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January

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Tout ce qui a été posté par January

  1. Beau-père de la soeur d'Ali Riza Polat Ali Riza Polat, j'ai eu quelques contacts avec lui. le beau-père de la soeur d'Ali Riza Polat raconte que Polat les a aidés à des travaux à Londres où vivait sa soeur, ils ont refait des parquets ensemble... La livraison était en retard... Me Coutant-Peyre interroge le témoin et le parquet fait une remarque Me Coutant-Peyre: je peux poser les questions que je veux. Je sais que le parquet a beaucoup de pouvoir mais bon..Enfin, pas le pouvoir de faire venir des documents de la DGSI apparemment ! Madi N. Concernant l'acte qui s'est passé il y a 5 ans, c'est très grave, c'est quelque chose que je ne cautionne pas du tout. Je trouve ça horrifiant, c'est pas du tout dans mes convictions. Je suis encore choqué aujourd'hui de ce qu'il s'est passé. Le témoin dit qu'il connaissait Amedy Coulibaly : on a grandi dans la même ville. Les Kouachi je les connaissais pas. Polat je le connais. je ne savais pas que c'était un ami intime de Coulibaly. (Ali Riza Polat balance depuis le début du procès sur Madi N. Le témoin n'en dit pas plus sur un éventuel conflit entre eux pour l'instant.) Coulibaly je pense qu'il y a des gens qui le craignaient au sein de notre ville (Grigny). Je savais qu'il avait un casier judiciaire important. Il avait une notoriété de personne assez méchante et assez influente sur certains jeunes. Coulibaly c'était que des on-dits que j'avais par rapport à sa situation Le président : tout le monde sait mais individuellement, personne n'est au courant de rien. C'est une sorte d'omerta,si on dit quelque chose,on craint des représailles,c'est ça ? - dans toutes les cités il y a cette omerta. les gens craignent pour eux-mêmes et leurs familles. Moi en ce qui me concerne, sur Coulibaly je peux pas vous en dire plus. Coulibaly je l'ai suivi jusqu'à ces 17-18 ans. J'ai essayé de le driver, comme un grand frère. Après, il a été incarcéré. L'activité religieuse de Coulibaly je sais pas. Je sais qu'il fréquentait des mosquées, moi aussi d'ailleurs, je suis musulman Le président : il avait des pratiques radicales ? - pas du tout. Madi N. dit n'avoir Jamais parlé avec Amedy Coulibaly de la Syrie ou de Daech. : Coulibaly c'était un jeune de banlieue qui fréquentait les jeunes de son âge. Je le voyais souvent avec un jeune qui est malheureusement décédé. Ca s'est arrêté là.
  2. Me Coutant-Peyre avocate d'Ali Riza Polat : quand votre frère faisait des stupéfiants, avant 2012, certains mettent en doute qu'il gagnait de l'argent ? Il gagnait de l'argent avec les stups Ali Polat. Le frère de Polat rigole: un jour il est venu me réveiller avec 50 000€ en billets de 500. c'est pas tous les jours qu'on voit ça. Dans le box Ali Riza Polat éclate de rire le président aux deux frères : Et ça vous fait rire ?
  3. Le président au témoin concernant la fuite de son frère Ali Roza Polat vers l'étranger après les attentats : On peut avoir un ami qui fait une grosse bêtise et attendre tranquillement les services de police ou aller les voir si on a rien fait.. Si on prend la fuite alors qu'on a rien fait, la logique c'est de se dire : "pourquoi on prend la fuite". Comment expliquez-vous que quelqu'un qui n'a absolument rien à se reprocher prenne la fuite ? Frère d'Ali Polat : Mon frère il doit 15 000 euros à Coulibaly pour des stups et vous pensez qu'il va aller voir la police, on n'est pas dans un monde de bisounours pour dire qu'il était ami avec Coulibaly ? Le président : il vaut pas mieux une condamnation pour stupéfiants qu'une complicité des crimes et délits commis par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly...Ce n'est pas parce que Ali Riza Polat connait Coulibaly que ça fait de lui un criminel. Me Barré au témoin : Votre frère vous a-t-il déjà traité de mécréant ? Le frère d'Ali Riza Polat : il m'a juste dit que je devrais croire en dieu. (...) La famille est alévi. On mange du cochon dans la famille et on a toujours mangé du cochon. AG : vous dites que votre frère vous a frappé, que vous avez fini à l'hôpital Le frère de Polat : j'étais rentré à 3h du mat j'avais 13 ans, il pleurait avec ma mère. La 1ere réaction qu'il a eu c'est de me taper. Il m'a ouvert la lèvre. - c'est pas votre père, c'est votre frère Ali Polat Le frère de Polat : Mon père était pas là, mes parents avaient divorcé AG : vous dites que votre frère Ali POlat vous a tapé plusieurs fois. Le frère de Polat : une autre fois, c'est parce qu'il a trouvé des stups. Il m'a tapé, il y a eu une très très bonne correction ce jour là.
  4. Sercan, frère d'Ali Riza Polat Moi mon frère je le connais depuis très très longtemps, c'est mon frère. Moi mon frère je sais très bien ce qu'il faisait, il était trafiquant de drogue. Mon frère il s'est converti, il s'est pas radicalisé, il faisait que des magouilles, de la drogue. Il n'a jamais vendu d'armes. Mon frère il est pas radicalisé comme vous dites. Le président : Moi je dis rien du tout Témoin : Les personnes qui pensent qu'il est djihadiste ici.... Mon frère il a jamais vendu d'armes, il est plus intelligent. Vous pensez que s'il il avait vendu des armes il serait encore ici. Il serait parti un an avant, mon frère il est pas teubé. Vous dites que mon frère il a conduit un 1000 cm3 (La Suzuki qui a servi à Coulibaly à Montrouge) , il savait même pas conduire un scooter. je sais très bien que c'est pas lui. Il a fait dans les stups, puis les escroqueries. S'il avait vendu des armes, 6 mois avant il serait parti. Il est parti pourquoi, parce que c'est la cible numéro 1. Il connaissait Coulibaly, Il avait un casier. Vous dites que c'est lui le coupable. Le président : je vous répète que nous on dit rien du tout Témoin : Pour mon frère le nerf de la guerre c'est l'argent. Il a fait des escroqueries, avant de la cocaïne et de l'héroïne. Mais il n'a jamais vendu d'armes. Mon frère, c'est un jeune de banlieue qui essaie de se démerder comme tous les jeunes de banlieue Le président : peut-être pas tous Le frère d'Ali Riza Polat : les 3/4 Le président : les 3/4 c'est votre appréciation... Témoin : Mon frère quand il était dans sa chambre, il regardait pas des films de djihadistes le président : On l'a jamais dit... Mais quand on regarde dans son ordinateur on voit qu'il s'intéressait à ça. Vous allez nous dire que c'est pas interdit de s'y intéresser. Mais certains articles montraient un interêt particulier sur ce thème.
  5. Me Cechman : Vous dites dans cette conversation : "non il (Ali Riza Polat) ne peut pas travailler car il veut aller au paradis." J'arrive pas à comprendre le lien entre aller au paradis et ne pas travailler. Pour aller au paradis, il faut quand même mourir d'abord , nous sommes d'accord... Me Metzker : vous avez parlé des caricatures avec votre fils avant les attentats ? La mère d'Ali Riza Polat : non Me Metzker : Et vous en pensez quoi ? - Moi je pense la liberté c’est plus important que tout dans ma vie. AG : Les visites d'Amedy Coulibaly, quand il vous serre la main, c'est quand ? La mère d'Ali Riza Polat : Je me souviens pas très bien... AG : vous dites par deux fois qu'Amedy coulibaly est à l'oroigine du trafic de cocaïne de votre fils - Cocaïne je sais pas ce que ça veut dire mais moi je soupçonnais qu'il a mis mon fils dans la drogue. Il avait les yeux ça se tournait tout le temps (elle mime avec ses mains des yeux qui tournent). Je soupçonnais qu'il était dans la drogue. Ils sortaient tous les deux (Polat et Coulibaly) pour discuter. AG : on a évoqué les voyages de votre fils : Guinée, Cap Vert, Brésil, vous confirmez ? - Oui je crois, c'est ce qu'il m'a dit. AG : sur son projet de mariage au Liban, quand est-ce qu'il vous en a parlé ? La mère : je lui ai dit :"'attends, tu l'as connue hier". C'était en 2011 je crois. 2015, je me rappelle pas du tout qu'il m'en ai parlé. La mère de Polat continue : Il faisait ses prières. Il me disait : lis le Coran Maman, moi je voulais pas AG : Il n'y a jamais eu de discussion où il vous traite de 'perverse' ou de 'mécréante' ? La mère de Polat : non Me Coutant-Peyre : en Turc, y a-t-il un mot qui veut dire "mécréant" ? La mère de Riza Polat : non il n'y en a pas. Me Coutant-Peyre :Donc en Turc ça n'existe pas ? ("ohhhh" crient des avocats de la partie civile)
  6. Safiye K., mère d'Ali Riza Polat C'est un enfant qui n'a jamais eu de problème, à part qu'il n'a jamais travaillé. J'arrive pas à comprendre comment il a fait pour rentrer dans autant de magouilles, de problèmes. Depuis cinq ans et demi, il me regarde droit dans les yeux et me dit :'maman j’ai rien fait, c’est trop dur pour une mère'. Ali nous a toujours défendus, j'étais fière de lui. (...) J'ai fait tout pour que. Je sais pas pourquoi lui. Quels copains l'a mis dans ça. J'arrive pas à assumer ça. Le reste, les enfants c'est ma vie. J'ai appris parler français. J'étais partie ici pour faire des stages, je travaille toujours chez les Français. Je voulais pas travailler chez les Kurdes. Je voulais apprendre. On était une famille très très bien jusqu'à 2012. Après tout a changé. Ali était la lumière de mes yeux, j'étais une femme battue, j'ai pas honte de dire ça. Grâce à Ali, j'ai eu la force, j'ai divorcé. Depuis 2012, c'est trop dure, la vie n'est plus comme avant. Ali sortait avec ses copains mais à la maison il m'aidait pour tout, le ménage, le repassage (...) Il manquait jamais quelque chose chez nous. La mère d'Ali Riza Polat regarde souvent son fils dans le box et lui demande même parfois de l'aider à répondre quand elle ne se souvient pas de certaines choses. "Ne lui demandez pas, si vous ne savez pas tant pis", dit le président au témoin. En quelques minutes, le président répète à la maman d'Ali Riza Polat à la barre et qui ne cesse de regarder son fils dans le box à sa gauche : "Madame, c'est ici que ça se passe". Le président : vous pensez qu'il vous dit toujours la vérité votre fils ? La mère d'Ali Riza Polat : Oui il me regarde dans les yeux et il me dit j'arrive pas à mentir. Il finit toujours par dire la vérité. La mère d'Ali Riza Polat sur les actes commis par AMedy Coulibaly : Ca a choqué tout le monde. Comment on peut faire un truc comme ça ? La mère d'Ali Riza Polat a amené son fils en pleine nuit à Charles-de-Gaulle après les attentats Le président : Vous saviez qu'il partait pour la Thaïlande ? témoin : J'ai entendu Thaïlande. Il m'a parlé d'un copain là-bas qui était malade. Prsdt : vous avez pas été étonnée que subitement, en pleine nuit, votre fils parte voir un ami malade, en Thaïlande ? Il avait d'ailleurs à ce moment-là une interdiction de quitter le territoire.. Coulibaly c'était un de ses amis depuis assez longtemps Témoin : Oui. Mais jamais j'étais au courant qu'il était musulman, ça m'a choqué (..) (La maman d'Ali Riza Polat n'accepte "toujours pas" que son fils se soit converti à l'islam en 2014.) Le président : votre fils à la maison il fait la loi ou pas ? - non, jamais la loi. Pour lui, c'est d'abord les femmes. Moi et sa soeur on était les reines à la maison. - votre fils avait parfois beaucoup d'argent, il nous a parlé de Ferrari... - des fois il achetait des beaux vêtements. Parfois il avait de belles voitures mais c'était pas à lui. - Y'avait ça, les beaux vêtements, les belles voitures, mais en même temps fallait lui donner de l'argent pour mettre de l'essence dans son Kangoo. - non c'était pas ne même temps. Moi mon fils m'a toujours dit, je suis innocent. C'est un enfant il regarde droit dans tes yeux et il dit : Maman, j'ai rien fait. Ca pour une maman c'est trop dur. je sais très bien qu'il a pas fait des trucs graves. Jusqu'à la fin de ma vie, je suis toujours derrière lui. Moi je crois pas les religions, je crois au bon dieu. Le 1er assesseur : vous dites qu'à sa sortie de prison, il (Polat) avait changé ? Témoin : il faisait ses prières, tout ça, c'était trop dur pour moi. Assesseur : vous dites sa première vérité c'est le Coran. Le 1er assesseur parle d'une écoute téléphonique entre la maman d'Ali Riza Polat et une copine : "Je sais pas ce qu'il y a dans leurs cervelles de merde, je sais pas ce qui leur lave le cerveau" Témoin : Pour les religions je peux dire ça. Excuse-moi, est ce que c'est vraiment une conversation qu'ils ont retranscris, parce que depuis mon amie elle m'a tourné le dos. Le 1er assesseur évoque le mot 'mécréante" prononcé au cours de la conversation Mère de Polat : Pardon? C'est quoi mécréante ? Ca vient d'où ça je sais pas. Dans cette discussion, la mère d'Ali Riza Polat racontait à son amie avoir été insultée par son fils qui l'avait qualifiée de "mécréante" et de "perverse" parce qu'elle écoutait de la musique notamment, et que lui priait dans sa chambre..
  7. Ali Riza Polat Me Coutant-Peyre prend la parole : je ne veux surtout pas retarder le moment où mon client va s'exprimer (...) Je voudrais quand même rappeler que du côté de l'accusation et des services de l'Etat nous avons toujours des trous dans la raquette. il manque une audition très importante Il manque les déclarations d'un type dont on ne sait pas qui c'est, qui dit avoir des informations, il nous manque les révélations de ce monsieur en juin 2016 par la DGSI. Il nous manque aussi des gens dans le box, des gens sur le volet armes. Il me manque aussi des notes d'audience (Le cahier de notes de Me Coutant-Peyre a disparu depuis plusieurs semaines et n'a jamais réapparu.) Le président demande à l'accusé de garder son calme aujourd'hui. Il lui rappelle qu'il a proféré des insultes et menaces au cours du procès Polat: Non,c'est pas des menaces monsieur ! L'interrogatoire d'Ali Riza Polat va se faire sur deux jours. Il est considéré comme le principal accusé. Le président : il vous est reproché la complicité de l'ensemble des actes criminels commis par terroristes Saïd et Cherif Kouachi et Amedy Coulibaly. Il vous est reproché la complicité des crimes commis par Amedy Coulibaly (il détaille les faits commis à Montrouge et à l'Hyper Cacher les 8 et 9 janvier 2015 et comme pour les faits commis par les Kouachi, donne le nom des victimes). vous êtes aussi renvoyé pour la complicité des délits commis par Amedy Coulibaly : transports et détention d'armes, de produits incendiaires... le 1er chef d'accusation est la omplicité des crimes et délits commis par les frères Kouachi et Amédy Coulibaly, le 2e, la participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle. Ali Riza Polat : Je comprends, pas Mme Poux (juge d'instruction) avait d'écrire ce jour-là, sans connaître les frères Kouachi, sans laisser de traces ADN, Elle a besoin d'un bouc émissaire, les 7, 8 et 9 janvier j'étais chez moi. Avec des dires, qui sont faux je me retrouve là, je ne comprends pas. Je vais m'exprimer sur tout ça. Il faut un bouc émissaire. La personne qui a fourni les armes c'est Claude Hermant. Pour les frères Kouachi, il y a l'ADN M14 (ADN inconnue) dans la kalachinov. Les Kouachi je ne les ai jamais vus. Comment je peux être complice avec des gens que je connais pas et que j'ai jamais vus. Moi j'ai rien à faire dans le terrorisme. Je me suis jamais levé un matin pour tuer qui que ce soit. Vous voulez absolument un coupable mais ça va pas être moi. Si j'avais des armes, j'aurais fait un braquage. Je ne vois pas pourquoi j'irais prendre la vie des gens. Il vous faut absolument un coupable. On va en discuter de tout ça, des témoins qui viennent mentir. Comment vous pouvez me mettre une complicité avec des gens que je connais pas. Comment je fournis un sac d'armes ? Leur nourrice vient dire autre chose, des armes rouillées sous la baignoire. Non mais c'est quoi ça ! Moi les Kouachi je les ai jamais vus. Comment on peut me mettre un complicité avec des mecs que j'ai jamais vus. Si Dieu m'entend, Amedy c'était mon ami Je vais pas lui donner des Kalachnikovs pour qu'il se fasse tirer dessus. Je cautionne pas ce qu'il a fait (...) Moi Charlie Hebdo je connaissais même pas ! C’était un bandit, j'étais un bandit. On a bien accroché. On faisait de l’argent, il faisait ses magouilles, je faisais les miennes y'avait pas de problème. Je suis né sans rien, je suis né pauvre. Mon père ne ramenait rien à la maison je veux de l'argent. C'est le but dans ma vie. Je veux pas mourir pauvre. Mais je vais pas tuer des gens, j'ai des principes. Tant pis si je faisais de la prison, je voulais beaucoup d'argent. En 2010 j'avais vraiment de la thune. Je me grattais la tête, je passais un coup de fil, et je récupérais 50 000 euros. Polat avait une dette de 15 000 € envers Coulibaly : Je fais des escroqueries, ça marche pas, vous voulez que je fasse quoi, que j'attaque des petites vieilles ? Le président ne comprend pas pourquoi il ne peut rembourser Coulibaly s'il a autant d'argent. Ali Riza Polat : Moi j'ai toujours payé mes dettes, je suis pas un voleur moi (...) Y' a des mecs ils me doivent de l'argent, ils ont déménagé à Marseille. Je vais pas aller à Marseille pour 15, 20 ou 30 000 euros. La stup il m'a cassé les couilles avec Karasular Le président : vous insultez personne Polat : je l'ai pas insulté Ali Riza Polat explique qu'il allait chercher des stups lui même, qu'il avait de la "pure" came comme on n'en a jamais vue". Ali Riza Polat : j'ai beaucoup de business, les gens ils viennent me voir pour avoir des plans. J'ai des faux-billets, proxénétisme ça m'intéresse pas, j'ai arrêté la stup en 2012. Les frères Kouachi, ils font leurs trucs, c'est une dinguerie. Ils ont fait une dinguerie ma gueule. Coulibaly, quand j'ai vu ce qu'il a fait à la télé, j'ai tremblé comme j'ai tremblé ce jour-là. Je me suis dit: qu'est ce que tu fais ! qu'est ce que tu fais ! (il hurle). Je veux pas aller en prison pour ça ,j'ai rien à voir, j'ai pas été intermédiaire pour ces trucs là. Moi je veux aller en prison pour ce que j'ai fait, y'a pas de problème. Je veux pas aller en taule pour ce que j'ai pas fait. Il (Amedy Coulibaly) a fait une dinguerie ma gueule. Le 9 janvier quand je suis rentré à la cité, tous les mecs de la cité ils sont venus me dire au revoir, ils m'ont dit la France c'est fini pour toi. Amedy Coulibaly ce qu'il a fait, c'est au dessus de tout ce que je peux faire dans ma vie. Moi je peux pas. Le cerveau il disjoncte à un moment. (...)J'ai vendu un véhicule ça fait cinq ans qu'on me dit que je l'ai échangé contre des armes, y'a 2000 euros, 3500 euros. J'ai jamais travaillé dans ma vie, j'ai fait des magouilles dans ma vie. Je fais mon business, je fais ma vie. Quand ils ont parlé de Claude Hermant à la télédans ma cellule, j'étais l'homme le plus heureux dans ma cellule, je me suis dit qu'ils avaient trouvé le vendeur d'armes. Depuis 20 mn environ, le président cherche a savoir pourquoi le 9 janvier, jour de l'attentat de l'Hyper Cacher, Polat part en Belgique pour demander à Metin Karasular le reste de l'argent dû pour la Mini Cooper de Coulibaby et Boumeddienne. Il n'obtient pas de réponse. Polat : Je suis parti, moi je ne voulais pas aller en prison pour ce que je n'ai pas fait Le président : vous vous dites de façon logique, "il faut que je m'arrache de France". Le président lit des éléments du dossier à Ali Riza Polat L'accusé hurle : C'est faux ça, qu'ils aillent se faire enculer ces fous ma gueule ! Je voulais pas aller en Turquie moi, je voulais pas faire le djihad. Moi en Syrie, chez l'Etat islamique, je reste même pas 30 minutes. il me tue direct. Je veux pas vivre sous la charia moi. Il y a la vie avant le 9 (janvier 2015), tu fais ta vie normale, et il y a la vie après, tu sais que tu vas aller en taule. Molins (François Molins alors procureur de la République de Paris) il parle de moi dans sa conférence, il me connait pas. Il dit on a identifié un complice de Coulibaly ! Avec la DGSI quand tu leur parles ils disent : 'Arrête de te foutre de notre gueule' Hermant il a donné des armes, il a fait un peu de prison, il vient libre ici. Il a fourni les armes, il les a remilitarisées, ces armes elles ont tué des gens, des innocents. Pourquoi essayer de noyer le poisson ? Je veux pas aller en taule pour des choses que j'ai pas faites. le président: je comprends Polat :Vous le comprenez pas monsieur parce que je suis le seul qui passe pour complicité ici ! Si j'ai réussi à faire tout ça sans laisser des empreintes, des adn, franchement je suis vraiment fort. Et le 9 janvier, je deviens abruti, je prends mon passeport, je vais à l'aéroport et je pars, je fuis. Mais vous êtes fou ! président: Monsieur Polat, vous soufflez un petit peu là, 2 minutes.. Ali Riza Polat : Oui. Ne commencez pas à me dire je voulais aller en Syrie, Moi je voulais aller à Damas. Moi je voulais pas aller chez l'Etat islamique. Le président : le 19 janvier, vous êtes de nouveau en France Ali Riza Polat coupe la parole au président. Régis de Jorna essaie de le stopper à nouveau. L'accusé au président : attendez laissez-moi finir ! Le président: et après vous essayez de partir vers un autre pays, la Thaïlande. Le 22 janvier vous parvenez à rejoindre Phuket via la Belgique. Vous restez 3 jours là-bas.Pourquoi partez-vous 3 jours ? Ali Riza Polat répond, mais rien n'est clair.. Alors que le président essaie de savoir pourquoi Polat est parti à Phuket du 22 au 25 janvier. Polat : Moi je suis pas un complice à Coulibaly hein. Quand j'allais en Belgique, c'était pour récupérer l'argent de la voiture (la Mini Cooper). Molins il dit 'on a identifié un complice à Coulibaly'. Moi je suis pas un complice à Coulibaly. Je vais me répéter mais j'ai rien fourni moi. Si j'ai fourni (les armes),je passe de James Bond au dernier des tocards mon frère (le président donc). Je n'étais pas au courant (de ce qu'allait faire Coulibaly). Parce que tu t'y attends pas. Ca te dépasse, ton cerveau... Je regrette d'avoir arrêté de vendre de la drogue (en 2012 selon lui). Laisse tomber ma gueule, j'ai arrêté la stup. Plus j'ai eu des problèmes. moi on me reproche d'avoir transporter des armes que j'ai jamais vu de ma vie, des matières incendiaires, des explosifs quoi, que j'ai jamais vu de ma vie. Moi j'ai rien fait de tout ça. Sa femme (Hayat Boumeddiene, femme de Coulibaly) j'étais pas au courant qu'elle était en Syrie, j'ai jamais déplacé sa moto à Coulibaly. La verité elle est souterraine et ben on va faire sortir tout ce qui est souterrain. Pourquoi si je suis au courant je pars pas avant? Avant les attentats je suis MacGyver, j'arrive à ramener plein de choses, sans laisser mes empreintes, mon ADN et après les attentats je fais des trucs de pieds nickelés ? J'attends le 9 et dès que je vois la télé, je pars. C'est ça ? N'importe quoi ! Le président parle de la liste écrite par Ali Roza Polat et retrouvée chez Metin Karasular, accusé, sur laquelle est mentionné du C-4 (explosifs) Ali Riza Polat : J'ai pas demandé 200 grammes de C-4 je demande le prix. Le président: mais vous voulez faire quoi avec ça (De l'explosif C-4) ? Ali Riza Polat : je vais vous dire la vérité Le président : bah oui Polat : Avec ça, je veux faire des banques Le président : Pourquoi ça (cette liste avec du C-4) se retrouve chez Metin Karasular en Belgique ? Ali Riza Polat : j'ai demandé à ce qu'il se renseigne. La juge elle me dit que je recherchais des armes pour les Kouachi. Moi j'ai dit à la juge: Vous êtes sérieuse ce matin. Ca faisait déjà deux ans qu'on essayait de me refiler la fourniture d'armes de Coulibaly ! moi j'ai pas de friterie et je vends pas de Kalachnikov par derrière et je travaille pas avec la police . Hermant, il est libre. Il y a des douaniers qui perdent la mémoire. Moi on a une liste, ça y'est je suis un trafiquant d'armes ! Moi on dit que je fournis les Kouachi, Coulibaly, je donne les armes... tout ça sans laisser de trace, d'ADN je dors tranquillement chez moi et le 9 janvier je réalise ! et je pars... Hermant il a du sang sur les mains, moi j'ai pas de sang sur les mains. (...) Vous vous êtes fait un film, je fais pas du trafic d'armes. Coulibaly c'est un braqueur, tout sa vie il a braqué. C'est pas le gars du coin qui va bosser au chantier et du jour au lendemain on le retrouve avec 240 balles de Kalach. Le président : Votre mère va venir déposer ce soir. Vous vous êtes converti à l'islam, ça lui plaisait pas trop Ali Riza Polat : non elle déteste la religion musulmane. Moi j'étais même pas alévi, Je mangeais du porc j'étais dans rien du tout. Je suis devenu musulman après le bracelet électronique, en mai ou juin 2014. Je suis parti pour ma conversion à la mosquée de Grigny. Je suis venu, je savais même pas faire la prière. Le président : on se lève pas le matin en se disant je vais me convertir... Ali Riza Polat : Moi il y a une chose qu'il faut savoir. même converti, je fais mes magouilles. Je fais mes magouilles, je continuerai toujours avec les meufs. j'ai jamais dit à une fille je veux pas te parler. Je vais aux putes y'a pas de problème. Je vais sortir après mes 5 ans de détention provisoire, je vais récupérer mes plans d'escroquerie. Le président: Oui, vous l'avez dit dès les premiers jours, que vous alliez recommencer vos magouilles Polat: Oui je vais reprendre mes magouilles. Les médias ils ont menti,ils ont dit que j'ai dit que j'allais faire pire. C'est pas pour tuer des gens Monsieur. Dehors je sors je fais des magouilles toute la matinée, demandez à ma mère et mon petit frère. Le président rappelle à Polat ce qu'il avait dit à une enquêtrice sur le Coran: "Il faut lire le Coran, je pense que ceux qui ont lu le Coran,c'est parce que c'est la vérité" Polat : J'ai jamais dit qu'il fallait lire le Coran . (Pour lui ça a été mal interprété) Dr Coutanceau, expert psychiatre Pas d'antécédent psychiatrique (...) Il s'explique avec son vocabulaire. Il a la mémoire qui fonctionne. Il assume ses délits. Il se définit comme un gros marchand de drogue. Il peut être un peu grande gueule. Il le dit d'ailleurs. C'est un sujet qui parle cash. Ce qui l'intéresse, c'est faire de l'argent et voir des femmes. Dans l'affaire, Ali Riza Polat reconnait "une chose", c'était un ami de Coulibaly". Il lui devait 15 000 euros de shit depuis plusieurs années. Il dit Coulibaly est venu chercher ses sous, c'est normal. Il dit qu'ils ont a fait des escroqueries, avec la MIni Cooper notamment. Le Docteur Coutanceau sur Polat : Ali Riza Polat me dit : 'Les enquêteurs disent que je suis parti chercher les armes, mais c'est faux. Ils ont attrapé Hermant qui a donné les armes. Je suis en taule gratos pour rien". Quand on interroge Ali Riza Polat sur les actes commis par son ami Amedy Coulibaly il dit: 'C'est un trou du cul, je suis pas d'accord. Mais il disait rien, il le masquait, personne ne savait.' Le Docteur Coutanceau sur la religion, Ali Riza Polat dit: "Je fais des conneries mais je demande pardon à Dieu. (...) Pour moi dehors c'est l'argent. " Dr Coutanceau : il est cash dans tous les domaines. S'il n'a pas envie de répondre à une question, il n'y répondra pas. L'avocat général demande au psychiatre s'il peut y avoir une duplicité chez Ali Riza Polat, notamment vis à vis de la religion. Coutanceau : est-ce que le sujet pourrait masquer une idéologie forte, radicale ? Oui bien sûr. Mais je n'en ai vu aucune trace. On a aucun élément qui pourrait laisser penser qu'il soit dans ce genre de trip. Me Coutant-Peyre, avocate d'Ali Riza Polat: est-il (Polat) quelqu'un d'influençable ? Le Dr Coutanceau : il est plutôt quelqu'un qui fait ses choix. Ou il est convaincu et il participe, ou il est pas convaincu et il participe pas.
  8. Le 1er assesseur lit les dépositions d'Omar T. Ce dernier connaissait Mohamed Belhoucine depuis l'enfance. Ils étaient proches depuis début 2013. Omar T. a rencontré Amedy Coulibaly via Mohamed Belhoucine et dit ne l'avoir vu que 4 fois, toujours en présence de Mohamed Belhoucine. Omar T. a indiqué aux enquêteurs que la veille du départ de Mohamed Belhoucine, en présence d'Amedy Coulibaly, il n'avait pas été question d'attaques terroristes en France. La cour passe outre beaucoup de présences de témoins et aujourd'hui c'était plus que jamais.. Les mandats d'amener ne se délivrent pas en cinq minutes, certains témoins sont en fuite, d'autres sont excusés par des certificats médicaux. Aujourd'hui samedi très peu de présence dans la salle, à contrario d'hier pour l'audition de Peter Cherif qui finalement a tourné court. Aujourd'hui c'était la journée du récit et des explications des traumatismes des victimes, et il n'y avait personne... Ici retour sur l'intervention magistrale des experts : https://www.franceinter.fr/justice/blessures-invisibles-au-proces-des-attentats-de-janvier-2015-la-parole-aux-experts-psy
  9. On donne les indices qu'on veut, mais attention à ne pas faire trop dans le difficile, c'est élitiste, il faudrait que tout le monde puisse jouer. On l'a vu au début, tout le monde n'interprète pas les choses de la même façon, un indice brut, une image, un indice en forme d'énigme, sur l'histoire, le titre, l'auteur.. Le principal c'est que tout le monde s'amuse
  10. Il aura quand même fallu 40 mn avant de trouver un témoin disponible.. Malade, pas là, etc. Philippe T. Les accusés j'en connais aucun qui sont présents. je connais que Mehdi Belhoucine et son frère. Mehdi Belhoucine je le connais i depuis l'enfance, on était à l'école ensemble c'était un ami. Par rapport à tout ce qu'il s'est passé j'étais au courant de rien du tout, c'est juste que j'étais un ami à lui. Je sais pas quoi d'autre vous dire. La dernière fois que j'ai vu Mehdi Belhoucine, c'est bien avant ce qu'il s'est passé, bien avant les attentats. Deux mois avant ce qu'il s'est passé. Moi j'ai appris qu'il était parti en Syrie aux infos (...) J'étais étonné, un petit peu ouais. Je pensais pas qu'il (Mehdi Belhoucine) serait capable d'aller jusqu'à là-bas. Le président : La Syrie, 2015 c'est pas un voyage d'agrément... Philippe T. ami de Mehdi Belhoucine : peut-être qu'il voulait pratiquer sa religion là-bas. C'est un musulman un petit peu radical. Le président : vous même vous êtes musulman comme Mehdi Belhoucine un musulman 'un petit peu radical' ? -Non. Le président : c'est quoi un musulman "un petit peu radical" ? Philippe T. Medhi (Belhoucine) n'écoutait pas de musique, il ne serrait pas la main aux filles Le président: Amedy Coulibaly vous le connaissez ? Philippe T. : je l'ai vu une fois. Le djihad pour moi c'est une guerre. Le président: Mehdi Belhoucine il était parti selon vous faire le djihad ? Pourquoi il est parti en Syrie ? Philippe T. J'en sais rien moi. je sais qu'il (Mehdi Belhoucine) était parti là-bas (en Syrie) peut-être pour vivre sa religion Le président: vous êtes musulman, vous pratiquez votre religion en France, vous n'êtes pas obligé de partir en Syrie pour pratiquer votre religion ! Le président évoque le nom de plusieurs amis du témoin. Ce dernier ne les voit plus. "Il est parti lui aussi ?" demande le président "Oui" répond Philippe T. Le témoin dit avoir appris qu'un de ses amis est "mort" en Syrie". Le président : Et lui là (il cite un autre nom), vous le voyez plus, il a vous a parlé de partir en Syrie ? Philippe T. : Non, mais il pratique une religion plus stricte, il n'écoute pas de musique, pas de contact féminins, plein de petits trucs.. Le président: Amedy Coulibaly, après avoir dit que vous ne le connaissiez pas, ni lui ni sa femme, pourquoi vous avez parlé après d'un dîner ? Vous dites : "je savais que c'était un ami à Hamidou (le président précise qu'Hamidou est Mohamed Belhoucine) il l'appelait Dolly. Je l'ai croisé chez Mohamed à un dîner. (...) Vous dites : Ils (Mohamed Belhoucine et Amedy Coulibaly) ont parlé de la Syrie, ils ont dit que c'était bien et qu'après il faudrait y aller. Philippe T. : ils en parlaient... Moi j'étais pas pour l'Etat islamique Le président au témoin : mais vous prenez part à la discussion ? Philippe T. : Non Le président : Vous allez prendre un tas de réseaux sociaux, vous allez en plus dans des taxiphones. Vous avez d'ailleurs un peu de mal à l'admettre Philippe T.: Je voulais avoir des nouvelles de Mehdi (Belhoucine) Le président : Vous vouliez des nouvelles de Medhi Belhoucine mais vous ne vouliez pas qu'on vous repère... Philippe T. : Oui (dans l'affaire dans laquelle il était Le témoin précise qu'il voulait savoir si Mehdi Belhoucine "allait bien") Le président : vous utilisez deux adresses mails fantaisistes maximemax@netcourrier.com gregorygreg@netcourrier.com ,vous allez réussir à communiquer par ce moyen là avec Belhoucine? - non Le président : ces adresses mails, c'était pour correspondre avec ceux qui étaient partis en Syrie, vous l'avez dit. (C'est Mohamed Belhoucine qui aurait remis les adresses mails maximemax@netcourrier.com et gregorygreg@netcourrier.com) Vous avez préféré, plutôt que d'aller voir la police, aller dans des cybercafés pour communiquer avec ceux qui sont partis (parmi lesquels les Belhoucine), car vous aviez peur de vous retrouver mêlé à ces attentats. en janvier 2015, il y a deux tentatives de connexions de votre part sur les adresses maximemax@netcourrier.com et gregorygreg@netcourrier.com. Vous avez lu aussi l'interview d'Hayat Boumeddienne dans revue "Dar al Islam" Le témoin : Oui c'est de la curiosité Le président à Philippe T. témoin: le 13 janvier 2015, on vous localise à Dammartin-en-Gôele. Pour les enquêteurs, Dammartin-en-Gôele ça fait tilt Le témoin : j'ai donné la réponse là-dedans Le président: alors c'est un hasard ? Le témoin : Oui Le président : Bon Dammartin-en-goële y'a pas que des terroristes, y'a pas que les Kouachi, vous avez dit que ça correspond au séminaire de formation de Darty que vous avez fait. Quand vous êtes en mesure de donner des explications vous les donnez. Pourquoi dans d'autres circonstances vous n'êtes pas aussi fluide ? Le 1er assesseur : Dans votre ordinateur, on trouve un accès au navigateur tor et un dossier nommé "bordel bureau/islam/djihad", avec quelques photos. C'est pas les copains avec lesquels vous cherchez à maintenir un contact ça.. Philippe T. témoin répondant au premier assesseur: je sais pas il date de quand, j'étais jeune à l'époque Un avocat (partie civile) au début de votre déposition, vous avez dit avoir une vague notion de ce qu'était le djihad, quand les frères Belhoucine vous parlent d'aller en Syrie, vous ne faites pas le lien avec le djihad ? témoin:non pour moi c'était la religion Me Cechman : vous pensez quoi des attentats ? Philippe T.: bah c'est triste, c'est triste pour tout le monde Me Cechman : Vous condamnez Monsieur ? Philippe T. : oui (Elle le fait répéter plusieurs fois sa réponse.) Me Cechman à Philippe T. témoin et ami de Mehdi Belouchine : vous avez des codes, vous cherchez à avoir des nouvelles de ceux qui sont partis en Syrie, il y a des drapeaux de l'Etat islamique qui sont retrouvés dans votre ordinateur.. Me Cechman: M. vous êtes là en qualité de témoin, je pense que les poursuites si elles avaient dû être faites, elles l'auraient été, vous pourriez au moins éclairer la cour Philippe T. : je voulais avoir des nouvelles de Medhi, c'est tout et au final je suis ici Me Cechman : vous avez la conscience tranquille Monsieur ? Philippe T. : Non pas vraiment Me Cechman : Pourquoi Philippe T. : être témoin dans un procès des attentats et être ami de Mehdi Belhoucine, je ne vois pas comment être détendu..
  11. Guillaume Denoix de Saint-Marc,directeur général de l'AfVT (Association française des Victimes du Terrorisme) explique que son association fait des interventions dans les écoles. "Notre travail est le même que Monsieur Paty, c'est un travail pédagogique, casser une vision simpliste que peuvent avoir certains (...)Lors de ce procès par exemple, plusieurs fois nous avons amené des classes dans la salle en bas (à l'auditorium). Le but est de développer un esprit critique. "On a demandé à certains pourquoi il étaient Charlie ou pourquoi ils n'étaient pas Charlie". Une avocate de la partie civile : ça vous arrive d'avoir peur ? Samuel Paty, ça va changer quelque chose. Guillaume Denoix de Saint-Marc : Ca a été un choc. J'ai personnellement eu peur. Nous avons peur. Nous allons sortir de cette sidération. On va revenir, c'est indispensable. Il va falloir qu'on y retourne malgré la peur ou en surmontant la peur.
  12. Sociologue Le témoin a été cité par la Licra. L'avocate de la ligue l'a remercie pour son "exposé" qui était dédié notamment au phénomène de radicalisation. Me Lévy : quand on est sociologue, comment considérez-vous que venir témoigner à une cour d'assises peut être votre place ? La sociologue : Je suis témoin de contexte. Je peux éventuellement apporter un éclairage sur les logiques à l'oeuvre. Si j'ai accepté alors que je suis menacée de mort, c'est justement parce que aussi, en tant que citoyenne, je ne peux pas assister à certaines choses sans me sentir une responsabilité. Je viens par rapport à mes recherches, mes travaux, menés avec les préfectures, le ministère de l'Education nationale... Me Lévy à la sociologue : Vous êtes auteur d'un livre dans lequel vous dites "l'assignation identitaire fait partie de l'humiliation", vous évoquez le complotisme, les garages utilisés par les proxénètes. Vous parlez de Grigny en évoquant des tournantes... La sociologue : J'ai refusé d'avoir des informations qui aurait pu m'aider. Je n'entre pas dans le dossier, par respect des accusés. Dans le box, des accusés rigolent, d'autres semblent effarés par les propos du témoin...
  13. Un nouveau témoin (PC) à la barre Il dit qu'il travaillait à l'Hyper Cacher et qu'il était présent le 9 janvier 2015, jour de l'attentat commis par Amedy Coulibaly. Le témoin, partie civile raconte au sujet du 9 janvier 2015 : Ca a tiré de partout, je me suis caché au fond du magasin (..) J'ai entendu des cris, des coups de feu. Puis après je suis sorti de cet endroit. J'ai été voir le terroriste, il m'a dit : 't'étais caché où'. Il m'a dit :'vas te mettre avec les autres.' Il m'a dit de faire ceci cela. J'ai découvert ces scènes horribles. Depuis j'ai pas pu reprendre le travail, j'ai été déclaré inapte par rapport à ça. Ce monsieur s'exprime aujourd'hui alors que les faits de l'Hyper Cacher ont été examinés il y a plusieurs semaines maintenant. "Pourquoi ?" lui demande le président. - Il fallait que j'en parle que je le dise.J'ai vu des choses horribles. Son avocat dit qu'"il y avait une appréhension au départ". "Je remercie la cour de bien vouloir l'entendre aujourd'hui" ajoute le conseil de cet homme.
  14. Médecin psychiatre Le médecin psychiatre a examiné 11 des 15 policiers qui sont intervenus sur l'attentat de Charlie Hebdo. J'ai rencontré ces policiers à l'été 2018, ça se situe après la date de consolidation. Nous avons à ce moment les symptômes séquellaires définitifs. Je crois savoir que certains de ces policiers ont témoigné devant cette cour. Quand ces policiers sont arrivés sur les lieux le 7/01/2015, aucun ne savait qu'il y avait un attentat ou que les locaux de Charlie Hebdo se trouvaient là. Le président : vous avez parlé de culpabilité d'échec de certains policiers à avoir échoué dans leurs tirs, en n'atteignant pas les terroristes, les frères Kouachi ce 7 janvier 2015. Le psychiatre : tous les policiers que j'ai vus et qui ont fait usage de leur arme ce 7 janvier 2015 m'ont dit la même chose :" Si j'avais mieux visé, mon collègue (Ahmed Merabet) serait vivant". D'où cette culpabilité de l'échec.
  15. Le président : Plusieurs victimes ont voulu témoigner à ce procès. Certaines se sont décidées à la dernière minute, d'autres ont dit qu'elles ne le souhaitaient pas, qu'elles ne pouvaient pas, qu'elles voulaient passer à autre chose. Il y a chez certaines victimes une nécessité de témoigner au procès, et chez d'autres au contraire, une nécessité de s'abstraire. Cette diversité de point de vue est fréquente, pour ce procès comme pour d'autres. Le procès est-il nécessaire à la reconstruction de la partie civile ? Expert : Pour certaines oui, pour d'autres non. C'est au bout de 4 semaines que l'on peut parler de stress post-traumatique, de chronicisation. Avec des cauchemars, des flash-backs... Me Senyk avocate de la partie civile à l'expert psychologue: vous avez parlé de lame de rasoir dans la gorge des victimes qui ne peuvent parler, une impossibilité d'évoquer les faits et d'entendre l'autre. - Pour les victimes, chaque parole est comme une lame de rasoir dans la gorge. Parfois la souffrance est telle que le sujet ne peut être abordé dans les familles. C'est trop douloureux. On ne le digère pas. Evoquer l'événement tragique c'est potentiellement déclencher la souffrance de l'autre. En général il y a une grande peur de réactiver cela chez l'autre. Me Malka : J'ai connu des personnes qui n'avaient aucun lien avec les attentats et qui ont eu un ressenti plus fort que moi ou d'autres qui ont été proches. La question du seul ressenti suffit-elle pour dire ce qu'est une victime ? Dans ce cas, n'y aurait-il pas 66 millions de victimes. Au-delà du ressenti, y a-t-il un autre critère pour déterminer qui est victime ? - bien sûr que par extension, des personnes parce que c'était leur quartier, qu'elles connaissaient l'endroit, vont se retrouver traumatisées. Moi je ne raisonne pas en terme de victime, je ne suis pas juriste. Je raisonne en terme de patients, de sujets. Je n'ai pas de réponse à cela. Il est évident que sur un plan juridique il vous est nécessaire de circonscrire qui est victime ou pas. Pour que la thérapie fonctionne chez les victimes et leurs proches, il faut que le patient adhère, qu'il soit motivé, qu'il ait envie d'aller mieux, qu'il s'autorise à aller mieux. La culpabilité peut empêcher cela. Un avocat de la partie civile à l'expert psychologue : Quel est l'impact de la médiatisation sur des victimes directes ou indirectes ? L'expert psychologue : Ce qui est valable pour l'un n'est pas valable pour l'autre. Concernant la famille Merabet, voir les faits en boucle à la télévision, je trouve logique que cela déclenche des symptômes similaires à ceux de personnes présentes sur le lieu de l'attentat. Pour la famille Merabet, il peut y avoir le sentiment qu'on leur vole quelque chose, qu'on utilise leur souffrance à des fins médiatiques et pour faire de l'audimat. Pour d'autres victimes, il est très important qu'il y ait une médiatisation de ce qu'ils ont vécu, que ça puisse être compris par l'extérieur. Pour certains le média a une fonction salvatrice.
  16. L'expert psychologue dit qu'elle a vu plusieurs victimes de l'attentat de l'Hyper Cacher. L'une d'elle a vécu l'attentat du début à la fin. "On avait une jeune fille très introvertie de nature, une grande pudeur, qui s'est exacerbée depuis les faits. En réaction à l'attentat, elle a développé un état post-traumatique très sévère, une hypervigilance qui fait qu'on se sent en insécurité partout, le seuil de peur est déréglé. Le fait de vivre en France est devenu impossible pour elle. Il y a une culpabilité du survivant chez elle dévastatrice. Elle a assisté à l'agonie de l'un de ses amis à l'Hyper Cacher, ils avaient été à l'école ensemble. Elle se refait l'attentat en se disant ce qu'elle aurait pu faire; comment elle aurait pu sauver son ami". Le président : certains disent qu'ils se sentent coupable d'avoir échappé à la mort. Cette culpabilité du survivant a-t-elle des limites ? L'expert psychologue : Elle n'a aucune limite (...) Elle peut même pousser au suicide dans certains cas. Expert psychologue: j'ai vu aussi l'épouse de Michel Saada. Elle n'arrête pas de pleurer. Elle avait travaillé avec des enfants autistes dans sa vie. Elle avait retardé l'âge de la retraite pour travailler avec ces enfants. La famille Saada est unie, soudée, ils voulaient s'installer en Israël. Quand je l'ai rencontré elle faisait des allers-retours entre la France et l'Israël. Elle est devenue grand-mère mais dans sa vie, tout était devenu insupportable. Elle ne pouvait se réjouir de cette naissance, elle ne peut dépasser le processus de deuil. Elle a une culpabilité du survivant. Elle mentait à ses enfants en leur faisant croire que la journée elle faisait des choses alors qu'elle ne faisait que ressasser. Tous les repas de Shabbat la renvoient à l'événement tragique, au jour de l'attentat. Elle se sent responsable de la mort de son époux à qui elle avait demandé ce 9 janvier 2015 d'aller chercher son ordinateur et il a profité de ce trajet pour aller à l'Hyper Cacher".
  17. 24 octobre Expert psychologue (a examiné plusieurs victimes) Les expertises ont été effectuées à la demande du juge d'instruction en 2017. Ces victimes ont eu du mal à comprendre pourquoi elle devait venir faire ces expertises deux ans après les faits. J'ai eu à voir plusieurs victimes des différents attentats. J'ai un regard assez général sur le retentissement psychologique que l'on va avoir. Le cerveau va rester dans cet état d'hypervigilance. on aimerait bien se dire je vais reprendre les transports, aller dans la rue, mais on n'y arrive pas. La personne reste en état d'alerte, en hypervigilance" "Le cerveau n'arrive pas à archiver les événements dans les zones de la mémoire. Quand la personne dort, elle ne dort jamais bien d'abord. Dès que la personne va faire un cauchemar, ça va provoquer des réveils en sursaut, et laisser la personne dans un état d'extrême fatigue. La personne fait des cauchemars la nuit, a des flash-backs la journée, elle vit ces événements comme si ils étaient tout le temps là, comme si la menace était toujours là" L'expert dit qu'elle conseille à ses patients de classer ces événements traumatiques comme un livre dans une bibliothèque. "Quand on est face à des deuils pathologiques, la culpabilité est telle que la personne reste dans ce processus de deuil à pleurer l'autre". Sur la famille Merabet : J'ai vu la famille d'Ahmed Merabet qui est extrêmement soudée. Le papa de cet famille est décédé en 1995. Ils ont dit que le décès avait été douloureux pour tout le monde mais qu'il n'était pas traumatisant, qu'ils avaient pu faire le deuil. Par contre, ils n'ont pu surmonter le décès d'Ahmed Merabet. Le plus traumatisant pour cette famille a été le relais par les médias de la vidéo de l'assassinat de leur proche. C'était vécu pour eux comme une atteinte extrêmement douloureuse. La soeur d'Ahmed Merabet avait eu une altercation avec son frère le jour des faits. elle était enceinte de 5 mois. Elle vivait aussi chez sa mère. Tous les symptômes avec ces circonstances ont été mis à leur paroxysme. Il y a un syndrome post-traumatique très sévère, un état d'alerte permanent, une hypervigilance. Elle est en proie à un deuil pathologique et une culpabilité dévastatrice qui ne lui permettent absolument pas de surmonter ces symptômes.
  18. Sébastien L. C'est le dernier témoin entendu. Il a été impliqué dans la filière de Claude Hermant et il se refuse à toute réponse. Il maintient que les seuls contacts qu'il avait avec le trafiquant étaient au sujet de tabac et de stupéfiants. Malgré les efforts du président et des avocats, le témoin garde le silence. (Vu le retard du planning, il y aura une audience samedi).
  19. Il aura fallu attendre encore une bonne demi-heure avant que Peter Chérif n'apparaisse sur l'écran de visio Il est entouré de surveillants ou de policiers. Il a les bras posés sur la table, devant le micro. le président : vous nous entendez ? On entend une femme lui dire : faut répondre Peter Cherif : ouais j'entends. Peter Cherif se met à parler se met à parler en arabe, puis en français. Peter Cherif: Au nom d'Allah le miséricordieux. Que sur le prophète Mohamed soit la meilleure de bénédiction et la meilleure des prières. C'est le seul témoignage que je vais vous apporter aujourd'hui. Au nom de Dieu, les cléments et les miséricordieux, le seul témoignage que je vous apporterai, c'est le témoignage de l’unité de dieu, d’Abraham, de Moïse, de Jésus et du prophète Muhammad. Dieu est une réalité, et c'est un processus de pensée basé sur du pragmatisme,le Dieu auquel je me soumets et auquel je soumets tout mon être la voix de ce Dieu qui a révélé à Abraham et ensuite à Moïse, Jésus et le dernier des prophètes Muhammad. Je viens d'introduire mon discours par un témoignage mais le témoignage que je donnerai aujourd'hui est le seul que je donnerai. Je tiens à préciser qu'aujourd'hui tenir ce genre de discours c’est passer pour une personne qui se laisse passer pour une faible d’esprit, comme le disent à longueur de journée les médias. Non, c’est une pensée réfléchie. On m’a forcé à venir ici pour une affaire pour laquelle je n’ai rien à voir. Je ne répondrai à aucune question. Je n'ai pas cette attitude dans le but de provoquer, de choquer. je ne suis pas un criminel. Je n'appelle pas au crime mais j'appelle tous les hommes à ouvrir les yeux et à réfléchir sur le message qui nous a été envoyé par l'intermédiaire du prophète Muhammad. J'appelle tous les hommes à réfléchir sur les questions essentielles de la présence de l'homme sur terre. C'est la seule chose que je dirai aujourd'hui et je ne répondrai plus aux questions. ..ok. le président lit des extraits des dépositions de Peter Peter Cherif : Au juge d'instruction ,vous aviez dit que pour les attentats de Charlie Hebdo : "les choses n'auraient pas du en arriver là". Pas de réaction de la part de Peter Cherif. Le président demande à Peter Cherif de parler des frères Kouachi, dont il était "très proche". Silence de la part de Peter Cherif, qui est immobile sur sa chaise. Le président lui demande s'il a quelque chose à dire aux victimes dans la salle. Peter Cherif garde encore le silence. Me Casubolo-Ferro avocat de la partie civile interroge Peter Cherif. Il lui pose plusieurs questions mais n'obtient pas de résultat non plus. Peter Cherif garde le silence et fixe quelque chose qu'il a dans les mains, comme un cahier ou un livre.Les avocats de la partie civile, dont certains avaient de nombreuses questions à poser à Peter Cherif renoncent. La visioconférence avec le détenu Peter Cherif est terminée.
  20. Patrick H. (Une des armes de Coulibaly, un fusil d'assaut avait été achetée en janvier 2014 par Patrick H. ressortissant belge. Il l'avait vendu sans remilitarisation à Claude Hermant.) Je n'ai pas de déposition spontanée à faire sachant que je l'ai déjà fait avec vos inspecteurs il y a quelques années. Le président rappelle que dans une cour d'assises la procédure est orale. Président : vous vendiez des armes assez diverses: fusil d'assaut, armes de poing....Elles étaient neutralisées Patrick H. oui j'ai acheté des armes neutralisées à AFG en Slovaquie avec certificat. j'avais fait un commerce que je pensais légal. Je vendais des armes neutralisée sous mon propre nom, il y a pas mal d'acheteurs qui se sont présentés. J'ai vendu tout mon lot d'armes à Claude Hermant. Le président : Vous avez vendu combien d'armes à Claude Hermant ? Il a pris presque tout le stock.. Patrick H.: il n'y avait pas de stock, Claude Hermant me disait ce qu'il voulait, quand j'avais la marchandise, il la récupérait, il me payait. Claude Hermant m'a contacté via une plateforme. Il m'a dit qu'il était responsable d'une société de survivalisme et d'un centre de paintball. Je me suis dit qu'il brassait beaucoup de monde par ce biais-là. Le président : c'est crédible quelqu'un qui vous achète autant d'armes de ce type pour du paintball ? Patrick H. : Pour moi ça l'était, les collectionneurs sont très friands d'armes neutralisées. une barrette insérée au milieu empêche tout tir de projectile. - Et pour les remilitariser ? - Tout le monde savait comment faire, mais de là à le faire, c'était pas non plus simple Le président : combien d'armes avez-vous venues à Claude Hermant ? Patrick H. : tout le lot d'armes de 2014 devrait lui appartenir, plus d'autres en 2013 Le président : Vous dites que Claude Hermant a été votre plus gros client pour l'achat des armes Patrick H. : tout à fait Le président : et vous dites que vous aviez environ 80 clients parmi tous les Français - oui Le président : Vous dites que Claude Hermant voulait devenir votre seul client ? Patrick H. : tout à fait Le président : vous dites l'avoir vu une dizaine de fois, pour qu'Hermant réceptionne les armes et passe une nouvelle commande Patrick H. : tout à fait Le président : une des armes retrouvées chez Coulibaly, vous l'avez vendue à Claude Hermant. Elle n'est pas neutralisée, elle a été remilitarisée. Vous vérifiez qu'à chaque fois les armes sont bien neutralisées quand vous les achetez ? Patrick H. : tout à fait. Tout le monde ne peut pas s'improviser armurier, faut des compétences remilitariser une arme. Le président : mis à part un pistolet Nagant, toutes les armes d'Amedy Coulibaly provenaient d'achat à la société AFG par vous ou Claude Hermant. - Jamais je n'ai imaginé qu'une de mes armes puissent atterrir dans de mauvaises mains, j'ai trop de respect pour la vie pour cautionner ce genre de chose Président : est-ce que ce n'est pas jouer avec le feu que de vendre des armes neutralisées ? Parce que qu'on nous dit qu'elles servent à des collectionneurs. Mais bon, je ne sais pas si un fusil d'assaut est suffisamment beau pour figurer dans son salon. Une arme neutralisée peut devenir létale.. 6 l'actualité montre que ça n'était pas la bonne voie. Je ne cautionne pas ce qu'on a fait de ces armes. je sais que c'est pas politiquement correct ce que je vais dire mais je me suis toujours refusé à vendre des armes à des gens de type sud-méditerranéens. Ce sont des gens à problème, même pour les voitures. (Indignation dans la salle d'audience.) Mais ça n'est pas du racisme. Me Coutant-Peyre aux avocats généraux qui n'ont toujours pas de question pour les témoins du volet armes lillois : C'est incroyable, vous ne posez pas de question ! Ca veut dire que vous allez demander l'acquittement de tout le monde ?? (au témoin) : Vous saviez que M. Hermant travaillait avec des services de police, douanes ? Patrick h.: moi il m'a dit qu'il travaillait de nuit et qu'il s'occupait de personnes handicapées Coutant-Peyre : cela nécessite bien sûr des Kalach et autres armes..M Me Pugliesi, avocate de la défense, après les réflexions racistes du témoin sur les Méditerranéens :J'espère que vous allez accepter de répondre aux questions d'une avocate corse qui défend un Français originaire de Kabylie ? Claude Hermant a fait un mail à un policier, il dit "Patrick H. il est détective privé" Patrick H: non je suis pas détective privé - Vous saviez que Claude Hermant était un indic, qu'il a mené une enquête sur vous? Patrick H. : Non
  21. Anthony L. Les armes c'est pas moi, je les avais pris en photo monsieur le président c'est tout. Président : cette chaîne d'armes passe entre Hermant, Antoine D., vous même car vous les photographiez, Samir L. Amel B. et Amedy Coulibaly Anthony L. : Moi j'allais voir assez souvent Claude Hermant avec Samir L. car on voulait racheter sa friterie qui était bien placée. Une fois Claude Hermant a donné des armes démilitarisées à Samir L. pour qu'il trouve des acheteurs Le président : Samir L. dit que ça s'est pas passé une fois mais plusieurs fois - Peut-être que Samir L. l'a fait plusieurs fois mais moi j'étais pas là quand il a fait tout ça Le président : Il faisait pas des stups aussi M. Samir L. ? - Non non - Samir L. se voit confier des armes, vous les photographiez et lui les rend ensuite à Claude Hermant, c'est ça ? - c'est vraiment ce qu'il s'est passé, les armes étaient démilitarisées, elles étaient inutilisables Prsdt : L'arme sur laquelle l'ADN d'Amel B. a été retrouvé et qui s'est retrouvé entre les mains d'Amedy Coulibaly n'était pas démilitarisée. Si Coulibaly n'avait eu que des armes démilitarisées il n'y aurait pas eu tous ces morts. Me Barré (partie civile) lit une déposition d'Antoine D. sur Samir L.: "quand Claude (Hermant) avait pris du retard, il craignait la pression de Samir". Qu'en pensez-vous ? Anthony L. : Pour moi Antoine D. c'est un menteur comme Claude Hermant. AG : Samir L. nous a expliqué que Claude Hermant lui remettait des armes, qu'il ne les a pas vendues, qu'elles étaient prises en photo et rendues ensuite à M. Hermant. Pourquoi elles étaient rendues à Monsieur Hermant pour en avoir d'autres après ? pourquoi Samir L. reprenait des armes s'il n'arrivait pas à les écouler ? Anthony L.: Il faisait ça pour garder le contact avec Claude Hermant par rapport à la friterie qu'on voulait racheter. Samir L. voulait pas les garder les armes. On a fait les photos pour essayer de trouver des clients. Me Pugliesi : vous avez dit que vous souhaitiez acheter cette friterie avec M. Samir L.. Il avait déjà travaillé dans un snack ? Anthony L.: Oui Me Pugliesi : vous êtes plusieurs à dire que les armes de Claude Hermant étaient démilitarisées. Cest facile de vendre des armes neutralisées ? Anthony L.: non c'est impossible (il est plus de 17 heures et la cour enchaîne les témoins toujours dans l'attente que Peter Cherif veuille bien rejoindre sa visio...)
  22. David D. gendarme Claude Hermant était une source enregistrée dans nos services. Il nous donnait des renseignements d'ambiance générale sur le trafic d'armes et trafic de stups. Il a pu travailler pour plusieurs services. Claude Hermant nous a été présenté en 2013 par un douanier qui nous a dit qu'Hermant avait des connaissances en armes et qu'il pourrait nous être utile. Puis Hermant a été radié en avril 2015 suite à sa mise en examen. A aucun moment, on a constaté de commission d'infraction par cet informateur. Président : sauf que la réalité de l'informateur, c'est que c'est lui qui vendait les armes. Mais aussi qui les remilitarisait ! Donc non seulement, il ne vous a rapporté aucune information intéressante sur le trafic d'armes .... Gendarme : si si, monsieur le président. En 2013. C'était un dossier d'armes de collection qui avaient été remilitarisées par des particuliers. Prsdt : Avec le recul, est-ce que vous n'estimez pas que votre service [de la gendarmerie de Lille] s'est fait berner par Claude Hermant ? Gendarme : bah non parce que tout ce que nous a donné Claude a été vérifié. Toutes les vérifications ont été faites. Président : enfin bien, un informateur, et a fortiori Claude Hermant, c'est pas un philanthrope. Donc est-ce qu'il ne vous donnait pas des informations pour couvrir ses propres agissements ? Gendarme : c'est possible .... Ce moment où le gendarme lillois finit par admettre au sujet de Claude Hermant : il y a peut-être eu un souci avec la gestion de la source ... un gros souci. Le président : oui, voilà.. M. Hermant remettait les armes dans des lieux publics, discrets, mais où il pouvait y avoir des caméras de vidéosurveillance, votre service était au courant de cela ? David D. gendarme : non monsieur le président, à aucun moment. Nous l'informateur on ne le suit pas 24h/24 Le président: Le constat c'est que M. Claude Hermant n'était pas une source fiable. Me Comte, avocat de la partie civile interroge le témoin sur les informateurs. David D. gendarme: nous on a un bureau des sources Me Comte : un bureau des sources... Me Coutant-Peyre : Je trouve ça formidable qu'on ne cherche pas vraiment la vérité, ni au niveau du parquet, ni au niveau des parties civiles ! Visiblement, ça n'intéresse pas le parquet et les parties civiles alors que le seul fait établi dans ce dossier c'est que les armes ont été fournies par M. Claude Hermant, et peut-être mêmes les munitions ! Visiblement, Claude Hermant avait pignon sur rue. Il était connu comme trafiquant d'armes à Lille. Vous n'avez jamais entendu parler de ça ? David D. gendarme : ah non Me Coutant-Peyre : Formidable. C'est rassurant pour notre sécurité ! David D : Si on avait connaissance que Mr Hermant avait commis la moindre infraction, on l'aurait dénoncé, il n'y a pas de protection pour les sources je ne vais pas laisser passer la moindre infraction. Je ne peux pas me permettre d'aller voir dans un dossier en cours d'instruction. je ne peux pas consulter une procédure, le secret de l'instruction c'est quoi ? Me Coutant-Peyre: il a fallu 3 ou 4 jours après les attentats pour avoir la liste de commande d'Hermant et ses copains, 470 armes, vous auriez vues 470 armes commandées en si peu de temps, ça vous aurait alerté ? Me Chevais: vous dites que vous n'aviez rien à vous reprocher, mais vous témoigner aujourd'hui à visage couvert. Vous avez peur de quoi ou de qui ? David D. témoin : Ce n'est pas que j'ai peur. Je protège mes autres sources, celles que j'ai actuellement. Me Laurent Simeray évoque le téléphone portable, donné à Claude Hermant pour envoyer des SMS. Témoin : Je n'ai jamais échangé de SMS avec Claude Hermant. - Sur une rencontre du 7 mai 2014 après laquelle il n'y a pas eu de rapport de contact ?? - je ne me souviens plus. Me Laurent Simeray, avocat de Saïd Makhlouf : Mais avec qui il échange des sms Monsieur Claude Hermant si c'est pas avec vous puisque vous êtes sont référent ? Je vous rappelle que vous avez prêté serment monsieur. Me Laurent Simeray cite un mail de Claude Hermant à ses informateurs : il est question "d'une livraison d'armes au mois de mai 2014 et de remilitarisation". Gendarme : c'est un mail ? Je n'en ai pas eu connaissance ... Autre mail de Claude Hermant à ses référents gendarmes, cité par Laurent Simeray (défense) : "comme tu le sais ayant mis mon nez là où un chien ne mettrait pas la queue ...." Vous ne savez pas de quoi il vous parle dans ce mail ? Gendarme : non, aucune idée - Dans un autre mail, Claude Hermant dit "je me suis mis au vert", pourquoi il dit ça Monsieur Hermant ? David D. gendarme : Je ne sais pas Me Christian Saint-Palais (défense): cette source [Claude Hermant, ndlr] que vous avez vous-même payée avec de l'argent public, en fait elle fournissait les armes du crime. Quelle compétence lui prêtiez vous pour avoir des informations ? Silence. Me Saint-Palais (défense) insiste : Alors comment était-il informé selon vous ? ! Gendarme : sans doute parce qu'il était ancien militaire - ce qui m'étonne c'est que vous ne le saviez pas de façon sûre. je suis surpris que vous ne soyez pas capable d'affirmer de manière ferme et péremptoire quelles qualités ce type avait pour pouvoir vous informer sur des armes. Alors que maintenant, nous on le sait : c'est qu'il les trafiquait !
  23. Aujourd'hui on doit entendre Peter Chérif (possible commanditaire de l'attentat de Charlie Hebdo). Mais il refuse de se présenter à la visio (il est incarcéré). D'abord repoussé à 11h30, son audition est maintenant repoussée à 16h30. On continue d'entendre les témoins liés à la filière "Hermant". Sébastien L. Il s'est entouré de jeunes, donc plus influençables, pour les faire participer à des choses illégales, possiblement du trafic d'armes. Je savais que Claude Hermant récupérait des armes quelque part et qu'il les remilitarisait. Je n'ai pas de détails précis sur la provenance, la clientèle... Claude Hermant, je le connaissais plus par le côté culturel qu'illégal. C'était participer à des cours de flamand (il parle de la Maison Flamande). Le président : c'est en fréquentant la maison Flamande que vous avez connu Claude Hermant et que vous avez su qu'il vendait des armes ? Sébastien L. : après bien des années oui. Il parlait beaucoup, il était maladroit, il se donnait le beau rôle. Le président: Antoine D. nous a dit qu'il était intéressé par la friterie, qu'il y avait vu des armes, et vous ? témoin : J'ai pas vu d'armes sur Claude Hermant. A la friterie, je n'en ai pas le souvenir. En l'absence de question du parquet au témoin à la barre, Me Coutant-Peyre (défense) : je suis toujours étonnée que le parquet général ne s'intéresse pas à l'origine des armes, c'est la défense qui a du ouvrir le vrai débat.
  24. Antoine D. Le témoin à la barre a été salarié de la friterie de Claude Hermant, friterie qui a aussi servi de cache d'armes. Témoin : monsieur Hermant importait des armes ... Président : quel type d'armes ? - beaucoup de scorpions, des kalachnikovs, des pistolets Tokarev.. Président : est-ce que dans la friterie, il n'y avait que de l'huile et des pommes de terre ? Est-ce qu'il n'y avait pas d'autres choses, non essentielles à une friterie ? Témoin : bah des armes, c'est connu de tout le monde à Lille Président : Ces armes, à qui les revend-t-il ? Témoin : je ne peux pas vous dire - Dites plutôt que vous ne voulez pas le dire. Moi je lis le jugement, vous dites que Samir Ladjali venait toutes les semaines à la friterie - mais je n'ai pas vu d'échanges d'armes. Aux enquêteurs, le témoin avait affirmé avoir assisté à la remilitarisation de "12 kalach, 10 scorpions ..." Le président: sur les relations de de Claude Hermant (ancien indicateur des douanes et des gendarmes), que saviez-vous ? Antoine D.: je savais ce qu'il me racontait, qu'il était indicateur, qu'il était plus ou moins protégé. Le président : quand vous voyez les armes, des listes, Monsieur vous n'êtes pas né de la dernière pluie, vous savez bien qu'il y a un trafic, que Claude Hermant n'est pas un collectionneur ! Antoine D. : bah oui.. Prsdt : un adn retrouvé sur une arme de Coulibaly va faire remonter cette filière. Une des armes arrive à la tuerie de l'Hyper Cacher. On essaie de savoir qui a fait quoi. Le noeud Samir L. est très important. - J'en suis conscient, qu'est ce que je peux vous dire à ce sujet...Vous allez me ressortir mes déclaration .... Le président : bah, oui, je vais vous les ressortir ! Bah oui ! Me Chevais, avocat de la défense : et les armes des Kouachi elles venaient de chez Claude Hermant ? Antoine D. : je sais pas moi, je suis pas enquêteur Me Chevais : la friterie, elle est toujours ouverte ? - Elle a changé de nom.. Me Chevais : vous avez été condamné à 3 ans, c'est pas beaucoup. Aujourd'hui pourriez-vous avoir un peu de courage et nous dire si les armes qui ont servi à Coulibaly à l'Hyper Cacher Antoine D. : je pense que oui. C'est pas je pense, c'est sûr.. Président : bah c'est établi dans la procédure. Le témoin : si vous relisez le jugement de Lille, vous verrez que je dis que Samir Lajdali c'était le bon coupable. Me Daphné Pugliesi (défense) : le bon coupable, c'est bien ce qu'il me semblait Me Daphné Pugliesi (défense) souligne par ailleurs que Claude Hermant avait importé 470 armes au total : On en a retrouvé que 25 sur le territoire français. Vous savez où sont passées les autres ? - Non Me Safya Akorri (défense) : "j'ai une question très rapide. Est-ce que le nom de Mohamed Fares vous dit quelque chose ? Témoin : - non. (Il le regarde dans le box). Je ne l'ai jamais vu
  25. Sonia Mejri rentre en France en janvier 2020. Au juge d'instruction, elle a expliqué avoir "subi des viols" de la part de son mari Abdelnasser Benyoucef, "notamment des choses interdites en islam comme la sodomie". Elle dit n'avoir dès lors plus adhéré à l'idéologie de Daech. Sonia Mejri a fait partie des retranchés de Baghouz. "Puis j'ai quitté en laissant mon 2e mari sur place parce qu'il voulait pas quitter". Huit mois plus tard, avec ses enfants, moyennant 20 000 dollars, "on a fait tout le chemin caché jusqu'à Idlib, puis la frontière". Président : vous êtes revenue en France avec vos enfants ? - oui - donc vos trois enfants sont en France - oui Sonia Mejri ajoute aussi que les deux autres accusés en fuite de ce procès, Mehdi Belhoucine, puis Mohamed sont morts sur place. Au sujet de Mohamed, elle explique qu'il est mort dans un bombardement avec sa femme et leurs quatre enfants (dont trois nés sur zone). Sonia Mejri raconte comment Abdelnasser Benyoucef, alors "émir des opérations extérieures" est un jour revenu à la maison en désaccord avec ses supérieurs : "il était énervé parce qu'ils voulaient tout précipiter". Sonia Mejri : Hayat Boumedienne disait souvent que son mari [Amedy Coulibaly] et les frères Kouachi avaient voulu faire les attentats ensemble pour créer une cohésion entre Daech et Al-Qaïda. Interrogée sur l'équivalent des services secrets de Daech, Sonia Mejri explique que "sur la fin, ils durcissaient le ton. Il y avait beaucoup d'exécutions pour des personnes qui n'étaient pas en adéquation avec Daech." Interrogée sur ses motivations à rejoindre Daech, Sonia Mejri explique que c'est du à "des mauvaises fréquentations" Me Cechman : quelles fréquentations ? - tout à fait du genre de M.[Abdelhakim] Sefrioui en ce moment [en référence à l'assassinat de Samuel Paty] Selon Sonia Mejri : jusque dans les camps, Hayat Boumeddiene était toujours acquise à la cause de Daech. AG : Elle faisait du soutien aux troupes du fait de sa position de veuve d'Amedy Coulibaly, auteur des premiers gros attentats en France ? - c'est ça. Sonia M. à l'équipe du journal Charlie Hebdo : Ils (les djihadistes) veulent créer un malaise dans la société. Vous représentez la liberté, c'est ce qu'ils détestent le plus alors ne lâchez pas. Je pense aux victimes. Ne lâchez pas c'est ce qu'ils veulent.
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