Dessinateur

Tout le monde est pour la paix, c'est vite dit. Ils sont d'abord pour la victoire de leur camp, et ensuite pour la paix. Plus la perspective d'une victoire militaire s'éloigne, plus ils sont pacifistes. Plus il y a des pacifistes, plus l'ennemi a d'exigences dans les négociations diplomatiques.

Quand on donne l'ordre à un soldat de tirer, c'est celui qui donne l'ordre qui est responsable du tir et de ses conséquences. Si le gradé a des instructions pour agir ainsi, c'est celui qui donne des instructions qui est responsable. C'est toujours celui qui décide, pas celui qui exécute. Un militaire qui agit sans en avoir reçu l'ordre est fautif.

C'est ça que vous appelez "explications étayées" ? Vous en avez encore beaucoup, des comme ça ?

Relisez vous. Avez vous vraiment l'impression de contribuer à enrichir cette discussion ?

Vous reprenez à votre compte le narratif de la maison blanche. Mais la réalité est plus complexe et moins flatteuse pour Donald Trump. Ce n'est pas d'un marchandage entre marchands de tapis qu'il s'agit, mais de l'économie mondiale et de la finance. Dans un premier temps, les annonces de Trump ont fait chuter les valeurs en bourse. Tout le monde s'attendait à voir les investisseurs protéger leurs avoirs dans les valeurs refuges. C'est à dire les obligations. Mais mercredi, c'est le contraire qui s'est produit. La vente massive des bons du trésor américains a fait monter les taux d'intérêts de la dette américaine à un niveau que les USA ne peuvent pas supporter. Il fallait arrêter l'hémorragie. C'est ce qui explique la première reculade de Trump. Ensuite, l'attitude de la Chine conduisait à accepter le blocus. ça ne pouvait pas durer: deuxième reculade de l'administration Trump. Mais rien n'est résolu. Le véritable point vulnérable des USA, c'est leur dette. On ne peut pas faire la guerre économique au monde entier quand on lui doit 29 000 milliards de dollars.

Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette. Le premier qui rira aura une tapette. Rira bien qui rira le dernier.

Le fanfaron de la maison blanche a mis de l'eau dans son vin. Après avoir reculé de 90 jours, il doit maintenant renoncer à taxer les smartphones, les ordinateur, le pétrole, gaz, cuivre, or, argent, platine, palladium, bois de construction, produits pharmaceutiques et minéraux introuvables sur le sol américain.

Il n'y a pas de marché "obligatoire". Le marché des obligations est dit "obligataire" C'est un marché de 150 000 milliards US, plus que le marché des actions dans le monde. A elle seule, la dette américaine est de 29 000 milliards. La Chine a bien compris que la surenchère des droits de douane ne mène à rien. Mais elle s'est débarrassée des 700 milliards de bons du trésor US qu'elle détenait. La vente massive a fait monter le taux d'intérêt et contraint Trump à une reculade. Cet épisode a montré que la dette des USA les rend vulnérables. C'est peut être leur talon d'Achille. Si les investisseurs perdaient confiance dans cette valeur refuge, les américains seraient en fâcheuse posture, y compris pour négocier sur les droits de douane avec des pays qui financent leur déficit. A suivre …

Oui, mais plus mal pour certains que pour d'autres. Dans une guerre économique mondiale, tout le monde est perdant. Mais certains ont beaucoup à perdre et d'autres, moins vulnérables, peuvent en profiter. La reconstruction d'un monde prospère est déjà dans toutes les têtes. L'ordre mondial ne sera plus le même.

Pour l'instant, le plan de paix rapide n'avance pas. L'idée même d'un trêve n'est plus d'actualité. Trump n'est pas le médiateur qu'il prétend être. C'est le principal cobelligérant. La situation militaire n'incite pas la Russie à modérer ses exigences, et L'Ukraine ne cèdera pas aux injonctions de la maison blanche. C'est une guerre jusqu'au bout.

L'or et les obligations sont ce qu'on appelle des valeurs refuges. Quand les actions en bourse perdent de leur valeur, les investisseurs mettent leurs avoirs à l'abri. plus il y a d'acheteurs, plus le taux d'intérêt baisse. Ainsi, plus on achète des bons du trésor américain, et moins ça coute aux USA de financer leur dette. C'est sans doute ce que prévoyaient les conseillers de Trump. Mais mercredi, ça ne s'est pas passé comme ils s'y attendaient. Le taux d'intérêt est monté à 4,5 %. Et pour enfoncer le clou, la Chine vend ses bonds du trésor. C'est une situation intenable, d'où la reculade de Trump. Rien n'est encore définitif, car beaucoup de pays continuent de supporter la dette américaine. Mais la confiance dans cette valeur refuge est écornée. Maintenant, tout le monde sait que c'est le talon d'Achille des USA. Le fanfaron de la maison blanche a une marge de manœuvre étroite.

On s'efforce de nous présenter la reculade de Trump comme une habile manœuvre préméditée. Le maitre de la maison blanche serait un habile négociateur qui met tout le monde à sa botte. La réalité est moins flatteuse. Les taux d'emprunts américains ont connu une flambée mercredi, signe de la fuite des investisseurs étrangers qui détiennent 30% de la dette américaine, et notamment les Asiatiques, avec le Japon en première position, suivi juste derrière par la Chine. Il fallait arrêter l'hémorragie. Reste à savoir si les dernières facéties de Donald Trump suffiront à renverser la tendance. Les 1000 milliard de bons de trésor que les chinois mettent en vente ne sont pas lourds par rapport aux 29 000 milliards de la dette américaine. Trump cherche à isoler les chinois du monde entier pour éviter une contamination. Mais le mal est fait. Le marché des obligations est secoué par une perte de confiance.

Dans le langage diplomatique des européens, "lèche cul" se dit "riposte graduelle". ça veut dire à peu près la même chose, ça fait plus distingué, mais c'est moins imagé. Dans notre riche vocabulaire châtier, il y a aussi "courtisant, supplétif, sujet, subordonné, vassal, serviteur, valet". Donald ne fait pas dans la nuance.

C'est ce qu'a commencé à faire la Chine. On va voir qui sont les alliés qui "lèchent le cul" et les adversaires de Trump qui peuvent le contrer en refusant de supporter sa dette abyssale.

Importé des USA, le soja, très utilisé dans l'alimentation animale, se verra appliquer des droits de douane de 25% à partir du 1er décembre 2025. Ils vont être contents, nos éleveurs !

Le premier constructeur mondial de voitures électriques est BYD. Il a vendu 3,5 millions de voitures sur le marché intérieur chinois en 2024. Depuis 2021, BYD a exporté des véhicules électriques de tourisme (Brésil, Mexique, Thaïlande, Australie). en 2020, BYD a commencé à exporter vers l'Europe en commençant par la Norvège. Les véhicules BYD génèrent une rentabilité nettement supérieure en Europe qu'en Chine, grâce à leurs prix plus élevés sur le marché européen. Malgré les droits de douane imposés par l'UE, BYD est capable de continuer à générer des bénéfices en Europe. Pour ne pas subir le protectionnisme, BYD construit sa première usine européenne de voitures particulières à Szeged (Hongrie), et projette d'y faire une usine de batteries.

Au siècle dernier, les marxistes ont cru que c'était la révolution qui allait mettre fin au capitalisme. Ils se sont lourdement trompés. Ce que Karl Max ne pouvait pas imaginer au 19ème siècle, c'est que le système pouvait se saborder lui même. C'est peut être à ça que l'on assiste aujourd'hui. Le système capitaliste a déjà connu des crises graves. Il s'en est toujours sorti faute de solution alternative. mais cette fois ci, la crise arrive au moment ou de nouvelles pratiques commerciales se mettent en place entre les pays développés et les pays émergents. Pour la première fois depuis l'échec de la révolution soviétique, une alternative au capitalisme boursier se développe. L'idée fait son chemin. La dictature du parti communiste chinois est en embuscade. Les USA ne sont plus les maitres du monde. La guerre commerciale de Trump, c'est le chant du cygne. Un nouvel ordre mondial se met en place.

Quand il voit les occidentaux se saborder eux même, Poutine doit se dire qu'il n'a pas besoin de bombarder nos usines pour les détruire.

Il y a une semaine, Macron nous expliquait que l'ennemi c'était la Russie. Avec nos alliés volontaires, on allait faire une armée de "réassurance" pour faire peur à Poutine au cas ou il serait tenté de nous attaquer. On allait déployer nos soldats en Ukraine quand la guerre sera finie. Donald n'arrive pas à faire appliquer son plan de paix rapide en Ukraine. Quand à Emanuel, il est parti en Egypte pour dire comment il faut faire à Gaza. Avant de dire que le président des USA est un clown, on ferait bien de regarder le notre.

La chute spectaculaire des cours en bourse peut paraitre exorbitante quand on voit les sommes qui partent en fumée. Les pertes d'une seule journée sont équivalentes au produit intérieur brut annuel de l'Allemagne. Cela montre bien que la finance ne reflète pas l'économie réelle. Il y a beaucoup plus d'argent fictif qu'il n'y a de richesse réelle dans le monde. La dégringolade des valeurs boursières n'est donc pas une catastrophe en soit. Mais le système capitaliste repose sur le profit. Il a besoin de la finance et de la main d'œuvre pour produire. On peut s'enrichir sans rien produire. C'est la spéculation. Mais on ne peut pas produire sans s'enrichir. C'est le principe fondamental du système. C'est pourquoi les turpitudes de la finance ont des conséquences déplorables sur la production de richesses. On ne produit pas pour répondre aux besoins des populations, mais pour engranger des bénéfices. Le libéralisme repose sur le fait qu'on ne peut faire des bénéfices que si les clients achètent. C'est la loi du marché.

Trump semble contrarié dans son plan de paix rapide en Ukraine. Le projet n'avance pas. Le président américain a détourné l'attention des médias avec ses droits de douane. Mais il ne sait pas trop comment imposer sa conception de la paix à tout le monde. Poutine et Zelensky ne se laissent pas faire. Poutine, parce que son armée continue de progresser, et Zelensky parce qu'il n'a plus grand chose à perdre. La guerre va donc continuer. Comment va réagir Trump ? Il a déjà déclaré la guerre économique au monde entier. Il aura d'autres chats à fouetter.

La chute des cours en bourses et le ralentissement des échanges commerciaux aura inévitablement des effets néfastes sur les investissements et la croissance. C'est inquiétant pour le marché de l'emploi, et pour nos recettes fiscales. Mais il est encore trop tôt pour y voir clair. Les nouvelles mesures douanières ne sont pas encore mises en application et pourraient être revues par Trump à tout moment. Les excès de la bourse ne préfigurent pas forcément un crack. La baisse des prix sur les produits pétroliers aura un effet anti-inflationniste. Certains secteurs seront plus touchés que d'autres. Le commerce avec les USA va souffrir, mais ça pourrait profiter aux chinois, au grand dam de Trump. Les français achèteront des BYD au lieu des Tesla.

Après les annonces de Donald Trump sur les droits de douane, les cours du pétrole sont au plus bas depuis 2021. Le prix des carburants va baisser dans les prochains jours. C'est une bonne nouvelle pour les automobilistes. les coûts des transports vont baisser et ça va se répercuter sur tous les prix à la consommation.

l'indice de référence de la Bourse de Shanghai est le seul à ne pas avoir plongé à la clôture.

Les économistes de plateau télé sont unanimes: Les américains vont souffrir et l'économie mondiale va trinquer. Ces spécialistes se trompent souvent, mais là, on ne voit pas comment ça pourrait se passer autrement. Tout le monde va y laisser des plumes. Certains plus que d'autres. Comme disait Chirac: "c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses". Il y a des pays plus résilients que d'autres. Trump n'y peut rien. C'est ce qui marquera l'histoire. Les turpitudes de la maison blanche ne sont qu'un accélérateur de l'évolution qui a marqué les 25 premières années du 21ème siècle. Plus rien ne peut endiguer le déclin de l'hégémonie américaine dans le monde et l'émergence d'un nouvel impérialisme dominé par la Chine. En 2025, le mouvement s'accélère. L'Union Européenne a un siècle de retard dans sa façon de voir.