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Blaquière

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Tout ce qui a été posté par Blaquière

  1. Blaquière

    conte philosophique

    Tiens : je vous livre tout chaud mon rêve de cette nuit ! ça peut passer (avec un peu de bonne volonté) pour un conte philosophique ? Les deux politiciens et les singes à fourrure. Deux beaux politiciens nous ont rendu visite. Ils sont venus chez nous, les singes, afin que nous votions pour eux. Le meeting se tenait dans une longue pièce obscure et basse de plafond. Nous étions tout au fond, préssés en demi-cercle et les politiciens ont été amenés par l'autre extrémité dans des cages dorées. Pour éviter tout incident. Les cages étaient petites. Ils s'y tenaient assis et parfois à genoux. (Et l'on a pu penser à Louis XI, aux "fillettes".) Malgré l'obscurité, on les distinguait bien. Leurs visages étaient plats, comme entourés d'une fourrure blanche, de poils ou de cheveux. Lors, ils nous ont parlé. Leurs bouches se mouvementaient comme des aboiements, chacun disant le contraire de l'autre. Ce qui m'a révélé l'imposture et qui m'a fait crier : "Pantins, pantins, pantins !..." Les autres singes alors, m'ont imité et il s'en est suivi un énorme vacarme de pantin. Dont les politiciens ont été (ou se sont) retiré dans leurs cages dorées et les portes refermées. A quelque temps de là, les deux sont revenus. Même lieu, même géométrie, même confrontation. Atmosphère semblable et de fin de journée, ou bien de fin du monde. Et les politiciens reprirent leurs discours. Quoiqu'ils aient ce jour-là leurs places interverties. Celui de gauche étant à droite et je l'ai reconnu à ses poils les plus blancs. Mais ce n'était là qu'un début ! Celui de droite tenait à présent le discours, précédemment tenu par celui de droite, et qui se retrouvait présentement à gauche ! Ces discours subito me reviennent à point : L'un disait "c'est pour vous" et l'autre, "c'est pour moi" ! (Que vous travaillerez ou nous travaillerons ?) Saisissant à nouveau l'arnaque politique, de nouveau j'ai hurlé et de plus en plus fort : "Pantins !" "Pantins !" "Pantins !..." Etant tout aussitôt singé des autres singes fourrurés de beau noir. Suivit un brouhaha terrible et les politiciens... de fuir. Depuis nous attendons à l'obscur et cloîtrés, la fin du monde ou son commencement. Mais je suis très très fier de mes frères simiens QUI NE S'EN LAISSENT PAS CONTER.
  2. Blaquière

    conte philosophique

    Belle histoire ! Elle me rappelle le ton, l'esprit et l'humour des petites histoires de Frédéric Mistral, (Prix Nobel de littérature tout de même) J'ai bien envie de la traduire en ..occitan-provençal ! Allez ! Chiche ! (N. B : la lettre "e" se prononce toujours [é] ou [è] et la lettre "o", le plus souvent [ou] : la première phrase pourrait donner : émé di'g lou rolé dé diw l'armo dow moundé ) Emé dins lo role de Dieu : l'Armo dau Monde... Avié plougut a bassino, de semanos a-de-reng dins lei montanhos e la ribiero ero vengudo grosso. Comencet de negar sei ribos... E tojorn l'aigo montavo... Totei lei abitants s'en anavon si refugiar dins leis auturos. Franc d'un ! Un ome que cresié dur como ferre en l'Armo dau Monde. Un dau vilage venguet li demandar : --Como va que venes pas emé nautres ? De segur vas estre emportat se restes eici !" --Ieu ? Cresi en l'Armo dau Monde, Mossur ! Elo mi sauvara ! E l'ome s'en anet. Mai l'aigo continuavo de montar et per li escapar, noestr'ome, duguet s'anar quilhar sus la toulisso ! Aquito, si, presenteron doei sauvadors : --Sauta' leu a l'aigo avant que la ribiero sieche troup auto e vous embalo !" Li feron. --Nautres, vos ajudaren pueis per arribar au sec ! --Nani ! Respondet l'ome, l'Armo dau Monde velho sus ieu ! ren mi pou arrivar ! E lei doeis omes s'en aneron. Aro, l'aigo es talament auto que li monto adaut dei ginos... Un barquier ven a passar que li fa : -- Leu, leu, monta' leu émé ieu que vos anas far 'mportar !" -- Nani e nani ! Li bramo l'ome : l'Armo dau Monde mi ten segur, mi va mandar quauque beu miracle !" E lo barquier s'aluencho. Mais tres minueitos pus tard, l'ome resquilho, l'aigo l'emporto e si nego ! Arribat au Paradis va veire l'Armo dau Monde e li demando : --Como va que m'as pas sauvat ? Avieu fé en tu como si pou pas dire ? Monte son passats tei miracles ? --Mai mon bèu, t'ai mandat ce que ti fasié beson ! --E monte eron lei angis dau ceu ? Monte ero lo lume divin ? Monte ? As pas boulegat lo pichon det per mi sauvar ! --Grand colhon ! T'ai mandat ren qu'un ome, doei sauvadors e un barquier : N'avié pas pron per tu ? Ges de miracle enfoero de la vido ordinari.
  3. Blaquière

    Le roman de Je Humble

    C'est aussi l'impression que j'ai : des textes que j'aime et d'autres que j'aime moins !!! Et pourtant quand je lis un de ceux que j'aime moins, je me dis : "Mince ça c'est important, c'est essentiel, ça c'est moi tout cru ! Et en plus c'est vraiment arrivé : comment le changer ? " Est-ce que je me sur-joue moi-même pour le spectacle ? Du coup, la réalité moins fardée devient plus terne ! Mais c'est la réalité ! Et qu'est-ce qui est plus vrai ? Les souvenirs certainement transformés de la vraie vie ou les souvenirs certainement transformés de vrais rêves ? Finalement, je ne voudrais être que le copiste qui essaie de comprendre ce qu'il copie. Mais un copiste y mets toujours du sien. Le pour soi de l'en soi de soi-même : je m'y perds un peu ! Vais voir ce que TU écris ...
  4. Blaquière

    Sagesse philosophique

    Juste une parenthèse pour préciser quelques idées. Le sujet étant la sagesse philosophique, on n'y est pas absolument hors sujet si la sagesse philosophique pointe la relativité des jugements, Et qu'il y est question justement de relativité du temps et de la perception. Il y a bien quelques années, je lisais un article sur l'évolution de l'Univers, et son expansion. Et j'ai lu cette interprétation (que je viens de réentendre ces jours-ci) que ce n'était pas les éléments de l'univers (les galaxies) qui s'éloignaient les unes des autres, mais plutôt l'espace entre elles qui "s'accroissait". Les scientifiques pourraient mettre tout cela en équations et calculer précisément cet accroissement, la masse totale de l'Univers, etc. Mais pour moi qui suis pas très scientifique mais enclin à chercher du sens dans tout cela, j'ai pensé que l'accroissement de "l'espace vide" correspondrait d'un point de vue logique à un accroissement de "rien", donc en "plus que rien", mais pour aboutir à un "toujours rien" à l'arrivée. Et j'ai donc eu cette idée : et si ça n'était pas l'espace vide qui s'accroissait (ce qui semble assez incompréhensible) mais le contenu de l'Univers , à savoir la matière qui rétrécisse ? J'en ai parlé à un astronome qui m'a dit que l'idée n'était pas si absurde que ça. J'en ai parlé sur un forum scientifique où tout le monde s'est mis à hurler; puisque dans un certain sens on sous entendait que cette idée allait à l'encontre de du modèle standard (Big-Bang, etc.). Evidemment, pour moi, il ne s'agissait que d'une idée comme ça, mais je l'ai poursuivie en pensant que ce rétrécissement de la matière, devait s'accompagner d'une accélération du temps. Je n'ai pas les connaissances scientifiques suffisantes pour calculer si les preuves reconnues de l'expansion de l'Univers (décalage vers le rouge et fond millimétrique de rayonnement) pourraient s'expliquer aussi par un rétrécissement de la matière et une accélération du temps. Mais j'ai gardé cette idée que les deux vont ensemble.Or, un trou noir peut être considéré comme un rétrécissement de la matière "forcé" par l'accroissement de la gravitation. Et j'ai donc dit plus haut (sans la savoir vraiment !) que le temps s'accélérait dans un trou noir : "Ben, c'est justement ce qui s'y passe dans les trous noirs : accélération du temps et rétrécissement de la matière... Le trou noir peut être considéré comme un passage vers le futur. (Sans possibilité de retour : ce serait trop beau !)" Pascalin a répondu : Pas du tout ! et moi, j'ai dit : je maintiens (comme pour m'amuser, et c'est vrai que ça avait qq chose d'un baroud, puisque je le redis : je serais bien en peine de démontrer quoi que ce soit ! C'est juste une idée que j'ai eue qui me semblait plus compréhensible qu'un "accroissement du vide". Ce matin, je me dis tiens, allons voir ce qui se dit sur les trous noirs, et je trouve ça : Ce qui correspond à dire qu'à l'accroissement de la gravité, (un rétrécissement de la matière?) correspond bien une accélération du temps. Evidemment il s'agit d'une question de point de vue. et de relativité du temps : le futur ne peut se voir du présent !... Et on a donc l'impression d'un arrêt sur image, en attente du futur, pour l'observateur depuis notre temps et notre espace...
  5. Blaquière

    Sagesse philosophique

    Moi, je dis en parlant de toi :"Cette façon de jouer au petit chef est particulièrement désagréable !" Et toi, tu réponds (en guise de démonstration de ce que je viens de dire) : "Mais enfin Blaquière, il est de mon devoir de te le signifier s'il m'appert que tu n'es pas au niveau. J'ai déjà affirmé que tu faisais partie de l'élite du forum mais ce titre n'est pas un acquis, c'est quelque chose qui doit constamment être travaillé. C'est particulièrement vrai dans ton cas. Tu fais sans doute partie de l'élite, mais dans sa frange inférieure seulement, car tu es souvent dissipé, imprécis et bouffon. Ce n'est que générosité de ma part de souligner ces défauts." J'ai souligné les passages les plus savoureux Et surtout bravo pour ton "appert" ! Tu m'as mis d'excellente humeur ce matin ! Merci ! Attends... je ris tellement que j'en ai les larmes aux yeux... Reprenons ! Tu te cites toi-même ('Scusez du peu, Ma'am' la Baronne !(1)) : "Mais il y a aussi une autre qualité de l'esprit, plus spéciale celle-là, qui consiste en ce que l'esprit, puisqu'il est suspension de la volonté..." STOP ! 1) Explique nous ce qu'est l'esprit, comment il se forme, comment il fonctionne, 2) Pareil pour la volonté : comment elle se forme, s'applique, 3) leurs rapports respectifs avec l'inconscient et le "ça" (que tu auras définis et expliqués au passage, en prenant soin d'envisager les possibilités d'existence d'une "volonté inconsciente" et d'un sujet de l'inconscient) Et enfin, quatrièmement, tu pourras envisager de démontrer si l'esprit est ou non "suspension de la volonté"... Tiens, je vais être bonhomme et te dire ce qu'un peu de modestie t'aurait permis de comprendre : L'esprit dans son fonctionnement le plus intime est totalement pétri et mélangé de volonté, Sans volonté aucun esprit ne peut entrer en mouvement ; de même que l'inverse est vrai et que la volonté est constituée d'esprit jusque dans ses éléments constitutifs les plus infimes... Dès lors, à partir sur des bases totalement fausses, il APPERT que tous tes développements sentencieux et prétentieux ne sont que bavardage. (1) n'est pas bouffon qui veut !
  6. Moi aussi je suis athé : j'aime mieux le café ! ..... C'est pas spirituel ça ?!!!
  7. Blaquière

    Sagesse philosophique

    Blaquière 1: --Dis-moi, Blaquière l'irrationnel est-il une libération ? L'assurance de sortir du sentier commun ? Blaquière 2 : --A moins, mon cher Blaquière que l'irrationnel sourde de notre inconscient, et que cet inconscient... Blaquière 1 : --Obeïsse à des lois très précises?.. Blaquière 2 : --Je te le fais pas dire !... (J'aime bien avoir un interlocuteur solide en face !)
  8. Blaquière

    Sagesse philosophique

    Je voudrais pas avoir l'air de ramener ma science qui en grec n'est pas bien grande, mais il me semble que "Ontologie" est formé à partir du grec "onto-logos" qui veut signifier la "science de l'être" ou plus précisément "science de l'étant"., (puisque "ontos" est un participe du verbe "einai" (1ère personne : "eimi") qui signifie à la fois "être" et "exister". Dire que "être" n'a aucun rapport avec "l'ontologie" me semble donc osé ou risqué.. En tout cas il faudrait vachement argumenter, et on risque de se retrouver dans des paradoxes du genre "l'être n'est pas et le non-être est"... Mais pourquoi pas, au fond...
  9. Blaquière

    Sagesse philosophique

    Cette façon de jouer au petit chef est particulièrement désagréable ! Non merci ! Ne pas monter bien haut peut-être (encore que) mais où je veux et comme je veux... Ni dieu ni maître !
  10. Blaquière

    Sagesse philosophique

    Tu dis la voix (et la voie !) de la sagesse... Mais au fond de moi quelque chose se révolte devant ce... renoncement. Et je pressens légèrement que chez toi... aussi ! Téméraire? Naïf ? Probablement. Je fuis habituellement ces formules qui tiennent du spectaculaire de l'oxymore : mais là, je me demande si en fin de compte on n'a pas un peu à gagner à se perdre. Ou du moins simplement tenter d'entrevoir ce qu'il y aurait à gagner de se perdre. Je le dis en souriant, vu mon âge (aussi), mais au fond de moi, il y a toujours une petite voix qui dit : "Quand je serai grand, je..." Flûte : c'est moi qui... spiritualise ! Qui rêvasse ! Bon, là je vais un peu travailler quand même... ça fait partie du jeu. Je vais faire comme si j'étais déjà grand !!!
  11. Blaquière

    Sagesse philosophique

    Je n'avais pas saisi cette vision si négative de la spiritualité chez toi... Je ne voyais que le côté "relâche" ou vacance de l'esprit. à la limite sympathique, amusant. Que cette opération (de "spiritualisation") nous masque un peu la réalité, c'est sûr. Mais d'un autre côté, j'ai de la peine à concevoir "notre vraie nature", "notre véritable moi". Et plutôt que de le découvrir morceau pas morceau (l'idée est bonne !) (comme s'il était défini, déterminé a priori ) je pencherais plutôt pour travailler (tenter de travailler) à son élaboration. "La spiritualité est fondée sur la notion plus évasive et aléatoire de l'« expérience intérieure " Merci pour cette citation : je vois que je ne suis pas le seul à ne pas prendre trop au sérieux les prétentions de la spiritualité !!!
  12. Blaquière

    Sagesse philosophique

    Je ne suis pas sûr de bien te suivre. Tu opposes l'esprit à la volonté ? (Au passage, j'ai omis une forme essentielle de l'esprit : la conscience. Je disais l'esprit, la pensée, l'intelligence, la compréhension, la sagesse,. la conscience dit mieux la réalité de ce que nous ressentons être) J'aurais plutôt tendance à distinguer (pas opposer) l'esprit (en général) ou instance intellectuelle d'une l'instance "sujet". La volonté n'étant qu'une composante de cette instance sujet. (Le sujet, c'est le gouvernement dans son ensemble ! Et la volonté le seul pouvoir exécutif !) Deux instances, l'esprit et le sujet (on pourrait dire aussi le "moi" et le "je") qui sont toujours contemporaines et coordonnées. Et toute activité de notre esprit serait à mon avis le résultat de la superposition des deux. L'esprit déduction faite de la volonté (je pense plutôt au sujet) me fait l'effet d'un flottement. Peut-il même exister ce flottement de l'esprit si le sujet n'y est pas ? Et serait-ce ce flottement la spiritualité ? Mais si j'ai raison et que l'esprit est fait de la superposition incontournable, obligatoire, nécessaire des deux instances différentes, ce flottement pourrait n'être qu'une rêverie feinte ? Je veux dire que l'esprit-pensée débarrassé de la volonté, ou du sujet, m'apparaît un peu comme un livre fermé. Un livre que personne ne lit. Et qui ne dit donc rien. Dans l'autre sens, que la volonté puisse se débarrasser de l'esprit, (le tenir à l'écart) est-ce seulement possible ? mises à part quelques situations extrêmes du style réflexe, danger immédiat, soif, faim, actes sexuels... C'est la définition même de la conscience. Conscience de soi et du monde. Il s'agit de l'esprit, (ou de la pensée qui sont assimilables à une sorte de mécanisme) mis en mouvement par le sujet. Sans sujet (ou volonté?) pas de mise en mouvement du mécanisme de l'esprit. Sans esprit, le sujet n'est plus nous : tout juste animal. Les deux instances à mon avis sont suffisamment "imbriquées" dans la réalité,( et pourquoi pas disons-le dans notre cerveau !) pour qu'on ne puisse pas les envisager l'une sans l'autre... C'est peut-être le fait que notre conscience est ressentie essentiellement comme une (unitaire) alors qu'elle est en réalité le résultat d'une superposition de plusieurs instances enchevêtrées (Au moins ces deux là) qui rend si délicates les démarches d'introspection. Et expliquerait en partie les mythologies de l'âme !... J'en suis là !...
  13. Blaquière

    Les mathématiques...

    Cet été, on projette d'aller en Crète et je révise "mon" grec... à part ça, des conseils ?!!! (La solution de St Paul quoi que catégorique me semble assez légère !)
  14. Blaquière

    Le roman de Je Humble

    (A la demande générale -Hum !- je mets les trois derniers petits chapitres de "Espaces proches et affectueux") 24 Le grand pylône En sortant de la gare, Je descendit l’avenue Vauban. Il lui fallait traverser la ville d’Ouest en Est, jusqu’à la Place d’Italie pour récupérer sa voiture au parking. Il s’y reconnaissait enfin, retrouvait sa place dans ses chaussures ! Il traversa la Place d’Armes... Il avait d’abord projeté de descendre vers le port, mais préféra tout compte fait, passer par la rue du Canon : et pourquoi se serait-il refusé ce petit plaisir ? Il tourna à gauche, frôla le mythique canon pétarode1, fit quelques mètres... mais déboucha sur une place inconnue ! Un large emplacement nouvellement arasé. Quelque veille maison de la basse ville récemment démolie ? Au beau milieu de l’espace ainsi libéré, venait d’être érigé un grand pylône de métal. Vraiment très très haut. Quoique de faible diamètre. Et dont l’utilité parut mal définie à Je. Peut-être d’éclairage ? Autour du pylône, se formait un attroupement de badauds qui semblaient mettre en doute sa solidité. « Il risque de tomber ! » disaient les uns. « Il risque de tomber ! » disaient les autres. Mais l’Ingénieur concepteur du projet était là pour défendre son œuvre : — Il est monté sur un vérin caoutchouté coûteux qui, fût-il couché à l’horizontale, en permettrait derechef le relevage !... Expliqua-t-il. Les badauds hébétés n’eurent rien à rétorquer à une aussi belle phrase dont ils n’étaient pas certains qu’elle fût achevée... Et l’ingénieur de démontrer dans la foulée ce qu’il venait de dire, appuyant du pied sur le vérin de caoutchouc. Le pylône s’inclina jusqu’à venir frôler à moins d’un mètre, le toit de la première maison en bordure de la place... Surpris qu’une aussi faible impulsion ait pu donner autant de gîte au pylône, Je s’enfuit en courant et hurlant : —- Il a failli emporter le toit du château ! Il a failli emporter le toit du château ! L’histoire ne dit pas pourquoi Je avait employé ce terme de château. Un château dans la basse ville de Toulon ? Vers la Rue du Canon ? C’est purement invraisemblable ! Sur le coup de l’émotion, je parcourut quelques rues en tous sens, de droite à gauche, de haut en bas (sur la carte), rebroussant vers la gare par exemple, et tournant le dos donc à la direction qu’il s’était initialement fixée... Mais il finit malgré tout par se retrouver place d’Italie ! (...) On en était où ? Ah ! Oui ! Le parking souterrain, la voiture... 1 Pétarode : Un canon "Brise-roue" habituellement en pierre et de forme cylindrique situé à l'angle des rues. 25 Une voiture bleue neuve Je s’en souvenait bien à présent : il venait d’acheter une voiture bleue neuve décapotable et foncée. Et il descendait au parking souterrain pour la récupérer. Escaliers de béton, portes de fer, soufflements sourds de lourds ventilateurs géants, flouf, flouf, flouf, flouf... Mais une fois arrivé devant sa voiture, là par terre, à côté qu’est-ce qu’il vit ? Un sac ! Ou plutôt, non : SON sac ! Qu’il avait dû oublié en partant... Et figurez-vous que ce sac qui devait mesurer dans les vingt, vingt-cinq centimètres, il était sensiblement PLUS GRAND que la voiture ! Oubli incompréhensible,donc ! Impardonnable, même ! La voiture était décapotable, soit. Et tant par sa forme que sa pointure, elle avait tout d’une chaussure, soit. Je et ses trois compères y prirent place. Encore qu’ils s’y sentissent un peu gênés aux jambes et non sans une certaine appréhension : « à quatre dans une si petite voiture, ne serons nous pas ridicules ? » pensait finement Je... Et il démarra. Hurlements-stridents-inutilement-effrayants-de-pneus-sur-le-sol-lisse-même-à-très-faible-allure. ...Tournant lassablement, suivant le même circuit complexe à des niveaux différents, Je cherchait la sortie. Il la chercha, chercha... puis l’aperçut enfin à un détour, nimbée de lumière journelle, invraisemblable, au bas du plan incliné d’arrivée : Un instant d’inattention eût suffi et il eût pu rester coincé ici, dans ce parking, à tourner en rond indéfiniment... LE CHŒUR : En un seul point parfois, la vie peut être basculatoire. La vieille dame qu’ils avaient conduite quelques instants plus tôt à l’hôpital (avant de descendre au parking) était là qui les regardait sortir. « Elle s’en est bien sortie, finalement » s’émut Je. LE CHŒUR : Je est ainsi qui profite d’un moment d’inattention du lecteur pour... sauver des vies ! Et allez !... Ils avaient vraiment fière allure dans leur coupé bleu neuf qui pétaradait aussi vulgairement qu’une voiture de course. Même à très faible allure. Ils traversèrent la salle du restaurant ( tant il est vrai qu’une petite voiture passe partout ). Là, des gens attablés pour quelque anniversaire murmurèrent d’un air envieux : — Il faut être fou pour acheter une voiture pareille !... Et c’était Je qui jubilait... LE CHŒUR : Je a gardé une âme simple. Il est fier de sa voiture... Effectivement, le vendeur de voitures qu’il aperçut un peu plus loin au sortir de la salle, lui redit bien qu’il avait fait une excellente affaire en l’achetant. Et que c’était le « top niveau » question voiture, et que pour cette qualité, il n’aurait guère eu le choix qu’entre celle-ci et... et une fusée de type « Ariane ». D’ailleurs il s’agissait d’une voiture israélienne : c’était tout dire ! En plus, il était si heureux de la lui avoir vendue que « tiens ! » il allait les prendre en photo avant le départ... LE CHŒUR : On s’en serait douté ! Je Humble n’y connaît rien aux voitures ! Une décapotable, c’est pas un coupé (israélien ou pas) mais un cabriolet ! Ils montèrent alors, la voiture à la main et la pipe à la bouche, au sommet de l’escalier large-marchu où ils posèrent parmi les gens du jubilé. C’était exactement un mariage. Mais sur la photo, ils n’étaient plus tout-à-fait eux. Ni Je, ni Elle (qui venait d’apparaître dans un coin de l’objectif). Ainsi, son reflet de Je au miroir, lui renvoyait certains traits différents, notamment la bouche qui s’affaissait du côté droit. Il en conclut, ce qui était normal, qu’en vieillissant, il ressemblait à son père. Mais ce qui l’était moins, normal, c’était que sa femme ressemblât à sa mère (à lui), avec qui elle n’avait de liens de parenté...qu’a posteriori, via les petits enfants... Il est vrai que le temps est circulaire... LE CHŒUR : Affectuat nec mergitur !. (Le fils affectueux ne jette pas sa mère...) Ni sa sœur : 26 Catherine de Médicis Instantanément, Je se rematérialisa devant chez lui, face à la maison d’enfance boulangère. Ces histoires de mariage en famille l’avaient perturbé... Bé. Aussitôt vint vers lui sa sœur, qui descendait l’escalier frais... LE CHŒUR : Ainsi font, font, font les souvenirs anciens, qui se dé-stratifient par couches successives. Mais voyez comme c’est curieux, sa sœur, c’était la femme de Don San Francisco ! Toute surexcitée, alerte (!) et toute fièrte. Elle paraissait cependant un peu gênée de la nouvelle qu’elle était sur le point d’annoncer à Je Humble : — Je vais te dire qui c’est... (hésitations). — C‘est... C’est... (re-hésitations). Puis prenant mieux son élan elle sortit dans un souffle : — C’EST CATHERINE DE MEDICIS. Surprenant ! Ah ? Oui !... Précisons qu’entre intimes de longue date, on se comprend à demi mot. Ou que — pour parler net — la surdétermination discursive n’est pas de mise. Ici, par exemple, sa sœur lui ayant dit « c’est Catherine de Médicis », Je avait immédiatement compris que Catherine de Médicis, c’était le nom de son futur époux. Question : une femme de notre temps, peut-elle se marier avec Catherine de Médicis ? Je se souvint alors du tombeau des Médicis à Florence et de la tresse phallique dégoulinant sur l’épaule de marbre dont Miquel Ange aux-mœurs-sculpteuses avait affublé sa statue pourtant féminine de « la Nuit »... « De quoi contenter une femme ! » en conclut-il grivoisement. Epilogue. Sans avoir compris grand chose à l’univers dans lequel il s’était débattu depuis le restaurant des musiciens (merci !), Je Humble se retrouvait finalement chez lui. LE CHŒUR : Pas si bête ! LE LOCUTEUR : En était-il jamais sorti ?
  15. Blaquière

    Les mathématiques...

    Oui ! c'est un mot que j'emprunte à mon petit fils (5 ans). Quand on lui dit quelque chose qui le surprend, il demande : "C'est une blague ?" Des fois c'est oui, et d'autres non. L'autre blague qui semble amuser beaucoup de monde en ce moment c'est la fameuse "tous les crétois son menteurs...", je crois ? Je crois (encore!) que Lacan avait résolu ce problème en séparant le discours du locuteur ou quelque chose comme ça... J'ai été étonné il y a quelques temps de voir dans l'émission 'On n'est pas couché", Onfray faire des gorges chaudes de cette prétendue énigme logique et philosophique. Qui me fait l'effet d'un truc pour épater les gogos. C'est le nombre d'or de la logique !!! (Onfray dit parfois des trucs bien, et parfois non.)
  16. Blaquière

    Sagesse philosophique

    On sait tellement peu qu'on n'est pas sûr à 100% que les trous noirs existent...
  17. Blaquière

    Les mathématiques...

    C'est juste une blague ! Comme une connaissance bien affichée qui masquerait un questionnement...
  18. Blaquière

    Les mathématiques...

    Je suis heureux de vous voir (Scénon) parler de chimie ou de philosophie "appliquées) avant que les mots mêmes de chimie et de philosophie n'exist(ass)ent ! Vos soucis étymologiques réitérés n'étaient donc que des trompe l'oeil ! D'où Molière et son bourgeois gentilhomme qui pratiquait la prose sans en connaître l'existence ! Cela nous emmène à une réflexion sur la structuration, formation, élaboration de l'esprit. Le principe de classification au centre de ce qu'est la pensée. Comme un chaos originel de l'esprit (et du monde). Avant que la mathématique ne se dissocie de la philosophie, elle y était mêlée. Il a fallu qu'elle s'en sépare pour progresser. Et devenir un art à part C'est l'analyse (Descartes). Aujourd'hui nous voyons les effets négatifs de cette avancée de l'esprit des spécialistes. La spécialisation des différentes discipline semble être devenue un obstacle... Et l'on privilégie les approches pluridisciplinaires, nécessaires à un nouveau pas en avant de la pensée. C'est la synthèse (Descartes et Hegel)... La leçon (modestement) est que l'esprit a une histoire. A l'instar de l'Univers. Le temps change (fait ou voit évoluer) non seulement le monde, mais notre esprit. C'est encore le terme de modestie que je vois surnager...
  19. Blaquière

    Les mathématiques...

    Plus maintenant ! (Merci Blaquière !) Je blague ! L'idée de base de "ma" psycho-géométrie, c'est qu'une forme géométrique (simple) pourrait avoir une résonance psychologique sur notre esprit. Ce qui est assez souvent évident. Comme le carré féminin. La réciproque ou corollaire serait que notre psychologie ne serait pas innocente ou totalement hors jeu dans l'intérêt que nous portons à la géométrie et même à sa création. Mais là je suis nettement plus prudent. Tout resterait à découvrir... Ce serait une troisième champ d'investigation en géométrie, après la forme et la mesure que vous avez citées.
  20. Blaquière

    Sagesse philosophique

    Moi je dis un truc pour m'amuser, mais vous vous savez ! Vous savez exactement ce qui se passe dans les trous noirs ! Les bras m'en tombent ! Suite à la négation de Pascalin, j'ai regardé (à nouveau) ce qu'on savait des trous noirs, Et en fait, ben, on sait pas grand chose ! La théorie quantique n'est pas suffisamment au point à ces niveaux-là. C'est donc pas moi qui baroude !... Moi je m'amuse. Les théories actuelles expliquent 4% de l'Univers que l'on voit. Ce qui veut dire qu'il y a 96% de chances pour qu'elles soient tout-à-fait fausses. Moi dans ce cas, je la ramène pas. Je me fais tout petit.
  21. Blaquière

    Les mathématiques...

    Le principe psycho-géométrique du carré serait donc féminin ? Tiens ?
  22. Dès qu'on parle de cul, un sujet remplit 3 pages en 24 heures. Je sais pas si c'est réjouissant ou affligeant, mais c'est. D'où le problème de l'être puisqu'on est en philosophie. L'être n'est pas, seul le non-être est... J'ai bon ?
  23. Blaquière

    Les mathématiques...

    Quand j'ai construit ma maison, je me suis servi un max du théorème de Pythagore. Pour tracer au sol vu que le plan était assez compliqué, Puis après pour la charpente... J'avais une calculette et j'additionnais les carrés des côtés et cherchais la racine du résultat. Vous voyez ce que je veux dire. Parce que "j'étais allé aux écoles"! Mais je pensais que tout le monde faisait plus ou moins comme ça. Puis un jour, j'ai vu mon voisin qui agrandissait sa maison. Lui, il ne calculait pas l'hypoténuse ou le côté en posant une équation à partir des grandeurs qu'il connaissait déjà. Il m'a expliqué : "je calcule en 3, 4, 5 ! Pour être sûr que mes murs sont "bien d'équerre", je compte 3 m sur l' alignement que je veux faire, et à partir de là, j'en compte 4 dans la direction où je veux faire mon nouveau mur. Je reviens où j'ai commencé et je compte 5 m avec une corde "vers" où j'étais arrivé avec mes 4 m Et j'ai la direction de mon mur." 3 et 4, c'est les côtés droits du triangle rectangle et 5 la diagonale. Osiris est un homme, donc 3 ! Isis une "femme" donc 4 ! Les deux ensemble, donnent leur fils Horus d'après la formule : 3x3 + 4x4 = 5x5 Soit 3 au carré plus 4 au carré égale 5 au carré. Avant, ils avaient essayé : 1 + 2 = 3, c'était bon, mais c'était trop simple : ça manquait de mystère ! (Et puis, ça donnait pas la moindre diagonale !!!) Puis 2 + 3 = 4 puis 2x2 + 3x3 = 4x4 , soit 4 + 9 = 16 puis 3 + 4 = 5 Mais ça marchait pas ! Jusqu' au fameux 3x3 + 4x4 = 5x5... Qui était le plus simple du compliqué ou le plus compliqué du simple : Un Oxymore ! En un mot, ça pouvait donc parfaitement passer pour du spirituel ! Non ! ce serait mépriser les égyptiens, ça. Ils avaient BESOIN de retracer leurs champs après la crue du Nil Et le meilleur système simple à mettre en oeuvre et exact, c'était celui de mon voisin. Quand un rectangle a un côté de 3 et un côté de 4, sa diagonale c'est 5. POINT ! Osiris Isis et Horus, c'était pour la décoration et surtout un bon moyen mnémotechnique ! PS : je fabrique assez de lampes à huile pour savoir qu'aucun génie n'en sort jamais ! Quand je dis "ça c'est génial" ça veut dire "c'est vachement pas con"... Je me permets ce genre de langage populaire ! J'édite : Je tombe de cul : Déjà-utilise dit la même chose que moi !
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