Aller au contenu

L'aiguille perdue dans le creux de l'estomac

Noter ce sujet


Naluue

Messages recommandés

Membre, 23ans Posté(e)
Naluue Membre 1 154 messages
Mentor‚ 23ans‚
Posté(e)

(désolée il y a des fautes d'orthographes, j'ai fini à un peu tard d'écrire ce petit quelque chose et je m'en vais dormir, avec de petits yeux)

Les années passent, je suis las. 

La tourmente a toujours été, entre sonneries et portails, les chevilles maladroites, les pensées, les coups d'épaule et un coeur tiraillé par rien, partout.

J'y été. Dans le chemin commun aux cailloux spécifiques, éclairé par les lampes torches. Dans l'autre, brousailleux, pallalèle, sans lumière, dont on ne parle pas, que la bouche a avalé et qui repose désormais dans le creux douloureux d'un estomac. J'ai été lycéen. 

Ce dont on ne parle pas.

J'ai été un cailloux spécifique, le visage ovale, la bouche fine, un large sourire, des cheveux bruns, les sourcils droits sur un nez un tout petit peu moins droit. J'ai été parallèle, la sombre découverte des mains, la brûlure d'un oesaphage déraciné, les yeux qui hûrlent et les narines qui se ferment.

Je voulais être comme toi. Je voulais être comme eux. Je voulais être comme tous ceux qui parlent. J'ai oublié comment me parler, te parler, parler. Les mots s'accrochent au ballon qui surplombent ma tête et je ne les atteins plus. 

Je veux être comme vous.

Je dois parler, je sautille, j'emmêle mes mains et fais des noeuds avec mes doigts pour atteindre le ballon remplis de verbes, de COD, de conjugaisons, de pronoms. Il est tard, et j'ai finis de parler. Je lirai toutes les pages de ces auteurs que j'aime, et je trouverai peut-être l'aiguille que j'ai perdu.

L'aiguille que j'ai perdu dans le creux de mon estomac.

Je lirai pour récupérer des mots, parce que je veux être comme eux.

Il y a longtemps j'ai été lycéen. 

Il y avait un lycéen.

J'ai vu un lycéen.

Mais dis-moi, n'est-ce pas vrai que je serai un jour comme eux ? Je vois chez eux des ballons vides, des estomacs pleins, des formes et des couleurs, un corps, un coeur, une bille, une chaussette, un ballon et des dents toutes entières.

J'ai essayé de parler leur langage. J'attends croisé dans les mots doux, tendres et longs des bouches autour de la nappe qui rigolent et me bercent, quelques instants avant que le goût cuivré du sang dans ma bouche se fasse plus chaud que leurs mots. Un liquide qui s'écoule dans ma trachée comme le lait d'une maman qui voudrait se couper le sein de dégoût. Je pleure sagement, j'ai fermé les yeux.

Le rêve est fini.

Dès maintenant je le sais, l'ai senti, le clac d'une porte qui n'est pas la mort, qui n'est pas le début. Pourtant je le savais, peu importe comme j'en rêve, je ne serai jamais l'un d'eux.

Je suis condamné à être moi. Qu'importe comme je regarde, j'ai appris à être mon plus beau bourreau. Un apprentissage bien long quand il y avait encore douze semaines pour condamner l'entrée.

 

Je suis bête. Je n'ai pas de culture, je bégaye, je suis désordonnée et in-attentive, je panique et parle trop vite, je parle trop ou pas assez, je me sens loin de tous les sujets, je fuis la table des collègues parce que j'ai honte de ne rien saisir de leurs mots-croisés.

J'étais une enfant drôle, rayonnante, pétillante, sage, qui faisait plaisir à voir, animée, sans caprice, tout ça vous voyez. Aujourd'hui le pire est passé, et avec tout ce qui me poursuivra, je me sens triste. Je ne sais pas où je vais, ni pourquoi. Ce que je veux ? Ce que je peux ? Juste, certainement, je ne veux pas finir à la rue. Je veux voir un carré de ciel bleu, et pleurer dans un bout d'herbe, avec un livre et ma Nintendo. Quelques biscuits, les Princes.

Quand je rencontre de merveilleuses personnes qui m'accueillent dans leur groupe je me sens heureuse, chanceuse, reconnaissante, c'est rare... très rare.
Pourtant, oui, bêtement vous me direz, je suis prise d'une immense et égocentique solitude qui fusille mon coeur, c'est très silencieux, béant. Pourquoi ont-ils été aimé, et pas moi ? C'est immature. Je peux m'amuser pendant des heures, tromper l'image des milliers de fois jusqu'à saigner des orteilles, il y a aura toujours une triste distance entre moi et le moment, moi et le souvenir, moi et eux. 
Je n'arrive pas à m'accorder cette danse. Mais quelle danse. J'en connais des macabres et j'en connais des trop belles pour ne pas pleurer. Je ne connais que la danse et je voudrais une chaise.

Si je rencontre de sombres personnes, je serais ramenée dans l'immonde machine à cigarettes, à alcool, des nuits au côté de malicieuses et méchantes personnes, parce que je crois qu'elles me ressemble. Mais pire que tout, des nuits avec moi. Un cirque à horreur.

Alors je me fais seule. Pourquoi moi ? Une pensée immature, une pensée stupide, incohérente, mais une pensée que je veux écrire, que je vais crier.

Pourquoi moi je n'ai pas de parents ? Pourqui j'ai été mal-traîtée ? Pourquoi eux ont-ils été aimés ? Pourquoi on attend de moi la même chose qu'eux ? 

Pourquoi moi. 

Pourquoi moi.

Pourquoi moi je ne peux pas être comme eux.

Pourquoi moi je ne peux pas être leur amie.

 

Modifié par Naluue
  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, 24ans Posté(e)
Nikaa Membre 154 messages
Forumeur survitaminé‚ 24ans‚
Posté(e)

J’ai aimé te lire, c’est très beau. Bien qu’un peu triste mais ça ne rend pas l’œuvre laide. Il y a un côté tendre que j’aime. Je m’y reconnais parfois, bien que je ne peux te répondre sur tes intérrogations... je t’encourage à continuer d’écrire. C’est inspirant. Aussi avec un côté de tes souvenirs joyeux. Ou peu importe, peu importe. Surtout dis nous ce qu’il y a en toi, ne te force pas à être ci ou ça. 

Je me trouverais prétentieux de vouloir répondre à ces réflexions si intime mais c’est très agréable à lire. Merci

Modifié par Nikaa
  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 59ans Posté(e)
Amaranthe007 Membre 17 messages
Forumeur balbutiant‚ 59ans‚
Posté(e)

Naluue, ta façon de t'exprimer est magnifique. Elle est ta spécificité et peut être, doit être ta fierté.

On a tous ici-bas des épreuves à surmonter et j'aime croire qu'elles ont un sens.

Tu es née dans une famille qui ne t'a pas donné l'amour que tout enfant mérite, mais tu n'en es pas responsable.

La seule personne qui est en mesure de te connaitre vraiment et ainsi de t'aimer pour qui tu es vraiment, c'est toi-même.

Sois fidèle aux valeurs enfouies au fond de ton coeur et sois fière de qui tu es, de qui tu deviens, en toute simplicité, en toute humilité.

Avec l'écriture tu as un don véritable, alors saisis t'en et apporte de la poésie sur cette Terre 💖

  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement
×