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Notre cher Baudelaire


Lily157

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Lily157 Membre 8 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Baudelaire - Obsession

Grands bois, vous m'effrayez comme des cathédrales ;

Vous hurlez comme l'orgue ; et dans nos c¿urs maudits,

Chambres d'éternel deuil où vibrent de vieux râles,

Répondent les échos de vos De profundis.

Je te hais, Océan ! Tes bonds et tes tumultes,

Mon esprit les retrouve en lui ; ce rire amer

De l'homme vaincu, plein de sanglots et d'insultes,

Je l'entends dans le rire énorme de la mer.

Comme tu me plairais, ô nuit ! Sans ces étoiles

Dont la lumière parle un langage connu !

Car je cherche le vide, et le noir, et le nu !

Mais les ténèbres sont elles-mêmes des toiles

Où vivent, jaillissant de mon ¿il par milliers,

Des êtres disparus aux regards familiers

Des idée pour une analyse? :blush:

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Invité KARBOMINE
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Invité KARBOMINE Invités 0 message
Posté(e)
Charles BAUDELAIRE - «Obsession»

Grands bois, vous m'effrayez // comme des cathédrales ;

Vous hurlez comme l'orgue ; // et dans nos c¿urs maudits,

Chambres d'éternel deuil // où vibrent de vieux râles,

Répondent les échos // de vos De profundis.

Je te hais, Océan ! // Tes bonds et tes tumultes,

Mon esprit les retrouve // en lui ; ce rire amer

De l'homme vaincu, plein // de sanglots et d'insultes,

Je l'entends dans le rire // énorme de la mer.

Comme tu me plairais, // ô nuit ! Sans ces étoiles

Dont la lumière parle // un langage connu !

Car je cherche le vide, // et le noir, et le nu !

Mais les ténèbres sont // elles-mêmes des toiles

Où vivent, jaillissant // de mon ¿il par milliers,

Des êtres disparus // aux regards familiers

situation du poème dans le recueil : juste derrière le Carré des «Spleen», juste avant «L'alchimie de la douleur» : on est au c¿ur de la révélation mystique et de la douleur, les poèmes les plus sombres des Fleurs.

A -- rimes riches -- féminines

B -- rimes suffisantes -- masculines

A -- rimes riches -- féminines

B -- rimes suffisantes -- masculines

C -- rimes riches -- féminines

D -- rimes riches -- masculines

C -- rimes riches -- féminines

D -- rimes riches -- masculines

E -- rimes riches -- féminines

F -- rimes suffisantes -- masculines

F -- rimes suffisantes -- masculines

E -- rimes riches -- féminines

G -- rimes riches -- masculines

G -- rimes riches -- masculines

sonnet à la française.

irrégularités :

- rimes croisées au lieu de rimes embrassées dans les deux premières strophes

- la deuxième strophe ne reprend pas les rimes de la première.

- le distique central est déplacé au vers de fin (normalement, c'est CCD EED pour un sonnet à la française, on appelle distique central les deux rimes CC qui sont sensées contenir l'essence même du poème.) c'est donc la dernière qui doit ici orienter la lecture. en l'occurrence : la mémoire.

- rejets internes : "en lui", vers 6 ; "plein", vers7

- contre-rejet (externe) : "ce rire amer"

- rejet : "où vivent", vers 13

échos d'autres poèmes des Fleurs du Mal :

- «De profundis clamavi ad te, domine», reprise du psaume... -> prière, religieux + thème de la mort

- «Le goût du néant», immédiatement après.

- «L'homme et la mer» ; la mer comme miroir est l'insupportable, le déclencheur de la douleur. (intertextualité mais pas inspiration : le poème «Je te salue, vieil océan !» du comte de Lautréamont.)

La nature évoque ici le religieux, voire la chambre mortuaire ; l'obsession, c'est le rite, d'abord, dans la première strophe. Ensuite, l'obsession, c'est ce démon intérieur qui rit, qui rit du ridicule de mourir, symbolisé par l'Océan, immense, éternel.

La dualité lumière / nuit reflète la dualité connaissance / ignorance ; réminiscence spleenétique de l'avant, avant le péché originel... ne rien savoir, pas de mots, le black-out impossible : ce qui est regretté, c'est l'état de nouveau-né, l'oubli que promet la mort, sans pour autant cesser d'être l'anéantissement total... il faudrait ne plus penser du tout ; c'est la pensée elle-même qui est insupportable, pas même des contenus de pensée, quoique ceux-ci soient en eux-même un objet de torture supplémentaire (extrême onction + finitude).

le problème, au fond, c'est que rien n'est néant jusqu'au bout ; cherchant la Nuit, il ne trouve que des souvenirs, de la Mémoire, comme l'indique la dernière strophe. et la mémoire est la trace insupportable de ce qui est aboli, de ceux qui ont trouvé cet anéantissement, dans une disparition qui pourtant ne cesse pas de laisser orphelin de tout, y compris de la virginité de l'esprit.

---------------------------------

pour les champs lexicaux et les figures de style, tu te débrouilles, hein ?!

dégage des idées à partir des petits trucs signifiants que tu vas trouver, en t'appuyant sur mon commentaire mais pas seulement. tu écris tes idées pêle-mêle, tu fais une liste. puis tu prends un feutre, tu surlignes ce qui va dans le même sens et tu dégages trois thèmes. quitte à jeter des trucs que tu avais trouvés. à partir de là, tu as trouvé tes trois thèmes, tu n'as plus qu'à les mettre en ordre et voilà ! tu as ton plan. plus qu'à trouver une problématique pour faire comme si tu avais fait le travail dans l'ordre... fignoler le plan détaillé. et rédiger.

bon courage.

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Membre+, 52ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

Il existe un super topic sur Baudelaire créé par Dolph :blush:

Charles Baudelaire

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Membre, Posté(e)
Lily157 Membre 8 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Mercii beaucoup!! cela m'aide enormément. :blush:

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Membre, Posté(e)
Lily157 Membre 8 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
La nature évoque ici le religieux, voire la chambre mortuaire ; l'obsession, c'est le rite, d'abord, dans la première strophe. Ensuite, l'obsession, c'est ce démon intérieur qui rit, qui rit du ridicule de mourir, symbolisé par l'Océan, immense, éternel.

La dualité lumière / nuit reflète la dualité connaissance / ignorance ; réminiscence spleenétique de l'avant, avant le péché originel... ne rien savoir, pas de mots, le black-out impossible : ce qui est regretté, c'est l'état de nouveau-né, l'oubli que promet la mort, sans pour autant cesser d'être l'anéantissement total... il faudrait ne plus penser du tout ; c'est la pensée elle-même qui est insupportable, pas même des contenus de pensée, quoique ceux-ci soient en eux-même un objet de torture supplémentaire (extrême onction + finitude).

Juste une petite question quest ce que tu veu dire par "rite" ?? est-ce le rituel pour célebrer la mort ?

et que signifie " réminiscence spleenétique de l'avant"

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  • 3 semaines après...
Membre, Posté(e)
jessicaa31 Membre 1 message
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Est-ce que vous pouvez SVP m'aider avec les figures de style et les champs lexicaux?

Merci en avance, Cela est grandement apprécié. :blush:

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