Sapiens -1
C’est une pièce en trois actes qui se joue sur la scène terrestre.
Y.N. Harari lève le rideau sur un apprenti bipède que semble handicaper le poids de son cerveau ; mais c’est un leurre. L’action débutant il y a 70000 ans, on excusera l’auteur de prendre quelques raccourcis pour en souligner les moments forts.
La résistible ascension d’un acteur voué, semblait-il, aux utilités : brusquement projeté devant le trou du souffleur, d’abord hésitant sur son texte, voilà qu’il improvise et retrouve son assurance, brûle les planches et prend une nouvelle dimension, pour finir par éclipser le décor.
Acte I - La révolution cognitive
Sans surprise, c'est le cerveau de cet Homo qui lui permet d’effectuer ce premier bond dans le développement, avec les étapes de la marche bipède, de l'observation-exploration, de l'innovation _ le conduisant à la maîtrise du feu, l'emploi d'outils, la domestication d'autres espèces, l'assistance interindividuelle, le langage, les métissages….
Ce qui lui vaut, non seulement d’escalader rapidement les échelons dans la hiérarchie des espèces pour accéder au statut de prédateur dominant, mais bientôt de s’approprier l’un après l’autre la plupart des écosystèmes de la planète.
Dès lors, l’absence de confinement _ dans un biotope attitré _ de cette espèce prépondérante, risque de prendre en défaut les mécanismes de régulation du monde vivant.
En effet celui-ci, dans tous ses écosystèmes, ne perdure que grâce à des limitations sur les accroissements ou les réductions d’effectifs, adaptées aux variations d’ambiance climatique.
Cependant, dans un premier temps, la faible démographie des «chasseurs-cueilleurs» leur évite de se démarquer d’autres espèces vivantes dans la responsabilité d’éventuels déséquilibres locaux.
Mais, avec le temps, l'association des cerveaux, grâce aux échanges d'informations et au recours à l'abstraction, les amène à progresser en technique, en organisation, et par là-même à intensifier leur impact sur les environnements qu’ils fréquentent.
Phénomène se renforçant encore avec la croissance continue des effectifs des communautés, de la bande à la tribu, et au-delà, vers des formations plus importantes, par la sédentarisation liée à la phase suivante….
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