

Duval1887
Membre-
Compteur de contenus
112 -
Inscription
-
Dernière visite
Type de contenu
Profils
Forums
Blogs
Calendrier
Vidéos
Quiz
Movies
Tout ce qui a été posté par Duval1887
-
Merci de la source. Si tu as la donnée il serait intéressant de savoir ce qui explique une si forte différence?
-
Les frères musulmans sont nuisibles pour le monde arabe !
Duval1887 a répondu à un(e) sujet de l empereur dans International
Ah la vieille théorie qui consiste à dire que certains peuples ne sont pas faits pour la démocratie. C'est bien connu les arabes ne comprennent que langage du fouet... C'est omettre que pour parvenir à ce compromis bâtard (mais préférable à une dictature) qu'est la démocratie représentative chez nous il a fallu au moins deux siècles et demi de lutte. Quand Napoléon s'est emparé du pouvoir après la Révolution française je suis sûr qu'on trouvait également des commentateurs pour dire que le peuple français décidément "n'aimait pas beaucoup la liberté". Il paraitrait même que la CIA est une organisation caritative et que pour chaque prisonnier torturé elle plante un arbre pour réduire son bilan carbone. -
Les frères musulmans sont nuisibles pour le monde arabe !
Duval1887 a répondu à un(e) sujet de l empereur dans International
En un an de pouvoir le gouvernement des frères musulmans avait réussi à se rendre assez impopulaire et était en passe de se disqualifier. D'une part parce qu'il a mené la même politique économique que Moubarak, d'autre part parce qu'il n'a nullement garanti les plus élémentaires, montrant ainsi son visage autoritaire. Cela a conduit une partie de la population égyptienne à se mobiliser pour protester. Le coup d'état militaire qui a suivi ces manifestations et les massacres qui ont cours sont en revanche en train de redorer le blason des frères musulmans. Les militaires veulent revenir à la situation antérieure à la révolution afin de ne pas avoir à partager leur pouvoir politique et leur manne économique. Soutenir ou tolérer les massacres, tortures et emprisonnements arbitraires commis par les forces armées c'est reproduire les mêmes erreurs que celles qui ont appuyées partout des régimes autocratiques avec pour résultat... la montée de l'islamisme. Il y en a qui n'apprennent décidément rien du passé (même très proche)! -
L'extrême gauche est elle constituée de gentils humanistes ?
Duval1887 a répondu à un(e) sujet de Thordonar dans Politique
L'idéologie communiste n'exige nullement d'organiser le massacre ou l'emprisonnement de telle ou telle partie de la population. Supprimer une fonction dans la société n'exige pas de tuer celui qui l'occupe. Ainsi les capitalistes dès lors qu'ils sont expropriés des grands moyens de production cessent d'être des capitalistes. Même si la violence a souvent lieu dans la lutte pour l'accaparement ou le partage des richesses (mais cette violence elle existe également en dehors des révolutions). Quant aux khmers rouge ce fut évidemment un régime aberrant et criminel, mais c'est un rejeton du mouvement extrêmement violent qui a vu se télescoper Guerre Froide et décolonisation. Le fait que beaucoup de mouvements indépendantistes ou anti-impérialistes se soient revendiqués du marxisme tient à la fois à la crispation coloniale de monde occidental, à l'opportunité d'obtenir le soutien de l'URSS et au fait que le marxisme était alors le plus grand courant de pensée à théoriser l'anti-impérialisme. C'est en Chine que cette ironie de l'histoire est sans doute la plus criante, car un mouvement d'inspiration marxiste y a permis, non pas de bâtir le communisme, mais de devenir (à un prix humain colossal) une grande puissance capitaliste. Là où les nationalistes chinois avait échoué, laissant dépecer l'empire chinois par les puissances occidentales et japonaises, les maoïstes sont parvenus à restaurer l'indépendance. -
L'extrême gauche est elle constituée de gentils humanistes ?
Duval1887 a répondu à un(e) sujet de Thordonar dans Politique
Si en 300 000 ans la biologie de lHhomme a bien peu changée, en revanche les mentalités, les rapports au monde ont considérablement variés d'une époque à l'autre ou d'une société à l'autre. Un paysan du moyen âge et son cousin salarié de la France contemporaine n'ont pas pas les mêmes rapports à l'environnement, au sacré, à la propriété, à l'autorité, à la politique... Donc les changements de structures sociales modifient le comportement des hommes. Maintenant comment ces changements s'opèrent? Il y en a qui s'opèrent sur le long terme et presque à l'insu des Hommes qui vivent et font l'Histoire, il y a aussi des périodes où le mouvement historique s'accélère notamment lorsqu'un régime ou système est en crise. Les crises débouchent généralement sur l'intensification de la violence pour la simple raison que certains groupent sociaux cherchent à conserver ou à maintenir le monde d'avant-crise (par la violence) quand d'autres cherchent à orienter sa transformation et hâter sa fin (ce qui peut aussi se faire par la violence). L'extrême-gauche n'est pas à l'origine des ces transformations, chaque fois que des révolutionnaires ont tenté d’impulser une révolution sans que le contexte social soit favorable ils ont juste fini en prison. En revanche l'extrême gauche s'est toujours efforcée d'analyser l'Histoire pour infléchir son cours à des moments clefs. Enfin le rapport à la violence dans l'extrême-gauche est simplement nourri par les expérience du passé. Tout militant qui a étudié un tant soi peu l'histoire sait qu'un régime ne s'effondre sans se défendre, sans exercer de violence pour se maintenir. Ainsi les rois n'abolissent pas les monarchies d'eux-mêmes, les capitalistes ne renoncent pas d'eux-mêmes à leurs propriétés, les colonisateurs à leurs colonies... C'est dans les cadre de rapports de force (exercice de la violence ou menace de la violence) que s'opèrent un certain nombre de transformations sociales. Ainsi pour illustrer la chose: lorsqu'en 1905 en Russie une procession pacifique d'ouvrier menée par un pope vient au palais du Tsar lui porter une pétition, le Tsar en réponse fait tirer sur la foule. De cela, et de bien d'autres expériences, les révolutionnaires tirent la conséquence que pour avancer vers l'égalité il faut être prêt à se défendre car le pouvoir en place lui ne manque ni d'armes, ni d'instruments de répression. -
Admettons avec les partisans de l'économie néoclassique que l'on libère les capitalisme de ses "entraves". Que se passerait-il si: - on supprimait tout salaire minimum et conventions collectives? - on supprimait toutes les protections obtenues par le droit du travail. Permettant ainsi de licencier sans motif (par exemple juste parce qu'un patron a trouvé un salarié moins cher ailleurs)? - on supprimait toute durée légale de travail? - on supprimait tous les droits collectifs qui fondent la sécurité sociale (chômage, retraite, santé)? - on laissait au libre arbitre des capitalistes le soin d'accepter ou non des syndicats ou associations de salariés dans leurs établissements? - on interdisait le droit de grève? Si donc tout cela était remplacé par la libre négociation inter-individuelle. Je vous laisse brosser ce tableau rêvé comme si vous étiez président du FMI...
-
L'extrême gauche est elle constituée de gentils humanistes ?
Duval1887 a répondu à un(e) sujet de Thordonar dans Politique
Ce qu'on appelle généralement extrême-gauche c'est la gauche révolutionnaire qui combat le capitalisme sans soutenir le stalinisme (en gros trotskystes, anarchistes, conseillistes, autonomes et pour partie maoïstes). Ces courants politiques ont toujours justifier certaines formes de violences et n'y a donc rien d'hypocrite là-dedans. Je m'explique: - On peut condamner la guerre d'Algérie ou la guerre 14-18 et justifier le sabotage de l'effort de guerre ou les mutineries de soldats. Car ce qui structure la légitimation de la violence à l'extrême-gauche c'est la lutte des classes. Ceux qui sont exploités sont légitimés à se libérer des dominants par les armes s'ils n'ont d'autres moyens. C'est pour cela que même pour les groupuscules des plus violents, cette violence était ciblée sur des représentants de la bourgeoisie ou de l'Etat. - Ensuite la violence n'apparait jamais hors contexte historique, si par exemple les manifestations étaient au début du XXe siècle incroyablement plus violentes qu'aujourd'hui c'est que leur répression était également beaucoup plus violente. Il est évident que plus un pays est pauvre et plus la protestation est violente car les exploités y jouent leur survie. Enfin n'oublions pas que la violence exercée par l'Etat (et donc les partis qui s'y succèdent) est toujours bien supérieure. Au nom de principes républicains les partis de centre gauche et centre droit par exemple ont soutenus colonisation, exécutions, guerres, bagnes, répressions violentes, assassinats... Si la violence est un fait social, dont font usages tous les courants politiques, la principale question est de savoir vers quel but elle tend (asservir ou émanciper par exemple) et quelles limitent elle se pose. C'est en cela que les courants politiques peuvent se distinguer. -
Bon d'abord je n'ai pas rencontré beaucoup de migrants qui avait émigré pour le plaisir, c'est donc en général pour fuir des problèmes assez graves. Les phénomènes migratoires seront une réalité aussi longtemps qu'existeront des régimes autoritaires, des zones de grande pauvreté et de très fortes inégalités. La question est donc de savoir comment on traite ces flux migratoires. - bien sûr on peut accueillir les immigrés avec des barbelés et des miradors, les expulser manu militari ou les interner dans des camps de concentration. C'est la tendance choisie par l'Europe, par le Maroc ou les USA. D'abord évidemment c'est profondément inhumain et en contradiction avec les droits les plus élémentaires de l'Homme. Ensuite ça engloutit des sommes astronomiques pour des résultats à peu près nul (les immigrés passent tout de même et cela fait le bonheur des mafias de toutes sortes). Sans compter bien sûr le nombre de morts dont ces politiques sont responsables chaque année. C'est une optique contre-coopérative où chaque pays tente de se défausser sur ses voisins de l'immigration quitte à soutenir des régimes dictatoriaux aux pratiques criminelles (comme on a fait avec la Libye). - l'autre solution serait d'une part de changer radicalement de politique étrangère et commerciale (cesser par exemple le pillage de matière premières en Afrique, le soutien d'autocraties ou la mise en place de "réformes structurelles" désastreuses). D'autre part de traiter la question migratoire dans sa globalité et de faire en sorte que tous les pays contribuent à en financer les coûts à hauteur de leurs moyens (plutôt que de payer des charters, des barbelés et des policiers). Mais les migrations faisant les choux gras des courant politiques qui masquent la vacuité de leurs programmes ou la nocivité de leurs politiques en rejetant la faute sur l'étranger, on n'est pas près d'aborder la question de façon raisonnable. C'est un peu comme dans la lutte contre la drogue, tout le monde sait que les politiques mises en place (de prohibition) sont humainement catastrophiques et coûteuses économiquement mais l'instrumentalisation politique (par la droite et l'extrême droite) de ce problème empêche tout changement.
-
"J'ai tué beaucoup d'Arabes dans ma vie. Et il n'y a aucun problème avec ça"
Duval1887 a répondu à un(e) sujet de ELKHAYATI dans International
Tu as raison d'un point de vue légal les meurtres de militaires par des militaires dans le cadre d'un conflit armé (sauf le meurtre de prisonniers) est légal. Ceci-étant l'Etat d’Israël est impliqué dans l'assassinat de civils et le conflit avec la Palestine n'est pas une guerre à proprement parler mais une répression armée dans le cadre d'une occupation illégale de territoires. Donc si la justice internationale s'appliquait avec les militaires israéliens comme elle s'applique avec les Serbes ou les Rwandais bon nombres de soldats, officiers ou ministres seraient susceptibles de terminer derrière les barreaux. Par ailleurs même dans le cadre de légitime-défense il faut être vraiment fêlé pour se glorifier d'avoir tuer des gens. Enfin au-delà de cette petite phrase provocatrice la politique de ce gouvernement israélien tient du dérapage militariste où l'on agite les peurs et les drapeaux pou faire oublier les problèmes intérieurs du pays (comme la forte hausse des inégalités). C'est également de l'autisme en terme de politique internationale, en persévérant sur cette voie Israël hypothèque sérieusement son avenir (l'oncle Sam ne sera pas toujours là pour sauver leurs fesses). -
Soral ne dit rien de bien nouveau, son parcours ressemble beaucoup à celui d'un Doriot (qui exclu du PCF a dérivé dans les années 30 vers l'extrême pour finalement se vautrer dans la collaboration la plus crasse). Évidemment dans le cas qui nous occupe c'est un Doriot à petite pointure. Après quoi ce qui exerce une certaine fascination c'est qu'en général son discours commence par un réquisitoire anti-système assez bien fait ciblant les travailleurs et les chômeurs. Mais une fois captée l'attention des celles et ceux qui légitimement se sentent lésés par le système il renvoie invariablement la faute sur les juifs et les francs-maçons. C'est dans la ligne de nombreux courants d'extrême droite qui utilisant la critique marxiste de la société capitaliste cherchent à détourner la colère. On sort alors de la lutte des classes (qui oppose les salariés à ceux qui les dominent patrons et actionnaires) pour aller vers la haine raciale ou la théorie du complot. Et comme un pogrom ou un lynchage racial n'a jamais entravé le capitalisme les puissants peuvent dormir tranquille avec des alliés tel que Soral. Alors bien sûr en période de relatif calme social Soral n'est pas très dangereux mais, de même que le reste de l'extrême droite, il pourrait bien servir en cas de trouble à détourner des luttes sociales vers des luttes raciales (au grand bonheur et avec le soutien prévisible des bourgeois).
-
Agression d'un leader d'extrême droite à Paris : six suspects arrêtés
Duval1887 a répondu à un(e) sujet de PASDEPARANOIA dans Politique
bah non tous les extrémistes ne sont pas à mettre dans le même sac. Se battre pour l'égalité ou se battre contre elle ce n'est pas la même chose. Quand le droite et l'extrême droite descendent dans la rue pour empêcher que des homosexuels puissent se marier c'est totalement différent de salariés qui descendent dans la rue pour défendre leur droit ou d'homos pour réclamer l'égalité avec les hétéros ou de mouvements féministes pour défendre l'égalité homme/femme ou d'antifascistes contre des manifestations racistes. La raison est simple le mariage des homes ne retire aucun droit aux hétéros, ils réclament l'égalité pas la suprématie. Le mouvement ouvrier lutte contre l'inégalité qu'impose le capitalisme, le mouvement féministe contre la domination des hommes (mais pas pour la suprématie des femmes)... C'est donc très facile de distinguer une mobilisation réactionnaire d'une mobilisation progressiste. Que les conservateurs arrêtent de s’abriter derrière la démocratie, la laïcité, l'égalité... ils ne défendent rien de tout ça! -
L'Anarchisme : Système politique viable ?
Duval1887 a répondu à un(e) sujet de g_pu_rien dans Politique
Pour répondre à la question un premier constat s'impose: Des sociétés anarchistes (sans état, sans classe, sans pouvoir concentré, quasiment sans propriété privée) ont existées pendant des dizaines de milliers d'années et à peu près sur toute la surface du globe. Les sociétés de chasseurs-cueilleurs peuvent en effet être qualifiées au sens littéral d'anarchiste. Les "chefs" de ces petits groupes humains ne disposant que d'une autorité morale, mais d'aucun privilège économique (ils étaient même souvent contraints à plus de générosité que les autres membres) ni d'aucune capacité de coercition. Il ne s'agit pas ici d'idéaliser ces types de sociétés qui étaient matériellement assez vulnérables (puisqu'elle ne stockaient aucune richesse) et souvent très clivées sur le plan du genre. Néanmoins cela démontre assez bien qu'il n'y a aucune incompatibilité de la nature humaine avec l'anarchisme. La domination, de même que les inégalités de richesses ne font pas partie du patrimoine génétique de l'humanité mais de son évolution historique. Ce sont les structures socio-économiques qui conditionnent les possibilités en terme d'organisation sociale ou de normes de comportement. Maintenant dans quelle mesure peut-on envisager une évolution vers l'anarchisme à partir de nos sociétés capitalistes? C'est assez compliqué à déterminer. Le pouvoir des uns sur les autres est rendu possible par deux phénomènes complémentaires: - contrôle d'une minorité sur les moyens de productions (et donc sur la répartition des richesses) - contrôle d'une minorité sur les "moyens de répression" La mise en place d'une société anarchiste supposerait donc d'une part une collectivisation des entreprises placée sous le contrôle des salariés (et usagers) et d'autres part une réappropriation ou une destruction des institutions étatiques. Ce n'est donc pas une mince affaire! Ceci étant on assiste depuis quelques siècles à un mouvement de démocratisation (certes non linéaire) dont on pourrait envisager qu'il se propage à l'économie et redéfinisse les institutions étatiques. -
On avait un système de retraite et de santé qui fonctionnait mieux que tout ce qui a été fait historiquement mais bien sûr il faut le bazarder. Le PS servilement se met à la tâche menant la politique qui, partout en Europe, est en train d'envoyer les "sociaux-démocrates" dans les poubelles de l'Histoire. C'est la crise on ne peut rien faire d'autre? Alors je résume: - on a des financiers qui au lieu de la financer ponctionnent l'économie - des banques privées à capitaux publics mais dont les profit restent privés - des employeurs qui n'emploient pas mais licencient (ou acceptent d'employer si les subventions dépassent le montant des salaires) - des contribuables riches qui ne contribuent pas - des responsables politiques et économiques qui n'assument aucune responsabilité et se défaussent des risques sur la collectivité Et on dit aux travailleurs: "'il va falloir payer!", "se faire exploiter plus longtemps!" On voudrait nous faire croire que c'est la seule politique possible. Vraiment!?
-
Pour produire une analyse de la société on est contraint de passer par des concepts, cela simplifie toujours la réalité mais une analyse qui décrirait la réalité dans toute sa complexité ce serait aussi utile que de tracer une carte de France à l'échelle 1:1. Donc classe sociale, individu, ethnie, peuple, salarié, patron, musulman ce sont des concepts qui permettent autant d'angles d'analyse. Amusez-vous en lisant un article de journal à à en faire ressortir les bases conceptuelles. Vous verrez alors qu'en générales la pensée journalistique est extrêmement indigente: - le conflit irakien est par exemple le plus souvent traité sous le seul angle ethnico-religieux comme si chiites, sunnites et kurdes formaient des entités homogènes - la politique française est souvent réduite à la psychologie (de comptoir) des personnalités politiques les plus médiatisées - la politique internationale à des oppositions de chefs de gouvernement ou carrément de pays ("l'Allemagne pense que...", "la France fait ceci") Face à cela une lecture en terme de lutte des classes offre souvent un contre-champ appréciable. Que les gens aient ou non conscience d'appartenir à des classes sociales on peut objectiver dans la production des catégories différentes. Le capitalisme est un système où les outils de production sont sous le contrôle d'une minorité de la population quand la majorité est contrainte de vendre sa force de travail. Cela créer nécessairement des conflits de pouvoir et d'appropriation des richesses. Ce n'est évidemment pas le seul angle d'analyse possible de l'histoire ou du présent mais passer à côté c'est perdre à mon sens beaucoup d'intelligence. On peut bien sûr faire une lecture de la société à travers sa composante la plus petite (l'individu) mais c'est à condition de ne pas oublier que l'individu est une création sociale, l'enfant nait dans une société qui lui préexiste (famille, langage, institution, religion, système économique) et ne devient un individu qu'en se socialisant. Les libéraux on souvent tendance à penser que les individus tombent du ciel or on l'a vu dans l'histoire individu qui se construirait en dehors de la société (si par chance il survivait) cela donne l'enfant sauvage, soit un être sans langage et avec des capacités extrêmement faible de conceptualisation.
-
Aux adeptes des généralisations hâtives du genre "un rom m'a volé, tous les roms sont des voleurs" je vais essayer de répondre en prenant un autre exemple. Bernard Tapie vient de nous faire les poches à hauteur de 400 millions d'euros (et je ne tiens compte que du dernier larcin), quelle conclusion dois-je en tirer? Tous les "Bernard" sont des voleurs? Tous les blancs sont des truands? Si on veut remettre un peu de complexité au sujet des roms il faut tenir compte de leur histoire particulière. Dans celle-ci l'exclusion dont ils font l'objet depuis longtemps nourrit une part de communautarisme, les métiers qu'ils exerçaient traditionnellement (notamment dans l’artisanat) ont beaucoup régressé et fait augmenter le chômage, l'effondrement des régimes soviétiques a aggravé les conditions d'existence de ceux qui vivaient en Europe central... La pauvreté est un terrain propice au développement de l'économie informelle (dans toutes les populations) et donc aussi de certaines formes de délits. Mais que les pauvres et les exclus commettent davantage certains types de vols ou de crimes peut appeler à deux réponses radicalement opposées: ou bien on considère que le problème vient des pauvres ou bien qu'il vient de la pauvreté! On le comprend selon l'option que l'on choisit les mesures politiques ne sont pas les mêmes.
-
Il faut bien avoir à l'esprit que la pensée économique sert au moins autant à justifier un système économique en place qu'à l'analyser. Ainsi les théoriciens classiques présentaient le capitalisme (propriété privée des moyens de production) comme une donnée naturelle et donc inchangeable. La grande force de Marx est d'avoir replacer dans une perspective historique (comment il s'est mis en place) et politique (rapport entre les classes sociales). Le simple fait d'en décortiquer le fonctionnement c'était le remettre en cause. Aujourd'hui la majorité des économistes que l'on entend dans les médias se basent sur des postulats néo-classiques qui nous présentent le capitalisme comme indépassable. Ils se fondent sur une fiction intellectuelle d'individus libres et rationnels qui échangeraient des biens et des service sur un "marché" tendant naturellement à l'efficacité maximale. S'il y a des crises c'est uniquement parce que ce joli tableau est perturbé par le droit du travail, les syndicats, l'action de l'état... Le problème c'est que tout cela est un conte pour enfant. S'il on veut comprendre les choses il faut les inscrire dans leur histoire et dans leur rapport conflictuel. L'état par exemple n'est pas un élément extérieur au système capitaliste qui viendrait en perturber l'autorégulation naturelle. L'état est une institution historique sans laquelle le capitalisme ne pourrait exister. Sans police qui garantirait la propriété? Sans tribunaux quelles garanties du respect des contrats et des transactions? Et que dire de l'unification territoriale qui permet la circulation des marchandises sans douanes tous les 200 mètres? Quelle monnaie d'échange sans état? L'état n'est pas neutre, il reflète les rapport de forces dans la société et en système capitaliste il met une large partie de sa puissance au service de la bourgeoisie. Au contraire de la fiction libérale il y a donc en matière économique un conflit permanent pour décider de la réponse à donner aux trois questions économiques principales: Que produire? Comment produire? Comment répartir? Ce conflit c'est l'enjeu de la lutte des classes.