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Carnéade

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Tout ce qui a été posté par Carnéade

  1. Carnéade

    Ontologie éléate

    C'est un contresens. Il n'y a aucun décalage temporel dans le cogito, la pensée ne saurait précéder l'être. C'est d'ailleurs pour éviter ce genre d'erreurs que Descartes, dans les Méditations métaphysiques, en 1641, a corrigé sa formule en : Autrement dit, le cogito n'est vérité qui s'impose d'elle-même que dans l'instant, et seulement dans le temps où je le pense. Cela dit, si tu préfères abandonner Descartes et discuter d'ontologie, moi je veux bien mais discuter de quoi exactement? Quelle est la question? Pardon d'insister mais j'aime passionnément avoir compris de quoi il est question avant de me prononcer.
  2. Carnéade

    Ontologie éléate

    Mais je ne vois pas en quoi ce que tu dis s'oppose à Descartes. Tu n'es pas clair là-dessus. Qu'est-ce qui m'est donné a priori, sinon une idée, donc quelque chose que je pense? Bien sûr que l'être est avant que je sois, il fut d'ailleurs un temps où je n'étais pas. Mais mon existence ne m'est donnée à moi comme réelle que si je pense. Le cogito n'est pas un processus. Je ne commence pas par penser, pour ensuite être. Je sais que je suis au moment où je le pense, et ce n'est pas du tout pareil.
  3. Carnéade

    De l'existence de Dieu

    Attends, tu ne connais quand même pas toute la philosophie occidentale d'aujourd'hui! Ah oui, c'est pour ça que tu ajoutes "académique". Trop facile... Causons sérieusement. Il est évident que philosophie et métaphysique ne sont pas synonymes, tu as raison. Il est regrettable, mais sans doute inévitable, que ni l'un ni l'autre de ces deux mots ne puisse recevoir une définition neutre, qui puisse satisfaire tous ceux qui se livrent à l'une ou l'autre de ces activités. Conclure de cela à "personne n'y connaît rien, sauf moi" me semble un raisonnement aventureux. En revanche, cela pourrait fournir des sujets intéressants. A part ça je suis plutôt d'accord avec toi. Mais je ne suis pas sûr que tu aies bien compris ce que chekhina a voulu dire. Moi non plus d'ailleurs.
  4. Carnéade

    Ontologie éléate

    La question ontologique à l'état pur, c'est, a priori, celle-ci : Qu'est-ce qu'être? Mais comment répondre à une pareille question? Ou bien je sais ce que c'est qu'être, et donc cela n'a pas de sens de poser une question dont je connais la réponse. Ou bien je ne le sais pas, et en ce cas comment me demander ce que c'est que d'être?
  5. Carnéade

    La projection

    Autrui est une conscience qui m'est inaccessible, et réciproquement bien entendu. Par conséquent, si j'ai l'intention de me mettre à la place d'autrui, ce ne peut être qu'en me projetant. Donc, il n'est ni possible ni souhaitable que disparaisse toute projection. On en arrive donc à la question suivante : qu'est-ce qui permet de distinguer bons et mauvais usages de la projection?
  6. Je crois aussi que l'outil Internet est très prometteur, mais ta phrase est au conditionnel, ce "serait très adapté". Ce conditionnel est étrange d'ailleurs, car on attendrait, si on était optimiste, le présent assorti d'une pointe de frustration (quelque chose du genre : "bien que très adapté, il n'a pas encore tenu ses promesses"). Je crois que ce qui justifie ce conditionnel, c'est que ce dont on parle, un forum où l'on fait de la philosophie collectivement, n'existe pas, pour l'instant. Mais tu me dis que si, ça existe, il y aurait (conditionnel) des forums spécialisés. Peux-tu m'en dire plus? Et surtout, qu'est-ce qui en fait des forums de philosophie? Le mieux que j'ai pu voir, ce sont des forums où dans des proportions très réduites (à la louche, 10% des messages se réclamant de la philosophie) il arrivait que se construise l'ébauche d'un dialogue philosophique. Cela laisse cependant sur sa faim.
  7. Peut-être que le plus intéressant à propos de Mazarine Pingeot relève de la sociologie. Qu'est-ce que cela signifie pour une société que de présenter cela comme méritant l'attention des personnes cultivées? Quel est le but? Attention, je ne dis pas que c'est mauvais, puisque je n'ai pas entendu l'émission. Mais je me demande à quoi ça sert.
  8. Je ne suis pas apte à en juger, mais ce que j'ai vu en cliquant sur le lien me paraît sans doute estimable, mais sans rapport direct avec la philosophie. Ce n'est pas d'ailleurs selon moi une question de trivialité, mais de traitement. Dans les bonnes librairies, celles où il y a justement une section "philosophie" de qualité , il doit y avoir aussi une section "environnement" où apparemment cet ouvrage trouvera sa place.
  9. Je ne sais pas exactement ce que tu souhaiterais, mais il me semble que les philosophes d'aujourd'hui sont parfois cités, même quand leur excellence est douteuse. Est-ce que déterrer un contemporain universitaire sérieux, cela rendrait les sujets plus digestes? Je n'en suis pas sûr. Tout d'abord, il faudrait expliquer qui c'est, sinon à quoi bon s'y référer? Ensuite, la plupart du temps, on va tomber sur quelqu'un d'extrêmement difficile, et si personne n'y comprend rien je ne vois pas l'intérêt non plus. Non, moi, ce qui me déçoit, c'est qu'il n'y a pratiquement pas de philosophie dans nos échanges. On en cause, on n'en fait pas. Les sujets qui s'en réclament relèvent la plupart du temps du bien-être personnel (je n'ai rien contre, mais cela n'a pas grand chose à voir), ou sont l'occasion d'affrontements d'opinions peu soucieux et peu désireux de se remettre en question, c'est-à-dire exactement ce que la philosophie a prétendu dépasser dès ses débuts (Socrate, Platon, puis les autres). Internet n 'est probablement pas le medium adapté, c'est mon expérience en tous cas.
  10. Il y a peut-être une autre raison de préférer parler des classiques plutôt que des contemporains. C'est que les classiques, on a déjà eu l'occasion de vérifier (quand on connaît ceux dont on parle, évidemment) qu'on les avait à peu près compris. Avantage subséquent : quand on parle d'un classique, c'est comme si on évoquait tout un univers mental qui est commun au moins à tous ceux qui ont pu étudier la philosophie. Avec des personnes de bonne volonté, en discuter est agréable et enrichissant. De plus, parler d'un classique c'est aussi parler des commentaires et des contresens qu'il a pu susciter, c'est se livrer à l'interprétation, avec le texte pour en maintenir une certaine objectivité. Et enfin, cerise sur le gâteau, réfléchir à propos d'un classique c'est aussi réfléchir à l'histoire de la pensée humaine et à son évolution, ses points culminants, ses oublis, etc.
  11. Ce rhinocéros ressemble plus à une licorne que l'image de Dieu ne ressemble à Dieu.
  12. Je peux dire ce qu'est une licorne, bien que les licornes n'existent pas, je te l'accorde totalement et sans réserve. Voici un point acquis. Mais Dieu, qu'est-ce que c'est?
  13. Je propose de continuer dans cette voie. La question devient : "si Dieu n'existe pas, qu'est-ce que c'est?"
  14. La représentation de Dieu a été souvent interdite, au nom du fait que les spectateurs pourraient ne pas être suffisamment conscients que c'est une représentation de l'inreprésentable! C'est une question récurrente : qu'est-ce qui trahit le plus Dieu? Montrer une image ou inviter au silence? Pour rappel : les deux premiers commandements interdisent l'idolâtrie, c'est-à-dire l'adoration d'images de Dieu.
  15. Eh bien moi aussi je pense comme vous, on ne s'en sortira pas, pas par l'athéisme en tous cas. On ne pourrait s'en sortir que par l'apprentissage du dialogue serein et ouvert, dans un esprit de tolérance. C'est possible à quelques-uns, mais de là à ce que toute l'humanité s'y mette!
  16. Ne pas croire au père Noël n'est pas une croyance, je suis d'accord. Cela vient de ce que le père Noël, bien qu'inexistant, est descriptible. Et remarquons qu'on peut dire de lui qu'il habite au Nord de la Finlande, ce qui est étrange pour quelqu'un qui n'existe pas. L'athéisme, lui, nie Dieu, et normalement il doit être un petit peu au courant de la différence entre Dieu et le père Noël. Dieu étant indescriptible, cela n'a pas de sens de prétendre vérifier s'il existe. Ce qui a en revanche peut-être du sens, c'est de discuter tel ou tel énoncé prononcé à son sujet, comme par exemple qu'il est le créateur du Ciel et de la Terre.
  17. Parfaitement d'accord avec toi contre tous les donneurs de leçons à deux balles qui prétendent t'enseigner la vérité, mais ce n'est pas réservé à une question ni à une opinion. Sur tous les sujets, même sur les rôtis de bœuf (exemple aimablement foruni par metal guru) il y a des intolérants, et ce ne sont pas forcément les mieux renseignés sur la question. Et par rapport à une même question, ici l'existence de Dieu, il y aura autant d'intolérants dans les deux camps. On pourrait, ce me semble, passer outre.
  18. Il me semble que ceux qui disent que l'athéisme est une croyance (et je ne vois pas où est le mal à dire cela, puisque c'est vrai ) ne prétendent pas pour autant que l'athéisme soit une religion. Il est clair que l'athéisme n'est pas une religion. C'est donc une croyance non religieuse, qui parfois peut donner lieu, lorsque elle est réfléchie et articulée, à une doctrine, il n'y a pas de mal à cela non plus.
  19. Si l'on prend le mot "démontrer" dans son sens usuel, qui implique un raisonnement logique auquel ne peut que se rendre l'interlocuteur objectif, ma réponse est non, pour deux raisons. 1) il en est totalement incapable 2) il existe bien des manières différentes d'être athée, comme le montre d'ailleurs la discussion, et l'on ne voit pas pourquoi ceux parmi eux qui ne prétendent pas démontrer l'inexistence de Dieu seraient néanmoins tenus de le faire.
  20. La jouissance présuppose le désir, mais elle n'est pas le désir. Ainsi la foi, parce qu'elle a un contenu, vient combler le désir de sens, et pas seulement le titiller. C'est pourquoi parfois la foi est elle-même désirée.
  21. Il me semble qu'aucune croyance religieuse n'est absolument fausse, puisqu'elle porte sur la Totalité, et demeure pour cette raison à jamais invérifiable. Si la fausseté d'une croyance religieuse était démontrée (bien que je ne vois pas comment), cette croyance disparaîtrait du contenu de la foi, mais la foi demeurerait. J'ai un exemple en tête : la datation de l'univers. Si on lit la Bible de façon littérale, le monde a, si je ne m'abuse, environ six mille ans. Il a été suffisamment démontré (je crois) qu'en réalité il est beaucoup plus ancien. Eh bien, désormais, les croyants ne croient plus que l'univers n'a que six mille ans, mais continuent à croire en Dieu créateur du ciel et de la terre. Maintenant, supposons l'impossible : la démonstration complète de la fausseté absolue des croyances religieuses. Bon gré mal gré je ne vois pas comment continuer à croire après ça! Donc, la réponse à ta question est forcément oui. Il n'y a pas symétrie : un athée à qui on démontre que son athéisme est parfaitement incohérent, voire stupide, peut toujours se réfugier dans un discours purement négatif, qui n'affirme ni ne nie, mais qui refuse d'entendre ou de comprendre quoi que ce soit sur le sujet, car il n'y a pas contradiction entre être athée et avoir l'esprit borné. Alors qu'un croyant a parmi ses devoirs celui de s'ouvrir à la vérité. Qu'il y en ait peu qui s'en soucient ou qu'il y en ait beaucoup, ce devoir reste essentiel à toute vie selon la foi.
  22. Nietzsche est contre tout. Cela au moins, c'est une qualité qu'on ne pourra pas lui enlever.
  23. Carnéade

    Envie ou besoin ?

    Le problème est que la réponse la plus vraie possible commencera fatalement par "ça dépend"! Si on veut être plus précis, on peut noter qu'au sens strict du terme, un besoin ne permet pas que l'on se pose la question, il est impératif, donc ce n'est pas qu'il vaut mieux, c'est qu'on ne peut pas faire autrement. Mais une fois qu'on a énoncé cette banalité, on en revient à "ça dépend". J'aime bien, chez les stoïciens, le refus d'être soumis.
  24. Il y a aussi très peu de gens en France qui parlent couramment le japonais. Cela ne prouve pas que la culture japonaise soit stupide!
  25. Oui, mais il y aussi davantage d'imbéciles que de gens intelligents! Ceci ne visant cependant pas les croyants, car il me semble avéré que les susdits imbéciles se répartissent admirablement à égalité dans toutes les catégories de la population.
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