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zenalpha

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Tout ce qui a été posté par zenalpha

  1. zenalpha

    Sur le Cogito

    Sa définition "ressemble" à celle du temps avec cette image du fleuve dont l'écoulement serait fait d'instants Il occulte totalement la propriété principale qui est que l'éternité serait ce fleuve mais qui n'aurait ni commencement ni fin Et il reste sur son problème de conceptualisation concernant ce qu'on appelle un infinitésimal Quel serait le plus petit instant possible dans cette conception Ce qu'il ne sait pas, c'est que les mathématiques ont résolu ce problème qui a trait à la continuité d'un espace et qu'échapper à son entendement ne signifie pas échapper à la démonstration Et ce qu'il ne sait pas non plus, c'est que le temps comme conception physique disparait pour celui d'espace temps, que le temps reste donc relatif, directement en lien avec l'espace, dépendant de la vitesse et du champ gravitationnel mais mesurable et qu'on a des technologies que sont les horloges atomique et une définition du plus petit temps théorique qui est le temps de Planck Et que pour que les théories aillent en deçà, qu'il faille une théorie de gravitation quantique à l'ébauche La boucle de la gravitation quantique à boucles est par exemple ce plus petit quantum d'espace temps car la continuité elle même disparait, il faut d'autees mathématiques et ce quantum prend les mêmes caractéristiques aléatoire et de caractéristiques liés aux champs qu'une particule Pour Rovelli, il n'y a ni espace ni temps donc même plus d'espace temps mais des particules (plus précisément des quantum de champ car on imagine à tort une particule comme un corpuscule), des boucles de champ gravitationnels faisant partie de champs le tout en interaction Cette conception est hypothétique mais à le mérite d'être extrapolée de ce que nous connaissons Pour Connes, la question de l'effondrement de la fonction d'onde ou problème de la mesure est justement mal posée car elle s'exprime dans le temps qui est une variable conjuguée de l'espace...la variabilité quantique et le principe d'indetermination est plus fondamental que l'espace et le temps si fait qu'à cette échelle une superposition d'états pour une "particule" ou quantum de champ qui s'effondre le ferait de manière instantanée sans contrainte de localisation ni de durée Et connes et Rovelli proposent un temps thermodynamique qui est le fait que le temps que nous mesurons n'est qu'un effet macroscopique, que le temps, l'espace et l'espace temps sont des caractéristiques globales macroscopique et non fondamental au niveau quantique en deca du temps de Planck Ce serait un peu comme si lorsqu'on mesurait la température on imaginait des particules élémentaires chaudes Non On mesure une agitation des particules qui se manifeste macroscopiquement par une température Bref... Ces théories sont à l'ébauche mais montrent que tant le temps que l'espace ne sont une essence fondamentale mais des représentations mesurables de phénomènes plus fondamentaux issus d'interaction avec les autres champ En tout cas...ça montre que l'idée de découper ad infinitum une matière ou l'espace ou le temps se heurte à une réalité physique qui n'est pas notre entendement commun
  2. zenalpha

    Sur le Cogito

    Tu es en représentation et tu te vautres comme Zenon, pour dire comme tu fais attention à ce que tu écris... L'ensemble des textes que je cite sont de toi in extenso Le bon philosophe s'intéresse aux mathématiques et à la physique bien sûr Certains ne s'y intéressent pas mais ils montent des concepts soit qui ne sont pas dans ce domaine soit qui ne sont pas en contradiction avec les sciences Je peux écrire que l'univers est une tortue sur une tortue sur une tortue si ça me chante mais je dois préciser que je ne rend pas compte par ma théorie des phénomènes que nous analysons dans l'univers observable C'est non scientifique et métaphysique comme Dieu ou les licornes roses Pourquoi notre univers ne serait il pas que l'œil d'une de ces tortues empilées puisque je ne suis pas réfuté par la science ? Pourquoi n'y aurait il pas un homme vert invisible extra terrestre dans le train à mes côtés en ce moment ? Zenon est réfuté par la science, sa philosophie n'est peut-être pas à la poubelle de l'histoire mais ses méthodes donc ses conclusions pour contrer ses adversaires y sont : arguments évoqués -> poubelle Ce type d'approche comme l'ontologie d'heidegger sur l'être et l'étant est du même ressort sauf qu'il prend bien soin de définir des concepts abstraits sans réelle contrepartie réelle Un intérêt pratique nul, le mérite de faire plaisir à la pseudo philosophie oú sont morts les lumières Des bons à rien, une philosophie ou l'être rencontre le néant et qui les comble depuis leur nombrilisme La nature de l'étant en tant qu'objet physique et y compris l'homme ne répondant pas aux définitions d'Heidegger pas plus que l'être, cette ontologie comme vue de l'esprit est masturbatoire et non scientifique La pensée pure se prend pour l'objet de sa pensée -> masturbation intellectuelle Elle a donc un intérêt intellectuel et quelques mérites bien en deca de l'accueil qui lui est fait Ce dernier point est mon point de vue La résolution des paradoxes de Zenon et l'identification de ses erreurs de raisonnement est une connaissance objectivement et definitivement Je ne dis pas que ta conception métaphysique du monde est fausse ni celle de Matrix Je dis que tes arguments fondés sur la raison qui font intervenir, temps, espace et durée sont fausses, la science y répond et marque tes...erreurs Cogito ergo je me trompe Descartes n'y avait pas pensé Comment veux tu conceptualiser ces notions sans l'apport des sciences ? C'est ce qui te dérange finalement Ne pas pouvoir exprimer des énormités eu égard à ce qu'on connait Ça, ce n'est même plus de la philosophie en vérité
  3. zenalpha

    Sur le Cogito

    Mon seul et unique propos est de te faire comprendre (ou simplement de te rabâcher car c'est peine perdue) que le résultat des expériences doit être prédit par une théorie Les tortues se font rattraper et les flèches atteignent leur cible, c'est une première nouvelle que la bonne parole te porte Et que la seule théorie qui permet de rendre compte des expériences faisant intervenir la mesure du temps, le calcul des distances ou la vitesse des objets s'appelle la physique Qu'elle s'appuie pour se faire sur une axiomatique qui se doit être bonne et un algorithme de résolution qui s'appelle le calcul Non seulement Achille rattrape les tortues mais nous savons où, nous savons au bout de combien de temps et nous pouvons calculer les différentes vitesses Donc si tu comprends que les mathématiques permettent de rendre compte des 4 paradoxes de Zénon tant en postulant un monde discret qu'en postulant un monde continu Si tu comprends qu'en plus il existe des algorithmes et des corpus mathématiques dédiés aux corps discrets et aux corps continus et même en géométrie non commutative à la cohabitation des deux Ce jour là, tu comprendras ce qu'est une démarche de connaissance plutôt que des paradoxes métaphysique pseudo philosophique sur...l'éternité, les infinis mathématiques, la nature du monde...qui sort...de ton esprit .. sur base d'erreurs commises par Zenon Ça reste intéressant de sortir du cadre mathématique si, à minima, on rend compte des résultats Et quand Zenon conclue qu'un monde discret ou continu ne peut rendre compte du mouvement, prend le au mot laisse le où il est et met toi en marche Toutes ses hypothèses sont REFUTEES ou plus exactement ses méthodes pour les démontrer sont...fausses. Fin de cette tergiversation "ontologique" sur la nature du temps sur la base de son raisonnement la conclusion est : il s'est totalement vautré Alors c'est vrai, les mathématiques ne te disent rien du divorce de ton facteur Mais dans un topic sur Descartes le philosophe et mathématicien, tout le monde globalement s'en contrefout Ceci étant s'il ne se met pas en arrêt et s'il travaille un peu, tu recevras peut-être une fiche d'imposition ou, parfois, tu utiliseras des algorithmes de multiplication pour certains calculs dont la génèse de résolution moderne cache un pur génie de résolution sans utiliser les abaques du moyen âge Car tu verras, ton facteur rattrape les tortues en vélo électrique Il existe des facteurs aussi en mathématiques qui ont un intérêt : ils n'apportent que de bonnes nouvelles et des vraies méthodes Prend moi pour un prophète grec si ça t'aide, l'analyse ADN chez mon père marque 15% de sang grec, 10% de sang moyen oriental et le reste est gallo romain
  4. zenalpha

    Sur le Cogito

    Dans le livre de Philippe K Dick, les habitants et notamment le personnage joué par Harrisson Ford ont des animaux mécanique (réellement, pas comme décrit par Descartes), il reste de vrais animaux qui coûtent une fortune Le sous titre est "les androïdes rêvent ils de moutons électrique ?" Et il y a une religion, le mercerisme avec des boîtes à empathie pour accompagner les vicissitudes de mercer, un prophète qui gravit une colline en se prenant des cailloux tout en fusionnant à distance avec des autres adeptes un peu comme la dévotion de Descartes et comme internet aujourd'hui On en parle pas dans le film Blade Runner L'avenir est il un long passé ?
  5. zenalpha

    Sur le Cogito

    Ce que dira l'IA au moment où sa branche armée robotisée aura fini de cultiver le dernier homme libre en esclave Si ce n'est déjà fait
  6. zenalpha

    Sur le Cogito

    L'éternité en langue française, c'est une propriété hypothétique qu'on donne au temps qui serait de n'avoir ni commencement ni fin. Mathématiquement, on fait plus que flirter avec la continuité, on l'a épousé, on connaît tout d'elle... C'est amusant parce que c'est Archimède qui a lancé le bal avec son axiome d'Archimède (qui aurait été peut-être repris d'Eudoxe) mais uniquement en considérant une conception ... discrète : "pour deux grandeurs inégales, il existe toujours un multiple entier de la plus grande à la plus petite" Archimède est venu après (et dans l'ordre chronologique) Thalès, Pythagore que Zenon combattait pour leur vision d'un monde indivisible fait de segments minuscules , Parménide, Anaxagore dont Zenon combattait aussi la vision du monde qui prônait la divisibilité absolue de la matière, de l'espace et du temps, Zenon de l'école des éléates qui montre comme on l'a vu ensemble avec un raisonnement mathématique... totalement invalide ...que Pythagore comme Anaxagore ont tort en les "remplaçant" par sa propre conception Eleate sur base de l'unité et de la permanence de l'être...donc... sa conception et sa conviction de l'existence de l'éternité pour l'univers.. et qui pensait que tout n'était qu'illusion...dont le mouvement dont le temps... et encore après lui, Socrate, puis Démocrite, Platon, Eudoxe, Aristote, Euclide et sa géométrie ...et donc arrive enfin Archimède au 3eme siecle avant JC Pourquoi cette frise ? Parce que... Selon l'historien Diogène Laërce...3 siècles ...après JC, les Pythagoriciens avaient déjà compris que cette vision d'Archimède..et bien longtemps avant lui...était mathématiquement fausse...ou plus exactement incomplète...le monde...mathématique aujourd'hui on le sait peut être discret (on dira énumérable selon Cantor, ce sont les entiers naturels et les nombres rationnels) ou continu (en ajoutant les nombres irrationnels pour définir le corps des réels) Et puisqu'on reste sur Descartes je rappelle la mise en correspondance directe algèbre - géométrie de Descartes via les coordonnées...Cartésienne. Pour mémoire, pour les pythagoriciens...comme le monde est fait de segments...on peut forcément les compter...donc on peut forcément exprimer un rapport de longueur par une fraction, ce qu'on appelle les nombres rationnels (pour ratios) Pour cette fraternité extrêmement organisée, tout est nombre au sens...tout est nombre rationnels..ce qui exprime cette indivisibilité absolue pour ne garder que des segments mis en relation les uns aux autres En découvrant le premier irrationnel, racine de 2 comme la diagonale d'un carré de côté 1, les pythagoriciens ont voulu garder le secret qui remettait en cause le fondement de leur conception du monde... L'historien Proclus au 5eme siècle après JC déclara à ce sujet "On dit que les gens qui ont divulgué les nombres irrationnels ont péri dans un naufrage jusqu'au dernier car..l'inexprimable, l'informe, doit absolument être tenu secret, ceux qui l'ont divulgué et ont touché à cette image de la vie ont instantanément péri et doivent rester éternellement ballotés par les vagues" Ainsi l'axiome d'Archimède ... était faux...ou plutôt incomplet Car bien sûr les nombres qu'ont peut ramener à des ratios existent, on dit qu'ils sont commensurables et ils constituent en mathématiques en la gloire du vieil Archimède une structure algébrique qui est dite aujourd'hui Archimèdienne si elle vérifie cette axiomatique discrète telle que je l'ai énoncée Et le petit problème concernant les infinitésimaux, c'est qu'ils sont incommensurables...et que la continuité pour passer du discret au continu nécessite le corps des nombres réels Les grecs dans cette quête de l'infinitésimal et Archimède en particulier utilisèrent la méthode d'exhaustion considérée comme cet ancêtre du calcul infinitésimal https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Méthode_d'exhaustion Mais évidemment aujourd'hui c'est le calcul différentiel en particulier qui a remplacé (pour les mathématiques les plus simples mais je n'irai pas plus loin en géométrie non commutative) ces notions dans le calcul infinitésimal pour les variables continues Oui...je t'avais expliqué que concernant les lacunes des mathématiques de Zenon concernant les variables discrètes, Zenon ne connaissait pas la notion de limite de suites infinies rationnelles convergentes ce en quoi la distance que met Achille pour rattraper la tortue est finie et le temps pour la rattraper finie mais en matière de fonctions qui mettent en relation 2 variables continues dans ces "paradoxes" où il présente la distance et le temps comme continus, il faut évidemment s'être approprié aujourd'hui le calcul infinitésimal et notamment le calcul différentiel et donc en calculant la dérivée de la fonction dans un intervalle démontré comme étant continu ou donc comme ici présenté en prémisses comme tel Mais c'est ici que je vais mettre les cerveaux en ébullition... La vitesse est simplement la dérivée de la position sur le temps... Elle disparait d'ailleurs totalement cette vitesse des raisonnements chez Zenon... Or...physiquement, aujourd'hui, depuis Einstein, la relativité générale a démontré que l'espace représenté sur L'axe des Y n'était pas absolu (la valeur des distances mesurées entre 2 objets n'est pas partagée selon les observateurs, je la résume à 1 dimension pour les 3 de l'espace par simplification) et que L'axe X du temps n'est pas non plus un absolu (la mesure des temps par une horloge atomique n'est pas non plus la même mesure pour la durée d'un événement tierce selon les differents observateurs) En revanche...seule la vitesse de la lumière dans le vide sera toujours la même et cette fois ... pour tous les observateurs Donc la dérivée de la position sur le temps, la vitesse de la lumière dans le vide à un sens invariant et absolu en relativité alors que ni l'espace ni le temps qui semblaient les variables fondamentales ne sont absolues... Et ça fonctionne ! Le temp...intrinsèquement n'existe plus en absolu, l'espace non plus ...et il faut appréhender plus largement le concept...d'espace temps...(relativité restreinte) Qui se déforme et s'étire selon le champ gravitationnel subi ou selon sa vitesse propre avec un principe d'équivalence (relativité générale) Un photon se déplaçant à la vitesse de la lumière et émis au big bang a vu se dérouler jusqu'à aujourd'hui et sur son temps propre une durée = 0 seconde alors que le temps cosmologique "moyen" pour l'univers ou grosso modo tel qu'il serait mesuré sur Terre est de 13.8 milliards d'années A ta question qu'est ce qu'un instant...un instant pour un photon représente...une...éternité pour nous Alors là oui, je peux te rejoindre mais il en faut des efforts Mais la c'est le côté facile si on veut philosopher sur l'instant ici et maintenant dit le zen Car la mécanique quantique pour l'infiniment petit nous oblige à reconsidérer un espace discret et la notion de quanta Une particule ne peut par exemple prendre que des valeurs discrètes pour son niveau d'énergie, entre autres états possibles pour une particule (valeurs discrètes à multiplier par la constante de Planck) Et les mathématiques nous disent que l'on perd la commutativité au niveau des calculs pour rendre compte de ces états donc que cette constante de Planck vient précisément de la non commutativité d'opérateurs mathématiques...que ces opérateurs mathématiques correspondent au spectre mathématiques des observables dans un espace mathématique abstrait de dimension infinie appelée espace de Hilbert et que ces observables représentent les valeurs mesurées par exemple pour l'impulsion et la position d'une particule dans notre espace réel modulo un principe d'indetermination fondamental dont la constante de Planck nous informe de sa mesure d'indétermination maximale par une inégalité c'est un principe de la nature ce principe d'intermination, cette discrétisation du quantique et cet alea fondamental et non une limite de notre connaissance ou une limite de nos appareils de mesure La physique fondamentale remet en question le temps et l'espace comme pièce de théâtre absolue dans laquelle se déroule les événements et cette pièce de théâtre se déforme elle même selon ses acteurs et ne relève pas ni une même localisation absolue ni une même temporalité absolue pour les observateurs et les objets dans l'univers Ma question : que nous dit Zenon d'Elee la dessus ? J'accorde un point : la relativité ne concerne ni les tortues ni les coureurs à pied ou très peu...mais les mathématiques et la physique classique, tout à fait N'est il pas heureux que les mathématiques...vraies...et les concepts physique vérifiés ne se soient écartées non pas de la bonne philosophie car là il y a flirt...mais de l'autre philosophie, la philosophie incomplète, fausse et même aux vérités cachées et encore aujourd'hui relayées ? J'ai voté : les concepts scientifiques et le divorce avec la vraie vérité de la vérité vraie mais fausse La vérité approchée plutôt que l'illusion voire l'élucubration fût elle un principe philosophique génial Zenon que je remercie pour son génie (de l'époque) Mais pas aujourd'hui non, pas aujourd'hui On s'en souvient comme une première brique du savoir et non comme l'édifice contemporain Entre un Einstein et un Heidegger ou l'ontologie du nombril, un monde : le notre, le mien cogito ergo sum
  7. zenalpha

    De l'existence de Dieu

    Je vais pas te mentir, si ça m'aide à comprendre c'est pas de refus. Pour ramer je rame c'est exact.
  8. zenalpha

    De l'existence de Dieu

    De même nolibar Salutations
  9. zenalpha

    De l'existence de Dieu

    Tu as fait l'expérience des mammouths violets et des Dieux une plume dans le Luc ? C'est stupéfiant. Concernant les illusions optique j'ai apprécié cette dernière qui montre peut être ce qu'on voit du monde si on ne regarde que la croix La voir en plein écran
  10. zenalpha

    De l'existence de Dieu

    Si bien servi que par soi-même, ce qui est une hérésie quand on sait que ton langage, tes connaissances de ce monde, les technologies que tu emploies, les matériaux de ta maison, sa construction peut être, ce que tu vas manger ce midi....n'a à peut près rien à voir avec ta contribution active directe Maintenant ne jamais être si bien que par soi-même est de mon point de vue un truisme Je ne vois pas comment on peut être si bien que par un autre... En fait, tu l'as compris, la solitude absolue me fait penser à ses enfants abandonnés et sauvages abandonnés des parents dans la forêt Mowgli savait parler avec ces animaux... mystère de Dysney...vivant en ours et discutant en ours avec les ours Alors...peut-être et je dis bien peut-être...en faut il peu pour être heureux Ça...je ne sais pas J'ai toujours été en relation avec d'autres et qui m'ont enrichi Mais à l'instar de la pomme de la connaissance dans le jardin d'éden, possible que la connaissance ne mène pas intrinsèquement au bonheur Certains disent même Ignorance is bless Je n'en sais pas beaucoup mais c'est possible Peut-être ne faut il pas s'intéresser aux vérités et à leurs natures beaucoup moins duales que la logique d'Aristote
  11. zenalpha

    Sur le Cogito

    On a surtout vu avec Descartes et son époque un réductionnisme qui a conduit à une spécialisation de certaines disciplines fertiles. Ce qui a conduit l'occident à une révolution scientifique, technologique, économique... En revanche le divorce se situe surtout pour une ... certaine philosophie... qui a été incapable de suivre et de s'intéresser aux nouveaux éclairages et questionnements de leur filiation, les mathématiques, les sciences physiques, les sciences naturelles en complément des sujet traditionnels L'ontologie beaucoup plus que l'existentialisme est devenue un spasme infertile pour une philosophie mourante repliée sur son nombrilisme. Non Cette dichotomie n'existe pas dans l'épistémologie. C'est ta dichotomie personnelle entre ce qui est hors ton entendement donc la science en général qui est tout de même l'objet principal de l'épistémologie...et ce que tu crois entrer dans ton entendement et ce que tu appelles sciences sociales dont la théologie...sic ! Il existe en revanche une conception anglo saxonne qui met l'accent sur les méthodes scientifiques, les processus et la logique du domaine purement scientifique et une tradition plus continentale qui intègre une dimension plus vaste concernant la théorie de la connaissance en générale dans laquelle s'inscrit la démarche scientifique Et si j'en reviens...à Descartes... qui est LE SUJET, son cogito est justement une problématique ontologique Le "je pense donc je suis" offre une perspective sur la déduction de la naturelle spirituelle de l'être Alors que Kant est véritablement le premier avec sa révolution copernicienne à se poser la question du rapport entre le sujet qui cherche à connaître de son objet de connaissance qu'il cherche à connaître Quelles sont les conditions de la connaissance est la question Je suis surpris que l'épistémologie t'intéresse... Sa réflexion est la première autour d'une science constituée et qui réussit, celle de Newton notamment avec sa théorie de la gravitation dont il cherche à expliquer le succes Et la question n'est plus la question ontologique que tu poses sur l'étant ou donc sur la nature de l'être comme Descartes et qui reviendra chez Heidegger en florilège...mais concernant la question de savoir comment un discours scientifiquement assuré est possible, le "je pense" transcendental Chez Kant il oppose ce concept transcendental a l'empirisme et renvoie au sujet la condition de l'expérience plutôt qu'à l'objet le contenu de l'expérience lui même Par exemple la nature du temps qu'il considère comme un à priori de notre sensibilité Kant offre dans ce rapport sujet - objet la première révolution qui dépasse les concepts intrinsèques tels que la nature de l'être, la vérité, l'idée, l'expérience...en posant le premier le rapport du sujet et de l'objet et des conditions de la connaissance elles mêmes C'est en quelque sorte le premier à développer une théorie de la connaissance...une...parmi des dizaines d'autres à suivre.
  12. zenalpha

    Sur le Cogito

    Notre espèce est de loin le plus gros prédateur et le plus gros exterminateur des autres formes de vie sur notre bonne vieille Terre. Ce qui est terrifiant oui. D'autant qu'à y regarder, nous générons une rupture avec notre eco système entretenue par cette idée de nature à notre service et de lien transcendant vers autre chose qu'elle Comme si nos actes ici n'étaient qu'une parenthèse avant cette grande éternité paradisiaque de l'au delà Ma place est ici. Nous avons raté avec cette injonction l'idée même de la vie : le sens, la mort et la transmission Moi même, j'ai un bilan carbone terrible et je me comporte précisément dans ce que je dénonce. Profonde gratitude oui envers quoi ? Je ne sais pas ... mère nature, dieu le père ou le pur hasard Il est possible qu'arrive un âge où la perspective de notre mort nous renvoie à une amertume nostalgique Place aux jeunes.
  13. zenalpha

    Sur le Cogito

    OK Pour moi l'univers est un objet d'étude et d'émerveillement J'ai une profonde gratitude en ce grand mystère de sa présence et de la mienne en son sein Si j'y vois un miroir c'est parce que nous sommes dans l'univers et que l'univers est en nous Nous sommes tous des poussières d'étoiles
  14. zenalpha

    Sur le Cogito

    Ah OK Je ne partage pas et ce n'est pas grave Mais je suis heureux pour toi que tu te sentes libre.
  15. zenalpha

    Sur le Cogito

    Sauf que pour moi, ta phrase n'est pas une pensée sur laquelle nous communiquons des informations mais une suite de mots desquels tu m'as perdu. Tu demanderais des choses à l'univers ? Lesquelles ? Sous quelle forme ? Il y aurait un niveau supérieur où tu accederais ? Et les autres en disparaîtraient ? explique.. Mais comprend bien que ce que tu penses...tu le penses évidemment Mais que ça n'a pas de sens pour qui ne le pense pas. Il te faut trouver un développement de ta pensée qui me la rende intelligible (et je ne dis pas intelligente) Je te dis que je n'y comprends...rien Je suis honnête Comme ta notion d'univers miroir Je suis intéressé par ta conception mais pour m'embarquer, je te propose de considérer que le langage et les mots que tu emploies, je ne les comprends pas Dis toi que j'ai 5 ans Et explique moi D'où pars tu ? Ou allons nous et comment tu m'y emmènes ?
  16. zenalpha

    Sur le Cogito

    Tu prends le mot exister comme synonyme d'être Je te suggère cette différence A titre personnel, j'apprécie l'existentialisme et la philosophie de Sartre par exemple me convient parfaitement à la différence de celle de Heidegger. L'existence précède l'essence serait même du seul point de vue de mon développement personnel une posture qui me convient pleinement. C'est parce qu'on existe qu'on devient quelqu'un et un jour tu seras un homme mon fils. Ce que je dis (aussi) avec le cogito dans cette posture, c'est que pour devenir un homme, il ne suffit pas de penser. Et que ce n'est pas parce qu'on pense qu'on est quelqu'un, pas du tout C'est aussi commun pour l'homme de penser que pour le chien d'aboyer Exister étymologiquement est une dynamique de ex (se sortir de) et de sistere qui vient de stare (rester quelque part) Je comprends bien qu'être et exister sont toujours synonymes dans ta pensée Pourtant être relève de ta nature Tu es quoi ? Un esprit comme casper le fantôme ou un homme ? Quand Descartes dis "je pense donc je suis" ne surtout pas le comprendre comme "je pense donc je suis un homme" Il doute de son corps, il doute de ses parents, il doute de l'humanité, il doute de tout sauf de son seul esprit dont son âme qui appartient à Dieu, de Dieu lui-même et de ses pensées qui le connectent à lui et en prouvent l'existence Je ne suis pas d'accord avec Descartes Je suis un....Homme...je pense ...comme tous les hommes et j'ai un ADN, des parents, mes atomes carbonés ont été produits dans les premières étoiles et mon hydrogène a été produit peu de temps après le big bang Je ne renie ni mon corps ni mon appartenance ni ma filiation à la nature Et si je ne suis premier (pour moi) qu'apres ma naissance et dans mes salles de classe que j'ai frequentées, je sais que je ne suis pas premier dans les connaissances humaines et qu'elles m'ont totalement modelées à commencer par mon langage qui est la cage de mon esprit Et si je le sais c'est parce que par la force de leur ...pensée...d'autres hommes ...ont démontré que notre univers à 13.8 milliards d'années, qu'il n'est donc pas présent de toute éternité dans le temps que nous connaissons et ressentons, que l'homo sapiens n'a que 200 000 ans et que nous parlons ici non des élucubrations de mes propres pensées mais de résultats scientifiques reconnus Les mêmes qui s'opposent à la conception d'une terre plate ou de la création de l'homme avec la génèse de l'univers créationniste située il y a 6000 ans
  17. zenalpha

    Sur le Cogito

    Je pense donc je suis frise le solipsisme, le seul absolu étant soi même et même sa pure pensée décorporéé On doute même de son corps et du substrat qui pourrait produire cette pensée. Seule reste une pure pensée sans en questionner l'origine ni les attributs Elle va de soi et tout commence là, première Ce que je dis en disant "il pense donc il est" est en contrepoint de la pensée Cartésienne concernant son cogito, je ne fais pas de cette phrase votre pensée... En revanche je considère qu'il y a des pensées extrêmement puissantes extérieures et qui me permettent de mieux penser. Mieux penser, c'est avant tout aller voir l'autre. Sinon on croit penser mais on défile ses propres truismes. L'apprentissage et l'erreur sont le mode premier et ils réclament l'autre Non Vous n'êtes pas libre de vous rendre sur Saturne et vous n'êtes pas libre de tuer votre voisin De la même manière votre liberté s'arrête à celle de l'autre Et la société ne donne pas toute liberté non En revanche votre libre arbitre peut se discuter Le libre arbitre n'est pas la liberté Un prisonnier garde un libre arbitre si tenté qu'on en ait tous un C'est antinomique Un absolu est quelque chose qui non seulement ne se discute pas mais qui est invariant donc qui ne dépend pas d'autres facteurs La vitesse de la lumière dans le vide est un absolu Et cet absolu est à l'origine de la relativité restreinte : Ni espace Ni temps absolus La liberté n'est ni absolue ni même souhaitable La voie du juste milieu Un étudiant à le libre arbitre de travailler ou pas Mais il n'a pas la liberté d'exercer sa profession s'il n'a pas le niveau Pour sa liberté à exercer sa profession il va endosser ses chaînes : le travail Pour Kant, la liberté est de choisir ses chaînes
  18. Oui On a plus beaucoup de journalistes de terrain, des grands reporters, et quand on leur demande à ces grands esprit de se taper 3h30 de route dans des super bagnoles service palace on a l'impression qu'ils font un reportage sur le front russe C'est la TV française
  19. zenalpha

    Sur le Cogito

    Sincérité pour sincérité, qu'est que c'est de l'objectivité sur soi même si ce n'est de l'hyper subjectivité ? N'oubliez pas une chose avec votre propre pensée, c'est que si j'en occupe un petit espace, ma place naturelle et mes propres pensées leurs sont extérieures... Zut ! Il pense donc il est ? C'est bien là le problème pour le cogito ergo sum : l'altérité et même la vérité Un Kurt Gödel que tout le monde aime disait des systèmes formels complexes qu'aucun d'entre eux ne pouvaient démontrer sa cohérence En sciences on parle de confirmation par les pairs Oui l'objectivité...ne vient pas de soi même Vous me parlez de sincérité et c'est tout autre chose Sincérité pour sincérité mes pensées sont inspirées et n'ont absolument pas pour origine elles mêmes La science, le zen bouddhiste et la voie du milieu, le bushido Je suis un extrême Centriste Un samouraï de la paix Du moins....plus qu'un univers miroir, c'est une personnalité miroir Dans la vie je suis consensuel et populaire Ici je suis un aigri grincheux Sachez le
  20. zenalpha

    Sur le Cogito

    L'illusion de la liberté c'est de penser qu'on s'est forgé une bonne représentation du monde. Mais le monde n'est pas ce qu'on pense du monde. J'évolue dans le monde et tu es libre de tes pensées Qui ne sont pas le monde Pour une bonne carte du monde, je me référe aux sciences qui ont démontré leur efficacité Si tes pensées te satisfont, c'est essentiel mais c'est essentiel pour toi-même Ainsi va le monde Tes pensées ne sont ni mes pensées ni ce qu'on sait du monde Mais elles sont toi Je pense donc je suis
  21. zenalpha

    Sur le Cogito

    Tentons d'une pierre deux coups entre idéalisme d'un côté et libre arbitre de l'autre Je crois que nous sommes libres me dit @lumic, ma présence en tant qu'observateur pensant est essentielle me dit @Loufiat Philosophons Vous est t'il venu à l'idée que venant sur ce fil de plein gré, il n'y avait pas eu une multitude de raisons dans vos vies arbitraires et non choisies qui vous conduisent à y revenir ? Ne pensez vous pas qu'un zenalpha pèse sur ce souhait de converser et que la réciproque est aussi vraie que contingente et pas forcément choisie ? Es t'on même certain que la conscience ait précédé dans votre ressenti de libre arbitre des mobiles inconscients qui vous dépassent ? Le libre arbitre n'est il qu'une illusion et est ce que tout n'était pas déterminé à l'avance par un nombre de facteurs qui ont conduit à notre échange bien malgré nous ? Le premier grand défenseur du déterminisme dans ma mémoire fût un grec nommé Leucippe pour qui rien n'arrivait au hasard Platon et Aristote à l'inverse laissaient la place au libre arbitre et j'ai déjà évoqué tout le parti pris de l'église avec la scolastique à faire coïncider la théologie à la pensée grecque De facto...Le libre arbitre est absolument fondamental dans la notion du pêché dans la culture judeo chrétienne et contrairement aux musulmans pour qui Dieu tout puissant modèle jusqu'à nos destinées Pour un catholique, Dieu n'est plus responsable du mal dans le monde mais l'y garde pour éprouver ce libre arbitre Il a même envoyé son fils pour nous excuser car nous ne savons pas ce que nous faisons, une forme de déresponsabilisation pour motif psychiatrique en quelque sorte Les mystères du dogme C'est seulement avec Newton que ce déterminisme fût remis à l'honneur au point que le Marquis Pierre Simon de Laplace déclara que si nous connaissions la position et la vitesse de chaque objet céleste, nous connaîtrions passé et avenir et que nulle part Dieu n'avait une place dans cette horlogerie cosmique On a vu ça avec les animaux machines de Descartes ici Cette hypothèse a même été nommée le démon de Laplace, tout est vu déterminé. Qu'en disent les théories modernes ? Einstein partageait ce point de vue philosophique J'ai évoqué pour qui suit ma pensée que la conséquence de la relativité est l'éternalisme. Puisque le présent pour un observateur est le passé d'un autre et le futur d'un troisième, la notion de simultanéité pour un événement disparait et tous les événements se trouvent cosubstantiels et déjà écrits dans un univers bloc Le futur y est dejà écrit Je l'ai évoqué aussi le principe d'indetermination du à Heisenberg constatant qu'il était impossible de déterminer à la fois la position et la vitesse d'une particule a réouvert une brèche L'aléa du quantique, son indéterminisme est fondamental et n'est pas lié à notre instrumentation (on le sait depuis les expériences de Serge Haroche) Le comportement à petite échelle est structurellement indéterministe Le comportement à grande échelle est déterministe mais souvent.....indéterminable...et celà est lié au rôle du chaos ou de ce qu'on appelle l'effet papillon ou de petites causes ont de grandes conséquences mais aussi par l'incapacité de connaître avec une précision absolue l'ensemble des paramètres d'un système complexe ce qui ne nous permet pas toutes les prédictions L'évolution du système solaire est chaotique et personne ne peut calculer la position exacte des planètes dans 100 ans. Maintenant pour faire écho à l'idéalisme la question de l'interprétation de la mécanique quantique et des raisons de cette indetermination à petite échelle à été longtemps le lieu du relent de l'idéalisme Même si cette idée désormais à du plomb dans l'aile Explications... Une mesure en mécanique quantique fait forcément intervenir un observateur, un expérimentateur Extrait du cantique des cantiques, j'en recommande l'achat Mais qu’est-ce que l’esprit ? Qu’est-ce que la matière ? Ces questions ont-elles même simplement un sens ? Toujours est-il qu’elles sont posées depuis des siècles, sinon des millénaires, et que la nouvelle physique conduit à les poser de nouveau, mais d’une façon radicalement différente, presque mathématique : la « réduction du paquet d’ondes » implique-t-elle l’existence d’une entité non matérielle ? Le problème de la mesure Les paradoxes du chat de Schrödinger et de l’ami de Wigner nous ont permis de voir que deux interprétations de la physique quantique s’opposent durement. L’une fait jouer un rôle primordial à l’observateur, et plus précisément à sa conscience ou à son esprit : c’est ce que nous avons appelé l’« idéalisme quantique » ; cette interprétation est très minoritaire, mais a été soutenue par des physiciens prestigieux. Poussée à l’extrême cette position peut amener à des considérations pour le moins angoissantes : le monde matériel n’existerait pas indépendamment de l’observateur… L’autre interprétation, plus répandue, ne fait jouer aucun rôle à l’esprit : c’est le « matérialisme quantique » (les physiciens qui la soutiennent préfèrent l’appellation de « réalisme »). Il existe deux autres interprétations, mais qui en fait se définissent par rapport aux deux premières : l’« opérationalisme » de l’Ecole de Copenhague, nettement majoritaire, qui refuse de choisir et soutient que le problème n’a pas de sens ; et le « syncrétisme » qui tente la synthèse du matérialisme et de l’idéalisme en postulant l’existence d’une réalité plus profonde dont matière et esprit ne seraient que deux aspects complémentaires. Par « matérialisme » nous entendons une doctrine qui admet l’existence de la matière et d’elle seule, et par « idéalisme » une doctrine qui soit admet l’existence d’une entité non matérielle, appelée esprit, soit met en cause l’existence même de la matière. Ces définitions ne correspondent pas exactement à la classification philosophique généralement adoptée en France. Nous reviendrons sur cette classification plus loin dans ce chapitre, mais auparavant nous allons examiner plus en détail la question qui suscite l’affrontement entre idéalistes et matérialistes « quantiques ». Cette question, dont l’expression concrète et imagée est fournie par les paradoxes avancés par Schrödinger et Wigner, est connue sous le nom de « problème de la réduction du paquet d’ondes » ou encore de « problème de la mesure » ; pour la résoudre, différentes « théories de la mesure » ont été proposées, mais aucune n’a pu s’imposer pour le moment. (Si, faisant fi du mouvement général de la physique, on croit aux théories à variables cachées non locales, on peut éviter ce problème ; mais, comme nous le verrons au chapitre suivant, ces théories peuvent avoir elles aussi une interprétation matérialiste ou une interprétation idéaliste Explicitons donc le problème. Avant d’être observé, un quanton n’occupe pas une position bien définie dans l’espace (pensons à l’exemple du photon émis par un atome interstellaire, développé à la fin du troisième chapitre). Quand on mesure cette position, il apparaît en un endroit et en un seul. La fonction d’onde qui lui conférait un certain étalement probabiliste dans l’espace se réduit à une fonction d’onde parfaitement localisée : une seule des possibilités représentées par la fonction d’onde initiale se concrétise. Première question : ce phénomène est-il propre aux mesures ? Ne peut-il arriver spontanément hors de toute mesure, c’est-à-dire hors de toute intervention humaine, puisqu’une mesure nécessite une préparation et un enregistrement (automatique ou par un observateur) du résultat ? Soyons plus concrets encore : une mesure quantique est le résultat d’une interaction entre un quanton et un appareil de mesure. Pourquoi n’y aurait-il pas réduction du paquet d’ondes lors d’autres interactions qui ne font absolument pas intervenir l’expérimentateur ? Après tout il y a sans arrêt des interactions dans l’univers : au sein des étoiles, comme à l’intérieur des bactéries. La réponse de la théorie quantique est simple : lorsque deux systèmes quantiques isolés, c’est-à-dire décrits chacun par une fonction d’onde, entrent en interaction, ils ne forment plus qu’un seul système, décrit par une seule fonction d’onde qui contient l’ensemble des possibilités des deux systèmes. Il n’y a pas réduction, mais complexification croissante. Pire encore, si le système global se sépare à nouveau en deux sous-systèmes qui s’éloignent l’un de l’autre, on ne pourra pas décrire chaque sous-système par une fonction d’onde indépendante, mais il y aura toujours une fonction d’onde globale pour l’ensemble des deux : c’est en fait la propriété vérifiée par l’expérience d’Aspect. Mais en quoi un appareil de mesure diffère-t-il d’un autre objet macroscopique ? Si l’on veut mesurer une propriété d’un quanton avec un appareil de mesure, il faut faire interagir ce quanton avec l’appareil. Pourquoi la fonction d’onde globale de l’ensemble se réduirait-elle à une seule des possibilités qu’elle décrit, alors que pour toute autre interaction on aboutit à une fonction d’onde globale qui contient l’ensemble des possibilités de chacun des systèmes qui ont interagi ? Plusieurs réponses à cette question ont été ébauchées ; aucune n’emporte l’assentiment général. Les idéalistes Première réponse : l’idéalisme à la Wigner. Avant d’en faire la description explicite, cédons la plume à Wigner lui-même, qui écrit en 1961 : « C’est l’entrée d’une impression dans notre conscience qui altère la fonction d’onde car elle modifie notre évaluation des probabilités pour les différentes impressions que nous nous attendons à recevoir dans le futur. C’est à ce moment que la conscience entre dans la théorie de façon inévitable et inaltérable. Si on parle en termes de fonction d’onde, ses changements sont couplés avec l’entrée des impressions dans notre conscience… En physique quantique, l’être conscient a obligatoirement un rôle qui est différent de celui d’un appareil de mesure inanimé. » La même année, il déclare lors d’un colloque : « Les physiciens ont découvert qu’il est impossible de donner une description satisfaisante des phénomènes atomiques sans faire référence à la conscience. » Cette idée avait déjà été émise en 1939 par deux autres physiciens, le Français Edmond Bauer et l’Allemand Fritz London : « Ce n’est pas une interaction mystérieuse entre l’appareil et l’objet qui produit, pendant la mesure, une nouvelle fonction d’onde du système. C’est seulement la conscience d’un Moi qui peut se séparer de la fonction d’onde ancienne et constituer en vertu de son observation une nouvelle objectivité en attribuant à l’objet une nouvelle fonction d’onde. » Mais c’est Wigner qui lui a donné un contenu technique relativement précis. Décrivons maintenant ce contenu, et pour cela détaillons l’interaction d’un quanton avec un appareil de mesure. L’ensemble quanton + appareil, à la suite du déroulement de cette interaction, est d’après l’équation de Schrödinger représenté par une fonction d’onde qui exprime plusieurs possibilités ; supposons qu’il n’y en ait que deux : l’aiguille indicatrice de l’appareil est levée ou baissée. Pour Wigner, l’aiguille est dans la superposition des états levée et baissée (ce qui ne veut pas dire qu’elle est à mi-chemin). Si je regarde l’aiguille, dit Wigner, mon œil, qui est matériel et donc obéit aux lois de la physique quantique, va lui aussi se mettre dans une superposition de deux états. Mon nerf optique, toujours matériel, va transmettre à mon cerveau un courant électrique double correspondant à cette double possibilité, et les cellules concernées de mon cerveau vont elles aussi se mettre dans un état double. Wigner dit alors : pour en finir avec cet état irréel, il faut faire intervenir une entité qui n’obéit pas aux lois de la physique ; cette entité c’est l’esprit conscient, seul capable de réduire les paquets d’ondes. Cette interprétation, parfaitement contraire aux idées reçues, semble cependant avoir le mérite de la clarté. Mais déjà ce cas simple pose un problème vis-à-vis du temps. Il s’écoule en effet un certain temps entre le moment où l’aiguille indicatrice réagit à l’interaction quanton/appareil de mesure et le moment où l’observateur prend conscience de cette réaction (trajet des photons jusqu’à l’œil, réaction des pigments photosensibles, passage dans le nerf optique, traitement de l’information visuelle dans les cellules cérébrales). Si la réduction du paquet d’ondes n’a lieu qu’au moment de la prise de conscience, comment l’information est-elle retransmise à l’appareil de mesure, de façon que l’aiguille se mette dans la position haute ou basse ? Personne ne pense que la conscience émette alors, en direction de l’appareil, des quantons d’une énergie suffisante pour forcer l’aiguille à prendre sa position. On doit envisager soit la disparition instantanée et sans libération d’énergie de l’une des deux solutions, soit l’émission d’un signal (dont la nature reste à préciser) qui remonterait le cours du temps et fixerait la position de l’aiguille au moment précis où elle réagit à l’interaction quanton/appareil de mesure. C’est déjà très dur à avaler, mais les idéalistes aboutissent à des positions quasi intenables dans le cas de l’enregistrement automatique. En effet, dans bien des expériences l’observateur peut être remplacé par un dispositif automatique d’enregistrement, et l’enregistrement rester hors de la connaissance de tout observateur pendant un an par exemple. On réalise même, dans certaines expériences de collisions de particules, des dispositifs qui choisissent d’enregistrer ou non la collision selon ses résultats : ces dispositifs n’enregistreront par exemple qu’une collision sur cent en moyenne, et là encore on pourra n’examiner les enregistrements qu’un an après. La solution des idéalistes extrémistes est la suivante : l’esprit peut remonter le cours du temps, et déclencher le phénomène un an avant d’en prendre connaissance (remarquons au passage que ce phénomène n’aurait plus rien à voir avec la conscience, car il serait parfaitement inconscient). On est forcé de dire de ces acrobaties mentales ce que Diderot disait de l’idéalisme absolu, de l’« immatérialisme » développé au début du XVIIIe siècle par le philosophe irlandais George Berkeley : « Système extravagant, système qui, à la honte de l’esprit humain et de la philosophie, est le plus difficile à combattre, quoique le plus absurde de tous. » Les matérialistes A l’opposé, la philosophie des « matérialistes quantiques » a été excellemment résumée par Fritz Rohrlich, spécialiste de la théorie quantique relativiste du champ, dans un article publié en septembre 1983 par la revue américaine Science, sous le titre très significatif de « Faire face à la réalité quantique ». Rohrlich écrit : « Quelques-uns tirent de tout cela la conclusion que l’univers n’existe pas indépendamment de tous les actes d’observation, et que la réalité est créée par l’observateur. Mais l’écrasante majorité des physiciens ne partage pas cette vue… Le monde des électrons, protons, et tout le reste existe bien même si nous ne l’observons pas, et il se comporte exactement comme la physique quantique nous dit qu’il le fait. Le point est que la réalité physique au niveau quantique ne peut être définie en termes classiques comme l’avaient essayé Einstein, Podolsky et Rosen… Cela ne rend pas le monde quantique moins réel que le monde classique. Et cela nous apprend que la réalité de l’expérience ordinaire dans le monde classique est seulement une petite partie de ce qui est. » Bien entendu cette philosophie doit être étayée par une théorie de la mesure cohérente, et il faut voir si, comme le soutient Rohrlich, « la description du processus de mesure a reçu beaucoup d’attention, de clarification et de spécification. Des exemples ont été traités jusqu’au bout explicitement ». Quelle est donc la réponse matérialiste à la question de la réduction du paquet d’ondes ? En fait cette réponse n’est pas unique. Elle existe avec deux variantes principales, et nous allons examiner d’abord celle qui, apparue plus tard, connaît actuellement une certaine vogue parmi les spécialistes. Elle s’articule autour des propositions suivantes : La description quantique des éléments de la réalité par des fonctions d’onde obéissant à l’équation de Schrödinger est exacte (il n’est pas fait appel à des variables cachées, même non locales). En revanche, la « réduction du paquet d’ondes » n’est qu’une approximation, due au fait que, lors d’une mesure, l’équation de Schrödinger de l’ensemble quanton + appareil de mesure donne lieu à une évolution très rapide, qui ne laisse place qu’à une des possibilités contenues dans la fonction d’onde. Cette évolution très rapide vient de ce que l’appareil de mesure est macroscopique et non microscopique, et du fait qu’il a été spécifiquement conçu pour mesurer telle ou telle propriété du quanton. Contrairement à l’hypothèse de Wigner, cette variante matérialiste (ainsi que les autres) fait appel à des mathématiques élaborées, et il est difficile d’en donner les détails, d’autant plus que différents modèles ont été proposés, adaptés à telle ou telle expérience. Sa qualité première est de sembler extrêmement raisonnable : on ne peut certes pas lui faire les reproches adressés à la solution idéaliste. Cependant, elle aussi est sujette à des critiques. D’abord, elle manque de généralité pour le moment, puisqu’il faut élaborer un modèle pour chaque type d’expérience — et de plus certains au moins de ces modèles prêtent à discussion. Ensuite, si l’on veut que toutes les possibilités contenues dans la fonction d’onde disparaissent à l’exception d’une seule, un calcul appliquant rigoureusement la théorie quantique montre que l’appareil de mesure doit théoriquement être infini (cependant, s’il n’est pas infini mais simplement de taille normale, l’hypothèse de la survivance d’une seule possibilité est une excellente approximation, dans le cadre des modèles considérés). Enfin et surtout, dans le cas d’expériences comme celle d’Aspect, l’évolution rapide de la fonction d’onde de l’ensemble quanton mesuré + appareil aboutit à fixer une valeur à la polarisation (ou au spin) non seulement du quanton mesuré, mais aussi de l’autre quanton qui peut s’en trouver, en théorie, à des milliards de kilomètres. Cette évolution rapide mais de durée non nulle devrait donc avoir, en ce cas, sa contrepartie à des milliards de kilomètres. En un certain sens, il est plus difficile d’attribuer une possibilité d’action aussi extravagante à un appareil de mesure, objet matériel dont on connaît les limitations, qu’à une entité non matérielle hypothétique dont on peut dire n’importe quoi. L’autre variante matérialiste principale consiste à admettre la réduction du paquet d’ondes par l’appareil de mesure, réduction effective s’entend et non pas pseudo-réduction comme dans la première variante présentée ci-dessus, et à l’attribuer au caractère macroscopique de l’appareil, qui introduirait quelque part une disparition des effets proprement quantiques. Diverses tentatives, faisant souvent intervenir la notion d’irréversibilité, ont été faites pour essayer de préciser cette idée, sans résultat vraiment concluant. Cette variante se heurte par ailleurs aux mêmes objections que la précédente. Cependant, le caractère instantané de la réduction cadre peut-être un petit peu mieux avec l’expérience d’Aspect, l’interaction quanton mesuré/appareil ne violant la notion d’espace que pendant une durée nulle. D’autres variantes moins courantes existent. L’une par exemple suppose que l’interaction d’un petit nombre de quantons peut aboutir à la réduction du paquet d’ondes dans certaines circonstances : le caractère macroscopique de l’appareil de mesure n’intervient alors que pour amplifier le phénomène. Une autre consiste à dire que, lors de chaque mesure, l’univers se sépare en autant de branches qu’il y a de résultats possibles : par exemple, dans le cas d’une aiguille indicatrice à deux positions, il y aura une branche d’univers où les observateurs (qui se dédoublent eux aussi) la verront levée, et une branche où ils la verront baissée. Nous reviendrons là-dessus plus loin. Remarque incidente : quelle que soit la variante matérialiste, il peut arriver que des objets macroscopiques naturels fonctionnent comme des appareils de mesure, si le hasard les fait ressembler à de tels appareils. En effet, comme selon cette réponse matérialiste c’est l’appareil de mesure qui réduit le paquet d’ondes, indépendamment de la présence de l’observateur, tout agrégat de matière présentant les mêmes caractéristiques aura cette même propriété de pouvoir réduire le paquet d’ondes. Autre remarque plus importante, valable aussi bien pour la solution idéaliste que pour la solution matérialiste : l’expérience d’Aspect montre que deux systèmes quantiques qui ont interagi sont représentés par une fonction d’onde globale, et que chaque système considéré indépendamment ne peut être représenté par une fonction d’onde. Or un appareil de mesure est constitué de quantons, qui ont déjà subi des interactions lors de leur existence (par exemple au moment du Big Bang). En théorie, on ne peut donc le considérer comme isolé et le représenter par une fonction d’onde (à la différence des quantons à mesurer, que l’on sait « préparer » de façon à pouvoir les représenter par une fonction d’onde). Certains physiciens ont essayé de tenir compte de cela dans l’élaboration d’une théorie de la mesure ; mais ils ont à nouveau rencontré les difficultés évoquées ci-dessus. Les autres Comme nous l’avons déjà indiqué, on n’est pas condamné au choix entre matérialisme et idéalisme, et en fait l’interprétation la plus répandue de la physique quantique ne choisit pas. Cette interprétation est celle de Bohr et Heisenberg, appelée aussi interprétation de l’Ecole de Copenhague. Les philosophes la désignent comme positiviste, ou empiriste, ou opérationaliste. Selon cette interprétation, la physique quantique porte non pas sur la réalité, mais sur la connaissance que nous en avons ; cette connaissance est décrite par la fonction d’onde, et il est normal que cette fonction d’onde soit perturbée (réduite) lors d’une mesure, puisque dans ce cas précisément nous modifions notre connaissance de la réalité. La physique quantique permet simplement à des observateurs disposant d’appareils de mesure de représenter correctement les observations. Il est vain et sans signification de chercher à expliquer pourquoi elle marche, il suffit de constater qu’elle marche et d’appliquer son formalisme. Cette interprétation a eu le grand mérite de permettre à la physique d’avancer sans se poser de questions pendant plusieurs décennies. Mais les curieux ont refait surface, notamment à l’occasion des expériences sur le paradoxe EPR. L’interprétation de l’Ecole de Copenhague ne les satisfait pas, ils espèrent parvenir à la réalité sous-jacente à ce formalisme, au cas où il y en aurait une. Nombre d’entre eux reprochent à cette interprétation de n’être qu’un idéalisme déguisé. On peut aussi éviter le choix entre matérialisme et idéalisme en supposant l’existence d’une réalité mystérieuse dont matière et esprit ne seraient que deux manifestations. C’est dans cette direction que vont aussi bien David Bohm, partisan d’une théorie à « variables cachées non locales », que d’autres physiciens qui s’en tiennent strictement à la théorie quantique, tels Fritjof Capra aux Etats-Unis et Bernard d’Espagnat en France, ce dernier étant cependant très proche de l’idéalisme. On peut désigner par « syncrétisme quantique » cette tentative de synthèse : en effet ce mot désigne à la fois une doctrine qui essaie de combiner des religions apparemment incompatibles, et l’appréhension globale mais confuse d’un tout. Un peu de philosophie Ainsi la physique la plus élaborée, la pointe extrême de la science, rejoint-elle les interrogations traditionnelles de la philosophie, que l’on avait crues abolies par le développement même de la science et le triomphe apparent du matérialisme le plus simple, c’est-à-dire local et déterministe. Le « problème de la mesure » n’est que la résurgence d’un vieux débat qui a opposé les philosophes au cours des siècles. Ce débat est sans doute inhérent à la nature humaine elle-même : le développement de la personnalité au cours de la petite enfance, par interaction avec l’environnement matériel et humain et grâce à l’acquisition du langage, aboutit à la constitution — ou à la révélation — d’un « moi » qui inévitablement essaiera de se définir par rapport au monde extérieur. D’où l’apparition des grands problèmes métaphysiques, et l’élaboration des diverses conceptions philosophiques du monde. Au cours de cette élaboration est apparu un vocabulaire spécialisé, et il s’est constitué, du moins en France, une sorte de langage normatif dominant que nous allons exposer 6. Le monde existe-t-il ? Qu’est-ce que l’esprit ? Qu’est-ce que la matière ? Ces questions ont-elles même simplement un sens ? Toujours est-il qu’elles sont posées depuis des siècles, sinon des millénaires, et que la nouvelle physique conduit à les poser de nouveau, mais d’une façon radicalement différente, presque mathématique : la « réduction du paquet d’ondes » implique-t-elle l’existence d’une entité non matérielle ? Le problème de la mesure Les paradoxes du chat de Schrödinger et de l’ami de Wigner nous ont permis de voir que deux interprétations de la physique quantique s’opposent durement. L’une fait jouer un rôle primordial à l’observateur, et plus précisément à sa conscience ou à son esprit : c’est ce que nous avons appelé l’« idéalisme quantique » ; cette interprétation est très minoritaire, mais a été soutenue par des physiciens prestigieux. Poussée à l’extrême cette position peut amener à des considérations pour le moins angoissantes : le monde matériel n’existerait pas indépendamment de l’observateur… L’autre interprétation, plus répandue, ne fait jouer aucun rôle à l’esprit : c’est le « matérialisme quantique » (les physiciens qui la soutiennent préfèrent l’appellation de « réalisme »). Il existe deux autres interprétations, mais qui en fait se définissent par rapport aux deux premières : l’« opérationalisme » de l’Ecole de Copenhague, nettement majoritaire, qui refuse de choisir et soutient que le problème n’a pas de sens ; et le « syncrétisme » qui tente la synthèse du matérialisme et de l’idéalisme en postulant l’existence d’une réalité plus profonde dont matière et esprit ne seraient que deux aspects complémentaires. Par « matérialisme » nous entendons une doctrine qui admet l’existence de la matière et d’elle seule, et par « idéalisme » une doctrine qui soit admet l’existence d’une entité non matérielle, appelée esprit, soit met en cause l’existence même de la matière. Ces définitions ne correspondent pas exactement à la classification philosophique généralement adoptée en France. Nous reviendrons sur cette classification plus loin dans ce chapitre, mais auparavant nous allons examiner plus en détail la question qui suscite l’affrontement entre idéalistes et matérialistes « quantiques ». Cette question, dont l’expression concrète et imagée est fournie par les paradoxes avancés par Schrödinger et Wigner, est connue sous le nom de « problème de la réduction du paquet d’ondes » ou encore de « problème de la mesure » ; pour la résoudre, différentes « théories de la mesure » ont été proposées, mais aucune n’a pu s’imposer pour le moment. (Si, faisant fi du mouvement général de la physique, on croit aux théories à variables cachées non locales, on peut éviter ce problème ; mais, comme nous le verrons au chapitre suivant, ces théories peuvent avoir elles aussi une interprétation matérialiste ou une interprétation idéaliste.) Explicitons donc le problème. Avant d’être observé, un quanton n’occupe pas une position bien définie dans l’espace (pensons à l’exemple du photon émis par un atome interstellaire, développé à la fin du troisième chapitre). Quand on mesure cette position, il apparaît en un endroit et en un seul. La fonction d’onde qui lui conférait un certain étalement probabiliste dans l’espace se réduit à une fonction d’onde parfaitement localisée : une seule des possibilités représentées par la fonction d’onde initiale se concrétise. Première question : ce phénomène est-il propre aux mesures ? Ne peut-il arriver spontanément hors de toute mesure, c’est-à-dire hors de toute intervention humaine, puisqu’une mesure nécessite une préparation et un enregistrement (automatique ou par un observateur) du résultat ? Soyons plus concrets encore : une mesure quantique est le résultat d’une interaction entre un quanton et un appareil de mesure. Pourquoi n’y aurait-il pas réduction du paquet d’ondes lors d’autres interactions qui ne font absolument pas intervenir l’expérimentateur ? Après tout il y a sans arrêt des interactions dans l’univers : au sein des étoiles, comme à l’intérieur des bactéries. La réponse de la théorie quantique est simple : lorsque deux systèmes quantiques isolés, c’est-à-dire décrits chacun par une fonction d’onde, entrent en interaction, ils ne forment plus qu’un seul système, décrit par une seule fonction d’onde qui contient l’ensemble des possibilités des deux systèmes. Il n’y a pas réduction, mais complexification croissante. Pire encore, si le système global se sépare à nouveau en deux sous-systèmes qui s’éloignent l’un de l’autre, on ne pourra pas décrire chaque sous-système par une fonction d’onde indépendante, mais il y aura toujours une fonction d’onde globale pour l’ensemble des deux : c’est en fait la propriété vérifiée par l’expérience d’Aspect. Mais en quoi un appareil de mesure diffère-t-il d’un autre objet macroscopique ? Si l’on veut mesurer une propriété d’un quanton avec un appareil de mesure, il faut faire interagir ce quanton avec l’appareil. Pourquoi la fonction d’onde globale de l’ensemble se réduirait-elle à une seule des possibilités qu’elle décrit, alors que pour toute autre interaction on aboutit à une fonction d’onde globale qui contient l’ensemble des possibilités de chacun des systèmes qui ont interagi ? Plusieurs réponses à cette question ont été ébauchées ; aucune n’emporte l’assentiment général. Les idéalistes Première réponse : l’idéalisme à la Wigner. Avant d’en faire la description explicite, cédons la plume à Wigner lui-même, qui écrit en 1961 : « C’est l’entrée d’une impression dans notre conscience qui altère la fonction d’onde car elle modifie notre évaluation des probabilités pour les différentes impressions que nous nous attendons à recevoir dans le futur. C’est à ce moment que la conscience entre dans la théorie de façon inévitable et inaltérable. Si on parle en termes de fonction d’onde, ses changements sont couplés avec l’entrée des impressions dans notre conscience… En physique quantique, l’être conscient a obligatoirement un rôle qui est différent de celui d’un appareil de mesure inanimé. » La même année, il déclare lors d’un colloque : « Les physiciens ont découvert qu’il est impossible de donner une description satisfaisante des phénomènes atomiques sans faire référence à la conscience. » Cette idée avait déjà été émise en 1939 par deux autres physiciens, le Français Edmond Bauer et l’Allemand Fritz London : « Ce n’est pas une interaction mystérieuse entre l’appareil et l’objet qui produit, pendant la mesure, une nouvelle fonction d’onde du système. C’est seulement la conscience d’un Moi qui peut se séparer de la fonction d’onde ancienne et constituer en vertu de son observation une nouvelle objectivité en attribuant à l’objet une nouvelle fonction d’onde. » Mais c’est Wigner qui lui a donné un contenu technique relativement précis. Décrivons maintenant ce contenu, et pour cela détaillons l’interaction d’un quanton avec un appareil de mesure. L’ensemble quanton + appareil, à la suite du déroulement de cette interaction, est d’après l’équation de Schrödinger représenté par une fonction d’onde qui exprime plusieurs possibilités ; supposons qu’il n’y en ait que deux : l’aiguille indicatrice de l’appareil est levée ou baissée. Pour Wigner, l’aiguille est dans la superposition des états levée et baissée (ce qui ne veut pas dire qu’elle est à mi-chemin). Si je regarde l’aiguille, dit Wigner, mon œil, qui est matériel et donc obéit aux lois de la physique quantique, va lui aussi se mettre dans une superposition de deux états. Mon nerf optique, toujours matériel, va transmettre à mon cerveau un courant électrique double correspondant à cette double possibilité, et les cellules concernées de mon cerveau vont elles aussi se mettre dans un état double. Wigner dit alors : pour en finir avec cet état irréel, il faut faire intervenir une entité qui n’obéit pas aux lois de la physique ; cette entité c’est l’esprit conscient, seul capable de réduire les paquets d’ondes. Cette interprétation, parfaitement contraire aux idées reçues, semble cependant avoir le mérite de la clarté. Mais déjà ce cas simple pose un problème vis-à-vis du temps. Il s’écoule en effet un certain temps entre le moment où l’aiguille indicatrice réagit à l’interaction quanton/appareil de mesure et le moment où l’observateur prend conscience de cette réaction (trajet des photons jusqu’à l’œil, réaction des pigments photosensibles, passage dans le nerf optique, traitement de l’information visuelle dans les cellules cérébrales). Si la réduction du paquet d’ondes n’a lieu qu’au moment de la prise de conscience, comment l’information est-elle retransmise à l’appareil de mesure, de façon que l’aiguille se mette dans la position haute ou basse ? Personne ne pense que la conscience émette alors, en direction de l’appareil, des quantons d’une énergie suffisante pour forcer l’aiguille à prendre sa position. On doit envisager soit la disparition instantanée et sans libération d’énergie de l’une des deux solutions, soit l’émission d’un signal (dont la nature reste à préciser) qui remonterait le cours du temps et fixerait la position de l’aiguille au moment précis où elle réagit à l’interaction quanton/appareil de mesure. C’est déjà très dur à avaler, mais les idéalistes aboutissent à des positions quasi intenables dans le cas de l’enregistrement automatique. En effet, dans bien des expériences l’observateur peut être remplacé par un dispositif automatique d’enregistrement, et l’enregistrement rester hors de la connaissance de tout observateur pendant un an par exemple. On réalise même, dans certaines expériences de collisions de particules, des dispositifs qui choisissent d’enregistrer ou non la collision selon ses résultats : ces dispositifs n’enregistreront par exemple qu’une collision sur cent en moyenne, et là encore on pourra n’examiner les enregistrements qu’un an après. La solution des idéalistes extrémistes est la suivante : l’esprit peut remonter le cours du temps, et déclencher le phénomène un an avant d’en prendre connaissance (remarquons au passage que ce phénomène n’aurait plus rien à voir avec la conscience, car il serait parfaitement inconscient). On est forcé de dire de ces acrobaties mentales ce que Diderot disait de l’idéalisme absolu, de l’« immatérialisme » développé au début du XVIIIe siècle par le philosophe irlandais George Berkeley : « Système extravagant, système qui, à la honte de l’esprit humain et de la philosophie, est le plus difficile à combattre, quoique le plus absurde de tous. » Les matérialistes A l’opposé, la philosophie des « matérialistes quantiques » a été excellemment résumée par Fritz Rohrlich, spécialiste de la théorie quantique relativiste du champ, dans un article publié en septembre 1983 par la revue américaine Science, sous le titre très significatif de « Faire face à la réalité quantique ». Rohrlich écrit : « Quelques-uns tirent de tout cela la conclusion que l’univers n’existe pas indépendamment de tous les actes d’observation, et que la réalité est créée par l’observateur. Mais l’écrasante majorité des physiciens ne partage pas cette vue… Le monde des électrons, protons, et tout le reste existe bien même si nous ne l’observons pas, et il se comporte exactement comme la physique quantique nous dit qu’il le fait. Le point est que la réalité physique au niveau quantique ne peut être définie en termes classiques comme l’avaient essayé Einstein, Podolsky et Rosen… Cela ne rend pas le monde quantique moins réel que le monde classique. Et cela nous apprend que la réalité de l’expérience ordinaire dans le monde classique est seulement une petite partie de ce qui est. » Bien entendu cette philosophie doit être étayée par une théorie de la mesure cohérente, et il faut voir si, comme le soutient Rohrlich, « la description du processus de mesure a reçu beaucoup d’attention, de clarification et de spécification. Des exemples ont été traités jusqu’au bout explicitement ». Quelle est donc la réponse matérialiste à la question de la réduction du paquet d’ondes ? En fait cette réponse n’est pas unique. Elle existe avec deux variantes principales, et nous allons examiner d’abord celle qui, apparue plus tard, connaît actuellement une certaine vogue parmi les spécialistes. Elle s’articule autour des propositions suivantes : La description quantique des éléments de la réalité par des fonctions d’onde obéissant à l’équation de Schrödinger est exacte (il n’est pas fait appel à des variables cachées, même non locales). En revanche, la « réduction du paquet d’ondes » n’est qu’une approximation, due au fait que, lors d’une mesure, l’équation de Schrödinger de l’ensemble quanton + appareil de mesure donne lieu à une évolution très rapide, qui ne laisse place qu’à une des possibilités contenues dans la fonction d’onde. Cette évolution très rapide vient de ce que l’appareil de mesure est macroscopique et non microscopique, et du fait qu’il a été spécifiquement conçu pour mesurer telle ou telle propriété du quanton. Contrairement à l’hypothèse de Wigner, cette variante matérialiste (ainsi que les autres) fait appel à des mathématiques élaborées, et il est difficile d’en donner les détails, d’autant plus que différents modèles ont été proposés, adaptés à telle ou telle expérience. Sa qualité première est de sembler extrêmement raisonnable : on ne peut certes pas lui faire les reproches adressés à la solution idéaliste. Cependant, elle aussi est sujette à des critiques. D’abord, elle manque de généralité pour le moment, puisqu’il faut élaborer un modèle pour chaque type d’expérience — et de plus certains au moins de ces modèles prêtent à discussion. Ensuite, si l’on veut que toutes les possibilités contenues dans la fonction d’onde disparaissent à l’exception d’une seule, un calcul appliquant rigoureusement la théorie quantique montre que l’appareil de mesure doit théoriquement être infini (cependant, s’il n’est pas infini mais simplement de taille normale, l’hypothèse de la survivance d’une seule possibilité est une excellente approximation, dans le cadre des modèles considérés). Enfin et surtout, dans le cas d’expériences comme celle d’Aspect, l’évolution rapide de la fonction d’onde de l’ensemble quanton mesuré + appareil aboutit à fixer une valeur à la polarisation (ou au spin) non seulement du quanton mesuré, mais aussi de l’autre quanton qui peut s’en trouver, en théorie, à des milliards de kilomètres. Cette évolution rapide mais de durée non nulle devrait donc avoir, en ce cas, sa contrepartie à des milliards de kilomètres. En un certain sens, il est plus difficile d’attribuer une possibilité d’action aussi extravagante à un appareil de mesure, objet matériel dont on connaît les limitations, qu’à une entité non matérielle hypothétique dont on peut dire n’importe quoi. L’autre variante matérialiste principale consiste à admettre la réduction du paquet d’ondes par l’appareil de mesure, réduction effective s’entend et non pas pseudo-réduction comme dans la première variante présentée ci-dessus, et à l’attribuer au caractère macroscopique de l’appareil, qui introduirait quelque part une disparition des effets proprement quantiques. Diverses tentatives, faisant souvent intervenir la notion d’irréversibilité, ont été faites pour essayer de préciser cette idée, sans résultat vraiment concluant. Cette variante se heurte par ailleurs aux mêmes objections que la précédente. Cependant, le caractère instantané de la réduction cadre peut-être un petit peu mieux avec l’expérience d’Aspect, l’interaction quanton mesuré/appareil ne violant la notion d’espace que pendant une durée nulle. D’autres variantes moins courantes existent. L’une par exemple suppose que l’interaction d’un petit nombre de quantons peut aboutir à la réduction du paquet d’ondes dans certaines circonstances : le caractère macroscopique de l’appareil de mesure n’intervient alors que pour amplifier le phénomène. Une autre consiste à dire que, lors de chaque mesure, l’univers se sépare en autant de branches qu’il y a de résultats possibles : par exemple, dans le cas d’une aiguille indicatrice à deux positions, il y aura une branche d’univers où les observateurs (qui se dédoublent eux aussi) la verront levée, et une branche où ils la verront baissée. Nous reviendrons là-dessus plus loin. Remarque incidente : quelle que soit la variante matérialiste, il peut arriver que des objets macroscopiques naturels fonctionnent comme des appareils de mesure, si le hasard les fait ressembler à de tels appareils. En effet, comme selon cette réponse matérialiste c’est l’appareil de mesure qui réduit le paquet d’ondes, indépendamment de la présence de l’observateur, tout agrégat de matière présentant les mêmes caractéristiques aura cette même propriété de pouvoir réduire le paquet d’ondes. Autre remarque plus importante, valable aussi bien pour la solution idéaliste que pour la solution matérialiste : l’expérience d’Aspect montre que deux systèmes quantiques qui ont interagi sont représentés par une fonction d’onde globale, et que chaque système considéré indépendamment ne peut être représenté par une fonction d’onde. Or un appareil de mesure est constitué de quantons, qui ont déjà subi des interactions lors de leur existence (par exemple au moment du Big Bang). En théorie, on ne peut donc le considérer comme isolé et le représenter par une fonction d’onde (à la différence des quantons à mesurer, que l’on sait « préparer » de façon à pouvoir les représenter par une fonction d’onde). Certains physiciens ont essayé de tenir compte de cela dans l’élaboration d’une théorie de la mesure ; mais ils ont à nouveau rencontré les difficultés évoquées ci-dessus. Les autres Comme nous l’avons déjà indiqué, on n’est pas condamné au choix entre matérialisme et idéalisme, et en fait l’interprétation la plus répandue de la physique quantique ne choisit pas. Cette interprétation est celle de Bohr et Heisenberg, appelée aussi interprétation de l’Ecole de Copenhague. Les philosophes la désignent comme positiviste, ou empiriste, ou opérationaliste. Selon cette interprétation, la physique quantique porte non pas sur la réalité, mais sur la connaissance que nous en avons ; cette connaissance est décrite par la fonction d’onde, et il est normal que cette fonction d’onde soit perturbée (réduite) lors d’une mesure, puisque dans ce cas précisément nous modifions notre connaissance de la réalité. La physique quantique permet simplement à des observateurs disposant d’appareils de mesure de représenter correctement les observations. Il est vain et sans signification de chercher à expliquer pourquoi elle marche, il suffit de constater qu’elle marche et d’appliquer son formalisme. Cette interprétation a eu le grand mérite de permettre à la physique d’avancer sans se poser de questions pendant plusieurs décennies. Mais les curieux ont refait surface, notamment à l’occasion des expériences sur le paradoxe EPR. L’interprétation de l’Ecole de Copenhague ne les satisfait pas, ils espèrent parvenir à la réalité sous-jacente à ce formalisme, au cas où il y en aurait une. Nombre d’entre eux reprochent à cette interprétation de n’être qu’un idéalisme déguisé. On peut aussi éviter le choix entre matérialisme et idéalisme en supposant l’existence d’une réalité mystérieuse dont matière et esprit ne seraient que deux manifestations. C’est dans cette direction que vont aussi bien David Bohm, partisan d’une théorie à « variables cachées non locales », que d’autres physiciens qui s’en tiennent strictement à la théorie quantique, tels Fritjof Capra aux Etats-Unis et Bernard d’Espagnat en France, ce dernier étant cependant très proche de l’idéalisme. On peut désigner par « syncrétisme quantique » cette tentative de synthèse : en effet ce mot désigne à la fois une doctrine qui essaie de combiner des religions apparemment incompatibles, et l’appréhension globale mais confuse d’un tout. Un peu de philosophie Ainsi la physique la plus élaborée, la pointe extrême de la science, rejoint-elle les interrogations traditionnelles de la philosophie, que l’on avait crues abolies par le développement même de la science et le triomphe apparent du matérialisme le plus simple, c’est-à-dire local et déterministe. Le « problème de la mesure » n’est que la résurgence d’un vieux débat qui a opposé les philosophes au cours des siècles. Ce débat est sans doute inhérent à la nature humaine elle-même : le développement de la personnalité au cours de la petite enfance, par interaction avec l’environnement matériel et humain et grâce à l’acquisition du langage, aboutit à la constitution — ou à la révélation — d’un « moi » qui inévitablement essaiera de se définir par rapport au monde extérieur. D’où l’apparition des grands problèmes métaphysiques, et l’élaboration des diverses conceptions philosophiques du monde. Au cours de cette élaboration est apparu un vocabulaire spécialisé, et il s’est constitué, du moins en France, une sorte de langage normatif dominant que nous allons exposer avant de dire pourquoi nous ne l’avons pas respecté. Dans ce langage, explicité dans la plupart des manuels scolaires et des encyclopédies, matérialisme s’oppose à spiritualisme, réalisme à idéalisme, et monisme à dualisme. Selon le matérialisme, rien n’existe en dehors de la matière. En particulier, l’esprit n’est qu’un épiphénomène, une propriété de la matière parvenue à un certain degré de complexité. (Nous supposons ici qu’il existe un accord d’usage courant sur la signification des mots esprit et matière, et nous ne chercherons pas à en donner une définition précise — tâche qui serait au-dessus de nos moyens.) La forme la plus extrême du matérialisme aboutit à des propositions du genre : « La pensée est au cerveau ce que l’urine est au rein. » Pour le spiritualisme au contraire, l’esprit existe indépendamment de la matière, et lui est supérieur ; c’est lui qui gouverne le monde. Selon le réalisme, en donnant à ce terme le sens qu’il a acquis au XIXe siècle, le monde existerait tel que nous le voyons même si nous n’étions pas là pour le voir. Les planètes continueraient de tourner autour du soleil, les fleuves d’aller à la mer et les petits oiseaux de chanter (à supposer que notre disparition éventuelle ne s’accompagne pas de celle des oiseaux). L’idéalisme au contraire ne tient pour assurée que l’existence de nos pensées et de nos sensations et peut soit rejeter carrément l’existence d’un monde matériel qui nous serait extérieur (c’est la thèse de George Berkeley), soit être assimilé au spiritualisme tel que nous l’avons défini (« idéalisme transcendantal » d’Emmanuel Kant). Le monisme suppose l’existence d’une seule variété d’être, qu’il s’agisse de la matière (matérialisme) ou de l’esprit (idéalisme de Berkeley). Le dualisme par contre croit à l’existence et de la matière et de l’esprit. Signalons que le mot dualisme a d’autres sens, par exemple l’opposition du bien et du mal dans le manichéisme. Ces définitions semblent claires ; pourtant elles ne manquent pas d’ambiguïté, et à notre avis peuvent être remplacées par une simple alternative. D’un point de vue historique d’abord, les six termes en question sont apparus assez tardivement, alors que les idées qu’ils expriment existaient depuis longtemps. Le mot matérialisme n’est apparu qu’en 1675 sous la plume du physicien anglo-irlandais Robert Boyle ; et pourtant cette théorie remonte au philosophe grec Leucippe (Ve siècle avant notre ère) ; le matérialisme des anciens était connu sous le nom d’atomisme. Quant à Boyle lui-même, il était croyant, et c’est son contemporain Thomas Hobbes qui, sans utiliser le mot, avait développé les thèses du matérialisme moderne. Le terme spiritualisme désignait au début du XVIIIe siècle une variété de mysticisme, puis on a qualifié de « spiritualiste » l’idéalisme de Berkeley, et ce n’est qu’en 1831 que « spiritualisme » a été utilisé en philosophie avec son sens actuel. Au début du XVIIIe siècle d’ailleurs, les philosophes qui s’opposaient au développement du matérialisme moderne se désignaient comme idéalistes (le terme date de cette époque) et non pas spiritualistes. Le terme réalisme a revêtu depuis son apparition au XVIe siècle plusieurs significations parfois contradictoires. Au XVIe siècle en effet, ce mot a été inventé pour désigner la philosophie de Platon, qui peut être considéré comme le premier des idéalistes ou des spiritualistes. Au XIXe siècle au contraire, le terme a pris un sens pratiquement identique à matérialisme, et est opposé à idéalisme qui, comme nous l’avons vu, avait été forgé vers 1700 pour s’affronter à matérialisme. Le vocable monisme a été créé par le philosophe allemand Christian von Wolff au début du XVIIIe siècle, mais n’a été largement utilisé qu’à partir de la fin du XIXe. L’introduction du mot dualisme en philosophie est également due à von Wolff. Ayant passé en revue ces questions de signification et d’histoire, on peut faire les remarques suivantes : Le spiritualisme, censé s’opposer au matérialisme, est apparu bien après l’idéalisme qui avait le même but, et n’en est en fait qu’une variété. De plus, le mot anglais « spiritualism » signifie à la fois spiritualisme et spiritisme, c’est-à-dire croyance en la possibilité d’une communication avec les esprits des morts : d’où une confusion possible. Le dualisme, conçu comme opposition de l’esprit et de la matière, admet toujours, au moins implicitement, la supériorité de l’esprit : le terme fait double emploi avec spiritualisme. Le monisme a l’inconvénient de recouvrir deux théories parfaitement contradictoires : l’idéalisme à la Berkeley et le matérialisme. Physiciens et philosophes C’est pourquoi nous avons choisi de ne retenir que les termes matérialisme et idéalisme. En préférant matérialisme à réalisme, nous avons refusé de sacrifier à une mode prévalant actuellement chez ceux des physiciens qui se mêlent de philosophie. En effet, lorsqu’ils sont matérialistes, ces physiciens préfèrent se dire réalistes. Cela vient peut-être de ce que la matière elle-même semble de moins en moins matérialiste. La matière des physiciens quantiques, qu’ils soient matérialistes ou idéalistes, ne correspond guère en effet au sens commun, ainsi qu’on a pu le voir dans tout ce qui précède. Le matérialisme quantique paraît atténué et quelque peu fantasmagorique, comparé au matérialisme pur et dur de la fin du XIXe siècle. Par ailleurs, l’ambiguïté de la notion de réalisme permet à un physicien indiscutablement anti-matérialiste, Bernard d’Espagnat, de se présenter comme le véritable réaliste, par le biais d’un « réalisme lointain » qui s’opposerait au « réalisme proche » des matérialistes. On peut bien sûr envisager un découpage idéalisme/réalisme, en désignant par idéalistes ceux qui croient à l’existence de l’esprit et de lui seul (définition différente de celle que nous avons adoptée), et par réalistes ceux qui croient à l’existence de la matière, quelle que soit leur opinion relativement à l’esprit. Mais ce découpage n’a aucun intérêt, car en ce sens Wigner lui-même, qui propose une solution dualiste, est un réaliste. Outre qu’elle évite certaines subtilités ambiguës ou superflues, la terminologie classificatrice que nous avons adoptée permet de regrouper philosophes et physiciens en quatre grandes familles, dont nous allons citer quelques représentants en indiquant en italiques le nom des physiciens : Les matérialistes : Cini, Démocrite, Diderot, Feuerbach, Hobbes, Paty, Rohrlich, Selleri, Vigier (notons à ce sujet que certains physiciens parviennent à concilier leur matérialisme avec une croyance religieuse, ce qui est un bel exemple de syncrétisme) ; les idéalistes : Bauer, Bergson, Berkeley, Hegel, Heitler, Kant, London, Platon, Wigner ; ceux qui disent qu’il s’agit d’un faux problème : Bohr, Carnap, Heisenberg, Hume (en fait Heisenberg est presque idéaliste) ; ceux enfin qui tentent une synthèse : Bohm, Capra, d’Espagnat, Lao-tseu, Spinoza. Est-ce à dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil ? Non, des percées décisives ont été réalisées, et par exemple le matérialisme « quantique » n’a pas grand-chose de commun avec celui des siècles qui ont précédé le nôtre. Les notions de déterminisme et d’espace ont pris un sérieux coup de vieux. A ce propos, on retrouve dans le Court traité de métaphysique de Denis Huisman et André Vergez, qui date de 1961, ces phrases un peu trop assurées : « Il n’est pas question de renoncer à l’exigence constituante du déterminisme. Si dans l’état actuel de nos techniques la position de l’électron est dans certains cas indéterminable, elle n’est pas nécessairement indéterminée, en elle-même, ni indéterminable par les méthodes que la science peut découvrir à l’avenir. » Les philosophes devront apprendre à réfléchir en tenant compte des acquis de la science, et cesser de poser des a priori douteux. Quant à l’objectivité de la notion d’espace (ou peut-être de l’écoulement du temps), elle a été fortement remise en question par les expériences sur le paradoxe d’Einstein-Podolsky-Rosen. Si le débat philosophique traditionnel se poursuit à travers la physique quantique, il est complètement renouvelé, et la variante couramment dite « rationnelle » du matérialisme, c’est-à-dire la variante locale et déterministe, a été radicalement éliminée.
  22. zenalpha

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    Ni regret Ni vexation La théorie de la connaissance est fondée sur le ... rapport ... entre un sujet cherchant à connaître et un objet...qu'on cherche à connaître L'idée que le sujet et sa conscience sont les seuls fondements de ce rapport s'appelle l'idéalisme. Cogito ergo sum de Descartes est idéaliste évidemment Comme le disait Aurélien Barrau de la première vidéo que j'ai posté qui évoque Descartes, il y a un grand danger lorsque la pensée pure se prend elle même comme l'objet d'études qui est une certaine suffisance, le manque de vérification par l'expérimentation Ce que loupe totalement cette conception, c'est que sans environnement extérieur, aucune pensée possible D'une part parce que le sujet ne devrait pas nier l'ensemble des perceptions sur lesquelles il pense et qui l'ont créé D'autre part parce que prendre sa pensée comme la pépite de la terre, c'est se vautrer dans l'erreur Il faut l'altérité pour penser La voix du juste milieu dirait le bouddhisme Parce qu'une liberté absolue n'existe pas. Que ce soient les contraintes physiques ou notre condition Humaine il y a des contraintes et même des responsabilités Être totalement libre c'est être totalement seul et totalement naïf aussi
  23. zenalpha

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    Il n'y a pas eu une seule explication mais des centaines, des milliers peut être Dont celles qui nous permettent de philosopher sur internet La science ne peut pas tout non, elle a tout de même des réussites et des résultats probants. Les plus probants en terme de connaissances. La première erreur est de penser que tout passe par la science c'est le scientisme La seconde est de penser que rien ne passe par la science et se passer de ses enseignements C'est 99% de la population La liberté d'expression n'est pas un mode de connaissance C'est un mode d'expression Le temps a apporté beaucoup de connaissances mais celles ci sont restées extrêmement étanches au grand public Philosophiquement, possible que les civilisations disparues aient rencontré le même type de problèmes mais je ne suis pas certain d'une époque qui ait les mêmes possibilités d'apprendre qu'aujourd'hui Je ne sais pas ce qu'est un univers miroir Non D'une part je ne vois pas pourquoi nous serions les plus avancés or nous n'avons jamais été en contact avec une civilisation qui disposerait de plus de moyens Quant aux moyens d'observations comme le SETI, ils sont conséquents Les ondes électromagnétique que nous recevons ne viennent pas que de notre galaxie pour celles émises dans un lointain passe et notre propre galaxie est elle-même énorme Aucun signal intelligent Pour le moment c'est le seul fait dont nous disposons C'est possible
  24. zenalpha

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    Tu m'as reconnu Jamais un être humain ne peut s'extraire par exemple du champ gravitationnel de la Terre sans une vitesse de libération suffisante donc sans fusée Et comme le disait Kant, la liberté consiste à choisir ses chaînes Pour nous les anges, c'est différent Notre champ d'action est libre de tout et le manque de chaînes nous pèsent Nous sommes profondément blessés de notre liberté
  25. zenalpha

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    Je suis en accord avec ça Mais ce que je dis, c'est que le monde existera sans moi Je ne suis la mesure de toute chose que pour moi Et de toutes les personnes les plus faciles à tromper c'est soi même qui est le gagnant Suffit de parcourir ce fil ou ce forum C'est pour ça qu'il y a des sciences, pour ne plus nous tromper dans nos prédictions donc être efficaces Les philosophes sont dans la lune avec les grandes idées mais les scientifiques y sont allés avec les bonnes non pas qu'elles soient vrais dans leurs principes mais en tout cas les plus efficaces par définition C'est une grande différence sur la pertinence des concepts L'inefficacité d'une multitude de pensées, le génie de quelques uns dont je ne suis pas Je pense donc je m'interroge et je trouve les sources pour tenter...tenter...d'y répondre Par les pensées des autres qui ont beaucoup plus et beaucoup mieux pensés que moi Penser par soi même est sans doute de toutes les définitions de la philosophie la définition la plus fausse Cogito ergo sum Mais pas une garantie pour bien penser On peut être un très mauvais penseur et penser philosopher. C'est même la situation courante Voici ma philosophie
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