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Tout ce qui a été posté par Elfière
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MIREILLE (Un somme hier) Mireille prend le sentier vers la rivière. La rivière aux alevins curieux, Frisson léger d'un joli temps perdu Esquisse d'écriture aux accents éphémères En suspension de points fragiles et gracieux En forme d'ailes et de chapeaux pointus. Il y aura les mûres, le buisson et la ronce Le doigt qu'elle s'y pique L'ombre du sang pour la joie du soupir Au baiser qui offre la réponse En rituel enfantin et magique Pour une page de plus au jeu du souvenir Il y aura les fruits d'hiver chapardés Au pied d'un vieux château. Arbouses et figues de barbarie Le jus rouge d'une grenade éclatée Et de l'autre côté d'un mur très très haut L'orange velouté d'une poignée de kakis Aux sentiers escarpés de la colline Elle reconnaitra la garance et la noix de galle Goutera le pourpier et la menthe sauvage Chantera les caprices d'Ondine Glissant dans les flots d'une eau médiévale Et rendra le village secret aux âmes de passage. Le pont n'est plus si loin Elle en voit les trois arches Elle n'espère pas vraiment. Là-bas, il n'y a plus de dessin Elle le sait, elle le sait, mais elle marche Vers un signe tracé voilà plus de trente ans! Mireille n'est pas sage, Elle est vieille et jolie Elle retisse le fil de ce pèlerinage Alerte encore, dans ce grain de folie Qui ramène une aïeule aux berges toutes fleuries Effeuillant les chapitres d'un livre de voyages. Au pied de la troisième arche juste avant la rivière, Ils s'étaient amusés plantant au milieu de graffitis Deux prénoms charbonnés dans un gros cœur bombé. Ils s'étaient reculés de deux pas en arrière Pour se moquer ensemble de ce piteux délit Mais n'en restèrent qu'étrangement troublés. Mireille a eu des lumières dans sa vie, Les a goûtées, gardées, perdues A choisi des chemins, les a laissé choisir Mais n'a jamais accepté que le fatal oubli N'efface ces images de son chiffon têtu Et sourit à la vue de « ce pont des soupirs ». Mais elle doit s'arrêter en entendant des voix Contrariée un instant, elle s'éloigne un peu Et s'assoit sur un banc, en surveillant de loin. Elle espère que la chance tournera Qu'un ciel compatissant éloignera des lieux Au moins pour aujourd'hui ces voisins importuns. Deux voix d'hommes, des rires et des silences Et au bout d'un moment, des pas qui s'éloignent enfin Mireille les voient partir au chemin opposé Deux silhouettes masculines d'une égale prestance Elle sent dans l'une la vigueur d'un gamin Dans l'autre la lenteur appuyée qu'imposent les années. Ils sont partis et Mireille s'approche Le cœur battant malgré la certitude De ne trouver plus rien que la pierre et le froid. Mais elle est revenue et son sourire s'accroche Juste comme un défi au vent des habitudes Caresse, sur sa joue, d'un printemps d'autrefois Les graffitis ont disparu en ombres arabesques Transformant le tableau en pastel de flocons Elle se dit un instant qu'elle s'est trompée d'endroit Car le cœur griffonné au milieu de la fresque Éclate en bouquet fou sa fraicheur sans raison En prénoms enlacés qu'on ne sépare pas. Mireille chancelle un peu à la tendre émotion Son esprit renonçant à rattraper son cœur Et sursaute à la voix qui doucement questionne. Un jeune homme sourit : « je vous demande pardon Je ne voulais pas vous faire peur » Et Mireille, à présent, est sûre qu'elle déraisonne! Car son amour d'antan s'avance en écartant les bras... Son regard l'enveloppe du même bleu qui danse... « C'est pour Grand-Père, un morceau de charbon Oui, ça paraît stupide! Mais... Ah, le voilà » Mireille, de cette voix, reconnaît la cadence Et reçoit la magie sans poser de question. Le garçon, à présent, se recule et d'un signe gentil Salue la vieille dame qui lui répond aussi. Il s'éloigne un instant, mais en se retournant Il croit la voir flotter souriante et légère Au bras d'un cavalier qui l'enlève en riant... Comme une page arrachée aux contes de Grand-Père...
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AU REVOIR, AU REVOIR Au revoir au revoir Au revoir au revoir S'en aller de la ville Sans autre envie Qu'un peu de réconfort Tranquille Emporté par le style D'une chanson sans effort Où la vie est cachée par des mots inutiles Au revoir au revoir Au revoir au revoir Pouvoir laver le ciel Tout effacer Ne rien recommencer Ou peut-être Essayer de trouver Pour s'éloigner de l'enfer Un bateau rose et vert qu'on enterre dans la mer Au revoir au revoir Au revoir au revoir Faire la part des choses Se dire que l'on ose Tout remettre en cause Et partir Au revoir au revoir Au revoir au revoir
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FUNAMBULE Elle était funambule. Avait toujours senti L’équilibre. Pas de férule D’autres «on-dit». Libre ? Sûre de son assurance, Juste en elle La confiance, L’insolence, L’arrogance, La certitude, Solide et rude, De n'avoir besoin D’aucune autre main, D’aucun autre bras, Pour chaque matin Marquer son pas. Ses matins ont changé. Les certitudes ont vacillé Parce que des doigts ont effleuré Son fil de vie si bien tracé. C'était une funambule Qui voulait Se convaincre, Nomade en bulle, Que rien ne pouvait Vaincre Les murs de sa maison. Aucune force, aucune action Ni tension Ni tentation Qu'elle autorise Dans le donjon Qui l’immunise Contre les écueils de la déraison, Cette idiotie qui fragilise La paix En posant des questions Dont les réponses Parfois brisent La résistance des bastions. Elle a tremblé. Equilibre rompu. Et puis, elle est tombée Tombée Tombée... Et puis s'est envolée Toute nue!
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MATONS (Sévices d'ordre) Il est dans nos allées, souvent, des avatars terribles, Des roquets de couloirs que le pouvoir explose A qui est accordé, erreur irréversible Le droit de vie et mort qu'ils prennent en overdose Ces petits tyranneaux, moustiques zonzonneurs Porteurs de bien des maux, gangrénant les humeurs Seraient-ils donc, ma foi est ébranlée, Les touts nouveaux prophètes qu'il faille écouter? "Je te préviens, je t'aurais prévenue..." Leur voix semble terrible... Devrions-nous du frémir? Qu'on me pardonne encore, s'il me vient, impromptu A ces avertissements, de grands éclats de rire!!! Et si je m'écoutais, si j'étais effrontée A un plaisir coupable, sans plus de retenue (Mais je ne le ferai pas, je suis bien élevée) Mais de toute mon âme, je leur montre mon cul!!!
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C'est vraiment percutant dans sa nue simplicité. Ce que j'aime.
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Je ne crois pas l'avoir jamais lu celui-là. J'aime beaucoup. Le premier vers "souffle"? Même si "souffre" c'est tout aussi (même plus) évocateur de l'atmosphère du poème. T'en as pas d'autres, comme celui-là, que tu aurais cachés? Tu sais, ça me fait un peu penser au "Tou si passis" d'Aubanel. Tout de profonde et sensible mélancolie. Merci.
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La pêcheuse et le petit poisson Petit poisson deviendra grand Car l'Elfière lui prête vie En le laissant libre à l'étang Juste un ptit bonjour et merci! PS : Merci au dessinateur anonyme. Image piquée au hasard sur la vague parce que vraiment conforme à l'esprit de ces moments "ailleurs".
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Et à moi aussi. Mon père m'a transmis son amour de la pêche. Il n'y a pas, pour moi, de plus profonde quiétude que de passer des heures à écouter le concert des grenouilles, observer les libellules et araignées d'eau qui titillent mon bouchon tout autant que les gardons et revenir toujours définitivement bredouille volontairement. Tout imprudent gourmand qui parvient à s'accrocher à mon hameçon inoffensif est juste quitte après quelques secondes au grand air et un merci de ma part pour le plaisir de la rencontre. Je le renvoie rapidement retrouver ses copains pour leur raconter son enlèvement et sa rencontre avec une extra-maresque.
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PAULETTE ET CYRANO Elle avait un prénom de soubrette Lui, celui d'un héros. BONNE FÊTE, MAMAN, BONNE FÊTE, PAPA Ils vécurent une vie Sans chichis Ensemble, cinquante ans Ensemble, sept enfants, Pour leur paradis J'ai loué pour un bail infini La guinguette au bord de l'eau La limonade et les oiseaux. Cyrano, épi brillantiné Paulette, lèvres rouge-baiser Glissant, légers sur le parquet Accordéon, tango feutré. Paulette fredonne Tino Rossi Cyrano siffle Mouloudji Infatigables et sans soucis Rythmant le bonheur et la vie Talons aiguille, souliers serrés, Dans le fossé abandonnés Par ces danseurs va-nu-pieds Bras de chemise et bas filé. Les étoiles sont des violettes blanches, La lune, un cœur de bouton d'or Témoins d'amour qui se penchent Pour les voir tournoyer encor La vie est douce au Paradis De Paulette et de Cyrano Qui filent mon rêve rhapsodie Pour une soubrette et son héros.
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Drouot BARBARA Dans les paniers d'osier de la salle des ventes Une gloire déchue des folles années trente Avait mis aux enchères, parmi quelques brocantes Un vieux bijou donné par quel amour d'antan Elle était là, figée, superbe et déchirante Les mains qui se nouaient, se dénouaient tremblantes Des mains belles encore, déformées, les doigts nus Comme sont nus, parfois, les arbres en novembre Comme chaque matin, dans la salle des ventes Bourdonnait une foule, fiévreuse et impatiente Ceux qui, pour quelques sous, rachètent pour les vendre Les trésors fabuleux d'un passé qui n'est plus Dans ce vieux lit cassé, en bois de palissandre Que d'ombres enlacées, ont rêvé à s'attendre Les choses ont leurs secrets, les choses ont leurs légendes Mais les choses murmurent si nous savons entendre Le marteau se leva, dans la salle des ventes Une fois, puis deux fois, alors, dans le silence Elle cria "je prends, je rachète tout ça" "Ce que vous vendez là, c'est mon passé à moi" C'était trop tard, déjà, dans la salle des ventes Le marteau retomba sur sa voix suppliante Tout se passe si vite à la salle des ventes Tout se passa si vite, on ne l'entendit pas Près des paniers d'osier, dans la salle des ventes Une femme pleurait ses folles années trente Et revoyait soudain défiler son passé Défiler son passé, défiler son passé Car venait de surgir, du fond de sa mémoire Du fond de sa mémoire, un visage oublié Une image chérie, du fond de sa mémoire Son seul amour de femme, son seul amour de femme Hagarde, elle sortit de la salle des ventes Froissant quelques billets, dedans ses main tremblantes Froissant quelques billets, du bout de ses doigts nus Quelques billets froissés, pour un passé perdu Hagarde, elle sortit de la salle des ventes Je la vis s'éloigner, courbée et déchirante De son amour d'antan, rien ne lui restait plus Pas même ce souvenir, aujourd'hui disparu
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LE PECHEUR DE REVES Allongé sur la Lune Il attend, gentiment Que dans la marée brune Scintillent en s’égaillant Tous les reflets jolis Des rêves des Petits. A l’hameçon Sans ardillon Il accroche, patient Le rire d’une fée En prenant bien son temps Pour ne pas le blesser. Et quand la nuit est douce Il pêche les trésors Rescapés de la mousse De la verdure d’or Refuge sans secousses De l’enfance qui dort … Et quand le jour se lève Il dépose ses prises, Comme autant de surprises Au hasard d’autres grèves Pour des Grands oublieux Pour les faire culbuter, Sans façon, les renvoyer Au cœur du merveilleux occulté Sur le fugace intense D’une ancienne évasion Dans l’univers immense De l’Imagination… (Merci Dreamworks pour l'illustration)
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Et pour le fun, la liste de Cyrano (mon héros) pour retenir un fâcheux trop pressé d'embêter le monde : LES 7 MANIERES D'ALLER SUR LA LUNE : 1 - Les fioles de cristal Je pouvais, mettant mon corps nu comme un cierge, Le caparaçonner de fioles de cristal Toutes pleines des pleurs d'un ciel matutinal, Et ma personne, alors, au soleil exposée, L'astre l'aurait humée en humant la rosée ! 2 - La sauterelle à ressort Ou bien, machiniste autant qu'artificier, Sur une sauterelle aux détentes d'acier, Me faire, par des feux successifs de salpêtre, Lancer dans les prés bleus où les astres vont paître ! 3 - La moelle Puisque Phoebé, quand son acte est le moindre, Aime sucer, ô boeufs, votre moelle... m'en oindre ! 4 - La fumée Puisque la fumée a tendance à monter, En souffler dans un globe assez pour m'emporter ! 5 - L'aimant Enfin, me plaçant sur un plateau de fer, Prendre un morceau d'aimant et le lancer en l'air ! Ça c'est un bon moyen : le fer se précipite, Aussitôt que l'aimant s'envole, à sa poursuite ; 6 - Le coffre en isocaèdre Et je pouvais encore Faire engouffrer du vent pour prendre mon essor, En raréfiant l'air dans un coffre de cèdre Par des miroirs ardents, mis en icosaèdre ! 7 - La marée A l'heure où l'onde par la lune est attirée, Je me mis sur le sable, après un bain de mer, Et la tête partant la première, mon cher, - Car les cheveux, surtout, gardent l'eau dans leur frange- Je m'enlevai dans l'air, droit, tout droit, comme un ange. ..................... * J'avoue avoir un penchant pour la 7ème.
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LES ENFANTS (Instantanés - suite) SOUS LE TOIT .......... Galops vers un grenier pour le repos Des guerriers, Et le chant mirliton Du Grillon, Griot niché dans une armoire Qui patine sa gloire Au parquet griffé des ans. Elle grince ses gonds de grimoire Et glace, gourmande, le sang des enfants D'un suaire grimaçant de fantômes d'histoires... Juste pour de faux Juste pour de faux Le temps que se lasse l'averse Grêlant ses sanglots En grelots Gris et blanc Martelant En ricochets les tuiles rose pastel De l'abri où l'enfance se berce Au hamac inversé d'un arc-en-ciel. Contre l'ennui des grands, son contrechant Grime la pluie et le beau temps. Juste pour un temps Juste pour un temps
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J'aime beaucoup. Merci ............. Elle aime les touts petits matins. L'impression toute simple mais tellement apaisante que le monde ne lui est réveillé qu'à elle et qu'enfin, il peut lui parler sans oreille indiscrète, sans bruit parasite. Elle n'en parle à personne. C'est un secret entre eux (le Monde et elle !). Un présent unique mais elle sent aussi parfois qu'il aimerait avoir plus d'autres vrais amis. Dès fois, elle sent bien qu'elle ne lui suffit pas. La lune, par exemple, c'est elle qui lui parle, ce matin (parfois, c'est un oiseau ou une mélodie d’eau... le monde a mille souffles...). Lointaine, hésitant entre le velours d’un nuage ou la laine d’un peuplier.., elle lui murmurait : ... "je sais que tu es là... je sais que tu t'es éveillée à la seconde où je t'ai appelée ... Je sais que tu souriais d'avance dans ton rêve de rendez-vous… Je suis là, avec toi. Pour toi... Et tu ne me demandes rien, juste d'être là. Juste une preuve de l'essentiel sans exigence, évident. Je sens comme je peux t'emmener d'un coup où je veux et comme je te rends légère et confiante et tellement, tellement sûre de moi. Je sais que tu vis de ce secret. Je sais que tu n'es pas jalouse... Tu veux bien qu'on m'aime... Tu voudrais quelquefois, Simplement, qu'on sache pourquoi Toi, si moins banalement, tu m'aimes. Pas comme les autres. Ce matin, tu te trompes... Ce n'est pas toi qui ne me suffis pas... C’est à toi que tu manques. ... Le premier oiseau, (un merle sans doute), a chanté dans le buisson. Et il lui a dit…
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LES ENFANTS (Instantanés-suite) Sous les giboulées Griffures arabesques, Sang offert sans courroux, Graffitis de ronces sur la peau, Giffles frôlées sur leurs joues De bandits, Sans foi, Sans loi. Ils plantent leurs grappins De vie Sur les vents gigantesques. Ils domptent leurs vaisseaux Sous les pluies, Tracent tout un chemin Romanesque D'Odyssées en galops. Ulysses éclaboussés, Ils fuient Les larmes de chagrin De Circé, de Calypso Ils en rient, Impies! Oublieux, Heureux! Ils gravent leur destin Pittoresque Immortels héros Profils sur une fresque Aux ruines d'un château...
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C'est étonnant, certaines coïncidences... Et les "positions" de lecture. Tequila, par exemple, te "dispute" une im-possibilité scientifique. Moi, j'avoue être allée voir ce qu'était une "syzygie". Bon, je m'endormirai moins ignorante et c'est bien, en l’occurrence, que je sache que, peut-être, un alignement "anormal" dans l'espace est à l'origine des mésaventures de ton héros. Mais je ne vais pas plus loin. Trop ignare pour le discuter, j'admets tout bonnement tes éléments du décor. Attention, hein, je ne le fais pas avec tout le monde. J'ai besoin d'un minimum de confiance en l'auteur. Dans le cas présent, comme souvent avec toi, je te laisse poser l'environnement et, une fois celui-ci admis et intégré à ma propre interprétation, je me focalise sur les personnages et leur évolution. La coïncidence, dont je parlais plus haut, vient du fait d'une "résonance" avec une re-lecture que je suis en train de faire (et que nous avons évoquée, sans que tu connaisses l’œuvre et son auteur) et où il est question d'un phénomène qui gère la destinée de certains personnages : "Les Marées du Temps". Ben j'imagine très bien Ian, embarqué dans quelque chose comme ça... Merci
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LA DIVA (Terreur Nocturne) Il la rêva, drapée, fardée et bedonnante Trempant dans l'encrier une plume ânonnante, En soeur de Cendrillon, envieuse et suante Qui boudine ses pieds aux pantoufles charmantes. Sur une scène ensuite, elle tentait, claironnante D'infliger ces brouillons en litanie suintante. Et les mots se vengeaient de l'insulte affligeante En explosant chacun d'une aigreur différente. Il trembla cependant qu'il lui venait, tentante, L'envie d’abréger, là, l'agonie déprimante! Il fallait qu'on stoppât cette atroce tourmente Qu'on lui fît avaler une potion calmante! Il voulait échapper à ces vapeurs gluantes Hésitant tout à coup, ô pensée mécréante, Entre la compassion, méritée, évidente Et le rire si fou, aux vertus addictantes. Il céda au dernier en saccades grisantes La vertu s'échappait sur la vague enivrante, Et chaque trémolo de la tirade hurlante Déchainait des échos sur cette déferlante. Il s'éveilla, confus, dans l'aura frémissante D'une gaieté mêlée de terreur troublante. Il soupira, radieux, que la Diva démente Disparut dans les limbes d'une nuit effrayante!
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Merci Maxence 22 pour ton "marathon" de lecture et tes gentils retours..
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@Crève C'est une bonne idée, mais c'est plutôt un fil à créer pour lui-même si tu veux en faire un jeu. J'imagine que pourraient s'y retrouver tous les amateurs de devinettes et que ça intéresserait même les "écrivains" timides qui pourraient s'essayer à la caricature des copains. Ici, la Malle à Portraits est dans un grenier assez intimiste. Ouvert mais plutôt calme et feutré. Si tu te retournes doucement, tu verras Maxence 22 assis en tailleur sous la lucarne, en train de lire sans bruit...
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(A la piscine, le mardi, je partage(ais) le bassin avec un petit groupe d’enfants « d’ailleurs » et de leurs accompagnateurs) Lucie Ses mains s’élèvent Au dessus de l'eau Doigts effilés Répliés En têtes gracieuses Ciselées. Serpents incongrus Etrangeté sinueuse Ballet d’hydres pâles Au dessus des boucles brouillonnes De l’enfant qui s’abandonne Au flot. Les serpents observent. Périscopes animés Attentifs, sérieux… Silencieux. Lucie, menton pointé, Ne regarde qu’eux ! Docile pourtant aux bras protecteurs Qui la soutiennent Qui la promènent Sur l’eau. Tiédeur. Confiance, indifférence... L’importance est ailleurs ! Aux mains-serpents, Là-haut. Observateurs danseurs, Qui détaillent les gens Puis, descendent parfois Ondoyant Effleurer l’eau Cueillir quelques gouttes Et remontent, Museaux emperlés, Pour les laisser tomber Une à une, Messagères Légères Pluie Parcimonie Sur les cils de Lucie Sur ses joues. Et Lucie les pleure Et Lucie les rit Et les serpents dansent Ravis, Soumis. Puis, vers Lucie se penchent De leur bouche timide Caressent son front Frôlent son nez Déposent à sa lèvre Des baisers humides. Et Lucie répond. Babil subtil... El les serpents glissent A nouveau sur l’eau : Moisson de rosée, Ascension dansée Ronde à la tour de guet, Là-haut. Et Lucie ravie Lovée dans son rêve Prêtresse languide D'une autre Atlantide Dix fois, cent fois, sans trêve, Invoque la pluie.
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Tu sais quoi, peut-être que "on" devrait ravaler son avis. Il y a longtemps que j'ai abandonné l'idée qu'une "technique" parfaite était obligatoire pour libérer l'expression quelle qu'elle soit. Des fois, ça me saoule d'avoir peine à dégager mon écriture des contraintes du "Mètre". Mais j'y travaille! Ce que je retiens de ton poème, c'est que avant même que tu me le confirmes, j'y ai senti l'amour/culpabilité et tout ce que tu décris dans ta réponse. Alors, pour moi, le message est passé et très clairement. Merci
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C'est toi J. ? Ce poème me laisse perplexe. Il oscille entre hommage à l'icône universelle maternelle et condamnation méprisante d'une progéniture ingrate, volontairement opportuniste. C'est écrit dans un contexte particulier?
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Cime-T(i)erre La bise enlace Les cyprès Qui se glacent Aux regrets Des vivants Qui pleurent, Dégoulinant Leurs malheurs Sur la terre Fraîche Du cimetière Que je bêche. ... Je suis le "vrai soyeur" Je m'appelle Martin Aux morts qui ont peur Moi, je tends mes deux mains Je raconte la mousse Sur le fin lit de feuilles Et les pervenches douces Du monde qui les accueille. Je raconte l'Ailleurs Différent Sa trame et ses rondeurs, Son Printemps. Ils m'écoutent bientôt Etonnés et ravis Oubliant les sanglots Des parents, des amis. Je m'appelle Martin Paraît que je suis mort aussi : (J'ai creusé moi-même ma tombe En faisant vite, en me cachant Et m'y étendis sans rien dire Pour ne pas déranger les gens)* Mais par delà cette fin J'ai commencé ma vie. ............................ * Merci et pardon à Georges Brassens pour le "détournement"
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- "Juste compter sur vous, évidemment"!