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Totolasticot

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Tout ce qui a été posté par Totolasticot

  1. De soi et de la vie. Extrait de la préface au "Gai savoir": "Il n’est pas libre à nous philosophes de séparer âme et corps comme le fait le peuple, il nous est encore moins libre de séparer âme et esprit. Nous ne sommes pas des grenouilles pensantes, pas des appareils à objectiver et à enregistrer et aux viscères froides, – nous devons continuellement enfanter nos pensées de notre douleur et maternellement leur donner tout ce que nous avons en nous de sang, cœur, feu, désir, passion, tourment, conscience, destin, fatalité. Vivre – cela veut dire pour nous continuellement transformer tout ce que nous sommes en lumière et flamme, et aussi tout ce qui nous touche, nous ne pouvons autrement. Et pour ce qui concerne la maladie : ne serions nous pas presque tentés de nous demander si elle nous est superflue absolument ? C’est seulement la grande douleur qui est la dernière libératrice de l’esprit, comme le maître d’apprentissage du grand soupçon, qui fait de chaque U un X, un vrai X véritable, ce qui veut dire l’avant dernière lettre avant la dernière…"
  2. Je pensais à Nietzsche, elle était subie. Mais ça s'applique, je pense, à tout le monde puisqu'on a tous un jour ou l'autre souffert ou traversé des difficultés. Ce sont plutôt des périodes où l'on apprend.
  3. J'ignorais tout ça, honnêtement ça me passe un peu au-dessus de la tête. Je savais tout de même qu'elle n'avait pas la cote dans certains milieux.
  4. Je comprends pas où est le problème. Le principe du saint ou de la sainte en l'occurrence, c'est qu'il trouve son bonheur au côté des plus malheureux. Les deux ont besoin l'un de l'autre, non ?
  5. Je ne connais pas toute la vie de mère Térésa même si il est vrai je me suis intéressé à ce que certaines personnes appellent "foi", juste pour comprendre. Et tout n'est pas à jeter. Oubliez "mise à l'épreuve" et remplacez par "épreuve", on dira que c'était une sorte de lapsus. Certains ont fait de la souffrance un instrument de connaissance. Tout le monde ne recherche pas le bonheur ou le confort matériel.
  6. Ne sachant pas réellement la raison de la foi de soeur Emmanuelle, je m'abstiendrai de commentaire. En revanche Céline, lui, aimait bien les prisons parce qu'on y souffrait, il y trouvait une certaine noblesse et une vérité humaine. La nature humaine est le plus souvent pesante, lourde, toujours à la recherche de plaisirs triviaux et c'est la souffrance qui donne sa profondeur à l'homme. C'est une question de regard que l'on porte sur les choses et sur les gens. La souffrance et la maladie sont une mise à l'épreuve et elles peuvent être un mal pour un bien.
  7. Vous n'êtes peut-être pas capable de poser un regard d'amour sur ces gens-là mais certains le sont. Soeur Emmanuelle s'est mise à croire en Dieu en voyant son père se noyer, c'est la vie. Si elle (la vie) ne vous plaît pas, tant pis. Mais de grâce n'en dégoûtez pas les autres.
  8. La vérité de l'être, ça veut dire que les gens sont bruts, à oualpé, et qu'on peut voir comment le bon Dieu t'as fait.
  9. Il y a une dignité et une vérité de l'être chez les pauvres et les malades qu'on ne trouve pas ailleurs.
  10. Totolasticot

    La psychanalyse

    Il y a eu méprise alors, pas toujours facile de se faire comprendre sur un forum. Quand je parle de "connaissances", je parle d'"amis" et non d'un savoir personnel sanctionné par des diplômes. Je ne suis pas spécialement partisan de la psychanalyse. Il y a des dérives manifestes qui peuvent même conduire à des négligences. Quand un ami d'enfance avait une otite, sa mère, psychologue diplômée, prétendait que c'était parce qu'il ne voulait pas l'écouter. La maladie, le mal a dit...
  11. Totolasticot

    La psychanalyse

    Ahhh, j'ai pas dû saisir ce que voulait dire Anna Kronisme. Ce sont les inconscients qui communiquent par écrans interposés. :p Personnellement, je profite des bénéfices secondaires liés à la maladie et ça me convient très bien ainsi. Il paraît que Freud ne voulait pas trop des pauvres pour cette raison là. En revanche, Wilhelm Reich proposait des psychanalyses gratuites et trouvait des causes sociales aux névroses... Quel psychanalyste suivre alors ? Le discours de l'analyste est lui-même analysable bien qu'il prétende avoir mené avec succès une psychanalyse...
  12. Totolasticot

    La psychanalyse

    Oui c'est ce que disent certains, au final Freud (puisque l'histoire a retenu son nom principalement) était plus philosophe que médecin. Pourquoi rajouter de comptoir après psychanalyse ? J'ai pas mal de connaissances, bien diplômées comme il faut, je fais pas vraiment la différence entre la psychanalyse officielle et celle de comptoir. Leur façon de parler est plus élaborée, on voit qu'elles ont travaillé le truc, mais c'est tout. Ben les médicaments c'est de la vraie science, pourtant. Ils ont allongé l'espérance de vie des malades de façon significative et apaisé la vie de tout le monde. Bien sûr on vous dira qu'il faut traiter les causes plus que les conséquences mais là c'est un vaste débat.
  13. Totolasticot

    La psychanalyse

    Oui bien sûr, médecin-psychiatre et psychanalyste à la fois.
  14. Totolasticot

    La psychanalyse

    Le sujet m'intéresse. Je trouve qu'il rejoint un peu celui sur le lien entre pensée et action auquel je n'ai pas répondu de peur d'ouvrir le débat sur la psychanalyse. J'y aurais bien mis cette idée qu'on prête à Nietzsche développée sous différentes formes : - que le cerveau était la petite raison et le corps la grande raison. - que le cerveau était une instance du corps au service de ce même corps. - que dans l'action de boire un verre d'eau, le cerveau commandait la main de prendre le verre mais que c'était la pulsion de soif qui commandait une pensée au cerveau. Ceci dit l'"énergie" pulsionnelle reste un mystère (elle n'est pas mesurable) même si on en fait tous l'expérience. Ensuite, il est souvent fait reproche à la cure psychanalytique de ne pas montrer de résultats probants mais je serais curieux de connaître les résultats des autres thérapies sur le long terme (comportementale ou familiale par exemple) sachant qu'il n'est pas rare de remplacer un symptôme par un autre ou qu'un membre d'une famille se porte mieux au détriment d'autres membres. Pour le problème de l'argent, on trouve des psychanalystes conventionnés secteur 1, donc remboursés au tarif normal. Celui que je vois à su voir en moi ma folie et c'est tout ce que je lui demandais (de l'argent pour échapper au monde du travail).
  15. En 2016, un trentenaire qui se respecte et respecte les autres est un "man going his own way", libéré de la domination qu'exercent les hommes sur les autres hommes et libéré des "exigences d'hypocrisie et de soumission" féminines. C'est le chemin qu'empruntent les mâles alphas en devenir. Après il y a les fondamentaux : - Etre victime de rejet n'est pas forcément un mal si c'est la conséquence d'une prise de position assumée. - Hommes et femmes sont autant sexistes, c'est leur humaine nature. - Privilégier le factuel en cas de conflit et non le ressenti. - Ne pas forcément prendre les hommes qui flattent les femmes pour des soumis et les femmes soumises pour des bécasses.
  16. Oui, c'est brouillon. Et il y a aussi des questions de cases. Nietzsche et Schopenhauer ne pouvaient pas donner dans la psychanalyse puisque la psychanalyse n'était pas née. Mais : 1- Lou Salomé qui a fréquenté Nietzsche et Freud dira que la volonté de puissance n'était ni plus ni moins ce que Freud nommera pulsion de vie/pulsion de mort, sauf que Nietzsche n'était pas "dualiste". 2- Les philosophes généalogistes (Nietzsche, Marx, Freud) sont les héritiers de Schopenhauer, dixit Clément Rosset. Je ne dis pas que volonté et volonté de puissance sont la même chose mais il existe des ponts entre ces 3 penseurs, plus qu'un lien avec le nazisme.
  17. Cette citation me semble plutôt lucide et ne me paraît pas poser de problème. D'autres, oui. Nietzsche était le contraire d'un nazi, il a clairement pris position de son vivant, contre... sa mère et sa soeur notamment. :p Certains en font aussi un Nietzsche de gauche, de droite, anarchiste mais c'est de la récupération, Nietzsche parlait surtout de la vie. Ces gens-là le réduisent à ce qu'ils voudraient qu'il soit parce qu'il déboulonne certaines idoles. La volonté de puissance est un concept psychanalytique hérité de Schopenhauer (le monde comme volonté et comme représentation). C'est la "différence" pulsions/intellect avec la continuité Schopenhauer >>> Nietzsche >>> Freud. On peut rechercher l'intensification de sa puissance par la pratique de l'art, du sport, par la recherche de la connaissance... ou en tondant les autres... La puissance n'est pas le pouvoir même si le pouvoir peut être une modalité de la puissance. Nietzsche explique que là où il a trouvé le plus de puissance est chez des gens vivant dans le dénuement, dans une cabane en bois par exemple. Pourquoi ? Parce que ces gens-là ont dû apprendre à se maîtriser, bien souvent par la force des choses. L'être humain étant un être de pulsions, de forces qui luttent pour s'exprimer, il faut les hiérarchiser, ces forces. Au sein d'un même individu il y a lutte, et entre les individus également il y a lutte. Il décrit le vivant, c'est tout. Ce Nietzsche là me passionne.
  18. J'avoue ne pas être très calé en philosophie mais adorer Nietzsche justement parce qu'il parle de la VIE comme personne, avec une grande lucidité et dans un style bien particulier (la forme qui devient fond, l'humour omniprésent, le jeu sur les images, sa façon de chercher querelle tout en glissant ses idées les plus subtiles). Nietzsche admirait Socrate (à mon avis) mais il aimait bien la lutte qui permet le dépassement de soi. La vie étant lutte pour la puissance plus que lutte pour la survie. Lou Salomé le décrit comme un être souffreteux à la sensibilité quasi féminine, qui écrivait des poèmes sur la liberté et la maîtrise de soi quand ses petits camarades s'alcoolisaient. Alors tout son pataquès sur la virilité... J'avoue buter sur son renversement des valeurs. Enfin pour moi c'est surtout une façon de dire qu'il faut "repeser le poids de toute chose". Il montre juste à sa façon qu'on peut aussi bien prouver une chose et son contraire, c'est sa façon à lui de dire que "tout ce qu'il sait c'est qu'il ne sait rien". Sa pensée se mord la queue. Mais certains le prennent au premier degré. Il était radical mais c'était un rigolo, psychologue hors-pair et philosophe-artiste, son Zarathoustra est un poème en prose, il a exprimé avec des mots ce qu'il n'a pas su ou pu exprimer en musique. C'est comme ça que je le vois tout du moins.
  19. Vous connaissez sans doute mieux que moi. :) Je trouve que sa réponse était plutôt bien sentie et montrait qu'il était loin de la caricature qu'on veut bien faire des anars.
  20. Il y a pourtant des textes odieux chez Nietzsche, sur les faibles et les inadaptés notamment. Bien sûr il y a différentes interprétations mais on ne peut pas les éluder, ces textes. Pour en revenir au sujet, je trouve qu'il prend un peu trop la pose de l'optimiste comme d'autres jouent les mélancoliques dépressifs, on n'est pas obligé de le croire sur tout !
  21. Je me rappelle de Brassens qui flirtait + ou - avec l'anarchisme dire un truc comme : "la seule révolution valable est la révolution intérieure, en espérant que ça ne débouche pas sur du n'importe quoi, et dans l'espoir de rendre le monde un peu meilleur".
  22. De ce que j'en ai compris chez Schopenhauer, la musique est suspension du vouloir, du vouloir-vivre. Nietzsche prend le contre-pied et fait la distinction entre volonté forte et volonté faible. La volonté faible, c'est l'art consolateur et la volonté forte c'est l'art qui affirme la caractère tragique de l'existence (il prend comme exemple Carmen). Je trouve la distinction volonté forte/volonté faible trèèès intéressante puisque deux actions en apparence identiques pourront être évaluées différemment selon leur attitude vis-à-vis de la vie. Par exemple certains philosopheront avec leurs manques, créeront des arrière-mondes, donneront dans l'idéalisme et d'autres philosopheront avec leur trop plein, se jouant de la vie utilisant poésie et humour. Il y a les malades et les adaptés à la réalité, nous explique celui qui obtiendra une pension d'invalidité de la ville de Bâle et qui finira à moitié fou.
  23. C'est très bien dit ! Rajout : et en général ce qui est bien dit est accrédité.
  24. J'y vois toujours un énoncé paradoxal. Il pratique "la pensée de derrière", comme on dit. Je suis retombé sur ça il y a quelques jours, je recopie l'extrait : Nietzsche, de Yannis Constantinidès Les textes essentiels fac/prépas L'art comme jeu avec la vérité (...) Récusant la problématique du fondement propre aux métaphysiciens, le philosophe de l'avenir, à l'image des grecs, privilégie à dessein la surface des choses. Il oppose ainsi à la volonté idéaliste de vérité le choix délibéré du non-vrai, de l'incertitude, du non-savoir. Il ne s'agit évidemment pas de faire de l'ignorance un idéal, mais de substituer au savoir théorique et au goût pathologique de l'absolu un "gai savoir" qui respecte le caractère perspectiviste de la vie, car "toute vie repose sur l'apparence, sur l'art, sur l'illusion, sur l'optique, sur la nécessité perspectiviste et l'erreur". (NT, essai d'autocritique, paragraphe 5). L'aversion pour l'art qui sous-tend le culte idéaliste de la vérité apparaît dès lors comme aversion foncière pour la vie.
  25. Utopique même si dans un monde idéal je suis pour. Apparu au XIIe siècle, selon Alain Rey1, le mot « travail » est un déverbal de « travailler », issu du latin populaire « tripaliare », signifiant « tourmenter, torturer avec le trepalium ». (Wikipédia) L'être humain recherche le plaisir (consommer) et cherche à éviter le déplaisir (le travail), dans la majeure partie des cas. Après il y a les masochistes et ceux, plus rares, qui trouvent un accomplissement dans le travail, plaisir différé. Chaque agent économique est à la fois producteur et consommateur mais on comprend vite qu'il est plus simple de faire consommer que de faire produire. Concrètement et en schématisant, on va se retrouver avec 3 catégories (qui existent déjà mais à un degré moindre): des esclaves, des oisifs et des travailleurs consentants. C'est peut-être tenable avec la mondialisation, si les esclaves ne fréquentent pas les oisifs, mais c'est pas très moral.
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