Aller au contenu

Ocytocine

Membre+
  • Compteur de contenus

    17 770
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    13

Tout ce qui a été posté par Ocytocine

  1. Tu fais pourtant TA propre morale: je ne m'intéresse qu'à ce qui me touche et ce qui arrive au loin ne m'émeut pas... Pas de quoi pavoiser.
  2. Ocytocine

    La dictée de Lili

    Non, je n'ai pas touché à la ponctuation. Je voulais juste revoir les temps du passé.
  3. Hélas, Lazy, il s'est tapé Marseille, je crois, le pauvre. Sinon, je suis d'accord, vu le prix du barrril, bientôt Plimsoll va transporter comme du caviar et aura droit au gilet par balles au-dessus de son bleu blanc noir. Si tu as besoin de garde du corps, plimsoll, fais-moi signe... euh non, finalement, je crois qu'une certaine personne ne sera pas d'accord. Mais je me propose au moins comme agent littéraire. Vivement la suite!
  4. Ocytocine

    La dictée de Lili

    bon, voilà un nouvel exercice pour que ce topic ne coule pas. Je vous propose l'extrait d'une oeuvre d'un de mon auteur préféré, Stephan Zweig, en espérant que ceux qui ne connaissent pas auront envie de le lire (oups, ). La nouvelle choisie, Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, fut considérée comme un chef d'oeuvre par Sigmund Freud (il adressa une lettre d'éloges à l'auteur le 4 septembre 1926). Elle a été librement adaptée au cinéma il n'y pas très très longtemps avec Michel Serrault et Agnès Jaoui. Je ne sais pas si par hasard vous même vous avez, un jour, simplement contemplé les tables vertes, rien que le rectangle vert au milieu duquelle la boule vacille de numéros en numéros, tel un homme ivre, et où, à l'intérieur des cases quatrangulaires, des bouts tourbillonants de papier, des pièces rondes d'argent et d'or tombent comme une semence qu'ensuite le rateau du croupier moissonne d'un coup tranchant, comme une fauçille, ou bien pousse comme une gerbe vers le gagnant. La seule chose qui varie dans cette perspective, ce sont les mains, toutes ces mains, claires, agitées, ou en attente autour de la table verte ; toutes ont l'air aux aguêts, au bord de l'antre toujours différent d'une manche, mais chacune ressemblant à un fauve près à bondir, chacune ayant sa forme et sa couleur, les unes nues, les autres armées de bagues et de chaines cliquetantes ; les unes poilues comme des bêtes sauvages, les autres flexibles et luisantes comme des anguilles, mais toutes nerveuses et vibrants d'une immense impatience. Malgré moi, je pensais chaque fois à un champs de courses, où, au départ, les chevaux excités sont contenus avec peine, pour qu'ils ne s'élancent pas avant le bon moment: c'est exactement de la même manière qu'elles frémissent, se soulèvent et se câbrent. Elles révèlent tout, par leur façon d'attendre, de saisir et de s'arrêter: grifues, elles dénoncent l'homme cupide ; molles, le prodigue ; calmes, le calculateur, et tremblantes, l'homme désespéré. Cents caractères se trahissent ainsi avec la rapidité de l'éclair, dans le geste pour prendre l'argent, soit que l'un le froisse, soit que l'autre nerveusement l'éparpille, soit qu'épuisé on le laisse rouler librement sur le tapis, la main restant inerte. Le jeu révèle l'homme, c'est un mot banal, je le sais ; mais je dis, moi, que sa propre main, pendant le jeu, le révèle plus nettement encore. (...) Mais, chaque main nouvelle qui apparaissait à la table était pour moi une curiosité: souvent j'en oubliai de regarder le visage correspondant qui, dominant le colle, était planté là immobile, comme un froid masque mondain, au-dessus d'un chemise de smokhing ou d'une gorge étincelante. Donc, ce soir-là, étant entrée au Casino, après être passée devant deux tables plus qu'encombrées et m'être approchée d'une troisième (...)j'entendis donc juste en face de moi un bruit très singulier, un craquement et un claquement, comme provenant d'articulations qui se brisent. Malgré moi, je regardais étonnée de l'autre côté du tapis. Et je vis là (vraiment, j'en fus effrayée!) deux mains comme je n'en avais encore jamais vu, une main droite et une main gauche qui étaient accrochées l'une à l'autre comme des animaux en train de se mordre, et qui s'affrontaient de manière si farouche et si convulsive que les articulations des falanges craquaient avec le bruit sec d'une noix que l'on casse. (...) mais ce qui d'abord me surprend d'une manière si terrifiante, c'était leur fièvre, leur expression follement passionnée, cette façon convulsive de s'étreindre et de lutter entre elles. Ici, je le compris tout de suite, c'était un homme débordant de forces qui concentrait toute sa passion dans les extrêmités de ses doigts, pour qu'elle ne fasse pas exploser son être tout entier. Et maintenant..., à la seconde où la boule tombait dans le trou avec un bruit sec et mat, et où le croupier criait le numéro... à cette seconde les deux mains se sont séparées soudain l'une de l'autre, comme deux animaux frappés à mort par une même balle. Elles retombèrent toutes les deux, véritablement mortes et non pas seulement épuisées ; elles retombèrent avec une expression si accusée d'abattement et de désilusion, comme foudroillées et à bout de course, que mes paroles sont impuissantes à le décrire. C'est douloureux de maltraiter ce beau texte. Petit indice: j'ai voulu revenir ici sur les temps des verbes, soyez vigilants. @ chapacha: la traduction a été travaillée par cinq personnes ; je considère donc qu'elle est bonne.
  5. Quelle idée de vous donner des bleus blancs? Sinon, je voudrais savoir:vous vous causez dans quelle langue? Parce que dans notre bonne vieille patrie, tu as dû apprendre que le ch'ti est à la mode...
  6. bon anniversaire et gros smack au futur
  7. Je viens d'attaquer Fatherland de Robert Harris, un polar qui se passe en 1964 dans un supposé empire germanique après une victoire d'Hitler en 1946. Pour l'instant, pas de regret, sinon je vous dis ça dans deux heures.
  8. Ocytocine

    La dictée de Lili

    Tu es sûre de toi sur ce coup là ? G et A donne un son en Gueeee non ? Je suis d'accord, c'est "mangeaient". A force de lire et relire on ne voit plus des petites choses comme ça. J'espère ne pas en avoir laissé d'autres. Cela prouve que vous progressez La haine et Chapacha
  9. Ocytocine

    La dictée de Lili

    Le corrigé: C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar. Aucun piège ici, mais notez bien que ce passage est une question du Trivial Pursuit ("qui a écrit...?"). Les soldats qu'il avait commandés en Sicile, se donnaient un grand festin pour célébrer le jour anniversaire de la bataille d'Eryx. Et comme le maître était absent et qu'ils étaient nombreux, ils mangeaient et ils buvaient en pleine liberté. Un S à "commandés" à cause de l'accord du complément d'objet direct placé devant ("les soldats"). Festin s'écrit ainsi, mais c'était une coquille que tout le monde a repérée. Il n'y a pas de tiret entre jour et anniversaire parce qu'ils ne forment pas un nom complet: anniversaire est ici juste un adjectif. En fait, je profite que Flaubert soit mort pour lui faire remarquer que c'est un peu redondant: un anniversaire se célèbre sur une journée et même si la bataille avait duré des mois, on prendrait alors la victoire comme date à célébrer... Je fais un crime de lèse-majesté, là , mais en principe il ne devrait pas venir se plaindre. Enfin, ne pas confondre la plaine, étendue plate, et pleine, adjectif signifiant ici "totale". Les capitaines, portants des cothurnes de bronze, s'étaient placés dans le chemin du milieu, sous un voile de pourpre à franges d'or, qui s'étendait depuis le mur des écuries jusqu'à la première terrasse du palais ; le commun des soldats était répandu sous les arbres, où l'on distinguait quantité de bâtiments à toit plat, pressoirs, celliers, magasins, boulangeries et arsenaux, avec une cour pour les éléphants, des fosses pour les bêtes féroces, une prison pour les esclaves. Portant s'écrit sans S, car ce n'est pas un nom commun ou un adjectif s'accordant à capitaines, mais le verbe porter. Cothurnes a un H. C'est un nom qui vient du latin cothurnus, qui vient lui-même du grec kothornos , mais je n'ai pas de moyen mnémotechnique à vous proposer. Pour ceux qui l'ignoreraient ce sont les sandales antiques, plus ou moins décorées. Ici, visiblement, elles servent à frimer. Les franges du voile sont au pluriel, à la différence d'une frange de cheveux, à cause de la forme: on suppose plusieurs morceaux ou fils de tissus cousus sur le voile pour faire une bordure dorée. Cependant, le singulier est passé dans la langue française, mon cher Flaubert (cf. notre ami Larousse), c'est pourquoi, si j'ai mis le texte original tel quel, je considère que le singulier est tout aussi valable [ça commence à ressembler à la folie des grandeurs... oups, non le ciel ne m'est pas tombé sur la tête ]. Bien sûr c'est le voile qui s'étendait et pas la ou les frange(s) et c'est bien le terme générique commun qui l'emporte pour l'accord du verbe "répandre". Attention à rajouter l'élision entre où et on: le français trouve que c'est très laid d'avoir deux voyelles qui se suivent, et si vous fermez un instant les yeux et prononcez les mots, je suis sûre que vous le trouverez aussi. Bâtiment prend un circonflexe: pour s'en rappeler, imaginez que le circonflexe ressemble schématiquement à un toit et qu'un bâtiment en a forcément un. Le piège c'est que toit, lui, ne prend pas le circonflexe! Un seul type de toit, donc pas de pluriel à l'adjectif. Celliers prend deux L. Pour s'en rappeler, pourquoi ne pas s'imaginer que c'est comme une cellule, un endroit carré, froid et en sous-sol, brrr!!! Le pluriel d'arsenal est arsenaux ; attention le football peut nuire à la santé orthographique! Et pourtant on dit des "chantiers navals" et non des "chantiers navaux" . Féroce s'écrit avec un C et non deux S. Des figuiers entouraient les cuisines ; un bois de sycomores se prolongeait jusqu'à des masses de verdure, ou des grenades resplendissaient parmi les touffes blanches des cotonniers : des vignes, chargées de grappes, montaient dans le branchage des pins: un champ de roses s'épanouissait sous des platanes ; de place en place sur des gazons, se balançaient des lis; un sable noir, mêlé à de la poudre de corail, parsemait les sentiers, et, au milieu, l'avenue des cyprès faisait d'un bout à l'autre, comme une double colonnade d'obélisques verts. Sycomores a dû en faire pâlir plus d'un (en tout cas j'en connais un qui a pâli et croyez-moi, ça se voit tout de suite ) et en plus il n'a même pas une racine commune avec cyprès (si vous me permettez ce jeu de mot débile ). Verdure est un terme générique, il ne prend pas de S. Les filles fashion auront, bien sûr, mis deux N à cotonniers à cause de la marque de prêt-à-porter "Comptoir des Cotonniers" (on se débrouille comme on peut pour mémoriser ; ça c'est typiquement féminin, mais si je vois qu'une forumeuse a oublié le deuxième N.... ). Notre cher ami Flaubert a mis lis, mais c'est une orthographe un peu archaïque: on écrirait plutôt lys aujourd'hui. si je trouve pourquoi, je le mettrai dans un autre message. Corail ne prend pas 2 L comme "ferraille", "pierraille", etc. C'est un mot plus noble, comme "ail", "poitrail", etc. (non, je rigole ). Colonnade prend 2 N: pour s'en rappeler, pensez qu'une colonnade a plusieurs colonnes, forcément. MAIS, j'ai été horrifiée de lire que ma petite plaisanterie sur Obélix n'avait pas frappé tout le monde! D'abord, c'est Salammbô et pas Astérix à Carthage et je croyais qu'on se méprendrait sur le genre d'obélisque, mais pas carrément sur son orthographe (j'en connais un qui va passer un bon moment avec le dictionnaire ...). Le piège c'était qu'un obélisque est masculin alors qu'une odalisque (la belle femme voluptueuse toute nue) est un nom féminin. L'adjectif "vert" s'accorde avec les obélisques, sinon Flaubert aurait écrit : "la double colonnade verte d'obélisques" (et ça sonne mieux tel qu'il l'a écrit, je trouve). Le palais, bâti en marbre numidique tacheté de jaune, superposait tout au fond, sur de larges assises, ses quatre étages en terrasses. Avec son escalier droit en bois d'ébène, portant aux angles de chaque marche la proue d'une galère vaincue, avec ses portes rouges écartelées d'une croix noire, ses grillages d'airain qui le défendaient en bas des scorpions, et ses treillis de baguettes dorées qui bouchaient en haut ses ouvertures, il semblait aux soldats, dans son opulence farouche, aussi solennel et impénétrable que le visage d'Hamilcar. Un palais est masculin ; attention aux simples coquilles: c'est en se relisant qu'on les repère. Bâti prend le circonflexe comme bâtiment (et cela aurait pu mettre la puce à l'oreille...), mais pas tacheté, car il ne faut pas confondre une "tache" (salissure) et une "tâche" (labeur, travail à exécuter). Pas de S à quatre mais à terrasses puisque quatre étages en forment obligatoirement plusieurs. Seuls vingt et cent prennent un S et encore, dans des circonstances particulières. La proue ne prend pas d'X (rappelez-vous le "bijou, caillou, genou"...de votre enfance : ces quelques pluriels en -ou prennent un X, mais autrement...que celui qui trouve une exception s'exprime tout de suite! Croix en prend un par contre, et c'est facile à retenir puisque le X forme lui-même une croix. Airain était un autre piège, où beaucoup ne sont pas tombés, bravo! "Il semblait" se rapporte au palais dans son ensemble et non aux derniers détails énoncés et c'est la suite, opulence, qui le laisse entendre. Une belle description, emphatique et colorée, n'est-ce pas?
  10. bienvenue au club, _Funky Je suis vraiment TRES heureuse pour toi. Mon homme aussi me demande souvent s'il est malade, s'il est normal, tellement il m'aime . C'est bon l'amour, non? Il paraît que ça fait vivre plus longtemps... Vis-le intensément, le tout début d'une relation c'est le moment le plus magique.
  11. Ocytocine

    C'est quoi votre sonnerie ?

    Cool T- The magic Key
  12. Ocytocine

    les saignements de nez

    merci pour ton astuce lilion peut le mettre avec lla pommade? ça je ne sais pas: il faut voir avec le pharmacien. Le coalgan arrête le saignement, c'est tout, donc je suppose que c'est complémentaire.
  13. Ocytocine

    Votons pour ForumFr!

    83 c'est quoi "les cobayes de la République"?
  14. Ocytocine

    les saignements de nez

    Cela m'est déjà arrivé: petits vaisseaux qui claquent en cas de chaleur, fatigue, etc. (cf. témoignage de Belizarius). Comme c'est par périodes, je n'ai jamais fait d'intervention. Par contre, à la place du coton j'utilise du Coalgan (j'en ai d'ailleurs généralement un sachet dans mon sac) ; c'est le même principe (une mèche dans la narine), mais c'est plus efficace. Vendu en pharmacie.
  15. Je les ai presque tous vus, mais je suis partie trop tôt pour ceux de la Haute-Saône. Je recommande des vacances "vertes" dans ces coins-là.
  16. Ocytocine

    La dictée de Lili

    Exact. Il y en a plus que vingt.
  17. Ocytocine

    La dictée de Lili

    Aujourd'hui, je vous propose un grand classique, un extrait de Salammbô de Gustave Flaubert. Vous remarquerez que je ne vous ai pas déjà piégés avec un titre truqué (ça aurait pu ). C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar. Les soldats qu'il avait commandé en Sicile, se donnaient un grand festain pour célébrer le jour-anniversaire de la bataille d'Eryx. Et comme le maître était absent et qu'ils étaient nombreux, ils mangaient et ils buvaient en plaine liberté. Les capitaines, portants des coturnes de bronze, s'étaient placés dans le chemin du milieu, sous un voile de pourpre à frange d'or, qui s'étendait depuis le mur des écuries jusqu'à la première terrasse du palais ; le commun des soldats était répandu sous les arbres, où on distinguait quantité de batiments à toit plat, pressoirs, celiers, magasins, boulangeries et arsenals, avec une cour pour les éléphants, des fosses pour les bêtes férosses, une prison pour les esclaves. Des figuiers entouraient les cuisines ; un bois de sychomores se prolongeait jusqu'à des masses de verdure, ou des grenades resplendissaient parmi les touffes blanches des cotoniers : des vignes, chargées de grappes, montaient dans le branchage des pins: un champ de roses s'épanouissait sous des platanes ; de place en place sur des gazons, se balançaient des lys; un sable noir, mêlé à de la poudre de coraille, parsemait les sentiers, et, au milieu, l'avenue des siprès faisait d'un bout à l'autre, comme une colonade d'obélixs vertes. La palais, bâti en marbre numidique tâcheté de jaune, superposait tout au fond, sur de larges assises, ses quatres étages en terrasse. Avec son escalier droit en bois d'ébène, portant aux angles de chaque marche la proux d'une galère vaincue, avec ses portes rouges écartelées d'une croix noire, ses grillages d'érain qui le défendaient en bas des scorpions, et ses treillis de baguettes dorées qui bouchaient en haut ses ouvertures, ils semblaient aux soldats, dans son opulance farouche, aussi solennel et impénétrable que le visage d'Hamilcar. P.S.:J'ai expliqué plus haut dans le sujet que les majuscules devaient désormais portaient un accent quand il existait. Cela ne me paraît pas possible ici. Donc pas de stress, là-dessus. On laisse tomber les capitales accentuées.
  18. Ocytocine

    La dictée de Lili

    Je remercie les fidèles de ce topic pour leurs encouragements (ainsi que ceux de Caez ). Donc je vais proposer un nouveau texte truqué, mais je le mettrai en ligne demain, car je cherche un extrait d'un roman français, or je lis beaucoup plus de littérature étrangère, mais il faut varier et l'exercice suppose - comme je l'ai constaté avec Shakespeare - un texte "pur" ou une excellente traduction.
  19. Ocytocine

    La dictée de Lili

    Oui, Chapacha, la traduction peut laisser à désirer. Rien ne vaut le texte original, mais lire du Shakespeare en VO... ce n'est pas évident. J'ai utilisé une traduction adaptée pour une représentation théâtrale par Jean-Claude Carrière en 1990. L'utilisation de la traduction à des fins de mise en scène a peut-être influencé le traitement. Tu peux trouver d'autres traductions de La tempête plus agréables à lire, probablement. Mais il ne faut pas confondre deux choses: ce n'est pas parce que c'est du Shakespeare que le langage doit être extrêmement châtié (mot qui ne vient pas de chatte donc un seul T ma minette ) ; ainsi, dans le même ouvrage, d'autres personnages plus "aristocratiques" ont des expressions et un registre de langue plus soutenu. Ce qui fait que les erreurs que tu as relevées, qui sont tolérées à l'oral mais lourdes à l'écrit, sont parfaitement acceptables ici. Cependant, j'en tiendrai compte pour la prochaine "épreuve". Quant à donjuan, pas de panique, il sait se défendre... et il a même apprivoisé ma chatte grise (celle avec des moustaches, bien sûr ) pourtant très craintive et qui ne tolère normalement que moi. Mais je lui dirai de t'écrire si je le maltraite.
  20. Ocytocine

    La dictée de Lili

    Voici le corrigé. Bravo à tous ceux qui ont eu le courage de participer (il n'y a pas foule... Pourtant je ne punis pas les fautes - sauf celles de donjuan parce que ce petit obstiné ne m'écoute pas , mais manque de bol, je ne lui fais pas peur ). Je constate pas mal de progrès et de bons résultats sur ce dernier texte. @ Fidelia: il est normal que l'extrait soit étrange, voire incompréhensible, puisqu'il s'agit d'un délire d'ivrogne. Mais je l'ai choisi parce qu'il me permettait de revenir sur certaines notions. And now, have fun! (...) STEPHANO Il nous fait sa crise, là, et ce qu'il dit n'est pas du plus sensé. Je vais lui faire tâter de mon flacon: s'il n'a jamais bu de vin, ça risque d'arrêter net sa crise. Pas de capitale en milieu de phrase sans une bonne raison. Ce nous ne la justifiait pas. Le là est bien l'adverbe qui désigne d'abord un lieu (ex.: ici et là) puis a fini désigner aussi un moment. A noter que ce là devient locution adverbiale avec un tiret quand il y a un démonstratif avant (ex.: cet effet-là), mais également pour une ribambelle d'expressions (ex.: ces deux-là, là-dedans, de-ci de-là, etc.), MAIS il y a des exceptions : ce curieux endroit là, là contre, par là même, etc.). Il me faudrait tout un topic là-dessus . Il faut faire la distinction entre censé et sensé: dans le premier cas, le sens est "présumé" et d'ailleurs ce terme reste souvent invariable devant un infinitif, mais pas toujours (ex.: "Nul n'est censé ignorer la loi" et "elle était censée venir à bout de ce travail herculéen) ; dans le second cas le sens est "qui a tous ses sens" et donc "qui n'est pas fou". Seul le contexte permet de faire le choix. Quand à tâter, il prend un circonflexe pour des raisons étymologiques (le "taster" d'autrefois qui a donné tester et qu'on retrouve dans taste-vin?). Ici, net est employé comme adverbe et donc ne s'accorde pas avec crise. J'en connais qui vont mieux dormir cette nuit. Si je peux le guérir et bien le dresser, je n'en demanderai jamais trop cher. Il faudra payer pour l'avoir et pas qu'un peu! Le X à peux est normalement facile à repérer, sinon revoir la conjugaison du verbe pouvoir (mais pas pleuvoir car je ne pleux jamais ; ce verbe n'existe qu'à la troisième personne ). Pour les temps employés je ne suis pas tout à fait d'accord avec la traduction. Ceux qui ont mis "si je pouvais" et "n'en demanderais" ne me semblent pas avoir fait réellement une faute. En fait, il s'agit de faire un choix de registre de langue. On le verra plus loin dans ce passage, utiliser un temps différemment ou ne pas respecter la concordance permet d'indiquer que le locuteur emploie un registre familier ou est peu éduqué. CALIBAN Tu ne me fais pas encore très mal, mais ça va venir, je le sais, parce que tu trembles, Prospero te travaille. Bon, là, c'est facile: S à "tremble" à cause du sujet. De la même manière "travaille" ne prend pas de S puisqu'on a la troisième personne. STEPHANO Viens un peu par ici, ouvre ta bouche, voilà qui va te faire parler mon petit chat. Ouvre ta bouche. Ca va te secouer tes secousses, je peux te le dire, et pas qu'un peu. On ne connaît jamais ses vrais amis. Ouvre ton museau. Pas de tiret entre par ici ou par là. Par contre, on dira par-ci par-là! Pour l'instant, je ne peux pas l'expliquer, mais je vais faire des recherches. L'impératif ne prend pas de S (ex.: donne-moi, caresse-moi, b*-moi.... . On se calme, Lili) pour les verbes du premier groupe en -er. Les secousses prennent des S. Personne ne l'a laissé passer, c'est bien! Par contre, retournez dans le Bescherelle de votre enfance, si vous avez oublié le circonflexe sur connaît . Les verbes en -aître et -oître ont une conjugaison particulière (je connais, il connaît, je connaissais, connais et connaissons, je connusse, connu...). Pour museau, c'était une erreur facile à reconnaître (hé, hé), pour vous remonter le moral. TRINCULO Je dois connaître cette voix. Ce serait celle de.. Mais, il s'est noyé. Ceux-la c'est tous des diables. Défendez-moi! Diable ne prend une majuscule qu'en début de phrase, comme ici justement ou dans un cas de dramatisation et d'opposition avec Dieu. Tous comme dieux au pluriel ne prend jamais de capitale (tu te souviens, ma chapachounette chérie? ). STEPHANO Quatre jambes et deux voix. Il s'agit d'un monstre très raffiné. Une voix de devant pour dire du bien de ses amis, une voix de derrière pour en dire du mal et pour proférer des ignominies. Même si toute ma bouteille doit y passer, je le guérirai de sa fièvre. Viens ici! Amen! Je vais en verser dans ton autre bouche. J'ai voulu marquer ici la distinction entre voie et voix. Dans ces cas d'homonymie, seule le contexte permet de faire un choix, à l'écrit comme à l'oral. Ici, c'était un peu difficile puisque l'ivrogne parle de devant et derrière... Rien de sexuel là-dedans je le jure. Raffiné prend deux F et un seul N. Et les ignominies sont féminines (ces messieurs devraient donc s'en rappeler ) donc avec un E. L'impératif de venir prend un S pisqu'il s'agit d'un verber en -ir (ex.: choisis, souris, etc.). Pour le Amen, il s'agit bien dans le texte original de la formule religieuse, mais avec le contexte, le verbe amener ne serait pas incongru. L'impératif ne prendrait alors pas de S pour les raisons invoquées plus haut. TRINCULO Stephano! STEPHANO Ton autre bouche m'appelle? Oh, pitié, mon Dieu! C'est un démon, ce n'est pas un monstre, je le laisse. Ma cuillère n'est pas assez longue pour que je soupe avec le diable. Le verbe appeler a une conjugaison complexe. J'encourage tous ceux qui ont des doutes sur le nombre de L et de P à revoir la conjugaison de ce verbe dans son ensemble, car c'est un casse-tête. Mais en tout cas, il y a une règle immuable: TOUJOURS deux P. Pour les dieux et Dieu, le diable, les diables et les démons, voir plus haut dans le sujet et dans ce corrigé pour l'emploi des lettres capitales. Ici, on a pas d'opposition à Dieu dans la même phrase, alors la minuscule suffit. Personnellement, comme Dieu est évoqué dans la phrase précédente, je ne considérerai pas comme une erreur de mettre la capitale à ce mot. TRINCULO Stephano! Si tu es Stephano, touche-moi et parle-moi car je suis Trinculo, n'aie pas peur, ton bon ami, Trinculo. Nouvel exemple de l'emploi de l'impératif. On y voit également que le verbe avoir a sa propre règle: "aie la foi", pas comme pour un subjectif ("que tu aies tort ou raison"). STEPHANO Si tu es Trinculo, viens par ici. Je vais te tirer par les plus petites jambes, car si deux de ces jambes sont celles de Trinculo, c'est celles-ci. Mais oui, tu es Trinculo! Comment en es-tu arrivé à être le cul de ce veau lunaire? Est-ce qu'il péterait des Trinculos? Viens prens le S, puisque c'est un verbe en -ir. Pour les verbes en -dre, idem (ex.: crains, prends, etc.). Dans la phrase suivante il faut un démonstratif, car ce sont des démonstratifs qui sont utilisés ensuite. On aurait dû écrire "(...) celles de Trinculo ce sont celles-ci" mais pour des raisons de registre de langue, pour accentuer le fait que le locuteur utilise un langage familier (d'autant qu'il a pris une cuite ), cet usage est plus parlant. Le "c'est" pour du pluriel définit clairement le registre familier. Il choque de moins en moins nos oreilles car il se généralise et c'est dommage car il n'a pas de logique propre. Lunaire prend un seul N. Le verbe péter ne prend pas de circonflexe, il est souvent mis dans la même soupe que le verbe pêcher, sur lequel je reviendrai un de ces jours. Ouf! Je vais aller picoler un p'tit coup à mon tour!
  21. Ocytocine

    la picardie

    j'ai passé quelques jours de vacances en famille à Quend-Plage... Aaaaaaaaah, trop bon. Il a fait beau. Rien à faire, je suis attachée à la Picardie. Dur dur de retrouver Vitry (en plus, le ciel se couvre... ).
  22. Bannière adoptée, merci! Elle me rajeunit je trouve! Bon, moi ce serait plutôt le coup de griffe que le pistolet, mais ce côté "killer" sur le fofo, c'est tentant.
  23. Débuter c'est accessible à tous. Matériel de base ou initiation ne vont pas monter trop haut, mais ensuite... pour pratiquer régulièrement, il faut une licence et soit un abonnement annuel à un golf soit des green-fees pour les accès ponctuels et ça commence à chiffrer sérieux. Le niveau ou "handicap" est évalué par des compétitions et pour aller sur certains parcours il faut un certain handicap... Conclusion: pour avoir pratiqué un petit peu ce sport et connaître des pratiquants assidus, oui c'est un sport pour les riches.
  24. Même si je suis très susceptible, je ferai une exception. Effectivement, j'ai un comportement totalement déviant en venant ici presque tous les jours. Je crois que c'est mon chat qui m'a transmis une maladie honteuse et puis du coup j'ai pris son nom comme pseudo et me voilà à plus de 3000 posts rien qu'ici. Je m'attends au pire... Qui vais-je tuer? Qui sera ma première victime en tant que nouveau psychopathe virtuel? Y a t'il un volontaire dans la salle? P.S.: "anormal" + "déviant" c'est un pléonasme. Tout le forum te dira que je m'en prends particulièrement à ceux qui s'expriment mal en français...
×