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l'alphabet des écrivains et de leurs oeuvres

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chirona

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Récapitulatif pour U :

Uderzo, Asterix

Updike john, Tu chercheras mon visage

Urban milos

Urfé honoré d', L'Astrée

Je vois que cette lettre n'a pas inspiré grand monde :smile2: et moi non plus ...

Récapitulatif pour V :

Van cauwelaert Didier, L'évangile de Jimmy

Vargas Fred, Pars et reviens tard

Verlaine Paul, "Mon rêve familier"

Verne Jules, Les enfants du capitaine Grant

Vian Boris, J'irai cracher sur vos tombes

Virgile, L'Eneïde

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En V, voici un grand de la littérature française : Voltaire (1694-1778)

Après des études de rhétorique et de philosophie chez les jésuites, ainsi que des études de droit, François Marie Arouet, dit Voltaire, opte pour la carrière littéraire. L'abbé de Châteauneuf l'introduit alors dans les milieux mondains et libertins parisiens. Sa vie entière oscille entre succès mondains et littéraires, exils en Angleterre et en Prusse et séjours à la Bastille. En effet, derrière l'habile dramaturge et l'homme d'affaires fortuné, travaillait le philosophe épris de tolérance qui lutta avec détermination et humour contre l'intolérance et le fanatisme religieux. Les écrits de Voltaire, comme le fameux 'Candide', ont influencé les Lumières et restent encore aujourd'hui un modèle d'humanisme. Mort en 1778, il est porté en 1791, après la Révolution, au Panthéon.
(sources : Evene)
Candide, ou l'Optimisme est un conte philosophique de Voltaire paru à Genève en janvier 1759. Il a été réédité vingt fois du vivant de l'auteur (plus de cinquante aujourd'hui) ce qui en fait un des plus grands succès littéraires français.

Anonyme en 1759, Candide est attribué à un certain « Monsieur le Docteur Ralph » en 1761, à la suite du remaniement du texte par Voltaire. Ce titre ronflant donne tout de suite le ton au lecteur qui pourrait hésiter sur le genre de l'ouvrage : conte ou essai ? Art mineur ou art noble ? L'auteur prend, dès les premières lignes, position contre la noblesse aux titres bien plus ronflants que celui-ci. Et que dire du nom du soi-disant docteur Ralph ? Rien de plus qu'une onomatopée qui ne laisse aucun doute sur le ton de cette ¿uvre (voir Thunder-Ten-Tronckh, le château de la situation initiale). Cette ¿uvre si ironique dès les premières lignes, ne laisse aucun doute sur l'origine de l'auteur, qui ne pouvait faire partie que des Lumières. Et de là à penser à Voltaire, le doyen des Philosophes, pour le lecteur du XVIIIe siècle, il n'y a qu'un pas. Le plus achevé des contes de Voltaire, il s'agit également d'un roman de formation.

Le mot « candide » vient du latin candidus qui signifie blanc : une des interprétations possibles du nom est l'expression de l'innocence, voire la naïveté du personnage.

(sources : Wikipédia)

Voici le chapitre 19 de Candide : "le nègre de Surinam"

La première journée de nos deux voyageurs fut assez agréable. Ils étaient encouragés par l'idée de se voir possesseur de plus de trésors que l'Asie, l'Europe et l'Afrique n'en pouvaient rassembler. Candide, transporté, écrivit le nom de Cunégonde sur les arbres. é la seconde journée deux de leurs moutons s'enfoncèrent dans des marais, et y furent abîmés avec leurs charges ; deux autres moutons moururent de fatigue quelques jours après ; sept ou huit périrent ensuite de faim dans un désert ; d'autres tombèrent au bout de quelques jours dans des précipices. Enfin, après cent jours de marche, il ne leur resta que deux moutons. Candide dit à Cacambo : « Mon ami, vous voyez comme les richesses de ce monde sont périssables ; il n'y a rien de solide que la vertu et le bonheur de revoir Mlle Cunégonde. -- Je l'avoue, dit Cacambo ; mais il nous reste encore deux moutons avec plus de trésors que n'en aura jamais le roi d'Espagne, et je vois de loin une ville que je soupçonne être Surinam, appartenant aux Hollandais. Nous sommes au bout de nos peines et au commencement de notre félicité. » En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n'ayant plus que la moitié de son habit, c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. « Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais- tu là, mon ami, dans l'état horrible où je te vois ? -- J'attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. -- Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t'a traité ainsi ? -- Oui, monsieur, dit le nègre, c'est l'usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l'année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait : " Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux, tu as l'honneur d'être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère. " Hélas ! je ne sais pas si j'ai fait leur fortune, mais ils n'ont pas fait la mienne. Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. Les fétiches hollandais qui m'ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d'Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germains. Or vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user avec ses parents d'une manière plus horrible.
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Récapitulatif pour W :

Welch James, L'hiver dans le sang

Werber Bernard, Le mystère des dieux, Fourmis

Weulersse Odile, Serment des catacombes

Wilde Oscar, Le fantôme de canterville, Le portrait de Dorian Gray

Je continue à alimenter ce topic car je veux pas qu'il tombe aux oubliettes.

Je propose donc Virginia Woolf : (1882-1941)

Virginia Stephen a grandi dans une famille recomposée dont le père, à la personnalité fantasque mais illustre, sera longtemps le modèle. Elevée dans une atmosphère très cultivée, Virginia développe très tôt une personnalité angoissée avant même que la mort prématurée de sa mère ne l'entraîne sur la pente de la dépression. Avec ses frères et sa soeur, elle fréquente rapidement les milieux artistiques, et à la mort de son père, son rythme créatif s'accélère. Elle est l'auteur de romans, comme 'Mrs Dalloway' ou 'La Chambre de Jacob' qui, en rupture avec les règles classiques littéraires, se veulent des tableaux 'impressionnistes' des méandres de l'âme. Elle a aussi, grâce au soutien permanent de son mari, Léonard Woolf, édité de grands auteurs étrangers, comme Fiodor Dostoïevski ou Freud. Mais sa souffrance psychique est trop forte, Virginia Woolf se suicide en 1941. (sources : Evene)

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Mrs Dalloway (1925) :

Mrs Dalloway, de Virginia WOOLF

arton212.jpg

Une journée à Londres, dans les beaux quartiers. Les destins convergents de quelques âmes errantes. Un roman étrange.

L'intrigue papillonne avec poésie. Le lecteur visite les pensées secrètes de Mrs Dalloway pendant qu'elle traverse les parcs de Londres ; nous découvrons son passé que mille détails du présent font resurgir suscitant plaisir ou douleur. Puis on quitte soudain l'esprit de Mrs Dalloway pour pénétrer dans les cerveaux souffrants d'un couple à la dérive, ce Septimus Smith dépressif bouleversé par la Grande Guerre, que l'amour et la dévotion de sa jeune épouse ne parviennent pas à maintenir dans la raison du monde sensible. La narration est tourbillonnante ; on visite les univers psychologiques singuliers de chaque personnage.

Il s'agit d'une lecture plutôt aride. Les dialogues sont presque inexistants. Pas de découpage en chapitres, peu de paragraphes. Ce roman ne raconte pas une histoire avec des faits mais avec des pensées, des sensations, des impressions émanant des personnages. L'intrigue est donc morcelée ; le lecteur courageux doit faire l'effort de reconstituer un précieux patchwork pour tenter de comprendre les subtiles et délicates relations unissant chaque protagoniste du récit.

Pourtant si la - trop - savante construction de ce roman peut dérouter le lecteur habitué aux intrigues linéaires, si la psychologie omniprésente peut agacer certains adeptes de l'épure littéraire, les nombreux passages de totale poésie réjouiront les amateurs de belles lettres. Mots incongrus qui se choquent pour créer une image savoureuse, descriptions presque irréelles (l'avion virevoltant dans le ciel pour former en lettres de fumée blanche un message publicitaire qui stimule l'imagination des passants, la foule intriguée par le haut personnage bloqué dans son automobile en attendant que la circulation routière se décongestionne¿). Ce roman réserve de merveilleuses pépites littéraires aux lecteurs attentifs, d'excellents moments romanesques partagés avec cette dame futile et troublante qui nous accueille dans sa vie, nous invite à sa réception : Mrs Dalloway.

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  • 2 semaines après...
Invité kaerlyon
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en X, je sèche completement. Je redonne donc Françoise Xenakis "Mouche-toi Cléopâtre" :

Veuve du compositeur de musique contemporaine Iannis Xenakis, qu'elle avait épousé en 1953, elle a eu avec lui une fille la peintre et sculptrice Mâkhi Xenakis (née en 1956).

Elle a tenu dans les années 1980 une chronique littéraire dans le journal Le Matin de Paris. Françoise Xenakis est également journaliste de presse écrite et télévisée, notamment dans l'émission Télématin sur France 2. Elle a écrit de nombreux romans.

Elle est présidente du jury du prix littéraire 30 millions d'amis.

(source wikipédia :smile2: )

"Un homme a osé s'introduire dans la chambre d'apparat de la reine Cléopâtre où Jules César, épuisé par le voyage et, dit-il, le chagrin, se repose, seulement protégé par deux gardes endormis, ivres morts.

Un homme a osé s'introduire dans la chambre et s'approche de la couche où Jules Césa nu, somnole, épuisé, soûl lui aussi de ce vin d'idi décidemment très lourd - et ce goût de résiné qui fait que l'on ne se méfie pas.

Sur son épaule, l'homme porte un tapis roulé...

Jules César croit apercevoir un mouvement sur les dalles de marbre, ouvre les yeux... L'homme alors se jette à terre, visage contre sol, et murmure : "Grand Jules César, mon maître te prie d'accepter ce présent venu du fond de l'Orient et tissé de fils de soie et d'or rien que pour toi....", et d'un mouvement de la main entrouve le tapis et Cléopâtre apparaît.

Il était temps, plus que temps. Des heures elle est restée immobile, à la limite de l'asphixie. Des grains de sable et de mica se sont accrochés à l'huile dont elle s'est enduite. elle apparaît et, mutine esquisse une révérence légère et virevoltante.

-Salut, Jules César. Bienvenue chez moi dans mon palais. J'espère que ma couche t'a été douce, car je dois te dire que tu es présentement couché dans mon lit et que moi, je n'ai pas dormi dans un lit depuis plus d'un an déjà. Car (et elle lui offre alors un de ses sourires qui lui relève un rien la lèvre supérieure et qui affole, elle le sait, toute la faune masculine - bête et homme), car je ne te l'ai pas dit, mais je suis Cléopâtre, reine d'Egypte, chassée par son frêre, et viens te réclamer justice."

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  • 2 semaines après...
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J'ai enfin un peu de temps pour faire remonter le topic : Voici le récapitulatif pour Y et Z

Yeats, Recueil La Tour

Yourcenar Marguerite, Qui n'a pas son minotaure

Zimmer Bradley Marion, Les dames du lac

Zola Emile, Au bonheur des dames, Thérèse Raquin

Zweig Stephan, Vingt quatre heures de la vie d'une femme

Sur la suggestion très judicieuse de Kaerlyon, je vais remettre la liste récapitulative qu'elle a eu la gentillesse de faire des propositions déjà données dans mon premier post et j'essaierai de la remettre à jour régulièrement.

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En Y, je propose Yslaire, c'est un dessinateur que je ne connais pas du tout.

Hislaire ou Yslaire(Bernard) (11 janvier 1957 - Bruxelles, Belgique) :Scénariste - Dessinateur

Le créateur de Bidouille et Violette et du magnifique Sambre fut aussi le temps de deux albums le scénariste de Christian Darasse pour Le Gang Mazda.

La biographie

Très jeune, Bernard Hislaire s'initie à la bande dessinée et participe au fanzine Robidule et fréquente la Section Arts Plastiques de l'Institut Saint-Luc de Bruxelles. Dès 1975, il conçoit une Carte Blanche, puis Le Troisième Larron, une histoire en 16 planches dans Spirou. Pour ce dernier, il enchaîne avec des illustrations et des récits complets (parfois réalisés en collaboration avec Jean-Marie Brouyère et Raoul Cauvin).

En 1978, il entreprend la série Bidouille et Violette.

Parallèlement, de 1980 à 1983, il signe de nombreuses illustrations humoristiques dans La Libre Belgique.

En 1985, il change radicalement de graphisme et prend pour pseudonyme Yslaire.

En compagnie de Balac (alias Yann) d'abord, puis comme auteur complet, il crée Sambre dans Circus. Saluée par la critique et le public, comme l'une des ¿uvres majeures des années 80, cette saga est proposée en albums chez Glénat.

é partir de 1987, de nouveau pour Spirou, il scénarise les premiers gags de Gang Mazda, une série humoristique signée par Christian Darasse. D'abord sur le Net puis en album, il publie Mémoires du XXème Ciel (2 tomes parus). En quelques ouvrages, Bernard Hislaire a su renouveler la bande dessinée contemporaine et imposer son propre univers tout à la fois drôle et poétique, sensible et grave. Pays de résidence : Belgique.

Les trois illustrations ci-dessous sont issues du site BD Paradisio (galerie virtuelle, voir le lien ci-dessous)

hislaire_sambre2.jpg

Sambre, © Yslaire

hislaire_sambre3.jpg

Sambre, © Yslaire

hislaire_sambre1.jpg

Sambre, © Yslaire

hislaire_champ_couv.jpg

magnifique couverture du fanzine très pro Champagne, © Yslaire

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  • 2 semaines après...
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Emile Zola (déjà cité)

Je propose un roman plutôt drôle extrait des Rougon Macquart dont le contexte général n'est pas très drôle :

Pot-Bouille (1882):

L'histoire d'un immeuble dans le Paris embelli, policé, moralisé, rentabilisé par la révolution haussmannienne. Le propriétaire, les locataires, le terrible concierge, des employés « résignés comme des chevaux de manège », un architecte qui trompe sa femme, deux ou trois femmes hystériques, des gamines vicieuses, des « troupeaux de demoiselles à marier », des thés musicaux : pas de drame mais la ménagerie sociale d'une époque au grand complet, « la pourriture d'une maison bourgeoise, des caves au grenier ». Et, derrière le décor « Beaux-Arts » de la façade, le trou infect de la cour où la « rancune de la domesticité » vomit « les ordures cachées des familles ». « Toutes les baraques se ressemblent, conclut l'une des bonnes. C'est cochon et compagnie.
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Bon, je continue.

En A : Apollinaire Guillaume (1880/1918)

Fils naturel d'un prince italien, il ne vivra qu'aux côtés de sa mère et de son jeune frère sur la Côte d'Azur. Bien qu'étant un élève des plus brillants, Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandro Apollinaire de Kostrowitzki, que tout le monde appelle Wilhelm, quitte le lycée. Il délaissera néanmoins sa vie de bohême pour un poste de précepteur de français. Il part alors en Rhénanie aux côtés de la famille de la vicomtesse de Milhau. Rentré à Paris, il se découvre une réelle passion, l'écriture, qu'il se plaît à exercer en vue de publications : poèmes et articles. Dès lors s'ensuivent quelques rencontres prometteuses : Alfred Jarry, Max Jacob, Pablo Picasso... Mais pour subvenir à ses besoins il se fait embaucher dans une banque. Apollinaire décide alors de créer deux revues, l'une se consacre aux spéculations boursières et l'autre se voue à la poésie : 'Le Festin d'Esope'. Ecrivain de l'avant-garde, il publiera bon nombre de poèmes regroupés dans plusieurs recueils 'Alcools', 'Poète assassiné', 'Calligrammes'. Son ouvrage 'Les Mamelles de Tirésias', drame surréaliste, fournit à André Breton le nom même du mouvement qui perdurera par la suite. Après avoir été enrôlé dans le conflit de 14-18, il meurt de la grippe espagnole. (sources : Evene)

Voici un poème que j'adore.

Le Pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Et nos amours

Faut-il qu'il m'en souvienne

La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face

Tandis que sous

Le pont de nos bras passe

Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante

L'amour s'en va

Comme la vie est lente

Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines

Ni temps passé

Ni les amours reviennent

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

(1880 - 1918)

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Breton André (1896-1966)

Né avec le XXe siècle, André Breton traverse la Première Guerre mondiale dans les services de santé de l'armée. C'est alors qu'il entre en correspondance avec Guillaume Apollinaire et rencontre Louis Aragon et Philippe Soupault avec lesquels il fonde la revue Littérature en 1920. Soutenant d'abord le mouvement Dada de Tristan Tzara, c'est en 1924 qu'il donne sa véritable identité au surréalisme, grâce à son 'Manifeste', et en devient la figure de proue. Un temps membre du Parti communiste (1927-1935) se reconnaissant dans le 'changer le monde' de Marx, ce qu'il cherche, surtout, c'est à abolir les frontières entre l'imaginaire et la réalité, à se libérer de la 'dictée de la pensée' (écriture automatique), et veut 'brouiller l'ordre des mots' comme il l'affirme dans 'Point du jour' (1934). Novateur et puissant, le surréalisme prend une ampleur internationale, et, malgré l'exil de Breton aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et les divergences nées au sein du groupe, le mouvement marque de sa trace les années 1950. Et le charisme et l'oeuvre de Breton entrent dans la légende. (sources : Evene)

Nadja est un récit d'André Breton écrit en 1928 et revu en 1962. Le point de départ en est la rencontre inattendue entre l'auteur et une jeune femme, Nadja, qui exerce sur lui une certaine fascination.

Nadja est un personnage qui semble hors de la réalité. Elle erre dans les rues de Paris sans but, sans feu, ni lieu et son nom n'est même pas le sien. Elle explique que Nadja est le nom qu'elle s'est choisi, et qu'en russe, Nadja est le commencement du mot "espérance". L'auteur va vite se rendre compte qu'elle posséde un étrange pouvoir de fascination, provoqué par sa beauté. Nadja devient alors aux yeux de Breton une sorte de symbole vivant de ce qu'il conçoit du Surréalisme, elle est symbole de l'amour (ce qui annonce ensuite la venue de L'Amour fou), symbole d'une exaltation de la vie en même temps qu'elle paraît montrer des capacités de précognition, ce à quoi Breton préfère imposer sa réserve. Mais, cet être qui semble surnaturel est objet de paradoxes. Nadja, en tant que symbole d'amour est un être seul, et qui semble suggèrer qu'elle s'est quelques fois prostituée lors de son arrivée à Paris. En tant que "créature magique", elle est ramenée par la réalité à l'état de malade psychiatrique, ses visions et autres étrangetés considérées comme des hallucinations auditives et visuelles. Puis, surtout, en tant que symbole de vie glorifié par les surréalistes, Nadja finira ses jours en hôpital psychiatrique, une fin en totale opposition avec le nom qu'elle s'était choisi. André Breton, tout au long du livre, se limitera dans le rôle d'observateur vis-à-vis de Nadja, pour garder son objectivité sur cette expérience, mais aussi pour ne pas tomber dans la folie dans laquelle l'entraînait Nadja. Cependant, il se permet tout de même de livrer une critique de la psychiatrie suite à l'internement de la jeune femme.

Nadja demande en effet à André Breton d'écrire un livre sur elle, "pour qu'il reste une trace d'elle", comme si elle avait conscience de l'issue tragique de sa vie. Mais le livre est aussi particulier dans sa "pluralité". André Breton fait volontairement l'économie de la narration descriptive en insérant des photographies des lieux parcourus, des personnages rencontrés ou évoqués, des peintures et dessins de ses amis surréalistes, de lui-même ou encore de Nadja. Ils forment plutôt entre eux un dialogue, sorte d'histoire parallèle à l'histoire du livre, où ils se répondent les uns aux autres, et parfois mettent en valeurs certaines phrases du texte (ils sont souvent sous-titrés d'une phrase extraite du texte). (sources : Wikipédia)

Je n'ai dessein de relater, en marge du récit que je vais entreprendre, que les épisodes les plus marquants de ma vie telle que je peux la concevoir hors de son plan organique, soit dans la mesure même où elle est livrée aux hasards, au plus petit comme au plus grand, où regimbant contre l'idée commune que je m'en fais, elle m'introduit dans un monde comme défendu qui est celui des rapprochements soudains, des pétrifiantes coïncidences, [... ]
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Cocteau Jean

Voici ce qu'en dis Wikipédia (la flemme de faire ma propre bio :smile2: )

Jean Cocteau, né le 5 juillet 1889 à Maisons-Laffitte, mort le 11 octobre 1963 à Milly-la-Forêt, est un poète français, artiste aux multiples talents, graphiste, dessinateur, auteur de théâtre, mais aussi cinéaste. Il fut élève au Lycée Condorcet et fut élu à l'Académie française en 1955. Il compte parmi les artistes qui ont marqué leur époque.

Il côtoya la plupart des artistes qui animèrent la vie artistique de son époque. Il eut une relation durable tant amoureuse que professionnelle avec l'acteur Jean Marais. Il était également un ami personnel de la reine élisabeth de Belgique, une grande passionnée de culture et de musique.

Et voici un extrait du dernier livre que j'ai lu de lui (enfin pièce) même si ce n'est pas ma préférée :

Le Sphinx

Inutile de fermer les yeux, de détourner la tête. Car ce n'est ni par le chant, ni par le regard que j'opère. Mais, plus adroit qu'un aveugle, plus rapide que le filet des gladiateurs, plus subtil que la foudre, plus raide qu'un cocher, plus lourd qu'une vache, plus sage qu'un élève tirant la langue sur des chiffres, plus gréé, plus voilé, plus ancré, plus bercé qu'un navire, plus incorruptible qu'un juge, plus vorace que les insectes, plus sanguinaire que les oiseaux, plus nocturne qu'un ¿uf, plus ingénieux que les bourreaux d'Asie, plus fourbe que le c¿ur, plus désinvolte qu'une main qui triche, plus fatal que les astres, plus attentif que le serpent qui humecte sa proie de salive ; je sécrète, je tire de moi, je lâche, je dévide, je déroule, j'enroule de telle sorte qu'il me suffira de vouloir ces noeuds pour les faire et d'y penser pour les tendre ou pour les détendre ; si mince qu'il t'échappe, si souple que tu t'imagineras être victime de quelque poison, si dur qu'une maladresse de ma part t'amputerait, si tendu qu'un archet obtiendrait entre nous une plainte céleste ; bouclé comme la mer, la colonne, la rose, musclé comme la pieuvre, machiné comme les décors du rêve, invisible surtout, invisible et majestueux comme la circulation du sang des statues, un fil qui te ligote avec la volubilité des arabesques folles du miel qui tombe sur du miel.

¿dipe

Lâche-moi

Le Sphinx

Et je parle, et je travaille, je dévide, je déroule, je calcule, je médite, je tresse, je vanne, je tricote, je natte, je croise, je passe, je repasse, je noue et dénoue et renoue, retenant les moindres n¿uds qu'il me faudra te dénouer ensuite sous peine de mort ; et je serre, je desserre, je me trompe, je reviens sur mes pas, j'hésite, je corrige, enchevêtre, désenchevêtre, délace, entrelace, repars ; et j'ajuste, j'agglutine, je garrotte, je sangle, j'entrave, j'accumule, jusqu'à ce que tu te sentes, de la pointe des pieds à la racine des cheveux, vêtu de toutes les boucles d'un seul reptile dont la moindre respiration coupe la tienne et te rende pareil au bras inerte sur lequel un dormeur s'est endormi.

Oedipe

Laisse-moi! Grâce

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Descartes René : né le 31 mars 1596 à La Haye en Touraine, aujourd'hui dénommée Descartes, et mort à Stockholm dans le glacial palais royal de Suède le 11 février 1650, est un mathématicien, physicien et philosophe, est considéré comme l'un des fondateurs de la philosophie moderne.Plus qu'un penseur scientifique, cet observateur singulier en son temps, contemporain de Poussin, est considéré comme l'un des fondateurs de la philosophie moderne. Sa méthode, exposée à partir de 1637 dans le Discours de la méthode, et développée par la suite, affirme constamment une rupture par rapport à la scolastique enseignée dans l'université, quitte à stigmatiser la méfiance ou la haine de courants pédagogiques : la réflexion cartésienne est devenue essentiellement rationaliste, alors qu'elle est d'abord une découverte de la liberté, intimement liée à la joie de penser et de modéliser à partir de l'entité simple, de l'élément connu en usant d'un supposé bon sens partagé par tous. La démarche est libérée de la contrainte du livre et de la référence savante. Construite sur le doute et l'observation, la méthode apporte joie et liberté au penseur Descartes. Le "je pense donc je suis" qui en est l'âme est aussi sa définition personnelle de l'âme.

En usant de la raison seule dans l'étude des phénomènes, Descartes fait figure d'apôtre de la modélisation scientifique. L'analyse ou anatomie minutieuse débouche sur une reconstruction, un véritable "comment ça marche", voire une cosmogonie palpitante. En dissociant la matière ou le corps machine de l'âme ou de la vie de l'esprit, le cavalier Descartes fonde une nouvelle métaphysique radicalement différente de l'ancienne qu'il fracasse, la charge ouvre notamment la voie à des penseurs de la morale, à un Malebranche et à pléthore de spécialistes des animaux-machines à l'époque des Lumières, ainsi qu'un surprenant christianisme épiscopal cartésien ou à des religions naturelles que sont le déisme et le théisme. Le méticuleux Spinoza qui a lu Descartes a pris ses distances.

L'évolution philosophique s'inscrit apparemment en prudente réaction au procès de Galilée qu'il soutient dès 1633, mais plus sûrement dans une quête des racines qu'il pense métaphysiques de l'arbre-tronc physique. Descartes a une influence considérable sur la pensée scientifique et religieuse, principalement en France et par conséquent dans l'Europe savante. L'impact cartésien concerne des questions théologiques et des ordonnances de gestion pratiques, de l'âme chrétienne jusqu'à l'arpentage en mille-carré du Nouveau Monde. On ne peut pourtant attribuer à Descartes l'entière paternité de la philosophie moderne, ni même de la variante cartésienne puisque ce sage jugeait nuisible un quelconque usage ou imposition politique de la philosophie. (sources : Wikipédia)

Voici un extrait du Discours de la méthode

Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde, et généralement de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait notre mieux touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est au regard de nous absolument impossible. Et ceci seul me semblait être suffisant pour m'empêcher de rien désirer à l'avenir que je n'acquisse, et ainsi pour me rendre content; car notre volonté ne se portant naturellement à désirer que les choses que notre entendement lui représente en quelque façon comme possibles, il est certain que si nous considérons tous les biens qui sont hors de nous comme également éloignés de notre pouvoir, nous n'aurons pas plus de regret de manquer de ceux qui semblent être dus à notre naissance, lorsque nous en serons privés sans notre faute, que nous avons de ne posséder pas les royaumes de la Chine ou de Mexique; et que faisant, comme on dit, de nécessité vertu, nous ne désirerons pas davantage d'être sains étant malades, ou d'être libres étant en prison, que nous faisons maintenant d'avoir des corps d'une matière aussi peu corruptible que les diamants, ou des ailes pour voler comme les oiseaux.
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E comme Eschyle :(en grec ancien Αἰσχύλος / Aiskhúlos), né à éleusis (Attique) vers 526, mort à Géla (Sicile) en 456, est le plus ancien des trois grands tragiques grecs. Précédé d'autres tragédiens[1], il participe à la naissance du genre grâce à certaines innovations, comme le nombre d'acteurs qu'il porte à deux selon Aristote[2]. Treize fois vainqueur du concours tragique, il est l'auteur d'une centaine de pièces dont sept seulement ont survécu[3]. Le théâtre d'Eschyle est essentiellement remarqué pour sa force dramatique, la tension, l'angoisse qui habite ses pièces, dont la cohérence se comprend surtout par la progression qui les reliait au sein de trilogies « liées », dont ne subsiste aujourd'hui que l'Orestie. S'il ne développe pas la psychologie des personnages, ses choix lui permettent de mettre en valeur ses conceptions puissantes sur l'équilibre de la cité, le dégoût de l'hybris qui met en danger cet ordre, et le poids de la décision des dieux dans la conduite des affaires humaines, notamment à travers le sort militaire, ou la malédiction familiale (dans le cas de Thèbes et des Atrides notamment). (sources : Wikipédia)

Prométhée enchaîné :

Titan, fils du Ciel et de la Terre. Déroba le feu céleste pour le donner aux hommes. Zeus le condamna à rester enchaîné sur un mont du CaucaseHéraklèse le délivra au bout de trente mille ans. En apportant le feu aux hommes, Prométhée a fait bien plus que leur permettre de cuire et consommer des viandes sacrificielles. Il leur a apporté la lumière - ne faudrait-il pas dire les Lumières ? - celle qui aide l'homme à se sentir responsable et à tracer lui-même son avenir, au moins dans les domaines qui sont les siens. Et c'est cela sans doute que Zeus ne lui pardonna pas.

Voici donc un extrait de cette tragédie.

LE CORYPHéE. ¿ Dévoile donc tout, et réponds d'abord à cette question : pour quel grief Zeus s'est-il donc saisi de toi et t'inflige-t-il cet infâme et amer outrage ? Apprends-le-nous, si le récit ne t'en coûte pas trop.

PROMéTHéE. ¿ En parler, déjà, m'est douloureux ; mais me taire aussi est une douleur : de tous côtés, rien que misères. Du jour où la colère fut entrée dans le c¿ur des dieux, tandis que la discorde s'élevait entre eux ¿ les uns voulant chasser Cronos de son trône, afin que Zeus fût désormais leur maître ; les autres, au contraire, luttant pour que Zeus jamais ne régnât sur les dieux ¿ j'eus beau alors donner les plus sages conseils et chercher à persuader les Titans, fils d'Ouranos et de la Terre, je n'y réussis pas. Dédaignant les moyens de ruse, ils crurent, en leur brutalité présomptueuse, qu'ils n'auraient point de peine à triompher par la force. Moi plus d'une fois, ma mère, Thémis ou Gaia, forme unique sous maints noms divers, m'avait prédit comment se réaliserait l'avenir : à qui l'emporterait non par force et violence, mais par ruse, appartiendrait la victoire. Je le leur expliquai avec force raisons : ils ne daignèrent pas m'accorder un regard ! Le mieux, dans ces conjonctures, m'apparaissait dès lors d'avoir pour moi ma mère en m'allant placer aux côtés de Zeus, qui volontiers accueillit le volontaire. Et c'est grâce à mes plans qu'aujourd'hui le profond et noir repaire du Tartare cache l'antique Cronos avec ses alliés. Voilà les services qu'a obtenus de moi le roi des dieux et qu'il a payés de cette cruelle récompense. C'est un mal inhérent, sans doute, au pouvoir suprême que la défiance à l'égard des amis ! ¿ Quant à l'objet de votre question : pour quel grief m'outrage-t-il ainsi ? je vais vous l'éclaircir. Aussitôt assis sur le trône paternel, sans retard, il répartit les divers privilèges entre les divers dieux, et commence à fixer les rangs dans son empire. Mais, aux malheureux mortels, pas un moment il ne songea. Il voulait au contraire en anéantir la race, afin d'en créer une toute nouvelle. é ce projet nul ne s'opposait ¿ que moi. Seul, j'ai eu cette audace, j'ai libéré les hommes et fait qu'ils ne sont pas descendus écrasés, dans l'Hadès. Et c'est là pourquoi aujourd'hui je ploie sous de telles douleurs, cruelles à subir, pitoyables à voir. Pour avoir pris les mortels en pitié, je me suis vu refuser la pitié, et voilà comme implacablement je suis ici traité, spectacle funeste au renom de Zeus.

LE CORYPHéE. ¿ Il aurait un c¿ur fait de roc ou de fer, Prométhée, celui qui ne s'indignerait avec toi de tes peines. Je n'eusse pas, pour moi, souhaité voir tel spectacle et, à le voir, mon c¿ur douloureusement s'émeut.

PROMéTHéE. ¿ Oui, j'offre à des amis une vue pitoyable.

LE CORYPHéE. ¿ Tu as, sans doute, été plus loin encore ?

PROMéTHéE. ¿ Oui, j'ai délivré les hommes de l'obsession de la mort.

LE CORYPHéE. ¿ Quel remède as-tu donc découvert à ce mal ?

PROMéTHéE. ¿ J'ai installé en eux les aveugles espoirs.

LE CORYPHéE. ¿ Le puissant réconfort que tu as ce jour-là apporté aux mortels !

PROMéTHéE. ¿ J'ai fait plus cependant : je leur ai fait présent du feu.

LE CORYPHéE. ¿ Quoi ! le feu flamboyant est aujourd'hui aux mains des éphémères ?

PROMéTHéE. ¿ Et de lui ils apprendront des arts sans nombre.

LE CORYPHéE. ¿ Ce sont là les griefs pour lesquels Zeus¿

PROMéTHéE. ¿ M'inflige cet opprobre, sans laisser de relâche à mes maux !

LE CORYPHéE. ¿ Et nul terme n'est proposé à ton épreuve ?

PROMéTHéE. ¿ Nul autre que son bon plaisir.

LE CORYPHéE. ¿ Et ce bon plaisir, d'où naîtrait-il donc ? Comment l'espérer ? Ne vois-tu pas que tu as fait erreur ? Où fut l'erreur ? je n'aurais point plaisir à te le dire et tu aurais peine à l'entendre. Laissons cela, et cherche comment tu te peux libérer de l'épreuve.

PROMéTHéE. ¿ Il est aisé à qui n'a pas le pied en pleine misère de conseiller, de tancer le malheureux ! Mais tout cela, moi, je le savais ; voulue, voulue a été mon erreur ¿ je ne veux point contester le mot. Pour porter aide aux hommes, j'ai été moi-même chercher des souffrances. Je ne pensais pas pourtant que de pareilles peines me devraient dessécher à jamais sur des cimes rocheuses et que j'aurais pour lot ce pic désert et solitaire. Aussi, sans vous lamenter sur mes douleurs présentes, mettez pied à terre, pour apprendre mes maux à venir : vous saurez tout ainsi d'un bout à l'autre. Cédez, cédez à ma prière ; compatissez à qui souffre à cette heure. Le malheur ne distingue pas et, dans sa course errante, se pose aujourd'hui sur l'un et demain sur l'autre.

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en F, je propose Froissart, Jean et ses chroniques

toujours l'ami wiki :smile2:

Jean Froissart (vers 1337, Valenciennes - après 1404) est l'un des plus importants chroniqueurs de l'époque médiévale. Pendant des siècles, les chroniques de Froissart ont été reconnues comme l'expression majeure de la renaissance chevaleresque dans l'Angleterre et la France du XIVe siècle. Il s'agit également d'une des sources les plus importantes sur la première moitié de la guerre de Cent Ans.

On sait très peu de choses de la vie de Froissart et le peu qui est connu vient principalement de ses propres chroniques et de ses poésies. Froissart est né à Valenciennes, dans ce qui était alors le comté de Hainaut. Ses écrits nous indiquent que son père était vraisemblablement un peintre en armoiries. Froissart commence à travailler en tant que négociant mais abandonne bientôt pour se destiner à la prêtrise.

Vers l'âge de 24 ans, il devient poète et ses activités le désignent comme historien officiel à la cour de Philippa de Hainaut, l'épouse d'Edouard III d'Angleterre.

Les mémoires de son temps au service de Philippa, entre 1361 et 1369, seront regroupées avec les récits d'autres événements dont il avait été témoin, dans le premier livre de ses Chroniques.

Il voyage autour de l'Angleterre, de l'écosse, du Pays de Galles, de la France, de la Flandre et de l'Espagne, recueillant la matière première de sa chronique. Il assiste également à Milan au mariage de Lionel d'Anvers, le fils de Philippa, avec la fille de Galeazzo Visconti. é ce mariage étaient aussi présents deux autres auteurs qui marquèrent cette époque, Chaucer et Pétrarque.

Après la publication de ce premier livre, et après la mort de Philippa, il bénéficie de la protection de Jeanne de Brabant, parmi divers autres. Il reçoit en récompense le bénéfice ecclésiastique d'Estinnes, un village près de Binche et devient ensuite chanoine de Chimay, ce qui le libère des soucis financiers.

Il revient en Angleterre en 1395 mais semble déçu par des changements qu'il considère comme la fin de la chevalerie. La date et les circonstances de sa mort sont inconnues, il semblerait avoir fini ses jours à Sainte-Monegunda de Chimay.

extrait des chroniques :

<H4 align=justify>"Comment le comte de Foix et le captal de Buch vinrent à Meaux pour reconforter la duchesse de Normandie et celle d'Orléans et les autres dames qui là étoient fuies pour les Jacques.</H4>E n ce temps que ces méchans gens couroient, revinrent de Prusse le comte de Foix et le captal de Buch son cousin; et entendirent sur le chemin, si comme ils devoient entrer en France, la pestillence et l'horribleté qui couroit sur les gentilshommes. Si en eurent ces deux seigneurs grand'pitié. Si chevauchèrent par leur journée tant qu'ils vinrent à Châlons en Champagne qui rien ne se mouvoit du fait des vilains, ni point n'y entroient. Si leur fut dit en la dite cité que la duchesse de Normandie et la duchesse d'Orléans et bien trois cents dames et damoiselles, et le duc d'Orléans aussi, étoient à Meaux en Brie, en grand meschef de c¿ur pour celle Jaquerie. Ces deux bons chevaliers s'accordèrent que ils iroient voir les dames et les reconforteroient à leur pouvoir, combien que le captal fût Anglois. Mais ils étoient pour ce temps trèves en ce royaume de France et le royaume d'Angleterre: si pouvoit le dit captal chevaucher partout; et aussi là il vouloit remontrer sa gentillesse, en la compagnie du comte de Foix. Si pouvoient être de leur route environ quarante lances, et non plus; car ils venoient d'un pélerinage, ainsi que je vous l'ai dit.

Tant chevauchèrent que ils vinrent à Meaux en Brie. Si allèrent tantôt devers la duchesse de Normandie et les autres dames, qui furent moult lies de leur venue: car tous les jours elles étoient menacées des Jaques et des vilains de Brie, et mêmement de ceux de la ville, ainsi qu'il fut apparent. Car encore pour ce que ces méchans gens entendirent que il avoit là foison de dames et de damoiselles et de jeunes gentils enfans, ils s'assemblèrent ensemble, et de ceux de la comté de Valois aussi, et s'envinrent devers Meaux. D'autre part, ceux de Paris, qui bien savoient cette assemblée, se partirent un jour de Paris, par flottes et par troupeaux, et s'envinrent avecques les autres. Et furent bien neuf mille tous ensemble, en très grand'volonté de mal faire. Et toujours leur croissoient gens de divers lieux et de plusieurs chemins qui se raccordoient à Meaux. Et s'en vinrent jusques aux portes de la dite ville. Et ces méchans gens de la ville ne voulurent contredire l'entrée à ceux de Paris, mais ouvrirent leurs portes. Si entrèrent au bourg si grand plenté que toutes les rues en étoient couvertes jusques au marché. Or regardez la grand'grâce que Dieu fit aux dames et aux damoiselles; car, pour voir, elles eussent été violées, efforcées et perdues, comme grandes qu'elles fussent, si ce n'eût été les gentilshommes qui là étoient, et par espécial le comte de Foix et le captal de Buch; car ces deux chevaliers donnèrent l'avis pour ces vilains déconfire et détruire."

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Gallo Max (1932) : Agrégé d'histoire, docteur en lettres, Max Gallo enseigne longtemps avant d'entrer dans le journalisme et d'occuper d'éminentes fonctions politiques comme secrétaire d'Etat, porte-parole du gouvernement Mauroy en 1983-1984 ou encore président fondateur du pôle républicain soutenant la candidature de Jean-Pierre Chevènement à l'élection présidentielle de janvier 2002. Il est cependant avant tout écrivain, menant de front une carrière d'historien et de romancier. Ses oeuvres de fiction s'attachent à restituer les grands moments de l'histoire et l'esprit d'une époque. Il est également l'auteur de biographies de grands personnages historiques comme celles de de Gaulle, César, Victor Hugo ou Napoléon dont le livre a été publié en quatre tomes et vendu à plus de 800.000 exemplaires.

(sources : Evene)

Napoléon : En quatre volumes, Max Gallo raconte le destin exceptionnel de Napoléon, l'ascension fulgurante de ce génie visionnaire, 'fils de la Révolution'.

En voici un extrait : Si Burgos tombe, le front espagnol sera rompu et la route de Madrid ouverte. Tambour battant, l'Empereur accompagne son armée en conquête.

Il arrive à Vitoria le 5 novembre 1808. Dans les rues de la petite ville, il croise des unités de la Garde à pied et de la Garde à cheval qui se dirigent vers Burgos, la ville qu'il a donné ordre de conquérir. Si elle tombe, le front espagnol sera percé, et l'on pourra se diriger vers Madrid. Les soldats le reconnaissent, l'acclament. Il s'arrête et les salue, levant son chapeau, déclenchant à nouveau les cris de «Vive l'Empereur!». Eux, ces hommes du rang auxquels il demande de donner leur vie, sont encore enthousiastes. Il reste longtemps à les regarder défiler. Il a besoin de la confiance que ces grenadiers lui manifestent.Il se rend à l'évêché où l'attend Joseph, entouré de sa cour. Il ne l'embrasse pas, l'entraîne à l'écart.

La guerre est un métier, dit-il. Vous ne le connaissez pas. Les ordres que Joseph a donnés ne pouvaient pas être exécutés.

Il lance d'une voix forte, afin que le maréchal Ney, qui a refusé d'obéir à Joseph, l'entende:

- Le général qui entreprendrait une telle opération serait un criminel.

Joseph le regarde. Il a le visage empourpré. Mais il se tait.

Joseph n'a jamais été très courageux. Il tient à sa couronne. Et il doit, il va se soumettre. C'est mon frère aîné, mais je suis l'Empereur. J'ai fait de lui ce qu'il est.

Napoléon martèle ses ordres. Que Joseph suive à distance mon état-major. Qu'il ne se mêle plus d'affaires militaires.

Je lui rendrai l'Espagne quand elle sera matée.

Il se tourne, appelle les maréchaux, les généraux et les aides de camp. Il ne se soucie plus de Joseph.

A la guerre, on ne peut perdre son temps et son énergie à ménager les amours-propres, même celui d'un roi, fût-il son frère aîné!

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Invité kaerlyon
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Invité kaerlyon
Invité kaerlyon Invités 0 message
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J'aime beaucoup Max Gallo ;)

Je n'ai pas lu Napoléon (le personnage ne m'a jamais trop tenté :smile2: ) mais je me suis régalée avec "les patriotes" ou encore la saga sur plusieurs générations à travers 3 femmes.

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
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Le personnage est loin d'être sympathique, c'est certain. Je me suis fait offrir le coffret il y a déjà quelques Noëls. J'ai toujours eu envie de mieux connaître son histoire : je n'aime pas spécialement le personnage mais je trouve son destin incroyable et intéressant malgré tout.

J'avais lu un roman de Max Gallo mais je ne me souviens plus du titre c'est pourquoi j'ai préféré poster sur Napoléon.

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Membre, Ad majorem Peterwaradin gloriam, 45ans Posté(e)
peterwaradin Membre 2 643 messages
45ans‚ Ad majorem Peterwaradin gloriam,
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Le personnage est loin d'être sympathique

c'est le moins que l'on puisse dire.Mais c'est vrai que c'est un excellent conteur,mais souvent au détriment de la vérité historique.

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