Doïna

Non, sérieux doug : perso il ne s'est point passé une année de ma vie depuis l'adolescence sans que j'aie subi un problème de geste déplacé, d'insanité verbale, d'être suivie dans la rue, et j'ai échappé plusieurs fois à des violeurs. Tout cela dans la rue, dans les parcs publics, sur le lieu de travail, dans les transports en commun. Pourtant je ne m'habille pas de façon que certains pourraient juger aguicheuse (mini-jupe, maquillage outrancier) et puis même si c'était le cas cela n'excuserait pas de tels comportements à l'égard d'une femme ! Mais j'ai bien peur qu'un homme ne puisse -et ne veuille- me comprendre. Et je ne pense pas être la seule dans ce cas-là.

Ah, bon, moi je n'ai lu à son sujet qu'elle était humoriste, pour ça que j'ai eu l'impression qu'on en parlait que comme d'une féministe à tort. Merci pour cette recherche en tout cas. Le directeur festivalier lui-même exprime à quel point il se sent dépassé par les agressions sexuelles et les viols qui ont lieu pendant les concerts, mais qu'attend-on pour l'enfermer ? Il y aura peut-être aussi des crêpeuses de chignon et des pickpockets, mais ce n'est pas à ces derniers/dernières que l'indignation s'adresse concernant le concert.

Quand un patron exige qu'il n'y ait que telle catégorie de personne dans son entreprise c'est pour manifester son indignation contre des agressions ? Ce n'est pas le cas, n'est-ce pas ? Donc c'est différent ! Surtout que les agresseurs n'ont pas dû y aller de main morte, d'après les articles cités en lien. C'est vrai que des tribades pourraient débouler avec des vibromasseurs pour violer à droite à gauche. Reste à souhaiter qu'il y aura des fouilles à l'entrée pour que cela n'arrive pas. Laisse tomber true, don't feed the troll, reviens dans le débat.

Les discriminations au travail, c'est un problème en cours : elles défrayent régulièrement la chronique. En outre, discriminer dans le monde du travail, c'est réellement mal et grave parce que c'est permanent, d'une, et de deux cela ne se fait pas pour manifester son indignation suite à des concerts entachés de viols et autres agressions sexuelles. Quand un patron discrimine au travail, c'est soit en tant que raciste, ou misogyne (ou misandre), ou homophobe, ou âgiste, et caetera.

Té, ça y est : les sylvidres attaquent, il y avait longtemps ! C'est bon true, fais-toi une tisane. Sauf que dans mon post je me pose la question de savoir pourquoi on s'en prend aux féministes puisque le projet est celui d'une humoriste. Faudrait quand même pas se contenter de survoler mes réponses. Beaucoup de gens renoncent aux festivals après une agression qui peut être autre qu'un viol ou un geste sexuellement déplacé. Beaucoup de femmes renoncent à se rendre en boîte de nuit et aux concerts par peur de se faire malmener. C'est très futé de la part des gays : c'est l'occasion de reconvertir les récalcitrants. Non, en vrai tu as extrapolé : le but de ma phrase, si tu la lis correctement, c'était surtout de t'expliquer que ce n'est pas parce qu'on fréquente un lieu ouvert à une catégorie de gens qu'on s'isole de la société. Pour la énième fois je rappelle que le projet est celui d'une humoriste, pas de féministes militantes (lisez les liens du post initial non d'une jambe de bois !).

Hors-sujet : je rappelais juste que le féminisme est un mouvement social ne visant qu'à l'égalité des droits (quand il y a un déséquilibre de ce côté-là, s'entend), pas à la séparation des sexes, au puritanisme ou à la mise au ban de l'homme comme toi et d'autres ont l'air de le sous-entendre. Qui plus est, je n'ai nullement dit que mes droits devraient se sentir inférieurs au tien, c'est une pure invention de ta part. Je ne comprends pas non plus toute cette cavalerie lourde contre le féminisme au sujet d'un concert, comme si cela allait s'étendre à toute la société. (Voir mes posts précédents à ce sujet). Dégonfle tes bouffissures prétentieuses et pesantes avant de critiquer mes termes. Doctrinaire pas forcément, offensif sûrement. Offensif, cela peut être dans un but sain, comme dans féminisme.

Dans un article mis en lien dans le post initial de ce topic, on peut lire qu'à Norrköping (à l'occasion d'un autre festival donc), les jeunes féministes ont été jusqu'à distribuer des tracts aux festivaliers hommes: «Dix astuces de se protéger d'un viol: sans un «ja» (oui en suédois) formel, c'est un viol. Si tu as peur de violer une femme, rentre accompagné ou parle à un ami au téléphone tout au long du trajet. Choisis la route la plus éclairée, tu seras moins tenté.» La distribution de tracts par des féministes à l'entrée de cet autre concert est également citée dans un second lien. Mais concernant celui où les hommes hétéros ne seront pas admis, nulle part il n'est précisé qu'il serait du fait d'une féministe ou même qu'il serait porté par des féministes, puisque c'est l'idée d'une humoriste ! Un concert ouvert aux gays et transgenres, en prime ! Alors pourquoi depuis le début on accuse les féministes ?!!!!! Le directeur festivalier lui-même, tout mec qu'il est, est complètement dépassé par ces agressions. Il faut lire les liens !

C'est le "pour le coup" qui m'intéressait, parce qu'il démontre que toi aussi tu as compris qu'il s'agissait d'une exception, de quelque chose qui aurait lieu une fois, et non pas s'étendre à la société toute entière, pour devenir quelque chose de permanent. La prise de conscience de la réalité des agressions pendant les concerts et ailleurs suite à un évènement où il y aurait eu harcèlement et viols, sans oublier l'indifférence. Un homme pourra difficilement se rendre compte de l'ampleur de cette réalité puisque naturellement moins visé partout où il passe. Je ne vois d'ailleurs pas pourquoi tu t'en prends aux féministes. Il n'y a pas besoin d'être féministe pour s'isoler du reste de la société quand on a été agressé(e). En outre, on ne s'isole pas de la société parce qu'une fois dans sa vie on va dans un concert où les hommes hétéros sont persona non grata, pas plus qu'on s'isole de la société quand on ne fréquente que des boîtes gays ou des clubs pour le troisième âge. Rappelons que le concert est ouvert également aux transgenres et non-binaires, donc pas forcément aux femmes et pas forcément un truc de féministes. L'organisatrice, je le rappelle, étant non pas connue comme féministe mais comme humoriste (capable de faire rire jaune, visiblement ). Cela va peut-être faire réfléchir certaines personnes qui, faute d'avoir déjà harcelé, ont fermé les yeux sur du harcèlement.

l'organisatrice : Emma Knyckare, est une humoriste. D'où tiens-tu qu'elle serait féministe ? Ce n'est pas précisé dans sa bio. Humoriste, par contre, oui.

Pour le coup = une fois. Si c'est juste une fois, c'est donc que ce n'est pas plusieurs fois ! La Palisse n'aurait pas dit mieux. C'est donc que cela équivaut à une manif et qu'en Suède on a encore le droit de manifester, que je sache. Et si le but, c'est la prise de conscience, c'est plutôt bien parti puisque même sur un forum français on en cause ! Cela aurait sans doute fait moins de bruit si cela s'était limité au sempiternel sit-in ou à la énième marche blanche. Tu veux parler de sélection naturelle ?

Je n'allais pas me répéter (voir le même post, au-dessus du cadre de citation).

Pour ma part je ne mets pas dans le même sac les harceleurs et le restant de la gent masculine, je trouve simplement révoltant qu'on accuse le féminisme de séparer les sexes, ce qui est totalement faux et absurde (voir mes messages précédents à ce sujet) en prenant pour exemple un article qui parle d'un évènement exceptionnel en Suède. Bon bah voilà : pour protester contre les harceleurs d'une part, et contre ceux qui font comme s'ils n'avaient rien vu d'autre part, des femmes se payent la gaufre d'un concert sans mecs. Pas de quoi faire une montagne : ce n'est qu'un évènement, une forme de protestation visant à créer une prise de conscience générale. Malgré tout, pour si peu, on a tous ces tracassés du pantalon qui se radinent en balançant : oui, alors pendant qu'on y est, qu'on fasse des rues sans hommes, et patati, patata. Alors qu'ils savent pertinemment, au fond d'eux, que ce ne sera pas le cas, que ça n'ira pas jusque là. De leur part, c'est juste pour lyncher un mouvement ne visant qu'à l'égalité des droits. N'importe quoi !

"Ces hommes", je devrais dire "ces quelques hystériques du testiculisme corporatiste exalté".

Tu peux te boursoufler autant que tu veux, ces Suédoises ont protesté à leur manière, cela n'en fait pas des hystériques. Les hystériques, outre ces abrutis de harceleurs qui foutent la merde, ce sont aussi ces hommes qui se mettent à craindre pour leurs sacro-saintes testicules dès que des femmes s'indignent, protestent ou manifestent en groupe. Et j'espère que tu as bien fait attention au fait que j'aie dit "ces hommes", pas les hommes.

Je fais référence au passé pour mettre en évidence que le féminisme, justement, a mis fin à cette séparation constante des genres. Une séparation voulue par des conservateurs cathos d'un autre temps boudinés dans leur redingote, tel ce personnage choisi par tes soins comme avatar. Ce que je te reproche en fait, c'est de citer comme une généralité une exception : quelque part en Suède, des femmes souhaitent manifester leur ras-le-bol du harcèlement en se réservant un concert. Cela ne va même pas se produire en France, mais en Suède où l'on peut imaginer un harcèlement devenu par trop envahissant pour en arriver là. Ma première réaction a été la compassion, et je n'aurais pas l'audace de les critiquer parce que j'ignore ce que j'aurais fait à leur place. Je ne peux me dire que si elles en sont arrivées là, c'est dans le but d'exprimer fortement leur colère. Toi, au lieu de pointer du doigt les harceleurs, tu utilises l'article pour lyncher les féministes. Tu parles de coups bas, mais quels coups bas ?!!!! C'est toi qui uses de coups bas pour lyncher un mouvement au lieu de dénoncer la cause de ce concert : les harceleurs ! Tu parles d'église fermée aux hommes, mais sais-tu combien d'hommes sont féministes ? En plus, "église", n'importe quoi : encore cette référence au puritanisme alors que dans ton article, il est question de Suédoises protestant à leur manière contre le harcèlement ; cela en fait des puritaines à tes yeux ?!!!! Elles sont puritaines parce qu'elles en ont marre de risquer de se faire violer pendant les manifestations publiques, et puis de se prendre des mains au cul par des types auxquels elles n'ont rien demandé ?!!!

Une fois de plus, des femmes se protégeant dans un pays où le risque d'agression sexuel est omniprésent sont affublées de "néo-puritanisme". Celles qui ne s'en protègeraient pas seraient les "sympas et formidables". En outre, dans un précédent message laissé lettre morte, je t'ai signalé que, jusqu'à une certaine époque, les genres étaient constamment séparés, les femmes ne sortant pas seules dans les lieux publics où il y avait de la mixité. Rien que dans les écoles par exemple : il y avait bien des écoles de filles et des écoles de garçons ?!!!! Et ce n'était bien évidemment pas la faute aux féministes. Essaye de me prouver le contraire, ce qui est impossible. Aux balbutiements des grandes surfaces, Aristide Boucicaut, fondateur du grand magasin le Bon Marché, séparait les genres au sein de ses employés pour éviter que les femmes ne soient victimes d'hommes mal intentionnés. Les femmes avaient par conséquent leur dortoir et leur cantine. Boucicaut ne l'exigeait sûrement pas par puritanisme mais en connaissance de cause. Alors plutôt que jouer au sourd, fais preuve d'un peu de compassion et, plutôt que d'accabler les féministes qui ne sont responsables que d'avoir donné aux femmes le droit de protester dans l'histoire, tourne-toi vers les vrais fautifs, à savoir les harceleurs. Ce serait plus courageux de ta part. Plus courageux, plus franc et plus sensé aussi.

"Les hommes", c'était du second degré (d'où le petit émoticône venant ponctuer la phrase, et que PLS a bien compris contrairement à toi). Evidemment que tous les hommes ne sont pas des harceleurs. Cependant, avant de jeter la pierre à toutes ces femmes qui se réservent des espaces publics, que ce soit ponctuel à l'occasion d'un concert, ou continu (j'ai parlé de moyens de transport réservés à la gent féminine dans certains pays), il faudrait peut-être reconnaître que ce n'est pas par puritanisme qu'on en est arrivé là ! Evidemment, te rendras-tu compte un jour de la souffrance que peut engendrer chez une personne des obscénités répétées, permanentes, quotidiennes, que ce soit en paroles ou en gestes, quand tu vas, tu reviens de ton boulot, que tu te rends à un concert, partout, tout le temps. Au lieu de critiquer ces femmes excédées au point d'en arriver à de telles extrémités tu ferais bien de consulter les chiffres. Rien qu'en France où nous n'en sommes pas là, une enquête a néanmoins révélé que 100 % des utilisatrices des transports en commun ont été victimes de harcèlement sexuel au moins une fois dans leur vie pendant leur trajet. En Allemagne, après les évènements de Cologne et d'autres villes, au lieu de faire respecter les femmes les autorités se sont contentées de leur réserver des bus pour qu'elles ne se fassent plus attaquer. Une maire a même jugé approprié de leur conseiller de ne pas passer à côté des migrants à moins de la distance d'un bras, comme si c'était à elles de s'écarter pour ne pas se faire agresser ! Comme si, pour une femme, passer près d'un homme à moins de la distance d'un bras c'était chercher les ennuis ! Mais à quoi bon te parler de tout ça, tu es tellement dans la compassion que tu parles bêtement de "puritanisme vaginal", comme si le fait de vouloir se protéger, de s'accorder un concert où, pour une fois, on ne risquerait rien, où on pourrait s'éclater sans circonspection, sans retenue, sans peur au ventre, c'était un rigorisme idiot visant à refuser ce qu'un homme est en droit de prendre quand il en a envie. Parce que c'est bien ce qu'il faut entendre par "puritanisme vaginal".

En décembre 2016, Narumi Kurosaki, une étudiante japonaise, a disparu au cours d'une nuit. Interrogés par les enquêteurs, plusieurs de ses voisins de cité universitaire ont dit à la police qu'ils avaient entendu cette nuit-là des hurlements glaçants et des coups contre des meubles, et que sais-je encore. Pourquoi aucun n'a immédiatement composé le 17, au moins ça ?!!! Cela aurait été une fausse alerte, eh bien la police se serait dérangée pour rien et puis c'est tout. Le fait est que c'était un meurtre. Vraiment je ne comprends pas : de nos jours les gens sont constamment en train de pianoter sur leur téléphone mobile, en général pour échanger des sms superflus, mais quand ils entendent des hurlements glaçants ils se terrent dans le silence. C'est de la non assistance à personne en danger. Si la police avait été prévenue aussitôt, cette jeune fille, faute d'être encore en vie, n'aurait pas disparu et son assassin serait sous les verrous. À cette heure on n'a toujours pas retrouvé le corps de Narumi et l'unique suspect est retourné au Chili, où il ne sera probablement jamais inquiété.

Cela me rappelle ces matchs de football sans public en punition des hooligans qui avaient trop foutu le bordel. On attendait alors une réelle prise de conscience.

De nos jours, peu de gens sortent sans leur téléphone portable. Être réticent à jouer les justiciers face à ce type d'individus peut se comprendre, ne pas appeler immédiatement la police est par contre sans excuse.

J'aime bien cet oxymore, je le ressortirai.

En attendant, c'est pas les féministes qui foutent la merde. Ceux qui foutent la merde c'est tous ces connards qui ne savent pas se tenir !

Lao-Tseu disait : Paye le mal avec la justice et la bonté avec la bonté. Au fond, le meilleur rempart que nous puissions opposer à la barbarie de ces brutes épaisses, c'est peut-être de rester fidèle à notre civilisation, bien au-dessus de leur bouillie mentale.

Salaud Abdeslam : son propre avocat a déclaré à son sujet "qu'il était comme un sanglier vide". Pour un musulman on ne peut pas dire que ce soit une consécration. Gruik gruik gruik

Le féminisme n'a rien à voir là-dedans. Jusqu'à une certaine époque, les deux sexes ne se côtoyaient pas partout : certains lieux étaient fréquentés par les hommes uniquement, et d'autres par les femmes uniquement. Dans les familles bourgeoises ou nobles les époux faisaient même chambre à part. Quant aux lieux fréquentés par les deux sexes, les femmes y venaient toujours accompagnées, soit par leur conjoint, soit par leur promis avec l'aval du père, soit par des personnes de leur famille quand elles étaient encore demoiselles. Il y avait toujours quelqu'un pour veiller sur elles et les chaperonner. Concernant le viol il est vrai que les victimes gardaient souvent la honte pour elles, sinon quoi elles risquaient d'être reléguées (dans un couvent par exemple) car on les estimait souillées. Le viol était qualifié de derniers outrages, ce qui en dit long. La Belle Otéro, qui était une courtisane célèbre, commença sa carrière suite à un viol qui l'avait rendue non mariable. Toute sa vie elle détesta les hommes et en amena quelques-uns à se suicider. Elle vécut dans l'opulence mais d'autres eurent moins de chance qu'elle et se retrouvèrent dans des bordels sordides, rejetées par leur famille ou par leur époux à cause d'un viol. Actuellement, les femmes hésitent de moins en moins à déposer plainte après une agression sexuelle. J'ai évoqué les taxis roses réservés aux femmes en Russie, les wagons réservés aux femmes en Inde, cette fois on parle d'un concert où la gent masculine sera persona non grata. On peut supposer que c'est l'aboutissement d'une réelle peur ou, tout du moins, d'un ras-le-bol profond. Je ne suis pas pour qu'on abatte le troupeau à cause d'une bête malade, mais quand les agressions sont par trop répétées, au point de rebuter des femmes à utiliser des transports en commun ou se rendre à une manifestation, a-t-on le droit de leur en vouloir d'être un peu entre elles ?