Aller au contenu

Carnéade

Membre
  • Compteur de contenus

    385
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par Carnéade

  1. Les dieux ont un sexe, dans les mythologies païennes, mais pas Dieu.
  2. Où est la maman? C'est quand même une vraie question, cela. Où est-elle, que vit-elle, avec qui, comment, et qu'adviendra-t-il d'elle? Est-il interdit de s'en soucier? Et si oui, pourquoi? est-ce parce qu'elle n'est probablement ni française, ni aisée, que monsieur Clément Beaune trouve "dégueulasse", je cite, que l'on se préoccupe d'elle, alors que sa mission est de cesser d'exister?
  3. A vrai dire cela importe peu. Aucune soumission à l'esclavage du vice n'est totalement volontaire, mais aucune n'a lieu non plus sans une participation de la volonté. La réponse est donc oui et non. Concrètement, nul ne voudrait vraiment sombrer en parfaite connaissance de cause, et nous savons bien qu'il existe des pentes glissantes et dangereuses. Mais résister est toujours possible, même vainement. On a donc deux catégories de vicieux : ceux qui, attirés par le vice, ne résistent pas et s'en réjouissent (provisoirement), et ceux qui voudraient résister mais sont trop faibles pour y parvenir. La pente naturelle est de commencer par la première catégorie et de finir par la deuxième.
  4. Je ne comprends pas ce que tu veux dire. Je ne comprends pas de quelles "choses" tu parles, ni ce que vient faire ici le mot "constituer". Si tu veux essayer de préciser ce qu'est un vice, nous pouvons nous aider d'Aristote, qui insiste sur le fait que le vice est une "exis", mot intraduisible, qu'on peut néanmoins rendre par l'expression de "disposition habituelle acquise". Il s'ensuit que c'est en forgeant qu'on devient forgeron ou plutôt que c'est en agissant de façon vicieuse que l'on devient vicieux, et que le vicieux le reste même quand il n'agit pas, dans la mesure où il est, par l'habitude, prédisposé à commettre un acte vicieux, de même qu'un allergique, par exemple, reste allergique même pendant les moments où il n'est pas atteint par son mal. Je ne peux donc pas faire mieux pour te répondre qu'en me contentant de ceci : le vice est une prédisposition au mal acquise par l'habitude.
  5. Moi non plus je ne le sais pas. Je suppose qu'il faut bien à un moment donné une décision, celle d'être quelqu'un de bien. Mais je ne pense pas que cela suffise.
  6. Je pense que si, tu le sais! Je ne prétends à aucune originalité en ce domaine, et donc quand je parle d'une bonne personne, de quelqu'un de bien si tu préfères, c'est pour dire la même chose que tous ceux qui connaissent et emploient ces mots. Mais peut-être veux-tu dire qu'on peut se tromper, et qu'une personne qu'on croit bonne peut ne pas l'être. Ce n'est hélas que trop vrai! C'est ce que l'on appelle l'hypocrisie. L' hypocrisie n'est pas une vertu, et les hypocrites ne sont pas des gens bien que l'on gagne à fréquenter. Donc, quand on reconnaît un hypocrite, on juge qu'il est vicieux, le contraire de vertueux, et que ce n'est pas une bonne personne.
  7. Je l'ai définie ainsi plus haut, et pour l'instant je ne vois pas de raison de modifier cette définition. Quant à la vertu, elle est ce qui fait de quelqu'un une bonne personne que l'on gagne à fréquenter.
  8. En effet, on peut être une parfaite crapule et être très intelligent. C'est pourquoi j'ai mis en avant la notion de vertu, qui est le genre dont la sagesse est une espèce. Toute vertu est susceptible de dégénérer en vice. Donc, il arrive que des gens intelligents soient aux antipodes de la sagesse, parce qu'ils font de leur intelligence un usage pervers, qui empêche toute amitié. C'est cela que le sage a choisi d'éviter. C'est d'ailleurs ce qui fait, à mon sens, l'intérêt profond du sujet. Le sage est-il heureux, ou bien a-t-il sacrifié son bonheur à de prétendues raisons éthiques? Mon opinion est que le sage n'est pas forcément heureux, mais que son contraire, appelons-le l'insensé (en bon français, un sale c...) ne peut jamais l'être que très temporairement. Je n'imagine pas Goebbels (dont chacun reconnaît à la fois la perversité et l'intelligence) heureux.
  9. Tentons alors une définition. La sagesse est la vertu de celui qui se sert au mieux de son intelligence en se laissant guider par elle. Quant à la vertu, elle est ce qui fait de quelqu'un une bonne personne que l'on gagne à fréquenter. En termes courants, le contraire de la sagesse est la connerie, tout simplement. Est-ce que cela te convient?
  10. Carnéade

    La projection

    Soit l'alternative suivante : X est à mon égard très bienveillant, parce qu'il projette je ne sais quoi à mon sujet, et ainsi croit savoir à ma place ce que je pense et ce que je veux dire, qu'il juge favorablement. Y est à mon égard indifférent, car il estime ne pas me connaître assez pour juger. Je préfère Y. Donc je ne fais pas de la bienveillance un critère valable pout juger de la bienfaisance d'une projection.
  11. Carnéade

    Ontologie éléate

    Il m'arrive parfois, en effet de lire le poème de Parménide comme la version laïque, ou je dirai plutôt philosophique, de ceci :
  12. Mon podium 1)Les Aristochats 2) Le livre de la Jungle 3) Merlin l'Enchanteur
  13. Carnéade

    Ontologie éléate

    C'est bien le problème. Comment peut-on parler de ce qui n'est pas? Comme tu le dis, un cercle carré n'est pas la même chose qu'un cercle rectangle, et pourtant ils ne sont ni l'un ni l'autre. Encore peut-on ajouter qu'ils ne sont pas la même chose qu'un orc, pour reprendre ton exemple, ni qu'un nombre impair divisible par deux, ni qu'un fanatique tolérant. Il y a donc un discours possible sur ce qui n'est pas, qui implique une sorte d'état insaisissable entre l'être et le non-être. Comment s'en sortir? Une piste possible : trouver les bonnes catégories. Une racine carrée d'un nombre négatif, par exemple, ne peut pas exister, sauf si l'on explore un univers mental où elle existe. Ce n'est pas la même façon de ne pas être, ou d'être, que celle du nombre impair divisible par deux. Peut-on s'entendre là dessus : il y a plusieurs manières de ne pas être? Encore un pas, et peut-être conviendrons-nous qu'il y a plusieurs manières de participer à l'être, dont celle que l'on appelle abusivement, en négligeant le précepte parménidien, le non-être.
  14. Carnéade

    Ontologie éléate

    Non pas une chose (qui consiste à ne pas être) mais un non-être. Le non-être n'est pas un être dont la propriété serait de ne pas être, mais un non-être, qui, je te rejoins, ne laisse pas d'être de quelque façon, par delà l'être. C'est la thèse du Sophiste, de Platon. Ainsi le discours faux, celui qui dit ce qui n'est pas, n'est pas un non-être, et il existe bien, en effet, des sophistes. Donc le discours faux est, et porte sur ce qui est, mais ce qu'il dit n'est pas, ou mieux, n'est qu'en tant qu'être faux. Par exemple, un cercle carré n'est qu'en tant qu'impossibilité d'être, qu'il sert à désigner.
  15. Carnéade

    Ontologie éléate

    Excuse-moi mais je n'ai pas compris ta dernière phrase. Ne manquerait-il pas un mot? Mais sur ce qui précède je répondrai que le non-être ne peut pas s'évaporer puisqu'il n'est pas.
  16. Mais on peut agir politiquement sans aspirer au pouvoir.
  17. Carnéade

    Ontologie éléate

    Chacun se fait son petit Parménide, comme chacun se fait son petit Descartes, à ceci près qu'en ce qui concerne Descartes on peut s'appuyer sur des textes non équivoques, et ainsi parvenir à s'accorder sur une interprétation. Aucun reproche de ma part bien entendu, mais je doute qu'on n'y arrive avec Parménide. J'aime bien la façon dont tu poses la question. Le non-être est-il le mythe? Voici ma réponse, qui laisse transparaître à quoi ressemble mon Parménide à moi, tel que je ne l'ai pas inventé. Le non-être n'est pas. Donc le mythe n'est pas le non-être, sinon celui-ci serait (il serait mythe). Il est insensé (selon la voie parménidienne) de donner au non-être la forme du mythe, comme s'il était.
  18. Carnéade

    Ontologie éléate

    C'est exactement ce qu'il dit : je suis une pensée, une chose qui pense, c'est pareil. A aucun moment Descartes ne pense être à l'origine de ses pensées. C'est bien parce que l'origine de nos pensées nous échappe que l'hypothèse du malin génie, ce puissant trompeur à l'origine de nos pensées, est rationnellement constructible. Mais si je pense être la victime du malin génie, alors je suis.
  19. Carnéade

    Ontologie éléate

    Il y a une énorme différence entre le cogito et toute preuve de l'existence de Dieu, quels que soient les liens qu'on peut trouver entre les deux, et sans oublier que si le cogito est la première vérité, l'existence de Dieu suivra. Cette énorme différence, la voici : la preuve de l'existence de Dieu prouve qu'existe un être éternel, donc qu'il existe éternellement. Le pauvre petit moi, en revanche, n'est pas assuré de son existence hors de l'instant où il la conçoit. Et d'ailleurs il mourra.
  20. Carnéade

    Ontologie éléate

    La différence est la suivante. 1) "il est nécessaire que quelque chose existe" est strictement équivalent à "il est impossible qu'il n'y ait rien". Il y a au moins moi qui essaie, peut-être, de m'imaginer qu'il n'y a rien, et qui suis quelque chose. 2) "quelque chose existe de façon nécessaire" est strictement équivalent à "il existe un quelque chose qui n'est pas contingent". Ce quelque chose est, d'ailleurs, ce que l'on a coutume d'appeler Dieu. De 1 on ne peut conclure directement 2 (il est possible que 1 soit vrai, mais pas 2), alors que de 2 on peut conclure 1 (si 2 est vrai, 1 est alors forcément vrai aussi).
  21. Carnéade

    Ontologie éléate

    J'avoue que je ne comprends pas tout. On peut faire une différence entre être et exister puisqu'il y a deux mots. Cette différence est intéressante si l'on se demande qu'est-ce qu'être?, ou même plus simplement qu'est-ce qu'exister? mais ce n'est pas la question qui conduit au cogito. La question à laquelle répond le cogito est, rappelons-le, y a-t-il quelque chose qui puisse échapper au doute et par là être considéré comme absolument certain? Une petite remarque supplémentaire, sur un point que je n'ai probablement pas compris non plus. Quand tu dis : j'ai envie d'insister sur le fait qu'il ne faut pas confondre deux choses : 1) il est nécessaire que quelque chose existe, 2) quelque chose existe de façon nécessaire. Et voici qui nous ramène à Dieu!
  22. Carnéade

    Ontologie éléate

    Je pense que je mange, donc je suis. Je pense que j'ai faim ça marche aussi.
  23. Carnéade

    Ontologie éléate

    Bien sûr que non, puisque j'ai conscience de respirer! Je pense que je respire, donc je suis. Je respire mais je suis inconscient, je ne peux rien en conclure, jusqu'au moment où je reprendrai conscience. Faut-il rappeler que le "je pense" de Descartes ne signifie pas "je raisonne"? Qu'est-ce qu'une chose qui pense, demande Descartes juste après le cogito, pour éviter les contresens. Sa réponse est bien connue : Le bout de gras sur le "qui sent" pour prouver ce que j'affirme, à savoir qu'une chose qui pense c'est tout aussi bien une chose qui éprouve des sensations, ou qui se sent respirer pourquoi pas? qu'une chose qui raisonne.
  24. Carnéade

    Ontologie éléate

    Ceci, je ne le comprend pas, et à vrai dire je suspecte qu'il n'y ait rien à comprendre. J'ai conscience de respirer, donc je suis. Je ne vois là aucune récusation.
  25. Carnéade

    De l'existence de Dieu

    Il y a des névroses d'origine religieuse, nul ne pourrait le contester. Mais il ne s'ensuit pas qu'il existât des religions d'origine névrotique.
×