Pirlouit2017

Des conditions ? On cherche en vain les injonctions adressées par Tonton Sam à son "allié indéfectible". A moins que tu ne définisses comme tel le fait de lier son sort au devenir d'un Etat étranger, poussant les USA à quitter l'UNESCO. Mais il est alors à craindre que ces "conditions" n'aient pas été imposées dans le sens où tu l'entends mais plutôt que le locataire du Bureau ovale s'en soit fait dicter dans le cadre de sa situation intérieure. J'entends par là que la carte de l'Etat palestinien étant territorialement inepte, il ne peut raisonnablement leur être demandé d'y souscrire. Sauf à expliquer qu'un Etat post-moderne doit ressembler à un gruyère avec des checkpoints à chaque carrefour.

Ce sont pourtant les plus clairvoyants. Les autres n'ont comme solution qu'une guerre à outrance que leur insignifiance démographique leur fera perdre, sauf à développer la "glorieuse idée" de vitrifier tout le Moyen Orient. Attention aux vents radioactifs en ce cas. Amusant qu'un anticlérical de ton acabit applaudisse à l'édification d'un Etat confessionnel. Qu'est-ce que "réagir avec sagesse" pour un Etat territorialement non viable comme la Palestine ?

Ce n'est pas parce qu'un faussaire de l'Histoire comme Ferro sort une stupidité qu'il convient de s'y jeter à bras ouverts. Un minimum de recul historique permet de se rendre compte que le propos est inepte. Tout d'abord, il conviendrait de définir ce qu'a de totalitaire une démarche coloniale, c'est à dire de mise en sujétion d'un territoire pour en retirer notamment des avantages productifs. Il faudrait alors identifier le totalitarisme avec la notion même de Souveraineté politique, voire de simple suzeraineté, puisqu'il s'agit dans la majeure part des cas de primauté d'un Pouvoir qui délègue la gestion quotidienne aux cadres locaux antérieurs. On se rend compte très vite de l'imposture complète de votre aphorisme, qui prétendrait assimiler à du totalitarisme des expansions de contrôle territorial qui ont été initiées pour bon nombre par des Sociétés d'Ancien Régime, particulièrement protectrices des particularismes, qu'ils soient civils, professionnels ou religieux. Vous viendrez donc nous expliquer en quoi l'expédition de Charles X contre Alger relevait d'un processus "totalitaire", alors qu'il ne s'agissait même pas de substituer le christianisme à l'Islam en cette contrée, politique qui fut d'ailleurs suivie sur ce point par les différents régimes. Tout au plus peut-on comparer les degrés de violence d'une construction impériale et il n'est alors pas sûr que l'Empire colonial français qui s'édifia aux XVIIe-XVIIIe siècles sur les trois continents utilisa autant le fer et le feu que celui de Gengis Khan passant les Perses au fil de l'épée, ou l'ottoman. Souhaitez-vous, de même, comparer les façons de procéder et l'administration mise en place par Babur avec la politique des compagnies des Indes aux XVIIIe et XIXe ? Je conseille d'ailleurs cette lecture :

Payer, payer... Tu as une véritable âme d'usurier. Veux-tu ta livre de chair ? Tu veux dire que ce "peuple" (au fait, de qui parles-tu ? des berbérophones ou des Mozabites ?) reste traumatisé du "doux gouvernement" de la Régence d'Alger ou a-t-il la mémoire traumatique sélective ?

C'est parce que tu n'as pas le sens de l'Histoire ! Moi, j'aime à me rendre en Bavière pour leur intimer d'avoir honte de Tassilon qui s'obstina dans son obstruction au renforcement de l'Empire carolingien. Quant à ces salopards de Suédois de l'île de Gotland, leur cas est bien plus grave encore et j'exige qu'ils demandent pardon à genoux pour avoir abrité le camp de base du déferlement qui conduisit à la chute de l'Empire romain. La responsabilité de ces Goths maudits devant la Postérité reste lourde ! Quand donc l'Algérie rendra-t-elle aux Césars ce qui leur appartient ?

En quoi la solution de l'Etat confessionnel a-t-elle créé un résultat autre que chaotique ? Et quel était l'intérêt, pour les Palestiniens de confession juive, d'être scindés des Palestiniens des confessions chrétiennes et islamiques avec lesquels ils vivaient depuis le Moyen Âge, au profit d'une immigration massive de juifs d'Europe de l'Est ? Israël est d'ailleurs aujourd'hui confronté à la quadrature du cercle de constituer un Etat fondé sur une base confessionnelle (le rapport à la judéité qui prétendrait aller jusqu'à abriter toute la population juive mondiale), organisé autour d'institutions laïcisées qui entrent en conflit avec plusieurs prétentions théologiques (qu'il s'agisse de décisions de la Cour suprême cherchant à assurer l'égalité d'accès ou d'un Parlement qui cherche à mettre fin au droit exorbitant des orthodoxes), dans un contexte démographique qui, comme de nombreux pays des rives Nord et Est du Bassin méditerranéen, connaît une forte proportion de musulmans. Israël est donc soit condamné à se raidir dans sa position d'"Etat juif", sans que l'on sache très bien si cette notion recouvre la moindre réalité religieuse autre que fortement sécularisée, au point d'en devenir presque d'un laïcisme athée, posture qui ne sera défendable que par la menée d'une guerre aussi longue que totale dont le résultat, sauf à atomiser tout le Moyen Orient, sera bien évidemment la disparition par submersion, tels les Etats latins de la fin du XIIIe siècle ; soit à se transformer, sur le modèle post-moderne, en melting pot promis à l'indifférenciation, en acceptant que sa composante juive devienne accessoire pour ne pas dire anecdotique et ultra minoritaire, à l'instar des catholiques pré-conciliaires en France ou en Italie. Sinon, bien évidemment, il reste la migration vers un autre territoire, à l'exemple de l'aristocratie franque de Terre Sainte qui, après la chute de Saint Jean d'Acre, rentra en Europe. Et, qui sait, l'Histoire nous dira peut-être un jour si la Floride succédera à Israël dans le cœur des juifs.

C'est beau d'être candide, alorts que le gouvernement israélien est formé d'une coalition d'extrême droite, sous la houlette de l'inénarrable "Bibi" et, pour l'heure, a plutôt tendance, outre de conserver le Golan, de s'étendre en Cisjordanie et de renvoyer Gaza à l'Âge de pierre, à bombarder la Syrie sans mandat de l'ONU et à lorgner sur une nouvelle annexion du Sinaï. Les faucons de la politique israélienne continuent de fantasmer sur "Eretz Israël" du Nil à l'Euphrate. Et la décision de TRump leur ferait plutôt pousser des ailes.

Depuis Constantin, tout Occidental la perçoit plutôt comme chrétienne. Peut-être parce que la population qui l'habite depuis plusieurs siècles n'y est pas spécialement favorable et qu'à part renforcer l"irrédentisme d'abord palestinien, ensuite musulman, cette décision relève de la faute politique.

Tu triches, car tu évoques les prisonniers suite à la capitulation. Ceux-là même évoqués par Erwan Bergot. Acceptes-tu la notion de martyr pour les Gardes suisses tombés pour sauver le Roi de la populace, ou pour les légionnaires de Camerone ?

Le soldat de la LVF aurait pu rester au chaud ou se planquer chez Messerschmitt durant le STO. Il s'est engagé en pensant défendre son monde du bolchevisme, à lutter dans l'hiver russe, dans des conditions dignes de la Bérézina, pour, s'il ne s'y était fait dégommer, connaître ensuite la prison et le déclassement. Lui dénies-tu le qualificatif ?

Ce qui n'est pas faux est qu'il y a, sous-jacente derrière le qualificatif de martyr, la notion de dolorisme. Cet aspect sera donc davantage recouvert par le camp minoritaire et /ou vaincu. Dans cette conception, il peut tout à fait être retenu pour une troupe privée de tout renfort, soumise à des conditions matérielles extrêmement dures, qui doit charger sans autre possibilité de victoire que miraculeuse.

Cette position est impeccable sur un plan théorique. Je n'y soulève qu'une objection : le combattant d'une Cause ne doit-il pas respecter un code d'honneur valable entre guerriers ?

Peut-on rappeler les conditions de transmission par la mère ?

Il est d'ailleurs étonnant qu'une exposition donnée à Berlin sur ce thème fasse complètement l'impasse sur les innombrables combattants morts pour le Drang nach Osten. Ces Allemands sont-ils complètement acculturés ou assez fourbes pour masquer leurs velléités derrière des propos de miel ?

Alors pratique la première.

Surtout lorsque la guerre est idéologique. Comme rappelé plus haut, il est indéniable que les volontaires de la lutte contre le bolchevisme tombés sur le Front de l'Est entrent dans la qualification de martyrs.

Non car il y a la notion de Cause, c'est à dire de justification qui nous transcende. Sauf à arguer que le braqueur de Banque donne sa vie pour le Veau d'Or.

L'interlocuteur qui nous expliquerait qu'un nationalisme fondé sur l'ethnie est par principe d'extrême droite se verrait donc obligé d'accoler ce qualificatif à la définition qui a été donnée de la judéité. Sinon, on peut aussi soutenir qu'être partisan de sa Foi et de son Roi est tout simplement constitutif de tout peuple humain.

Il a été expliqué plus haut dans le sujet que la judéité se caractérisait par l'appartenance à une nation distincte. Y aurait-il donc accusation d'extrême droite par nature ?

Tu mets le doigt sur la notion de consentement du martyr. Les Assassins du Vieux de la Montagne ne différaient guère des actuels djihadistes en termes de consommation de came. Pour ce qui est des victimes des exactions, les razzias ont toujours permis de trucider sans trop opérer de distinction dans la qualité de ceux qui se faisaient découper. C'est la notion même de terreur, dont l'acceptation laisse envisager la capitulation de l'ennemi sans même avoir à combattre. Ce n'est pas l'esprit chevaleresque mais la plupart des peuples ont fait la guerre de cette manière. L'Académie, dans sa définition, indique le caractère alternatif recouvré par la notion de torture. Il ne s'agit donc pas d'une condition obligatoire pour le qualificatif.

Perdre la vie pour une cause s'applique donc aux personnes ici visées. Cela s'applique tout autant à des soldats tombés au champ d'honneur, qui n'avaient pourtant eux non plus pas forcément la volonté de mourir mais ont accepté la possibilité du sacrifice.

Se réclamer d'une nation relève-t-il de l'extrême droite ?

Qui lui a interdit de rester fidèle à la Tradition et de refuser de s'abrutir devant des injonctions hors de sens ? Qui lui a commandé de ne manifester que dédain et railleries à l'encontre de ceux qui le prévenaient de ces sirènes trompeuses ? Ces notions sont hors de sens s'il n'y a pas de positionnement par rapport à une légitimité. Et c'est à partir de cette dernière que s'établit le parti pris au regard du projet politique d'une dynastie.

Pour ma part, je n'exonère pas de responsabilité celui qui a accepté de changer.

Un vrai régal que ce condensé d'érudition centré autour de l'interprétation symbolique de ce qu'on appela la "matière de Bretagne". L'auteur procède à des va-et-vient permanents entre mythologies, illustrant combien les auteurs de la littérature arthurienne, notamment Chrétien de Troyes, utilisent des concepts communs à plusieurs traditions, jonglant avec des références se rapportant autant à l'Antiquité classique qu'à d'autres traditions, celtes comme germaines quand elles ne se font pas l'écho d'un plus lointain fond indo-européen. De la Quête comme chemin à travers l'espace et en dehors du Temps à la notion de Crépusculaire, en passant par le Graal féminin, c'est à une éblouissante réflexion sur les convergences et antagonismes qui structurent plusieurs facettes de l'éternelle recherche du Sens qu'invite l'auteur, lequel sait dévider avec talent l'infini jeu de piste qu'aime à emprunter tout amateur de signes.