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tison2feu

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Tout ce qui a été posté par tison2feu

  1. Comment stopper les atrocités allemandes et japonaises durant la seconde guerre mondiale sans recourir à la résistance active ?
  2. Merci pour cette source toute personnelle et pour ce poème très riche. Il ne t'aura pas échappé néanmoins, Titsta, que j'avais évoqué, en guise de conclusion éventuelle, l'unité des contraires (opposition et complémentarité), ayant abondé dans le sens de Fabule qui parlait en terme d'osmose, etc.
  3. Oui, si tu limites l'étude de la voie du juste milieu à la question du choix. En dépit d'une omniprésence de la symétrie dans toutes les formes de vie, je ne le pense pas, compte tenu d'un infime centre asymétrique dans ces formes de vie (sauf exception tel le crabe violoniste où l'asymétrie sera plus manifeste) et les concepts duaux (évoqué plus haut). Dans notre vie quotidienne, tout n'est-il pas affaire de choix et de jugement ? Je suis condamné à choisir un point entre ces pôles. Notre vie en société suppose la liberté de choix. Je choisis, j'assume, et je suis responsable de mes choix. Oui, dans certains cas. Le cas du non-jugement a déjà été évoqué. Je suis libre de ne pas juger autrui, sauf si celui-ci me demande un avis impartial. Cet exemple amour/haine est évoqué ici à titre de démonstration dans le cadre d'une requête d'un intervenant à qui je me suis fait un plaisir de répondre. Mon rapport immédiat et actuel au monde animal/humain, végétal, minéral, n'est-il pas fait de jugements attractifs et répulsifs ? Ce rapport passionnel impliquant un état d'indifférence conséquent à tout ce qui ne sera pas l'objet de ma passion. Oui, en devenant par exemple mari et amant à la fois. Je n'ai jamais vécu une telle situation, mais c'est possible puisque certaines personnes prétendent à la fois aimer et haïr autrui. C'est toujours enrichissant de découvrir un mot nouveau dans une intervention. Ce mot ne figure pas dans le Petit Robert, pourrais-tu nous éclairer ?
  4. tison2feu

    Philosophie et vérité

    Ce concept d'individu semble extrêmement récent, n'apparaissant qu'avec Descartes.
  5. tison2feu

    Philosophie et vérité

    Il y a une dimension éthique de la philosophie : que dois-je faire ? C'est prêter à la philo des intentions qu'elle a toujours eues, non ? (à la différence de la science, nullement normative).
  6. @ Déja-Utilisé (suite) : L'opposition amour/haine, en 4 termes : confiance aveugle / AMOUR // DEFIANCE clairvoyante / haine (défiance aveugle) ou encore : amour - / AMOUR + // HAINE + / haine - Ces 4 termes sont connotés, je cherche des traits distinctifs neutres : amour +, amour - = forces attractives = amour° haine +, haine - = forces répulsives = haine° D'où l'opposition neutre attraction/répulsion. Si tu compares ces deux forces à l'indifférence, tu notes le dénominateur commun de haine et amour : l'intérêt (attractif ou répulsif) VERSUS le désintérêt (indifférence) Par quoi risque-t-on de finir en procédant ainsi ? C'est la question que je me pose :) Je remonte d'abstractions en abstractions, vers toujours plus de concepts duaux abstraits, pour aboutir à la paire duale identique // contraire. Je peux m'affranchir de identique, alors que je ne peux me dispenser de contraire (car contraire de contraire = identique). D'où mon interrogation plus haut, en forme de réponse : voie du milieu = "Unité des contraires ?" (leçon héraclitéenne).
  7. Si tu veux , repartons de ce milieu vertueux situé entre deux excès, avec 3 termes : Imprudence // PRUDENCE / Lâcheté Je précisais que prudence (ou tempérance, modération) et lâcheté (ou peur, crainte) sont proches en ce sens qu'elles suggèrent une même idée de retenue, rétension, à l’inverse de l’imprudence. Ce milieu portant sur la prudence est bancal, il ne laisse pas apparaître les aspects positifs d’une imprudence bien pensée qui représenterait un 4e terme à découvrir : Imprudence / ……?…… // PRUDENCE / Lâcheté Pour rétablir la symétrie, il suffit de trouver le 4e terme manquant, à savoir le courage. Cette critique du juste milieu aristotélicien a été initiée par l’humaniste Lorenzo Valla, annonçant le retour du relativisme/scepticisme (Rabelais, Montaigne...). Imprudence / COURAGE // PRUDENCE / Lâcheté Le juste milieu ne porte plus sur la prudence. Il n’y a plus de milieu à proprement parler. Il va falloir opérer dans un entre-deux. Tu noteras que courage et imprudence sont très proches (même idée d'effusion), et prudence beaucoup plus éloignée . Intérêt de cette nouvelle approche à 4 termes : la vertu de prudence est relative. Si l’on me présente une éthique de la prudence, je lui oppose celle du courage (ou d’autres vertus possibles), en mettant en valeur leur complémentarité (avec leur avantages et leurs inconvénients réciproques). Autre intérêt pratique en philo : si tu crées un topic sur l’espoir, à un terme, je vois aussitôt une problématique possible, grâce aux 3 autres termes manquants ! Ou encore, si tu critiques la lâcheté, aussitôt je pense à son corollaire positif, la prudence. Inconvénient de cette approche : ces 4 termes sont connotés méliorativement (courage+, prudence+) et péjorativement (courage-, prudence- étant les excès de courage+, prudence+). Il convient donc de définir le courage et la prudence en termes neutres, à l’aide de traits distinctifs neutres décrivant courage° et prudence°. L’on se retrouve avec 6 termes (2 positifs, 2 négatifs, 2 neutres). Tu te retrouves avec une opposition-complémentarité neutre du type rétension // effusion. Tu ne parles plus en termes manichéens de morale, de bien et de mal, mais en termes neutres. Je te propose d’appliquer ultérieurement cela à l’exemple de l’amour/haine. A noter pour terminer un autre inconvénient majeur. L’élaboration de traits distinctifs neutres relève davantage de la science « molle » (psychologie du comportement). Elle ne saurait faire l’économie d’une approche philosophique. Et nos discussions ici même apportent davantage de coloris, de mouvement et de musicalité à la grise théorie (grâce à tes interventions nourries que je découvre de jour en jour, et à celles de quelques autres intervenants, dont un qui m’a carrément marqué au fil des années, par exemple, pour ne pas le citer, Dompteur et son esprit pénétrant et décapant, sa philosophie unique et inclassable, sa force et sa créativité, son style immédiatement reconnaissable dès qu’on a lu seulement 2 ou 3 de ses interventions sur un forum).
  8. Sur le fond : Oui. C'est ce que j'ai tenté d'expliquer à Noureddine. La brusquerie est une qualité opposée et complémentaire à la modération qui peut jouer un rôle décisif dans la prise de conscience d'un problème jusque-là ignoré. Sur la forme : Non. En utilisant ce mot "les gens", tu tombes toi-même d'emblée dans l'excès que tu dénonces aussitôt après. Ces termes "les gens", "on", c'est le degré zéro de la pensée. Tu es affligeante de contradiction ! Tout simplement parce que la brusquerie n'a pas de valeur pédagogique absolue. L'excès de brusquerie peut conduire à l'effet inverse de celui escompté (blessure d'amour-propre, ressentiment, etc., donc déni de la problématique). Comme quoi, dans ce grand fourre-tout que tu nommes "les gens", il convient de faire le distinguo entre ceux pour qui la brusquerie est nécessaire et ceux pour qui un langage mesuré suffit à saisir l'ampleur du problème pour peu que l'argumentation avancée soit solide. C'est reparti pour un tour ! Tu t'enfonces un peu plus en utilisant cette fois-ci un "on" fourre-tout. "On" implante des mythes... : Qui est ce"on" ? Pourquoi ne pas le nommer ? N'est-ce pas toi qui écris une ligne plus bas : A noter qu'il n'y a pas que "elfe", et autre malin génie du pétrole, qui pollue. Chacun peut polluer dans la vie de tous les jours. J'observe que certaines personnes passent leur temps à polluer au quotidien (jets de sacs plastiques, mégots par la fenêtre, etc.) tandis que d'autres passent leurs temps à faire un brin de nettoyage derrière eux. Ce petit pollueur au quotidien me semble aussi nuisible que Elf. Il se trouve que son pouvoir de nuisance n'est pas le même, mais c'est un salopard en puissance. Ton recours au sensasionnalisme médiatique est dangereux car réducteur (c'est pas nous, les petits, les innocents aux mains propres, c'est eux, les gros, les coupables, etc.) "Vous les philosophes". Sophisme. Nouveau recours au fourre-tout. "Amener du trouble" = dégager une problématique et savoir argumenter (sans se contredire toutes les deux secondes et sans faire dire à autrui ce qu'il n'a pas dit). "ignorer le réel" = même si la représentation du monde/réel est incontournable, elle doit s'accompagner, en ce qui me concerne, d'un impératif catégorique : coller toujours davantage au réel (l'actuel) . Je te renvoie à ce que je venais d'écrire sur ce même topic à propos de grands problèmes actuels, et aux façons les plus ouvertes/réalistes de les aborder et de chercher des solutions. Mais tu ne viens pas ici, assurément, pour lire ce qu'écrivent d'autres intervenants et débattre avec eux, mais plutôt pour te soulager et faire tes besoins nocturnes, confondant forum de discussions avec lieu d'aisance. M'enfin, faut du guano pour faire un monde. Bref, rien à voir avec ton charabia contradictoire et ta psychologie de comptoir ! "truc de mec" : Nouveau sophisme. La pensée philosophique, pour autant que l'on tente d'en dégager quelque trait commun pertinent, vaut d'autant qu'elle est asexuée. Aère-toi un peu l'esprit en lisant des philosophes femmes (Miquela Marzano ou d'autres).
  9. L'unité des contraires ?
  10. Souviens-toi, Noureddine, de ce fameux point d'équilibre que tu avais toi-même évoqué. L'équilibre résulte d'une tension harmonieuse, elle dépend des mouvements appropriés (opposés et complémentaires) de chaque occupant du bateau. Tu vois bien que la justesse des mouvements - tu ne dis pas la "justice" des mouvements - a une effectivité dialectique qui ne se résume pas à une simple affaire de justice et d'ordre établi. L'ordre établi suppose sa négation, disons une part de négation avec des limites à ne pas franchir, puis un processus de dépassement. Cet équilibre n'est jamais acquis définitivement, il est à reconstruire à chaque instant, dans un contexte toujours nouveau (par exemple, la surpopulation sur le bateau), avec sa part d'inconnu.
  11. C'était l'objet même de ma première intervention que de montrer en quoi le juste milieu n'est pas non plus la modération. Le juste milieu ne peut être réduit à une seule vertu, et l'excellence consiste précisément à ne point agir selon une seule vertu morale mais avec toutes les vertus à la fois (leçon des Stoïciens, Aristote, Blaise Pascal...). Je me tourne donc vers Noureddine. Dans juste milieu, il est question de justesse, comme l'a signalé depuis longtemps Fabule. Justesse, et non pas justice. Aristote quant à lui désignait sous le terme de "prudence" (phronesis) non pas une vertu morale - telle la prudence/modération pris dans le sens commun du terme, ou la justice, etc. -, mais une vertu intellectuelle, sorte de faculté de discernement ou sagacité consistant à "viser ce que l'homme peut réaliser de meilleur en suivant les calculs de la raison". Ces calculs se font en harmonie avec toutes les vertus. Les calculs de la raison, loin de nous garantir d'agir impartialement, peuvent nous conduire aux pires excès. La seule vertu de justice suffirait-elle à tempérer les froids calculs de la raison ? La justice elle-même ne procède-t-elle pas d'un calcul fondé sur l'équité/égalité en droits ? Dans ces conditions, la voie du milieu ne serait donc rien d'autre qu'une vague affaire de calculs et de contrat social ? Mais que deviennent l'amitié, la bienveillance, la générosité, le pardon, la révolte, le courage, le dépassement de soi, etc. ? Songeons à la belle formule d'Aristote : "Amis, on n'a que faire de la justice ; justes, on a encore besoin de l'amitié". De plus, le seul point de vue de la partialité/justice est-il suffisant pour résoudre des problèmes moraux liés à la vie privée, à la marchandisation des biens, à l'idéologie actuelle du bien-être matérielle, aux biotechnologies ? (comme la question de savoir si le clonage reproductif humain est souhaitable pour l'avenir de l'humanité). Comment critiquer un système comme la publicité ? Ne faut-il pas mobiliser d'autres critères que ceux de la justice (envisagée sous le seul point de vue de l'équité) pour trouver la voie du milieu ? Sans parler des problèmes de : - la juridicisation croissante des rapports humains consistant en l'extension du droit dans des domaines de plus en plus nombreux de la vie sociale et un recours accru, une soumission conséquente, aux lois en vigueur pour conduire sa propre vie ; - la justice rendue non par souci d'impartialité mais seulement en vue de maintenir l'ordre établi ou, plus généralement, chaque fois que la justice est instrumentalisée à des fins partisanes, politiques, religieuses ou morales, comme l'avait mentionné Dompteur.
  12. Oui, je comprends mieux désormais l'objet de ton intervention qui abondait dans mon sens quant à l'expérimentation de cette "vibration" (à la vue d'un damier ou d'une Holstein dans ton cas), nos conclusions étant au final semblables. Ta voie est davantage intuitive, je la complète en recourant à la logique, au raisonnement, à la description détaillée, à la démonstration, etc., ce qui permet de donner davantage de consistance à la présence de ce mouvement vibratoire opèré aussi bien par une simple molécule de carbone que par l'esprit humain confronté à une délibération - pardon, j'y tenais aussi :D (Cet accord de l'esprit de finesse et de l'esprit de géométrie vaut bien un smiley).
  13. Pour faire bref, je disais qu'intervenir dans la discussion comme tu l'a fait en évoquant l'exemple du damier c'etait, sans doute bien involontairement de ta part (abstraction faite de ton évocation symbolique tout à fait justifiée), biffer d'un trait de plume ce que j'avais tenté de démontrer quant à la complexité de la notion de milieu, dans l'étude de concepts duaux dont la symétrie n'est jamais parfaite. En clair, retour à la case zéro, c'est-à-dire à un dualisme réducteur qui repose sur une idée de symétrie parfaite où tout serait d'égale façon blanc et noir, avec ses dérives manichéennes simplistes du type bien/mal (sur ce point tu n'es pas concerné). J'avais cerné cette complexité - qui n'a vraiment rien de compliqué - dans ma dernière réponse à Deja-Utilisé. Et pour celui qui aura eu la curiosité et la patience de suivre mon argumentation au sujet du "milieu décentré" dont j'avais parlé, je terminerai en précisant que je ne faisais que mettre en évidence, à partir de l'étude de concepts duaux comportementaux, et de façon pour le moins surprenante, l'existence d'un centre asymétrique, au sens défini en chimie organique (atome de carbone avec ses 4 constituants, cf. les deux schémas figurant dans l'article "Centre asymétrique" de Wikipedia http://fr.wikipedia....sym%C3%A9trique . C'est la présence de ce centre asymétrique qui donne à la molécule son pouvoir giratoire). Mais je ne t'en tiens pas rigueur. (Je doute fort que l'élévation spirituelle, disons cette quête exprimée par certains d'entre nous, soit la chose au monde la plus partagée).
  14. Même si j'ai bien du mal mal à te suivre quand tu parles de "brisure non symétrique", etc., je retiens malgré tout cette notion de "vibration nécessaire et créatrice", mais en relation, obligatoirement, avec cette symétrie omniprésente dans la vie minérale, végétale et animale/humaine. Il y aurait matière à réfléchir sur le monde en tant que représentation esthétique, dans son rapport avec cette symétrie qui caractérise toute forme de vie. Parfois, je me demande si je ne vis pas pour la simple raison que je suis tombé en amour de la vie. Je suis subjugué par elle, comme par une oeuvre d'art dont il conviendrait de dévoiler les énigmes. Sur la question métaphysique de l'Etre, j'avais tenté une ébauche dans le topic de Yacine "Article à la volée", où je disais à propos de l'amour : "Il y a bien cette volonté d'être aimé qui vient s'ajouter au fait d'être subjugué par l'objet du désir. Mais cette volonté n'est qu'une invite au dépaysement, une prière devant permettre à l'être aimé à se dévoiler davantage. C'est s'engager à le faire exister, et ne plus admettre la possibilité d'un monde où il serait absent."
  15. Doit-on éliminer d'office une troisième possibilité consistant à réfléchir sur l'émergence éventuelle de principes moraux qui seraient prédéfinis par l'homme et réfléchis ? J'ai constaté, en me penchant sur cette question du juste milieu, que les excès poussés à l'extrême sont dans tous les cas des formes d'aliénation - parfois identiques à des formes d'aliénation mentale - qui nous enferment dans des zones de non-retour. Pour reprendre l'exemple de l'alcoolisme, mentionné par Maxime, je reste dans un "milieu" tant que je prends plaisir à faire autant d'expériences agréables, voire risquées et démesurées, que j'assume pleinement et dans la mesure où je ne mets pas la vie d'autrui en danger. Mais s'il advient que je ne puisse plus me passer d'alcool au point de devenir un alcoolique, n'ai-je pas franchi une limite parfaitement définissable ? Je prends conscience de mon addiction, mais je ne peux plus faire marche-arrière, ou très difficilement, je suis aliéné en quelque sorte et j'en souffre. Dans le cas inverse, celui de la disposition à se modérer à l'extrême, on peut également constater l'existence d'un état de non-retour (privation en tout, diabolisation du corps, auto-flagellation, etc.). Dans le cas du jeûne, je n'y vois pas d'excès dans la mesure où le pratiquant est capable de revenir à un mode de vie sans jeûne. En dehors de ces cas limites, conduisant à l'aliénation ou à la mort, tout est permis ! Je parlerai d'"entre-deux" comme voie du milieu, c'est-à-dire d'un immense espace de liberté d'action, faisant la juste part entre une démesure bien pensée, avec ses prises de risque, ET une mesure opposée et complémentaire, non moins bien pensée, avec ses prises de précaution. L'excellence consistera à exiger de pousser au maximum la prise de risque aussi bien que de pousser au maximum la prise de précaution. Un telle voie, pour le moins conflictuelle, n'a rien de facile, et n'est pas faite pour les amateurs d'eau tiède. (Ceci est également une réponse à l'objection de Maxime qui considère les limites de l'extrême comme indéfinissables).
  16. Si tu avais lu l'ensemble de mes interventions, Julot, tu aurais noté que j'ai un avis très personnel sur cette question complexe de juste milieu ou de voie du milieu. Question complexe, parce que la notion de symétrie qu'elle induit est trompeuse. Cette symétrie apparente, loin d'être parfaite, semble s'accompagner d'une brisure de symétrie, pour peu que l'on ait une vision dynamique du monde en devenir. L'exemple du damier ne fait que conforter cette vision géométrique, froide et figée, du monde. Je préfère de loin la représentation symbolique du yin et du yang qui évoque parfaitement à la fois la symétrie, le mouvement, et une légère brisure de symétrie (Cette représentation du monde était la mienne avant même que je prenne connaissance de ces principes yin et yang).
  17. Je tenais à ajouter que sur le fond de ton intervention, il y a sûrement une piste intéressante, mais il faudrait un peu développer.
  18. Ce pavé mosaïque [de la cathédrale (*) ou] de la mosquée, dessiné à la fine pointe de la raison calculatrice, me semble encore bien froid par rapport à la chaleur dégagée par d'autres voies plus prosaïques (non religieuses). Je pense au juste milieu confucéen et au juste milieu aristotélicien dont la manifestation des vertus agissantes participe à un modèle harmonieux d'organisation sociale. Au-delà de leur différence culturelle, ces deux éthiques privilégient une relation sociale de philia pour Aristote (ami-ami) et de filiation de piété & bienveillance chez Confucius (fils-père). Dans la religion musulmane, il semble davantage question de contrat passé entre la descendance adamique et Dieu. (*) Je ne parle pas des religions chrétiennes où la question du juste milieu n'est pas constamment évoquée.
  19. tison2feu

    Philosophie et vérité

    Le sage sans idée, à l'instar d'un Socrate ("tout ce que je sais...".), serait le seul qui puisse garder un oeil sur toutes les idées en mêmes temps. J'aime bien ta nuance : de "progrès", nous passons à "progression". Pourquoi pas évolutivité ? Cela ne préjuge en rien de l'aspect positif ou négatif de l'évolution en question.
  20. tison2feu

    Philosophie et vérité

    Ni même le sage sans idée qui aurait compris au final que poser une idée en principe fait refluer les autres, compte tenu de la direction aussitôt prise et l'hégémonie qu'elle instaure.
  21. "Endroit" ou "voie" du milieu. Je suis d'accord avec toi pour insister sur la nécessité de ne pas penser en terme de dualité seulement antagonique, en terme de bien et de mal, de punition et récompense, mais aussi et surtout en terme de complémentarité, d'osmose, d'harmonie. "Quand on a confiance en la Voie du Milieu, le proche et le lointain chantent à l'unisson" (Le Livre des Mutations ou Yi King) Par surcroît, il y a un a priori contemporain - en faveur de la justice - selon lequel une théorie morale/éthique se résumerait à quelques principes élémentaires de justice.
  22. (Je retente un coup ! No problem) Partons de la prudence, avec ses deux excès : l'imprudence et la peur. Tu as 3 termes, et tu notes que prudence et peur sont très rapprochées, par rapport à imprudence qui elle se trouve très éloignée. Tu n'as donc pas une triade avec un milieu où se trouverait la prudence. Pour avoir une vraie symétrie, il te manque un 4e terme. Quel est ce terme manquant ? Si tu cherches la vertu opposée à la prudence, tu te rends compte que le courage est ce 4e terme manquant : imprudence / PRUDENCE / peur / COURAGE (4e terme manquant) Tu noteras que les excès de la prudence et du courage sont identiques : imprudence / PRUDENCE / peur peur / COURAGE / imprudence L'entre-deux dont je parle (et qui n'a plus rien à voir avec le milieu aristotélicien) se situe entre les deux vertus de prudence et de courage : j'évalue jusqu'où je peux aller le plus loin possible dans la prise de précaution et dans la prise de risque. Ces deux vertus sont des forces d'agir opposées et complémentaires, des dispositions acquises à force d'exigence (cette exigence étant par ailleurs soutenue à l'extrême au point de devenir une bonne habitude). Conclusion, le juste milieu décrit par Noureddine fait abstraction de la vertu de courage. Pourquoi ? parce que son juste milieu, tout emprunt de modération et de prudence, n'incite pas à l'ardeur véritable, à la générosité extrême, à l'amitié sans borne... bref, à autant de vertus de l'extrême ou à une éventuelle possibilité d'héroïsme et de dépassement de soi (comme l'avait si bien noté Fabule). Le juste milieu aristotélicien était une éthique des vertus, permettant de mettre en évidence des vertus multiples, c'est-à-dire autant de forces agissantes que j'aurai appris à cultiver. Dans le juste milieu musulman, la seule vertu excellente est la modération/prudence/tempérance, sorte de froide vertu morale rationnelle (correspondant à la phronesis/prudentia grecque et latine), toute axée sur les vices à éviter.
  23. Ce que j'ai développé brièvement peut être appliqué à de simples concepts duaux (concepts comportementaux), l'avantage étant de s'affranchir de toute connotation péjorative (vice) ou méliorative (vertu). Tu peux aussi partir d'une paire duale de concepts oppposés et complémentaires, chaque concept ayant une polarité { +1, O, -1 ). Dans tous les cas, tu as une matrice à 6 composants. Cette approche est le fruit du philosophe Paul Franceschi (philosophie analytique tout à fait abordable même si l'on n'est pas un scientifique). Pour en revenir au juste milieu tel que tu le décris, toi et Noureddine, ne s'agit-il pas au final du juste milieu aristotélicien ?
  24. Par "accepter le déséquilibre", j'entends : ne pas en nier l'existence, sinon ce juste milieu n'existe pas. Il s'agit d'une question de définition. Vous parlez de "somme de deux pôles contraires", alors que je parle de "dialectique de deux principes opposés et complémentaires", ce qui a l'avantage d'indiquer d'emblée cet effet de zigzag de notre propre esprit allant d'un pôle à l'autre. Ensuite le fait d'intégrer ce principe de polarité permet d'évaluer un vice ou une vertu en terme de polarité positive, négative et neutre. Quand je parle d'amour, je ne l'évacue pas comme vous le faites, parce l'amour peut être évalué en terme d'Amour+ (positif), Amour- (négatif), Amour° (neutre, en terme de définition objective) qui va s'opposer à Haine+, Haine-, Haine°. Tu procèdes de la même façon en opposant amour/haine à Indifférence, etc. D'ailleurs, tu écris, le juste milieu "aime" la neutralité, ce qui est assez cocasse puisque s'il est neutre, il n'aime rien du tout :)
  25. J'entends bien mais tu ne réponds pas à ma dernière objection. Tu venais de dire que "le juste milieu est neutre" et maintenant tu écris "le juste milieu n'est pas neutre"...:blush: Je cherche à te montrer que la vie est en constant déséquilibre à la recherche de l'infini. Ce milieu se dérobe continuellement. La "voie du milieu" ne serait pas recherche d'équilibre, mais acceptation du déséquilibre ! Si tu postules qu'il y a du neutre, tu ne peux pas faire abstraction du non-neutre. Il y a une dialectique de deux principes opposés et complémentaires dont tu ne peux pas sortir. A partir du moment où tu postules que le juste milieu est une somme de deux pôles contraires, tu poses le principe de la polarité qui implique la dualité neutre/polarité.
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