Aller au contenu

Criterium

Membre
  • Compteur de contenus

    2 874
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par Criterium

  1. Criterium

    Qu'écoutez-vous en ce moment ?

    Parfois ce sont des musiques douces, parfois ce sont des musiques brutes qui me traversent l'âme.
  2. Vous avez été si nombreux à le demander, le voilà enfin : Chants de Maldoror ¿ chant IV, strophe 4 Je suis sale. Les poux me rongent. Les pourceaux, quand ils me regardent, vomissent. Les croûtes et les escarres de la lèpre ont écaillé ma peau, couverte de pus jaunâtre. Je ne connais pas l'eau des fleuves, ni la rosée des nuages. Sur ma nuque, comme sur un fumier, pousse un énorme champignon, aux pédoncules ombellifères. Assis sur un meuble informe, je n'ai pas bougé mes membres depuis quatre siècles. Mes pieds ont pris racine dans le sol et composent, jusqu'à mon ventre, une sorte de végétation vivace, remplie d'ignobles parasites, qui ne dérive pas encore de la plante, et qui n'est plus de la chair. Cependant mon coeur bat. Mais comment battrait-il, si la pourriture et les exhalaisons de mon cadavre (je n'ose pas dire corps) ne le nourrissaient abondamment? Sous mon aisselle gauche, une famille de crapauds a pris résidence, et, quand l'un d'eux remue, il me fait des chatouilles. Prenez garde qu'il ne s'en échappe un, et ne vienne gratter, avec sa bouche, le dedans de votre oreille: il serait ensuite capable d'entrer dans votre cerveau. Sous mon aisselle droite, il y a un caméléon qui leur fait une chasse perpétuelle, afin de ne pas mourir de faim: il faut que chacun vive. Mais, quand un parti déjoue complétement les ruses de l'autre, ils ne trouvent rien de mieux que de ne pas se gêner, et sucent la graisse délicate qui couvre mes côtes: j'y suis habitué. Une vipère méchante a dévoré ma verge et a pris sa place: elle m'a rendu ennuque, cette infâme. Oh! si j'avais pu me défendre avec mes bras paralysés; mais, je crois plutôt qu'ils se sont changés en bûches. Quoi qu'il en soit, il importe de constater que le sang ne vient plus y promener sa rougeur. Deux petits hérissons, qui ne croissent plus, ont jeté à un chien, qui n'a pas refusé, l'intérieur de mes testicules: l'épiderme, soigneusement lavé, ils ont logé dedans. L'anus a été intercepté par un crabe; encouragé par mon inertie, il garde l'entrée avec ses pinces, et me fait beaucoup de mal! Deux méduses ont franchi les mers, immédiatement alléchées par un espoir qui ne fut pas trompé. Elles ont regardé avec attention les deux parties charnues qui forment le derrière humain, et, se cramponnant à leur galbe convexe, elles les ont tellement écrasées par une pression constante, que les deux morceaux de chair ont disparu, tandis qu'il est resté deux monstres, sortis du royaume de la viscosité, égaux par la couleur, la forme et la férocité. Ne parlez pas de ma colonne vertébrale, puisque c'est un glaive. Oui, oui... je n'y faisais pas attention... votre demande est juste. Vous désirez savoir, n'est-ce pas, comment il se trouve implanté verticalement dans mes reins? Moi-même, je ne me le rappelle pas très clairement; cependant, si je me décide à prendre pour un souvenir ce qui n'est peut-être qu'un rêve, sachez que l'homme, quand il a su que j'avais fait voeu de vivre avec la maladie et l'immobilité jusqu'à ce que j'eusse vaincu le Créateur, marcha, derrière moi, sur la pointe des pieds, mais, non pas si doucement, que je ne l'entendisse. Je ne perçus plus rien, pendant un instant qui ne fut pas long. Ce poignard aigu s'enfonça, jusqu'au manche, entre les deux épaules du taureau des fêtes, et son ossature frissonna, comme un tremblement de terre. La lame adhère si fortement au corps, que personne, jusqu'ici, n'a pu l'extraire. Les athlètes, les mécaniciens, les philosophes, les médecins ont essayé, tour à tour, les moyens les plus divers. Ils ne savaient pas que le mal qu'a fait l'homme ne peut plus se défaire! J'ai pardonné à la profondeur de leur ignorance native, et je les ai salués des paupières de mes yeux. Voyageur, quand tu passeras près de moi, ne m'adresse pas, je t'en supplie, le moindre mot de consolation: tu affaiblirais mon courage. Laisse-moi réchauffer ma ténacité à la flamme du martyre volontaire. Va-t'en... que je ne t'inspire aucune piété. La haine est plus bizarre que tu ne le penses; sa conduite est inexplicable, comme l'apparence brisée d'un bâton enfoncé dans l'eau. Tel que tu me vois, je puis encore faire des excursions jusqu'aux murailles du ciel, à la tête d'une légion d'assassins, et revenir prendre cette posture, pour méditer, de nouveau, sur les nobles projets de la vengeance. Adieu, je ne te retarderai pas davantage; et, pour t'instruire et te préserver, réfléchis au sort fatal qui m'a conduit à la révolte, quand peut-être j'étais né bon! Tu raconteras à ton fils ce que tu as vu; et, le prenant par la main, fais-lui admirer la beauté des étoiles et les merveilles de l'univers, le nid du rouge-gorge et les temples du Seigneur. Tu seras étonné de le voir si docile aux conseils de la paternité, et tu le récompenseras par un sourire. Mais, quand il apprendra qu'il n'est pas observé, jette les yeux sur lui, et tu le verras cracher sa bave sur la vertu; il t'a trompé, celui qui est descendu de la race humaine, mais, il ne te trompera plus: tu sauras désormais ce qu'il deviendra. O père infortuné, prépare, pour accompagner les pas de ta vieillesse, l'échafaud ineffaçable qui tranchera la tête d'un criminel précoce, et la douleur qui te montrera le chemin qui conduit à la tombe.
  3. Ton vocabulaire imagé est un régal pour l'esprit de translation.

  4. C'est dommage que tu aies supprimé ton texte aussi promptement ; notre but — tout du moins le mien — n'était pas de te vexer, mais de te fournir une critique constructive. Et la critique la plus constructive qui soit est négative, sévère mais honnête. J'espère avoir pu t'aider.

  5. Tes textes m'émeuvent tant.

  6. Xenu! Vous ici! Soyez le bienvenu, ô Evil Overlord.

    .

    °(^^)°

  7. Criterium

    Poésie

    Quel beau jeu de mots, c'est si vrai Le Temps, c'est un peu comme cela : Un profond tunnel de train qui, moite, voit défiler de nombreux arbres dressés et à l'écorce rigide et ferme. Cela m'émeut.
  8. Owi! Ce serait une expérience très sympathique. Avec quelques graines également. ^^"

  9. Coucou.

    C'est tiré du manga Rosario+Vampire, et c'est le personnage de vampire, justement, Moka. Par contre, je te préviens, ce manga est un peu nul, je n'aime pas du tout : c'est juste la beauté de l'image qui me l'a fait arborer en avatar. (^^ )

  10. Pour tous ceux dont le pseudo commence par K. Chacun aimera à sa manière.
  11. Criterium

    Qu'écoutez-vous en ce moment ?

    Pour allier douceur et blackmetal avant d'aller faire dodo.
  12. Criterium

    Qu'écoutez-vous en ce moment ?

    Une des plus belles chansons pour relever la tête. éa résonne.
  13. Criterium

    Poésie

    Magnifique, chère Cyprine.
  14. Pour le fait de repenser aux mois de galère.

  15. Criterium

    Qu'écoutez-vous en ce moment ?

    Ben, ce n'est pas si mal, non? De jolies paroles : http://www.metal-archives.com/viewlyrics.php?id=75629
  16. Criterium

    La citation du jour

    Ἀνὴρ ἀτυχῶν δὲ σῴζεται ταῖς ἐλπίσιν. ¿ Ménandre.
  17. Criterium

    Poésie

    Que c'est beau :D I want to believe In Love, because Love is all what there is Left in a world of leftovers And left over one always needs some Love. Hey you, Why don't you join me in this dance, In the dance under the trees, The Sycomore. Nine trees around a sack of nettles Dance, dance, little child, this is Love. Rub the oaks against my soul, See through the winds, See me, I Love You.
  18. Un poème anonyme, dont je me souviendrai toute ma vie. Une Nuit, mue par une force incontrôlable, qui, lancinante, ordonnait à mon esprit d'aller vérifier ma boîte au lettre, sans raison, je sortis en dépit du bon sens, et courus en nuisette jusqu'à ladite boîte... qui était vide. Mais, sur un pavé rieur, je trouvais un poème griffonné d'une main rapide et nerveuse, des mots les plus beaux que j'aie rarement lus. L'Amour est comme une tasse de thé. Soit c'est pas la tienne, soit c'est la mienne. Les arômes en volutes de vin herbé, Virevoltant dans l'épais nectar, quelle scène! é Toi belle inconnue le poème est dédié, Je t'observe tous les soirs de l'autre bout de la Seine. é 8h35 l'autre matin tu t'es réveillée, Balisto au petit déjeuner, ô ma reine, é 9h pile tu as pris une douche bien méritée, Et moi qui te regardait faire des tiennes. é bientôt, signé STALKER. J'ai appelé la police.
  19. Criterium

    Qu'écoutez-vous en ce moment ?

    Pour rester dans le ton poétique de cette Nuit.
  20. Criterium

    Les poèmes de cynyhia

    é Fleur de la Nuit, poétesse architecte des Mots, Sous l'ombre de tes feuillages je te lis, te relis. La Lune fait des marées de mon c¿ur en syzygie Et apaise mon c¿ur en dissolvant mes maux. Quel baume dans ma poitrine qu'une émotion Finement ciselée, distillée, offerte avec générosité Par une artiste, la fleuriste au lilial décolleté Qui fait rêver une jeune fille en admiration! Du fond de mon âme, Merci.
×