Ballade alexandrine (très^^) composite et acrostiches pour le moins thématiques (en évidence). Le titre signifie "cercle brisé"
Circulus Fractus
Que s'arrêtent les c¿urs, que cesse la technique
A travers tous les âges, débute l'odyssée
Vers les sources de vie et la pureté unique
Du monde à sa naissance, exempt d'humanité
Verdoyants horizons et fragile harmonie,
Immenses continents et larges paysages
En ces époques antiques ces lignes vous convient
Vous laissant lentement prendre part au voyage
A l'infini les cieux, berceaux des grands orages
Imposants et profonds tels de vastes gardiens
Remués ça et là par les nuées sauvages
Dansant au gré du vent leur ballet aérien
Nul cri dans les hauteurs ne peut se faire entendre
Au dessus des nuages, les oiseaux en volant
Respirent à même l'azur avant de redescendre
Effleurant de leurs ailes le fragile îlot blanc
Un souffle vigoureux agite les forêts
De la frêle indolence, il ne reste plus rien
La tempête s'annonce, un cyclone apparaît
L'éclair frappe le bois, et voit naître en son sein¿
¿une vive étincelle qui de sa simple force,
Dévorant la nature depuis sa tendre écorce,
Devient soudain la flamme grandissant peu à peu
Jusqu'en son c¿ur secret, quand de l'air vient le feu
Foudroyé à sa base par le trait de lumière,
Embrasant dans sa mort bon nombre de ses frères
Un arbre a vacillé, flambeau incandescent
L'incendie ravageur se propage à présent
Pourtant tombent enfin, agissant sans attendre
Dans l'abîme infernal de fumées et de cendres
Les gouttes salvatrices dont l'écho va sonner
L'avènement de l'averse et la fin du brasier¿
¿qui déjà se retire, et dans ce doux silence
Ne saura donc jamais si la pluie se fit dense
Car si par le déluge, l'ignition fut vaincue,
Les flots et leur ardeur conduiront à la crue
Etangs, lacs et rivières forment un océan
Aux courants indécis et remous déferlants
Un bien nouveau royaume aux vagues souveraines
Les courants seront rois et les mers seront reines
Les blessures guérissant, la nature apaisée,
Le cycle des vivants pourra recommencer
Quand des tréfonds du sol, où l'eau s'est déposée
Renaîtront de plus belle sous un soleil d'été¿
¿des arbres par centaines et des fruits par milliers
Témoins du renouveau, fleuriront les genêts
Enluminures vermeilles des campagnes dorées
Rassemblés à leur tour dans le coeur d'une forêt
Résolument jaillie des entrailles de la terre
Et destinée par tous à perdurer toujours
Sans se voir accablée de l'homme et de ses guerres
Dormant près d'un volcan, bercée par ses chants sourds
En leur temps opportun reviendront les richesses,
Merveilleuse nature, damnée dans l'infortune
Que l'homme exploitera, et comble de bassesse,
D'aucuns l'estimeront, mais sans valeur aucune.
Ainsi s'achèvera le règne tourmenté
De la première ébauche d'existence brutale
Maintenu par la science en tant que prisonnier,
Ordonné par les hommes, le monde est mis à mal
Routes et voies ferrées remplaceront un jour
Toute flore gémissant un sanglot de ranc¿ur
Alors disparaîtra comme se meurt un amour
La vie ensevelie sous une pluie de malheurs
Diane :smile2: