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signes de faiblesse


querida13

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Pendant les vacances suivantes ,je me suis beaucoup reposée.Dans le village, les maisons avaient pris de la valeur et les propriétaires se sont pratiquement tous mis à les vendre en faisant une plus value conséquente au passage.Ce qui eut pour conséquence de me faire perdre les quelques amis que je m'y étais faits.

D'ailleurs le village ne cessait de s'agrandir ,de croître et d'embellir.Enfin,les bâtiments du moins car la nature elle,se réduisait comme peau de chagrin,la forêt avait été incendiée les animaux qui traversaient la route avaient été écrasés par les voitures,les oiseaux reculaient,on commençait à entendre les moteurs des voitures le grondement des tirs de mines qui creusaient des fondations.Des magasins s'ouvrirent ,le pharmacien installa son officine,le dentiste le laborantin et le médecin ouvrirent des cabinets.

Un jour,une famille de mes amis marseillais me rendirent visite.je les invitai à boire un café ou un thé et à partager le biscuit qu j'avais préparé.Mon amie me demanda de jouer au piano,c'était ce que j'étais en train de faire juste avant qu'ils ne sonnent à la porte.Je m'exécutai de bonne grâce.

Le téléphone se iet à sonner.Ma mère me téléphonait pour m'annoncer la mort de ma grand-mère .Cela fit fuir mon amie et sa famille qui refluèrent rapidement vers la porte sans s'attarder outre mesure.Ils prirent donc tous hâtivement congé.

L'année scolaire suivante fut morose.j'ai lutté pied à pied contre le chagrin.j'en avais atrocement,mais je l'ai refoulé en me raisonnant constamment:la vieille dame s'était battue jusque tard dans la vie,elle avait tenu bon tant qu'elle pouvait ,mais elle était devenue gâteuse et dépendante et il fallait bien devoir la laisser partir à un moment donné et mon père serait délivré de la présence de sa mère qui ne le reconnaissait même plus.La rentrée fut au lendemain des obsèques.J'enseignai mais je n'eus pas la grâce cette année là.je pataugeais dans un coton brumeux, mes émotions étaient amorties,avancer était un calvaire.

La mort m'avait durement touché elle avait emporté les gens par dizaines dans ma vie et là c'était le summum!

je considérai ma vie sans complaisance:

Je végétais dans une vie provinciale sans intérêt,j'étais dans un coin paumé,la vie m'arrachait les miens (amis, profs,connaissances,coreligionnaires,parents...),la musique,à qui j'avais tant donné, ne m'apportait rien.

Je fermai mon piano.Je n'y touchai plus pendant plus d'un an.lorsque je m'avisai que je n'avais pas déchiffré de partition en les triant, je pris conscience que j'avais associé le piano au chagrin de la nouvelle de la mort de ma grand -mère.

Le noel suivant,mon mari eut la bonne idée de m'offrir un appareil de karaoké.Il fit un montage extraordinaire avec sa télé et son home cinéma;dès lors chaque fois que quelqu'un me faisait un cadeau c'était un DVD de karaoké,mon frère m'offrit un micro.la musique reprit ses droits et si je ne jouais plus, je chantais.je révisais même activement dans mon coin toutes les chansons que j'avais mémorisées et j'en connaissais tout un stock.

Mais cependant après trois traitements hormonaux et trois changements de gynécologue mon problème ne se réglait pas.Je passai quatre années scolaires aux limites de ma résistance.Je perdis un tiers de mes globules rouges.Je suivis le conseil de mon amie marseillaise et changeai une quatrième fois de gynécologue.On pratiqua sur moi une endométrectomie.Je me fis arrêter pour dépression tant j'étais fatiguée.je regardais mon jardin au printemps et je pensais que ce serait le dernier printemps que je verrais.Je me sentais faible,faible, vidée...

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