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Fraction

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Tout ce qui a été posté par Fraction

  1. Je parle en droit, vous répondez en fait. Mais bref ... L'égalité des droits, c'est quoi ? Est-ce l'égalité factuelle ? Non, les hauts revenus ont un taux d'imposition supérieur aux bas revenus. Il n'y a pas d'égalité factuelle. L'égalité des droits, c'est qu'à situation égale, on ait les mêmes droits et les mêmes devoirs. Mais rien n'exige que le politique s'affaire à aligner, à uniformiser ces situations, ces conditions. Sachez qu'en physique, en science, l'uniformité n'est pas un ordre, mais un désordre. La Révolution française est une rupture, formalisée par les Droits de l'Homme. Mais pourquoi ? Ce n'est pas l'égalité des droits qui fonde la spécificité des révolutionnaires, car mêmes les esclaves ont tous les mêmes droits. Ce qui fonde l'essence de la Révolution française c'est le droit à la propriété. C'est le droit pour le paysan de s'approprier la terre qu'il cultive, et non pas le droit de mourir de faim aussi vite que son voisin.
  2. Je crois sincèrement, mais peut-être naïvement, que le 21ème siècle ne ressemblera pas au 20ème. Nous avons excommunié nos sorcières et effrayé nos loups. Eh oui, l'exclusivité, l'exclusion, est une vertu immunitaire. L'argument de puissance est un argument infantile qui a été relégué au sport, et en particulier au football. La question sous-jacente c'est : est-ce qu'une Marine Lepen peut mettre le feu au pays ? Ma réponse est "non" : les démocraties modernes sont faites de contre-pouvoirs tels que le caprice de leur roi peut être réprimé à la hauteur de son infantilisme. Une démocratie mature, c'est une démocratie qui peut mettre son Président entre parenthèse, sans disfonctionnement majeur. Les hauts fonctionnaires veillent sur la Nation, et le Président y est perçu comme un enfant-roi à qui tout est dû, sauf sa propre contradiction incestueuse.
  3. Bonjour, Les extrêmes au pouvoir auraient une tendance à diviser. Mais est-ce en vertu de ce qu'ils font ou de ce qu'ils sont ? Je connais suffisamment les forums pour savoir que l'on est plus souvent jugé pour ce que l'on est plutôt que pour ce que l'on dit. Nous avons constaté qu'au niveau local, les présumés extrémistes se font réélire largement. Et nous savons le niveau d'affection des administrés pour leurs élus locaux. Mais mon discours n'est pas politique ni factuel, il se situe sur le plan idéologique et conceptuel. La notion d'extrémisme dépend de l'œil, du cerveau, et du cœur de ceux qui la reconnaissent. Cette notion est donc conjoncturelle, et l'Histoire est un génie qui a su la réadapter en fonction de la maturité populaire : On a les dirigeant que l'on mérite, et que l'on vaut. Le fascisme s'enorgueillit d'un argument de puissance qui n'a plus cours aujourd'hui. On ne gouverne plus par la force mais par le droit, la séduction, et le résultat. Or, il existe un droit, une séduction et un résultat d'extrême droite (auxquels je ne souscris pas). Et quelle que soit notre autocensure, il existera toujours une extrême droite, de facto, docile à nos valeurs constitutionnelles. Je regrette seulement que notre Conseil Constitutionnel se focalise sur le 1er article des Droits de l'Homme, au lieu de se focaliser sur l'intérêt national. Parce que les Droits de l'Homme ne sont pas des articles de loi, rationnellement, mais de la littérature insurrectionnelle, empiriquement.
  4. Bonjour, Cognitivement, le clivage gauche-droite résulte d'un dimensionnement récurent du plan politique et décisionnel. Mais il ne s'agit que d'un dimensionnement évasif qui regroupe de nombreuses dimensions. Certains naïfs extrapolatifs y verraient même un clivage sexué, ou encore un clivage morale-pragmatisme, ou même progressiste-conservateur. La vérité c'est que tout formalisme et tout essentialisme sont réducteurs. La qualification d'extrême-droite est effectivement une facilité rhétorique à caractère injurieux, qui aurait pour projet de disqualifier son interlocuteur d'un revers de main. Il est vrai que les chiens et les loups se ressemblent, mais les uns protègent le troupeau alors que les autres le déciment. A mon sens, les extrêmes seraient davantage dirigistes et interventionnistes, alors que les centristes seraient davantage libéraux et régulateurs. Les libéraux percevraient le destin naturel comme étant bien dimensionné, alors que les dirigistes percevraient la Nature comme biaisée, et nécessitant une administration correctrice autoritaire. On retrouve le même clivage dans l'éducation des enfants. Sur le plan législatif ou exécutif, les extrêmes seraient davantage légalistes, fort d'un argument d'autorité de facto, et les modérés seraient davantage légitimistes, ils devraient systématiquement justifier leur autorité. L'argument de puissance que vous évoquez est obsolète, puisque le fascisme et le communisme n'existent plus. Ce sont les arguments de raison et de séduction qui ont conquis l'Occident. Mais il ne s'agit pas de dire qui a raison et qui a tort dans l'absolu, c'est souvent conjoncturel. Et les personnes présumées extrémistes vous rétorquerons "au grands maux les grands remèdes". Cordialement, Fraction
  5. Bonjour, Il n'y a pas de jeu sans règle, sans contrainte, sinon ça devient de la création. Et il n'y a pas de société sans loi, sinon l'individu deviendrait le plastique de son maître. La loi n'est pas conçue pour défendre les forts. Les forts n'ont pas besoin du droit, ils se contentent de la loyauté des autres forts. L'état de droit est conçu pour adapter la causalité à la légitimité, voire à la moralité. Et la veuve et l'orphelin en sont les principaux clients. La loi française n'est pas neutre, philosophiquement. Elle est particulièrement privative et miséricordieuse, peut-être à l'image de son Dieu. Le pénal français exclut le châtiment corporel. Pourtant, un tel châtiment serait prompt à administrer des coups de pieds au cul opportuns. Un enfant qui vole des bonbons ne mérite pas la prison. Mais il mériterait peut-être qu'on lui ligote les deux pieds pendant 24 heures. La peine alternative est à la fois une bénédiction pour le budget, et une leçon pédagogique pour le condamné, malgré son ineptie fondamentale. On sait combien les faibles ont participé à l'essor de la civilisation, et combien les procès en faiblesse partielle sont vains et contre-productifs. Mettons qu'un homme soit maudit par une maladie génétique. Il va empiriquement polluer le génome humain. Mais si cet homme est capable de produire une plus-value, une valeur ajoutée supérieure à cette pollution, alors notre espace-temps, notre matrice, en sortira enrichie. Cordialement, Fraction
  6. Bonjour, Les ingénieurs ont une approche empirique : tout est possible a priori. Alors que les docteurs ont une approche rationnelle : la nature a des limites théoriques. Certains docteurs vous diront que la vérité est contre-intuitive. Cela signifie que ce qui nous anime peut nous tromper. Les fameux "biais cognitifs" en sont l'illustration la plus pertinente. Mais même si la conscience est truffée de biais cognitifs, cela ne signifie pas que la conscience est un biais. Cela signifie seulement qu'elle ne sait pas gérer ses conflits instinctivement : elle a besoin de concentration et d'acquis. Mais certains pervers, très intelligents aussi, pousseront le vice de la contre-intuition à son excès. Certains pervers iront même jusqu'à déclarer que les virus sont des éducateurs comportementaux, que les guerres et les famines sont des régulateurs démographiques. Et là, je vous rejoins : Il existe une certaine porosité entre l'intellectualisme et la stupidité. Un pervers démonique, aussi intelligent soit-il, ne vaudra jamais la fraîcheur d'une Miss France naïve et bienveillante. Je préfère encore la bienveillance suicidaire à l'intelligence perverse. Mais ne confondons pas les chiens et les loups, même s'ils se ressemblent beaucoup. Cordialement, Fraction
  7. Bonjour, A ma connaissance, Jésus n'a jamais revendiqué la fondation d'une nouvelle synagogue. Il a seulement émis le souhait de répandre les Evangiles. Jésus était davantage réformiste que révolutionnaire : il s'inscrit dans une continuité, et non dans une rupture. Ainsi, tous les chrétiens sont juifs par baptême, alors que les juifs originaux sont juifs par leur mère. Ontologiquement, le judaïsme est corporatiste, tribal et familial, alors que le christianisme est universaliste. La consanguinité de l'esprit et du cœur fondent le pari du christianisme, alors que le judaïsme reconnait surtout la filiation du sang. Si la diaspora juive a résisté à la conversion pendant des millénaires, c'est probablement grâce à une cohésion communautariste miraculeuse. Malgré tout, les juifs achkénazes sont typés européens, alors que les juifs séfarades sont typés maghrébins. Cela indique une porosité osmotique. Il n'y a pas de chromosome juif, il existe même des juifs noirs. Il n'y a pas non plus de culture proprement juive : les juifs russes dansent la polka. Le judaïsme, c'est une ontogénèse par autosuggestion. On peut programmer sa propre ontogénèse, parce que la suggestion est toute-puissante. Yahvé est pour moi le Dieu de l'éveil. Les juifs sont des symbiotes éveillés. Ils ont un destin d'élu, ou tout au moins, ils ont vocation à être reconnus. Ils seraient même capables de séduire et convaincre le parti communiste chinois et de s'insinuer dans leur gouvernement. Les juifs sont inflationnistes. Un juif est capable d'acheter un T-shirt à 50 centimes, et de vous le vendre à 50 euros. Et vous aurez l'impression d'acheter de l'or. Alors que les chinois sont désinflationnistes, puisque leur main-d'œuvre est éthiopienne. A nous de choisir entre une marge rémunératrice et un low-cost exploiteur. Cordialement, Fraction.
  8. Les frères Bogdanoff me sont joyeusement antipathiques. La science n'a pas vocation à vendre du rêve. Ca, c'est le rôle d'Hollywood. La révolution quantique va peu à peu légitimer la pensée magique. Les rêveurs vont nous vendre un monde d'une infinité de dimensions et de possibilités. Mais le principe de simplicité est d'une austérité prohibitive.
  9. L'important n'est pas la taille de l'Univers, mais sa plasticité. Avec une goutte d'eau d'une plasticité infinie, vous pouvez loger tout ce que vous souhaitez. La conscience est cette goutte d'eau qui peut conscientiser ce qu'elle veut, ce qu'elle peut, et ce qu'elle doit.
  10. D'autres vous le diront mieux que moi, mais l'Univers tel qu'il est conçu aujourd'hui n'est pas infini, sinon il est dit que le ciel étoilé serait blanc. L'Univers compte 10 puissance 82 atomes, imaginez un 1 avec 82 zéros derrière. Ca parait grand, mais en vérité c'est dérisoire, même si la notion de grandeur et de petitesse est toute relative. La moindre explosion combinatoire, bête noire des informaticiens, peut compter 1 millions de zéros de possibilités, de combinaisons. Et comme vous l'avez mentionné, l'infini n'est pas un réel, mais une notion, donc expérimentalement improuvable. En outre, la notion de générosité peut parfaitement s'impersonnaliser. On pourrait dire d'un sandwich qu'il est généreux, sans pour autant le personnifier. La récursivité de la Nature, ou son autocréation, fait l'objet de nombreux débats. J'ai ma propre position, j'en ai déjà témoigné, mais j'ai peur de changer de sujet.
  11. Bonjour, Ceux qui croient en la générosité de la Nature sont ceux-là mêmes qui s'imaginent que l'Univers héberge 100 milliards de civilisations. L'approche empirique calcule ses probabilités a priori, c'est donc une approche authentiquement naïve qui élude l'ontologie de son objet d'étude. Alors que l'approche rationnelle induit l'identité de l'Univers, et elle en déduit son austérité maximale. Cordialement, Fraction
  12. Vous vous en remettez au jugement de Dieu, comme si son omniscience était innée, et que son essence était gratuitement généreuse. Je ne suis pas de cette école : je ne crois pas aux cadeaux de la Nature. La Nature est faussement généreuse, car elle n'agit que par nécessité. L'omniscience n'est pas innée, elle nécessite un éveil hyper-vigilant et un travail cognitif incessant et à jamais imparfait.
  13. Je ne souhaite pas rentrer dans ce débat du "qui a commencé ?". On pourrait alors remonter à Mathusalem. Dans mon atelier d'ouvriers, lorsque deux personnes se battent, en ripostant à l'autre disproportionnément, on sanctionne les deux. On ne cherche pas à savoir qui a commencé, mais qui a réagit disproportionnément. Or, ici, les deux parties sont vraisemblablement fautives.
  14. Je n'en sais presque rien. Mais je vous invite à consulter la Pyramide de Maslow pour cerner la hiérarchie des problématiques humaines. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_des_besoins Cette pyramide n'est pas parole d'évangile, ce n'est qu'un brainstorming. Mais elle a le mérite de sa verticalisation besoin-envie. Personnellement, je considère l'intolérance identitaire comme un caprice. En revanche, l'adversité communautaire relève d'une sociologie plus viscérale et plus impactante.
  15. Je ne suis pas certain que la religion soit l'argument moteur des jeunes palestiniens. Je crois surtout qu'ils sont un peu paumés, sans avenir et sans espoir, et qu'ils sont nés chez leur bourreau de circonstances. La fascisation, de part et d'autre, n'est pas qu'un simple caprice identitaire ou culturel. La fascisation, c'est tout un conditionnement : lorsqu'on vous administre un claque par jour pendant des années, c'est un supplice. Et vous finissez par percevoir votre environnement comme un environnement hostile. Certains esprit vulnérables pètent les plombs, mais, en tout cas, tous les autres se retranchent dans leur ego. Et ce n'est pas une déclaration de l'Ancien Testament qui règlera, d'un revers de main, un problème sociologique si viscéral. On ne réunira pas le Klu Kux Klan et les noirs américains autour de l'apéro convivial d'une kermesse collégienne. Ce n'est qu'une image infidèle évidemment.
  16. Il ne s'agit pas de convaincre les autres, ce serait bien vaniteux. On ne convainc que ceux qui sont déjà convaincus mais qui ne le savent pas encore, faute d'immaturité locale. Toute entreprise de "déradicalisation" des djihadistes a été un fiasco, l'esprit ne se laisse pas faire. Raison, preuve, et intuition participent de la même grammaire, celle de l'évidence. Parce que la conscience elle-même est une grammaire systématique. Et parce que l'évidence en tant que telle (et non en tant que flux cérébral) est la prise mâle de la conscience. Ce n'est pas la preuve qui pose problème aux uns ou aux autres. Le problème c'est son exclusivité, son absolutisme, et même son axiomatisation indue : La vision d'une table n'est pas une table, mais une vision. Postuler l'existence de la table est une axiomatisation intuitive, ce n'est pas un dû.
  17. Bonjour, Je répète que je suis athée, mais je réfute le procès en naïveté dont les croyants font souvent l'objet. La foi est une forme d'appréhension de l'évidence. Mais elle n'est ni objective, ni rationnelle. Elle serait plutôt d'ordre intuitif. L'évidence est tri-dimensionnelle, et la preuve n'en est que la perception objective. Le scientisme a tendance à absolutiser le culte de la preuve. Mais cela relève d'une précarité des langages rationnels et intuitifs, difficilement transmissibles. Rendez-vous compte que la cosmologie considère l'humanité comme un accident zoologique. Ca vous choque et moi aussi, mais ce choc n'est ni d'ordre objectif ni d'ordre rationnel, il est d'ordre intuitif et intransmissible. L'intuition n'est pas qu'une simple pensée magique. C'est une calculatrice de probabilités inégalable, bien qu'informelle. L'intuition n'est pas non plus une pensée gratuite. Elle s'éduque et s'informe. Ne croyons pas que la science est systématiquement rigoureuse et formelle. Einstein et Darwin sont de grands intuitifs, et aucune machine formelle n'est encore capable de les imiter sans superviseur. Ne croyons pas non plus que les scientifiques ne font pas acte de foi lorsqu'ils croient en la vertu inhérente du temps. Croire que le temps crée et répare, même localement, ça s'appelle la néguentropie. Or, la généralisation de cette néguentropie spontanée, dissociée, et inconsciente, est un acte de foi. Et la transition du Big bang à nos jours multiplie l'ensemble des improbabilités de ses étapes. D'où une cohésion on ne peut plus précaire et pas moins naïve qu'une génèse administrée. Cordialement, Fraction
  18. Monsieur Macron est le président de tous les français, même ceux qui n'ont pas voté pour lui. Mais Dieu, lui, m'a opposé son reniement, face à ma mécréance et mon esprit critique, systématique je l'avoue. Comment alors ne pas le considérer comme mafieux ou sectaire ? Ai-je vraiment affaire à Dieu, ou bien ai-je affaire à une forme intelligente de schizophrénie ? Les gens malhonnêtes n'ont pas de cicatrice sur la joue, pas de jambe de bois, pas de perroquet sur l'épaule. La Vérité n'est pas initiatique : Ce n'est pas une formule qui se transmet de père en fils, depuis les bâtisseurs de pyramides. La Vérité est fondamentalement tautologique, évidente, déductible. Celui qui utilise l'argument d'autorité est à mes yeux suspect. L'argument d'autorité c'est : "c'est vrai parce que je l'ai dit". (l'argument de vérité c'est : "c'est vrai parce que c'est nécessaire et suffisant.") Or, parce que je suis un homme critique, je réfute cet argument d'autorité par principe. C'est à la fois un principe de légitimité et d'humanité.
  19. Vous écrivez DIEU en majuscules, comme un nom propre. Mais moi, je suis athée : je crois en la transcendance, mais pas en son nom propre. Dieu n'a pas le droit de dire "je". Quel genre de Dieu aurait été assez cruel pour écrire notre Histoire ? Disposer l'empire allemand et les USA dans un collisionneur de particules, les propulser à la vitesse de la lumière, pour finir par compter les morts. Quelle est la valeur ajoutée d'une telle pédagogie ? Il existe toujours une histoire qui échappe à notre plume, et à la plume de Dieu. L'Histoire n'est qu'une onde schizophrénique : Dieu a écrit 1970, mais c'est le diable, celui du doute et de la dépression, qui a écrit 1929 et 2029. Dieu, c'est nous. C'est nous qui l'avons invoqué et reconnu. Les nazis avaient des pouvoirs magiques macrocosmiques. Parce qu'ils avaient leurs propres invocations et leur propre communion. Parce que nous devenons tous fous en même temps. Et parce que nous nous assainissons tous en même temps. Nous sommes localement synchronisés. L'heure est à la division, à l'égoïsme. Face aux problèmes qui s'annoncent, nous devons penser à nous-mêmes et aux nôtres en priorité. Le pari théiste, c'est que la magie blanche est à ce point fédératrice qu'elle finira par vaincre la puissante magie noire. Mais c'est un vœu pieux qui ne peut fonctionner qu'en cas de confiance fusionnelle. Or la fusion n'est pas hygiénique, elle est entropique, elle sème plus de désordre que d'ordre, comme l'actualité nous le rappelle.
  20. Je peux m'essayer à la diplomatie, mais je ne suis pas théologien. Et j'ignore le positionnement réel des musulmans à l'égard de l'Ancien Testament. Ce que je sais, c'est que c'est l'ONU qui reconnait les peuples et les nations, et que ses considérations ne sont pas d'ordre religieux. Israël est une sorte de 49-3 du droit onusien, un droit d'exception d'initiative exécutive. C'est l'ordre mondial qui a prévalu sur l'ordre régional, lors de la reconnaissance d'Israël. Or, cet ordre mondial exécutif n'est, par définition, ni démocratique ni internationaliste. Les forces régionales ont majoritairement reconnu la légitimité d'Israël. Mais aujourd'hui, c'est le sionisme néo-colonisateur qui pose problème. Et je doute que l'argument théologique que vous évoquez puisse faire consensus.
  21. Si je faisais partie du cabinet de l'Elysée, je déconseillerais au Président de porter un jugement public sur le conflit Israélo-Palestinien. Le Moyen-Orient est une poudrière, et la réalité démographique française est susceptible de diviser la Nation de façon irrationnelle et passionnelle. Mais il est vrai que dans ce conflit, les USA et le Conseil de Sécurité ont un certain monopole administratif, sans réel contre-pouvoir. Le laisser-faire profite au sionisme, et le jugement de valeur profite à la division. C'est un dilemme dont je ne connaîtrais probablement pas l'issu de mon vivant. Mais vous apportez alors de l'eau à mon moulin : ici, seule l'hypocrisie peut éteindre le feu de la passion fratricide.
  22. Je cosigne votre dénonciation de l'hypocrisie. Mais il ne faudrait pas confondre "hypocrisie" et "diplomatie". J'ai constaté que les ambassadeurs étaient plus souriants lorsque leur hôte possédait la bombe atomique, ou des routes commerciales. Mais je n'en dénonce pas la tromperie posturale, car la posture fait également partie d'un commerce communicationnel. Effectivement, la com pour la com, ça a mauvaise presse. Mais la com trouve sa justification lorsque son pathos semble éprouvé, et que son expression est crédible. Pour que la com fonctionne, on ne doit pas deviner que c'en est, même si personne n'est dupe. C'est comme un test de Turing : il n'y a pas d'humanité, il n'y a que des preuves d'humanité.
  23. Bonjour, _ Nous avons tous une personnalité off. Cette personnalité est cynique et désinhibée. C'est elle qui ne répond pas au téléphone parce que ça la saoule, et qui prétexte une panne de réseau. _ Et nous avons tous une personnalité publique. Celle qui cherche à séduire, à convaincre, en s'adaptant aux références culturelles environnementales. Il ne s'agit pas d'une schizophrénie, mais d'une focalisation de l'esprit. A chaque focus ses moteurs et ses inhibiteurs, et à chaque média sa cosmologie et sa référence culturelle. Monsieur Trump était transgressif dans la mesure où il considérait Twitter comme son journal intime, sa personnalité off n'avait alors aucune membrane pudique. Ainsi, dire "je" n'est pas une imposture, c'est seulement une réduction représentative. "Je" signifie "en vertu de ma pleine conscience, libre, maîtresse, et responsable". En 2022, je me présenterai à l'élection de mes neurones, et cette fois-ci, je suis sûr de gagner. Cordialement, Fraction
  24. Le pénal est multi-dimensionnel : _ Le pénal vengeur. _ Le pénal privatif. _ Le pénal pragmatique (dissuasif). Le pénal privatif est l'orientation dominante en Europe. Tout dépend de notre choix de civilisation, et des conjonctures criminelles. Tout dépend si l'on souhaite rendre justice ou rendre l'ordre et la loi. Tout dépend si l'on est légaliste ou légitimiste. La peine de mort n'est pas une peine, mais une mort. On ne mérite pas sa vie, c'est la vie qui nous permet de mériter. D'où une contradiction conceptuelle. Mais, ma foi, certains crimes monstrueux seraient susceptibles de justifier un droit d'exception. Personne n'irait pleurer sur la tombe d'un Lelandais. Mais alors, se poserait un problème, non pas de mérite, mais de responsabilité. En effet, factuellement, la peine de mort est un assassinat légal, dont la victime est alors inoffensive et sans défense. Or quelle institution digne et représentative serait capable de prendre la responsabilité d'un tel assassinat ? Le schéma classique oppose souvent une certaine idée de démocratie directe et la démocratie représentative. Les élites sont souvent opposées à la peine de mort, alors que le peuple y est souvent majoritairement favorable. Sur ce sujet critique, ils sont irréconciliables. La revendication létale est plutôt d'ordre passionnel, alors que sa critique est plutôt d'ordre rationnel. Ma foi, la passion a parfois quelques légitimités, mais peut-être pas à ce niveau de responsabilité. Cordialement, Fraction
  25. Vous parlez de "construction mentale dérivée". Mais s'agit-il d'un compromis dualiste ? Reconnaissez-vous l'existence d'une nature étrangère à la matière ? La représentation que vous avez sous les yeux est-elle donc localisable dans votre cerveau ? Ou fait-elle intervenir un mode d'existence exogène ? Si la Nature a pu vous tromper sur les couleurs, elle peut le faire sur l'ensemble de votre spectre perceptif, qui est du même acabit.
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