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kabal

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Membre, Posté(e)
Sérénity 49 Membre 549 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Framboisine ton poème est très joli, en effet.

En voici un de Erik Lemay

Si j'avais a t'écrire

Mon ange, je te dirais

Combien tes doux sourires

Me laisse souvent muet

Et je te parlerais

De ta voix caressante

Son univers d'effets

Ses vertus bienfaisantes

Je voudrais t'exprimer

De façon explicite

Pourquoi ton être entier

Mon amour s'y abrite

J'inventerais les mots

De la langue de mon coeur

Car ceux de mon cerveau

Ne sont a ta hauteur

- Erik Lemay -

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Invité Lucy Van Pelt
Invités, Posté(e)
Invité Lucy Van Pelt
Invité Lucy Van Pelt Invités 0 message
Posté(e)

Un poème de Sylvia Plath

Morts-nés

Ces poèmes ne vivent pas : c’est un triste diagnostic.

Ils ont pourtant bien poussé leurs doigts et leurs orteils,

Leur petit front bombé par la concentration.

S’il ne leur a pas été donné d’aller et venir comme des humains

Ce ne fut pas du tout faute d’amour maternel.

é je ne peux comprendre ce qui leur est arrivé !

Rien ne leur manque, ils sont correctement constitués.

Ils se tiennent si sagement dans le liquide formique !

Ils sourient, sourient, sourient, sourient de moi.

Et pourtant les poumons ne veulent pas se remplir ni le cœur s’animer.

Ils ne sont pas des porcs, ils ne sont pas même des poissons,

Bien qu’ils aient un air de porc et de poisson –

Ce serait mieux s’ils étaient vivants, et ils l’étaient.

Mais ils sont morts, et leur mère presque morte d’affolement,

Et ils écarquillent bêtement les yeux, et ne parlent pas d’elle.

Modifié par Lucy Van Pelt
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Membre, Posté(e)
Sérénity 49 Membre 549 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

J'arrive où je suis étranger

Rien n'est précaire comme vivre

Rien comme être n'est passager

C'est un peu fondre comme le givre

Et pour le vent être léger

J'arrive où je suis étranger

Un jour tu passes la frontière

D'où viens-tu mais où vas-tu donc

Demain qu'importe et qu'importe hier

Le coeur change avec le chardon

Tout est sans rime ni pardon

Passe ton doigt là sur ta tempe

Touche l'enfance de tes yeux

Mieux vaut laisser basses les lampes

La nuit plus longtemps nous va mieux

C'est le grand jour qui se fait vieux

Les arbres sont beaux en automne

Mais l'enfant qu'est-il devenu

Je me regarde et je m'étonne

De ce voyageur inconnu

De son visage et ses pieds nus

Peu a peu tu te fais silence

Mais pas assez vite pourtant

Pour ne sentir ta dissemblance

Et sur le toi-même d'antan

Tomber la poussière du temps

C'est long vieillir au bout du compte

Le sable en fuit entre nos doigts

C'est comme une eau froide qui monte

C'est comme une honte qui croît

Un cuir à crier qu'on corroie

C'est long d'être un homme une chose

C'est long de renoncer à tout

Et sens-tu les métamorphoses

Qui se font au-dedans de nous

Lentement plier nos genoux

O mer amère ô mer profonde

Quelle est l'heure de tes marées

Combien faut-il d'années-secondes

A l'homme pour l'homme abjurer

Pourquoi pourquoi ces simagrées

Rien n'est précaire comme vivre

Rien comme être n'est passager

C'est un peu fondre comme le givre

Et pour le vent être léger

J'arrive où je suis étranger

Louis Aragon

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Invité Mad_World
Invités, Posté(e)
Invité Mad_World
Invité Mad_World Invités 0 message
Posté(e)

Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force

Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit

Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix

Et quand il croit serrer son bonheur il le broie

Sa vie est un étrange et douloureux divorce

Il n'y a pas d'amour heureux

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes

Qu'on avait habillés pour un autre destin

A quoi peut leur servir de se lever matin

Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains

Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes

Il n'y a pas d'amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure

Je te porte dans moi comme un oiseau blessé

Et ceux-là sans savoir nous regardent passer

Répétant après moi les mots que j'ai tressés

Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent

Il n'y a pas d'amour heureux

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard

Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson

Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson

Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson

Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare

Il n'y a pas d'amour heureux

Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur

Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri

Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri

Et pas plus que de toi l'amour de la patrie

Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs

Il n'y a pas d'amour heureux

Mais c'est notre amour à tous les deux

Louis Aragon (Chanté par Brassens)

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Membre, Posté(e)
Sérénity 49 Membre 549 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Quand on n'a que l'amour

Quand on n'a que l'amour

A s'offrir en partage

Au jour du grand voyage

Qu'est notre grand amour

Quand on n'a que l'amour

Mon amour toi et moi

Pour qu'éclatent de joie

Chaque heure et chaque jour

Quand on n'a que l'amour

Pour vivre nos promesses

Sans nulle autre richesse

Que d'y croire toujours

Quand on n'a que l'amour

Pour meubler de merveilles

Et couvrir de soleil

La laideur des faubourgs

Quand on n'a que l'amour

Pour unique raison

Pour unique chanson

Et unique secours

Quand on n'a que l'amour

Pour habiller matin

Pauvres et malandrins

De manteaux de velours

Quand on n'a que l'amour

A offrir en prière

Pour les maux de la terre

En simple troubadour

Quand on n'a que l'amour

A offrir à ceux-là

Dont l'unique combat

Est de chercher le jour

Quand on n'a que l'amour

Pour tracer un chemin

Et forcer le destin

A chaque carrefour

Quand on n'a que l'amour

Pour parler aux canons

Et rien qu'une chanson

Pour convaincre un tambour

Alors sans avoir rien

Que la force d'aimer

Nous aurons dans nos mains

Amis le monde entier.

Jacques Brel

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Invité ouaif
Invités, Posté(e)
Invité ouaif
Invité ouaif Invités 0 message
Posté(e)

Il y a ceux qui

à chaque oiseau son nid semble beau

se disent tous les jours

« Le ciel est bleu dommage

que les nuages le cachent »

Francis COMBES

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Invité ouaif
Invités, Posté(e)
Invité ouaif
Invité ouaif Invités 0 message
Posté(e)

Qu'en dites-vous à la surface

Et qu'en pensez-vous dans le fond,

Du mirage humain qui s'efface

Et du néant qui vous confond

Par votre propre face-à-face ?

Avec une lenteur vivace

Le sang pâlit, la moelle fond

Et la vanité se crevasse,

Qu'en dites-vous ?

La vie, enterreuse rapace,

Vous aspire comme un siphon ;

Elle vous vide au plus profond,

Et vous laisse une carapace

Que le Temps souffle dans l'espace...

Qu'en dites-vous ?

M. Rollinat

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Invité ouaif
Invités, Posté(e)
Invité ouaif
Invité ouaif Invités 0 message
Posté(e)

Epitaphe pour n'importe qui

On ne sait pourquoi cet homme prit naissance.

Et pourquoi mourut-il ? On ne l'a pas connu.

Il vint nu dans ce monde, et, pour comble de chance,

Partit comme il était venu.

La gaîté, le chagrin, l'espérance, la crainte,

Ensemble ou tour à tour ont fait battre son coeur.

Ses lèvres n'ignoraient le rire ni la plainte.

Son oeil fut sincère et moqueur.

Il mangeait, il buvait, il dormait ; puis, morose,

Recommençait encor dormir, boire et manger ;

Et chaque jour c'était toujours la même chose,

La même chose pour changer.

Il fit le bien, et vit que c'était des chimères.

Il fit le mal ; le mal le laissa sans remords.

Il avait des amis ; amitiés éphémères !

Des ennemis ; mais ils sont morts.

Il aima. Son amour d'une autre fut suivie,

Et de plusieurs. Sur tout le dégoût vint s'asseoir.

Et cet homme a passé comme passe la vie

Entrez, sortez, et puis bonsoir !

J.Richepin

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Invité Cheyenne song
Invités, Posté(e)
Invité Cheyenne song
Invité Cheyenne song Invités 0 message
Posté(e)

éve au corps ingénu lasse de jeux charmants

Avec les biches rivales et les doux léopards

Goûte à présent le repos extatique,

Sur la riche brocatelle des mousses.

Autour d'elle, le silence de midi

Exalte la pamoison odorante des calices,

Et le jeune soleil baise les feuillées neuves.

Tout est miraculeux dans ce Jardin de Joie:

Les branchages s'étoilent de fruits symboliques

Rouges comme des c¿urs et blancs comme des âmes;

Les Roses d'Amour encore inécloses

Dorment au beau Rosier;

Les Lys premiers nés

Balancent leurs fervents encensoirs

Auprès

Des chères coupes des Iris

Où fermente le vin noir des mélancolies;

Et le Lotus auguste rêve aux règnes futurs.

Mais parmi les ramures,

C'est la joie criante des oiseaux;

Bleus comme les flammes vives du Désir,

Roses comme de chastes Caresses

Ornés d'or clair ainsi que des Poèmes

Et vêtus d'ailes sombres comme les Trahisons.

éve repose,

Et cependant que ses beaux flancs nus,

Ignorants de leurs prodigieuses destinées,

Dorment paisibles et par leurs grâces émerveillent

La tribu docile des antilopes,

Voici descendre des plus hautes branches

Un merveilleux Serpent à la bouche lascive,

Un merveilleux Serpent qu'attire et tente

La douceur magnétique de ces beaux flancs nus,

Et voici que pareil à un bras amoureux,

Il s'enroule autour

De ces beaux flancs nus

Ignorants de leurs prodigieuses destinées.

Marie Krysinska

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Invité Lucy Van Pelt
Invités, Posté(e)
Invité Lucy Van Pelt
Invité Lucy Van Pelt Invités 0 message
Posté(e)

Chaque jour¿

Chaque jour je m'enfonce dans ton corps

et le soleil vient bruire dans mes veines

mes bras enlacent ta nudité sans rivages

où je déferle pareil à l'espace sans bords

sur les pentes d'un combat devenu total

au milieu de la plus quotidienne obscurité

je pense à toi tel qu'au jour de ma mort

chaque jour tu es ma seule voie céleste

malgré l'érosion des peines tourmenteuses

je parviens à hisser mon courage faillible

je parviens au pays lumineux de mon être

que je t'offre avec le goût d'un cours nouveau

amour, sauvage amour de mon sang dans l'ombre

mouvant visage du vent dans les broussailles

femme, il me faut t'aimer femme de mon âge

comme le temps précieux et blond du sablier.

Gaston Miron

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Invité Cheyenne song
Invités, Posté(e)
Invité Cheyenne song
Invité Cheyenne song Invités 0 message
Posté(e)

Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre,il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise, Mais enivrez-vous, Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé , dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : "Il est l'heure de s'enivrer! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous; Enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise."

Charles Baudelaire

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Invité ouaif
Invités, Posté(e)
Invité ouaif
Invité ouaif Invités 0 message
Posté(e)

Même au plus sombre

sous les paupières,

c'est le souffle qui donne

confiance ou forme

aux flammes, aux regards,

à l'esprit des flammes

si bas, si haut.

P.Dhainaut

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Invité Adrien1er
Invités, Posté(e)
Invité Adrien1er
Invité Adrien1er Invités 0 message
Posté(e)

C'est très Jolie tous ces Poèmes, les auteurs sont magnifiques! J'aime les Poésies!

Continuer comme cela ça me change les idées a vous lire, Tous autant que vous êtes!

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Invité ouaif
Invités, Posté(e)
Invité ouaif
Invité ouaif Invités 0 message
Posté(e)

Le mot et la chose

Madame quel est votre mot

Et sur le mot et sur la chose

On vous a dit souvent le mot

On vous a fait souvent la chose

Ainsi de la chose et du mot

Vous pouvez dire quelque chose

Et je gagerais que le mot

Vous plaît beaucoup moins que la chose

Pour moi voici quel est mon mot

Et sur le mot et sur la chose

J'avouerai que j'aime le mot

J'avouerai que j'aime la chose

Mais c'est la chose avec le mot

Mais c'est le mot avec la chose

Autrement la chose et le mot

A mes yeux seraient peu de chose

Je crois même en faveur du mot

Pouvoir ajouter quelque chose

Une chose qui donne au mot

Tout l'avantage sur la chose

C'est qu'on peut dire encore le mot

Alors qu'on ne fait plus la chose

Et pour peu que vaille le mot

Mon Dieu c'est toujours quelque chose

De là je conclus que le mot

Doit être mis avant la chose

Qu'il ne fait ajouter au mot

Qu'autant que l'on peut quelque chose

Que pour vous la chose et le mot

Doivent être la même chose

Et vous n'avez pas dit le mot

Qu'on est déjà prêt à la chose

Et que pour le jour où le mot

Viendra seul hélas sans la chose

Il faut se réserver le mot

Pour se consoler de la chose

Pour vous je crois qu'avec le mot

Vous voyez toujours autre chose

Vous dites si gaiement le mot

Vous méritez si bien la chose

Mais quand je vous dis que le mot

Doit être mis avant la chose

Vous devez me croire à ce mot

Bien peu connaisseur en la chose

Et bien voici mon dernier mot

Et sur le mot et sur la chose

Madame passez-moi le mot

Et je vous passerai la chose

Abbé de Lattaignant

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Membre, Au coeur de la Cité des Papes, Posté(e)
PUNCHETTE Membre 34 166 messages
Au coeur de la Cité des Papes,
Posté(e)

Bonjour,j'ai un secret.....

Bonjour Soleil,j'ai un secret!

Bonjour Rosier,donne moi un baiser!

Bonjour Bruyère,j'ai un secret!

Bonjour petit Prince,un sourire offrez!

Sous le Lierre et l'Aristoloche

Qui les amours rabibochent

Le Bouton d'or,répète sans s'arrêter :

"Cessez de moi vous moquez"!

Le Bleuet timidement sourit

A la Marjolaine qui lui dit :

"Cessez donc de pleurez,

Je m'en viens vous consoler"

Et le Camélia de murmurer :

"Je fais v¿u de toujours vous aimer."

Et le Crocus rouge de chuchoter:

"J'ai peur de vous aimer"

L'euphorbe,à trop aimer a perdu le sommeil!

Le Tournesol a démasqué l'intrigue du soleil,

Pendant ce temps le Fusain rêve sans heurt :

"Votre image est gravée dans mon c¿ur..."

Les Genêts chantent,dans l'explosion de leur or :

"Mes pensées pour vous sont des papillons d'or"

Et le Gardénia sourit doucement et dit guilleret :

"Chut! écoutez! Je vous aime en secret!"

Mais ce sont les Glaïeuls en pleurs

Qui disent : "Vous me percez le c¿ur!"

Et l'Hélénie qui le soutient :

"Vous me faites du chagrin!"

Tandis que la Hyacinthe taquine :

"Voulez-vous jouer à l'amour?"

Et la Jonquille se fait câline :

"Je languis d'amour..."

Et la Marguerite naïve s'enquit :

"M'aimez-vous?"

Et le Muguet lui propose,ravi :

"Raccommodons-nous!"

Le Nénuphar de douleur reproche

Au Narcisse sans c¿ur :

"Vous ne savez pas aimez."

"Le c¿ur vous me flagellez!"

S'écrie Dame Ortie!

La Primevère murmure pour vous :

"Aimons nous"

Aux reproches de Dame Blanche Ortie.

Le Romarin exclusif tourne le dos

Aux Roseaux musicaux

Pour qui la Rhubarbe s'ensauvage :

Ne perdez pas courage..."

La Sardoine se rit de vous

Mais la Veuve Scabieuse pleure pour vous :

"Vous m'abandonnez..."

"Que devenez-vous?"

S'inquiète le Souci

En entendant la mélopée de la Sylvie :

"Ouvrez votre c¿ur"

La Tubéreuse a la mort pour s¿ur de c¿ur.

La Violette de Parme s'enflamme :

"Laissez moi vous aimer!"

Toutes ses fleurs,les avez-vous écoutez,

Avant que sous le Soleil elles ne se pâment?

Mais qui donc a dit que les fleurs

Ne savaient pas parler?

Celui là ne savait pas écouter...

Prenez un peu de la douceur des fleurs!

Bonjour Soleil,j'ai un secret!

Bonjour Rosier,donne moi un baiser!

Bonjour Bruyère,j'ai un secret!

Bonjour petit Prince,vous écoutez?

Je n'ai jamais cessez de vous aimer.

CANARD

C'est tout un art

d'être canard

canard marchant

canard nageant

canards au sol vont dandinant

canards sur l'eau vont naviguant

être canard

c'est absorbant

terre ou étang

c'est différent

canards au sol s'en vont en rang

canards sur l'eau, s'en vont ramant

être canard

ça prend du temps

c'est tout un art

c'est amusant

canards au sol vont cancanant

canards sur l'eau sont étonnants

il faut savoir

marcher, nager

courir , plonger

dans l'abreuvoir

canards le jour sont claironnants

canards le soir vont clopinant

canards aux champs

ou sur l'étang

c'est tout un art

d'être canard.

Claude ROY

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Membre, Posté(e)
sadsky Membre 1 139 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

A l'éclair violent de ta face divine

A l'éclair violent de ta face divine,

N'étant qu'homme mortel, ta céleste beauté

Me fit goûter la mort, la mort et la ruine

Pour de nouveau venir à l'immortalité.

Ton feu divin brûla mon essence mortelle,

Ton céleste m'éprit et me ravit aux Cieux,

Ton âme était divine et la mienne fut telle :

Déesse, tu me mis au rang des autres dieux.

Ma bouche osa toucher la bouche cramoisie

Pour cueillir, sans la mort, l'immortelle beauté,

J'ai vécu de nectar, j'ai sucé l'ambroisie,

Savourant le plus doux de la divinité.

Aux yeux des Dieux jaloux, remplis de frénésie,

J'ai des autels fumants comme les autres dieux,

Et pour moi, Dieu secret, rougit la jalousie

Quand mon astre inconnu a déguisé les Cieux.

Même un Dieu contrefait, refusé de la bouche,

Venge à coups de marteaux son impuissant courroux,

Tandis que j'ai cueilli le baiser et la couche

Et le cinquième fruit du nectar le plus doux.

Ces humains aveuglés envieux me font guerre,

Dressant contre le ciel l'échelle, ils ont monté,

Mais de mon paradis je méprise leur terre

Et le ciel ne m'est rien au prix de ta beauté.

Théodore Agrippa d' AUBIGNé

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Membre, Au coeur de la Cité des Papes, Posté(e)
PUNCHETTE Membre 34 166 messages
Au coeur de la Cité des Papes,
Posté(e)

Adieux a la mer

Murmure autour de ma nacelle,

Douce mer dont les flots chéris,

Ainsi qu'une amante fidèle,

Jettent une plainte éternelle

Sur ces poétiques débris.

Que j'aime à flotter sur ton onde.

A l'heure où du haut du rocher

L'oranger, la vigne féconde,

Versent sur ta vague profonde

Une ombre propice au nocher !

Souvent, dans ma barque sans rame,

Me confiant à ton amour,

Comme pour assoupir mon âme,

Je ferme au branle de ta lame

Mes regards fatigués du jour.

Comme un coursier souple et docile

Dont on laisse flotter le mors,

Toujours, vers quelque frais asile,

Tu pousses ma barque fragile

Avec l'écume de tes bords.

Ah! berce, berce, berce encore,

Berce pour la dernière fois,

Berce cet enfant qui t'adore,

Et qui depuis sa tendre aurore

N'a rêvé que l'onde et les bois!

Le Dieu qui décora le monde

De ton élément gracieux,

Afin qu'ici tout se réponde,

Fit les cieux pour briller sur l'onde,

L'onde pour réfléchir les cieux.

Aussi pur que dans ma paupière,

Le jour pénètre ton flot pur,

Et dans ta brillante carrière

Tu sembles rouler la lumière

Avec tes flots d'or et d'azur.

Aussi libre que la pensée,

Tu brises le vaisseau des rois,

Et dans ta colère insensée,

Fidèle au Dieu qui t'a lancée,

Tu ne t'arrêtes qu'à sa voix.

De l'infini sublime image,

De flots en flots l'oeil emporté

Te suit en vain de plage en plage,

L'esprit cherche en vain ton rivage,

Comme ceux de l'éternité.

Ta voix majestueuse et douce

Fait trembler l'écho de tes bords,

Ou sur l'herbe qui te repousse,

Comme le zéphyr dans la mousse,

Murmure de mourants accords.

Que je t'aime, ô vague assouplie,

Quand, sous mon timide vaisseau,

Comme un géant qui s'humilie,

Sous ce vain poids l'onde qui plie

Me creuse un liquide berceau.

Que je t'aime quand, le zéphire

Endormi dans tes antres frais,

Ton rivage semble sourire

De voir dans ton sein qu'il admire

Flotter l'ombre de ses forêts!

Que je t'aime quand sur ma poupe

Des festons de mille couleurs,

Pendant au vent qui les découpe,

Te couronnent comme une coupe

Dont les bords sont voilés de fleurs!

Qu'il est doux, quand le vent caresse

Ton sein mollement agité,

De voir, sous ma main qui la presse,

Ta vague, qui s'enfle et s'abaisse

Comme le sein de la beauté!

Viens, à ma barque fugitive

Viens donner le baiser d'adieux;

Roule autour une voix plaintive,

Et de l'écume de ta rive

Mouille encor mon front et mes yeux.

Laisse sur ta plaine mobile

Flotter ma nacelle à son gré,

Ou sous l'antre de la sibylle,

Ou sur le tombeau de Virgile :

Chacun de tes flots m'est sacré.

Partout, sur ta rive chérie,

Où l'amour éveilla mon coeur,

Mon âme, à sa vue attendrie,

Trouve un asile, une patrie,

Et des débris de son bonheur,

Flotte au hasard : sur quelque plage

Que tu me fasses dériver,

Chaque flot m'apporte une image;

Chaque rocher de ton rivage

Me fait souvenir ou rêver...

Alphonse de LAMARTINE

Modifié par PUNCHETTE
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Invité Cheyenne song
Invités, Posté(e)
Invité Cheyenne song
Invité Cheyenne song Invités 0 message
Posté(e)

Ce matin

Au détour du chemin

Je rencontrai le Printemps.

Vêtu comme un marquis, il avait mis

Des fleurs à son chapeau

Des fleurs à son manteau

Et même sur son dos.

Les unes blanches semées de rouge

D'autres mauves

Et d'autres rouges et d'autres bleues.

Quelle joie c'était pour mes yeux!

Et je lui dis " Tu es merveilleux"

Et il me regardait

Et il riait, et il riait !

Et ses yeux étaient comme deux fleurs de lumière

Parmi toutes ces fleurs printanières.

Et il s'en fut sur le chemin

En chantant quelque chansonnette.

En sautant un peu sur un pied

Et puis un peu sur l'autre pied,

Comme font les enfants joyeux

Quand ils s'entraînent à quelque jeu.

Et je le vis disparaître au loin,

Avec des fleurs sur son manteau

Avec ses fleurs sur son chapeau.

Et il a ainsi parcouru le monde

Pimpant, joyeux et tout fleuri

Et le monde entier lui a souri.

Henriette Ammeux-Roubinet

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Membre, 72ans Posté(e)
BOURRE Membre 43 messages
Baby Forumeur‚ 72ans‚
Posté(e)

http://www.dailymotion.com/video/x9dnam_qu...bouclier_webcam

Je veux te révéler le sens de cette vie. "Aimer et être aimé"

Tout ce qui existe a été conçu suivant la loi de l'Amour qui est Sagesse¿

Le seul chemin qui mène au bonheur est celui de l'Amour¿

Aimer, c'est voir la divinité dans cet autre que tu aime¿

Qu'il voit cette divinité en toi est le signe de son Amour car la divinité est Amour...

Faire la volonté céleste, c'est donner cet Amour à tous les êtres¿

Si tu sais voir la divinité partout où tes yeux se posent, tu ne manqueras de rien¿

Si tu aimes quelqu'un, tu réponds à l'Amour Divin à travers celui que tu aimes¿

Si tu t'Aimes toi-même, tu deviendras parfait¿

Car, tu sauras voir l'être divin qui est en toi et tu le manifesteras,

en purifiant chaque jour davantage ton corps, ton âme et ton esprit¿

Alors la Compassion jaillira de ton c¿ur¿

Tu comprendras les peines de tous les êtres, et tu pourras les aider...

Ne maudis pas celui qui t'a fait du mal¿

Il n'était pas encore éveillé à l'Amour¿

Sa véritable nature qui est tournée vers le bien ne s'est pas encore révélée¿

Pardonnes-lui afin qu'il puisse comprendre le mal qu'il t'a fait et ainsi s'éveiller à la vie divine¿

Pardonner, c'est se libérer de toute rancune et faire confiance en la loi de la Justice Cosmique...

Si tu te libères de toute ranc¿ur, cette justice se manifestera sous tes yeux¿

Si tu aimes, tu prends conscience de la force divine qui t'habite et tu peux soulever des montagnes¿

D'où que vienne l'Amour, respectes-le car c'est cette force qui t'est envoyée¿

Quand tu dis :"Je T'aime" pense que ce "Je qui Aime" est la divinité en toi¿

Quand on te dit: "Je t'aime" pense que ce "Je qui T'aime" est la divinité en l'autre¿

Ainsi, tu n'auras plus jamais peur de l'Amour¿

Tu t'y plongeras et deviendras Amour¿

Tous les êtres méritent ton Amour car c'est cette énergie que tu aimes en eux¿

Aussi, dois-tu voir le bien dans chaque être que tu rencontre et ce bien se manifestera¿

Ce sur quoi tu portes ton attention se développe toujours¿

En toi-même, comme en chacun, vois les qualités de l'âme

afin qu'elles puissent jaillir pour apporter au monde sa guérison¿

Les défauts ne constituent que l'enveloppe,

l'apparence extérieure de l'être humain, non son Essence¿

Seul, l'Amour permet de pénétrer cette écorce de la personnalité

et de découvrir les richesses cachées de l'âme¿

L'Amour traverse les apparences¿

Si tu veux recevoir l'Amour de tous, aimes la perfection latente en chacun,

ainsi tu aideras chaque âme à se réaliser¿

L'Amour est ta seule richesse inaltérable¿

Qu'il soit dans ton regard afin que chaque chose te montre sa réalité intérieure.

Aimer, c'est devenir un avec l'être que tu aime,

et non pas devenir un objet pour lui, ni le considérer comme un objet pour toi¿

Devenir un avec la personne que tu aimes supprime le rapport de force

et permet de vivre dans la Vibration de l'Amour Réalisé¿

Elle seule peut t'apporter ton épanouissement¿

En elle, la soif et la faim n'existent plus,

et le rapport de force se limite au jeu qui pousse les corps l'un vers l'autre¿

Il ne déborde plus dans la vie affective ou sociale,

et la guerre des sexes, qui est à la racine de toutes les guerres, disparaît¿

Toutes les formes de guerre ne sont que le reflet de cette mésentente

entre le mâle et la femelle dans chaque être humain¿

Mésentente entre le conscient et le subconscient,

entre l'esprit et l'âme, entre les pensées et les sentiments¿

Unis tes pensées et tes sentiments autour de la voie de l'Amour,

afin de rétablir la paix à l'intérieur de toi-même¿

L'homme et la femme en toi seront réconciliés et ne feront plus qu'un¿

Alors tu verras s'accomplir le souhait de ton coeur¿

Alors seulement, tu reconnaîtras l'être qui aura fait le même travail que toi

pour permettre d'établir la paix en lui comme dans le monde¿

Alors seulement tu pourras devenir un avec lui¿

Quand deux âmes ne font qu'un, elles se comprennent d'un seul regard...

Gestes et paroles deviennent inutiles pour elles¿

Souviens-toi toujours de ceci : "Ce que tu établis à l'intérieur de toi-même se matérialise à l'extérieur¿

Le monde des Causes est en toi¿ Installes en toi l'Amour¿

Maries ton Corps à ton Esprit"...

Ne te demande pas et ne demande pas si l'on t'aime¿

Douter de l'Amour que l'on te porte, c'est douter de la force de vie elle-même¿

C'est aussi absurde que de douter de la levée du jour après chaque nuit¿

L'Amour te protège en toutes circonstances¿

Alors, ne crains jamais de trop aimer¿

Le monde a besoin de ton Amour et l'on n'aime jamais trop¿

Chaque graine d'Amour que tu sèmes te reviendra multipliée¿

Laisse la liberté à la personne que tu aimes¿

Apprends à aimer comme aime le Soleil¿

Il répand sa chaleur sur tous, sans distinction¿

Il n'attend rien en retour¿ Et nul ne peut l'éteindre...

Transforme en Amour la jalousie qui, comme le doute, détruit l'Amour¿

Ou manifeste aussi ce que l'on craint car le doute, de manière égale au désir,

a pouvoir de création dans ton imagination¿

Le véritable Amour bannit le doute, il ne peut que grandir¿

Il apporte la Santé, l'Abondance, la Connaissance et la Paix¿

Nul ne peut l'offenser¿

L'Amour fait acquérir les qualités, les défauts de l'être aimé¿

Car l'amoureux fixe son attention sur celle qu'il aime¿

Exerces-toi de ne voir que les qualités en l'élu de ton coeur¿

Ainsi tu les manifesteras toi-même et tu l'aideras à dissoudre ses défauts¿

Le diable mourra de ton indifférence¿

L'Amour ne se venge jamais¿

Trouve en lui la force d'aimer le divin caché dans ton ennemi¿

Il se transformera sous tes yeux en ami¿

Au lieu de descendre à son niveau en cherchant à te venger du mal qu'il t'a fait,

tu l'aideras à monter vers la Lumière qui brille en toi¿

L'amour est Miséricorde¿

Si la pensée de quelqu'un demeure en toi, tu sauras que tu es aimé de celui-là¿

L'Amour est confiance absolue¿

Ton Amour n'est pas vrai si tu admets que l'être aimé peut te faire du tort¿

L'Amour est patience et don de soi¿

Il fait entendre la Musique de l'Univers¿

Si tu t'y opposes, tu souffriras¿

Laisses-le couler en toi, Il est vie éternelle¿

Le seul but du travail de régénération est de te transformer en canal parfait de l'Amour¿

Ce corps grossier deviendra corps divin

afin de te révéler les degrés supérieurs de l'Amour où toute contradiction s'évanouit¿

L'amour s'Apprend¿

Commences par aimer de ton mieux une personne que tu entoureras de tes plus belles pensées¿

Puis, étends cet amour peu à peu aux autres, sans cesser d'aimer la première¿

Ainsi tu deviendras Un avec toute l'humanité et tu auras réalisé ta mission sur cette terre¿

Que ton amour s'étende à tout ce qui vit, à tout ce qui t'entoure¿

La Vérité se dévoile devant l'Homme de l'Amour¿

L'Amour est nourriture pour ton âme¿

Si tu cesses de t'en alimenter, tu perdras la vie¿

L'Amour divin est la force magique qui accomplit tous les miracles¿

Lui seul peut te laver et te libérer de tes chaînes¿

Ne cherche pas ailleurs la Pierre Philosophale des Alchimistes¿

L'Amour est ta baguette magique¿

Il rend le mal impuissant, il établit le règne du bonheur,

il apporte avec lui tous les biens:

"La Vie, la Santé, la Beauté, la Réussite, Il te les donnera¿

Aimes d'abord et tu seras aimé, et l'Amour te couvrira de ses bénédictions¿

Tu apporteras la joie autour de toi¿

Tu donneras et recevras la vie en abondance¿

Près de toi les malades guériront¿

L'Amour est la science de toutes les sciences¿

L'intelligence sans Amour n'est que sottise¿

Dès que tu aimeras, le sens de l'Amour te sera révélé¿

L'Amour est l'eau qui arrose le jardin de ta vie et lui donne fleurs et fruits¿

Accepte-le pour que tes oeuvres soient grandes

et puissent contribuer à l'évolution de l'homme¿

L'amour est harmonie et liberté¿

Jettes tes faiblesses à son feu, elles se transformeront en Force¿

Seule la pureté qui est perfection permet à l'Amour de demeurer¿

Si tu veux rester pur dans tes Pensées, dans tes Sentiments et dans tes Actes,

tu t'opposeras aux grands courants contraires et cela risque de te faire souffrir¿

Mais, saches que cette souffrance n'est qu'un prélude à l'Amour¿

é ce moment-là, gardes en ton coeur la Reconnaissance

pour chaque petite joie que tu reçois au long des jours...

Ainsi tu prépareras ton organisme à supporter les gigantesques Vibrations de l'Amour divin

qui ouvrira tes sept étoiles, (Chakras)¿

Seul ce qui a été accompli avec Amour Demeurera.

Car ton Père céleste est Amour.

Car ta Mère, la terre est Amour.

Car le Fils de l'Homme est Amour.

C'est par l'Amour que les trois ne font qu'un.

Que l'Amour soit ton Bouclier

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sadsky Membre 1 139 messages
Baby Forumeur‚
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L'amour et la mort

I

Regardez-les passer, ces couples éphémères !

Dans les bras l'un de l'autre enlacés un moment,

Tous, avant de mêler à jamais leurs poussières,

Font le même serment :

Toujours ! Un mot hardi que les cieux qui vieillissent

Avec étonnement entendent prononcer,

Et qu'osent répéter des lèvres qui pâlissent

Et qui vont se glacer.

Vous qui vivez si peu, pourquoi cette promesse

Qu'un élan d'espérance arrache à votre coeur,

Vain défi qu'au néant vous jetez, dans l'ivresse

D'un instant de bonheur ?

Amants, autour de vous une voix inflexible

Crie à tout ce qui naît : "Aime et meurs ici-bas ! "

La mort est implacable et le ciel insensible ;

Vous n'échapperez pas.

Eh bien ! puisqu'il le faut, sans trouble et sans murmure,

Forts de ce même amour dont vous vous enivrez

Et perdus dans le sein de l'immense Nature,

Aimez donc, et mourez !

II

Non, non, tout n'est pas dit, vers la beauté fragile

Quand un charme invincible emporte le désir,

Sous le feu d'un baiser quand notre pauvre argile

A frémi de plaisir.

Notre serment sacré part d'une âme immortelle ;

C'est elle qui s'émeut quand frissonne le corps ;

Nous entendons sa voix et le bruit de son aile

Jusque dans nos transports.

Nous le répétons donc, ce mot qui fait d'envie

Pâlir au firmament les astres radieux,

Ce mot qui joint les coeurs et devient, dès la vie,

Leur lien pour les cieux.

Dans le ravissement d'une éternelle étreinte

Ils passent entraînés, ces couples amoureux,

Et ne s'arrêtent pas pour jeter avec crainte

Un regard autour d'eux.

Ils demeurent sereins quand tout s'écroule et tombe ;

Leur espoir est leur joie et leur appui divin ;

Ils ne trébuchent point lorsque contre une tombe

Leur pied heurte en chemin.

Toi-même, quand tes bois abritent leur délire,

Quand tu couvres de fleurs et d'ombre leurs sentiers,

Nature, toi leur mère, aurais-tu ce sourire

S'ils mouraient tout entiers ?

Sous le voile léger de la beauté mortelle

Trouver l'âme qu'on cherche et qui pour nous éclôt,

Le temps de l'entrevoir, de s'écrier : " C'est Elle ! "

Et la perdre aussitôt,

Et la perdre à jamais ! Cette seule pensée

Change en spectre à nos yeux l'image de l'amour.

Quoi ! ces voeux infinis, cette ardeur insensée

Pour un être d'un jour !

Et toi, serais-tu donc à ce point sans entrailles,

Grand Dieu qui dois d'en haut tout entendre et tout voir,

Que tant d'adieux navrants et tant de funérailles

Ne puissent t'émouvoir,

Qu'à cette tombe obscure où tu nous fais descendre

Tu dises : " Garde-les, leurs cris sont superflus.

Amèrement en vain l'on pleure sur leur cendre ;

Tu ne les rendras plus ! "

Mais non ! Dieu qu'on dit bon, tu permets qu'on espère ;

Unir pour séparer, ce n'est point ton dessein.

Tout ce qui s'est aimé, fût-ce un jour, sur la terre,

Va s'aimer dans ton sein.

III

Eternité de l'homme, illusion ! chimère !

Mensonge de l'amour et de l'orgueil humain !

Il n'a point eu d'hier, ce fantôme éphémère,

Il lui faut un demain !

Pour cet éclair de vie et pour cette étincelle

Qui brûle une minute en vos coeurs étonnés,

Vous oubliez soudain la fange maternelle

Et vos destins bornés.

Vous échapperiez donc, ô rêveurs téméraires

Seuls au Pouvoir fatal qui détruit en créant ?

Quittez un tel espoir ; tous les limons sont frères

En face du néant.

Vous dites à la Nuit qui passe dans ses voiles :

" J'aime, et j'espère voir expirer tes flambeaux. "

La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles

Luiront sur vos tombeaux.

Vous croyez que l'amour dont l'âpre feu vous presse

A réservé pour vous sa flamme et ses rayons ;

La fleur que vous brisez soupire avec ivresse :

"Nous aussi nous aimons !"

Heureux, vous aspirez la grande âme invisible

Qui remplit tout, les bois, les champs de ses ardeurs ;

La Nature sourit, mais elle est insensible :

Que lui font vos bonheurs ?

Elle n'a qu'un désir, la marâtre immortelle,

C'est d'enfanter toujours, sans fin, sans trêve, encor.

Mère avide, elle a pris l'éternité pour elle,

Et vous laisse la mort.

Toute sa prévoyance est pour ce qui va naître ;

Le reste est confondu dans un suprême oubli.

Vous, vous avez aimé, vous pouvez disparaître :

Son voeu s'est accompli.

Quand un souffle d'amour traverse vos poitrines,

Sur des flots de bonheur vous tenant suspendus,

Aux pieds de la Beauté lorsque des mains divines

Vous jettent éperdus ;

Quand, pressant sur ce coeur qui va bientôt s'éteindre

Un autre objet souffrant, forme vaine ici-bas,

Il vous semble, mortels, que vous allez étreindre

L'Infini dans vos bras ;

Ces délires sacrés, ces désirs sans mesure

Déchaînés dans vos flancs comme d'ardents essaims,

Ces transports, c'est déjà l'Humanité future

Qui s'agite en vos seins.

Elle se dissoudra, cette argile légère

Qu'ont émue un instant la joie et la douleur ;

Les vents vont disperser cette noble poussière

Qui fut jadis un coeur.

Mais d'autres coeurs naîtront qui renoueront la trame

De vos espoirs brisés, de vos amours éteints,

Perpétuant vos pleurs, vos rêves, votre flamme,

Dans les âges lointains.

Tous les êtres, formant une chaîne éternelle,

Se passent, en courant, le flambeau de l'amour.

Chacun rapidement prend la torche immortelle

Et la rend à son tour.

Aveuglés par l'éclat de sa lumière errante,

Vous jurez, dans la nuit où le sort vous plongea,

De la tenir toujours : à votre main mourante

Elle échappe déjà.

Du moins vous aurez vu luire un éclair sublime ;

Il aura sillonné votre vie un moment ;

En tombant vous pourrez emporter dans l'abîme

Votre éblouissement.

Et quand il régnerait au fond du ciel paisible

Un être sans pitié qui contemplât souffrir,

Si son oeil éternel considère, impassible,

Le naître et le mourir,

Sur le bord de la tombe, et sous ce regard même,

Qu'un mouvement d'amour soit encor votre adieu !

Oui, faites voir combien l'homme est grand lorsqu'il aime,

Et pardonnez à Dieu !

Auteur:Louise ACKERMANN

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