Voulait se casser le poignet pour être sûre
Elle est assise dans ce long couloir blanc, sa mère à côté d’elle. Plus tôt elle a pris une gifle parce-qu’elle avait renversé de l’eau, elle a l’oreille qui chauffe encore. Mais si elle n’a pas bien tenu son verre, c’est parce-qu’elle a très mal au poignet. Vraiment. L’autre lui dit : "T’as intérêt qu’il soit cassé, sinon je te le casse moi-même !" Est-ce qu’elle a vraiment mal ? elle appuie fort son poignet sous la chaise. Oh oui ça fait vraiment mal. Mais s’il n’est pas cassé… Alors elle tord son poignet sous la chaise, tire, se retient de respirer, s’étouffe tellement ça fait mal. La peur au ventre elle part avec l’infirmière, pourvu qu’il soit cassé, pourvu qu’il soit cassé…
A toujours peur de ne pas avoir assez mal
Elle n’est jamais sûre d’avoir assez mal pour aller chez le médecin. Pourtant elle se souvient, il était bien cassé son poignet. Plus personne ne la menace aujourd’hui, mais il y a toujours cette voix : tu vas arrêter cette comédie ou je te jure que tu vas vraiment avoir mal. Elle appuie sur son crâne, bouge la nuque, si, ça fait vraiment mal. Oui mais rien n’est « cassé ». On verra demain…
1 Commentaire
Commentaires recommandés