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Le cinéma et moi


metal guru

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Membre+, 27ans Posté(e)
metal guru Membre+ 33 556 messages
Maitre des forums‚ 27ans‚
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Pour ma part,je crois que le cinéma comme je l'aimais est mort, l'art est devenu spectacle, Gozdilla a remplacé Laurence Olivier. Le metteur en scène à l'ancienne qui vient avec son scénario bien ficelé basé sur le jeu des acteurs, c'est fini, plus personne ne voudra mettre un kopeck sur lui. L'avenir est à 2012, Twilight ou autre produit conditionné pour faire du dollar et accessoirement entendre discuter les ados dans la cour du lycée. On mise sur l'émotion primaire, il n'y a plus de message intellectuel ou subversif caché dans l'histoire, c'est du manichéen primaire, les gentils gagnent toujours, et si ce n'est pas le cas, c'est pour faire une suite et se payer une nouvelle baraque à Malibu pour le producteur. C'est un peu comme le cyclisme, où un ancien coureur affirmait qu'il est impossible d'être dans les 50 meilleurs sans être dopé. Il semblerait que tout réalisateur qui se respecte doive se prostituer pour réussir, le symbole le plus flagrant étant pour moi Tarantino, un talent gâché par l'industrie et qui a de plus en plus de moyens pour faire des films mauvais. éa existait aussi avant, mais un type comme Altman par exemple avait conscience de faire une bouse sur commande pour avoir après la possibilité de réaliser ensuite selon don idée, aujourd'hui, les mecs font un merde pour pouvoir enchainer avec une encore plus grosse. Je pense qu'en fait plus le temps passe, plus je hais le cinéma contemporain, il y a encore quelques années, j'arrivais encore à me contenter d'une petite pépite d'un auteur indépendant, passée à travers les mailles du filet de la grosse industrie, mais c'est de plus en plus rare. Le 4 juin 2004, Nino Manfredi est mort, il a emporté beaucoup de choses avec lui, certaines que l'on ne reverra sans doute jamais. :blush:

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Membre+, 52ans Posté(e)
Ocytocine Membre+ 17 770 messages
Forumeur Débutant‚ 52ans‚
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Oui et non.

Je suis d'accord avec l'ensemble de tes propos, mais dire que le cinéma est mort, je n'irai pas jusque là. Il y a encore des pépites, il y a encore du plaisir à aller au cinéma. Encenser le passé et se plaindre du présent ça n'est jamais bon, peut-être qu'il faut parfois élargir ses goûts ou retrouver une âme d'enfant?

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Membre+, 27ans Posté(e)
metal guru Membre+ 33 556 messages
Maitre des forums‚ 27ans‚
Posté(e)

Je ne dis pas que le cinéma est mort, simplement celui qui me plaisait. Quand le mercredi je regarde les sorties je n'ai envie de rien voir. Pourtant parfois je me force, et je suis souvent déçu, je ne déteste pas tout, il y a certain films qui me font passer un moment agréable mais j'arrive de plus en plus rarement à allumer cette petite étincelle devant un scénario béton, une ambiance nouvelle ou un jeu d'acteur hors du commun. :blush:

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Membre+, 52ans Posté(e)
Ocytocine Membre+ 17 770 messages
Forumeur Débutant‚ 52ans‚
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Le côté mercantile prime un peu partout. C'est pareil en littérature.

C'est pour ça qu'on parle de plus en plus d'entertainement, il y a plus de choses dans ce terme que dans notre loisirs ; je ne sais pas si on a un équivalent en français.

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Membre+, , Posté(e)
TitoVaudoo Membre+ 5 355 messages
,
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Personnellement je me positionnerais entre les deux extrêmes, je n'ai pas aimé Godzilla et je n'ai pas vu Twilight, Transformers, 2012 et compagnie, mais je dois avouer que le cinéma intellectuel m'ennuie un peu et je le trouve souvent surfait de symbolisme.

Le cinéma est pour moi un divertissement; certes, qu'il y ait un message ou une pensée derrière ne gâche pas la chose, mais je me pose souvent la question: combien de films faut-il pour dire ce qu'il y a dans une page de Bachelard?

J'ai donc toujours pensé que quand l'on veut s'enrichir de pensée humaine, on doit se référer au bouquin, et pas à l'écran, ce n'est pas -d'après moi- le rôle de ce dernier.

Un réalisateur est un diseur d'histoires, et comme dans la vraie vie, une bonne histoire n'est pas la condition pour que l'on se passionne quand quelqu'un la raconte. Un conteur pourra vous faire passer un bon moment avec une histoire des plus ennuyeuses, alors qu'un piètre raconteur vous ennuiera avec la meilleure des anecdotes. Ce qui me passionne au cinéma, ce n'est ni le message certainement intéressant de réalisateurs sans talent, ni l'artifice technique de Spielberg, de Besson ou de Emmerich.

Je ne vais pas citer le nom de réalisateurs intellectuels ennuyeux, car je vais m'attirer des foudres que je n'ai pas envie de réfuter pour le moment, mais je vais poser la question: y a-t-il un quelconque message dans le cinéma des frères Coen? Je n'en vois aucun. Qu'a à dire Tarantino? Rien. Quel est la morale des films de Tornatore? Niet. Quel enseignement tire-t-on des films de Melville? Nada. Quelles pensées chez Leone? Néant. Mais ce sont mes réalisateurs préférés. Pourquoi? Parce qu'ils savent raconter des histoires.

Et c'est ce que je cherche dans le cinéma, une bonne histoire qui n'est pas, je le répète, bonne en elle-même, mais dans la manière de la raconter. L'histoire de "Cinema Paradisio" est nulle si je vous la résumais, mais filmée par Tornatore! Un régal.

En résumé, je n'apprécie pas les films métaphoriques et lourds, je préfère lire un bouquin. Je n'apprécie pas les blockbusters à la 2012, parce que les prouesses technologiques ne m'intéressent pas. Ce que j'aime c'est voir comment des réalisateurs de talent voient le monde, comment ils le filment, et je vais donner des exemples de scènes:

Le passage du tueur chez le marchand de cacahuètes dans "No country for old men".

La scène du cambriolage dans "Le cercle rouge".

Le duel dans "La légende du pianiste sur l'océan".

L'anecdote que raconte Roth dans "Reservoir Dogs".

La scène de la mouche et de l'harmonica dans "Il était une fois dans l'Ouest".

L'interrogatoire au début de "Inglourious Basterds".

La sortie au bar dans "Old Boy".

etc.

Qu'y a-t-il d'intelligent, de subversif ou de révolutionnaire dans ces scènes? Rien. Je les trouve cependant passionnantes, je les revisionne très souvent parce qu'elle jouissent du seul facteur important qui me fait aimer le cinéma: elles sont bien filmées. Et au risque de me répéter, cela ne veut pas dire que 2012 ou Minority Report sont bien filmés. Ils sont même nuls à chier.

Je conclurai donc, Metal Guru, par préciser que je suis en gros d'accord avec toi, mais ce qui m'a fait tilter c'est ta phrase:

il n'y a plus de message intellectuel ou subversif caché dans l'histoire

Débat passionnant en tout cas, merci. :blush:

EDIT: en me relisant, j'ai mis en gras un passage. Pour préciser qu'un bonne histoire n'est pas intrinsèquement bonne, c'est comment on la filme qui fait d'elle un chef-d'¿uvre ou un navet.

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