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Hannibal devant Rome


Anksunamun

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Membre, 47ans Posté(e)
Anksunamun Membre 1 572 messages
Baby Forumeur‚ 47ans‚
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Dans l'histoire, il arrive parfois que des chefs très talentueux (en l'occurence ici Hannibal) puisse raté une occasion d'en finir définitivement avec leur ennemis. Mais pour des raisons que l'ont ignore, nous, au XXI° siècle, cela se passe parfois autrement.

C'est l'une de ces histoires que je vais vous conter maintenant:

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Durant les guerres Puniques, Hannibal eu une occasion en Or d'assiéger et de detruire Rome mais il ne le fît pas. Pourquoi ?

Un des problèmes est qu'on manque de beaucoup de données, notamment sur le côté carthaginois (archives envolées et transmission en général disparue avec la disparition de la ville et de la civilisation carthaginoises), et que le peu qu'on a, très partiel et très "standardisé" (les récits de ce type ont des codes particuliers), ne vient vraiment que du côté romain.

Ceci dit on a une meilleure connaissance des armées carthaginoises depuis quelques temps: il n'y a pas que des mercenaires, loin de là. il y a avant tout des unités d'élite (la "Bande Sacrée" surtout) et une infanterie lourde de type hoplitique évolué ombreuse et proprement carthaginoises, des infanteries médiane et légère africaines et espagnoles efficaces liée par d'autres moyens que seulement le mercenariat (en fait, le gros des effectifs non carthaginois est fait de contingents féodaux, certes payés, mais plus motivés que de simples mercenaires). De même on trouve une cavalerie lourde et un corps des éléphants (même si celui-ci a mal vécu les Alpes, comme on sait) carthaginois, ainsi qu'une cavalerie espagnole particulière (2 hommes par chevaux: 1 cavalier et 1 fantassin médian monté avec lui). Ajoutons les mercenaires stricto sensu: fantassins gaulois, frondeurs baléares et cavalerie légère numide.

Les hypothèses sur le non-siège de Rome (le coup des délices de Capoue étant plutôt de la propagande romaine sur les "orientaux décadents", par rapport à la virtu romaine) tournent effectivement plus autour de savoir pourquoi il n'en avait plus les moyens. La nécessité du siège est évidente, et on a rarement vu quelqu'un d'aussi clairvoyant qu'Hannibal, et surtout d'aussi décidé dans sa lutte contre Rome (sa famille, les Barca, a quand même un sacré historique en ce sens), se gourer et rater un objectif aussi conséquent.

Absence de moyens de siège? Réserves logistiques trop limitées? une chose est sûre, son armée a perdu du monde et ne reçoit pas de renforrts en effectifs suffisants, alors même que les finances de la Cité punique se portent plutôt bien et que son commerce maritime va encore bien, mieux que celui de Rome qui n'a alors pas encore établi de prééminence maritime.

La vérité est plutôt, comme très souvent, surtout dans l'Antiquité, à trouver dans Carthage elle-même et les querelles de pouvoir et d'opinion au sein des instances de décision de la Cité:

- on craint le général ambitieux aux succès trop éclatants, surtout s'il est le chef du plus puissant clan de Carthage

- la nécessité, surtout vue depuis Carthage, semble être surtout de protéger le commerce maritime et les possessions espagnoles et africaines

N'oublions pas que Carthage est une oligarchie aristocratique, donc un lieu d'affrontement des potentats. Et plus encore, lle ne se conçoit pas comme un Empire, moins encore comme un Etat, mais comme une Cité Etat, qui plus est une Cité Etat commerçante. Ses aristocrates sont des princes marchands, pas des seigneurs féodaux et encore moins des chefs d'Etats. Pour eux, seule la ville et le commerce compte en définitive. hannibal voit plus grand, pour sa ville et surtout pour lui-même et les siens (lui semble déjà penser en terme d'Empire; et l'exemple d'Alexandre, si différent de la conception grecque de l'Etat, est présent dans tous les esprits hellénisés, même s'il ne fait rêver que quelques-uns).

Et c'est sans doute ce dernier aspect qui doit vraiment empêcher son renforcement en Italie: l'assemblée carthaginoise se méfie de l'étoile montante d'une part, et elle ne comprend pas la nécessité d'aller si loin, d'autre part.

Elle ne semble pas en outre avoir pris la mesure de la détermination et de l'ambition romaine qui ne conçoit la guerre qu'en termes de victoire absolue et définitive, et cette guerre comme une lutte à mort, et ce encore plus depuis l'incursion d'Hannibal qui motive toutes les peurs, et donc toute la haine et toutes les énergies des Romains.

Et c'est là toutes l'erreur des Carthaginois, le facteur DETERMINATION: UN ROMAIN NE S'AVOUERA JAMAIS VAINCU.

Pour ce dernier argument, je vous invite à vous documenter sur l'histoire militaire de Rome. Vous comprendrez toutes leur détermination lors de toutes les guerres qu'ils ont livrées.

Source: ma bibliothèque.

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