Je la fais avant ma sieste comme ça j'aurai une excuse pour les fautes que je vais faire.
La raison fournie par les indigènes est parfaitement claire : les gens mariés sont chauds. Ils communiquent donc à ce qu'ils approchent leurs chaleurs, la force vive émanant des relations sexuelles. Aussi les tient-on éloignés de tout ce qu'il importe d'apaiser, de calmer, d'affaiblir : la maladie, le gibier, la souillure et la contagion de la mort. Au contraire, pour provoquer la fécondité de la terre, on utilise l'union sexuelle. On sait qu'en général, celle-ci est regardée comme bienfaisante dans les rites agraires. L'hiérogamie sur le champ trois-fois retourné n'a pas d'autres fonctions. Lors du hlamba ndjaka lui-même, les rapports sexuels sont utilisés comme stimulants quand la femme avec laquelle s'est purifié le veuf va porter de l'eau lustrale à ses parents dans leur village, son mari l'accompagne, si le chemin est long, et s'unit avec elle la veille de son arrivée pour renouveler la vertu du liquide. De même façon, l'acte sexuel est requis rituellement à la fondation d'un nouveau village.
De la même façon, la femme indisposée est chaude. Sa purification la fait refroidir. Le verbe employé, selon M. Junod, la compare à une marmite retirée du foyer. On peut difficilement faire mieux sentir à quoi répond un interdit, en quoi consiste exactement une souillure, et comment s'explique son double aspect de force active et d'énergie nocive.