Sur une brocante...
C'était il y a un certains temps, dans la rue où mon " pépère" et ma "bobonne" vivaient, c'était une petite fête, une petite ducasse, ils m'invitèrent à passer la journée, en me disant : " à midi ( pile , cela me fait sourire encore maintenant cette façon dont l'heure dirige une vie) , tu mangeras avec nous!". Seul joie dans leur petite vie, je ne dis donc pas non, je les aimais beaucoup mes ptis vieux, je m'attends à l'inlassable Poulet- champignons de Paris- Frites et l'éternel morceau de tarte au riz en dessert....
J'arrive donc le matin vers 10h..., on discute de tout et surtout de rien, genre comérages de quartier, on prend un apéro, le Martini rouge , servit dans des verres à limonade ( genre verre à moutarde ....je pense que je n'ai connu que ceux là), mon grand -père est aux anges, sa femme ne veut pas qu'il boive un petit verre en autre temps, midi sonne, de cette vieille horloge, d'une mocheté inqualifiable( pour moi bien sûr) posée sur une cheminée , cette manie qu'elle a de rappeler tous les quarts d'heure l'heure a le don de m'énerver comme pas possible.
A table , je fais comme quand j'étais petite, que j'allais là en week-end, je pique 2 ou 3 champignons dans l'assiette de mon grand-père, il râle , joue bien la comédie, tout un jeu autour de ces champignons...Ca n'a l'air de rien, mais ça laisse de bons souvenirs...
13H, l'heure de la sieste, j'avais prévu un livre, je savais que je n'y échapperais pas à ce repos imposé. 14h, je fais du bruit, pour quand même les réveiller et n'y tenant plus, je dis : " viens pépère ( ma grand-mère ne sortait jamais) , on va faire un tour sur la brocante, ni une , ni deux, il empoigne sa casquette ( enfin un peu de liberté)et nous voilà en rue, avec tous ces chineurs du dimanche.
Je le prends par le bras, il rencontre des copains, discute un peu , moi je regarde les étales , quand mon regard s'arrête sur un bête bracelet en corail, je l'essaye, il me va ravir ( du moins je le pense), mais bon, je ne l'aurais pas acheté, je ne suis pas une dames aux grands bijoux, nous continuons notre chemin.
Sur le retour à la maison , il me dit " attends, j'ai vu un copain, rejoins bobonne, je reviens". Je me l'imagine déjà aller boire un verre avec son ami, ça plaira pas à ma grand-mère, déjà elle tire la tronche quand elle me voit seule, mais je la rassure, j'irai le rechercher si ça traîne trop.
Je rentre donc, bobonne m'attend avec la tarte, on boit un café et voilà que pépère revient, tout fier, il me donne un petit sachet et me dit '' tiens ma grande, il ne te fera plus envie" . Vous l'avez deviné, il n'avait pas vu un copain , mais était retourné acheter ce bracelet de pacotille, acheté pour 3 sous, qui encore maintenant , m'accompagne quand je vais en belles soirées....