En effet
La pluie ruisselle sur le roc
D’un avenir incertain :
Solide, en un bloc,
En l’attente du lendemain.
Cruelle désirée
Que l’espoir d’un ange !
D’une ruelle lézardée
Me parvient un étrange.
Qu’est-il ?
Qu’avale cet abysse ?
Sinon que d’un cil
Le courage d’Ulysse ?
Mais du mythique
Il n’en est nullement.
Car aucune rhétorique
Ne comble le désappointement.
Cessons ce verbiage
Qui dissipe l’avant et l’après,
Et préférons davantage
Approcher le juste de près.
De ce ciel !
Pas de souvenirs.
Circonstanciel,
Mon choix aime s’y tenir.
Aucune déception,
Aucun passé,
Que rien ne fasse exception
En ce désert d’esprit évidé.
La pluie ruisselle sur le glas
D’un désespoir apaisant :
Si le prix est d’être las,
Le tribut n’en est que plus vivifiant.
Donne ton bras aux vipères,
Cède ton cœur au trépas.
Si tu veux un jour être père,
Il te faudra franchir ce pas.
Mourir, voilà ta liberté !
Nul ne peut t’en priver
Sinon l’immonde immortalité
Que chacun cherche à t’imposer.
Une trace sur le sol,
Ce n’est que faux!
Seul un être fol
Irait vouloir pareils cadeaux.
Rester dans les mémoires,
Marquer de son sceau le temps :
Pourquoi rêver de ces gloires
Qui empoisonnent nos âmes depuis si longtemps ?
Les phrases s’allongent,
Les mots s’alourdissent :
Les songes pèsent et rongent
Sur ces mondes qui s’esquissent.
Au loin !
En effet, je vois.
Un navire en coin,
Une échappatoire et des toi(s).
Mais de ce « je »
Je ne sais rien,
Sinon qu’irai-je
En tant que sien
Vers un lointain
Qui n’est pas du mien.
J’ignore qui je suis, si je suis sain,
Ou saint dès lors que je vis bien.
Je sais seulement que, de ces lignes, de ces courbes qui se dessinent,
Persistera une impression, une idée qui se glisse,
Celle d’un chaos sans aucun, de chaînes qui s’indéterminent,
D’un hasard qui ne raconte pas, d’une folie qui grandisse.
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