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Les vérités d'Abraham


Ozy Mandias

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Bienvenue sur terre. Ici il n'y a que la guerre.

Abraham n'avait connu que cela. La guerre. Depuis tout jeune. Depuis qu'il était né en fait. Elle avait toujours été là. Comme une ombre froide et glaciale se penchant sur son berceau. Comme un grondement suivit de râles accompagnant ses jeux d'enfant. Comme la crainte prenant la place des rires après des bêtises d'adolescent. La guerre. Comme une seconde mère. La guerre, encore et toujours la guerre. Mais que savait-il au juste de cette guerre. Celle que les législateurs appelaient la guerre finale. Celle qui devait désigner le grand gagnant. Celle qui devait nommer le perdant. Celle qui devait sonner le début de la paix.

Cette fameuse paix rabâchée au fil des annonces politiques comme une carotte tendue à des ânes. La machine de guerre devait marcher coûte que coûte ! Les pacifistes ? Des traîtres ! Les contradicteurs ? Des traîtres ! Les intellectuels ? Des traîtres ! L'opposition ? Des traîtres ! Vous ne voulez pas combattre ? Vous êtes un traître ! Quiconque allait contre la bonne marche du militarisme de l'Etat était forcement avec l'autre. Avec nous ou contre nous. C'est pourtant simple ! Si simple qu'il fallait inculquer une logique vindicative et haineuse contre l'autre dès le plus jeune âge. Veiller à ce que nos petites têtes blondes ne se compliquent pas la vie avec toutes sortes d'idéaux tous plus infâmes et immoraux les uns que les autres. Ne pas leurs laisser la si contraignante épreuve du choix. L'Etat est là pour ça. Tout comme pour accompagner le citoyen tout le long de sa vie. Il ne faudrait pas qu'il devienne ingrat et commence à couver ne serait-ce qu'un centième d'idée séditieuse.

Abraham avait été un bon élève. Toujours respectueux de la bonne morale publique. Un fin dégustateur de la nourriture offerte gracieusement par les politiciens au journal du dix neuf heure (mesure sécuritaire, couvre feu à dix neuf heure passé de trente minutes ¿), sur la chaine démocratique¿ d'ailleurs la seule chaine autorisée par l'Etat, et contrôlée par l'Etat. Il ne faudrait pas avoir un peloté de chaines aux programmes dangereusement antisociaux. Non il ne faudrait pas. Donc nous pouvons dire sans crainte qu'Abraham put grandir dans un environnement sain et propice à favoriser un idéal patriotique. A ressentir de tout son être le vibrant écho de la flamme nationaliste. D'honorer l'héritage commun des ancêtres. D'être le fier défenseur de la patrie contre l'envahisseur assoiffé de sang. Car l'envahisseur est assoiffé de sang. Là est la vérité. Le peuple était confiant quant à cette immuable et universelle vérité, tout comme Abraham. Oui. Jusqu'à ce qu'il devienne soldat.

Il est étrange de voir un paradoxe survenir entre les moments ou le patriote se disant fervent guerrier et défenseur de sa patrie, devant un reportage insidieusement aiguiller par l'Etat ou même pendant une discutions politique avec quelque « collègues »¿ d'ailleurs pendant toute les discutions, puisque fatalement, tout les chemins menant à Rome, on en arrive à chaque fois à la même conclusion. Donc nous disions qu'il y avait paradoxe dans le faite de cette ferveur chauvine, limite hypocrite en cela que, une fois mis devant le fait accomplir, le courage disparaissait¿. comme devant la lettre du ministère de la guerre. Devant l'ordre de mobilisation. Devant l'obligation fatidique de servir son pays et ce avec le risque dans payé le prix le plus fort. Finis les « si j'y étais », « moi je ferais comme cela », les « moi j'y irais en courant à la guerre », finis toutes ces paroles jeté en l'aire durant des discutions entre deux demie. Finis cette engouement quasi pervers à la vue des images de la guerre montrer au journal de l'Etat. Finis le mensonge a soi même. Il s'agit d'être un homme cette fois si. Pour une fois, pourvus qu'elle ne soit pas la dernière.

Ainsi donc était arrivé le constat plus que médiocre du patriote face à son devoir. Abraham était effondré. Le monde semblait s'effondré, son monde. Toujours, on lui avait encré le devoir du sacrifice pour l'Etat, officiellement pour le peuple. Toujours il y avait crus¿ tant que cela ne le concernait pas directement. En réalité il ne s'agissait que de mensonge à soi. Un mensonge qui lui éclatait en pleine figure de façons soudaine et violente. Il ne voulait pas mourir. Cette lettre de mobilisation aurait put très bien être semblable à un testament. Voila la réalité d'une idéologie politique basée sur un principe de masse, misant sur un pensée et une attitude commune, face aux instincts les plus anciens et le plus inaliénables de l'humain : l'instinct de conservation menant à un égoïsme protecteur. Des siècles de propagande institutionnalisé au plus profond de notre société n'arriverait jamais à retiré notre fond le plus sincère et humain. Ainsi donc Abraham, mitigé par la peur et par la honte, se résignait à son sort de quidam. Il allait faire la guerre comme les autres, se persuadé d'y aller de bon c¿ur, et s'enfoncé un peu plus chaque jour dans la haine la plus simpliste et malveillante. Il suivrait le troupeau, dans un élan absurde de destruction et de mort. Il ne réalisait pas, pour le moment, parfaitement le bouleversement qu'engendrera ce conflit sur sa vie. La guerre le changerait, pour sur. La guerre le tuerait, certainement. Si se n'est physiquement, psychiquement alors. Il se mentirait chaque jour tendit que son être jusqu'à son corps l'empêcherais d'aller au suicide. Un veau¿ un veau à l'abattoir, s'agitant mollement conscient de n'avoir aucune chance de sorti, coincé entre des barrières de fer, poussé par des bouchers, vers des engins de torture ; mourir comme final, nourrir comme but.

Abraham prévint sa famille. C'est-à-dire sa mère et son père. Depuis longtemps retraités, ils avaient du par soucis financier -disons plutôt par inexistence financière- continuer de travaillés. Le père était conducteur de bus pour la ville. Il devait faire avec des horaires indécente pour un homme de soixante dix ans : levé à quatre du matin, conduire des visages morose jusqu'à midi, le temps de se rassasier d'un sandwich et d'un peu de café puis reprendre sa tourné jusqu'à cinq heure du soir. Sa mère, ancienne gardienne d'immeuble, avait trouvé du travaille dans la fabrique d'obus locale. Elle était aussi bien loti que son mari en ce qui concernait les horaires : des journées de dix heures à nourrir des bombes de toute sortes de poudre et de dérivé chimique. Et cela en devant chaque matin et chaque après midi, se coltiner et répéter les refrains patriotique, la main sur le c¿ur, cracher par le haut parleur de l'Etat dans les locaux de la manufacture d'armement numéros quatre cent trente six ¿en ce qui concernais celles s'occupant des obus, il s'en dénombrais sept cent vingt huit- . Et mettant de coté les risques liés à la manipulation de produits toxiques, l'Etat n'avait pas le temps de vraiment mettre n place un plan de sécurité pour son personnel, de plus c'était aux manufactures de s'occuper de ce genre de détails.

Telle était la réalité du pays, loin du carnage des champs de bataille. La jeunesse, poumons d'une nation, était envoyé à al mort a des centaines voir des milliers de kilomètres de chez eux. C'était donc aux anciens de participer à l'essor économique du pays par leur travailles. Economie plombé jusqu'à l'os, par des décennies de guerre. Cela étant la cause principale de la faible rentré d'argent des parents d'Abraham, devant reprendre le travaille, qui de toute façons était laissé vacant par les jeunes partant a la guerre. Un cercle vicieux, éternelle brassage des générations, voyant la démographie chuter petit à petit, balloter par les dédisions gouvernementale, régler par des technocrates méprisant l'avis du peuple. Bientôt se seront des bébés qui y iront à la guerre. Donc, Abraham fit par de sa convocation à rejoindre le formidable délire collectif guerrier. Phylandras et Agathe ¿respectivement son père et sa mère- n'en furent pas plus émus que cela. Ce n'était pas tant qu'ils gobaient les mensonges de l'Etat, c'était surtout qu'ils avaient, par l'expérience de l'âge, une philosophie de résignation et d'insensibilité face au coup d'éclat de la vie. Ils s'avaient que leur enfant irait tôt ou tard se battre. Ils étaient triste, bien sur, car à leur yeux il ne survivrait certainement pas. Pas grand monde ne survivaient et Abraham n'était pas de cette race des héros et des aventuriers. Il était une personne basic, née de parents basic, à la vie basic. Tout cela était pathétique, mais d'un pathétique assumer. « Contente toi du sort que dieu te réserve », lui disait son père. Ce qui doit être fait doit être fait, même si l'on ne décide pas soit même.

A suivre¿

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