Avait peur des araignées
Dans le cellier, il fait froid, ça sent mauvais, c’est humide et noir. Il y a juste la place pour son petit corps, entre les parasols, les fauteuils pliants, les vieux cartons, les seaux, les petits meubles entassés. Surtout ne rien toucher, rester bien droite, raide, immobile. Elle écoute, et croit entendre. Elle croit entendre des insectes ramper jusqu’à ses pieds nus dans les sandales, alors elle lève un pied, puis l’autre, perd l’équilibre, recule, se cogne, avance d’un pas, reprend son souffle, écoute. Son ventre se tord de peur, il ne faut pas qu’elle les imagine. C’est trop tard. Elle sait qu’au-dessus de sa tête, il y a de grandes toiles denses, de celles qui abritent les plus grosses araignées. Elles vont lui tomber sur les épaules, dans le cou. Elle est glacée, elle serre ses bras autour d’elle, ferme les yeux et commence à réciter : 200, 199, 198, 197, 196… ses larmes coulent, en silence.
A toujours peur des araignées
Elle en est sûre. Elle est entrée dans cette pièce et il y en a une, c’est sûr. La même angoisse, elle regarde sur les murs, rien. Elle revient en arrière… Elle est là. Au-dessus de la porte. Elle est passée juste en dessous. Frissons, tremblements. Elle essaie de réagir, de raisonner, mais c’est foutu, c’est la paralysie. Elle appelle, l’araignée se contracte, elle se demande, une fois de plus, comment fera-t-elle quand elle sera seule pour de bon. Comment elle fera…
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