J'aime bien ton sujet, et ce que tu écris, Dixite.
Je pense qu'il est très égoïste de concevoir un enfant: car, même si après sa naissance il devient une fin en lui-même, il est d'abord envisagé comme un moyen pour faire le bonheur de ses futurs parents.
En outre, même si la plupart des couples désirant un enfant s'empressent de l'occulter, il y a toujours un risque pour qu'il naisse gravement malade, souffre, et finisse par mourir avant d'avoir réellement connu autre chose. Ou qu'il tombe malade par la suite, avec parfois une issue fatale si même les traitements les plus aggressifs pour son organisme se révèlent inefficaces.
Certes, il y a des chances pour qu'il mène une vie heureuse, du moins globalement... mais un enfant qui ne naît pas ne sait pas ce qu'il perd; donc pas de mal pour lui.
Et même dans cette hypothèse du bonheur, chaque humain doit un jour disparaître, définitivement. Or, si personne ne demande à naître, je pense que nous avons tous peur de la mort, de notre mort: on peut décider d'essayer de l'ignorer, faire semblant d'en accepter l'idée, s'accrocher à l'espoir d'une vie éternelle, en d'autres lieux. Mais lorsque l'on sent notre fin arriver, que l'on prend conscience de vivre nos dernières minutes, peut-être secondes, quelle terreur doit nous ronger l'estomac !
Mais en même temps, quoi de plus naturel que de désirer un enfant... Plus qu'un désir d'ailleurs, c'est un besoin viscéral que la plupart des humains portent en eux; besoin de donner la vie; besoin, sans doute plus fort encore, d'aimer un petit d'homme.
J'espère un jour devenir père; mais j'espère aussi que j'aurai le courage de ne pas concevoir mon propre enfant. Il y a tant de gosses à qui offrir, en les adoptant, une vie meilleure... Je ne veux pas prendre le risque de créer davantage de souffrances sur cette planète, alors que j'ai la possibilité d'en apaiser quelques unes tout en embellissant ma vie.