Savonarol

Faut vraiment s'emmerder l'existence pour décider que des codes vestimentaires de tel ou tel boulots sont sexistes. Comme si un tailleur - bustier noir / blanc de serveuse ( tenue exigée en hôtellerie) était une marque de sexisme.

Si on me demande de porter un moule-bite au boulot, est-ce que je dois m'insurger qu'on m'utilise comme un objet sexuel ? En hôtellerie, les filles portent jupe / tailleur C'est sexiste ?

Je ne crois pas que les femmes aient le monopole de l'instrumentalisation de ce qu'elles sont, crois moi. Simplement c'est plus facile parce que le terrain essentiel est là. Même bourré de bonnes intentions, il est plus facile de brandir une cause sous la bannière d'un sexe ou d'une race, parce que ceux qui en font partie reconnaissent l'étendard facilement, plus facilement qu'un concept. Ceux qui font de la lutte politique efficace n'ont pas besoin d'être féministe, mais ça ne veut pas dire qu'on avait pas besoin du tout du féminisme, ou plutôt de certaines personnalités pour réclamer l'émancipation de la femme (qu'elle a surtout eu grâce à la guerre et au besoin de mains d'oeuvre , mais bon)

C'est surtout parce que ce combat n'est plus mené depuis longtemps par des intellectuelles. J'ai envie de dire qu'il est tombé dans le domaine public, tout le monde en fait ce qu'il veut, et donc il ne ressemble plus à rien. L'avantage du rapport pauvres / riches, c'est qu'il se met à jour tout seul au fil du temps. Il est donc toujours ( et à mon avis pour très longtemps) d'actualité.

Ma remarque consistait juste à souligner l'absence totale de sens du terme "extrême-droite" dont on se sert comme d'un épouvantail à tout bout de champs.

Le lecteur est-il donc si influençable ?

C'est vrai, mais je crois aussi que le porno est à l'image de l'évolution de la société. Je vais (encore ) passer pour un vieux réac, mais le marché est passé par là et l'argent pourri absolument tout ce qu'il touche; ainsi le porno devient business du type haute production, mais comme la morale est abattue, rien ne s'oppose à "la liberté pour une gamine de 18 ans de se faire démonter salement par trois malades mentaux " et que le marché encourage ce genre de business rentable d'un coté alors que de l'autre, le libertaire ( genre californication ici) va défendre bec et ongles cette industrie au nom d'un genre de libertarisme issue des années 60. Les libertaires sont les meilleurs amis du Capital en débloquant chaque fois de nouveau segment de marché au nom de leur liberté à "jouir sans entraves". Tu m'étonnes qu'ils jouissent sans entraves, ils n'ont jamais été aussi entravés mais on leur a vendu l'idée que la liberté se jaugeait à l'aune de l'utilisation de son membre. Quelle perversité de pousser le peuple à se tromper de lutte pour mieux l'enculer. Je crois que la plupart des usagers de porno ne connaissent pas les dessous de ce truc. Les mecs défoncés à la coke pour pouvoir souiller sans états d'âmes une gamine de 18 ans qui a grandi dans un monde où on lui a vendu que son cul était une potentielle tirelire, les trangressions toujours plus fortes pour continuer à faire bander les pervers qui ont besoin d'augmenter les doses, ce que ça installe en terme d'image du sexe et des femmes que de voir la manière dont on les baise, c'est à dire en mode abattage. " plutôt" c'est déjà plus beaucoup, et bientôt plus du tout

En effet. En fait, tout le problème (au delà de l'orgueil des uns et des autres) vient du fait que le combat politique réside en deux choses : 1) Identifier le pouvoir à l'origine du problème 2) se constituer en réseau pour le combattre Si on identifie n'importe quoi (genre le nazisme en France là) on combat n'importe comment. Or tant que le gogo croira aux ismes, le pouvoir n'aura rien à craindre. Le communaurtarisme est semblable à la casuistique dialectique, il semble valide en apparence mais est un perpetuel contresens contre-productif qui a pour but de tromper le gogo (très prompt à se faire tromper) Je me pointe avec un t-shirt du Ché et je dis " Je suis là pour défendre la femme à lunettes dont le pseudo se termine par ine " , un type me répond " Quoi ? Mais ça n'est pas logique, mieux vaut s'occuper de tous les êtres humains en même temps ! " , je réponds " Pardon ? Vous méprisez les femmes à lunettes dont le pseudo se termine par un ine ?" et c'est dans la poche. Je n'ai rien dit de pertinent mais la manière dont j'ai fait semblant de me scandaliser à suffit à me donner la stature dont j'avais besoin pour convaincre ce qui restait de gogos. Pourtant, je crois que tout le monde aura compris que, toute séduisante soit cette lutte par ailleurs ^^, la lutte pour le droit des femmes à lunettes dont le pseudo se termine par ine " n'est pas justifiée par grand chose de concret d'un point de vue logique.

Je m'en régale à l'avance. Oh mon dieu, mais de quel pays tu parles qu'on se dépêche de lui déclarer la guerre pour faire cesser ces ignominies que tu décris ! Quelle donc cette société raciste et homophobe que tu dépeints ? Quel espèce de nazi la dirige ? Où sont inscrites les lois anti-homos, anti-femmes, anti-juifs ? Ah mais attends, tu parles de la France sous François Hollande, je viens de percuter. Imaginons Marx revenir d'entre les morts, et le bonhomme n'est pas parfait, loin s'en faut, il est perfectible, comme je l'ai dit. Comme je l'ai précisé plusieurs fois, son analyse des classes est à mettre à jours parce qu'il y a eu quelques évolutions; que le prolétariat a muté avec la disparition des usines : mais sa grille d'analyse est toujours la bonne; la mesure se prend à l'aune de ce qu'on l'on génère en terme de richesse. Ce sont les groupes les plus pertinents en terme d'analyse politique. C'est à dire, les groupes classés en fonction de ce qu'ils produisent , de leur catégorie sociale, de leur manière de se constituer en corps et non en groupement de race, de religion ou d'orientation sexuelles puisque ces derniers groupes ne peuvent être uniforme et que les intérêts d'un gay du tertiaire ne peuvent pas être comparés à ceux d'un gay de la moyenne bourgeoisie. Si en plus (dans le cas du gay, qui est encore une catégorie différente) on prend en compte le fait que rien n'indique l'orientation d'une personne à moins qu'il ne la dévoile (contrairement au noir) , on met en avant les absurdités du traitement du peuple par communauté, sexe, race ou religions. Bref, Marx reviendrait et lirait les 8000 pages que composent son travail balayées par un twittos. Dur. Simple, simplissime, réduite, faible, sans épaisseur. Il suffit d'une dizaine de minutes pour démontrer l'imposture des ismes comme systèmes d'analyse sociale. Eclaire-moi, tu fais partie de quelle catégorie Yardas ? Les blancs ? Les gays ? Les noirs ? Une combinaison des trois ? Et quelles sont vos revendications ? Comment comptez vous "vous" organiser puisque vous n'êtes personne et ne représentez quiconque ?

Matériellement non, trois lignes c'est trois lignes, ça ne construit pas un argumentaire, ni un point de vue, ni une opinion, c'est juste une éruption dans l'air du temps, ça ne dit rien, ça ne vient de pas grand chose et ça ne va nul part. Mais c'est court, c'est pratique, et dans une époque où la paresse est à ce point encouragée, rien d'étonnant à ce que ce qu'elle produit soit loué par ceux qui se reconnaissent dans le néant qu'elle génère.

J'ai un oncle pédé, je suis pour le mariage gay d'office? C'est transmissible sur les générations l'extrême droite ? Ca s'attrape comment ? Que penses-tu de tout ça, toi personnellement ?

De toutes façons, les résultats d'élections ne sont validés par les démocraties que lorsque le résultat va dans le sens de leurs intérêts. Les dizaines d'élections fantoches en Irak ou en Afghanistan n'ont jamais gêné l'occident.

Bon alors je sais pas, le pouvoir officiel désigne Dieudonné à l'extrême droite, alors du coup c'est quoi l'extrême droite si tu penses qu'il n y est pas ?

Parce que je n'ai jamais rencontré que ça, oui. Après c'est peut être une simple coïncidence qui se répète depuis le début de mon existence. ?

Ce qui est inquiétant en France ( et ça vaut pour tous les pays) c'est le niveau d'ignorance de son peuple qui lui interdit d'analyser la source des problèmes du pays, et donc d'y apporter des réponses. C'est parce que vous mettez n'importe quoi dans "quelqu'un du FN", comme un genre de boîte à malice avec dedans Hitler, Ben Laden, Frigide Barjot, Poutine, JF Copé, Dieudonné, les royalistes, les racialistes, les maurassiens, les régionalites, Pétain, Kadhafi, Georges Bush. Ca n'a aucun sens.

Mirde, j'ai oublié de mettre le "pas" De toute ma vie je n'ai jamais croisé un homme féministe (qui se revendique comme tel) qui ne soit pas un genre de lavette qui se prétend au fond "féministe" parce que c'est plus facile pour approcher les femmes (pense t-il) et qu'il n a pas grand chose pour lui pour y parvenir autrement.

J'ai pas dit que j'aimais les femmes parce que j'aimais le sexe. ( J'aime ma mère qui est une femme, pourtant je n'ai pas envie de baiser avec) Ca par contre j'en suis vraiment pas persuadé : les hommes féministes sont la plupart du temps des avortons physiquement, moralement assez bêtes, et souvent très lâches. Dès l'instant qu'on réfléchit un peu, on laisse tomber la plupart des ismes et on fait de la politique sérieusement.

J'ajoute que c'est quand même balèze de me prêter à moi des intentions puritaines Aimer le cul c'est une chose, et je suis pas le dernier, appréhender l'industrie du X en terme d'avilissement de la personne humaine en est une autre. ( mais moi, contrairement aux féministes, j'aime vraiment les femmes)

Le porno pour femme, c'est marginal et pas du tout représentatif de la consommation que la majorité a en matière de X. L'industrie porno repose à 95% sur le gonzo, c'est à dire des clips de 5 à 40 mn où une fille se fait attraper par un, deux ou trois mecs pour se faire démonter. C'est la constante, c'est ça que le X produit. Je me souviens de la petite vague "porno esthétique" au début des années 90 avec des films comme "Latex" où des efforts de tournage était fait, ça n'existe quasiment plus; ou en tout cas ce qu'il reste de production porno artistique n'est pas du tout représentative de la consommation de la majorité. J'invente pas, et la démonstration est facile à faire : va sur google à la recherche de sites pornos, tu tomberas exactement sur ce que je décris, c'est l'écrasante demande. D'ailleurs dans le film dont tu parles ( que j'ai vu y a pas longtemps), le héros, c'est exactement ça qu'il regarde puisqu'il se rend sur "pornhub" qui est un genre de google du X à 100% gonzo.

Je crois qu'avec internet, et donc la perte de vitesse des médias officiels en tant qu'unique relai de l'info, on aura du mal à réitérer un tel score.

D'accord sur l'évolution de l'artisanat à la grosse industrie de plus en plus transgressive au niveau de la pratique. Concernant les pubs avec des femmes à poils, je suis moins extrémiste. Je crois quand même que le lecteur de Play boy est capable de faire la différence entre la fille sur la photo et "les femmes", même si ça touche à son inconscient, c'est relativement anodin. Par contre, le porno est devenu violent et malsain, c'est ça que je pointe du doigt. C'est ce qu'il se passe quand on instille de l'argent dans un milieu plutôt désintéressé au départ, on créé un business dénué d'âme. Efukt n'aurait pas pu exister il y a 10 ou 15 ans.

Le bide du siècle -_-

Il ne manquait plus que Monsieur-3-lignes. On se lasse de twitter?

C'est vrai. Et puis surtout la pornographie répond à un besoin qui est l'amertume mâle. Je m'explique : dans un monde où les femmes prennent le pouvoir, le mâle peut se sentir castré. Tous les codes qu'il tenait pour acquis sur la manière d'appréhender ce sexe deviennent suspects, dangereux, désuet, on ressort la culture du viol pour désigner le dragueur, etc. Si le porno éclate à ce point c'est qu'il se nourrit de la rancoeur et de la lâcheté masculine, celle qui lui fait renoncer au goût de l'aventure. Donner à l'homme une image de la femme qu'il ne peut pas atteindre, c'est le pousser à se "venger" sur de pauvres filles qui se font malmener par des malades mentaux. C'est pas un processus très sain. Je me rappelle quand j'étais gamin, mon premier "Emmanuelle", rétrospectivement très soft, tout dans la mise en scène et la suggestion. Je me souviens aussi d'un des premiers film érotique de M6 que je regardais en cachette, le feu sous la peau, la simple simulation d'une levrette était mis en scène de manière super excitante. L'abattage porno ne se présente pas sous la forme d'un art ( n'en déplaise à ceux qui font des big up aux pornstars) , c'est juste une femme qui vient se faire défoncer pendant 15 mn par deux malades pour faire jouir un type qui se paluche devant son pc. Et faut voir ce que ça génère le porno. Je me rappelle de cette pauvre Karen Lancaume qui s'est suicidée après une courte carrière dans le X parce que de son point de vue de femme ( et féministe sur la fin) elle vivait bien mal le fait d'avoir servi d'urinoir humain. Ce qui est assez logique, on peut pas miser sur le X comme d'une activité épanouissante ou positive. Suffit juste de voir QUI compose le "public" du X. Des alcooliques, des chômeurs, en grande majorité des célibataires et tous ont en commun un certain problème avec les femmes, bien souvent des types vilains. Parce que les beaux gosses sont bien plus souvent du coté de ceux qui baisent que de celui de ceux qui regardent baiser.

En mélangeant deux choses qui n'ont rien à voir, tu joues exactement le jeu des néolibéraux puisque tu valides la base de ce sur quoi ils fonctionnent. Vois les pays où les néolibéraux prolifèrent, à quoi ressemblent le modèle de société qui est favorable à leur prolifération ? Indice : ça n'est pas la République. J'ignore ce qui n'a pas de logique à exister quand toi tu fais des mélanges improbables. Et oui, le dénominateur commun à toute personne dans une société qui fonctionne sur l'argent, c'est l'argent. C'est ça le marqueur, au delà des identités fantasmées dont j'ai démontré qu'elles ne tenaient pas debout d'une personne à une autre. L'aliénation suprême c'est bien de vouloir nier l'existence d'un concept même sans même en comprendre l'essence et d'en accepter un autre par opposition tout en se réclament des effets inverses qu'il provoque. Un mot là-dessus : il y a pas mal de choses qui s'apprennent par soi. C'est à dire via la remise en question de ce qu'on lit, de ce qu'on tient pour acquis. Ca devient difficile de dire à un type "vous croyez que les mouettes ça vole? Lisez donc Richard Bach" , et essayez d'opposer les concepts en y ajoutant un peu du bon sens personnel qui nécessite de ranger son orgueil au placard pour se remettre en question.