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Est-ce que la gentrification détruit la résilience ?
ashaku a répondu à un(e) sujet de timot-33 dans Philosophie
Si on considère que la résilience s'atteint par deux moyens : la diversité, pour avoir des solutions à tous les problèmes, et la cristallisation de bonnes pratiques, comme la recherche, les infrastructures, l'organisation du territoire, etc, comment se positionne la gentrification ? Déjà, je ne sais pas si on a la même définition. Pour moi, la gentrification ne s'opère pas sur les gens mais sur les quartiers. On rénove, on installe du neuf et on accueille de nouveaux habitants un peu plus fortunés. Mais que deviennent les anciens, moins fortunés ? Il s'agit en fait de dire que le droit d'occuper un morceau de m² se paye, et cher, même au pays des droits de l'homme. A la poubelle, les non-compétitifs, et la dignité humaine avec ! Est ce que ce mécanisme apporte de la diversité ? Non, il s'agit de "se regrouper entre soi", de partager les mêmes codes, le même niveau de vie, et souvent les mêmes opinions, ou en tout cas à travers le même prisme. Est-ce la cristallisation de pratiques efficaces comme le tout-à-l'égout ou la boulangerie ont contribué à notre résilience ? Discutable. Ca en est peut-être le symbole, la réussite financière installée. C'est peut-être une base de stabilité sur laquelle s'appuyer pour construire de nouvelles couches d'organisation, c'est certainement le témoin de la réussite économique d'un pays. Mais la résilience s'atteint dans un compromis entre la complexité (trouver de meilleures solutions) et la simplicité (solidité). La gentrification est la partie "complexité" de la résilience, elle témoigne d'une forte installation mais elle s'effondre en premier en cas de problème général. Cette organisation s'appuie sur les couches en dessous d'elle. Exemple simples : dans une friche ou une savane ou une garrigue, il y a plein d'herbes folles, de plantes diverses et variées, contrairement à un champ de maïs OGM où il n'y a qu'un seul ADN. Quand une maladie passe par là, la friche contient toujours N espèces résistantes à cette maladie, le champ de maïs est entièrement tombé. On peut faire le parallèle entre un monde avec des disquaires indépendants ou un monde avec juste la FNAC, un monde avec des cafés ou un monde avec uniquement des Starbucks. Conclusion : non. La gentrification est une conséquence de la résilience humaine. Elle ajoute une couche sur le vulgus mais elle n'est pas gage de résilience, plutôt son contraire. A cause du conformisme qu'elle implique. -
Existe-t-il une vérité incontestable ?
ashaku a répondu à un(e) sujet de Ocean_noir dans Philosophie
C'est vrai, mais le brouillage opéré par la subjectivité peut être démêlé par la discussion. Si on remet les choses dans l'ordre, on tombe d'accord. Pour moi, c'est la complexité qui fausse la plupart des débats. Lorsqu'on ne parle que géométrie, pas trop de quiproquo, on sait quel mot a quel sens. Mais dans le cadre de la vie de tous les jours, pour les actions ou observations communes que nous faisons tous à notre façon, nous prenons évidemment des raccourcis de langage. "Le ciel est bleu" est vrai, mais c'est faux sur Mars, c'est faux la nuit, pendant les orages, au lever et au coucher de soleil. Quand on dit "le ciel est bleu", on sous-entend plein de choses qu'on ne dit pas. Parce que le monde est complexe, que nous accomplissons cent fois par jour des actions complexes devenues simples pour nous et nous ne disons pas à chaque fois "le ciel est bleu, sur Terre, en journée, par beau temps". C'est fastidieux. Mais les raccourcis qu'on prend pour éliminer la complexité -qui est bien là- forgent en fait des tas de quiproquo, de paradoxes, qui nous amènent à nous demander "mais au fond qu'est ce qui est vrai ?". La vérité est accessible, mais à condition de se trimbaler le fardeau de complexité qu'est devenu le monde dans lequel on est adapté. Les sciences le savent : publier un papier, c'est faire à la fin 20 pages de références aux travaux des autres (dont il faut avoir pris connaissance avant). Pour traiter de vérité, il faut se palucher des encyclopédies entières avant d'écrire une seule phrase. C'est chiant, mais faisable. Et à mesure que la culture humaine développe différentes sciences, logiques, philosophies, la vérité se brouille de plus en plus devant cet amas de connaissance. Ce qui était toujours vrai avant est aujourd'hui nuancé par les nombreux contre-exemples qu'on trouve en étudiant diligemment la nature. Ce qui m'évoque le pattern "scatter & gather" : pour un concept donné, on l'éclate en une multitude d'objets qui lui sont liés (scatter) puis on analyse tous ces objets pour en tirer des propriétés communes, des schémas récurrents en nombre limité (gather) et ainsi augmenter notre connaissance du concept de départ. Le développement scientifique produit le mécanisme de scatter avec notre connaissance du réel. Mais ce n'est pas un brouillage, c'est un outil pour trouver des lois encore plus générales. Chacun peut ensuite, pour le thème qui lui plait, trouver des similitudes dans le vaste champ d'information qui s'offre à lui et en tirer de nouvelles vérités. -
Hmm Jet Li ne fait plus de films depuis longtemps, à cause de sa maladie. Sachant que c'est en Thaïlande, je dirais plutôt Toni Jaa versus Zombies, et franchement ça peut le faire. Les films d'actions chinois, coréen, thailandais ont le chic pour nous sortir de nos schémas. La violence est différente de ce qu'on a l'habitude de faire en Europe ou aux US, qui pourtant regorge de violence. The Raid m'a mis une claque à l'époque, Ong Bak aussi, et que dire de The Host ?
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Existe-t-il une vérité incontestable ?
ashaku a répondu à un(e) sujet de Ocean_noir dans Philosophie
Je suis d'accord avec @Don Juan : il faudrait d'abord définir ce qu'est la vérité avant de dire si telle ou telle chose est vraie. Et je vais ressortir mon habituel discours : il faut deux choses pour évaluer. Une chose est vraie par rapport à autre chose, ou pour quelqu'un (et pas quelqu'un d'autre) ou encore dans un cadre précis. Exemple : la somme des angles d'un triangle est de 180° dans le plan euclidien. Ca c'est une vérité car j'ai posé un objet précis dans un cadre précis. Alors on peut donner à la relation entre l'objet et le cadre le caractère "vrai" (ou pas). Les choses ne sont jamais "vraies" tout court, selon moi. Et "la vérité" est une propriété à attribuer à une relation entre deux objets, pas à un objet. -
C'est aussi mon point de vue personnel : les objets existent parce que je peux interagir avec eux. Donc les idées existent car je peux interagir avec elles. Mais ce discours se heurte au matérialisme scientifique. Des preuves de matérialité s'accumulent chaque jour plus alors que depuis Platon, jamais aucun faisceau d'indice n'a été découvert vers la vie indépendante d'une idée. Ca, c'est la théorie idéaliste de Platon : les idées existent quelque part dans le monde des Idées Parfaites, indépendamment de notre capacité à les saisir. Ce discours, bien qu'intuitivement acceptable, est mis à mal par la recherche qui ne voit dans les idées qu'une activité arbitraire du cerveau, un résidu du fonctionnement matériel et non une chose en soi à laquelle l'esprit arrive à connecter. Dans la vision idéaliste, les Idées préexistent et décrivent l'univers, qui n'est qu'une instance matérielle de modèle abstraits décrits par les Idées Parfaites. Il convient de se demander si les mathématiques sont inventées ou découvertes. Avons-nous reproduit par hasard des modèles qui décrivent efficacement le réel observé ? Ou nous sommes-nous connectés aux modèles préexistants qui décrivent l'univers ?
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Visiblement, la question n'a pas été posée dans un fil unique. Je vous la propose. Par exemple, Platon a eu une idée il y a longtemps et cette idée est encore là bien que lui ait disparu. Tant qu'il y aura un vivier d'humain pour l'héberger, son idée sera vivante. Et c'est pareil pour toutes les idées, elles vivent leur vie indépendamment de l'humain qui les a conçu, même si elles dépendent de l'humanité comme support pour exister. Les idées de Newton, Euler et tant d'autres nous les conservons précieusement et les transmettons soigneusement à chaque génération. On leur fabrique de grands classeurs virtuels exprès pour eux : "les mathématiques", "la physique", etc et ainsi leurs idées -d'une grande qualité- s'approchent de l'immortalité contrairement à des idées plus triviales qui tombent dans l'oubli et meurent. Non seulement il y a un cycle de vie des idées mais aussi une logique de sélection en corrélation avec la réalité, ça plaide pour leur existence. Mais si les idées existent, que sont-elles ?
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On pourrait lui rétorquer que la langue française ne s'appelle pas comme ça par et pour les méchants colonialistes blancs racistes, mais parce que c'est un mélange qui s'est constitué dans le royaume Franc. Alors, on ne l'appelle pas le latin, le germanique ou l'indo-européen mais le français. C'est historique donc le comportement des habitants du pays France n'y change rien. Après si on veut renommer, pourquoi pas, il faut voir les arguments. Là c'est encore une navrante démonstration de clientélisme de la part d'un politicien.
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C'est plein de sagesse. J'ai au moins évité cet écueil-là en m'interrogeant sur les limites du schéma. A ce sujet, j'avais écrit ça en introduction : Rapport à la prouvabilité, le tétralemme est un outil puissant. Une porte n'est pas seulement ouverte ou fermée, il y a un entre-deux. Et à ce moment-là on a des situations comme "assez ouverte pour se faufiler" ou "pas assez ouverte pour le transpalette". Et du coup, on voit que le statut "ouvert/fermé" ne dépend plus seulement de la position de la porte mais aussi de l'usage que l'on compte en faire. Le statut émerge de la relation entre la porte et celui qui la passe.
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Encore un usage du mot : on dit "tenir en respect" lorsque le gentil menace d'une arme à feu le méchant capturé, en attendant les forces de l'ordre. Je pense que cet usage vient s'ajouter à la notion de "conformité aux règles". On va forcer le méchant à ne pas enfreindre les règles. En passant en revue les expressions qui utilisent le mot, je vois que le respect se gagne, se perd, se donne, se tient, se possède comme une substance. Mais je vois aussi qu'il se mérite, s'exprime, se force et inspire comme une méthode. Et enfin -ça a été dit plusieurs fois- qu'une personne peut manipuler la notion de respect sur elle-même. Le respect de soi est-il la même chose que le respect de l'autre ? Que le respect de la loi ? Sur une autre note, internet m'apprend que selon Levinas et Buber, le respect est lié à l'altérité. Il ne s’agit pas seulement de reconnaître l’autre, mais de répondre à son appel éthique, dans une relation de responsabilité. Du coup, le respect entre deux choses c'est l'expression de leurs points communs.
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Avez-vous essayé paperclip ? C'est à jouer sur navigateur dans une interface simple qui s'enrichit au fur et à mesure. J'ai fait une partie en entendant quelqu'un en parler comme de "l'horreur existentielle". On est une IA et on doit faire des trombones. Alors on commence par cliquer sur le bouton "faire un trombone" et petit à petit on développe de nouveaux outils. Jusqu'où est ce que ça peut aller ? J'ai bien aimé le "scénario", les étapes sont suggérées, c'est au joueur de déduire ce qu'il se passe "en dehors de l'IA", à partir des options proposées.
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Merci pour ton appréciation et ta reformulation précise. De ton coté, tu as exprimé les informations du schéma sous leur angle commun : l'existentialisme. Tu le décompose d'ailleurs en 3 et ta propre ambivalence indique en fait une dualité pour ces trois approches Réalisme : extérieur de notre esprit / la carte n'est pas le territoire Idéalisme : esprit conscient / anthropomorphisme Empirisme : la vie est une expérience / la relativité, la mécanique quantique Ca fait 3 trigones à étudier, potentiellement. Dans le même genre, je voyais plutôt des champs de la philosophie. Réel,existence:métaphysique ; Être,conscience:ontologie ; Idéel,information:épistémologie. Et en fait, j'ai pu substituer les 3 "agents" par beaucoup de choses pour former des systèmes. Par exemple l'Être peut représenter l'observation, l'Idéel la théorie et le Réel l'expérience, et ce n'est plus un schéma des champs philosophiques mais de la méthode scientifique. Ou alors le Réel est le réalisateur, l'Être est le public et l'Idéel est le scénariste et on a un schéma de production des épisodes d'une série (idées:critiques + abstraites ; lois:scénarios + complets ; matière:épisodes + complexes). On peut mettre les trois pouvoirs politiques ou les composants d'un écosystème. Je ne suis pas certain de comprendre. De ce que j'imagine, c'est qu'en empilant des couches d'abstraction, chacune est avec ses voisines "un cadre limité". Le fait de monter dans les couches est "la généralisation" qui regroupe ensemble plusieurs concepts moins abstraits et "découvre" donc une propriété commune, un lien qui donnera de nouvelles combinaisons. Et le fait de descendre les couches d'abstraction serait "la spécification" qui masque toutes les autres possibilités de la généralisation plus abstraite qu'elle spécifie et "recouvre" donc. C'est un équilibre entre précision et exhaustivité.
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J'ai l'impression que je devrais te rémunérer pour tout ce que tu m'apprends ^^ C'est un savoir qui n'est pas seulement riche, mais juteux. Je suis désolé, je n'ai pas vraiment de point de vue étayé à apposer à celui que tu as déroulé sous nos yeux. Je vais m'efforcer d'intégrer tout ça dans un premier temps. Tu disais que tu étais d'abord philosophe, mais ton érudition en physique est très grande. Mes précédentes réflexions sur le Yin yang se trouvent grandement amplifiées et canalisées par cet apport. Il y a des choses dont j'avais une vague intuition ou une idée pas tout à fait exacte, et tu les formules clairement, c'est un tout autre niveau que celui où je me suis arrêté. Je ne me rappelle plus si tu avais réagi sur fil "Que signifie 'exister' ?" ou si je t'avais parlé de trionique. Mais je me suis lancé il y a quelques années dans une théorie naïve pour modéliser "tout", et en tirer une méthode de compréhension de "n'importe quoi". Appliqué à la réalité par exemple, j'avais ce trigone : ("Être" doit se lire "être conscient", je n'avais pas le vocabulaire correct quand j'ai ouvert MSPaint pour cette magnifique illustration) Ca te dit à peu près où je me situe, en terme de compréhension d'un univers derrière l'univers.
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Personne n'a cité Star wars ? "La peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène au coté obscur". Le haine est l'étape finale d'un processus de gestion d'un tiers nuisible. Elle signifie qu'on a déjà échoué deux fois à le traiter, ce problème (lors de la peur et lors de la colère). Cet échec peut être légitime, d'ailleurs (les ukrainiens ne peuvent pas se reprocher d'avoir échoué à ce que Poutine ne les envahissent pas). La haine est avec l'amour, "la passion". Donc oui son opposé est l'indifférence. Si on y arrive, c'est la bonne arme pour rétropédaler jusqu'à la colère et au delà. Mais enfin, cela signifie nier son ressenti, l'expression de son être. Je ne crois pas que ce soit possible, je pense plutôt qu'à un moment "la haine nous quitte". ("A force de trainer mon fardeau, il s'est usé et allégé"). Le trait utile ici me semble être "le stoïcisme". Pardonner à celui qu'on hait est une bonne solution, car cela met fin à une relation fondamentalement négative et improductive. On ne pardonne pas pour absoudre l'objet de haine mais pour se protéger soi-même, se sortir d'un schéma qui ne donnera rien de bon. J'ai la chance de n'avoir ressenti que des haines mesquines et temporaires issues mon absence de patience, rien à voir avec la mort d'êtres proches provoquée par un autre. Et à chaque fois, je me suis dit à froid "heureusement que je n'ai rien fait de ce que je visualisais, j'aurais tellement d'ennuis aujourd'hui". Il est légitime de ressentir des émotions même la haine, tout comme il est légitime de visiter une ville étrangère même les cul-de-sac. Mais ça reste malheureusement une impasse dont il faut absolument se sortir quand on s'y trouve. Y rester n'apporte rien de bon. Mais tout ça n'est que facilité de parole, je serais le premier à faire l'inverse de ce que je dis si la haine s'empare de moi.
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Merci @zenalpha ce compte-rendu est assez complet. J'aime comme tu y développes un parallèle clair entre spiritualité et matérialité (!). Les descriptions concordent tant scientifiquement que philosophiquement, si on pose ce modèle d'un "vide" dont est issu ce que nous sommes, où nous sommes et ce que nous faisons. "Exister", c'est "se tenir hors de", c'est donc quitter ce vide, cet état de potentiel pour devenir actuel. Sauf que dans ma vision, ce vide n'est pas le tout, il est un des deux éléments, avec l'existence. Comment remettrais-tu ça dans l'ordre ? Le tout est-il cette "réalité ultime du cosmos distincte de la réalité apparente" ? On touche là à un sujet très spéculatif, le problème de l'origine de l'univers. Il va de soi que la réponse ne va pas être apportée là comme ça, en langage. Mais les pistes que tu fourni sont bonnes pour réfléchir. Sur une autre note (peut-être un peu négative), je remarque que le tao, comme le zen, se "couvrent". En énonçant par avance les paradoxes de leur discours (je cite ton post "Le zen alpha) : "Ce type de paradoxe est totalement caractéristique des Zen qui est une tentative d'essayer de débarasser l'esprit d'une forme de logique circulaire fermée." Ou bien dans ton précédent post sur le tao cette fois "Le Tao est donc par définition difficilement défini par des mots et ne souffre pas d'être disséqué en questions réponses". Je ne voudrais pas juger sans connaitre, mais dans un souci de partage d'information, ce genre de discours lève chez moi un drapeau jaune "attention, bullshit en vue" (alors que c'est potentiellement de la simple honnêteté intellectuelle). On pourrait trouver étrange de "créer un système", c'est à dire énoncer des règles, pour ensuite dire qu'en fin de compte on ne sait pas trop expliquer le comment et le pourquoi de ces règles. Et on blâme les mots d'être imprécis. J’espère que tu ne te froisseras pas trop de ces dernières remarques. Pour faire écho au sujet de Sirielle, ce n'est pas un manque de respect envers toi ou les différentes philosophies orientales, c'est une méfiance de ma part quant à l'information que je découvre. Il est plus que probable que cela résulte d'un manque de compréhension profonde de mon coté.
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Je disais que c'est arbitraire parce qu'il y a des gens qui le font et d'autres qui ne le font pas. Chacun choisit. Donc que ce soit fait ou pas est arbitraire. Par exemple dans la culture asiatique c'est ancré, en occident ça l'est moins. Faire la queue est arbitraire, on choisit de le faire ou pas, il n'y a aucune loi là dessus, c'est un arrangement tacite entre les gens en présence qui, sans aucune consigne, considèrent normal que "premier arrivé, premier servi". Les gens qui respectent cette règle se respectent entre eux, forment un groupe implicite autour du respect de cette règle. Le trublion qui ne la respecte pas se fera remettre en place par tous les autres. Je me cite pour questionnement. On peut respecter la compétence de quelqu'un sans respecter sa personnalité. Comment cela se fait ?
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Bien sur. Ils ne vous donnent aucun respect, ne leur en donnez donc pas. Et à l'inverse, quelqu'un qui "fait très bien" (par exemple un bon comédien ou un bon scientifique selon vous) vous lui donnez du respect "par défaut". Et puis, si l'individu se comporte mal en votre présence, vous lui retirez votre respect. Maintenant que j'y pense, respecter quelqu'un c'est aussi lui reconnaitre la capacité d'édicter des règles. Si quelqu'un que je respecte fait la sieste, je serais silencieux. Je le respecte, donc j'accepte que sa sieste devienne une règle à suivre pour moi, ce que je ne ferais pas pour quelqu'un d'autre que je ne respecte pas. Du coup, le respect, c'est un facilitateur social pour que des gens qui partagent les mêmes valeurs se regroupent. "Enlever ses chaussures en entrant dans la maison" est un geste banal, pas prévu dans la loi, on choisit de le faire ou pas. Les gens qui respectent cette règle se respectent entre eux, reconnaissent en l'autre la capacité à obéir à un code arbitraire et s'associeront plus volontiers.
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Il y a une contrepartie intéressante à cette phrase : "Fais à autrui ce que tu voudrais qu'on te fasse". Par exemple faire preuve de respect. Le mot respect est utilisé de plusieurs façons : respecter une personne oui, mais on parle aussi de respecter une limitation de vitesse, ou de respecter un cahier des charges, il y a une notion de conformité à une norme dans celle de respect. Pour le cas humain, je pense qu'on fait plein de raccourcis implicites : respecter quelqu'un, c'est en fait respecter les règles tacites de la vie commune, le code civil par exemple. La notion de respect repose donc sur un référentiel partagé. Et de là, on voit que le respect est une notion qui doit être partagée. Une personne qui laisse n'importe qui lui faire n'importe quoi sans broncher est respectueuse mais son système n'est pas fonctionnel car les gens ne font pas preuve de respect envers elle. Le respect, on en reçoit surtout quand on en donne en premier lieu.
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Vu, c'est bien expliqué et saisissant. Je ne vais pas prétendre avoir 100% intégré tout ce qu'il dit et le connaitre comme il le connait, lui. Mais il déroule un discours clair à propos d'objets et de propriétés, le modèle qu'il vulgarise est très compréhensible (on est en pleine vacuité). Là où ça pêche, c'est quand on essaie de faire le parallèle avec la vie telle qu'on la connait. Cette conférence répond à plusieurs questions que je me posais, mais ce modèle pose de nouvelles questions. Si ce qui existe, c'est seulement les particules élémentaires (et "exister" doit être compris différemment car elle n'ont pas de masse tout en étant physique) comment expliquer toutes nos déductions sur l'histoire de l'univers ? Si notre conscience est l'un des ingrédient nécessaire pour bâtir une réalité, pourquoi notre conscience trouve des choses qui existaient avant qu'elle apparaisse ? Et ma pensée, faut-il comprendre qu'en ce moment, je n'existe pas, les atomes n'existent pas, mais il y a des particules élémentaires en grand nombre qui interagissent d'une façon si fine et spécifique que ça génère mon être et ma pensée ? On serait ultimement tenté de simplement demander pourquoi font-elles ça ? Mais le modèle objet de Klein me conforte dans une vue que j'ai depuis que je considère les conséquences de l'humanité comme l'ajout d'une couche d'abstraction dans l'univers. Je me suis demandé si on pouvait appliquer ce concept à rebours et couvrir toutes les étapes (que je connais) de l'histoire de l'univers. En fait, c'est une succession de paliers d'émergence qui permettent de créer de nouvelles choses. Je crois qu'on peut raisonner à partir des particules élémentaires et généraliser ce principe. Mais la question reste : qui a conscientisé les premières étapes ? Est-ce que c'est seulement que les particules nous racontent cette histoire parce qu'on leur demande avec insistance ? Nous cherchons. Et par exemple, j’attends de lire le rapprochement avec le tao dont tu nous parles
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Merci beaucoup, je note la référence pour regarder ce soir, avec la conférence de Klein. J'ai aussi découvert grâce à ton message "la somme de Feynman", qui à première vue me semble être le Principe de Moindre Action (la somme de toutes les possibilités donne zéro) et aussi les "expériences en cavité" de Serge Haroche. Ben mon vieux, j'ai de la lecture ! Certainement, j'ai employé un exemple entre conscient et objet, mais il va sans dire qu'une relation objet-objet est à l'origine de ce cas particulier. Les relations objet-objet ont été à l’œuvre fonctionnellement avant qu'une conscience humaine ne voie le jour. Si une conscience est nécessaire pour que la réalité se forme, soit il y en avait une (autre que humaine) soit nous avons créé à rebours ce qui existe sous nos yeux ? Quatre fois oui. J'aime beaucoup ton approche bienveillante "ce n'est pas forcément ça mais pourquoi ne pas l'envisager". J'ai eu des interlocuteurs plus virulents. C'est effectivement une approche réaliste. Aller plus loin mènerait à l'idéalisme, et les contradictions avec ce qui est observé/mesuré. Tu en parles juste après d'ailleurs, des instrumentalistes. La relativité concerne l'espace et le temps, mais des choses comme la matière et l'énergie restent "neutres" et invariables, quel que soit l'observateur, non ? Enfin, sauf si on creuse un peu cette matière et ses quanta d'énergie puisque tu ajoutes que nos connaissances en ce domaine remettent en question le statut invariable de la matière. Celui-ci n'est valable qu'au dessus de la décohérence, je suppose. Quelque part, c'est intelligent. Des gens spécialisés dans la mesure physique font en sorte de bien cadrer les limites de leur travail, en n'essayant pas d'empiéter sur d'autres domaines. On peut interpréter leurs résultats en travaillant dans les autres domaines. Je ne l'avais pas entendue, je me serais rappelé d'une lune en roquefort. J'ai aussi fait le parallèle avec le débat Einstein-Bohr. Et la question d'Einstein sur la présence de la lune est à rapprocher de la fameuse question du bruit de l'arbre qui tombe sans témoins. Aurais-tu une réflexion sur cette question ? En ce qui me concerne, il ne me semblerait pas incohérent qu'il n'y ait pas de bruit. Est-ce qu'un jeu vidéo simule les parties de la map où ne se trouve pas le joueur ? Un certain Thomas Campbell imagine une expérience concrète. En se basant sur l’expérience des double fentes de Young, dans le cas où l'on observe quelle fente a été passée, on obtient un point sur l'écran, mais en n'observant pas les fentes, on obtient un pattern d'ondes sur l'écran. Sur 100 expériences, l'information de la fente observée est stockée sur une clé USB et l'information du pattern sur l'écran est stockée sur une autre clé USB. Les expériences se déroulent en automatique, sans témoin humain. Normalement à l'analyse, les infos d'écran doivent être cohérentes par rapport aux données des clés associées. Mais on va détruire avant de les consulter 50 clés portant les informations de fente choisies au hasard, ne prenant jamais connaissance de la fente utilisée pour ces expériences. L'analyse des clés de résultats doit produire un point pour les 50 clés dont on peut prendre connaissance de la fente passée et un pattern d'onde pour les 50 dont l'information de fente a été détruite. Je ne connais pas les résultats de cette expérience.
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La vignette "like" ne suffit pas à dire combien j'ai aimé lire ton post. Oui ! Il faut un observant doué de conscience et un objet observé pour avoir une observation, qui est le résultat produit par la liaison entre observant conscient et observé. Ne pourrait-il y avoir une exception à cette règle (que je trouve pertinente). Dans le cas où l'un des deux objets en relation est doué de conscience, il apporte lui-même la révélation sans avoir besoin d'un 3eme objet. Bien sur, il faut objecter que l'être conscient n'est pas apparu comme ça, du néant. Il s'est constitué petit à petit, potentiellement sous l'influence d'autre chose. Cette autre chose serait peut-être le 3eme objet. Tu proposes une explication de phénomènes quantiques observés à partir de raisonnements philosophiques, c'est génial ! Je suis bien incapable d'infirmer quoi que ce soit à ce sujet, mais je suis personnellement très en phase avec cette vue. Et surtout sa conclusion :
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Violence dans les écoles et attaques au couteau
ashaku a répondu à un(e) sujet de Ocean_noir dans Philosophie
Du coup, je me suis remis un épisode (S6E6), je cite un extrait (lié au sujet d'origine) : "La vie est programmée pour la compétition dans les premiers stades de l'évolution. Les amibes combattent les amibes pour de l'énergie. Mais quand une espèce peut construire une machine qui lui donne assez de sucre avec pour avoir le diabète, c'est autorisé de réfléchir au delà du conflit." -
Violence dans les écoles et attaques au couteau
ashaku a répondu à un(e) sujet de Ocean_noir dans Philosophie
Je pense que c'est un faux débat, il y a eu glissement. Mais seulement après qu'il y ait des avertissements des scientifiques, des sociologues, des professionnels de tout poil, des auteurs de SF, etc. Mais on a rien fait pour l'empêcher, ce glissement. On a acheté du pétrole, du sucre et on a mis Netflix. Non, évidemment. Tout le monde le regrette je crois. Ma proposition est le spirituel. Le surmoi potentiellement défaillant dont parlait Loufiat pourrait être musclé par une culture un peu plus portée sur le fait qu'on a pas à croire normal de prendre plus que les autres, en vertu de quelque règle supérieure. Mais le consumérisme souhaité et encouragé ne fait que ça : achètes, possèdes et tu verras, tu seras mieux que ton voisin. Double erreur. On a filé l'autorité à un groupe qui gouverne et ment, ils ont filé les clés au groupe qui produit et vend. Le reste du monde, il sert d'excuse une fois tous les 4 ou 5 ans, pour que rien ne change. Parce qu'au fond on n'est pas si "conscients" que ça. 3615 Ma vie : j'ai aimé la sitcom "Community" en 2010. Il y a un épisode où cette école trahit tous ses principes pour accueillir un élève très riche. Bafouer la liberté, la déontologie, la démocratie n'a posé aucun problème à personne. Jusqu'à ce que le nouvel élève demande à être seul à utiliser une catchphrase d'un des protagonistes. Et seulement là, on sent qu'il y a un malaise avec l'idée de tout faire pour cet élève riche. Parce que ce n'est plus un principe qui est trahi, c'est un être de chair, un ami connu, un humain auquel on peut s'identifier. Cette série est très bien écrite, pour dénoncer ces petits paradoxes de la société hypocrite. Son auteur co-écrira Rick et Morty après ça. -
Chaud. C'est bien fait et ça fait réfléchir, parce que c'est réaliste. Les technologies et mentalités sont mûres pour ça. J'avais vu une vidéo du genre, en 2010, qui mettait en garde sur la réalité augmentée devenue omniprésente. Les gens avec leurs lunettes ont un itinéraire en surbrillance vers leur objectif, connaissent le nom des gens qu'ils rencontrent, etc. En montant dans le bus, les lunettes indiquent qu'ils ont été débités sur leur compte en banque et qu'ils ont gagné des "points de transport". Au supermarché, chaque produit qu'on regarde fait apparaitre un personnage de publicité qui vante le produit, la liste des ingrédients s'affiche clairement, avec la DLC. Mais quand les lunettes tombent par accident, la personne réalise qu'elle est dans un hangar avec des piles de boites blanches sur lesquelles ne se trouvent qu'un code barre. En sortant dans la rue, quelqu'un lui donne un coup de couteau dans l'abdomen. Les lunettes réagissent, détectent la perte de sang, surveillent les constantes vitales, font un diagnostic, indiquent la route vers l'hopital et appellent une ambulance. Mais sous le choc, les lunettes sont tombées du nez de la personne. Cette personne se retrouve privée de son augmentation, ne sait pas naturellement quoi faire, ni où aller. Autour, personne ne la voit et personne ne s'arrête. Chacun est dans sa bulle colorée pleine de dessins kawaii et de sons rigolos. Ce genre de projet vidéo pour illustrer les dangers d'une technologie appliquée à échelle sociale, avant Black mirror. Dans les faits, la RA a plutôt fait flop mais il n'est pas interdit que le concept ressorte un jour.
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Je le formulerais différemment : "les humains ne se hissent pas individuellement à la hauteur des idéaux créés par l'humanité".
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Ma théorie a ce sujet est que "1=2". Quand il y a une chose, en fait il y en a deux, car tout est lié (et si on pousse, on voit qu'en fait il y en a une 3eme pour lier les deux ; si ça se trouve, ça monte à 4 ) C'est aussi ma définition du verbe "comprendre", qui je pense signifie "prendre avec". Quand on veut comprendre un truc, il faut prendre avec lui les autres trucs qui lui sont liés pour former un tout. Quand on peut recomposer l'image du tout contenant le truc qu'on veut comprendre et les autres trucs liés en un seul schéma, on a compris.