Aller au contenu

existence

Membre
  • Compteur de contenus

    5 823
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    2

Tout ce qui a été posté par existence

  1. Bonjour niark man, Merci pour cet expose sincère. Je suis en gros d'accord avec toi, que Dieu existe ou pas, peu importe puisqu'il n'intervient pas. Perso je suis athée et laïque, c'est-a-dire que je pense qu'il n'y a pas Dieu, mais que cela m’indiffère si les gens y croient ou pas. Comme tu dis la biologie explique le vivant très bien. Je pense aussi qu'il y a trois modes de croyance en Dieu : le Dieu créateur (au passe), le Dieu qui intervient (au présent), et la vie après la mort. Je pense que cette troisième question, celle de la vie après la mort, est indépendante de la question de l'existence de Dieu. Il se pourrait qu'il y ait un autre monde, mais qu'il ne soit pas divise en deux avec l'enfer et le paradis, mais que ce soit un monde aussi complexe et subtile que le monde d'ici bas.
  2. Oui, pour vous, le religieux c'est la présence de Jesus, ok. Cela dit, je ne comprends pas vraiment quand vous parlez de sens, vous semblez dire deux fois la même chose. Ah ben non, le naturalisme, c'est que l'on considère qu'il y a la nature, que nous sommes des phénomènes naturels. Cela n’empêche pas de faire des choix. Et puis en plus, le déterminisme n'est pas contradictoire avec le choix. En effet, ce n'est pas parce que notre capacité a faire des choix résulte d'un processus qui est déterministe que ce ne sont pas des choix. Il faut faire la différence entre un déterminisme extérieur impose a soi, et le déterminisme immanent qui est la base de l'existence de toute chose. Sans déterminisme, sans règle, sans loi physique fondamentale, il n'y a pas de "choses". Mais c'est a un niveau fondamental, qui informe peu sur ce que l'on peut dire a un niveau macroscopique. Euh, on parle de plusieurs choses en même temps. De quel coma parlez-vous ? Le votre, celui d'une autre personne ? Voulez-vous dire que la personne dans le coma dont vous parlez est morte ? L’idée de l'absence de cause peut-être comprise comme suit. Nous avons tendance a faire des généralités de notre expérience. Par exemple, nous avons l'impression qu'il y a un haut et un bas avec la gravité. Donc nous pourrions généraliser en disant que le haut et le bas sont des principes universels. Or nous en savons un peu plus : il s'agit d'un gradient qui change selon l'endroit et c'est simplement parce que nous vivons a la surface d'un corps attracteur, la Terre, que nous n'avons que cette expérience. Mais nous savons que si nous allons dans l'espace, il n'y a plus de haut ou de bas. Pour la causalité, c'est la même chose. Nous faisons l'expérience de la causalité et de la flèche du temps, alors nous généralisons cela. Or les équations physiques a un niveau fondamental ne semble pas avoir de flèche du temps. Les phénomènes sont réversibles et c'est pour des raisons statistiques qu'un vase brisé ne va pas spontanément de recoller. Pour la causalité elle-même, a un niveau quantique, elle est assez remise en question. Les interactions donne lieu a plusieurs futures possibles, et c'est encore pour des raisons mathématiques qu'il y a une convergence vers des états non superposés. Encore plus que cela, l'existence des particules a un niveau d'incertitude, ce qui fait que le vide contient des particules virtuelles, qui n'existent pas mais comme cela est incertain, elles existent quand même un peu. Encore plus, la notion du temps est relatif a un observateur. Les distances et les temps sont des apparences de la réalité. Du point de vue du photon, il n'y a pas de distance parce qu'il va a la vitesse maximum, tandis que d'un point de vue au repos, le photon semble parcourir une distance. C'est ce que l'on sait de la relativité générale. Vous n’êtes pas sans savoir que cette théorie n'est pas compatible avec la mécanique quantique, qui suppose un temps. Récemment, une équation a fait sensation qui tentait de mettre ensemble les deux théories, et qui ne contenait plus du tout de temps. En d'autres termes, le temps, la causalité et la flèche du temps semblent être des propriétés qui émergent d'une réalité fondamentale qui ne les contient pas. Il n'y a donc pas de raison de supposer que la causalité est un phénomène universel, notamment dans des circonstances proches du Big Bang ou bien d'un trou noir. Plus on s'approche du Big Bang, plus les choses sont floues : les particules virtuelles occupent toute la réalité et je suggère que le temps aussi est flou et fini par disparaitre. Le Big Bang est une grosse incertitude : pas seulement que l'on ne sait pas tout, mais que l'on sait qu'il s'agit d'une période ou la réalité devient elle-même incertaine.
  3. Est-ce que tu veux dire que la dualité avec l’au-delà qui annulerait l'immanence serait compensée par la présence de la religion qui ne serait pas la si ce monde était vraiment insignifiant ? Donc tu es naturaliste en pratique ? Est-ce que tu veux dire que parce que tu as expérimente l'absence tu es sensible a l’idée de laisser les autres derrière ?
  4. Mais je suis tout a fait d'accord. C'est pour cela que pour moi, la question 1 "existence de dieu" n'a pas d'importance. Cela ne m’intéresse pas de passer des heures a essayer de prouver que Dieu existe pas, parce que de toutes façons cela n'a pas d'importance si les gens y croient ou pas. Par contre, comme je dis a art-chibald, la question 3 "vie apres la mort" a de l'importance. Parce que cela change complètement la perspective par rapport a ce qui se passe sur Terre.
  5. Ben je suis sur que mon chien apprécierait que je lui dise qu'il y a un os quelque part, quand il ne peut pas le voir, mais que moi je l'ai vu. Il y a pas besoin de tout expliquer pour donner quelques informations utiles ! Eh oui c'est pas gagne !
  6. Ben je n'ai pas non plus envie de passer mon temps a prouver.
  7. Ben si on pense aux autres pour plaire a Dieu, alors ce n'est pas authentique. On ne pense pas aux autres pour les autres, mais pour Dieu. C'est comme si je vais penser a Bob parce que Martine me dit de penser a lui et que je veux plaire a Martine. En fait, ce qui m’intéresse, c'est Martine, c'est pas Bob. Et si je suis honnête avec Bob, ben il pourrait être vexé, ou bien ne plus me faire confiance.
  8. Ben si. Tu vois bien quand on ouvre une tombe ancienne, on ne retrouve que des os, du calcaire, quoi. Le reste s'est mélangé. Ben on a peur des gendarmes si on imagine qu'ils vont nous arrêter ou je ne sais quoi. Pas juste parce qu'ils existent. Que veux-tu dire avec la ligne ?
  9. Ben si je croyais qu'il y a une vie après la mort, qui se divise en deux camps, le paradis et l'enfer, oui je serais terrifie et je me comporterais comme un petit soldat a faire ce que je pense plais a Dieu, sans me soucier vraiment de ce que ressentent les gens. Mon intérêt pour les autres serait essentiellement un instrument pour aller au paradis et éviter l'enfer. Dans le même temps, je me soucierais moins de ce qui se passe dans le monde parce que je me dirais que de toutes façons au final les gens iront au paradis ou en enfer selon ce que Dieu aura décidé. Donc cela a de l'importance ce que je crois a ce sujet. Comme je pense qu'il n'y a pas de paradis et d'enfer, je pense que cela a de l'importance ce qui se passe sur Terre, si les gens sont heureux ou pas, peu importe si cela correspond a des normes dictées. Alors Dieu fait de la rétention d'information ? Non seulement il ne se montre pas, ne donne pas d'indication claire de son existence, et quand il entre en contact avec les gens, il ne leur dit rien, aucun information sur quoi que ce soit ?
  10. Nous sommes d'accord. Ben si, mes molécules seront incorporées a d'autres choses. Je peux l'affirmer avec certitude. C'est justement cela "l'apres" selon moi. En quoi est-ce que l'existence d'un dieu inciterait a bien se comporter ? Ce qui compte, c'est pas s'il existe, mais s'il a les moyens de punir ou récompenser.
  11. Hmm, oui. Cela dit il se peut aussi que ce soit juste une impression. Je m'explique. Ils utilisent les mêmes mots et représentations, ils peuvent avoir l'impression de se comprendre alors qu'ils ne donnent pas la même définition de ces mots. Cela dit, le langage forme la pensée, alors peut-être que cela les rapproche tout de même. @DroitDeReponse: Tu semble dire que Dieu, le créateur omniscient, interagis avec ton esprit. Est-ce que tu peux le prouver ? Parce que si c'est le cas, il pourrait te donner des informations importantes stratégiques. On devrait te mettre en contact avec les scientifiques du monde entier et avec les personnes ayant des responsabilités, pour que tu puisses leur apporter des informations importantes. En effet, par contact avec un être omniscient, tu peux recevoir toute sorte d'information, et donc tu deviens inestimable pour l’humanité. Alors si c'est vraiment le cas, j'aimerais que tu me prouves que tu as cette connaissance infinie a portée de main !
  12. Oui cela dépend des statistiques. En tout cas, je parle plutôt de l'impression que j'ai. En France, se dire athée est tout a fait accepté alors qu'en Angleterre, même si les gens sont athées, ils ont tendance a utiliser des mots comme Dieu, Jésus, Christ, etc. C'est-a-dire que les athées ont plus tendance a jouer le jeu, ou a prétendre être croyant, et a juger les gens qui ne le font pas. Cela dit c'est mon expérience personnelle, j'ai peut-être été dans des endroits particulièrement religieux.
  13. Oui tu parles d’individualité dans la pensée, pas d'individualisme. Cela dit, les athées se retrouvent aussi, alors pas sur qu'on soit tellement individuel en fait. Je dirais que ce que tu dis est surtout vrai dans un pays très croyant, ou la religion est répétée partout. Dans ce cas, il faut un certain courage pour être athée.
  14. Oh merci je me sens inclus. Ben l'univers étant tout l'espace, il n'est pas contenu, alors il n'y a pas de frottement. Donc rien n’empêche a priori a l'univers d’être en mouvement. Après, comment c'est parti au début, c'est assez technique comme sujet. Et puis comme dis précédemment, je suis apathique a ce sujet. Que tu crois au Big Bang ou bien qu'un dieu a créé l'univers il y a 14 milliards d’années, ben fais comme tu veux. La question importante pour moi, c'est la question de la vie après la mort.
  15. Tu ne t'adresses pas a moi, mais en tant qu’athée je compatis. Il est difficile parfois d'exprimer son opinion athée sans que cela soit entendu comme une loi qu'on voudrait imposer. Cela m'avais inspiré un billet : http://www.forumfr.com/blogs/b812e6443-difference-entre-atheisme-et-laicite.html Peut-être que l'on pourrait se présenter comme athée laïque, pour exprimer que individuellement on est athée et que socialement on pense que chacun fait ce qu'il veut dans son esprit. Il peut y avoir de cela, parce que si l'on se laisse porter par le courant des pensées des autres, il me semble plus facile, en tout cas dans la mesure ou une majorité est croyante, de penser de façon semblable. Après, cela dépend des pays. En Angleterre par exemple, la religion est plus présente, alors qu'en France, la majorité est non croyante.
  16. Je parlais des supposés évènements surnaturels comme les statues qui pleurent du sang ou bien le Saint Suaire. Pour la question de savoir si le créateur omniscient de l'univers interagit avec votre conscience, ce n'est pas un objet facile pour la zététique. Vous gagnez sur ce point. Cela dit, de mon point de vue la réponse a la question est la suivante : si je suppose Dieu, dans mon esprit je l'imagine et j'interagis avec cet être imaginaire. Le contraire serait surprenant, qu'imaginer quelque chose d'aussi massif qu'une relation personnelle avec le créateur omniscient de l'univers ne me fasse rien du tout ! Je ne l’interprète pas comme une preuve de l'existence de Dieu mais comme une preuve de ma capacité d'imagination. Et donc, la réponse et que oui, l'idée que vous vous faites du créateur omniscient de l'univers interagit avec votre esprit, puisque cela fait partie de votre esprit pour commencer. Bien entendu, la notion de perdre son temps est un point de vue personnel. L'important est que cela réponde a nos besoins. En ce qui me concerne, débattre sur la question 1 ne m'apporte rien. Il est possible que l'acharnement que l'on peut avoir a parler du Big Bang peut provenir d'une résistance a la domination théologique. Ce serait un peu du genre : en prouvant que Dieu n'existe pas, donc en répondant a la question 1, cela répondrait aux question 2 et 3. Parce que dans le fond, la seule question qui compte, c'est la 3. Encore eut-il fallut que je vous ai gagné pour commencer !
  17. Je pense que c'est tout de même un concept intéressant. Prenez par exemple les esclaves au temps des grecs. Je me souviens avoir lu que pour certains philosophes, les esclaves l’étaient par essence, que leurs muscles forts pour transporter les choses allait dans ce sens. Or ceci peut se démonter facilement. C'est parce que des gens étaient conditionnés et traités comme des esclaves qu'ils le devenaient. Certes, il serait peut-être plus simple de dire que la notion d'essence est erronée. Il y a un conditionnement par la génétique (qui subit la sélection naturelle) qui par l'interaction avec l'environnement devient un phénotype. Sur une base semblable, notre esprit a des tendances naturelles mais c'est en interagissant avec son environnement et en réfléchissant que l'on devient ce qu'on est. L'essence peut être aussi comprise comme la représentation sociale qui conditionne les gens a rester ce qu'ils sont. Cette essence-la est effectivement précédée par l'existence.
  18. Oui, si toute chose est égale par ailleurs. Par exemple, le fait d’être un clone peut être un élément qui participe aux choix des actions. :smile2:
  19. Ah mais oui, l’athée fait le choix subjectif de ne pas inclure dans ses représentations de la réalité des éléments surnaturels. Nous faisons des choix pour notre spiritualité. Et d'ailleurs il y a plein de spiritualités possible pour une "case" comme athée ou croyant. Oui c'est le principe de l'inertie. En absence de frottement, les objets continuent leur déplacement. C'est la question du renouvèlement des espèces. Rien a voir avec la religion, c'est une question de science naturelles. Dieu étant une partie de ton esprit, bien entendu qu'il interagit avec ta conscience ! C'est pas interdit de perdre son temps. D'ailleurs j'ai perdu beaucoup de temps a débattre de la question 1. Est-ce que tu veux dire que pour toi Dieu est comme un père qui te manquerait si tu ne l'avais pas ?
  20. La question de la réduction est peut-être un peu confuse. Il y a différents niveaux de représentation, différents mots pour parler des choses. Par exemple nous sommes des êtres vivants, constitués de molécules, cependant parler de l'assemblage des protéines n'informe pas beaucoup sur la biologie dans son ensemble, la structure des organismes, etc. De même, parler des organes de notre corps n'informe pas beaucoup sur notre individualité dans son ensemble. Sommes nous réductibles a un processus physique ? Oui et non : Oui, on peut en principe parler de tout ce qui nous compose a un niveau physique, cela dit, cela ne nous donnera pas de représentation satisfaisante de notre individualité. Non, nous ne sommes pas réductible a un processus physique parce que notre compréhension de nous-mêmes ne se pose pas en termes de molécules même si c'est ce qui nous compose. Concernant le transfert de conscience, est-ce que c'est nous ? Oui et non : Oui, c'est nous dans le sens ou notre esprit est ce qui constitue notre identité (cela peut être un débat par ailleurs) et donc ce clone serait identique a nous Non, ce n'est pas nous parce que ce n'est pas parce que quelque chose est identique que c'est une seule et même chose. Par exemple, si tu as deux pommes identiques, elles ne sont pas la même pomme, même si elles sont identiques en tout point.
  21. existence

    La religion de la haine

    J'entends bien mais alors a quoi bon mettre en avant des croyances religieuses, si en fait, c'est une vérité tout a fait compatible avec l’athéisme ?
  22. Je sais pas si cela a deja été dit mais il me semble essentiel de distinguer 3 choses : la notion d'un créateur omniscient (passé) la notion d'un dieu intervenant dans la réalité (présent) la notion de vie après la mort (futur) Toutes les affirmations de type 2, pour peu qu'elles ont été étudiées scientifiquement (avec la zététique), ont été prouvées fausses dans le sens qu'il y a des explication naturelles ou qu'il n'y a pas besoin de supposer d'intervention surnaturelle. C'est tout de même un point essentiel pour un croyant. Si Dieu n'intervient pas, que la croyance en 2 est une projection subjective sur les évènements (si c'est bon, c'est Dieu qui récompense, c'est c'est mal c'est Dieu qui punit). Si quelqu'un choisit de croire en 2, il fait un choix subjectif, tout comme il pourrait choisir de croire que Harry Potter existe et que les Dumbledore intervient dans notre monde. Cela du rêve, et bon chacun peut choisir de rêver. Cela dit, quand on a un rêve subjectif, ben on le garde pour soi ou pour les gens qui y sont réceptifs. Les fans de Harry Potter peuvent se retrouver et dire Wingardium Leviosa si cela leur fait plaisir. Faut juste pas qu'ils embêtent les gens en leur disant que Lord Voldemort va leur faire du mal ! Pour les affirmations de type 1, si c'est sans 2 et 3, ben c'est neutre. Cela ne change rien. On peut penser qu'on vient d'une soupe de potiron ou bien d'un océan d'univers multiples (c'est ma préférence), cela est une spéculation, que l'on partage ou pas avec d'autres personnes. Est-ce que je me joindrais a un club de personnes qui pensent que l'on vient d'un océan d'univers multiples, pourquoi pas, cela dit, on a assez vite fait le tour de la question. Pour les affirmations de type 3, je pense que c'est la seule des 3 questions qui a de l'importance. D’après tout ce que je sais sur le monde naturel, tout ce que je suis, c'est un paquet de molécules en perpétuel recyclage et ces molécules feront autre chose après a mort, des grenouilles, des plantes ou je ne sais quoi. Donc, j'ai envie de dire, est-ce que la question de l'existence de Dieu a de l'importance ? Non. Est-ce que la question de la vie après la mort a de l'importance ? Oui, et la réponse est que l'on est recyclée en grenouille et diverses plantes ! Alors pour moi être athée n'implique pas que la question de l'existence de Dieu ait de l'importance. Et pour vous, amis athées ?
  23. L'utilitarisme a mauvaise presse et souvent les gens ne veulent pas y être associés, sans se demander ce que l'utilitarisme est vraiment. Sans prendre pour axiome que l'utilitarisme est la bonne moralité, je voudrais tout de même éclaircir un peu ce que dit cette philosophie. Tout d'abord, l'idée fondamentale est la suivante : ce qui compte, ce sont les conséquences concrètes pour les humains et les êtres vivants dans le monde réel. Pas les normes imposées arbitrairement ou bien basée sur la recherche d'une récompense après la mort et l'évitement d'une punition après la mort. C'est-a-dire qu'assez naturellement, pour un athée, l'utilitarisme est une option morale possible. Réaliser le maximum de bonheur pour le plus grand nombre sur Terre, c'est un objectif qui est séduisant et pertinent dans une optique naturaliste. L'utilitarisme et le favoritisme La première difficulté qui vient, est que si c'est la somme du bonheur qui compte, alors favoriser des individus semble moralement neutre. Ce n'est pourtant pas le cas parce que favoriser de façon excessive certains individus entraine des conséquences négatives : la jalousie des défavorisés envers les favorisés : il y a une souffrance qui peut apparaitre spontanément chez ceux qui sont défavorisés la souffrance du manque pour ceux qui sont trop défavorisés : la richesse augmente beaucoup le bonheur quand on est pauvre, mais plus on est riche, moins la richesse apporte de bonheur. La somme du bonheur est donc plus grand quand on partage la richesse Cela n'indique pas pour autant l’égalitarisme, parce que retirer du bonheur coute deux fois plus qu'en donner, alors il est a priori négatif de prendre a autrui pour donner a un tiers. Le cas des impôts ne peut se justifier que parce que le bonheur apporté par redistribution est au moins deux fois plus important que le préjudice subis. En d'autres termes, plus nous sommes riches, plus le transfert de la richesse vers des personnes pauvres entraine a priori une augmentation du bonheur collectif. Cela est valable pour la charité envers les pauvres et envers les pays pauvres. L'utilitarisme et le machiavélisme Un autre difficulté provient de l’idée que l'on peut imaginer des situations où nuire, et même tuer quelqu'un peut faire parti d'un plan qui semble avoir une issue positive. L'exemple classique est celui du train sans conducteur ni passager qui va écraser 5 personnes. On peut empêcher cela en faisant tomber une grue sur le passage. Cependant la grue contient une personne, qui mourra certainement si la grue tombe. Si l'on s'en tient a compter les cadavres, on peut choisir entre 5 cadavres ou 1 cadavres, et de toute évidence 1 cadavre est moins négatif que 5 cadavres. Cependant, il faut prendre en compte que cela se passe dans un corps social, qui comprends des règles de conduites. Provoquer la mort de quelqu'un est considéré comme immoral. C'est l'opposition entre l'utilitarisme de l'acte et l'utilitarisme de la règle. L'exemple machiavélique dont nous parlons ne mentionne pas la société qui est autour, pourtant elle est sous-entendue. Si l'on accepte un tel plan, on a les conséquences négatives suivantes : Tout d'abord, on n'est pas sûr que cela va sauver les 5 personnes, tandis qu'il est certain que la personne sur la grue va mourir. On a donc a priori la conséquence négative de la mort de la personne sur la grue sans certitude que cela va éviter la mort des 5 personnes. Si l'on accepte le meurtre comme façon de résoudre les situations, cela a un effet sur la population entière : on ne peut plus faire confiance aux autres, ils peuvent nous tuer si cela leur semble un bon plan. Il s'ensuit une tension dans le corps social et une inquiétude généralisée. Cela affecte donc négativement la population entière. Dans un pays de 50 millions de personnes, il faut multiplier par 50 millions cette conséquence négative ! Il se peut que par colère contre l'acte de faire tomber la grue, des proches se vengent et tue la personne qui pousse la grue. Il y a alors en fait 2 cadavres : la personne qui pousse la grue et la personne qui tombe de la grue. De plus, une méfiance peut s'installer envers toutes les personnes proches de la personne qui pousse la grue. En résumé, on ne doit pas seulement évaluer les conséquences directes, mais les conséquences indirectes également, notamment de savoir si le corps social peut accepter l'action effectuée. Bien entendu, l'exemple donné ici est dramatique, mais on peut imaginer des cas ou ne pas suivre la règle est préférable. L'utilitarisme et la règle La confiance entre les gens est essentielle et donc se mettre d'accord sur des règles de conduites a une certaine importance d'un point de vue utilitariste. Un exemple où la désobéissance est encouragée parfois est celui du mensonge. L'exemple classique est un assassin qui poursuit quelqu'un. L'assassin vous demande où est parti le fugitif. Dans ce cas, mentir est une bonne chose, puisque cela empêche ou au moins ralenti la progression de l'assassin, et donc peut empêcher la mort du fugitif. De façon moins dramatique, on ment souvent pour ne pas froisser autrui. Dans ce cas, la question morale est de savoir si la potentielle perte de confiance entre soi-même et autrui qui résulte du mensonge est compensée par la préservation de bonnes relations avec autrui. On voit bien qu'il n'y a pas d'opposition entre le conséquentialisme et la déontologie, mais une subtile interaction entre les deux et une potentielle coopération pour s'assurer du maximum de bonheur. Bon nombre de dilemmes moraux sont abordés par l'utilitarisme. Voila pourquoi la mauvaise image de cette philosophie n'est pas méritée. Simplement l'utilitarisme ose poser des questions auxquelles avec lesquelles on est toujours pas a l'aise. Pour poursuivre la réflexion Comment évaluer l'action de quelqu'un qui sauve Adolphe Hitler de la noyade, avant qu'il ne devienne dictateur ? S'agit-il d'une différence entre conséquences prévisibles (sauver un individu) et conséquences non prévisibles (la dictature) ? Ou bien s'agit-il d'une indépendance des conséquences, puisque ce n'est pas l'avoir sauvé qui l'aurait rendu dictateur ? Vaut-il mieux donner a des organisations caritatives qui peuvent sauver la vie a des pauvres dans le monde, leur rendre la vue, les soigner, pour une quantité d'argent qui pour nous ne nous donne qu'un peu de confort ou bien un peu de divertissement ? Vaut-il mieux donner a des organisations caritatives pour soigner 100 inconnus au lieu de dépenser son argent pour soigner un de ses proches ? N'est-ce pas là la limite de l'utilitarisme ?
  24. Une réaction qui revient souvent quand on parle d'athéisme est de dire que l'on s'oppose aux autres croyances. Il me semble qu'il y a une confusion ici entre l'avis personnel et l'attitude sociale. Être athée n'informe pas sur notre attitude sociale. Pour ma part, je suis laïque, c'est-à-dire que je considère que chacun peut avoir sa spiritualité. Je trouve même cela intéressant d'en apprendre sur la spiritualité des autres tant qu'ils n'insistent pas sur le fait que je sois d'accord avec eux. Cela n'est pas évident parce que souvent les croyants veulent nous "sauver" et donc une conversation neutre peut devenir conflictuelle. Il arrive aussi qu'en tant qu'athée on veuille convaincre les autres. L'important encore une fois est de ne pas insister. L'idéal est que les échanges au sujet de la spiritualité soient détendus et avec l'acceptation réciproque des individus. C'est pour cela que la laïcité est une bonne solution : dans les rassemblements publics, ne pas parler d'athéisme ni de religion, excepté si c'est un débat sur la religion et la spiritualité. Et sinon dans les lieux personnels, tels qu'un blog, on peut bien entendu parler de son avis personnel. Cela est un peu similaire aux revues que l'on achète : si on achète une revue, on ne va pas plaindre que son contenu ne correspond pas à la laïcité, que ce soit une revue chrétienne, athée, musulmane, bouddhiste, etc. Donc peut-être qu'une solution pour éviter le malentendu au sujet de l'athéisme serait de se dire athée laïque. On exprimerait alors d'un coté notre croyance personnelle, et de l'autre notre attitude sociale.
  25. Je suis d'accord avec tout ce que tu dis. Je ne vois pas en quoi on est en opposition.
×