeur‚
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Le 20/12/2017 à 15:16, Gepeti a dit :

Pour répondre à Vaudémont, 

je dirais que l'expression "l'extrême frontière" ne veut rien dire en français! (même si certains traducteurs/commentateurs l'utilisent).

N'est ce pas ce que j'ai dit ? J'ai cité C. Goudineau, qui traduit "per extremos fines" en "l'extrémité du territoire".

Je suis d'accord avec Goudineau en tous points.

Voici le croquis qu'il a publié dans "César et la Gaule".

 

retraite césar.jpg

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
Posté(e)

Goudineau se moque du texte! Ce qu'il montre sur sa carte ne correspond pas à "per extremos lingonum fines". Lorsque l'on traverse entièrement un territoire, on ne précise pas "extremos". Il existe des exemples dans le BG comme le "per fines Aeduorum in Lingones"  (VII;9). On peut voir les autres exemples si vous le souhaitez, ce sera avec plaisir ...

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Membre, Posté(e)
Vaudémont Membre 387 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Il y a 11 heures, obelix39 a dit :

Goudineau se moque du texte! Ce qu'il montre sur sa carte ne correspond pas à "per extremos lingonum fines". Lorsque l'on traverse entièrement un territoire, on ne précise pas "extremos".

C'est quand Vercingétorix l'intercepte près de Montbard, que César est "extremos lingonum fines" (tandis que César marchait vers le pays des Séquanes en traversant l'extrémité du territoire des Lingons, Vercingétorix vint prendre position...)

 

Modifié par Vaudémont
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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
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La logique voudrait que l'extrémité du territoire dont parle César soit celle qui touche à la Séquanie, ce qui n'est pas le cas des environs de Montbard ...

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  • 3 semaines après...
Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
Posté(e)
Le 25/12/2017 à 09:35, Vaudémont a dit :

"in Sequanos  per... iter faceret" = marchait VERS le pays des Sequanes en passant par...

En passant par quoi ? 

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
Posté(e)
Le 25/12/2017 à 09:35, Vaudémont a dit :

"in Sequanos  per... iter faceret" = marchait VERS le pays des Sequanes en passant par...

"Per... iter faceret"  signifie "traverser", "passer par". "Per fines... iter faceret"  signifie "traverser le territoire" de part en part (y entrer puis en sortir). C'est ce qu'on peut vérifier dans les Commentaires de la Guerre des Gaules de César (Si vous souhaitez avoir les traductions, je peux les produire ici):

[1,6] Allobrogibus sese uel persuasuros, quod nondum bono animo in populum Romanum uiderentur, existimabant uel ui coacturos ut per suos fines eos ire paterentur.
[1,7] Caesari cum id nuntiatum esset, eos per prouinciam nostram iter facere conari, maturat ab urbe proficisci et quam maximis potest itineribus in Galliam ulteriorem contendit et ad Genauam peruenit.
[1,9]Itaque rem suscipit et a Sequanis impetrat ut per fines suos Heluetios ire patiantur, obsidesque uti inter sese dent perficit:  
[1,10] Caesari renuntiatur Heluetiis esse in animo per agrum Sequanorum et Haeduorum iter in Santonum fines facere, qui non longe a Tolosatium finibus absunt, quae ciuitas est in prouincia.
[1,11] Heluetii iam per angustias et fines Sequanorum suas copias traduxerant et in Haeduorum fines peruenerant eorumque agros populabantur.
[1,12] Flumen est Arar, quod per fines Haeduorum et Sequanorum in Rhodanum influit, incredibili lenitate, ita ut oculis in utram partem fluat iudicari non possit.
[1,19] Quibus rebus cognitis, cum ad has suspiciones certissimae res accederent, quod per fines Sequanorum Heluetios traduxisset, quod obsides inter eos dandos curasset, quod ea omnia non modo iniussu suo et ciuitatis sed etiam inscientibus ipsis fecisset, quod a magistratu Haeduorum accusaretur, satis esse causae arbitrabatur quare in eum aut ipse animaduerteret aut ciuitatem animaduertere iuberet.
[1,28] Quod ubi Caesar resciit, quorum per fines ierant his uti conquirerent et reducerent, si sibi purgati esse uellent, imperauit;
[2,16] Cum per eorum fines triduum iter fecisset, inueniebat ex captiuis Sabim flumen a castris suis non amplius milibus passuum X abesse;
[4,10] Rhenus autem oritur ex Lepontiis, qui Alpes incolunt, et longo spatio per fines Nantuatium, Heluetiorum, Sequanorum, Mediomatricorum, Tribocorum, Treuerorum citatus fertur et, ubi Oceano adpropinquauit, in plures diffluit partes multis ingentibus insulis effectis, quarum pars magna a feris barbaris nationibus incolitur, ex quibus sunt qui piscibus atque ouis auium uiuere existimantur, multis capitibus in Oceanum influit.
[5,3] At Indutiomarus equitatum peditatumque cogere, eisque qui per aetatem in armis esse non poterant in siluam Arduennam abditis, quae ingenti magnitudine per medios fines Treuerorum a flumine Rheno ad initium Remorum pertinet, bellum parare instituit.
[5,27] Illud se polliceri et iureiurando confirmare tutum iter per fines daturum.
[5,56] huc iturum per fines Remorum eorumque agros popula turum ac, priusquam id faciat, castra Labieni oppugnaturum.
[7,9] Ibi nactus recentem equitatum, quem multis ante diebus eo praemiserat, neque diurno neque nocturno itinere intermisso per fines Aeduorum in Lingones contendit, ubi duae legiones hiemabant, ut, si quid etiam de sua salute ab Aeduis iniretur consili, celeritate praecurreret. 

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
Posté(e)

Il y a, dans les phrases citées ci-dessus, deux exemples particuliers de parcours de rivières (la Saône et le Rhin) où "per fines" est employé avec les verbes "influit (couler) et "fertur" (se porter, aller). Dans ces deux cas, les rivières ne semblent pas obligatoirement traverser le territoire, et forment à certains endroits la frontière même. La mauvaise connaissance de la géographie de l'époque ne permet pas de savoir si tous les territoires en question possèdent des enclaves de l'autre côté de ces rivières, à l'image du territoire des Eduens, qui on le sait s'étend des deux côtés de la Saône ... Les Allobroges dont la frontière était d'après les auteurs le Rhône, possédaient pourtant des terres de l'autre côté de celui-ci (BG I), etc ..

il y a 24 minutes, obelix39 a dit :

[1,12] Flumen est Arar, quod per fines Haeduorum et Sequanorum in Rhodanum influit, incredibili lenitate, ita ut oculis in utram partem fluat iudicari non possit.

[4,10] Rhenus autem oritur ex Lepontiis, qui Alpes incolunt, et longo spatio per fines Nantuatium, Heluetiorum, Sequanorum, Mediomatricorum, Tribocorum, Treuerorum citatus fertur et, ubi Oceano adpropinquauit, in plures diffluit partes multis ingentibus insulis effectis, quarum pars magna a feris barbaris nationibus incolitur, ex quibus sunt qui piscibus atque ouis auium uiuere existimantur, multis capitibus in Oceanum influit.

 

Modifié par obelix39
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