Criterium

Tu peux me répondre par MP plutôt que sur le topic si les raisons sont très personnelles. Mais il va de soi que je ne t'en dirai pas plus tant que tu ne le feras pas. À toi de voir si tu souhaites vraiment progresser dans cette quête, ou pas.

J'essaie le Huit de Katherine Neville.

La première et dernière liberté. — Je lis pour la première fois Krishnamurti.

Nous devrions tout résumer à une question simple et essentielle pour yesai: Pour-quoi souhaites-tu le faire? Qu'il y a-t-il que tu voudrais effectuer ou voir effectué pour lequel tu serais prêt à user de telles mesures? Sans cette réponse, je ne comprends tout simplement pas la démarche — si ce n'est pour choquer, faire rire ou troller.

C'est avec plaisir :) Étant donné que l'Indien se suicide et que cet acte-même t'a fait à ce moment-là une forte impression, j'aurais tendance à pencher pour la seconde possibilité: il ne meurt pas pour se réveiller "en toi" — il est déjà en toi, et comme tu l'indiques tu l'as toujours senti, là, à l'intérieur — mais il t'adresse en quelque sorte un message. Je crois qu'il se sent en danger dans ce monde extérieur: d'où ma question sur des circonstances nouvelles - il est possible que quelque chose ou que quelqu'un, menace le bien-être de cet élan créateur. Aurais-tu ressenti une baisse d'inspiration récemment, à laquelle tu ne parviens pas à trouver de raison réelle? Mais la réponse pourrait bien venir dans un prochain rêve. Quoiqu'il en soit, je serai là pour t'écouter: n'hésite pas à en partager la suite.

Bonsoir. Le rêve est court et résumé; ainsi toute interprétation doit-elle se baser sur ce socle sablonneux qu'est l'absence de contexte. Cependant, je vais te donner mon ressenti à ta lecture. Il s'agit d'un lieu éclairé, d'un lieu de parade; les armées du monde entier sont disciplinées, et défilent interchangeablement. Ces hommes obéissent, et marchent au pas. L'on est tenté de les voir comme un tout, qui représenterait quelque chose portant les mêmes adjectifs en toi, ou autour de toi. Peut-être s'agit d'une marche du monde extérieur, que tu vois comme carré, immuable; comme si tu te sentais dressé. Alternativement, peut-être s'agit-il de la part de toi-même qui a été ainsi dressée à la discipline comme un soldat. Quelque chose de rigide en tout cas. Au contraire, l'indien dansant sur la peau de bison, tout en gardant le symbole de la Force - en commun avec les armées - représente quelque chose de tout à fait différent, puisqu'il relève d'un sentiment immensément différent: cette danse, n'est pas un élan vital, ou à proprement parler la représentation d'un élan créateur? — Cet homme-là, je crois, représente une autre partie de toi-même: celle d'une force originelle, d'un pouvoir créatif. Quelque chose de puissant et d'insoumis, ou plutôt, qui n'est pas soumis aux mêmes chefs que les armées. Pourquoi se suicide-t-il? Peut-être est-ce parce qu'il se sent de trop; dans ce cas, ce serait une part de toi que tu étouffes - sans doute la reconnais-tu comme présente, d'où la forte impression du rêve, mais pour autant tu la bâillonnes et ne le laisse pas vivre - ou alors, mais cette seconde explication n'est peut-être là que pour compléter la première, cette force indomptée est-elle si puissante qu'elle s'annihile elle-même, tout comme dans l'athanor de l'alchimiste le serpent ou le dragon ourobore se dévore lui-même. - Coïncidence? Ce symbole alchimique est précisément souvent utilisé pour qualifier la mer tumultueuse de possibilités qu'est l'élan créateur, et la force génératrice... Plus simplement - je dirais que des circonstances nouvelles sont présentement en train de te donner une sensation qui relève de l'étouffement, et que cela a sans doute un rapport avec une activité artistique ou tout du moins d'expression de toi-même. N'hésite pas à en dire plus, si quelques mots de cela résonnent.

Je dois être honnête avec toi, Samantha, cette réponse de yop est tout ce qu'il y a de plus exact. Comme le dit l'adage - prenant vampiriquement un tout autre sens caché - "L'on récolte ce que l'on sème". Chacun reçoit en fonction de ce qu'il investit dans le chemin qu'impérieusement son cœur demande à gravir. Certains pouvoirs ne s'obtiennent qu'en donnant de soi-même bien avant de donner son cou à la morsure initiatique. Aspirer à une perfection de corps et d'esprit est un pré-requis nécessaire à l'immortalité et au monde des ténèbres; y renoncer, et tout particulièrement par faiblesse, c'est se présenter sur l'échafaud comme victime, non comme maître.

Je relis, après une longue période de temps, L'Ange à la Fenêtre d'Occident de Gustav Meyrink. Ce qu'il y a de plaisant dans ce type de roman long et dense, c'est que l'on re-découvre des petits détails à chaque lecture; en même temps, parfois c'est une sensation à double-tranchant - selon qu'ils soient étonnamment intéressants ou évocateurs, ou qu'ils apparaissent - l'histoire sue, déjà découverte - comme maintenant légèrement superflus. Et je crois que dans le cas présent il y en a des deux types. — Pour autant je recommanderais encore ce roman à qui s'intéresse: — À la vie passionnante du savant et alchimiste du XVIe siècle, John Dee. — À cette vision du Destin qui imagine en parallèle des vies pourtant s'écoulant à des temps différents. — Au fantastique pragois du début XXe (Kafka, Kubin...). — À découvrir des auteurs trop peu connus et pourtant plein de talent et de profondeur. :)

Ressuscitons Parménide. Il y a des choses qui sont (le forum existe, le monde existe et est tel qu'il est, etc.), et des choses qui ne sont pas (un double maléfique du forum mais rose au lieu de bleu et dans lequel nos Ombres disent ce que nous n'osons dire, - par exemple). La qualité commune à ce qui est, c'est le fait d'être. La qualité commune à ce qui n'est pas, c'est évidemment le non-être. Donc le non-être est. Ou est-il?

Me revoici sur ce sujet effroyable pour vous rappeler que l'on aura beau user de l'humour, ces créatures vicieuses sauront déjouer ces masques rieurs pour gratter de l'ongle l'horrible couche d'épouvante que nous portons depuis nos nuits adolescentes. Qui n'a jamais manqué mourir de terreur à l'approche du contact du Démon? L'on peut rire; mais ils nous mettront à nu face à nos peurs les plus intimes. J'ai connu ce phénomène, je parle en connaissance de cause. Incubes et succubes ont hanté mes nuits depuis un épisode de ma vie que je préfère ne pas révéler ici pour le moment. Ça a été horrible, horrible. J'ai manqué mourir. Alors ne riez pas trop.

The Spiritual Doorway in the Brain, de Kevin Nelson. Un ouvrage sur les NDEs, mais cette fois écrit par un neurologue compétent. Le lien déjà soupçonné de longue date entre une NDE et d'autres états d'entre-deux comme les sorties de corps ou les rêves lucides y est clairement explicité - ainsi que les mécanismes très probablement en jeu, et en particulier le switch automatique du cerveau entre conscience et sommeil REM. Bref, intéressant.

Beaucoup d'affirmations. Aucune source, aucune preuve. Qu'il y ait de très mauvais psychiatres est évident; qu'ils le soient tous ne l'est pas, et doit donc être démontré d'une manière un peu meilleure que cela.