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Blaquière

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Tout ce qui a été posté par Blaquière

  1. Les pieds humides De rosée... Atchoum !
  2. Blaquière

    Mes mémoires

    A rajouter plus haut : Vers une heure, ma mère décollait la table du mur : elle étirait ses grands bras costauds de "belle femme" de part et d'autre du grand côté libre, et l'empoignait fermement ; la tirait vers elle au centre de la cuisine. Ainsi était créé l'espace où mon père pourrait prendre place.
  3. Blaquière

    Mes mémoires

    Une Agora à échelle humaine, pas mythique, une agora réelle, villageoise. Parfaitement proportionnée quoi que d'une géométrie un peu irrégulière. La fontaine sacrée de la République en marquait le centre, avec au sommet d'une colonne carrée, la jolie Marianne déhanchée. A droite, la Mairie à côté de l'église (un temple dédié au demi dieu Saint Jean Baptiste). En face, c'était l'Ecole flanquée de la Poste. L'Ecole encore plus sacrée que la Fontaine ou la Mairie. Et à gauche, le Château qui représentait toute l'Histoire. Avec le bar à son rez de chaussée. Entre l'école et le château, l'allée qui menait au Monument aux Morts en exacte perspective et point de mire. A la réflexion, le bâtiment le moins sacré de la place était incontestablement, l'église. Dont le seul intérêt était la façade qui avait servi de fronton au générations précédentes pour jouer à la pelote. (Il y a cent, le football n'existait pas.) Une fois dans le bistro, j'avais droit à mon sirop rouge. Ou à un Gambetta qui avec sa couleur et son goût indéterminés, plus son nom historique, faisait mieux boisson d'homme. Un Gambetta qui traverse toute la France en ballon à vapeur, ça ne peut pas boire de la bibine. Hélas, rapidement, je m'ennuyais ferme. Les magnifiques théories politiques de mon père se dissolvaient complètement dans des discussions sans intérêt. Et je perdais rapidement le compte des pastis... Il y en avait eu beaucoup sans doute et c'est tout ce qui me restait. Dire un chiffre était impossible. Les pastis, c' était comme les minutes du temps. Et le temps est infini. Insécable. Il se vit et ne peut pas se compter. Les habitués étaient là. Quatre ou cinq, toujours les mêmes. Ceux qui "faisaient de la politique". Popo Peillé, Freddy, Mile Bouillane, Yu... rien que des socialistes et des communistes. Des frères ennemis. Les blancs, les riches de droite, ils ne venaient pas au bistro parce qu'ils ne dépensaient jamais leurs sous : ils les gardaient pour en faire de la confiture. Leur but ultime c'était de mourir "les plus riches du cimetière" ! Et puis, en politique, ils n'avaient pas d'arguments. Être de droite, c'est toujours parfaitement injustifiable. D'ailleurs, quand on est de droite, on dit qu'on ne fait pas de politique... Et voilà pourtant que parfois, Monsieur le Curé soi-même, venait au bistro ! Bien sûr, ce n'était pas un curé ordinaire que l'abbé B. Vu qu'à part quelques vieilles filles desséchées il n'y avait plus grand monde qui venait à l'église, il avait vendu tous les bancs et s'était acheté une moto. J'en conserve l'image d'une soutane qui flotte en pétaradant dans la grand'rue du village... Un jour qu'un de nos "politiciens" lui avait vaguement parlé du Bon Dieu par politesse, l'Abbé B lui avait répondu : "Li cresèr, vautre an' aquo?" (Vous y croyez, vous, à ça ?) Un jour, notre abbé B a quitté les ordres et s'est marié. Les gens ont dit simplement qu'il avait "préféré une petite femme à un gros Bon Dieu". Mais en dépit de l'amusement, et de la sympathie, ça restait choquant de voir quelqu'un d'aussi peu ferme dans ses convictions. Et puis, quand on s'habille en noir, c'est pas pour être heureux. Les discutions politiques des accoudés étaient si longues, si peu intéressantes et les pastis si nombreux que je redescendais souvent tout seul à la maison épuisé et déçu d'avoir si piteusement raté ma mission. Quand mon père arrivait enfin, il se glissait entre le mur et la table en souplesse, avec un déhanchement élégant digne de Fred Astaire. -- Paul, tu bois trop ! disait ma mère. A quoi il répondait : -- Tiens tu m'y fais penser ! Et il se servait dans la seconde un canon "razette" de vin rouge. C'est ça le vrai génie. Quand la réalité n'a pas de prise sur vous.
  4. Blaquière

    Mes mémoires

    La cuisine aussi était rectangulaire. Mais assez petite. En dehors des repas, pour faire de la place,o n repoussait la table contre le grand mur de gauche, entre la porte d'entrée qui venait du magasin et le placard aux portes beiges mal coulissantes qui se coinçaient sans arrêt. Une autre application du fantasme moderniste de mon père. Vers une heure, ma mère décollait la table du mur : elle étirait ses grands bras de part et d'autre du grand côté libre, et l'empoignait fermement, la tirait vers elle au centre de la cuisine. Ainsi était créé l'espace où mon père pourrait prendre place. Ou pas ! En Génie qu'il était en vérité dans tous les sens du terme, si le plus souvent, il apparaissait (le déplacement de la table pouvait avoir le pouvoir de le faire sortir du mur), parfois aussi, son côté restait vide. Quand il s'attardait au bistro. Pour être sûre qu'il rentrerait dîner à une heure acceptable, vers onze heures, quand la dernière fournée était sortie du four, ma mère me demandait parfois de l'accompagner au bistro. Ma mission première étant de compter ses pastis. Ceux qu'il allait boire. Pour les lui reprocher, j'imagine ? Et lui envoyer à son retour un chiffre exact, irréfutable, à la figure ? Pendant notre montée à la place, mon père m'instruisait en politique. -- Si on te demande "ce que tu es" (qui aurait bien pu me demander ça, à moi, qui n'avais pas dix ans?), tu réponds : "je suis français, républicain, socialiste !" Et il développait : "Le mieux, c'est d'être socialiste pour la justice et pour aider ceux qui en ont besoin. Mais si c'est plus possible d'être socialiste, il faut encore se battre pour rester républicain pour la Liberté et contre les privilèges. Et si on peut plus rester républicain, il faut encore se battre pour rester français, au moins !" C'était étrange cette façon courageuse de se battre à reculons en étant sûr dès le départ qu'on allait perdre. Perdre, soit, mais dans la dignité ! (C'était comme ses directives pour le jardinage : passe encore de ne rien récolter, encore faut-il que les rangées soient droites !) Non ! En fait c'est qu'il avait déjà vécu tout ça lui, pendant la guerre, sous Pétain. Il avait été dénoncé comme socialiste anti-pétainiste et réfractaire au travail obligatoire, puisqu'il n'était pas question de partir en Allemagne, il avait été obligé d'aller se cacher au Broussan chez des cousins. La République était devenue l'Etat Français ; et les allemands avaient carrément pris la France. En fait, il parlait d'expérience ! Plus tard quand il se mettrait à la sculpture, il réaliserait trois bustes. Celui de Frédéric Mistral (la Provence, donc la France), celui de Marianne (la république) et celui de Mitterrand pour le socialisme. Français, républicain, socialiste ! Pour les élections de 1974 il avait organisé une réunion politique au bar, et sur son affiche, comme slogan il avait écrit au crayon noir : "Les braves gens, votent Mitterrand" ! (La gauche, je l'ai reçue en héritage !) On arrivait sur la place en haut de la montée en semi-calade de quelques marches d'une dizaine de mètres chacune, légèrement inclinées. Mais La Place, c'était l'Agora d'Athènes...
  5. Blaquière

    Mes mémoires

    Assis à l'un des petits côtés, j'avais sous les pieds une barre de bois transversale que je crochetais par en dessous pour me balancer et dans mon dos, la grande porte à deux battants, vitrée de verre opaque dépoli qui s'ouvrait sur la remise obscure et poussiéreuse. La porte était fermée pendant le repas, mais je savais que derrière, dans la remise, était accrochée à la poutre du fond, la petite baignoire en zinc dans laquelle, mon père avait failli se noyer tout petit et qui justifiait son horreur définitive de l'eau. A la poutre du milieu, pendaient les deux anneaux en fer pour la gymnastique, qui lors d'un mauvais rebond lui avaient cassé toutes ses dents du devant, (d'où son dentier moderne et complet en résine). Contre le mur, à droite en rentrant, avait été rapatrié l'établi de l'arrière grand père, l'Inventeur, qui disparaissait sous une accumulation invraisemblable de vieux outils rouillés, les seuls outils dont nous disposions et faits de la propre main de l'arrière grand père. "Quand on veut faire quelque chose, on commence par se fabriquer l'outil." C'était enfin là dans la remise, qu'on gardait la chienne Linda, (qui avait adopté le Pluto en mousse) et les chats : Bibou, Vieille Ronce, Spoutnik, et Macoulie ; et donc aussi des puces par milliers. Le rêve de ma mère, jamais réalisé, aurait été de transformer cette remise infâme en somptueuse salle à manger. C'était là, la raison de la grande porte vitrée dépolie, propice à l'imagination et cadeau de noce de mon père que l'on aurait ouverte pour découvrir au bas d'une marche (la remise était en léger contre bas), un magnifique tapis "où se battent deux dragons". (Dixit ma mère qui m'aidait pour la rédaction de sixième : "Décrivez la pièce de votre maison que vous préférez.") Une pièce qui n'existait pas. Ma soeur était assise en face de moi à contre jour de la fenêtre du côté de la lumière. La fenêtre qui donnait sur la placette. Un jour mon père, en veine de modernisation du village, la ferait rebaptiser "Placette de l'Etoile". Puisque aussi bien, cinq routes y aboutissent. Nous formions tous les deux, ma soeur et moi, la première couche d'électrons de l'atome primordial dont nos parents, père à ma gauche et mère à ma droite, face à face sur les grands côtés de la table et donc plus rapprochés, constituaient le noyau : deux particules de même signe et de même puissance appelées tôt ou tard à se repousser. ("Vivement que les petits soient grands, qu'on fasse deux bandes !")
  6. Je crois que pour les fous de Dieu, la religion est devenue comme une drogue. Toute leur identité, tout leur être, sont devenus religieux. Complètement imaginaires et déconnectés de la réalité. (Ils sont persuadés par exemple, que quand ils meurent, ils ne meurent pas mais vont auprès de leur dieu.) Et ils ont l'impression que tout ce qui porte atteinte à leur religion (que ce soit des caricatures ou d'autres religions) veut en fait les détruire eux. Ils se sentent en légitime défense. Et l'on sait qu'on a moralement le droit de tout faire pour se protéger, en cas de légitime défense. Il faudrait juste pouvoir les soigner. Qu'ils re-prennent conscience que leur existence personnelle n'est absolument pas liée à leur religion. ça les calmerait. C'est une forme de paranoïa. Qui est d'une part un exutoire à l'agressivité et aux complexes que chacun a en soi. Et qui sert d'autre part les ambitions de certains meneurs qui les manipulent. C'est pour ça que ça fonctionne.
  7. Blaquière

    Mes mémoires

    ça y'est : j'ai les 8 premières lignes ! Je suis né dans un monde parfait et parfaitement achevé. Mon père, Le Génie, et ma mère, La Force, avaient déjà donné naissance à ma soeur, le soleil. Il ne me restait donc qu'un seul rôle à jouer, le rôle de la terre. En ce temps-là le monde était petit. Il se limitait à la cuisine. Et son centre était la table à manger. Une table lourde, rectangulaire, qui avait servi de bureau de poste à un arrière grand père et donnait de ce fait à notre vie ordinaire un caractère public, officiel, nécessairement exemplaire. Le monde entier nous observait...
  8. Blaquière

    Mes mémoires

    -- Un jour j'écrirai mes mémoires... -- Qui tu veux que ça intéresse ?!
  9. Je pense à Nietzsche qui disait (approximativement et de mémoire) De ne pas blesser un solitaire (ce que nous sommes tous devant nos écrans). "Ne blesse pas un solitaire ou alors tue-le car un solitaire est un puits sans fond d'où les blessures ne ressortent pas..." (C'est en tout cas ce que j'avais compris !). Il est question ailleurs de qu'est-ce que la philosophie. En voilà un exemple. Au second degré. Qui est (comme pas hasard) de se connaître soi-même. Quand Nietzsche parle de solitaire blessé, je "sais" immédiatement que c'est de moi, qu'il parle ; et pas de celui qui blesse. Pourquoi ? Tout le monde réagit-il comme moi ? (Pas couillon, ce Nietzsche !)
  10. L'idée du post-it n'est pas si mauvaise : je me demande si nous ne sommes pas trop bavards. Je vois souvent des réponses en tartines. Moi le premier. et personne jamais ne peut répondre à tout. On se contente alors de relever une phrase ou deux et le reste (parfois le plus important pour l'intervenant et qui dans la longueur du texte est passé inaperçu ) tombe aux oubliettes... Si on s'écoutait moins parler; on relèverait juste un point (ou deux?) et la conversation pourrait se suivre, s'enchaîner ? La concision me semble être une qualité importante sur un forum. Ceci dit, sans flagornerie, je trouve l'ensemble des interventions d'un niveau (j'ai horreur de ce mot!) assez bon. Il y transparaît des personnalités intéressantes et variées. Il suffit d'aimer les gens. Tiens voilà : derrière chaque intervenant, il y a UN gens ! Essayons de garder ça à l'esprit !
  11. Blaquière

    Ce que j'ai fait

    Ces jours-ci, j'ai fait passer mon envie de peindre avec ça ! : https://sites.google.com/site/archeopoterie/Home/l-atelier
  12. Pourquoi voulez-vous que la Vierge Marie écrase le sergent ? Le sergent Garcia ? Flûte, j'ai mal lu !
  13. T'inquiète ! C'est juste du baratin la plupart des affirmations assénées avec assurance ne tiennent pas trente seconde à l'analyse ! exemple : "On ne peut pas taire sa pensée" De la simple mauvaise foi à l'inconscient la plupart d'entre nous passe son temps et son énergie à la taire justement... A la travestir. Il suffit de voir ici et ailleurs ce combat de coqs permanent ! Même les poules s'y mettent ! C'est à la mode. Je parle de gentillesse et on peut me tomber dessus à bras raccourcis ! La gentillesse ? Quelle honte ! Relisez "les animaux malades de la peste" De La Fontaine MOI, je me sens parfaitement bien dans ma Peau d'Âne... Et si d'autres se sentent bien dans leur peau de renard, tant mieux pour eux, je m'en fous royalement. Et pour en finir avec ma fable animalière, je dirai comme ce chaud lapin de Victor Hugo : Je suis une force qui va... et vient !
  14. Et simplement un peu de gentillesse ça nous ferait mal au ventre ?
  15. En matière de réflexion (sur le monde, soi, la morale) : c'était sous entendu ! En fait je n'ai rien dit de plus que le "connais-toi toi-même" !
  16. Un bon philosophe pourrait être celui qui connaîtrait et reconnaîtrait humblement ses faiblesses et ses limites et essaierait de faire avec ?
  17. Merci ! Pour ce texte génial. J'en sais un autre de Villon un peu dans le même esprit : "la ballade de mercis"... (J'ai pris sur moi de rajouter un couplet sur les politiciens !) LA BALLADEDE MERCI Villon / Blaquière ! LA A Chartreux et a Célestins, LA A Mendiants et a Dévotes, RÉ A musards et claque-patins, SI7 MI7 A servants et filles mignotes LA Portants surcots et justes cottes, RÉ A damoiseaux d’amour transis, SI7 MI7 Chaussants sans honte fines bottes, SI7 MI7 Je crie à toutes gens mercis. LA MI7 \ LA MI7 LA A fillettes montrant tétins, LA Pour avoir plus largement hôtes, RÉ A ribleurs, mouveurs de hutins, SI7 MI7 A bateleurs traînants marmottes, LA A fous et folles, sots et sottes, RÉ Qui s’en vont sifflant six à six, SI7 MI7 A marmousets et mariotes, SI7 MI7 Je crie à toutes gens mercis. LA MI7 \ LA MI7 LA Sinon aux traîtres chiens mâtins LA Qui m’ont fait ronger dures mottes RÉ Et mâchonner soirs et matins, SI7 MI7 Qu’ores ne faisant pas trois crottes, LA Je fisse pour eux pets et rotes ; RÉ (Je ne puis, car je suis assis), SI7 MI7 Aux forts, pour éviter ri(x)otes, SI7 MI7 Je crie à toutes gens mercis. LA MI7 \ LA MI7 LA A ces miteux politiciens LA Qui nous tiennent la dragée haute RÉ A ces prétendus musiciens SI7 MI7 Qui barattent leurs quatre notes LA A ces "touche pas à mon pote" RÉ Tous ces faux culs dont le soucis SI7 MI7 N’est que de bien emplir leur hôte, SI7 MI7 Je crie à toutes gens, mercis ! LA MI7 \ LA MI7 LA Qu’on leur froisse les quinze côtes LA De gros maillets forts et massifs, RÉ De plombées et de coups de bottes, SI7 MI7 Je crie à toutes gens mercis. LA Qu’on leur froisse les quinze côtes RÉ De gros maillets forts et massifs, SI7 MI7 De plombées et de coups de bottes, SI7 LA Je crie à toutes gens mercis. MI7 LA
  18. Quelqu'un a parlé du mythe de la caverne de Platon... (Les hommes sont enchaînés dans une caverne et regarde la paroi du fond. Dehors, des personnages portants divers objets sur leur tête, défile derrière un mur, et le soleil projette les ombres de ces objets sur la paroi au fond de la grotte. Les hommes enchaînés ne voient donc que ces ombres. Ces ombres qui sont notre monde matériel. Le seul auquel nous ayons accès, nous les hommes. Le VRAI monde, celui des IDEES, la vraie réalité étant invisible : les vrais objets, le mur, les personnages qui défilent... Une belle ânerie ! Puisque les idées sont issues du monde matériel et non l'inverse (confrontation de notre esprit issu de notre corps et du monde réel matériel : l'idée est un effet, un produit de la matière). Je propose donc d'inverser le mythe de la caverne ! Et paff ! Les hommes sont toujours enchaînés dans la caverne... Mais ils regardent vers l'extérieur ! Et la lumière vient de derrière eux : c'est un grand feu allumé contre la paroi du fond de la grotte. Et ce feu éclaire (leur dos et) à l'extérieur, les objets que des passants portent sur leur tête toujours derrière le même mur. Les hommes peuvent/pourraient donc les voir dans leur réalité. Mais voilà : le feu éclairant étant situé derrière les hommes, les ombres de ces hommes sont projetées sur les objets réels qui défilent, les empêchant le plus souvent de les voir correctement... Que ceux qui ont des oreilles... (Comme dirait l'humoriste Cahuzac : c'est "notre part d'ombre" !!!)
  19. J'avais pourtant bien expliqué ET DéMONTRé que l'herbe est rouge, mais personne n'écoute, ICI !
  20. Blaquière

    Centenaire 14-18

    Mon grand père était né en 99. Mille huit cent quatre-vingts dix neuf, évidemment ! Si bien qu'il a été incorporé en 18. 1918. Il est donc arrivé au front pour l'armistice. Bonne pioche ! Ce qui ne l'a pas empêché d'attraper la grippe espagnole. Il était donc mourant sur son lit d'infirmerie du front... Le docteur passe... (Et on était en Champagne !) Les caves avaient été pillées et il y avait des bouteilles de Champagne partout ! Je vous rappelle que mon grand père étant provençal, et que donc, tout ce qu'il disait n'était pas forcément parole d'évangile (On se laisse souvent emporter par la beauté tragique ou formelle du discours) : Comment du champagne -a foison- pouvait-il se retrouver dans une infirmerie militaire ? L'histoire ne l'explique pas, mais lui, il l'affirmait "testo qui" (sûr de lui)!) Bref, DES bouteilles de Champagne étaient là qui traînaient sur sa table de nuit... Et j'en reviens au docteur qui lui "avait signé ses papiers". Une infirmière lui demande (au docteur, puisque lui, mon grand père, il était déjà à moitié dans le coma) : --On peut lui laisser le Champagne ? Le docteur : --Il est foutu ! Au point où il en est, ça pourra pas lui faire plus de mal ! Et mon grand père s'est donc accroché à ses bouteilles de champagne !... Combien en a-t-il bu ? L'histoire ne le dit pas non plus. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il n'est pas mort ! La preuve : moi ! Le Champagne l'a sauvé de la grippe espagnole, et il m'a sauvé moi, par la même occasion ! (Autant vous dire que quand mes beaux parents ou ma femme me parlent de Reims, leur pays d'origine, je suis en pays connu !) LE CHAMPAGNE, ICI, CA NOUS FAIT PAS PEUR : ON L'A COMME DANS LES GENES ! Et avec les champenois, c'est une entende cordiale. Sauf quand on leur explique que vu les millions de litres de champagne qui se boivent sur la planète, une bonne partie vient du "blanc de blanc", récolté ici, dans le canton ! Là, on sent comme un tiraillement !... Mais je suis pas venu ici pour vous parler du Champagne ! Non ! C'est de la GUERRE qu'il est question ! Mon grand père n'est donc pas mort en 18 sur le front puisque la guerre était finie, ni à l'infirmerie puisqu'il buvait du Champagne tout son saoul. (L'expression est idoine!) Il a donc été expédié en Palestine au titre du protectorat de la France sur ce pays, pour se battre contre les Turc ! Qui avaient fait "patche" (pacte) avec les allemands. Une guerre sur la quelle peu d'historiens "du dimanche" n'osent s'étendre... Il faut dire qu'on en est revenus, la queue entre les jambes. Mais tout de même : avec sa compagnie, ils sont partis à 140, et ils sont revenus 40. Les sièges de Marash, d'Ahintab... Il racontait qu'il avait vu une charge de Spahis (français) à cheval avec la cape rouge au vent, sabre au clair, contre les mitrailleuses turques... C'était pas de la guerre de pédés ! Il dirigeait une section de Sénégalais, avec des Bambaras. Un soir il revient a campement et demande : --Mais où sont les prisonnier turcs ? Et las gardiens bambaras de répondre : --A doumani ! Traduction : "On les a mangé !" Là mon grand père s'arrêtait et en se frappant dans les mains : "Vous rinder' compté ?" (En français "vous vous rendez compte?) Parce que tout ça, il le racontait en provençal : le français n'eût pas été à la hauteur ! Et ce n'est pas pour autant qu'il méprisait les noirs. C'était leurs façons de faire, nous on avait les nôtres. Par exemple, il était fier de montrer que sur la tranchant de sa main, au niveau du pouce, la démarcation entre le dessus de la main et la paume, était très précise, droite et visible. Comme explication, il disait : "ça, ça veut dire qu'on est à moitié noirs !" Une autre fois, il se promenait dans un village turc avec un copain du village voisin, Ils voient un gros bonhomme (turc) qui se faisait raser dans la vitrine du barbier. Il dit à son pote : --"Régardo mi ün paouc aquèou gros couilloun !" (persuadé qu'à parler provençal, personne ne pouvait le comprendre en Turquie.) (Traduction : regarde moi un peu ce grand "couillon"!) Et là, le turc se retourne et lui répond en parfait provençal : "Pas tant couilloun qué tu!" (Pas plus couillon que toi!) Imaginez la surprise de mon grand père et de son copain du canton !... Evidemment, en se retrouvant de l'autre côté de ma Méditerranée trois qui parlaient LA LANGUE, il ont sympathisé... Et le turc de leur expliquer que depuis plus de vingt ans qu'il venait passer ses vacances sur la côte d'azur, il avait appris à parler comme les gens d'ici... Il autre fois, il racontait qu'il avait vu un SOLDAT FRANCAIS ressortir d'un "gourbi" avec un bébé turc, fiché au bout de sa baïonnette. Oui. Et comme il lui demandait s'il n'était pas fou de faire ça, il avait répondu : "Celui-là, au moins, il tuera pas mon fils"... (C'est pas pire que de manger un prisonnier.) C'était ça la guerre de Palestine. Une autre fois, il était dans un train qui transportait de oranges... Et le train a déraillé à cause d'une mine. Et il s'est retrouvé -dixit- à moitié "ensuqué"(assommé) : "Dans le jus d'orange jusqu'à la taille". (Là je reconnais que ça fait un peu galéjade !...)
  21. Parfait ! Y'en quand même un truc qui me tarabuste. "Les races n'existent plus", on a même parlé de supprimer le mot "race" de la déclaration de droits de l'homme (je crois). C'est l'idée à la mode. Je comprends bien l'intention absolument louable mais est-ce que ça supprimera le racisme ? J'en doute. C'est comme d'habitude, on veut se payer de mots. Et c'est comme un aveuglement. ça fera pas que les blancs seront noirs ou les jaunes blancs (ou les noirs jaunes !) Que certaines différences marquées entre les différents groupes humains portent le nom de RACE, ça me gène pas. De toutes façons tous les humains sont de la même ESPECE et peuvent se croiser entre eux, c'est ça qui compte. En plus, de partout, en limite, pour passer d'une race à une autre, y'en a qui sont moitié jaunes, moitié blancs, moitié noirs, plus clairs, plus foncés, avec des cheveux et des yeux comme ci, comme, ça... Et puis partout, y'en a des super moches et des super beaux... Des très intelligents et des très bêtes... etc. C'est plutôt sympa. Il n'y a donc qu'une humanité. Ce qui signifie qu'un parisien élevé dès le berceau par des indiens d'Amazonie, à l'age adulte tirera aussi bien à la sarbacane qu'un indien du cru. Et qu'un zoulou pris aussi au berceau pourra aussi facilement devenir supporter de l'OM qu'un marseillais de naissance ! Pour moi, c'est ça la beauté de l'Humanité. La couleur, on s'en fout. Etre humain, c'est être capable de devenir un parisien d'Amazonie ou un zoulou de Marseille !
  22. L'huile est quoi ? D'olive ? (On entend mal...)
  23. Excellent ! (Et moi, et moi, et moi ?)
  24. Et pourquoi le Big Bang, lui, dérogerait à la première loi de la thermodynamique ? On ne peut pas imaginer qu'avant le Big Bang, la même quantité de matière, d'énergie, ou d'autre chose sous une forme quelconque était déjà la même ? (L'idée me plait bien !)
  25. Exactement ! Et s'il y avait comme une sorte de malédiction de la vie ? (Le optimistes à tout prix et le finalistes en seront pour leurs frais!) J'ai déjà dit ça, je crois : c'est Freud qui disait (où? je ne me souviens plus) que ds une goutte d'eau croupie, les amibes se développent et se multiplient jusqu'à ce que leur déjections soient si importantes qu'elles ne puissent plus vivre dans leur milieu et meurent toutes... Avec toute notre intelligence, nous nous comportons comme ces amibes. Le capitalisme - libéralisme qui l'a emporté sur les autres objectifs de civilisations Et est fondé sur l'égoïsme instinctif de la vie a pour résultat de saturer notre environnement de nos déjections. De merde ! Jusqu'à ce que nous nous y noyons ! Des solutions seraient envisageables. Il faudrait pour commencer que dès à présent, seul un tiers de la population mondiale soit AUTORISé à se reproduire ! Qui va oser prendre et faire respecter une semblable décision ? (En plus "ils" ne veulent pas : ça diviserait leurs profits pas trois !) Et quels seraient les critères du choix ? Un tirage au sort serait seul acceptable. Nous sommes tous d'accord j'imagine : ce serait tout de même parfaitement inhumain ! Alors, on va dans le mur. On le sait, et on continue. Finalement, le mariage pour tous est une solution ! Si on vire tous (en majorité : n'exagérons rien!) homos, on peut encore s'en sortir ! Le tout, pour être heureux, c'est de croire qu'on fait librement ce qu'on nous impose.... Les bigots intégristes n'ont pas bien compris que Dieu désirait l'extinction de l'humanité. Dès les débuts de la religion c'était pourtant clair : pour accélérer la venue du Royaume de Dieu, il faut mettre fin à la génération. Il faut "annuler l'oeuvre de la femme". Ne plus se reproduire... Comme tous les principes religieux ça tient du gag : Pour ne plus mourir, pour que la mort n'existe plus, il suffit de ne plus naître ! Logique implacable ! Bêtise absolue ! Quand toute vie aura disparu, plus aucun péché ne sera commis sur terre. CQFD ! Les religions monothéistes ont des logiques de mort.
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