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aliochaverkiev

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Tout ce qui a été posté par aliochaverkiev

  1. Pour aller jusqu'à mesurer le QI de son enfant faut vraiment être conditionné et soumis aux normes actuelles. Voici une démarche que je ne ferai jamais. Mes parents n'ont jamais fait ça non plus. Peut-être que mon frère, qui a fait avancer la recherche dans le domaine de la biologie au point d'inscrire le nom de ma famille (paternelle, moi j'ai choisi le nom de ma mère) au firmament des "savants" avait un QI de merde ! Faut vraiment être aliéné tout de même pour aller jusque là. Quant au principe d'indétermination ce n'est pas de la philo, c'est un théorème qui se démontre. Il y a vraiment des zozos ici (dont le QI je n'en doute pas doit approcher les 200). Quelles conneries ne faut-il pas lire tout de même, Répy est un saint de continuer de débattre, il faut le canoniser.
  2. Vous avez raison, il est nécessaire de bien circonscrire non pas "ce que nous cherchons sur les forums" mais ce que nous pouvons y trouver. Et je suis persuadé que nous pouvons y trouver beaucoup à condition de bien délimiter le champ possible d'expérience. Pour moi je pense que ce champ reste inscrit dans l'imaginaire, je veux dire : je viens sur les forums pour y vivre un imaginaire. Même (et surtout !) s'il est dément. Au fond un forum est un espace où je peux être fou.
  3. L'une de mes anciennes élèves est venue diner chez moi avec ses parents hier soir. Quand elle était mon élève elle était constamment en train de s'opposer à moi. Cette jeune fille se construisit en s'opposant à moi. Je le voyais (son comportement) je le comprenais, je l'acceptais. Puis je lui parle de moi, durant ce diner, constatant qu'elle a considérablement changé à mon endroit, que désormais ce dont elle me gratifie c'est de son affection ( peut-être une reconnaissance du fait de l'avoir lancée dans des études supérieures dont elle se croyait exclue à cause de ses origines populaires). Je suis touché, du coup je m'ouvre à elle, je lui parle de moi, de mon adolescence, et elle me dit : "Mais Aliocha ! Vous vous êtes construit en vous opposant ! Comme moi". "Comme je me suis opposée à vous !" J'en reste sans voix. Je me dis : oui, elle a raison. Je me suis construit, jadis, en m'opposant. Et je continue de me construire en m'opposant. C'est peut-être pour cela que je viens ici.
  4. En définitive, sur les forums, nous avons à faire avec des individualités qui utilisent les dits forums pour exprimer leurs interdits. Ils se défoulent. Ils passent au-delà de leurs inhibitions. Pourquoi pas. Ma première intuition, que les forums sont l'expression, la mise en œuvre, voir le film "vol au dessus d'un nid de coucou", de cingleries s'avère exacte. A partir de là que faire, comment s'exprimer ici ? Cela parait impossible, à moins de devenir aussi cinglés queux. Mais je n'ai pas trop envie de les rejoindre dans leurs infantilismes. Même si ça peut être libératoire. Car c'est pour cela qu'ils sont ici, et qu'ils postent comme des déments : la possibilité pour eux de jeter à la face de tous leur refoulés intimes. Cela me fait penser au film "la forteresse noire" C'est parce que mon frère Robert était fou que je suis ici. Je suis aussi fou que les gens d'ici. Sauf que moi je sais que je suis fou, eux ne savent pas qu'ils sont déments.
  5. aliochaverkiev

    La conscience

    Je reprends : "Notre conscience n'est donc pas soumise à son environnement : elle lui impose un sens , un contexte, un but." 'L'origine de cette faculté réside dans la capacité des cellules nerveuses à s'auto-exciter : très tôt dans l'évolution, les neurones ont acquis la possibilité de déclencher spontanément des potentiels d'action". " Chez les primates et probablement chez bien d'autres espèces une exploration similaire se produit à l'intérieur même du cerveau, d'une façon cognitive plutôt que motrice. En produisant spontanément des états changeants d'activité neuronale, en l'absence de toute stimulation, l'espace de travail global nous permet d'engendrer sans cesse de nouveaux plans, de les tester et de les modifier à volonté". Cela ressemble à l'imagination créatrice. La capacité que nous avons à imaginer des scènes, sans pour autant être sous l'effet de stimulations extérieures (le déterminisme simpliste, type "mécanisme " en prend un coup). L'imaginaire donc engendre certains types d'action qui ne sont pas des réaction à des stimulations. Cela sous-entend que le vivant est traversé par une tension, par la flèche du temps, c'est-à-dire par un désir d'aller au delà, au-delà de la simple survie. Le vivant est en évolution sous l'effet d'un puissance intérieure. Le vivant se caractérise par une tension intérieure qui va au-delà de la simple recherche de la satisfaction, au-delà du simple bonheur.
  6. En vérité vous n'êtes pas capable d'aligner un argument. La seule fois où vous m'avez fait face c'est en recopiant un raisonnement de votre ancien prof. Dès que vous ne pouvez plus vous adossez à un "sachant" il n" y a plus rien, vous êtes sans voix.
  7. C'est incroyable les conneries qui sont débitées ici. Et cette vulgarité vis à vis de Hanss. Voici une femme avec laquelle j'aimerai discuter dans le réel (autour d'un couscous royal préparé par ma femme, juive de Casablanca). Elle me ferait avancer, je la ferai réfléchir. Il y aurait un vrai débat. Mais ici, il faut sans cesse qu'elle soit opposée à la vulgarité.
  8. Quand j'interroge Mathilde, sur les attendus de ses desiderata elle me dit : je suis refusée sur un choix et en attente sur les 9 autres. Elle a des classements inouïs quant à ces attentes (en 10 000 position sur un choix, dingue !). Elle me dit que sur un choix, elle est en 9ème position. Elle pense que là elle a une chance. Je lui demande : ça vous plait si vous êtes prise-là ? Elle ne réfléchit pas, elle ira où elle pourra aller. Je hoche la tête. Je me dis : les classes moyennes sont manipulées, mais elles ne le savent pas. Mais qui aime les classes moyennes ? On a tous envie (les dominants) de leur baiser la gueule, c'est terrible le sadisme qu'elles engendrent chez les dominants. Il y a un type ici qui dit : celui-là n'est pas pris à Louis le Grand malgré ses 18 sur 20 de moyenne, et qui répond : normal il y a meilleur que lui. Le pauvre ! Sait-il comment on rentre à H IV ou à Louis le Grand ? Non il ne sait pas. Il ne sait pas ce brave homme qu'il y a une sélection qui parfois démarre dès la maternelle. Chut ne lui dites rien, c'est un innocent. Et chaque nullar de ces éléments de la classe moyenne qui dit : moi mon fils s'en sort ! moi ma fille s'en sort : on dirait les bas du plafond qui léchaient le cul des nazis ou des staliniens : ah ! être soumis à l'ordre, ah maitre j'obéis à tes normes. Ca leur plait à ces masos. A mon deuxième fils je disais : te fais pas chier, ne travaille pas trop jusqu'au bac. Fais pas comme ces chiens. Bon je me dis maintenant je ne pourrai plus lui dire ça, il aurait fallu qu'il devienne un soumis comme tous ces enfants des classes moyennes. Bon les esclaves des classes moyennes font des orgasmes quand leurs enfants sont bons dès la première. C'est mieux que baiser avec leur maitresse ou avec leur amant. Qu'est-ce qu'on peut y faire ? Va falloir s'adapter à ces esclaves. C'est débilitant de vivre en France. Comment ce pays jadis conquérant a t il pu devenir un peuple d'esclaves ? Samedi je recevais une de mes anciennes élèves, qui me rendait hommage (ça me change des golems d'ici qui critiquent mon enseignement, alors qu'ils n'ont aucuns résultats ces cons, puisqu'ils ne transmettent rien) et son mari était là. Brillant en droit, qui vient de rentrer à l'école de magistrature et qui me dit : avec parcours sup je n'aurai jamais pu faire les études que j'ai faites car j'ai commencé à travailler seulement après le bac ! Et je lui disais : tous les chiens qui se soumettent à l'ordre vont maintenant mieux réussir que les génies, mais quel état d'esprit vont-ils promouvoir ? un état d'esprit de merde. Einstein serait né ici qu'il aurait terminé dans un hôpital psychiatrique tellement les Français sont devenus des esclaves de normes de merde. Vous rendez vous compte : un enfant qui balbutie à 7 ans ! Direct dans l'asile de fous avec les chiens d'ici. Il faut fuir ce pays.
  9. aliochaverkiev

    La conscience

    Oui, c'est vrai en plus, Maroudiji a raison, je crois dans les dieux. Mais je vois que vous êtes finalement assez en accord avec moi, Maroudiji. Dehanene n'est pas foutu de parler de la conscience, il parle d'autre chose. Pour être honnête, quand j'ai commencé à le lire, je me suis dit : il va m'apprendre quelque chose à propos de la conscience. Bon, il ne m'apprend rien, il m'apprend quelque chose sur le fonctionnement du cerveau, et ce n'est pas rien. Mais il ne répond pas à mes questions.
  10. Oui, vous resituez les choses dans leur réalité quotidienne. Il y a des moments où je suis fatigué. C'est vrai. Dans ces moments de fatigue je cherche un soutien affectif. Comme je me décide responsable de tout et de tous, je ne vais pas demander de l'aide ni à mon épouse, ni à mes enfants, ni à mes amis, qui, je le sais, attendent de moi que je sois le rocher. La question que je me pose : pourquoi je viens ici, exprimer ce désarroi affectif, qui ne dure que de courts moments, alors que les gens qui viennent ici sont pratiquement tous des "déshérités" sur le plan affectif ? Vous me faites réfléchir.
  11. aliochaverkiev

    La conscience

    Vous faites une erreur Maroudiji, Dehaene ne cherche pas à "décrire" la conscience ainsi que vous le pensez. Il y a erreur sur le sens des mots. Vous êtes, vous, dans l'idée, c'est-à-dire dans cette capacité de la raison pure à produire des concepts qui ne sont plus des concepts synthétiques d'une collection d'objets observables mais qui sont de pures abstractions. Puis vous donnez une existence à ces abstractions du seul fait que vous pouvez les penser. [Cela me fait penser à Kant, qui frise la contradiction, quand il écrit qu'il peut penser la chose en soi (le noumène) mais qu'il est impossible de dire quoi que ce soit sur la chose en soi. Ainsi il pense une abstraction, mais comme il ne veut pas donner d'existence à une pure abstraction il finit par écrire qu'il pense un "étant"...impensable]. J'en reviens à la conscience. Vous conceptualisez la conscience, vous pensez que la conscience, en soi, existe, que c'est un "étant". Et bien sûr c'est un étant dans votre esprit, mais ce n'est pas forcement un étant dans l'esprit de l'autre, car, la conscience, en soi, comme entité, ne peut pas être observée. Pas possible de la trouver. Nous aurons beau dépiauter le cerveau dans tous les sens nous ne trouverons pas l'entité "conscience". Vous êtes victime du langage, de la nature même du langage. Je peux par exemple forger le mot "marche" qui, dans mon esprit est un procédé de langage pour indiquer, référer à l'acte de marcher. Mais je peux aussi me laisser séduire par le langage et soudain penser : "et si la marche, en soi, existait ?". Pourtant j'aurai beau chercher partout, "l'étant" marche je ne le trouverai pas. J'observerai bien que des gens marchent mais je ne pourrai pas observer "la marche" en soi. J'en reviens à votre erreur. Vous pensez que Dehaene est en train de décrire ou d'observer la conscience, en tant qu'objet distinct, en tant qu'étant. Bien sûr que non ! Il observe l'activité consciente, c'est la seule chose qu'il peut observer, et il appelle activité consciente cette activité qui permet aux humains de communiquer, de parler, d'accéder au langage, de diffuser à tous les modules cérébraux une information éparse dans le cerveau, etc. Il ne prétend pas qu'il existe un étant "la conscience" qu'il observerait. Il se contente d'observer l'activité consciente. Les scientifiques se contentent d'observer, ils partent d'une réalité observable par tous, ils adoptent donc une attitude d'objectivité, c'est-à-dire qu'ils partent de l'observation d'étants que tous peuvent observer. Le but des neuropsy est de travailler sur l'activité consciente, d'identifier les signatures de la conscience (le mot conscience étant employé là, non pour désigner une entité en soi, mais pour désigner l'activité consciente) pour réussir entre autres à soigner, à réveiller les personnes plongées dans le coma. Je pense que lui ou d'autres, grâce à leurs études sur l'activité consciente y arriveront. Mieux que vous (mieux que moi aussi bien sûr) vous qui êtes un "voyant" pourtant, mais qui n'arrive pas pour autant à réveiller les personnes plongées dans le coma.
  12. aliochaverkiev

    La conscience

    Je pense surtout que Cal 26 est maladroit, mais à l'opposé de son comportement vis à vis de moi (et de vous) je ne vais pas l'emmerder pour ses maladresses d'expression. Bien sûr il aurait mieux valu qu'il sépare l'activité inconsciente de l'activité consciente, et non pas le cerveau de la conscience, puisque le cerveau contient aussi la conscience, du moins le cortex, le siège de la conscience selon Dehaene (si nous nous cantonnons au coté descriptif de la question). Dire qu'il y a d'un côté le cerveau, de l'autre la conscience (la conscience dans son approche à lui, Dehaene, c'est-à-dire le siège cérébral de la conscience, la conscience neuronale comme il dit) est évidemment ridicule. Dehaene semble vouloir introduire la notion de liberté quand il parle de l'activité consciente. C'est cette tentative qui me surprend, car, à le lire, j'avais jusque-là le sentiment qu'il s'orientait vers un déterminisme biologique (l'automaticité dont vous parlez). Mais non il semble qu'il veuille réintroduire la liberté à travers sa description de l'activité consciente. Cette liberté concerne il est vrai uniquement nos choix, nos décisions. Il y a bien sûr les "décisions" inconscientes, dont nous pouvons penser qu'elles sont déterminées par des mécanismes complexes sans doute, mais des mécanismes quand même (du coup le terme "décision" est un peu abusif sauf à faire vivre l'inconscient à la manière du conscient, utiliser en quelque sorte la technique de la prosopopée ou de la personnalisation, mais là nous tombons dans le littéraire). Mais ces décisions, à bien lire Dehaene, nous les prenons consciemment (quand nous sommes conscients) en fonction de valeurs, de buts dont on ne voit pas comment ils se forment (ces buts, ces valeurs). Ce qui m'intéresse du coup, dans la mesure où j'accepte de le suivre dans son étude, c'est justement cela (dont il ne parle pas) : d'où nous viennent ces buts, ces valeurs ? Et si cela m'intéresse c'est qu'il me semble que nous sommes alors obligés d'étendre l'étude du cerveau à l'étude des sociétés. Car il me semble que ces buts et ces valeurs ont aussi une origine sociale, pas seulement biologique. Le rapport avec l'autre, avec les autres est donc nécessaire pour comprendre le fonctionnement du cerveau. Je reste persuadé qu'il est impossible de comprendre l'individu sans le replonger dans son environnement social, historique. Je suis surpris aussi par certains aspects de sa démarche. Il a une intention : détruire le dualisme (entre la matière -ici la matière c'est notre appareil neuronal- et l'esprit) mais il me semble que par moments, brusquement, il introduit une liberté qui semble privilégier le concept "esprit-liberté" plutôt que le concept "matière-automaticité". Il note sans cesse cet abime entre l'expérience neuronale et l'expérience mentale (par exemple le bleu est une couleur qui peut être corrélée à une activité neuronale observée mais le bleu, en tant que couleur, est aussi une expérience mentale qui n'est pas identique au corrélat neuronal. Autrement dit : le bleu apparait où ? dans l'esprit ? ) avec l'intention de détruire le concept "esprit".
  13. aliochaverkiev

    La conscience

    Ce qui est cocasse c'est que, ce que vous dites, c'est tout simplement ce que je dis plus haut dans mon étude. Donc vous affirmez la vérité d'un texte, que j'expose dans les mêmes termes que vous pour me dire que je n'ai pas exposé ce texte, alors que je l'expose dans les mêmes termes que vous !!! Que la majorité des choix effectués par le cerveau ne pénètrent pas dans notre conscience, est une assertion que je ne cesse de répéter depuis le début de cette étude puisque je cite sans cesse Dehaene ! Vous n'apportez rien au débat, sinon une attaque personnelle destiné à satisfaire votre ego.
  14. aliochaverkiev

    La conscience

    Désolé "déjà utilise" mais dans la mesure où vous ne faites l'effort de synthétiser les articles que vous me demandez d'aller lire, non seulement je ne vais pas les lire mais comprenez que, d'une manière générale je ne vous réponds plus. La culture de la paresse qui prédomine ici, chez les foromeurs et les animateurs n'est pas la mienne, et cette culture qui se signale par la passivité, l'absence totale de générosité et le je m'en foutisme, ne m'intéresse pas. Rappelez-vous quand votre fils a eu un problème avec la récurrence, j'ai tout fait pour vous l'expliquer cette récurrence, j'ai dû passer deux ou trois heures de travail. Personne, ici, ne fait un tel effort. Moi, oui, je le fais.
  15. Lettre 23 22 mai 2018 Samuel, Il est nécessaire de s’arrêter sur la période de l'exil, période sur laquelle nous avons peu d’informations mais qui a profondément marqué l’imaginaire juif. Voici ce qu'écrit David J. Goldberg dans son livre « Histoire du peuple juif » [David J. Goldberg est rabbin de la synagogue juive libérale de Londres] : « Il y a toutes les raisons d'imaginer que les captifs babyloniens comme les dix tribus perdues, 150 ans auparavant, disparaissent de l'histoire. Sans l'attention providentielle de Yahvé envers son peuple Israël, qu'y avait-il de plus naturel que leur assimilation dans la culture environnante et, avec la destruction du Temple et la perte de leur pays natal, la disparition de leur foi ? » Dans ce texte apparaît le sentiment d’élection. La question que se pose Goldberg est : « Comment se fait-il qu’Israël ne soit pas disparu sur le plan culturel (le mot culturel incluant les choix spirituels) ?» Cette capacité à survivre là où les autres peuples auraient disparu (sur le plan culturel) éblouit Goldberg et bien des juifs derrière lui. Goldberg explique cette survie, cette capacité à la résilience, par l'intervention de Yahvé qui voit en Israël son peuple. Il est possible de sourire de cette ivresse spirituelle, mais il faut voir là l'expression d'une émotion profonde, il ne faut pas y voir la déclaration rationnelle d'une vérité. Ce sentiment d'élection est un sentiment, pas un acte rationnel. Transformer ce sentiment en vérité qui doit s’imposer à tous, juifs et non juifs, est une erreur, un abus. Erreur qui coûta cher aux Israélites par la suite et qui pourrait continuer de leur coûter cher car, penser qu'il existe un Dieu et que ce Dieu choisit Israël comme étant son peuple, conduit à l’aveuglement. Se penser élus et protégés par Dieu empêche les Juifs qui croient en l'élection de voir comment évolue l’environnement dans lequel ils vivent et de voir monter les dangers dont ils peuvent être les objets. D'autant plus qu'une telle affirmation, l'élection, déclenche aussitôt des flambées d'antisémitisme, les non-juifs ne comprenant pas une telle prétention. A Babylone les exilés s’imposèrent aux régnants en une seule génération. Ces exilés étaient tous lettrés et érudits. Ils avaient ainsi les moyens intellectuels d'être actifs et créatifs dans l'économie du pays hôte. Ils prirent une importance capitale dans cette économie ce qui leur permit de côtoyer les puissants de Babylone qui les tinrent pratiquement comme des égaux. Pendant qu'ils s’imposaient dans ce nouveau royaume, ils se rassemblèrent entre eux et décidèrent de sauver l'identité de leur peuple d'origine. Au lieu de s'assimiler et de se fondre dans l'identité du pays hôte, ils préférèrent travailler à affirmer leur originalité culturelle. Ils avaient tout perdu, leur pays, leur Temple, ils décidèrent de tout reconquérir. Sous l'impulsion du prophète Ézéchiel mais surtout d'Esdras, les lettrés, appelés scribes, ou encore sopherim, s’attelèrent à fixer dans des écrits définitifs les traditions religieuses d’Israël. Les plus anciens des textes de la bible hébraïque trouvés parmi les manuscrits de la mer Morte sont datés entre le 3ème et le premier siècle avant l'E.C. Aussi reste-t-il difficile, faute d’avoir trouvé des manuscrits plus anciens, de dater l'écriture originelle de la bible. Aujourd'hui les historiens s'accordent pour estimer que la Torah, le livre fondamental de la bible, est une compilation de textes épars dont les premiers auraient été écrits au huitième siècle avant l'E.C. soit à une époque assez tardive par rapport aux événements réels. C'est pourquoi la Bible adopte le plus souvent un discours apologétique c'est-à-dire qu'elle justifie après coup, une fois que les événements sont passés, la raison de leur apparition. Sous la conduite d'Esdras il est probable que toute la partie de la bible qui va du Pentateuque jusqu'à la fin des livres des Rois ait été construite en un tout cohérent et homogène. Ces écrits relatent une histoire parfois romancée car bien des événements décrits ne sont pas corroborés par les recherches archéologiques. D'une manière générale, dans ces écrits, les malheurs d’Israël sont expliqués, après coup, par l’infidélité d’Israël envers Dieu. C'est parce qu' Israël a partagé le culte de Yahvé avec celui d'autres dieux qu'il a subi la colère et la punition de Yahvé. Nous voyons là l'intention d'Esdras et des scribes : fonder définitivement le judaïsme dans le culte d'un seul Dieu, exclure pour toujours tout autre dieu que Yahvé, réaffirmer l’alliance avec ce dernier, instituer le mythe de l'élection, organiser un corps de doctrine achevé, écrit, fixé, qui devra s'imposer à tous les Juifs. Jusqu'à l’apparition d'Esdras les Israélites prenaient quelques libertés avec le dogme : ils n’hésitaient pas à adorer d'autres dieux, ils ne se soumettaient pas toujours à la Loi, ils ne pratiquaient pas systématiquement la circoncision, ils n'observaient pas avec attention les interdits alimentaires, etc. Avec l’écriture de textes définitifs, construits, organisés en un tout cohérent, les scribes prennent les moyens d'imposer le règne de la Loi. C'est pourquoi les rabbins d’aujourd’hui voient en Esdras un nouveau Moïse et que les orthodoxes lui vouent un culte aveugle. Grâce à lui ils peuvent s'appuyer sur des vérités (à leurs yeux) définitives, ce qui leur évite de réfléchir. La paresse d'esprit, le confort de croire en des vérités définitives est une tentation qui guette tout homme et surtout les religieux qu'ils soient juifs, musulmans ou chrétiens. Nous pouvons observer avec Esdras l'effet de la puissance de l'écrit. L’écrit agit sur les esprits des populations de condition moyenne avec la puissance de la magie. Ce qui est écrit paraît vrai. Ce qui est écrit dure et traverse le temps. Ce qui est écrit fixe la mémoire. Ce qui est écrit irradie l'autorité. Le Commun, c'est-à-dire la multitude, les classes moyennes dirait-on aujourd'hui, tombent rapidement sous l'influence de l'écrit (plus que les classes populaires lesquelles, confrontées au combat pour la vie ont vite fait de prendre leur distance avec la soi-disante autorité de l'écrit, et plus, bien sûr, que les classes dirigeantes qui savent la relative autorité de l'écrit puisque ce sont elles qui le produisent). Mais l'intention d'Esdras n'était pas perverse. Il voulait fixer définitivement l'identité d’Israël, donner à ce peuple une puissance spirituelle inégalée, il était animé par une volonté de puissance en vue de réaliser l’édification morale et spirituelle de son peuple d’origine. Surtout il ne voulait pas que disparaisse Israël. Il sauva certes l'identité d’Israël (nous verrons comment dans la prochaine lettre) mais il imposa aussi une vision rigide de la religion, rigidité que l'on retrouve souvent dans les religions monothéistes. Beaucoup d’Israélites sont totalement fascinés, hypnotisés par l'écrit. Pour eux l'écrit est une manifestation de Dieu. Les orthodoxes juifs continuent de croire que Moise a reçu les Lois, directement écrites par Dieu sur les tables, alors que nul n'a trouvé trace ni de ces tables ni de ces écrits. Le traumatisme psychologique engendré par la chute des deux royaumes d’Israël et de Juda, par la destruction du Temple, par l'exil et par la dispersion des Israélites non seulement à Babylone mais aussi en Égypte et dans d'autres pays du Moyen-Orient engendra l’émergence d'un nouveau mythe : celui du Messie. Le mythe du Messie est essentiel dans l’histoire des religions. Ce mythe enfanta l'apparition d'une autre religion, au premier siècle après l'E.C.: le christianisme. Les Israélites en exil imaginèrent que bientôt viendra un homme qui rendra à la maison de David son trône sur terre et ramènera tous les Juifs en Israël. Ils imaginèrent donc la venue d'un Sauveur qui leur permettra de retrouver leur terre et leur temple. Ce mythe est très important dans l'histoire de la spiritualité occidentale et moyenne-orientale. La nécessité d'être « sauvés » habite la plupart des chrétiens sans qu'ils sachent d'ailleurs que cette tension spirituelle en eux vient du traumatisme de l'exil des Judéens. Ce mythe continue d'habiter les orthodoxes juifs qui rêvent de la reconstruction d'un troisième temple à Jérusalem (mais j'anticipe ici sur histoire à venir car pour le moment nous n'en sommes qu'à la reconstruction du deuxième temple). Dans la prochaine lettre je décrirai comment Esdras, de retour en Judée (la fin de l'exil ne tarda pas à venir) parvint à imposer ses vues à Israël. Je t'embrasse très fort,
  16. aliochaverkiev

    La conscience

    Toutes ces méthodes exigent un minimum de générosité de la part des enseignants et des adultes, car il y a toujours in fine, un rapport essentiel entre l'enseignant et l'enseigné. Entre les parents et l'enfant. Si le but des réformes en France est toujours de revoir les programmes et les méthodes (et le vocabulaire) sans jamais insister sur le rapport entre l'adulte et l'enfant, nous ne progresserons pas. Il est étonnant de constater à quel point ce rapport entre l'enseignant et l'enfant est évacué en France. Cette absence de générosité, de temps donné à l'enfant, à l'autre, se vérifie ici. Combien d'intervenants citent des articles sans même avoir la générosité de les détailler, de les synthétiser. La France se caractérise par cette totale absence affective. Le rapport affectif est nié, il est dévalorisé, seule la technique est mise en avant. Cette évacuation de tout affect dans les rapports entre les personnes ne risque pas de faire progresser l'efficacité de l'enseignement des maths.
  17. aliochaverkiev

    La conscience

    Ce que Dehaene souligne c'est l'auto-excitabilité de notre cerveau, il souligne notre capacité à penser sans stimuli extérieurs (il ne semble pas que vous ayez lu mon post précédent) et il montre que cette autostimulation va parfois à l'encontre des stimulations extérieures. Je reproduis ci-après son texte, en espérant que vous parviendrez à le lire sans que votre inconscient vous submerge avec les déterminations qu'il vous impose (lisez bien ce que j'ai mis en gras) : "L'autonomie est la première propriété du système nerveux. L'activité neuronale intrinsèque domine sur l'excitation externe. Notre cerveau ne s'abandonne jamais passivement à son environnement, mais il engendre en permanence ses propres configurations d'activité. Au cours du développement les configurations utiles sont préservées, tandis que les autres disparaissent avec l'apprentissage. Cet algorithme… qui teste et qui rejette, se manifeste tout particulièrement dans le comportement exploratoire des jeunes enfants. Il soumet chacune de nos pensées à un processus de sélection darwinienne." "Notre conscience n'est donc pas soumise à son environnement : elle lui impose un sens, un contexte, un but" Je pense que vous ne parviendrez pas à lire le texte de Dehaene si vous êtes décidé à ne pas modifier vos préjugés. Vous avez inscrit comme sillon de pensée, dans votre cerveau : l'inconscient nous détermine. Sortez du sillon.
  18. Lettre 22 20 mai 2018 Samuel, Le deuxième livre des Rois relate la chute du royaume d’Israël puis celle du royaume de Juda. Le royaume d’Israël connut d'incessantes luttes de pouvoir qui aboutirent à sa conquête par le roi assyrien Sargon II en 721 avant l'E.C. Les habitants du royaume furent dispersés et exilés en Mésopotamie et en Médie (province de la Perse). Les traditionalistes juifs les citent comme formant les dix tribus perdues d’Israël estimant que ces Israélites perdirent le souvenir de leur identité et furent assimilés par d'autres populations. Ce qui est exagéré. Les Samaritains par exemple, qui se considèrent comme les descendants des deux tribus (parmi les dix tribus dites « perdues ») d'Ephraïm et de Manassé, gardèrent une identité israélite qui conduisit l’État d’Israël d’aujourd’hui à reconnaître leurs descendants comme étant juifs. La tradition reconnaît aussi que l'une de ces dix tribus, celle de Dan, a survécu à travers les siècles en la personne des juifs éthiopiens, les Falachas (ou Beta Israël). Lors de deux opérations dites « Moïse » et « Salomon » exécutées en 1984 et en 1991, les juifs éthiopiens furent rapatriés en Israël. Parfois mal accueillis (ils se distinguent par la couleur sombre, parfois noire, de leur peau) ils démontrent que la transmission de la judaïté ou de la judéité n'est pas une question de gènes ou d'hérédité raciale mais une question d'hérédité culturelle. Cela démontre aussi que l'homme est le premier « animal » à savoir s'arracher du déterminisme génique pour accéder à un autre type d'évolution fondé sur la transmission culturelle. La disparition du royaume d’Israël permit au royaume de Juda de s'affirmer. Jérusalem accueillit l'élite de la population du royaume détruit, ce qui apporta croissance et prospérité à Juda. Cet apport d'une forte minorité cultivée favorisa aussi l'alphabétisme. La chute du royaume d’Israël fut imputée à son irrespect pour la Loi mosaïque. Du coup il y eut un retour intégriste à la lettre des commandements, la réaffirmation de l’existence d'un seul Dieu, Yahvé, et les destruction simultanées de toutes les idoles ainsi que l’abandon de tout culte rendu à d'autres dieux. Après qu’Ézéchias, roi de Juda (727-699) tenta en vain de se rebeller contre les Assyriens, son successeur, Josias (639-609 ), plus diplomate, sut composer avec eux en acceptant leur autorité. Il continua l’œuvre de restauration religieuse d’Ézéchias, puis constatant l’affaiblissement relatif des Assyriens, concurrencés dans la région par les Babyloniens, il commença à reconquérir les territoires de l'ancien royaume d’Israël. Il fortifia son autorité religieuse en annonçant avoir découvert miraculeusement dans le temple de Jérusalem un livre, le Deutéronome, le livre de la Loi et de l'Alliance. Dans les faits il est probable que c'est lui-même, épaulé par les lettrés de Jérusalem qui écrivit ce livre. Il est important de noter l'irruption de l'écrit dans l'histoire de Israélites. Pour la première fois la spiritualité juive se matérialisa dans un livre, dans un écrit. L'irruption de l'écrit annonce la fondation du judaïsme. En effet celui qui détient le pouvoir d'écrire et qui fonde la vérité de l'écrit par l'étendue de sa culture et de son érudition détient aussi la légitimité et le pouvoir aux yeux du peuple, à l'époque encore peu lettré.C'est ainsi que le royaume de Juda inaugura son pouvoir, puis qu'il donna son nom à la spiritualité d’Israël : le judaïsme, mot dérivé de Juda, comme le mot juif est aussi dérivé du mot Juda. Les Égyptiens, autre puissance de la région, profitèrent de l'affaiblissement des Assyriens pour rétablir leur autorité sur le pays de Canaan. Josias fut tué à la bataille de Megiddo et Pharaon le remplaça par Joachim, fils de Josias. Le nouveau roi de Babylone, Nabuchodonosor, à son tour étendit son autorité sur le pays de Canaan, refoulant les Égyptiens et s’emparant de Jérusalem en 597 avant l'E.C. Il remplaça Joachim par un autre fils de Josias : Sédécias. En 589 avant l'E.C., Sédécias malgré les avertissements et les injonctions du prophète Jérémie se souleva contre le roi de Babylone. La réaction de ce dernier fut terrible. Il envahit le pays, ravagea tout le territoire, détruisit les villes puis il assiégea Jérusalem. Les Judéens résistèrent pendant deux ans. Puis vaincus par la famine et la peste, ils cédèrent en 586 avant l'E.C. Alors Nabuchodonosor perpétra le sac de Jérusalem, les maisons furent démolies, le somptueux temple bâti par Salomon fut incendié puis détruit. La famille royale fut exécutée, un quart de la population, les Judéens les plus cultivés, fut déporté à Babylone. Seuls restèrent sur place les agriculteurs. Les peuples riverains commencèrent à s'installer sur les territoires des deux anciens royaumes. Ainsi s'achevèrent dans le feu et la violence quatre siècles de souveraineté israélite en pays de Canaan. Mais cette catastrophe transforma aussi Israël. Les rescapés de la destruction du royaume de Juda se rassemblèrent et conçurent de nouveaux écrits qui fixa le judaïsme. Le symbole du Livre (la Bible), fondement de la religion juive, apparut dans l'histoire. Le phénomène de la diaspora, c'est-à-dire du choix de vivre dans le monde plutôt que de retourner en Israël, pour certains juifs, engendra la spécificité de ce peuple, unique en son genre. Enfin surgit aussi l'idée du « peuple élu », tels que les religieux la conçurent, idée qui, avec le symbole du Livre, porta à travers les siècles et les territoires l'identité juive. Je t'expliquerai tout cela dans une prochaine lettre. Je t'embrasse très fort,
  19. Une identité Arabe ça ne veut rien dire. Le mot lui-même "arabe" désigne des tribus sémites qui vivaient en Arabie, pas en Palestine (mot qui n'existait pas d'ailleurs, ce mot, Palestine, ayant été donné au pays de Canaan par les Romains en représailles contre les Israélites quand ils (les Romains) les exterminèrent entre 100 et 200 après l'E.C. Ce mot Palestine est dérivé du mot "Philistins" afin d'humilier les Israélites qui eurent sans cesse à se battre contre les Philistins (lesquels n'étaient pas même sémites, ni hébreux, ni arabes). Bien sûr il existait aussi d'autres tribus sémites, les Moabites par exemple, il y a 2500 ans. Mais enfin, si nous remontons dans les millénaires, ce qui n'est pas rien, comme vous le faites, ce ne sont pas les tribus d'Arabie qui étaient en Palestine (puisqu'elles étaient en Arabie et que la Palestine n'existait pas) c'étaient d'autres tribus sémites, dont les Israélites, ou encore c'étaient des non-sémites, les Philistins, ou encore les Egyptiens, ou encore les Babyloniens. Vous semblez tout droit sorti de "1984" ce roman qui décrit comment l'histoire est récrite chaque année par le pouvoir en place. Voici que les Arabes étaient depuis des millénaires en Palestine ! Peut-être étaient-ils même Homo Ergaster ou Homo Erectus ! Au point où on en est. Conquête de Jérusalem, prise aux Jébusites (autre tribu sémite) en 1000 avant l'E.C, par le roi David, (il y a 3000 ans donc). Puis constitution du royaume d'Israël et du royaume de Juda, toujours pas d'Arabes ni de Palestiniens (on est là entre 850 et 550 avant l'E.C.) puis déportation à Babylone, puis retour à Jérusalem etc. Toujours pas de traces d'Arabes ni de Palestiniens. Certains parlent de l'arrivée d'Arabes après la destruction de Jérusalem par les Romains et l'interdiction faite aux Israélites de pénétrer dans les ruines de la ville. Il semble qu'alors quelques Arabes, enhardis, pénétrèrent dans Jérusalem, en poussant leurs troupeaux de chèvres ou de moutons.
  20. aliochaverkiev

    La conscience

    "Nos ruminations mentales résultent d'incessantes décharges neuronales spontanées. Ce flux de pensées endogènes entre en compétition avec la conscience du monde extérieur. Les états internes de conscience interfèrent avec la prise de conscience d'événements externes". "L'autonomie est la première propriété du système nerveux. L'activité neuronale intrinsèque domine sur l'excitation externe. Notre cerveau ne s'abandonne jamais passivement à son environnement, mais il engendre en permanence ses propres configurations d'activité. Au cours du développement les configurations utiles sont préservées, tandis que les autres disparaissent avec l'apprentissage. Cet algorithme… qui teste et qui rejette, se manifeste tout particulièrement dans le comportement exploratoire des jeunes enfants. Il soumet chacune de nos pensées à un processus de sélection darwinienne." "Notre conscience n'est donc pas soumise à son environnement : elle lui impose un sens, un contexte, un but" Dehaene rend à l'activité consciente un rôle essentiel, il lui reconnait même une activité autonome. Cette autonomie, cette auto-excitabilité va à l'encontre de ce déterminisme simpliste qui affirme que nous sommes déterminés par notre inconscient, donc déterminés par nos seules pulsions primaires. Néanmoins, dans nos réflexions autonomes, nous imposons un sens, un but selon Dehaene. Ce qui reste difficile à discerner c'est comment détermine-t-on des buts, ou encore : comment apparaissent les valeurs, ces valeurs sur lesquelles nous nous appuyons pour déterminer nos buts. Il y a bien une dimension culturelle immense dans la détermination de nos comportements. Cette dimension culturelle est portée par nos ascendants, notre environnement humain (enseignants, rencontres amicales ou amoureuses, expériences, etc.). La détermination des buts est une fonction à la fois de notre héritage culturel (culturel au sens : nous sommes "pleins" de valeurs dites ou non dites) et de notre réflexion. Nous construisons nos valeurs. Mais ces valeurs sont toujours des paris. C'est en cela que l'homme est la flèche de l'évolution. Les valeurs qu'il se donne sont des paris sur l'avenir. L'homme ouvre sans cesse de nouvelles voies dont il ne sait pas si elle sont des continuités ou des impasses. C'est l'épreuve de la vie et de l'expérience qui sanctionne nos choix. (En écriture droite : le texte de Dehaene, en écriture italique : mes commentaires)
  21. Luc Ferry méprise l'imaginaire. En cela c'est un aveugle. L'imaginaire est la faculté mentale utilisée par les dieux pour inspirer les humains.
  22. Je constate qu'il y a de plus en plus de voix qui se font entendre en faveur d'un état binational en Palestine. Même si cette idée est très loin de faire l'unanimité j'ai toujours pensé que c'était là la solution. Le problème de la Palestine, c'est que, dès le début (je parle des années 30 et les suivantes) il y a eu percussion entre deux nationalismes. Le nationalisme Arabe d'abord qui dans ses discours de l'époque, parlait d'une grande Nation arabe qui incluait dans son esprit la Palestine. Le nationalisme arabe s'est trouvé pris à revers par l'émergence du nationalisme juif (le sionisme) à laquelle il ne s'attendait pas. On sait ce qui est advenu depuis : Israël s'est imposé et développe aujourd'hui un nationalisme triomphant. Les Palestiniens sont progressivement abandonnés par les pays arabes qui ont d'autres chats à fouetter. Alors quoi ? Doit-on définitivement faire leur lit aux nationalismes ? Je pense qu'il est important de dépasser les nationalismes, c'est pourquoi je ne suis pas ouvert à la création d'un Etat palestinien. Cela ne fera qu'accroitre les problèmes liés à l'idéologie nationaliste. Bien sûr ça parait utopique ma façon de voir mais, à mon avis, c'est la seule qui est viable à long terme. D'abord il est nécessaire que les Palestiniens acceptent l'existence d'Israël, ensuite il est nécessaire, quand ils revendiquent un droit à la terre ou à la propriété en Israël, de ne pas pour autant vouloir détruire Israël. Ensuite il faut que les Israélites acceptent d'évoluer vers un état laïc. Même s'il faudra du temps il est nécessaire d'adopter une ouverture généreuse vis à vis des Palestiniens. Cette voie généreuse, dans un premier temps, doit se concrétiser dans l'aide au développement de la bande de Gaza, dans l'ouverture des écoles et des universités à tous les Palestiniens. Lentement, par le biais de ce développement, de cette ouverture, les mentalités changeront. Il est nécessaire aussi que les Israéliens aident au développement de la communauté arabe existante sur son territoire, au lieu de parfois l' abandonner à ses problèmes matériels (coupures d'eau, d'électricité, etc.) et éducatifs. Un Etat binational pourquoi ce ne serait pas possible ? Parce que l'idéologie nationaliste serait indépassable ? Je pense qu'elle est dépassable. De toute façon je ne vois pas comment s'en sortir autrement. Créer un Etat palestinien ? Il y a là une grande hypocrisie, cet Etat ne serait pas viable. Un état binational cela demande bien sûr qu'Israël fasse un énorme chemin, que cet Etat dépasse le cadre historique et religieux de sa conception du monde. Je considère essentiel le respect de la Mémoire, mais la Mémoire n'a de sens que si elle se dépasse dans une création permanente. En campant un nationalisme rigide Israël détruit trop de ses valeurs juives. Combien de juifs brillants choisissent désormais la Diaspora et n'envisagent plus de revenir en Israël ? Devenir un état crispé sur une identité uniquement historique et religieuse c'est retomber dans les travers de l'histoire. Cette crispation a constamment précipité Israël dans des impasses. Quand il n' y a plus comme valeur que la guerre et l'ivresse de la guerre alors s'ouvre la possibilité de nouvelles catastrophes. L'avenir d'Israël c'est le Moyen-Orient, ce ne sont pas les USA. J'espère qu' à la tête d'Israël, viendront un jour des femmes et des hommes, qui, assurés désormais de leur domination militaire et économique, comprendront qu'il est désormais temps d'être généreux. Même avec ses ennemis. Je parle à contre courant. Les orthodoxes juifs ne cessent de jouer la carte de la démographie en faisant des enfants. Idem du côté des islamistes. Apparemment la victoire appartient aux extrémistes. Mais l'histoire est faite de retournements spectaculaires aussi, l'évolution des peuples n'est jamais linéaire.
  23. S'il y a bien quelque chose que je sais, pour être moi-même issu d'un milieu scientifique, et d'avoir dans ma famille des têtes qui non seulement peuvent faire une litanie de leurs diplômes mais qui ont même ajouté leur nom, donc le mien, au panthéon des "découvreurs" c'est que les connaissances scientifiques ne donnent une compétence que dans le secteur particulier et étroit de leur champ d'étude. Tant que les scientifiques rentent cantonnés dans leur seul domaine d'action, c'est-à-dire tant qu'ils restent modestement attachés aux seuls effets techniques de leurs connaissances, ok, mais quand ils commencent à induire je ne sais quelle représentation générale à partir d'observations spécifiques et particulières, alors là non. D'autant que même leurs représentations particulières ne sont encore que des représentations qui seront un jour remises en question. Ce n'est pas parce qu'une représentation a des effets techniques observables que cette représentation est vraie en soi. On peut avoir des tas de diplômes et ne rien savoir de plus qu'un savoir afférent à l'objet particulier et bien défini et circonscrit de ses études. Les scientifiques me font penser à des prophètes en herbe, un peu ridicules. Parce qu'ils savent quelque chose sur le fonctionnement d'une turbine ils se croient autorisés à émettre des avis, qu'ils font passer pour des certitudes, sur le fonctionnement de l'univers ! Et bien sûr il y a toujours des gogos, qui, parce que tel écrivain a des connaissances sur la mécanique quantique, l'astrophysique ou je ne sais quoi vont gober tous leurs élucubrations. C'est vrai, quand je tétais ma maman aussitôt je me calmais.
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