-
Compteur de contenus
1 842 -
Inscription
-
Dernière visite
Type de contenu
Profils
Forums
Blogs
Calendrier
Vidéos
Quiz
Movies
Tout ce qui a été posté par Dompteur de mots
-
L'amour n'est-il qu'égoïsme ?
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Savonarol dans Philosophie
Est-ce que ce sont les sentiments qui sont égoïstes, ou bien les actes ? Si un homme dit "je reste avec cette femme même si je ne l'aime pas vraiment car elle m'adule et cela me fait sentir bien", sont-ce les sentiments qui se trouvent dans cette situation que nous qualifions d'égoïstes, ou bien l'acte de rester et de profiter de la situation ? Et si je dis "je lui ai acheté un cadeau car je l'aime", est-ce que c'est le sentiment d'amour que nous qualifions d'altruiste ou bien le geste d'acheter un cadeau ? -
L'amour n'est-il qu'égoïsme ?
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Savonarol dans Philosophie
En même temps, il y la quelque chose de dissonant dans l'idée de définir l'amour à partir d'une situation qui se caractérise justement par son absence; en l'occurrence, lorsque l'amante essoufflée décide de rompre l'union. C'est un peu comme vouloir définir le goût du gâteau au chocolat en se représentant l'état où repus, nous repoussons l'assiette. Lorsque l'amour s'étiole, bien sûr que nous pensons davantage à nous-mêmes, aux avantages et désavantages de la situation, etc. Si la relation perdure dans cet esprit, alors l'amour n'est plus un appétit, c'est un arrangement. Ou alors un arrangement doublé d'un appétit vécu sous le mode de la consommation. -
L'amour n'est-il qu'égoïsme ?
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Savonarol dans Philosophie
Pourquoi dites-vous donc, petite bougresse, que je ne vis que de livres de philosophie ? Que savez-vous de ma vie ? Me reprochez-vous ma culture ? En êtes-vous jalouse ? Certes, il y a de quoi l'être, mais ça ne rend pas la chose plus glorieuse. Rester à tout prix auprès de l'être aimé peut être qualifié d'altruisme, certes. Mais par qui ? Votre bonne tante Cécile ? La vieille fille de votre bloc ? Le vicaire de votre église ? L'amour est d'abord et avant tout un appétit. Deux êtres qui ont faim l'un de l'autre. Nous parlons de "consommation" lorsque nous envisageons notre appétit sous l'angle de la succession des objets qui concourent à le satisfaire. Leur succession... et tout les aspects concomitants de cette succession: par exemple leur fabrication, leur disponibilité, leur disposition, etc. Mais l'appétit en tant que tel ne suppose pas ce mode de pensée qui appelle le concept de consommation. En amour, il y a consommation lorsque le jeu des relations amoureuse est envisagé sous ce prisme de la succession. L'appétit n'exclut pas qu'il y ait succession mais ce n'est pas sa préoccupation. L'appétit veut déguster, point. Jouir en consommateur est certainement une forme de dégénérescence. Or, une relation qui perdure peut aussi consister en une régulation de la consommation amoureuse, une manière de faire fructifier son petit pécule érotique à tous les samedi soir. Tiens tiens: aussitôt que vous vous relâchez et que l'étau moralisant qui vous tenaille les ouïes se desserre, vous revenez au langage de ce désir qui consomme et qui consume les êtres: vous parlez de "dompter". Vous allez me dire qu'il ne s'agit là que d'une image. Je vous dirai que c'est une image parlante. -
L'amour n'est-il qu'égoïsme ?
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Savonarol dans Philosophie
Mon point est précisément que lorsque tu poses la question « par quoi est motivé notre désir ? » et que tu sautes ensuite jusqu’à l’égoïsme et l’altruisme, alors tu passes d’un angle d’analyse à un autre ; d’un jeu de langage à un autre. Est-il seulement possible d’agir autrement que selon son plein désir ? Si je me sacrifie pour mon amoureuse, alors c’est forcément mon désir, n’est-il pas ? Que je sois traversé par des conflits intérieurs à ce sujet n’y change rien. Si je caresse mon amoureuse et que je dis « je veux te faire du bien », alors sans doute que cette formulation de mon intention fait elle-même partie de ce « vouloir faire du bien ». Mais ça n’empêche pas que ce « vouloir faire du bien » relève ultimement de ma volonté à faire augmenter ma puissance d’exister. Même chose pour le sacrifice. Devenir objet de sacrifice peut être quelque chose de très égoïste (parfois même de très érotique). Songeons au cas de l’amante dépendante affective qui se sacrifie pour son amoureux, comme en une façon d’assouvir sa soif de possession. Quant à définir l’égoïsme comme le fait de vouloir être heureux, c’est un pas que je ne franchirais certainement pas. Il m’arrive souvent de me dire que j’ai la responsabilité de veiller à mon bonheur, par considération pour les miens. L’arrivée d’un enfant est par exemple un puissant motivateur à travailler sur soi-même, et ce travail peut fort bien consister à devenir plus égoïste en certains domaines. -
L'amour n'est-il qu'égoïsme ?
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Savonarol dans Philosophie
Précisément. Ou à tout le moins, pas comme un amant. Prenez l'exemple d'une amante encore amoureuse de son amant alors que celui-ci ne reste avec elle que par convention, ou même par pitié. Or, l'amant se rend compte que le fait de demeurer dans cette situation le rend aigri, amer, qu'il accumule du ressentiment à l'égard de sa partenaire, et qu'il s'est mis à la traiter de piètre façon à cause de cela - elle qui est pourtant prête à tout accepter par amour. Est-il alors plus altruiste de demeurer dans la relation ou de la quitter ? Évidemment, les petites ménagères ont parfois de la difficulté à comprendre ces choses-là. Nous y aurions perdu au change l'un des plus grands philosophes de l'histoire. Moi, je suis bien content qu'il l'ait quittée. Mais je suis sans doute égoïste... Vous dites que l'amour permet de soutenir l'autre. Certes. Maintenant, si Kierkegaard se sentait appelé par la philosophie à un degré tel qu'il ne croyait pas pouvoir soutenir Régine de la façon dont il convient, que devait-il faire ? Peut-être l'aurait-il aimée de la façon qui sied les premières années, puis se serait lentement aigri de ne pouvoir se consacrer à sa grande passion, et serait ultimement devenu un amant tout à fait exécrable. -
L'amour n'est-il qu'égoïsme ?
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Savonarol dans Philosophie
Il vaut la peine ici que je copie-colle un formidable texte que j'ai commis il y a quelque temps sur l'égoïsme et l'altruisme. Voilà donc de quoi élever vos âmes, bonnes gens: Or, dans l'amour, nous agissons certainement selon notre Désir, et nous y travaillons tout aussi certainement à faire augmenter notre puissance d'exister. Pourtant, nous n'y mettons pas forcément à mal la balance, l'hygiène, l'équilibre des rapports humains, et nous ne créons pas forcément non plus un sentiment d'injustice ou d'iniquité chez ceux qui nous y observent. Par ailleurs, la complexité dont je parle dans le délicieux 3e paragraphe (j'imagine que je ne suis pas le seul que la justification de l'insulte par la magnification de la collectivité transporte de félicité), s'applique aussi à l'amour: ainsi peut-on fort bien imaginer un amant quittant sa partenaire par altruisme - parce qu'il estime que l'acharnement au sein de cette relation risque de créer des situations qui mettent à mal la balance des rapports humains. Songeons par exemple à Kierkegaard, qui laissa Régine, l'amour de sa vie, car sachant fort bien que sa vocation philosophique l'empêcherait de l'aimer comme il l'eût fallu. Il y a une sorte d'altruisme tordu là-dedans. Est aussi tordu l'altruisme qui poussa Kierkegaard à écrire le Journal du séducteur, ouvrage secrètement destiné à convaincre Régine qu'il n'était qu'un opportuniste, afin de la détourner définitivement de quelque interminable chagrin d'amour. -
C'est tout à l'honneur de Dehaene. Il y a une belle puissance qui vous anime Aliochaverkiev. Je dois dire que vous m'en mettez plein la tronche. Et quelle éloquence ! Cela dit, pourquoi dites-vous donc que je crache sur les recherches actuelles ? Et pourquoi me parlez-vous de Freud et de Lacan ? Je n'y ai pas fait allusion et je n'ai pas défendu leur doctrine. Qui désignez-vous lorsque vous dites "nous jugeons de la vérité..." ? Le club des savants ? Dont un libidineux bouffon comme vous ferait partie ? Parlant d'inepties, croyez-vous sérieusement que la question de savoir ce qu'est la conscience se pose seulement dans une optique thérapeutique ?
-
Certaines fautes m'insupportaient totalement, alors je publie une autre version de mon texte: J'ai lu votre texte et là, je me suis aperçu que certaines choses, sans que je puisse mettre le doigt dessus exactement, suscitaient en moi des émotions, des impressions vagues. Je relis le texte. Je rêvasse en regardant dehors, en passant les yeux distraitement sur ce qui m'entoure. Je reviens à votre texte, j'en relis des parties. Je rêvasse à nouveau. Et je fais ce manège pendant un bon bout de temps. (Si l'on m'avait demandé à ce moment ce que je suis en train de faire, j'aurais répondu "je réfléchis au texte d'Aliocharverkiev". Pourtant, je n'ai aucune idée de ce en quoi consiste précisément cette "réflexion". Je sais que j'y réfléchis car je reviens sans cesse au texte et à certains mots. Et certaines impressions qui y sont liées me reviennent aussi sans cesse. Aurais-je su, une seconde avant que l'on me le demande, que je réfléchissais à votre texte ? C'est-à-dire que si on me l'avait demandé une seconde avant, j'aurais répondu la même chose. En revanche, si on ne me l'avait pas demandé une seconde avant, alors je n'y aurais pas pensé et je ne me le serais pas formulé comme je le fais lorsque l'on me le demande.) Puis à un moment donné: pouf ! Je me suis mis à écrire ces lignes, sans savoir d'où elles venaient, et même sans savoir où me conduisaient les phrases que je débutais. Par exemple, je ne sais pas vraiment jusqu'où me conduit la phrase que je suis en train de taper - mais si l'on me demandait ce que je suis en train de faire, je dirais que je réponds à Aliochaverkiev et si l'on me demandait ce que je lui écris, je saurais résumer mon propos, mais sans doute avec moult hésitations. J'aurais aussi pu répondre la même chose une seconde auparavant mais en réalité, durant cette seconde précédente, je n'y pensais pas et je ne me le formulais pas. Maintenant, si le doute me prend au sujet de ce que je suis en train d'écrire, je vais me mettre à tout analyser et à tout décortiquer comme vous le dites. Il serait alors sans doute tentant dire que par le fait même, je vais rendre conscient une partie de monde d'opérations mentales inconscientes qui se déroulaient tout à l'heure, lorsque je rêvassais. D'un autre côté, je n'ai franchement aucune idée quant à savoir si les décortications que je vais formuler ou me formuler sont du même acabit que le contenu de ce que j'appelle mes "rêvasseries". Dans ces conditions, je ne suis pas certain que les expressions "rendre conscient" ou "devenir conscient" ou même "devenir inconscient" ont quelque sens que ce soit. En fait, même l'utilisation du mot "décortication" dans ce contexte est nébuleuse. Est-ce que je décortique ma rêvasserie ? Ce n'est pas clair. N'est-ce pas plutôt que je me mets à "rêvasser" à mon propre texte ? C'est cela: je rêvasse à mon propre texte, je regarde par la fenêtre, me relit et après un moment: hop ! Les mots sortent. Est-ce que mes rêvasseries ont seulement un "contenu" ? Si oui, quelle est leur forme ? Rêvasser, cela ne pourrait-il pas seulement signifier "laisser circuler", comme dans "laisser circuler l'impression ou l'émotion" ? Comme dans "les laisser me modifier" ? Car si je suis modifié, je ne produirai plus le même discours. "Rendre inconscientes certaines activités conscientes" ? Qu'est-ce que cela peut bien signifier ? Encore là, nada.
-
J'ai lu votre texte et là, je me suis aperçu que certaines choses, sans que je puisse mettre le doigt dessus exactement, suscitait en moi des émotions, des impressions vagues. Je relis le texte. Je rêvasse en regardant dehors, en passant les yeux distraitement sur ce qui m'entoure. Je reviens à votre texte, j'en relis des parties. Je rêvasse à nouveau. Et je fais ce manège pendant un bon bout de temps. (Si l'on m'avait demandé à ce moment ce que je suis en train de faire, j'aurais répondu "je réfléchis au texte d'Aliocharverkiev". Pourtant, je n'ai aucune idée de ce en quoi consiste précisément cette réflexion. Je sais que j'y réfléchis car je reviens sans cesse au texte et à certains mots. Et certaines impressions qui y sont liées me reviennent aussi sans cesse. Aurais-je su une seconde avant que l'on me le demande que je réfléchissais à votre texte ? C'est-à-dire que si on me l'avait demandé une seconde avant, j'aurais répondu la même chose. En revanche, en prenant si on ne me l'avait pas demandé une seconde avant, alors je n'y aurais pas pensé et je ne me le serais pas formulé comme je le fais lorsque l'on me le demande.) Puis à un moment donné: pouf ! Je me suis mis à écrire ces lignes, sans savoir d'où elles venaient, ni même sans savoir où me conduisaient les phrases que je débutais. Par exemple, je ne sais pas vraiment jusqu'où me conduit la phrase que je suis en train de taper - mais si l'on me demandait ce que je suis en train de faire, je dirais que je réponds à Aliochaverkiev et si l'on me demandait ce que je lui écris, je saurais résumer mon propos, mais sans doute avec moult hésitations. J'aurais aussi pu répondre la même chose une seconde auparavant mais en réalité, durant cette seconde précédente, je n'y pensais pas et je ne me le formulais pas. Maintenant, si le doute me prend au sujet de ce que je suis en train d'écrire, je vais me mettre à tout analyser et à tout décortiquer comme vous le dites. Nous pourrions sans doute dire que je vais alors rendre conscient une partie de monde d'opérations mentales inconscientes qui se déroulaient tout à l'heure, lorsque je rêvassais. D'un autre côté, je n'ai franchement aucune idée quant à savoir si les décortications que je vais formuler ou me formuler sont du même acabit que le contenu de ce que j'appelle mes "rêvasseries". Dans ces conditions, je ne suis pas certain que les expressions "rendre conscient" ou "devenir conscient" ou même "devenir inconscient" ont quelque sens que ce soit. En fait, même l'utilisation du mot "décortication" dans ce contexte est nébuleuse. Est-ce que je décortique ma rêvasserie ? Ce n'est pas clair. N'est-ce pas plutôt que je me mets à "rêvasser" à mon propre texte ? C'est cela: je rêvasse à mon propre texte, je regarde par la fenêtre, me relit et après un moment: hop ! Les mots sortent. Est-ce que mes rêvasseries ont seulement un "contenu" ? Si oui, quelle est leur forme ? Rêvasser, cela ne pourrait-il pas seulement signifier "laisser circuler", comme dans "laisser circuler l'impression ou l'émotion" ? Comme dans "les laisser me modifier" ? Car si je suis modifié, je ne produirai plus le même discours. "Rendre inconscientes certaines activités conscientes" ? Qu'est-ce que cela peut bien signifier ? Encore là, nada.
-
La non-violence peut-elle être criminelle ?
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de sovenka dans Philosophie
-
Pourrions-nous comparer la différence qu'il y a entre la cérébralité et l'esprit à celle qu'il y a entre la main qui écrit et le monde symbolique que l'écriture déploie ?
-
La psychanalyse semble indiquer que les homosexuels ne se sont pas identifiés à leur père. Or, comme c'est le cas ultime de la non-procréation, cela tend à aller dans le sens de ce que tu dis. Serait-ce la raison de la suspicion que beaucoup de gens portent à l'endroit de ceux qui justifient leur choix de ne pas avoir d'enfants ? Parce qu'ils tentent de faire passer ce choix comme étant vertueux alors qu'il ne découlerait finalement qu'une d'une nécessité psychique ? C'est très difficile de sauter aux conclusions, parce qu'on peut imaginer beaucoup de cas différents. Combien d'enfants sont par exemple engendrés par pur esprit de convention, parce qu'"il est dans l'ordre des choses de faire des bébés" ? Et puis même si les raisons invoquées par les gens qui choisissent de ne pas faire d'enfants masquent une certaine réalité psychique, ne pouvons-nous pas voir dans la recherche de ces raisons un mouvement d'affirmation de la tendance naturelle dont ces gens sont porteurs, à l'encontre de la convention qui voudrait les faire procréer ? Les parents incompétents que tout un chacun dénoncent ne sont-ils pas précisément des gens qui procréent par convention ?
-
Pourrions-nous comparer la différence qu'il y a entre la cérébralité et l'esprit à celle qu'il y a entre la main qui écrit et le monde symbolique que l'écriture déploie ? Lorsque nous lisons un texte, nous avons l'habitude de nous placer dans ce monde symbolique et de lui donner, au moins provisoirement, sa petite ontologie. Il est rare que nous saisissons un texte comme un geste langagier, comme la continuation du mouvement de la main qui écrit. Les gestes langagiers apparaissent dans les petits échanges du quotidiens, qui visent à coordonner nos actions, ou dans des textes qui ont une fonction purement utilitaire. Mais dans le rayon de la littérature, les choses se passent autrement. Est-ce que la littérature a précisément pour fonction de créer de l'espace ontologico-symbolique ?
-
Tu me fais penser à Schopenhauer. Ce que tu racontes est très solide, pratiquement indéniable. Mais en même temps, tu as tort sur toute la ligne ! Pratiquement chaque phrase est erronée, d'un certain point de vue. Question: l'approche pédagogique que tu prônes sur ce forum ne te met-elle pas dans une position semblable à celui qui arrose des cailloux ? Autre question: serais-tu un grand cynique caché sous des airs débonnaires ?
-
Un même problème ? C'est intriguant. Quel est le fond de ta pensée Blaq ? Le problème de la survie de soi-même au-delà de l'existence corporelle ? Mais il couchait avec ses disciples !
-
Lorsque je dis que ton "état d'esprit" est figé, je ne l'entends de la façon que tu décris ici, c'est-à-dire qu'il s'agit de quelque chose de sclérosé. Je veux dire que ton "état d'esprit" n'offre pas d'issue au néophyte. Il l'a ou il ne l'a pas. Alors que ma discipline consiste en un travail, un effort. Or, n'importe qui peut n'importe quand s'y mettre. Avec plus ou moins de prédisposition, de talent, sans doute, mais ça n'y change rien. L'état d'esprit philosophique est quelque chose qui se travaille, qui s'apprend, qui se développe. Thomas Edison et Nietzsche s'entendait bien sur une chose, à savoir que le génie créateur est fait de 1% de talent et de 99% de travail. Pour accomplir sa besogne, le créateur a certainement besoin d'une grande discipline. L'image de l'artiste constamment déchiré qui crée par éclairs d'inspiration est un pur mythe. Des expressions comme "tu as le choix de..." ou "tu es libre de..." ont une fonction rhétorique. Par exemple, je vais dire à ma fille: "tu as le choix d'outrepasser la règle que j'ai établi et de subir la conséquence qui a été déterminée, ou alors de respecter la règle". J'aurais aussi pu lui dire simplement "je veux que tu agisses comme ceci car sinon, voici quelle sera la conséquence". De cette dernière façon, j'aurais parlé un langage qui exprime ma propre force d'affirmation. Avec la première formulation, je tends plutôt à traduire cette volonté dans un langage qui exprime la force d'affirmation de ma fille: "tu as le choix de...". Nous n'utiliserons pas cette fonction rhétorique pour certains sujets, comme le sommeil ou la nutrition par exemple, car nous devons impérativement dormir ou manger. L'usage de cette fonction rhétorique n'aurait donc pas de sens. En revanche, pour le sujet qui nous occupe, cet usage est tout à fait indiqué, dans la mesure où la suggestion "chacun a le choix de s'adonner à la discipline philosophique" n'est pas dirigée vers un individu déterminé. C'est une ligne lancée à l'eau, un appel: "que celui qui m'entend bien aille se mettre à l'ouvrage !" "N'importe qui, sournoisement, voulant éviter de souffrir se confond avec le tout de l'univers, juge de chaque chose comme s'il l'était, de la même façon qu'il s'imagine, au fond, ne jamais mourir. Ces illusions nuageuses, nous les recevons avec la vie comme un narcotique nécessaire à la supporter." - G. Bataille
-
Je tiens à dire que je ne partage pas du tout cette vision. Oui: la culture fait la richesse de l'esprit. La culture, c'est le travail de sarclage des esprits, de défrichage, d'ouverture des esprits qui se fait dans la société. Nous sommes des êtres d'habitudes, des êtres figés dans leur petit univers égoïstes. La culture, c'est ce qui fait exploser le cadre de ce petit univers et plonge les individus dans l'élément de leur ignorance, vers les frontières du vide qui cerne leurs certitudes. Les arts possèdent certainement ce pouvoir explosif, subversif. La science aussi, la philosophie et même la religion lorsqu'elle le veut bien. Évidemment, le pouvoir subversif des œuvres de la culture est toujours récupéré dans une plus ou moins grande mesure par le cortège des idées établies. On tombe alors dans une autre culture, fétichiste celle-là, celle du divertissement, de l'érudition bourgeoise. Les œuvres deviennent complaisantes, et les individus qui s'y exposent oublient la quête sacrée qui les habitaient. L'individu qui se sent encore engagé dans cette quête sacrée doit alors lutter pour ne pas céder à la facilité. À la longue, une certaine lassitude risque de l'atteindre. De même que l'homme inculte qui contemple ce spectacle risque de finir par se détourner de la culture. Mais il ne faut pas céder: ni à la culture fétichiste, ni à la facilité suprême qui consiste à cracher sur la culture. Voir cet article pour plus de développements sur ce thème. Je ne fais pas ton procès. Je dis juste que ton intervention sur la culture était vomitive. Est-ce que toute référence à un philosophe reconnu ou toute citation est un argument d'autorité pour toi ? Parce que des vrais arguments d'autorité, on n'en voit pas énormément ici... Une bonne citation, ou une bonne référence à un philosophe reconnu peut être une excellente façon d'ouvrir un trou noir dans une conversation, de déchirer le voile des certitudes qui s'affrontent afin d'unir les participants au sein d'une même plongée dans l'ignorance.
-
Ah... non, je ne sous-entendais pas que Gaïa était incompétente.
-
Cela me fait penser qu'on regarde souvent les couples qui choisissent de ne pas avoir d'enfant d'un œil sévère, comme s'ils n'étaient que des êtres superficiels, attachés seulement à leur confort matériel, alors même que les parents qui ont des enfants sont les premiers à se plaindre du fait qu'il y ait autant de parents incompétents. On devrait applaudir les gens qui choisissent de ne pas avoir d'enfants.
-
Et vous Gaïa ? Qu'avez-vous à dire sur les grandes questions de l'existence ?
-
À vrai dire, vos réticences ne m'intéressent pas vraiment. Je ne vous demande pas de disserter sur Platon ou d'entrer dans un club élitiste. Je vous demande seulement de participer à la section tel que vous êtes, car je crois que vous avez un certain potentiel.
-
Ériger son ignorance en loi. Descendre la culture en vice. Ma foi, si j'avais besoin d'un vomitif, cette intervention ferait parfaitement l'affaire.
-
Soy un perdedor I'm a loser Caez, so why don't you ban me ? C'est gentil ça ! J'aime beaucoup Beck même si ses 2 derniers albums sont assez mauvais.
-
Je viens de lire vos interventions sur le topic de Quasi-Modo à propos du rasoir d'Occam. Ma foi, elles appartiennent tout à fait à cette section. De quoi vous plaignez-vous donc Petit Pois ? Vous comprenez de toute évidence la différence entre la philosophie et une joute d'opinions.
-
Landbourg, vous m'intriguez. Je vous ordonne de participer à la section philosophie. D'ailleurs, ne perdez plus votre temps et participez seulement à la section philosophie, si cela est possible.
