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La nature de l'être humain est elle de comprendre ?
deja-utilise a répondu à un(e) sujet de bouddean dans Philosophie
Bonjour @Ambre Agorn C'est une question à la fois intéressante et épineuse ! Disons dans un premier temps, que la compréhension est ce qui permet de connaitre la " mécanique ", objective ou supposée, sous-jacente dans un phénomène ou un évènement. Ce qui permet d'expliquer ou d'expliciter un savoir en somme. À l'instar de ce qui se passe avec une horloge mécanique, je peux certes savoir l'heure, mais je peux ne pas comprendre comment l'obtenir, ni comment fonctionne cet appareil qui me donne pourtant le renseignement, en revanche, une fois que je connais au moins le principe de fonctionnement de l'horloge, je peux dire que je comprends, car je peux cette fois-ci, aller d'un point A qui est à l'origine de mon questionnement, au point B qui résout la question, par une explication continue, telle une chaine dont tous les maillons sont connectés les uns autres, entre le premier point d'attache et le dernier. Pour que la notion de compréhension soit plus complète, il faudrait dire, que l'on est aussi en mesure de redonner l'explication ou de la reformuler en tant que de besoin, car il ne suffit pas de répéter ce que l'on nous a dit, mais bien d'expliquer à son tour ce que l'on pense que l'on a compris, et ce faisant, de vérifier que cette nouvelle formulation est sémantiquement identique ou congrue à l'originale. Cela ne signifie pas que la compréhension que l'on a, soit le reflet de notre assentiment, ni que ce soit la meilleure ou qu'elle soit même juste ou suffisamment. Je peux très bien comprendre qu'un superstitieux qui croit lui aux fantômes soit inquiet lors de l'acquisition d'une maison réputée hantée, cela ne veut pas dire que je souscrit ou cautionne une telle croyance, par exemple. De même, ce n'est pas parce que je " comprends " une personne dans une situation particulière, que je connais cette personne dans son entièreté, uniquement quelques facettes de sa personnalité ou une praxéologie pragmatique réduite à un éco-système particulier, tout en sachant qu'un simple changement d'humeur ou l'arrivée d'un accident antérieur ou une contingence peut sacrément modifier son schéma habituel comportemental, qui pourra cependant devenir compréhensible après avoir reçu éventuellement ses explications, ou de les avoir inférées à partir de ouï-dires, si tant est, que l'on puisse les prendre pour argent comptant. -
La nature de l'être humain est elle de comprendre ?
deja-utilise a répondu à un(e) sujet de bouddean dans Philosophie
Bonjour, Je crois qu'il y a méprise dans la façon de présenter les choses, en effet, si il est dans la nature humaine, mais pas uniquement ceci dit, de comprendre, cela ne signifie pas du tout ce que soit la nature humaine d'avoir cette faculté. Cela revient à essentialiser l'Homme, ce qui aujourd'hui est totalement obsolète, hormis pour quelques philosophes arrière-gardistes ou peu rompus aux sciences, en l'occurrence humaine et animale ! Il n'y a absolument rien qui soit " le propre de l'Homme ", on peut par exemple s'intéresser au livre: L'Homme, cet animal raté, de Pierre JOUVENTIN, pour avoir de plus amples informations ou développements, et comme le stipulait Darwin il y a presque 150 ans, il n'y a qu'une différence de degré, non de qualité - entre l'animal humain et l'animal non-humain. -
Bonsoir Sirielle,
j'espère ne pas avoir été inconvenant sur le dernier topic où je t'ai répondu, car je sais que parfois les mots que j'emploie peuvent être durs à attendre et ce sans que je ne m'en rende compte, obnubilé que je suis à trouver le vrai et je me sais " maladroit " socialement. Ou alors je réponds à côté de la plaque de ce que tu attends, et comme nous sommes sur la partie publique, peut-être es-tu réservée sur le mal particulier qui te fait te questionner sur le forum, ceci expliquant sans doute cela !?
Bien à toi, au plaisir, D-U
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Ce que je peux te dire, c'est que tu fais partie des personnes sur ce forum les plus bénéfiques à mon égard que tu le veuilles ou non et quelles que soient tes absences, que ce soit ou non réciproque, sachant aussi qu'en ce moment je viens seulement en état de faiblesse, plus ou moins perceptible, ce qui me reste de force me conduisant ailleurs... Peut-être bientôt ma présence ici sera-t-elle plus sûre, et moins débridée...
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Bonjour Sirielle,
il serait sans doute présomptueux de ma part de te dire que je comprends, vu les informations actuelles en ma possession te concernant, à défaut, je peux dire que je t'entends.
Loin de moi l'idée de vouloir profiter de la faiblesse que tu m'avoues, d'ailleurs pour ne rien te cacher je ne suis pas très gaillard non plus et ce, depuis un moment, je peux même dire qui plus est, que je suis entre autres hypersensible ( émotionnellement, sensoriellement et intellectivement ), " don " ne faisant certainement pas de mon quotidien une sinécure. Autrement dit, je suis faible aussi, tant physiquement ou physiologiquement, que parfois par crédulité/naïveté, mais sans doute pas pour les mêmes causes/raisons ceci-dit que toi.
Il est entendu que pour " se disputer " il faut être au moins deux, c'est-à-dire que " un tout seul " ne peut pas être en dispute avec un autre qui ne le voudrait pas, je me dis alors qu'il en va de même avec une discussion ou plus à-propos un dialogue, et tu me pardonneras mon audace, mais aurais-tu toi aussi - comme bon te semble - envie que nous échangions sur la partie messagerie privée de forumfr !? Bien que je ne puisse rien te promettre ou garantir sur la tournure de cet éventuel partage, qui n'existera qu'à l'unique condition que tu le souhaites également/vraiment de ton côté, je comprendrais que tu déclines cette proposition peut-être impromptue !? N'en sois pas gênée si tu dois refuser, car je ne peux pas concevoir une discussion qui ne serait pas profitable/enviable pour les deux parties, ou que celle-ci ne doive durer in fine qu'une semaine/fois ou plusieurs...
Je précise que je fais rarement ce genre de démarche, l'une des dernières et rare fois où c'est arrivé il y a quelques années ici-même, à mon initiative je le concède, je me suis entretenu - virtuellement donc - avec une dame de 55 ans mariée, elle avait même fini par me proposer que l'on se voit au bout de plusieurs mois de bavardage, mais j'avais décliné son offre, farouche comme je suis, puis peu de temps après, nous nous sommes " quittés " courtoisement et en très bon terme, chacun reprenant le cour de son existence - forumique - si j'ose dire, si cette anecdote peut te rassurer sur mon compte, car je sais les inclinations - archaïques/primaires - de la gent masculine en général, en lesquelles j'ai bien du mal à m'identifier.
J'aimerais bien discuter avec quelqu'un ( à distance/virtuellement au cas où la question se poserait ) mais pas avec n'importe qui et pour l'heure il me semble que cette envie ( Irl inclus ) t'est seulement destinée si je puis dire, si uniquement tel est le cas pour toi aussi !
Je pense pouvoir être une oreille attentive ou suffisamment si tu souhaitais te confier un peu le cas échéant, i.e. de ton acceptation de ma proposition, pour laquelle je m'y suis pris à plusieurs reprises, ayant eu peur de mal m'y prendre, ce qui est peut-être le cas d'ailleurs. Je précise que je ne suis pas parfait, que j'ai fait plusieurs erreurs ou me suis laissé aller surtout dans mon plus jeune âge, ce qui me forcera normalement à être ouvert d'esprit je pense, bien que je m'avance peut-être trop, je ne sais pas.
Je te laisse ainsi l'initiative si tu le désires donc, de me recontacter directement sur " ma " messagerie - ouverte - de forumfr, ( si ou/et ) quand tu te sentiras disposée/poussée/enjouée à le faire éventuellement.
Bien à toi, D-U
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Comment peuvent tant s'associer intellectualisme et stupidité?
deja-utilise a répondu à un(e) sujet de sirielle dans Philosophie
Bonjour Sirielle, je pense qu'il est important pour ce passage en particulier - de toi ci-dessous - que je précise une chose, c'est que je suis d'accord sur ce que tu dis, et j'ai peur que ma réponse antérieure à cette partie en l'occurrence puisse laisser entendre que je contestais le contenu, il n'en est rien. À ma décharge, je ne faisais que mieux expliciter ce que j'avais essayé de dire en premier, et qui me semblait avoir été mal interprété par tes soins. C'est-à-dire que tout en étant d'accord avec tes propres affirmations, je ne trouvais pas qu'elles reflétaient ce que de mon côté j'avais signifié, l'écho que tu me retournais n'était pas congru avec mon émission, en somme. Il est donc vrai que " se mettre à la place " d'autrui n'est pas chose si aisée que ça, et qu'il y a moult dérapages possibles, dont celui de garder sa propre personnalité en se mettant dans la situation de quelqu'un d'autre, en ce cas, ce n'est pas véritablement de l'empathie, mais bien plutôt un jugement déguisé en stipulant que soi-même on aurait fait ceci ou cela dans cette situation. L'empathie simple demande que l'on éprouve la détresse de l'autre a minima, non qu'on l'accable davantage d'une quelconque incompétence estimée. De même, l'incapacité à se mettre dans la peau de quelqu'un peut se voir par exemple à un moment moins dramatique, comme l'art de faire un cadeau, il est assez clair que beaucoup échouent lamentablement dans cet exercice, car ils gardent leur propre acceptation de ce que doit être un cadeau, selon leurs goûts, leurs propres attentes, etc... Il en va de même bien souvent lors de la fourniture ou de dispenser des conseils, la personne qui s'y risque ne fait en général que parler en son nom à la place d'une autre, place uniquement prise physiquement, pas dans sa cervelle avec ses propres difficultés, comme une sorte de transmigration d'une âme dans le cerveau d'un autre être, avec toute son histoire, ses émotions, ses valeurs, ses croyances, etc... Tu as aussi raison de t'inquiéter du risque de s'abandonner soi-même lorsque l'on veut absolument faire corps avec une communauté, c'est ce qui se passe dans les sectes et compagnies, bien que ce besoin de résonance puisse se faire sentir dès le cercle familial, avec à la clef une possibilité d'une mé-construction de sa propre personnalité, voire une pathologie mentale, un malêtre, une dépression, le suicide, etc... ******* J'en profite pour donner quelques cas de figures où l'intelligence des personnes ne leur est que de peu de secours pour ne pas commettre d'injustice ou de se comporter immoralement: Il est à peu près certain que les chercheurs qui ont travaillé à l'élaboration de la première bombe atomique, étaient très intelligents, et pourtant ils ont contribué à la conception de cette bombe particulièrement dévastatrice, en connaissance de causes. Ce qui a sans doute fait dire à A. Einstein que la bêtise humaine était infinie. Dans la même veine, cette ribambelle de personnes plus intelligentes les unes que les autres, et qui fabriquent toutes sortes d'armes personnelles, de mines ou de missiles, savent pourtant très bien, quelque part, que l'usage n'en sera pas vertueux pour un sou. Ceux qui ont contribué à soigner les maladies mentales, i.e. les malades dits mentaux, ont usé de moyens plus que contestables, carrément cruels parfois, ou même simplement ceux considérés comme déviants à une certaine époque, tels les homosexuels, tout ceci ignoblement mis en place par les médecins hautement diplômés et certainement en parfaite possession de leurs facultés intellectuelles et au-delà. Tous ces biologistes et mêmes psychologues qui utilisent l'expérimentation sur les animaux pour leurs recherches, font preuve d'une cruauté insupportable et absurde vu d'un œil extérieur: mutilation, intoxications, triturations vivisectives, souffrances diverses et variées, privation de liberté, puis " euthanasie ". Leur cloisonnement intellectuel leur permet de se comporter comme des monstres au nom selon eux de la bonne cause, i.e. celle qu'ils défendent ! Ils mettent donc leur intelligence au service d'un but, sans se soucier des implications et conséquences profondes que cela appelle en dehors de cet unique objectif isolé. Il en va quelque part du même acabit quand le chirurgien se coupe de ses émotions vis-à-vis de son patient pour pouvoir l'opérer, sinon il serait disturbé pour le faire. Je crois t'en avoir touché un mot par le passé, mais on peut aussi s'intéresser à ces pays, Somalie, Guinée et Djibouti où plus de 98, 97 et 93% resp. des jeunes filles sont excisées, y compris donc dans les familles où les deux membres parentaux sont très intelligents, mais qu'ils n'arrivent pas à se défaire des traditions barbares ( je ne retrouve plus le témoignage d'un père de famille qui partageait son " dilemme moral " ). Donc le rempart à l'immoralité, n'est pas tellement plus d'intelligence, car celle-ci peut facilement être détournée, étouffée, mésusée ou corrompue, mais - et je te donne la réponse/solution - de faire preuve d'hypersensibilité, au contraire de l'intelligence qui ne peut guère s'améliorer ou grandir, la sensibilité peut elle s'exercer et se développer, d'ailleurs il me semble de mémoire que les hommes qui se retrouvent en prison sont avant toutes choses, des individus qui font preuve de peu de sensibilité ou d'une faible " intelligence émotionnelle ". En effet quand on est véritablement hypersensible, on ne peut pas tricher avec, ni la dénier, l'étouffer, etc... elle demeure présente et s'impose à nous avec force, pour ce faire, comme d'habitude, il faut commencer dès l'enfance ce parcours initiatique, pour en être suffisamment doté, une fois lâché dans la jungle civilisationnelle ! -
Comment peuvent tant s'associer intellectualisme et stupidité?
deja-utilise a répondu à un(e) sujet de sirielle dans Philosophie
Bonjour Sirielle, tout d'abord je tiens à te remercier doublement, car d'une part je crois percevoir un effort de clarté et de précision venant de toi dans ton texte, je tenais donc à le saluer, et d'autre part, tu me donnes l'occasion de réfléchir plus avant aux idées abordées - à d'autres moments de la journée. Peut-être me suis-je mal exprimé, c'est fort probable, il me parait difficile de pouvoir affirmer qu'une morale soit sûre, en effet soit c'est celle qui est d'actualité dans la socio-culture dans laquelle on baigne depuis toujours, et elle nous semble de facto " naturelle " ou couler de source, alors qu'elle a une dimension arbitraire, il y a donc un phénomène d'habituation dont il est particulièrement difficile de s'extraire, on n'y fait tout bonnement plus attention, un peu comme l'odeur de notre propre maison ou même d'un autre lieu, tôt ou tard on ne la perçoit plus, et vu le changement des mœurs au cours de l'Histoire et des cultures, on ne peut guère que constater une certaine volatilité de la morale, par exemple et non des moindre, dans la Grèce antique, aucun philosophe ne s'est particulièrement offusquer de l'esclavage, et que dire des gladiateurs de surcroit(?); inconcevables de nos jours sous nos latitudes. Ou soit, c'est une morale que l'on se construit, autrement dit une éthique, et dans ce cas, on est comme un aventurier ou un chercheur, on (la) découvre au fur et à mesure de notre avancement, avec l'âge ou le murissement de notre être, elle n'est pas donc donnée d'avance, mais on compose avec bon an mal an pendant cette expérience pionnière d'investigation existentielle. Oui, il y a de cela. Pour être un peu plus rigoureux si tu le veux bien, je dirais que nous sommes tous - hors sociopathes - dotés d'une sensibilité au moins à l'injustice par innéité, simplement ce sont ensuite les modalités d'application qui sont différentes selon notre environnement éducatif ou d'élevage social. Autrement dit, dans le principe nous sommes tous réceptifs aux concepts de Bien et de Mal, mais nous ne donnons pas les mêmes valeurs aux différents éléments de notre existence ni aux objets qui nous entourent, pas plus qu'aux phénomènes que nous vivons ou percevons in fine. Bref, nous avons chacun un système de valeurs, qui est relativement homogène/convergeant au sein d'un même groupe d'appartenance ou clan, et hétérogène/divergeant à mesure que l'on s'en distancie, pour toutes sortes de raisons déjà évoquées précédemment ( genre, ethnie, religion, politique, richesse, apparence, culture, espèce, sexualité, santé, etc... ). C'est sans doute là que c'est difficile à entendre, mais si il suffisait de l'intelligence pour identifier à coup sûr l'immoralité, il y a belle lurette que cette dernière serait de l'histoire ancienne, 97% des humains sont - suffisamment - intelligents, seulement 3% sont déficients intellectuels, et justement parce qu'ils le sont, ils ne pourraient pas véritablement être dangereux volontairement, être machiavéliques encore moins. Je rappelle, qu'il existe des armées, des polices municipales comme nationales, des gendarmeries, des groupes d'intervention spéciaux, des institutions de justice comme les tribunaux, des Lois, etc... Si l'intelligence était suffisante, tout ceci n'aurait pas lieu d'exister ! De même, il est certain que les personnes qui ont perpétré ou fait perpétré des massacres ou génocides, que ce soit ceux des Tutsis ou des Juifs, n'étaient pas tous inintelligents, bien au contraire, lorsque l'on voit les moyens inventés ou déployés pour parvenir aux fins. Il faut bien comprendre que l'Intelligence n'est qu'un moyen vers un but, ce dernier n'étant pas fixé par cette première, il est en général déterminé par nos affects, c'est eux qui donnent la direction, et l'intelligence ne donne que les moyens d'y parvenir, que ce but soit noble ou non, bon ou mauvais. Bien sûr, on peut toujours a posteriori réfléchir à ce qui s'est passé et tenter de donner des explications, mais ce serait comme de réécrire l'Histoire une fois qu'elle s'est faite, il y a un biais rétrospectif, en réalité quand on procède ainsi, on ne fait qu'inventer une histoire qui fait sens, on se donne une explication plausible, mais il n'y a en général pas de chaine de causalité comme on peut en voir en science dite dure, ce n'est bien souvent qu'un leurre ou une illusion produite par notre cerveau, qui lui " veut " savoir ou avoir une explication, quelle qu'elle soit à vrai dire, un peu comme celle ou celui qui va voir une voyante, il a besoin d'être rassurer, qu'importe la véracité des annonces, seul l'effet compte. Je pourrais invoquer d'innombrables phénomènes qui montrent que l'intelligence ne nous préserve de rien, ni de tromper son compagnon ou sa compagne de vie, de mentir, d'être malhonnête, de la soumission à l'autorité, le besoin de faire corps, du conformisme, du mimétisme, de l'ignorance pluraliste, des biais, de la submersion par les émotions, etc... Il y a pléthore de voies qui nous poussent subrepticement vers l'erreur, car il y a une asymétrie très importante entre mal faire et bien faire, il est aisé et cela demande peu de faire n'importe quoi, mais c'est compliqué, énergivore et demande des ressources attentionnelles importantes, ainsi que de lutter avec acharnement et à tout instant contre des préjugés, des idées arrêtées, des stéréotypes, des habitudes, des mœurs, des exigences/expectatives sociales, ses envies, ses besoins, ses intérêts, etc, etc... pour les faire bien, ou du moins d'essayer. L'intelligence ne nous immunise absolument pas contre toutes ces dérives, au contraire, elle est à leur service ! Oui, notre intelligence est au service de nos différentes volitions inconscientes, et il faut mener une bataille continuelle pour avoir une petite chance de ne pas trébucher, et sous condition de ne pas être trop ignorant de toute la machinerie qui s'excite derrière la scène de notre conscience, où l'intelligence ne peut que s'exécuter d'ailleurs. Pour percevoir la beauté ou la laideur, tout comme ce qui est moral ou non, il faut un cadre de référence, et c'est précisément notre milieu de vie depuis notre plus tendre jeunesse qui nous l'aura inculqué, si profondément qu'on l'utilisera sans y penser, comme " on respire " en somme. Ce qui était effectivement instinctif jusqu'à nos trois ans environ, ne l'est plus par la suite, une fois que l'éducation et les manigances sociales se réalisent, des couches et des couches se superposent à ce qui était notre nature naïve/infantile, jusqu'à devenir l'inverse parfois de ce que nous étions très jeunes enfants, mais dont nous n'avons plus trace aujourd'hui. Une fois adulte, nous sommes formatés par notre culture, par les mentalités, les façons de penser qui nous entourent, aussi bien au sein de notre famille, qu'à l'école, que les copains que nous fréquentons en classe ou à l'extérieur, qui eux-mêmes subissent le même endoctrinement à la mode du moment, et ce, sans que personne ne l'est réellement décidé ou en contrôle l'application/émergence, cela se fait tout seul pour ainsi dire, une fois la fenêtre temporelle passée jusqu'à environ 7/8 ans, nous ne remettrons dès lors plus en cause notre façon d'appréhender le monde ou notre univers local, au même titre que l'apprentissage des langues naturelles, si le petit d'homme peut apprendre n'importe quelle langue du monde très petit, il perd rapidement cette capacité au fur et à mesure de son développement cognitif et auditif, il y a un épissage des fonctions non utilisées, qui seront définitivement perdues, et bien, notre plasticité à comprendre le monde suit une évolution identique, la sclérose est la norme plutôt que l'exception, et l'intelligence ne fait qu'utiliser ce qui reste de disponible pour atteindre des objectifs, elle n'a pas le pouvoir de se réinventer ou de créer, c'est le rôle de l'imagination que de briser les chaines et les carcans qui se sont construits tout autour de nous, quand bien même notre liberté - spirituelle - ne sera plus jamais aussi importante que dans notre prime jeunesse, nous ne pouvons plus que passer d'une prison étroite à une autre un peu moins exigüe, ou à des chaines un peu plus longues, et ce n'est que sur le tard, en regardant en arrière que l'on se rend compte du progrès accompli et qu'il n'y a aucune raison pour qu'il n'y en est pas encore autant à faire, si ce n'est plus, par extrapolation. Là encore j'ai dû mal partager mes idées, j'avais même fait un Topic à ce sujet ici-même, cela s'appelait la méta-empathie - ou métempathie sous les conseilles du forumeur nommé Zeugma, il n'est bien évidemment pas question de se mettre à la place d'autrui en restant soi-même ou avec sa sécurité physique en tête, il faut le faire, même virtuellement, en prenant effectivement sa place, en vivant sa vie dans ses conditions, ses contraintes, ses incapabilités ou impossibilités, dans les souffrances engendrées, les déceptions, les injustices, et ce que cela nous ferait aussi en étant coincé à une place équivalente à la sienne. Cette expérience a bien évidemment des limites, l'une d'elle et non des moindres, c'est que l'on ne peut vivre ou revivre mentalement que ce que nous avons nous-même déjà vécu ailleurs ou à un autre moment, celui qui n'a jamais été parent aura du mal à comprendre une mère ou un père, qui n'a jamais été enceint·e une femme en gestation, qui n'a jamais été battu par qui que ce soit ne pourra pas non plus bien se saisir de celle ou celui qui l'est ou l'a été, ou qui n'a jamais eu une maladie mortelle de comprendre une personne en sursis, etc... C'est-à-dire que l'empathie a des limites, et ses limites sont nos propres expériences limitées, comment se mettre à la place d'un migrant qui fuit son pays devenu dangereux pour sa vie et celle de sa famille, nous qui vivons en paix sur notre territoire et relativement à l'abri du besoin, du moins les plus élémentaires (?). Quand bien même on ne pourrait pas pleinement prendre la mesure de ce que ce quelqu'un d'autre endure réellement, il n'en demeure pas moins que l'on pourrait quand même savoir si nous accepterions d'être à sa place dans les mêmes conditions, quitte à minimiser largement les inconvénients, mais comme nous sommes particulièrement aversifs à la perte, cela nous permettrait malgré tout d'avoir une idée, certes infidèle, mais essentiellement bonne pour savoir si c'est une chose souhaitable ou non, et cela suffit pour que nous agissions convenablement, si tant est que notre empathie est plus forte que d'autres freins endogènes plus ou moins acquis. Cela permettrait au moins de sortir du déni ou de l'indifférence dans un premier temps. Pour comprendre plus avant une personne lambda, il faudrait lui consacrer un temps considérable et nous serions encore à la merci de ce qu'elle veut bien nous dire, et nous-même nous ne nous connaissons pas aussi bien que nous le croyons de toute manière, bien que paradoxalement, nous sommes plus doués pour déchiffrer autrui que soi ! Je ne l'avais pas abordé, mais il existe plusieurs formes d'intelligence suivant les spécialistes en jeu, disons que l'intelligence émotionnelle est substantiellement différente de l'intelligence courante/ordinaire, chacune étant adaptée à une ou des situations qui tombent sous sa juridiction si je puis dire, toute ce qui concerne les relations interpersonnelles sont sous la dépendance de l'intelligence émotionnelle, tout ce qui concerne la résolution d'un problème ou l'atteinte d'un résultat plutôt sous le couperet du QI. Toutefois la morale dont il est discuté, ne se résume pas à l'un ou à l'autre, ne serait-ce qu'avec ses histoires de familles ou de guerres étatiques, chacun pensant défendre justement son camp. Si la morale était une recette de cuisine, déjà connue, il lui faudrait peu d'intelligence comme ingrédient, beaucoup d'automatismes, et une dose certaine d'empathie, en revanche si cette recette était inconnue, alors, il faudrait cette fois-ci encore bien plus de sensibilité à la douleur et une certaine dose d'intelligence, et l'élimination autant que faire se peut des automatismes et autres réflexes conditionnés moraux arbitraires. L'intelligence est donc parfois un ingrédient quasi-inutile - un minimum ( au même titre que l'esprit a besoin de la matière pour s'exécuter, c'est un simple pré-requis ) - et d'autres fois, absolument nécessaire à l'ouvrage, tout dépend alors de ce que l'on est en train de faire, même si la garantie de résultat est très incertaine, la bonne volonté de réussir fait partie de l'équation, par exemple la mauvaise foi est contre-productive même si une grande intelligence y est mêlée, on peut donc facilement ruiner la recette ou échouer à partir d'un simple grain de sable dans les rouages, l'échec est plus facile que la réussite, ici comme en toute chose... Il y aurait bien d'autres ingrédients à ajouter pour parvenir à un résultat satisfaisant, comme l'honnêteté, la cohérence, la lucidité, l'entendement, le discernement par exemples, sont aussi de bons stabilisants et garants dans l'entreprise d'une morale qui tienne un tant soit peu la route, mais comme de bien entendu, cela se fait au prix d'efforts considérables, de temps plus importants, de difficultés conséquentes, d'embêtements en tout genre et de tout un florilège de contraintes supplémentaires, que peu sont en mesure d'endurer, ou même de simplement envisager ! C'est assez contraire à notre nature hormonale, toute puissante en nous et dont presque personne soupçonne l'étendue de son pouvoir omniprésent au quotidien, aussi bien intensivement que extensivement. Il est clair compte-tenu de tout ceci et empiriquement, que l'humain préfère de loin la facilité et la simplicité, ce qui est connu/habituel et de surcroit qui procure du plaisir, aller à l'encontre de cela, n'est pas à la portée de tout-un-chacun malheureusement, même si tout le monde en a les capacités, personne ne les exploite grosso-modo, du moins pas plus que nécessaire et qui fait consensus dans notre niche sociale ! Être adapté à son milieu socio-culturel ne relève pas nécessairement de l'intelligence mais bien souvent du mouvement moutonnier, qui lui se fait très bien à un niveau subconscient, donc sans passer par une quelconque réflexion soutenue et volontaire, c'est bien souvent l'inverse qui se fait jour, que d'être anti-conformiste s'appuie sur des pensées divergentes et fait carburer notre intelligence autrement que pour parvenir à ses fins sans risquer l'exclusion, et si en plus, ceci est accompagné de quelques vertus, alors une nouvelle morale peut se faire jour ou se faire quelque peu entendre, généralement plus englobante que la précédente, perçue dorénavant comme réductrice, voire barbare... -
Comment peuvent tant s'associer intellectualisme et stupidité?
deja-utilise a répondu à un(e) sujet de sirielle dans Philosophie
Bonjour Sirielle, je n'ai absolument pas lu les interventions entre le sujet énoncé et cette dernière réponse de ta part, je risque donc d'être sans doute redondant avec ce qui a pu être abordé en chemin. Cette même morale n'est pas sûre du tout, non plus, il suffit de regarder l'histoire et/ou d'interroger les camps adverses, chacun pensant agir pour le bien ! La morale peut donc être complètement dévoyée, il suffit pour cela d'appartenir à un clan quelconque, celui des hommes ou des femmes, des bien-portants ou des invalides, des " blancs " ou des colorés de peau, des riches ou des pauvres, de la noblesse ou de la populace, des chrétiens catholiques ou des musulmans, des célébrités ou des inconnus, des cols blancs ou des cols bleus, de l'occident ou de l'orient, des propriétaires ou des gens du voyage, ou bien des humains ou des non-humains, etc... Et comme disait Coluche, mieux vaut être " blanc ", riche, beau et bien-portant, que " noir ", pauvre, difforme et malade, c'est-à-dire que l'on peut cumuler les " distinctions " qui donneront le la au comparatisme, et donc à une morale clanique nécessairement, avec toutes les dérives ségrégationnistes ou discriminatoires possibles, voire souvent d'exploitation outrancière, sans pour autant en émouvoir le moins du monde le bénéficiaire/l'élu/le privilégié/l'épargné ! Le seul remède/rempart que j'ai trouvé à toutes ces perversions ou pathologies humaines ordinaires ou normales, c'est de faire preuve de sensibilité ou de réceptivité, d'être à l'écoute de la souffrance ( 1ère vérité de Bouddha ), et de cultiver le don de se mettre à la place d'autrui, c'est-à-dire l'empathie, tout en mesurant ce qu'une personne comme nous, avant cette transposition de rôle, peut induire ou impacter sur cette autre personne, dans laquelle on s'est mentalement immiscé. Ainsi, une fois que l'on accuse réception de cette souffrance induite sur quiconque, qu'on lui donne une valeur aussi importante que notre propre souffrance, alors on peut commencer à penser à agir correctement, de manière juste et la plus absolue que nous puissions. L'intellect est donc - aussi - là pour nous aider à mener à bien un tel projet d'éthique universaliste, il est donc complémentaire, ni au-dessus, ni au-dessous, tout comme n'importe quel organe de notre corps a un rôle à jouer dans le maintien de notre vie, tous sont importants en ce qui concerne notre survie, pas plus l'un qu'un autre si il y en a un de défaillant, nous avons ainsi autant besoin d'un ciboulot, que de poumons, d'un cœur, d'un tube digestif colonisé par notre symbiote, que d'un système immunitaire, etc... ils sont tous complémentaires les uns des autres ou en interaction vitale ! -
Comment peuvent tant s'associer intellectualisme et stupidité?
deja-utilise a répondu à un(e) sujet de sirielle dans Philosophie
Bonjour Sirielle, Bibliographie " personnelle " ( sans ordre particulier, hormis celui d'entreposage sur mon étagère ) : Système 1 / système 2, de D. Kahneman et A. Tversky Le gorille invisible, quand nos intuitions nous jouent des tours, de C. Chabris et D. Simons Vous allez commettre une terrible erreur ! de O. Sibony Pourquoi faisons-nous des choses stupides ou irrationnelles ? de S. Delouvé Why smart people can be so stupid ? de R. Sternberg Pourquoi les gens intelligents prennent aussi des décisions stupides ? de Y-A Thalmann Les lois fondamentales de la stupidité humaine, de C. Cipolla Pourquoi j'ai toujours raison, et les autres ont tort, de C. Tavris et E. Aronson Le libre arbitre et la science du cerveau, de M. Gazzaniga A short introduction to the history of human stupidity, de W. Pitkin ( non terminé; plus édité en France ) L'analogie, cœur de la pensée, de D. Hofstadter et E. Sander L'erreur de Descartes, de A. Damasio What the intelligence tests miss ? de K. Stanovich Et si le cerveau était bête, de N. Chater Le bug humain, de S. Bohler L'empire des croyances, de G. Bronner Psychologie de la connerie, sous la dir. de J-F Marmion Petit cour d'autodéfense intellectuelle, de N. Baillargeon Comment ne pas devenir un vieux con, de S.M. Larrouy Que faire des cons, de M. Rovere Lost in maths, de S. Hossenfelder Le cerveau reptilien, sur la popularité d'une erreur scientifique, de S. Lemerle Le cygne noir, de N. N. Taleb ( en cours de lecture ) Erreurs de Mathématiciens des origines à nos jours by Maurice Lecat ( non lu, en version pdf uniquement, introuvable en version papier ) -
Ces vegans qui se reconvertissent en "bouchers éthiques"
deja-utilise a répondu à un(e) sujet de Mórrígan dans Société
En tant qu'êtres humains faillibles, nous partageons tous une même tendance impulsive à nous justifier et à refuser d'assumer la responsabilité de nos actes dès lors qu'ils se révèlent néfastes, immoraux ou stupides. Nous ne sommes pratiquement jamais amenés à prendre des décisions de nature à changer la vie ou à provoquer la mort de millions de personnes. Cependant, que les conséquences de nos erreurs soient tragiques ou insignifiantes, que leur portée soit immense ou minime, il nous est généralement difficile, voire impossible, de dire: ' J'ai eu tort; j'ai commis une grave erreur. " Plus les enjeux - affectifs, financiers ou moraux - sont importants, plus cette difficulté est grande. Et ce n'est pas tout: lorsque nous sommes directement confrontés à la preuve que nous avons tort, loin de modifier notre point de vue ou notre comportement, nous le justifions plus obstinément encore. " Pourquoi j'ai toujours raison et les autres ont tort. " de C. Tavris et E. Aronson. Nous allons apprendre quelque chose d'étrange sur nous dans ce chapitre. Quand nous nous mettons à expliquer nos actions, ce ne sont que des explications a posteriori, fondées sur les observations faites après coups sans aucun accès au traitement non conscient. Sans compter que notre cerveau gauche arrange un peu les choses pour que l'histoire ait un sens. Ce n'est que lorsque cela dévie trop des faits que le cerveau droit intervient. Ces explications reposent toujours sur ce qui arrive à notre conscience, mais en réalité les actions et les sentiments se produisent avant que nous n'en ayons conscience, la plupart résultant de processus non conscients qui ne parviendront jamais à la conscience. Écouter les explications que donne autrui de ses actions est intéressant, et dans le cas des politiciens divertissant, mais c'est souvent une perte de temps. " Le libre arbitre et la science du cerveau " de Michael S. Gazzaniga. **************** Voyons à présent comment s'y prennent les personnes dans leur raisonnement falsifié pour se donner bonne conscience: Il - l'individu en question - commence par partir du point du vue intéressé ou habituel/familier, qu'il ne remet aucunement en cause, c'est un acquis, par exemple manger de la viande ou faire des expériences/essais sur les animaux, ensuite une fois ce décor planté inconsciemment, il cherche à justifier ou à minimiser l'impact, voire réduire au silence une éventuelle dissonance cognitive émanant soit de lui-même soit du monde extérieur, il trouve donc des arguments a posteriori pour calmer les désagréments, pour se donner bonne conscience, pour conserver l'estime ou l'image idéale de soi, car rien n'est plus fondamental que l'image que nous avons de nous-même, il faut donc la protéger coûte que coûte, certains engageant même leur vie pour la préserver. À l'inverse, un raisonnement valide et non biaisé, partirait du but recherché, de la finalité de l'action pour en revenir à sa satisfaction ou sa résolution, e.g. soit de devoir manger pour vivre soit de devoir faire de la recherche fondamentale sur/pour l'Homme, on se demanderait de quels nutriments notre corps a besoin, puis nous pourrions trouver les aliments qui les contiennent et qui ne font de tort à quiconque, puisque nous avons sacralisé la vie humaine, celle de nos animaux de compagnie et d'un certain nombre dits sauvages, nous devons rester cohérents avec nous-mêmes, on se rendrait vite compte que les végétaux remplissent très bien nos besoins à l'exception de la vitamine B12, produite exclusivement par des bactéries sur Terre, nous aurions ainsi trouvé un moyen respectueux des animaux sans distinction pour nous nourrir sans souffrir de trouble métabolique, de même si l'on sait que 90% de la recherche à partir d'animaux n'est pas transposable à l'Homme, il y a là un immense gâchis en vies, en temps, en moyen et d'argent, c'est contre-productif, mais les habitudes sont tenaces, y compris chez des personnes censées être intelligentes, la force de l'habitude les pousse à continuer dans la même voie, alors qu'il existe moult autres manières de s'y prendre aujourd'hui, il suffit de partir de l'objectif pour remonter au moyen le plus adapté à l'entreprise poursuivie, et puisque l'on sait le peu de transversabilité entre le modèle animal et l'Homme, on s'orientera vers d'autres moyens le plus proche possible de notre propre biologie ou physiologie, voire psychologie. De plus, lorsque l'on sait par des enquêtes que ce qui compte le plus pour un humain lambda pour son bien-être, en numéro 1 c'est de manger, et en deuxième d'être entre amis ( C.f.: Vivre, la psychologie du bonheur, de Mihaly Csikszentmihalyi ), on voit et on comprend dès lors très nettement la propension des humains à vouloir se retrouver autour d'un repas, au détriment bien évidemment de la contenance ou de la provenance de ce repas à connotation festive, l'enjeu du moment dépasse et de très loin la matière qui permet de passer ce bon moment. Nous nous retrouvons là, quelque part encore une fois, dans un faux dilemme comme énoncé par Gary S. Francione dans " Introduction to animal rights, Your Child or the dog ", une fois que nous avons fait un choix préalable, nous préférons ensuite obtenir notre propre plaisir ou satisfaction que de prendre en compte l'intérêt de l'autre partie, le choix étant déjà pris ou orienté en amont, avant même que l'action soit en cours, une fois engagé dans une telle voie préférentielle, nous ne pouvons que dévaler la pente jusqu'au bout, jusqu'à l'expression/consommation de notre puissance ou jouissance, quitte à invoquer tout et n'importe quoi pour nous justifier après coup. Il faudrait là aussi, se poser la question en amont, avant d'être engagé dans l'évènement, est-il moralement acceptable que le plaisir - ou un besoin secondaire - de quelqu'un repose sur la souffrance et la mort - ou le besoin impérieux - de quelqu'autre ? Quels que soient ce quelqu'un et ce quelqu'autre, comme nous l'intime John Rawl avec son voile d'ignorance dans " La Justice comme équité " ! Prenant ainsi à rebours et dans un sens préméditif la réflexion, grâce à nos lobes préfontaux qui font la fierté de la race humaine, notre génie à l'anticipation, autrement dit en appliquant à nos choix de vie - quotidienne - ce qui fait l'hégémonie de notre suprématie dans des niches d'expertise, nous pourrions enfin réaliser que nous nous fourvoyons grandement depuis trop longtemps, qu'il est enfin temps de faire sauter nos compartimentations intellectives arbitraires bien que rassérénantes pour notre ego narcissique et chatouilleux, et de voir au-delà de notre propre principe de plaisir unilatéral anthropocentré. -
Ces vegans qui se reconvertissent en "bouchers éthiques"
deja-utilise a répondu à un(e) sujet de Mórrígan dans Société
Au même titre que nous ne pouvons ou ne devons pas blâmer les personnes avec handicap, de naissance ou acquis par la faute d'autrui, car elles ne sont pas responsables de leur état, et donc aucunement coupables de leur condition, je ne dois pas non plus m'insurger contre ceux qui de manière invisible - à leurs yeux tout du moins - sont handicapés cognitivement, ce n'est pas de leur faute non plus, elles sont comme elles sont, tout comme on ne peut reprocher à une limace d'être visqueuse. Ma dernière interlocutrice n'a pas perçu deux points majeurs sur lesquels repose quasi-intégralement son propre discours, le premier je crois en avoir touché explicitement un mot ici, c'est la distinction entre le " Nous " et le " Eux ", qui implique systématiquement une discrimination, quels que soient les groupes en jeu, le second est plus subtil et renvoie à la nature même des catégories que l'on fait, l'une pouvant effectivement en faire appel à un " juste milieu " et l'autre non: • La réflexion qui repose sur la dichotomie " eux " versus " nous " est extrêmement fragile et n'est souvent que l'héritage des constructions catégorielles de nos prédécesseurs et éducateurs, bref de notre socio-culture, nos pensées s'appuient ainsi sur une sorte de château de cartes - de préjugés, stéréotypes et idées arrêtées, qui peut être remis en cause radicalement lorsqu'un déclic sociétal se produit, le plus souvent violemment. Un jour prochain il y aura suffisamment de personnes sensibilisées pour faire basculer les modes de pensées archaïques actuels, de franchir un cap conceptuel fondamental, le dernier qui résiste à ce mouvement de plus en plus inclusif, comme ont tenté de le faire le plus officiellement possible une poignée de magistrats dans la déclaration de Toulon, avec l'introduction d'une personne non-humaine: https://www.univ-tln.fr/Declaration-de-Toulon.html Ou dans le même ordre d'idées, de ne plus se voir comme un individu privilégié, ou une espèce spéciale/particulière/élue mais comme une créature terrestre au même titre que les autres, un Terrien: ( images difficiles ) en VO https://vimeo.com/209647801 et en français - de moins bonne qualité https://invidious.fdn.fr/watch?v=Yqa2Pj_HMyI&iv_load_policy=1 ou ( autre narrateur ) https://www.imagotv.fr/documentaires/earthlings/film/1 [ et sur Youtube pour une meilleure qualité mais à présent en confirmant son âge https://www.youtube.com/watch?v=Yqa2Pj_HMyI&t=12s ] • L'autre point qui pose problème dans ce dernier pseudo-débat, est le suivant: Si il existe bien des catégories que l'on peut opposer dans les qualités mises en jeu, comme de ne pas assez manger ou de trop manger, d'être trop lâche ou trop téméraire, d'être trop dispendieux ou trop avare, etc... on peut alors chercher un juste équilibre, du moins quelque chose d'intermédiaire qui sera localement acceptable pour la norme sociale du moment, évitant ainsi le jugement ou la marginalisation si on ne s'en éloigne pas de trop. En revanche, il existe un autre type de catégorie qui ne se range pas dans la première, et qui n'a pas été vu, ni compris, celle où l'un des " côtés " n'est jamais trop, comme par exemples, on n'est jamais trop intelligent alors que l'on peut être (trop) bête, on n'est jamais trop honnête alors que l'on peut être (trop) fourbe ou manipulateur, on n'est jamais trop juste alors que l'on peut (trop) mentir, dissimuler ou travestir, on n'est jamais trop altruiste alors que l'on peut être (trop) égoïste, on n'est jamais trop droit alors que l'on peut facilement faire (trop) de mal, etc... Dans ce cas, il n'y a pas lieu de rechercher un tel " juste " milieu, on ne peut que tendre vers la vertu et tout faire pour s'éloigner du vice qui nous guète sans discontinuer, si nous avons quelques prétentions/volitions à être une bonne personne ! ( i.e. non vis-à-vis de notre groupe d'appartenance - juge et partie, mais bien vis-à-vis de ces vertus elles-mêmes, en soi ) ************* -
Ces vegans qui se reconvertissent en "bouchers éthiques"
deja-utilise a répondu à un(e) sujet de Mórrígan dans Société
Bonjour, ironiquement, oui en toute quiétude, par exemple: https://www.l214.com/abattage-des-animaux " bon " visionnage ! -
Ces vegans qui se reconvertissent en "bouchers éthiques"
deja-utilise a répondu à un(e) sujet de Mórrígan dans Société
@Mórrígan Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre ! Manifestement, il est impossible d'attendre le moindre raisonnement valide, je vois toujours l'emploi de la même méthode en guise d'argumentation, mais elle est parfaitement improductive et fallacieuse: argumentum ad personam ! Pourquoi j'ai toujours raison, de Carol TAVRIS et Elliot ARONSON: Une fois que les gens ont un préjugé, comme lorsqu'ils ont adopté une idéologie politique, il leur est difficile de s'en défaire, même si l'une de ses principales justifications se trouve en contradiction avec les faits. Ils ont plutôt tendance à invoquer une autre justification, afin de pouvoir préserver leur croyance ou leur comportement. (p.93) Ainsi, nous pouvons considérer notre mémoire comme une historienne complaisante, toujours prête à nous justifier. Anthony Greenwald, expert en psychologie sociale, a écrit un jour que le moi était soumis à un " ego totalitaire ", qui détruisait implacablement toutes les informations qu'il ne souhaitait pas entendre et qui, tel un dictateur fasciste, récrivait l'histoire du point de vue du vainqueur. L'histoire est toujours écrite par les vainqueurs, et, lorsque nous écrivons notre propre histoire, nous nous y prenons exactement comme si nous avions conquis une nation: nous veillons à justifier nos actes, à garder et à donner une bonne image de nous-mêmes, à nous attribuer le beau rôle, quoi que nous ayons fait ou omis de faire. (p.105) Cependant, la théorie de la dissonance cognitive nous prédit un autre comportement: nous aurons soin d'oublier les bons arguments de nos opposants, comme nous oublions les arguments absurdes de notre propre camp. (p.106) Les déformations auxquelles se livre quotidiennement notre mémoire atténuent nos dissonances en protégeant nos décisions et nos croyances, et nous aident ainsi à donner sens au monde qui nous entoure et à y trouver notre place. Ces déformations sont particulièrement profondes lorsqu'elles visent à satisfaire notre besoin de préserver notre image de nous-mêmes, d'avoir raison, de conserver notre estime de nous-mêmes, d'excuser nos échecs ou nos mauvaises décisions, ou d'expliquer lâchement nos problèmes présents par des raisons aussi anciennes que possible. (p.107) Ces recherches nous conduisent à une conclusion inquiétante: si l'auteur d'un acte nuisible a une grande estime de soi, et si, en plus, sa victime n'est pas en mesure de riposter, il s'engagera dans une spirale de violence. Et cette conclusion ne vaut pas que pour les brutes proprement dites les sadiques ou les sociopathes. Elle peut s'appliquer, et s'applique d'ailleurs le plus souvent, à des individus tout à fait ordinaires. C'est l'un des résultats les mieux établis de la psychologie sociale; pour beaucoup de gens, c'est aussi le plus difficile à admettre, en raison de la dissonance qui en découle: " Mais quel rapport pourrais-je bien avoir avec des meurtriers ou des tortionnaires ? ". Nous n'osons même pas leur reconnaitre un semblant d'humanité, parce que nous ne voulons pas risquer d'affronter l'effrayante vérité de Pogo, personnage de bande dessinée, nous rappelle dans cette célèbre réplique: " Nous avons rencontré l'ennemi, et l'ennemi, c'est nous. " En revanche, lorsque le coupable est l'un des leurs, beaucoup de gens ont tendance, pour réduire leur dissonance, à prendre sa défense, à minimiser la gravité ou l'illégalité de ses actes, à faire tout leur possible pour présenter son comportement comme fondamentalement différent de celui de l'ennemi. (p.287) Éloge de la fuite, de Henri LABORIT: La seule certitude que cette exploration fait acquérir, c'est que toute pensée, tout jugement, toute pseudo-analyse logique n'expriment que nos désirs inconscients, la recherche d'une valorisation de nous-mêmes à nos yeux et à ceux de nos contemporains. Ce qu'il parait alors utile de connaitre, ce sont les règles d'établissement des structures sociales au sein desquelles l'ensemble des systèmes nerveux des hommes d'une époque, héritiers temporaires des automatismes culturels de ceux qui les ont précédés, emprisonnent l'enfant à sa naissance, ne laissant à sa disposition qu'une pleine armoire de jugements de valeur. Enfin, le groupe constituant un système fermé entre en compétition avec les autres systèmes fermés qui constituent les autres groupes, corporatifs, fonctionnels, nationaux, etc. et un discours logique trouve toujours un alibi indiscutable pour motiver le meurtre de l'autre ou son asservissement. *************** http://www.slate.fr/story/133049/post-verite-mode-defaut-cerveau *************** Bonne continuation... -
Ces vegans qui se reconvertissent en "bouchers éthiques"
deja-utilise a répondu à un(e) sujet de Mórrígan dans Société
Bonjour et merci de m'avoir (re)lu, c'est tout à votre honneur, Ah mais, je n'ai pas le pouvoir de réfléchir à la place d'autrui, pas plus que je ne peux aller aux aisances à leur place. Comme dit supra je crois, tout comme les enfants, les gens disposent d'une zone proximale de développement ( C.f.: Lev Vygotski ), et si l'on est à l'extérieur de cette zone d'apprentissage, i.e. au-delà, ils ne peuvent pas apprendre, ni comprendre, et donc retenir et appliquer, voire se l'approprier. L'ignorant ignore sa propre ignorance ou incompétence, il ne peut que juger à partir de ce qu'il possède, et si il a peu, cela le dépassera assez et son premier réflexe sera de critiquer sans nuance, de rejeter, de tourner en dérision, de nier ou dénier, etc... comme le montre cet extrait ci-dessus auquel je viens de répondre*. Comme dirait Nietzsche: Que l'on parait petit pour ceux qui ne savent pas voler ! Sinon, pour connaitre la puissance de l'analogie dans l'acte même de réfléchir, et par là-même tenter de s'instruire un chouïa je propose le livre suivant: L'analogie: cœur de la pensée, de D. Hofstadter et E. Sander. De même, quand on est à court d'argument, il est aisé de recourir à des sophismes, de traiter la forme plutôt que le fond: L’attaque sur la forme Relever une moisissure argumentative ou une faute de grammaire plutôt que d’argumenter avec de nouveaux arguments. https://cortecs.org/language-argumentation/moisissures-argumentativete). Appel au ridicule Tourner en dérision une idée pour amener l’interlocuteur à la considérer comme une erreur. C’est une façon de remplacer l’argumentation par l’émotion (ici, le rire et la honte). https://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:rmw4F-3acAAJ:https://philohalle.files.wordpress.com/2020/03/6cours_sophismes.pdf+&cd=13&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&client=firefox-b Donc, pour ce qui concerne mes compétences en psychologie(s), elles se portent extrêmement bien merci, malheureusement, je ne peux pas en dire autant en retour. Il est clair qu'il y a autant de différences entre la compréhension d'un - très jeune - enfant et les " explications " qui me sont avancées ici, qu'entre ces dernières et ce que je suis capable de produire, en clair, on ne joue pas du tout dans la même cour: il y a le pédiluve, le petit bassin et le grand bain ! ( je n'ai pas osé écrire l'océan, car ma modestie aurait risqué d'en souffrir ) Pour le dire encore autrement, un esprit simple voit les choses simplement, un esprit complexe les voit de manière compliquée. Je suis conscient de cette problématique, mais elle n'est pas propre à l'exploitation animale, elle est valable partout où il y a discrimination, malheureusement historiquement, à ma connaissance, la seule explication rationnelle d'un dysfonctionnement moral n'a jamais été suivi d'une rectification, quasi tout le temps, il aura fallu se battre, que ce soit pour sortir du joug de l'esclavagisme, du sexisme ou de la condition de santé ou de sa condition sexuelle; les femmes ( les " Noirs ", les handicapés et les LGBT ) n'ont eu des droits qu'à partir du moment où elles se sont battues pour les obtenir et pas parce qu'il y avait eu un déclic ou une prise de conscience, et que l'on aurait écouté et compris les arguments valides avancés. Les Hommes sont des ânes bâtés, la raison est menée par le bout du nez au travers des émotions et par la pression sociale de son groupe d'appartenance ou auquel on s'identifie, sans oublier la pléthore de biais cognitifs dont il est affublé, 180 environ. Sur l'importance du comparativisme social dans la prise de décision à un niveau inconscient, contrairement aux raisons évoquées et invoquées par les participants, ( mais faut-il encore savoir lire l'anglais et toujours ne pas être une quiche, cette fois en sciences humaines ) sur les économies d'énergie ( sujet moins sensible ) - cadeau : https://www.researchgate.net/publication/5305895_Normative_Social_Influence_Is_Underdetected " Boucherie éthique " reste et demeure un contre-sens ou un oxymore, tout comme meurtre éthique ou viol éthique ! On confond allégrement rentabilisation socio-économique et morale, bref on confond des couleurs avec des formes avec un tel étiquetage. On n'a tout simplement pas le choix ! Car si on devait tuer ou enfermer tous les c***, il ne resterait plus que quelques péquenauds sur Terre objectivement et théoriquement, et comme on est tous le c** aux yeux d'un autre, on s'entretuerait jusqu'au dernier. Fort heureusement, la stupidité n'est pas incompatible avec la sociabilité, voire elle est même nécessaire semble-t-il ( C.f.: La mise en scène de la vie quotidienne, de Erving Goffman ), ni avec la gentillesse ou encore avec l'intelligence ( C.f.: Why smart people can be so stupid ?, de Sternberg ou Pourquoi faisons-nous des choses stupides ou irrationnelles ? de S. Délouvée ou encore Système 1 système 2, de D. Kahneman, Psychologie de la connerie, sous la dir. de J.F. Marmion, par exemples, mais il y en a beaucoup d'autres ) Il y a donc encore un sophisme, ce n'est pas le fait d'être tolérant qui " nous laisse vivre " autrui, mais la Loi, sous peine de sanction, donc que l'on soit tolérant ou non, on doit laisser les autres vivre, qu'ils fassent n'importe quoi ou non, pourvu que cela cadre avec l'arbitraire des lois du moment, de l'époque et de la culture concernées. Bien que fortement contrarié par l'omniprésence de l'irrationalité du genre humain, je compose avec chaque jour, sans avoir de pulsion de mort envers les gens, car j'attache une grande importance au respect, malgré tout, que l'on se doit pour le vivre ensemble. D'ailleurs il y a un précepte stoïcien qui stipule qu'il ne faut se préoccuper que sur quoi nous pouvons agir et d'être indifférent au reste; bien que plus difficile à mettre concrètement en place qu'à comprendre, mais cela ne veut certainement pas dire de rester insensible aux malheurs de tout un chacun, et que si chacun faisait un minuscule effort, la misère serait éradiquer depuis longtemps, pourtant force est de constater que ce n'est pas ainsi que le monde tourne, les volitions animalesques œuvrent silencieusement en coulisse et tirent les ficelles de nos comportements grégaires et sous-développés, de la civilisation nous n'en avons que l'apparence ( C.f.: La civilisation des mœurs, de N. Elias ), nous préférons largement jouer sur les impressions de vertu que nous donnons, plutôt que d'être réellement vertueux, nous nous illusionnons et nous illusionnons les autres dans le grand théâtre des sociétés humaines ( raison pour laquelle nous avons dissimulé à notre vue, les abattoirs et ce qui s'y passe, ainsi que les élevages intensifs à notre regard et autres expérimentations animales, et donc par l'ignorance à mieux vivre nos " péchés "/vices, il est tellement plus facile de ne pas savoir, de faire comme si " ça n'existait pas " et de ne considérer le produit alimentaire que comme si il prenait naissance dans le magasin où on l'achète: sans historique ou seulement celui qui nous intéresse, " notre " santé égoïstement, voire dans une perspective purement hédoniste, i.e. spéciste dans les deux cas ). Nous sommes d'ores et déjà les barbares des générations futures... À bon entendeur, mes respectueuses salutations, D-U -
Ces vegans qui se reconvertissent en "bouchers éthiques"
deja-utilise a répondu à un(e) sujet de Mórrígan dans Société
Bonjour, au risque bien évidemment de passer pour la vilaine petite bête, et de ne pas être compris une nouvelle fois - sinon une telle réponse envers moi n'aurait pas eu lieu, ce message qui m'est(était) adressé illustre surtout ce que l'on appelle en psychologie un raisonnement motivé, une rationalisation et de surcroit les biais d'endogroupe et d'angle mort, bien que la liste ne soit pas exhaustive ! Quand on ne regarde que du côté qui nous intéresse, il est évident qu'on a une fâcheuse tendance à la cécité cognitive sur l'objectivité du point de vue contraire, pourtant dans un autre registre ou domaine, il serait évident - pour le même protagoniste - que le même type de positionnement est intenable: Pourrait-on encore entendre les " arguments " d'un esclavagiste ? Ceux d'un violeur ou d'un pédophile? Y a t-il une méthodologie plus éthique sans changer l'effet final ou l'acte consommé, sur ces trois-là par exemple ? De quel côté se place t-on pour juger de ce qui est bien ou mal et sous quel(s) critère(s) ? Car tout le monde a de bonnes raisons d'agir comme il le fait - même le fou de son point de vue, quitte à ce que ce soit a posteriori, étant donné cet état de faits, comment trancher autrement qu'avec un parti-pris - comme c'est encore le cas ici ? Le commun des mortels n'est pas spécialement bien équipé pour user de sa rationalité d'une part, et d'autre part, il faut à la fois être prêt à remettre en cause ses croyances - ce qui est loin d'être évident pour hoi polloi, et d'autre part pour y parvenir faut-il être capable de discernement, et donc de métacognition, ce qui est encore plus rare. Les gens préférant de loin, ne pas changer leur mode de vie, ne pas se remettre en cause, ce qui leur est familier, ce qui est commun, répandu, traditionnel, ne pas renoncer à un quelconque privilège, ne pas faire face à leur dissonance cognitive, ne pas faire un effort, ne pas perdre du temps, ne pas réfléchir autrement que superficiellement ou alors via des heuristiques de jugement ou de décisions, etc... Un monstre de rationalité comme bibi, voit venir avec leurs gros sabots les personnes qui se trouvent à gauche du diagramme de Dunning-Kruger, comme n'importe qui pourrait voir le nez au beau milieu de la figure de quelqu'un, sauf celui dont c'est son visage, quasi-aveugle de sa protubérance nasale. C'est l'ironie de l'ignorance, c'est qu'elle s'ignore elle-même ! [ Je vais essayer de rectifier ce qui suit, non pas en pensant que l'auteur puisse y voir ses propres failles et encore moins changer - on n'a jamais fait changer d'avis un croyant religieux par la raison, mais dans l'éventualité qu'un lecteur tombe sur ce topic avec un esprit suffisamment ouvert d'esprit, rationnel et très attaché à la vérité et la justice, car une attaque frontale ne pourra que certainement avoir pour conséquence l'effet boomerang, à ce titre on pourra avantageusement se tourner vers " L'échec d'une prophétie ", de Léon Festinger. ] Le problème ne porte pas là-dessus ! Mais il faut savoir à quoi l'étiquette d'éthique se rapporte, si c'est d'un point de vue stricto-sensu économico-environnemental ( ou de consommateur ) ou d'un point de vue moral qui concerne des êtres vivants et dont ils sont l'enjeu. La problématique est bien en amont, à savoir " la viande " déjà subrepticement considérée comme un " produit " alimentaire, alors que c'est d'un animal sentient dont on parle à l'origine, sinon on pourrait aussi discuter de viande d'humain et dans ce cas, on peut continuer " l'explication " avancée, ce serait une viande alternative, et vu le nombre de morts chaque année, c'est une denrée facilement disponible et bon marché. Super, donc c'est d'une " viande " sur pattes dont il est question, bravo pour la réification du vivant. La finalité est clairement et uniquement le " bien " de l'homme, au même titre que l'homme d'antan traitait sa femme aussi dans une telle perspective, cela s'appelle le sexisme, que l'homme blanc prenait soin de sa main d'œuvre humaine de couleur, que ce soit l'esclavagisme ou le racisme, que la nazi avait des savons de qualité également grâce aux crématoriums dont la poudre d'os des " juifs " rentraient dans la composition, d'où son lien évident avec l'antisémitisme, mais ici il est question de l'Homme versus les autres animaux - en l'occurrence d'élevage, et donc de spécisme, mais à n'en pas douter, ce n'est pas du même type de phénomènes dont il est question, bien évidemment: " ça n'a rien à voir " comme l'a dit la forumeuse précédemment, comme c'est pratique d'être dans le déni, comme avec " les inconnus ": il y a les bons et les mauvais chasseurs ! "; là présentement: il y a sans doute les bonnes et les mauvaises discriminations, je suppose ! Y a qu'à faire de même avec nos enfants, puis une fois bien engrossés mais avec des aliments de qualité cela va de soi, de les bouffer. Le Bien pour un être vivant n'est certainement pas d'être condamné à mort à un moment ou à un autre: quelles que soient nos bonnes actions, elles ne compensent pas une seule mauvaise ! ( C.f: La compensation morale ) L'homme qui bat " sa " femme de temps à autres, ne peut pas compenser par des cadeaux par la suite, même si c'est ce qu'il fait quand même pour soulager sa conscience, certainement et nettement moins celle de sa conjointe ! La belle affaire, donc on exploite les animaux pour notre plaisir ! Magnifique, ainsi tout est permis: Il s'avère que de jeunes enfants travaillent dans des conditions épouvantables pour fournir les fèves de cacao, qui finiront pas entrer, entre autres, dans les " plaisirs " de noël ou de Pâques, pour le bonheur d'autres enfants ailleurs ! L'équation est simple: le malheur des uns fait le bonheur des autres, et ça c'est éthique !? Si non, alors la première sorte de plaisir gastronomique/gustatif est à ranger dans la même catégorie des ignominies... Voilà un agent économique qui s'exprime sur des problématiques éthiques, mais quel est le rapport ? La maltraitance des enfants, la torture, le viol, les agressions physiques, le meurtre, l'exploitation des plus faibles/fragiles, l'enrichissement des plus riches sur le dos des pauvres, etc... sont des questions qui doivent être abandonnées pour des raisons bassement pécuniaires !? La dignité aurait-elle un prix ? La souffrance aussi ? Bah voui, tant que c'est celles des autres ( j'imagine ) ! On en revient à nouveau au même: les intérêts spécifiquement humains - ou de certains groupes/clans/communautés/cliques humains - et rien qu'eux, au détriment des non-eux-mêmes, des autres, d'autrui, des pas-pareils, des exogroupes, etc... Il est évident que l'on confond allégrement Bon et Bien ! Une " Justice " hémiplégique en somme, où il n'y a qu'un seul plateau qui se trouve dans la balance... Merveilleux, pas étonnant que ce monde soit pourri jusqu'à la moelle, avec des inclinations archaïques résiduelles pareilles, pour madame et monsieur tout le monde. La question n'est plus de comment élever des animaux le mieux possiblement, pour finir par les trucider et les ingurgiter, mais de cesser leur exploitation purement et simplement, car la seule raison qui reste à le faire in fine, c'est notre plaisir à (les) manger. Est-il donc admissible ou tolérable que certains souffrent toute une vie et soient tués, pour le plaisir ou la satisfaction d'autres ? N'est-ce pas sensiblement la définition de la barbarie !? Quelle différence avec du cannibalisme ancestral finalement, qui pourtant nous porte au-cœur !? Allons expliquer ça à une femme qui se fait tabasser par son " mec ", de réduire la fréquence des coups comme solution à ses problèmes, d'essayer la flexibilité, d'alterner, une soirée en amoureux puis une soirée rouée de coups, hum, palpitant ! Non, c'est hérétique. Ou de l'assassin, d'être indulgent avec lui, si il tente de ne pas trop faire souffrir ses victimes, est-ce que ça change vraiment quelque chose à ses actes ? Peut-on dire que ce soit une bonne chose en soi ? Pour les victimes et/ou à ceux qui s'en préoccupent ? Je suis fâcher avec la bêtise humaine, qui semble à la fois incurable et sans fin, quitte à sauver seulement les apparences par différents truchements ou supercheries, que beaucoup s'empressent d'adopter manifestement, pour se donner une bonne conscience et continuer à faire le mouton, c'est-à-dire comme tout le monde, comme si la majorité était omnisciente ou avait toujours raison, comme dans certains pays d'Afrique musulmans où l'excision est pratiquée sur plus de 98% des jeunes filles ! Y a t-il une procédure éthique à continuer ainsi à poursuivre les traditions grégaires !? D'instaurer une flexibilité ? D'anesthésier localement pour l'intervention changera le fond des choses ? Une meilleure éducation pour ces jeunes filles tout en conservant cette pratique sanguinaire, est-ce un bon deal ? Devons-nous être indulgents et compréhensifs, voudrions-nous être à leur place et accepter une telle mutilation ? C'est sûr, c'est toujours plus facile de juger en ne quittant jamais sa place de privilégié ou de chanceux, de ne voir les choses que de notre seul point de vue intéressé/motivé, celui qui est déjà le nôtre... Encore une fois, je ne m'attends pas à une prise de conscience, c'est en général au-dessus des capacités cognitives et affectives de tout un chacun, d'autant plus en France, le pays où il y a le moins de végétariens, pays gastronomique par excellence, d'où l'on voit le poids de l'héritage culturel, pour ne pas dire le formatage des esprits, incapables d'avoir la moindre once d'esprit critique - une sorte de machine biologique perfectionnée programmable, dont par ailleurs on retrouve les effets pervers dans le classement PISA par exemple, les français sont les derniers aux classements européens en mathématiques et en sciences ( des quiches en raisonnement en clair ) ! Ou encore dans la soumission aux fakenews, bullshit, pipi-de-chat, à la mésinformation, désinformation et malinformation, etc... Bref, c'est pas gagné pour ce grand singe homo sapiens qui s'ignore... -
Ces vegans qui se reconvertissent en "bouchers éthiques"
deja-utilise a répondu à un(e) sujet de Mórrígan dans Société
[...] En effet, moins de 10 % des 120 millions de tonnes de soja brésilien viennent d’Amazonie. [...] [...] Et le soja ? L’élevage européen (volailles, vaches, porcs) ne peut s’en passer. À court terme, il est illusoire de concurrencer le soja brésilien fondé sur un paquet technique contesté (OGM et glyphosate), alors que l’agro-industrie européenne privilégie massivement les céréales et ne peut convertir de nouvelles surfaces sans menacer la biodiversité. Peu de réflexions portent sur une maîtrise de la demande pour sortir de la dépendance au soja. Pourtant, la principale solution pour réduire l’empreinte carbone et de surface, ici et là, est connue : réduire la consommation de viande, d’œufs et de produits laitiers. Mais la remise en cause des modes de consommation est moins apte à séduire en même temps écologistes, éleveurs et agriculteurs que la dénonciation de la déforestation de l’Amazonie… https://www.pourlascience.fr/sr/disputes-environnementales/la-deforestation-importee-dans-votre-assiette-21700.php -
Bonjour, Oui et non, disons que la plupart des gens ont une " intelligence sociale " ou intelligence interpersonnelle, à la fois innée et acquise. Mais c'est loin d'être la seule source de motivation d'un individu ! C.f.: Le singe en nous, de Frans de Waal ou Un si fragile vernis d'humanité: banalité du mal, banalité du bien, de Michel Terestchenko Si il y a bien un lieu où on a le temps de répondre, c'est bien à travers un media comme celui-ci, donc cette explication n'est pas recevable, du moins en l'état. L'impulsivité ou système 1, l'ego et autres affects, les " croyances " ( appelées savoirs ou interprétations/visions du monde ) et la distanciation physique jouent des rôles de premier plan, ainsi que le système de valeurs de la personne comme soubassement/volition des premières. ( Je ne peux décemment pas fournir toutes les études scientifiques qui pourraient le " prouver " ou démontrer ). Cordialement, D-U
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Oui, c'est chose faite. C'est effectivement un constat, qui ne m'est pas spécifiquement personnel, des chercheurs en psychologie disent sensiblement la même chose, comme dans l'effet Dunning-Kruger par exemple. Être sûr de soi ne garantit aucunement la justesse de sa conviction, combien de personnes qui se prétendent " sourciers " le sont réellement ? Zéro ! Plus on a une vision étriquée, limitée, réductrice, simple du monde, de soi ou des autres, plus on a de chances d'être dans l'erreur la plus totale, pour le dire plus abruptement. On pourrait le croire en première instance, mais force est de se rendre à l'évidence, même quand une personne sait une chose, cela ne l'empêche aucunement de continuer sur sa lancée, ou pire de continuer comme avant, voire même par " effet boomerang " d'être encore plus persuadée d'avoir raison ( C.f. L'échec d'une prophétie de L. Festinger ). Raison pour laquelle, nos différentes réformes éducatives échouent à faire évoluer nos chérubins, car il ne suffit pas de savoir, ni même encore de comprendre, il faut aussi le désir ou la volonté de s'améliorer a minima ! Le tout sous-tendu par les vertus que sont la Vérité ou la Justice. Tout autre configuration est vouée à être falsifiée à un moment ou à un autre ! On n'échappe pas comme ça à son auto-formatage ! C.f. Comment nos enfants deviennent ce qu'ils sont, de J. Rich Harris ( Les adultes que nous sommes sont encore ces enfants de 5-7 ans que nous étions, pour en faire un compendium ) C'est possible bien que j'en sois l'auteur ce qui serait surprenant, mais celui qui est l'original, l'antique aphorisme est plutôt ceci: " Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien " Socrate, ou encore " Connais-toi toi-même " sur le fronton du temple de Delphes. Oui, remarquons de prime abord que l'on peut être " sachant " et être aussi dans le fourvoiement ou encore dans l'ignorance, par exemple qu'est-ce que connaitre les dix, cent ou mille premières décimales de Pi quand on sait qu'elles sont en nombre infini, rien ou presque, et bien il en va de même avec la connaissance ou notre savoir, par rapport à l'infinité de notre non-savoir, de notre ignorance, de nos approximations ou de nos erreurs, notre connaissance ou notre savoir sont infinitésimaux comparativement à ces derniers. Presque, tout comme apprendre de quoi on souffre, ne nous guérit pas pour autant ou ipso facto, il faut encore autre chose... Prendre conscience de ceci ou de cela est un point de départ seulement, il reste toute une aventure à vivre, qui prendra le reste de notre vie, au même titre que le point n'est rien comparativement à la ligne, il faut quand même bien commencer par poser le crayon quelque part ( point ) si l'on veut la ( droite ) tracer sur une feuille. Mais même ce simple point - de départ - à poser, est déjà une grande difficulté pour hoi polloi ! De même que celui qui fait le choix d'une psychanalyse découvre éventuellement un évènement refoulé, il lui restera encore un travail de longue haleine pour en faire quelque chose de constructif ou mélioratif pour lui, mais il aura déjà fallu qu'il veuille entreprendre cette démarche, avant même de se découvrir potentiellement. Parce que ce n'est pas dans l'air du temps de défendre une telle idée, à l'heure où on idéologise les qualités sociales à tout-va ou sa complémentation en d'autres circonstances, l'hédonisme. C'est une question axiologique sociétale, en plus d'une tendance naturelle de l'être humain, par nature, éminemment social. Le simple fait d'être de manière innée dépendant d'autrui, cela ne peut pas ne pas avoir d'effet sur notre réflexion personnelle. Et plus on est en contact les uns avec les autres, plus cet effet conformisme est grand ! On ne s'en rend compte qu'une fois la distanciation/rupture établie, tout comme on ne sent l'odeur d'une pièce, tant qu'on y est depuis longtemps, qu'après l'avoir quittée, avoir respiré de l'air frais longuement, puis remis le nez dedans pour sentir à nouveau les odeurs plus ou moins nauséabondes. C'est une chose de pouvoir sensiblement changer soi-même, s'en est une autre de voir les autres patauger joyeusement dans leur mélasse, englués dans un bourbier qui semble inextricable une fois sur la terre ferme, impossible de tirer à soi cette masse inertielle, qui plus est, non désireuse de sortir de son pétrin, aveugle à sa condition ou/et subjuguée par ses " précieux " . Qui souhaite réellement " s'empêcher " ou " se contenter " à l'heure de la consommation de masse, de l'opulence, du plaisir, du divertissement, de l'activisme, du tourisme, de la facilité, du toujours plus et du toujours mieux ? Alors même que les effets indésirables frappent déjà à notre porte, ( C.f. Le bug humain, de S. Bohler ) victimes que nous sommes de notre physiologie et non contrée par notre faible volonté face à tous ces " péchés capitaux ". Ce n'est pas impossible c'est extrêmement difficile, cela demande du temps, de l'énergie, du courage, du renoncement, une sensibilité exacerbée, une lucidité aiguisée, une rationalité quasi sans faille, une honnêteté peu commune, et un leitmotiv - has-been de nos jours - comme Le Juste ( le vrai et être droit ), e.g. Épictète.
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Bonjour, Le même type de question peut se poser pour le doute et la vérité ou la connaissance et l'ignorance: Si j'ai une certaine assurance sur mes opinions, je pense être dans le vrai, j'ai le sentiment de détenir la vérité, alors que je peux être complètement dans l'erreur, mais tant que je ne doute pas, je ne peux pas m'en rendre compte. À l'inverse quand je prends le chemin du doute systématique, le vrai devient plus difficile à traquer, à obtenir, à dévoiler, ce qui était simple et évident, se présente dans l'effort, la souffrance et la subtilité, voire dans la réfraction indéfinie du questionnement, donc fragile et délicat, et même incertain ou tendancieux. De même quand je sais peu de choses, mon choix est limité naturellement, j'opte aisément pour telle ou telle orientation ou explication simpliste, mais une fois lancé dans une quête de connaissances plurielles, je ne peux que constater que, dans chaque domaine, mon savoir n'est qu'une goutte dans un océan incommensurable. Ma connaissance devient inversement proportionnelle aux sujets abordés et approfondis: plus j'apprends et plus je sonde la profondeur de mon ignorance ! Pour le libre-arbitre, il en va également ainsi, tant que je suis prisonnier ou parfaitement enchainé, j'ai un fort sentiment de liberté, car j'ignore les autres possibilités d'existence potentielles, mais plus j'en apprends sur le monde, sur la nature humaine, sur les sciences, l'histoire de l'humanité ou l'éthologie par exemples, moins il y a de place pour un choix délibéré ou une escapade hors de nous-même. On se rend compte que notre libre-choix se réduit au refus essentiellement d'un certain déterminisme psycho-culturo-sociologique... Le prix à payer pour cet ersatz de liberté réelle, que beaucoup refuseront d'emblée, est de s'isoler du monde, de nos congénères/semblables et ainsi, de méditer sur nos actions, nos comportements, nos choix et notre propre réflexion. Les gens préfèrent ultimement jouer un rôle dans un immense théâtre absurde, du moment qu'ils se sentent vivre, par le truchement de leurs émotions, sentiments, sensations, affects, etc... que de faire preuve de discernement, d'entendement ou de mettre concrètement leur liberté en action pour lutter contre leur inconstance, inconsistance, incohérence, etc... Nous avons une bien trop grande addiction envers " l'autre " - son regard, sa présence, son appui - pour nous en émanciper, nous troquons ainsi une liberté de vie contre le sentiment de libre-arbitre réconfortant et mutualisé, mais illusoire en général.
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Oui nous sommes tous des êtres émotifs, mais dans une certaine mesure ( intensité ) en même temps que sur certains domaines ( extensivité ), et contre-intuitivement il arrive qu'une personne très sensible sur un point ne le soit librement presque pas sur un autre pourtant connexe ou proche, il y a en nous comme des sacs étanches les uns aux autres où nos émotions y ont été plus moins dupliquées, sans compter notre propension à les rendre mutiques parfois, comme dans la soumission à l'autorité ou chez les médecins par exemples. Et oui, sur ce second point, le mélange détonant entre une hypersensibilité et une intelligence dans les derniers quartiles ne peut que donner une souffrance exacerbée, quoique nous ne devons pas oublier l'avers de la médaille, c'est que réciproquement les plaisirs sont eux aussi grandement accentués lorsqu'ils adviennent... ( verre à moitié vide vs verre à moitié plein )
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Pour faire simple, le jugement de valeur se fait toujours par rapport à notre propre étalon de mesure ( = les valeurs que nous avons intériorisées dans notre communauté ), de ce fait, si une autre personne agit différemment au nom d'autres valeurs, on va juger son comportement de stupide ou dans cette gamme d'idées dévaluatives. Cela n'a pourtant pas nécessairement de rapport avec ce qui est optimum, pertinent ou judicieux, ni même si c'est logique ou rationnel, ce n'est justement qu'en s'appuyant sur la rationalité que l'on peut voir si une réaction était sous-optimum pour ne pas user du terme de connerie, il faut donc se décentrer, sortir du conflit, et préférentiellement identifier les causes et raisons qui poussent les protagonistes dans leur cheminement respectif, et ainsi voir ce qui " pêche ", où est l'entorse à la raison, à l'entendement, au bon sens ou à la réalité.
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C'est la " société " en ayant une vision étriquée et partiale de l'intelligence qui occulte complètement la manifestation d'autres formes d'intelligences et a encore moins les moyens de les apprécier. Pour ce faire, on peut lire par exemples: Éloge des intelligences atypiques, Les formes de l'intelligence ou Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'intelligence des animaux.
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Il me semble que c'est de l'ordre de la prise de conscience plutôt que toute autre chose qui conduit à s'isoler, de se rendre compte de son impuissance à faire évoluer notre environnement de vie, pour le dire autrement, c'est l'amenuisement de l'espoir d'un jour meilleur qui pousse à se retrancher, c'est donc à mon sens plus du ressort de l'affectif que de l'intellect. D'ailleurs, on peut lire " Les surdoués ordinaires " de Nicolas Gauvrit pour s'informer que les personnes " intelligentes " s'en sortent globalement mieux dans la vie, à tout point de vue. Je dirais donc que quel que soit son niveau d'intelligence - au sens du QI - ce serait sa sensibilité propre qui ferait pencher la balance couplée à ses propres expériences passées. Dans une dimension axiologique de l'altérité binomiale, certes, mais pas dans une perspective de vérité ou de rationalité, tripartite si j'ose dire.
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Bonjour épixès, tu feras comme tu voudras pour le Topic sur maïeutique, c'est-à-dire de continuer ou pas, j'en profite pour te transmettre ce lien, qui je suppose, te fera sourire ou titillera ta curiosité et non peur ou suscitant une révulsion comme à la plupart des gens: https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/16/The_Cognitive_Bias_Codex_(French)_-_John_Manoogian_III_(jm3).svg
Bien à toi, D-U
P.S.: Il me semble bien, sauf erreur de ma part, que nous nous étions tutoyés peu après nos présentations d'il y a environ deux ans.
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Je pense que c'est un problème de vocable et non de points de vue, je suis, je crois, depuis le début d'accord avec ce que tu cherches à signifier, là où je suis intervenu, c'est sur les " signifiants " employés pour y parvenir. Effectivement, suivant " ton " monde d'acceptations " binaires ": si un énoncé n'est pas descriptif alors il est nécessairement normatif, je ne peux être que consentant, en revanche dans une perspective lexicale plus riche dirais-je, ça ressemble à un contre-sens regrettable ! Et je pense que ce qui suit, illustre assez bien, comment je vois les choses: Cette distinction peut être affinée. Parmi les deux grands ensembles que représentent les jugements de fait et les jugements de valeur, on peut encore distinguer : Jugements de fait Énoncés descriptifs, explicatifs, prédictifs Jugements de valeur Énoncés évaluatifs, normatifs, prescriptifs : Exemples: Descriptif : décrire la réalité. Ex : « Le Brabant wallon affiche un taux moyen de logements publics de 3,69 %. » Explicatif : expliquer le fonctionnement d’une réalité. Ex : « Le prix du foncier est un frein à la construction de logements sociaux. » Prédictif : prédire comment la réalité pourrait évoluer. Ex : «Les prix des appartements proposés à la vente dans le secteur privé ne correspondent pas à la demande qui se manifestera dans les prochaines années. » Évaluatif : exprimer un jugement de valeur, esthétique ou moral. Ex : « Les grands ensembles, les barres et les tours sont moches. » (Valeur esthétique du beau/laid). Ou « Les modalités d’attributions des logements sociaux sont injustes. » (Valeur morale/éthique du juste/injuste). Normatif : exprimer une norme, une obligation morale. « Ceux qui se sont enrichis grâce à la manière dont est organisée la société ont l’obligation de se montrer solidaires avec les plus malchanceux. » Prescriptif : prescrire une action ou une croyance. « Il faut promouvoir la mixité sociale dans les écoles. » https://www.enseignerlethique.be/content/méta-éthique
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Comprends-bien que le point sur lequel j'avais tiqué, était pris indépendamment du reste de ton message, je ne cherche aucunement à savoir quelles peuvent bien être les implications sur le reste de ton discours, seul le passage sus-cité en lui-même avait heurté mon intuition, sans autre considération donc, pour ta réponse à Quasi-modo. Ceci étant dit, tu sembles ne faire que confirmer ce que j'ai dit précédemment, à savoir qu'un énoncé ou un proposition normative, comme le signifiant le laisse entendre, est en rapport d'une norme, norme qui pré-existe à l'injonction, qu'elle soit législative, sociétale ou technique. Si tel n'était pas le cas, ce ne serait plus une proposition normative, mais certainement une proposition anti-normative à proprement parler, si elle va à l'encontre de ce qui se pratique déjà/couramment. Et c'était je pense le fond de ta pensée lorsque tu as écrit: Je prends la question qui est la plus à même d'englober ou de synthétiser l'ensemble du travail philosophique: à savoir en quoi consiste une vie bonne. Or, il s'agit d'une question qui est fondamentale[ment] normative, en ce sens que l'être qui se la pose veut établir comment sa vie devrait être. Seulement, une question normative est une question à laquelle on ne peut répondre qu'en faisant intervenir ses forces intuitives. Ce qu'est ou devrait être une vie bonne, fait bien sûr référence à un cadre, une référence, à se qui se pratique, à ce qui est convenu comme étant une telle vie. En revanche, savoir ce que devrait-être notre vie, peut soit aller dans cette interprétation normative précédente, ou alors aller contre elle, dans une autre direction, qui a de fortes chances d'y être en conflit, en opposition, si tel est le cas, une seule personne ne peut pas par sa seule pensée, établir une norme - qui est une construction collective - mais uniquement des prescriptions pour elle-même, qui n'engagent qu'elle dans un premier temps, toujours dans une perspective philosophique. Il y aurait sinon un contre-sens malheureux à faire d'une unique position une norme. On peut en revanche souhaiter que d'autres personnes nous emboitent le pas, que l'idée se répande, et qu'elle finisse par devenir une norme concurrente/alternative à l'autre, et ainsi de pouvoir y faire appel pour un devoir-être chez autrui, dans le cas contraire, ce ne serait qu'un simple ordre émanant d'une autorité perçue illégitime ou sans fondement autre qu'arbitraire, voire un accès de folie. Le domaine du devoir-être est celui de la société, un système réglant le comportement des êtres humains dans leurs relations réciproques. http://www.observatoiredesreligions.fr/spip.php?article169&artsuite=1 Selon la logique déontique, l’énoncé normatif formalise les rapports qui existent entre les quatre alternatives d’une loi : l'obligation, l'interdiction, la permission et le facultatif : la loi a pour vocation d'énoncer des règles et doit par suite être revêtue d'une portée normative. https://www.linguistiquefrancaise.org/articles/cmlf/abs/2010/01/cmlf2010_000152/cmlf2010_000152.html Il est possible d’identifier un grand nombre de critères de distinction entre le normatif et l’axiologique qui n’ont rien à voir avec le supposé caractère universel des normes et le supposé caractère relatif des valeurs. Ils suffisent me semble-t-il à établir une séparation nette des normes et des valeurs. Je n’en retiendrai qu’un pour cette présentation générale, celui qui me paraît le plus important. Les énoncés normatifs s’appliquent aux actions humaines intentionnelles exclusivement. Pour être complet, un énoncé normatif doit faire référence à un agent, spécifier un type d’action obligatoire, permise ou interdite et des circonstances. L’action ne doit être ni nécessaire ni impossible. Les énoncés évaluatifs s’appliquent aux actions mais aussi aux croyances, aux émotions, au caractère, à certains objets ou événements naturels, bref, à toutes sortes de choses dont il ne dépend pas de nous qu’elles soient ou pas. https://www.cairn.info/revue-les-sciences-de-l-education-pour-l-ere-nouvelle-2012-1-page-17.htm https://books.google.fr/books?id=VulQSvb_3nUC&pg=PA206&lpg=PA206&dq=proposition+normative+devoir-être&source=bl&ots=sonIvIydJ3&sig=ACfU3U282xbdKUWMJUH6FUTpBvMv4gp6kg&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwjNp8qo-5LoAhUQdxoKHZX8B3M4ChDoATABegQIChAB#v=onepage&q=proposition normative devoir-être&f=false Dans ce dernier document, il est donc distingué trois types de propositions, celle axiologiques, celles normatives et enfin celles impératives. Ne penses-tu pas que pour un - vrai - philosophe, il soit plus question de la première sorte, que de la seconde ?
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Je vais sans doute encore une fois jouer le trublion et arriver comme un cheveu sur la soupe que l'on attendait pas. Je crois que le vocable normative n'est pas approprié, car cela renvoie au consensus, au nombre, à une moyenne, à une synthèse collective, etc..., or il est bien possible comme le faisait remarquer M. Weber, qu'il puisse s'agir d'une éthique de responsabilité, plus qu'une éthique de convictions ( autres terminologies pour parler de morale déontologique et téléologique ), il me semble donc dans le cas que tu expliques, qu'il est plutôt question de prescription vis-à-vis de soi-même, et qu'il y a de fortes chances que notre positionnement en vienne in fine justement à s'opposer plus ou moins à des normes ambiantes ! Grosso-modo, le marginal ne peut pas représenter une normativité à lui seul, il est véritablement hors norme.