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January

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Tout ce qui a été posté par January

  1. Je ne connais que Money et Puits de lumière donc là, je trouverai pas..
  2. January

    Tenue correcte exigée

    Je crois que tout le monde est d'accord là dessus, je suis d'accord avec toi. Evidemment moi aussi avec mes filles il y avait "ce que tu mets au collège et ailleurs". Ce que je critique c'est d'en faire une "fatalité", on n'a pas le choix, c'est obligatoire, on doit protéger nos filles. Et l'autre axe, celui d'éduquer les garçons ? Ce que je critique c'est qu'on entend toujours qu'une seule voix : Protégez vos filles ! J'aimerais qu'on entende l'autre aussi fort : Eduquez vos garçons ! Et que l'injonction soit mise en oeuvre, surtout dans les établissements de la République, là on encourage juste leur comportement..
  3. Les décortiqués Tu m'as tuée !
  4. January

    Tenue correcte exigée

    Et elles ont toutes cette notion, faut pas non plus les prendre pour des imbéciles, elles le disent d'ailleurs pour les plus vieilles, les jeunes n'ont pas encore la notion de sexualisation du corps. Mais comme elles voient que les adultes, les pouvoirs publics, ne font rien pour elles, elles se défendent comme elles peuvent. Je ne dis pas que c'est intelligent, je dis que ce sont des jeunes et qu'elles ne voient pas encore toute l'argumentation nécesssaire pour faire comprendre les choses. Alors elles foncent dans l'tas Mais c'est presque chaque fois comme ça, il faut pousser les compteurs dans le rouge, indigner, révolter, pour qu'enfin il puisse y avoir des discussions plus sérieuses et plus apaisées. Regarde : Elle a 12 ans, on lui a demandé de retirer son short et d'enfiler à la place le jean dégueulasse. Sa mère a fait un foin pas possible sur les réseaux parce-qu'on a bien dit à sa fille qu'elle allait déconcentrer les garçons. A tort ? A raison ? Est-ce que toutes les gamines de 12 ans ont la notion de sexualisation de leurs corps ? Alors ok, au collège elle va côtoyer des jeunes plus âgés. Mais du coup, on en sort jamais non ? Couverture intégrale exigée à partir de quel âge ? Qui sexualise en premier ? Les jeunes eux-mêmes ou les adultes, par projection ?
  5. J'ai perdu la source mais tu la retrouveras sans peine, une explication que j'ai trouvée bien plus correcte, le changement d'enquêteur et de juge d'instruction à plusieurs reprises. Là évidemment, quand on est obligé de se remettre à étudier le dossier depuis le début (3x il me semble pour le juge d'instruction), ça fait perdre énormément de temps
  6. Vite vite, un 'ptit truc simple :
  7. les députés viennent d'adopter mercredi une mesure qui simplifiera l'expulsion des squatteurs. Il s'agit de "faciliter la protection du droit de propriété" et de "lutter efficacement contre les squats de logement quel qu'il soit, résidence principale, secondaire ou occasionnelle", selon l'amendement de Guillaume Kasbarian (LREM), adopté en commission spéciale avec l'avis favorable du gouvernement. La mesure prévoit de modifier la loi de 2007 sur le droit au logement opposable (Dalo) en étendant notamment la notion de "domicile" aux résidences secondaires ou occasionnelles.
  8. La vache, je suis sortie du Carrère... Là je dois dire, c'était une épreuve.
  9. January

    Tenue correcte exigée

    euh.. Morfou ? Les rênes du pouvoir c'est mieux. Pour tout le reste je suis surprise. Tu nous as pas habitué à ce niveau d'incompréhension. Les photos venaient du hashtag, ce sont bien des collégiennes et lycéennes. J'ai une question pour toi : au moment des années 60, c'était l'avènement de la mini-jupe. Comment étaient considérées les filles qui en portaient ? C'était pareil, harcèlement, étiquettes ?
  10. Ah mais oui ! Je me suis trompée.
  11. J'ai beaucoup aimé Limonov, L'adversaire, Le Royaume. Et j'ai bien aimé aussi Il est avantageux d'avoir où aller (recueil d'articles).
  12. Ah bah là tu me diras quoi, je l'avais aussi sur ma liste Je me souviens que @titenath l'avait lu et avait été profondément émue il me semble.
  13. Oh ce n'est pas une question d'être con ou pas Tout le monde peut lire ce bouquin évidemment, suffit juste de savoir lire, mais quand il te parle pendant 30 pages de la Bhagavad Gita ou de patanjali, en passant bien sûr par tout ce qu'est, pourrait être, le yoga, faut être intéressé. Tu peux aimer c'est très "philo". J'avoue que moi, j'attends surtout qu'il relate son séjour dans cette "ferme" pour un stage intensif de cette pratique. J'espère que j'en suis là parce-qu'honnêtement, j'suis larguée avec toute cette première partie exclusivement sur la pratique du yoga.
  14. Si tu n'as pas aimé "d'autres vies que le mienne", n'y va pas. J'ai lu tout Carrère, et pour l'instant Yoga m'apparaît le plus "difficile d'accès" de tous ses livres. J'ai lu 1/3 pour l'instant, je ne peux pas "rester" sur le bouquin, c'est corsé, il faut lire lentement, relire parfois.
  15. January

    Tenue correcte exigée

    C'est fou quand même, ou "comment ne pas parler des choses vraiment sérieuses"... Ca me fait penser à Taquet. On parle des abus sexuels envers les enfants, ouaiiis, hein ? comment ? Qu'on parle spécifiquement de quoi ? de l'INCESTE ? Ah non non euh.. c'est dedans, c'est bien c'est dedans c'est pareil.
  16. January

    Tenue correcte exigée

    Le président de République ne s’est pas exprimé sur le fait que les règles vestimentaires dans les écoles sont différentes selon qu'on soit une fille ou un garçon. Et les raisons invoquées Monsieur le Président.. Jusqu'au plus haut niveau de l'état, franchement, qu'est ce qu'on peut faire ? Adieu, monde cruel..
  17. January

    Tenue correcte exigée

    Bah pourquoi ? Moi je mets des couleurs vives l'hiver aussi
  18. Alors c'est le roi rouge de Paul Loup Sulitzer.
  19. Amar Ramdani connaissait lui aussi Coulibaly, il en était 'relativement proche. Régis de Jorna demande : Quand vous apprenez-ça, les actes d'Amedy Coulibaly, ça vous fait quoi ? Amar Ramdani : Je tombe du 5e étage quand j'ai appris ça. C'est de la traîtrise (..) Je m'en veux d'un certain côté. Je sais pas ce que j'aurai pu faire. Peut-être être plus à l'écoute. Je l'ai vu le 6 janvier au soir. On s'est fait une poignée de main, il a été plus tactile. Mais j'ai rien décelé. Peut-être que j'ai pas été un bon pote, que j'ai pas su écouter. Pastor Alwatik : Oui je connaissais Amedy Coulibaly. Jamais j'aurais cru qu'il puisse faire de telles atrocités. Moi je l'ai connu en détention, c'était quelqu'un de normal. J'ai pas vu de signe.. Le président : vous l'avez vu après la détention, assez proche des faits. Pastor Alwatik : Forcément pour faire ce gendre d'atrocités, c'est pas : "tu te réveilles un matin et.." Mais moi j'ai rien vu, c'est une vérité qui va me poursuivre toute ma vie et c'est comme ça. J'ai rien vu. J'ai rien vu du tout. Même si j'aurais vu, je me serais écarté de lui. Jamais j'aurais pu pensé qu'il puisse faire de telles monstruosités. Le président indique que la cour examinera à partir de lundi les faits commis à l'Hyper Cacher le 9 janvier 2015. Il répète que "ne seront pas diffusées les images des assassinats de Coulibaly filmées avec sa Go pro. "J'ai décidé qu'elles ne seront pas diffusées car elles ne sont pas utiles à la manifestation de la vérité. Il est inutile de rajouter de l'horreur à l'horreur, on comprend très bien ce qu'il s'est passé. Certaines photos choisies, permettant de s'apercevoir de ce qu'ont été les lieux et certaines scènes de crimes seront projetées. Certains photographies peuvent heurter la sensibilité de certains, je l'indique pour que les conseils des parties civiles puissent les avertir".
  20. Le président lit la déposition initiale d'Eric U. agent de propreté de Montrouge blessé le 8 janvier 2015 au niveau du visage par un tir d'arme à feu. Voici quelques extraits : "J'ai vu l'homme à moins de 10 mètres qui tient une arme au niveau de l'abdomen. IL a tiré. J'ai été touché au visage; "Je sens le sang dans la bouche et je sens que je suis blessé"; "Je n'ai même pas vu que la policière avait été touchée". Le 18 novembre 2015, cinq jours après les nouveaux attentats, Eric U. est réentendu par le juge d'instruction. Le président en lit des extraits : "On a pensé que c'était quelqu'un qui avait la haine contre la police et qui jetait des cailloux sur la voiture de police", "J'ai pris une balle dans le visage. C'était irréel". "Je coulais du sang partout (sic). J'ai demandé à Laurent comment était mon visage, il m'a répondu: "Tu as de la chance, tu es en vie". Le président lit l'expertise médicale pratiquée sur l'agent blessé : "plaie balistique faciale droite"."mise en place d'implants", "opération de chirurgie dentaire", "soin dentaire". Le président lit les dépositions de témoins des événements survenus à Montrouge le 8 janvier 2015. La plupart se sont constitués parties civiles. Le président demande à Willy Prévost de se lever : Les Kouachi, vous nous avez dit que vous ne les connaissiez pas. Mais Amedy Coulibaly, il ne vous était pas étranger. Vous êtes étonné que la personne que vous connaissiez soit implliquée ? WIlly Prévost : bah oui je suis choqué, quand j'ai vu ça.. A l'Hyper Cacher. Le jeudi . J'étais choqué, j'étais par terre. C'est pire que criminel, c'est un monstre. Ils ont détruit des vies, des gens qui se levaient pour aller travailler.. Jamais de ma vie j'aurais pu penser qu'il puisse faire un truc comme ça. Y'a pas de mots pour décrire ce qu'il a fait. Des gens après cinq ans ils sont encore dévastés. Le président : vous avez partagé beaucoup de choses avec lui, ça vous a fait quoi quand vous avez appris ça ? WIlly Prévost: J'étais choqué, je n'y croyais pas, j'ai cru qu'il y avait une erreur. Je compatis pas avec ce qu'il a fait. Aucun signe ne m'est venu à la tête de me dire que c'était un terroriste. Je le connaissais en tant que braqueur, délit de droit commun. Le président : Vous l'avez vu le 6 janvier pour la dernière fois ? Willy Prevost: Je me suis trompé sur lui comme il m'a trompé, je me suis fait avoir. Le président demande à tous les accusés s'ils connaissaient Amedy Coulibaly ? Certains disent ne l'avoir jamais vu, d'autres, une ou de rares fois. Ali Riza Polat : Coulibaly je pensais le connaître, un ami, on a fait des trucs ensemble, on a couché avec des meufs. Apparemment c'est un pédophile, un terroriste. On a retrouvé des images pédophiles dans son ordi. Coulibaly on était ami, il venait chez moi, y 'avait pas de problème. Je projetais de faire d'autres trucs mais pas un truc comme ça. Quand je l'ai connu, c'était un criminel déjà, moi aussi j'avoue. Il sortait de prison. Attention, c'était un criminel de droit commun, pas un criminel sanguinaire. Non sanguinaire, je pensais pas qu'il tuait des gens. Dès qu'il y avait des magouilles à faire on le faisait, mais pas ça. Tuer des gens, non. Moi je savais pas qu'il avait un double.... Il était costaud, s'il avait un problème avec quelqu'un il suffisait de le frapper. Je ne le connaissais pas sous cet angle-là. En plus tuer une femme. A la rigueur... Le président le reprend : tuer un homme c'est pas mieux non plus.. Ali Riza Polat: Non.. Tu tues personne.
  21. Samia S., chef de la police municipale explique que ce 8 janvier 2015, elle s'est levée plus tôt que d'habitude, qu'il faisait un froid glaçant. Elle était dehors quand un homme lui a dit d'arrêter d'avancer parce que "ça tirait". Elle s'approche de la scène. "Clarissa était au sol, elle a déjà les yeux révulsés". Plus loin, elle voit un homme qui git au sol. "Il avait une tête, pour moi c'était fini". Samia S. décrit une scène avec des voitures partout, des gens qui veulent aider, une circulation à réguler. Elle dit aux gens de se sauver. Une infirmière est là. "C'est l'effet tunnel, voilà ce que je vois ce jour-là". Le président: Vous êtes inquiets de savoir que ça peut encore tirer ? Samia S . : Tout à fait. Le deuxième blessé est un blessé par balle. Il a plus de tête.. Le président : Votre audition arrive 18 mois après. C'est tard. Vous vous êtes présentée à la police de vous même, vous considérant comme victime". Le président lit la déposition de Samia S. Samia S. : "J'ai une relation privilégiée avec Clarissa. Je l'ai reçue en entretien. J'avais senti chez elle très vite cette motivation. Cette fierté d'avoir ce concours. Clarissa est quelqu'un d'extrêmement à l'écoute, je deviens sa tutrice dans le cadre de sa formation. Elle étudie, a de très bonnes notes. Opérationnellement, j'ai eu l'occasion de sortir 2 à 3 fois avec elle. Elle m'a confiée n'avoir jamais eu de problème avec l'uniforme (...) " Clarissa est un formidable gardien. Qui plus est, c'est un soleil" Le président :Qu'est ce qui fait que quelqu'un avec une arme va délibérément dans ces circonstances là tuer une policière municipale sans défense, pourquoi? Soit c'est de la folie, soit il y a une raison qui amène ce projet criminel... Samia S. . Je me suis posée cette question combien de fois.. Quand je vois le corps de Clarissa, je me dis que l'on a peut-être affaire à quelqu'un qui a perdu ses moyens. C'est au vu du corps de la 2e personne, de sa tête, j'ai immédiatement pensé à un attentat. Pas tant sur Clarissa mais sur la seconde personne. J'ai également pensé à l'école juive Yaguel Yaacov. Comment le meurtrier pouvait savoir que Clarissa allait se trouver là ?" Aujourd'hui après avoir été arrêtée 24 mois, Samia n'a pas repris son travail de terrain. Impossible. Elle travaille dans l'administration, elle est toujours sous anti-dépresseurs. "Si je suis là aujourd'hui c'est pour qu'on oublie pas. Faut pas qu'on oublie la mort des gens. Faut pas qu'on oublie ces trois jours d'horreur. Ceux qui ont fait ça ce sont des monstres.Cette horreur a été destructrice, pour tous les parents des victimes. Témoigner c'est aussi ça, ne pas oublier. Ceux qui ont commis ça ce sont des monstres. Me Garbarini, avocat de la défense : Vous ne vouliez pas venir témoigner au départ, pourquoi avez-vous changé d'avis ? Samia S.: La volonté de la manifestation de la vérité Me Coutant-Peyre : Vous avez indiqué tout à l'heure qu'il y avait un car de CRS tous les jours devant l'école juive Samia S. : l'école était effectivement surveillée par sa sortie et ses entrées. Tous les jours je ne sais pas. Me Coutant-Peyre : vous deviez être informée de ce genre de dispositif ? Samia S. : Pas totalement Me Coutant-Peyre : L'information que vous aviez est que cette école était protégée depuis les événements de Toulouse Samia S. : Oui.
  22. Laurent J. : Le matin du 8 janvier, ma copine de l'époque m'a dit de faire attention ce jour-là, après les événements de la veille à Paris. Je lui ai dit: "Quel gogol va venir faire une action à Montrouge alors qu'il y a Paris jusqu'à côté ?". (La ceinture explosive retrouvée à Montrouge en novembre 2015 a été retrouvée à 30 mètres de chez Laurent J. Il apprend qu'un des terroristes a aussi passé une nuit dans un immeuble près de chez lui.) Laurent J. dit avoir du mal aujourd'hui à dormir. Il repère toujours la sortie quand il se trouve dans un lieu clos. Il indique que même faire la queue devant l'entrée du tribunal lui faisait peur. "Je ne suis qu'un survivant" a-t-il dit. Comme d'autres victimes, il pense que le terroriste allait venir "finir le travail". Il avait la Go pro. Il y a des gens qui sont venus sur mon lieu de travail, des gens bizarres. Je me sens une cible depuis le 9 janvier 2015". Le fait d'avoir frôlé la mort l'a beaucoup changé : "J'ai plus de passion, avant je faisais beaucoup de choses. Maintenant, je vis là-dedans. Je vais sur Internet, je regarde les histoires de terrorisme, je n'arrive pas à me sortir de ça. Si on creuse sur le net, on trouve. Je vis dans ce sujet-là, j'écoute plus de musique, je sors plus. j'ai été obligé de quitter mon ancienne compagne. Elle m'aimait toujours, mais j'étais devenu quelqu'un d'autre. Ca fait 25 ans qu'on était ensemble. Mais j'étais quelqu'un qui riait beaucoup. Je suis devenu un caillou. J'ai essayé de voir des psy mais ça n'a pas marché avec moi. Je n'ai pas trouvé de solution pour sortir de ça". Laurent J. indique qu'il savait que son collègue Eric ne viendrait pas aujourd'hui : "Il voulait sans doute préserver son fils. En France aujourd'hui, on respecte plus un assassin qu'un victime. On vit une époque bizarre en France". Avocate de la défense: quand vous sautez sur cette homme qui a une arme de guerre, vous vous dites quoi ? Laurent J. : Ma dernière pensée a été si je tourne le dos, il va m'abattre, si je veux survivre, il faut que je lui rentre dedans. (...) J'ai eu un mélange d'adrénaline, de haine, de ce qu'il avait fait à mon collègue. C'est pas de l'héroïsme, je suis devenu fou, c'est ça qui m'a sauvé. L'avocate de la défense : c'était bien de l'héroïsme monsieur. Laurent J. : il y a eu un quart de seconde avant qu'il tire. Peut-être que si j'avais attrapé le canon à ce moment-là... J'ai jamais parlé avec la mère de Clarissa mais je l'ai vue à plusieurs reprises très très mal. je me dis que j'aurais pu faire mieux, voilà. Laurent J. décrit Amedy Coulibaly tel qu'il l'a eu sous les yeux, ce 8 janvier 2015, à quelques centimètres de lui. "Son visage c'était comme de la cire. Il n'y avait pas d'expression. mais il avait un regard très bizarre. Il avait les yeux qui s'écarquillaient. Je ne sais pas s'il avait pris quelque chose. Il y avait une espèce de joie dans le regard. Quand il m'a dit :"Tu veux jouer tu vas crever" j'ai pas senti de haine, c'était militaire. Avocat PC : Vous avez dit que quand vous parliez de l'écore juive "on vous a interdit de penser". ca veut dire quoi ? Laurent J.: en fait à chaque fois que j'essayais d'évoquer cette hypothèse, on m'a dit : faut pas dire ça, on n' en sait rien'. Moi j'ai dit :"comment il pouvait savoir qu'il y aurait des policiers à cet endroit-là. Ca veut dire que Coulibaly c'était madame Soleil ? ". Personne n'a pu m'apporter un argument concret, ils voulaient tous croire que c'était des policiers qui étaient visés. L'avocat : vous n'êtes pas le seul à le penser, la juge d'instruction a retenu cette hypothèse. Laurent J. : Pour moi la seule cible c'était l'école juive, les autres n'en sont pas.
  23. Laurent J., 46 ans, à l'époque, est maintenant à la barre. Il était chef d'équipe des services propreté de la ville de Montrouge. Il s'est constitué partie civile. Il indique que son service était souvent appelé quand il y avait des accident pour nettoyer les débris. "Je pars avec mon collègue Eric (ce dernier devait venir témoigner aujourd'hui mais il a finalement renoncé). Je suis diabétique, je n'avais pas mangé. Il y avait une boulangerie, j'étais en hypoglycémie. Je leur ai dit que j'allais m'acheter un truc à manger. je vois un gars capuché, mais bon il n'y a rien, j'avais la même doudoune que lui. Je sors avec mon sandwich. Je le vois plus. je me mets à côté de mes collègues, on discute avec Clarissa de ce qui s'est passé la veille. " Là j'ai l'impression qu'on me fouillait la poche. Et là, je vois Coulibaly. L'écusson de sa doudoune touchait la mienne; on venait de m'offrir exactement la même. Il sort une arme. J'avais jamais vu une arme de guerre. Là je vois des étincelles, comme un feu d'artifice. J'ai tapé sur le canon de l'arme. Je lui ai dit: "Avec ce qu'il s'est passé hier, tu fais une blague t'es con ou quoi ?!". J'appuie sur le canon. Et là je vois Eric, la mâchoire déchiquetée. Il avait la tête ovalisée, avec des bouts de mâchoire qui pendaient, il pissait le sang, sa tête était explosée. "Je comprends pas que c’est un attentat. J'ai eu une montée de haine. Je me suis dit qu'il aurait le temps de m'abattre. J'ai un voile noire je me souviens plus. Je me souviens pas lui avoir sauté dessus. C'est les témoins qui l'ont raconté. Il est sur le trottoir, moi sur la voie de bus. Je me prends les pieds dans le trottoir, je me retrouve à genou devant lui avec la Kalachnikov dans les mains. Je me dis 'si tu lâches t’es mort, si tu lâches t’es mort'. Amedy Coulibaly m'a dit: "tu veux jouer tu vas crever". Il a plongé la main dans la poche de sa doudoune. Comme je n'avais plus la force de saisir son poignet j'ai attrapé sa manche. Il sortait un pistolet automatique. Je voyais le canon du pistolet qui passait comme ça devant ma tête. Il a tiré son bras et m'a mis un gros coup sur la tête. Je pas perdu connaissance car j'avais un bonnet. Je me suis retrouvé les mains et les genoux à terre. J'ai focalisé le canon du calibre. Je m'attendais à ce qu'il me finisse. Il a fait demi-tour, il a rangé ses trucs et il est parti en courant. J'ai vu Clarissa inerte au sol et mon collègue Eric qui pissait le sang. On a foncé dans le Midas à côté. J'arrêtais pas de parler. Le mec du magasin était choqué, il avait assisté à la scène depuis son magasin. Au niveau du sang, quand j'ai récupéré Eric, il faisait nuit. Mais dans le Midas, c'était du lino par terre, on s'est retrouvé dans une mare de sang, ça giclait par là, ça giclait par là (il montre le visage). La blessure était tellement énorme que c'était pas avec du coton que... Mon collègue m'a dit quelque chose comme:" est-ce que j'ai encore mon visage". J'ai répondu : t'es pas beau mais le principal est toujours là. Les pompiers sont arrivés, ils ont du me chasser de l'arrière boutique, je voulais rester avec mon collègue. J'ai appelé ma famille, ma copine de l'époque pour leur dire qu'ils allaient voir un truc de dingue à la télé et les rassurer en leur disant que je n'avais rien. Je suis allé à Pompidou passé un scanner. J'ai fait ma déposition. Les enquêteurs m'ont demandé : "A votre avis, qu'est ce qu'il venait faire ?". Comme je travaillais dans ce quartier depuis cinq ans, j'ai dit que pour moi, la seule cible c'était l'école juive. Un terroriste ne va pas braquer une boulangerie ou une roue de secours chez Midas. Je pense que le terroriste avait repéré les lieux à l'avance mais qu'il est arrivé trop tôt. Il y a personne devant l'école à 7h30. Comme il avait sa Kalach, s'il restait statique, il y avait de grande chance qu'une patrouille de police le contrôle, on ne peut pas rester statique avec tout cet arsenal sur cette petite doudoune. Les attentats de janvier, il y a une logistique derrière. Ce gars-là il est venu parce qu'il avait une cible, ce qu'il a fait le lendemain, il y a une preuve de plus. Le lendemain il n'a pas attaqué un commissariat. L'accident de voiture qu'a eu cette femme a changé ces projets. Son timing était plus le bon.
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