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La dynamique du rapport capital/revenu (Thomas Piketty, le capital au XXIème siècle)


Docteur CAC

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Pour information, cet article est la suite d'un article précédemment publié sur le blog. Pour la bonne compréhension du sujet qui nous intéresse (à savoir, l'analyse du livre de Tomas Piketty traitant de l'évolution historique du capital et du revenu, de l'évolution de du rapport entre ces deux sources de richesse, d'une mise en perspective historique et au final de solutions pour traiter les inégalités constatées), je vous conseille de lire l'introduction mise à votre disposition via le lien ci-dessous.

[Lire l'introduction...]

Après avoir introduit les concepts fondamentaux, jeté les bases de notre réflexion et fait un bref rappel historique des conséquences du dernier grand bouleversement économique qu'a connu l'Humanité : la révolution industrielle. Nous allons maintenant étudier historiquement la composition et l'évolution des différentes formes de richesse (à savoir terres, immobilier, machines, entreprises, actions, obligations, brevets, cheptel, or, ressources naturelles, etc.) dans plusieurs pays dont l'auteur a pu extraire de nombreuses informations. Ce sera aussi l'occasion de réviser un peu l'Histoire, la notre et celle des autres.

Commençons par les définitions ...

C'est pas ce qui va être le plus marrant dans notre histoire mais c'est un passage obligé pour la suite et comme je souhaite avoir un propos le plus largement accessible, je tiens à revenir sur ce qui pourrait poser des difficultés . J'ai donc rassemblé un bon nombre de notions à expliciter disséminés tout au long de cette partie et je vais essayer d'être le plus claire possible.

Pour l'introduction, j'ai voulu resté simple ... mon objectif était de vous présenter l’ambiance du livre et la démarche de l'auteur. Il était pas question de vous agresser avec une avalanche de concepts et de théories. Prenons les choses dans l'ordre, l'introduction nous avez permis d'exposer des déséquilibres au niveau mondial liés les uns aux autres : démographique, niveau capitalistique,niveau de production, revenus ...

Pour trouver l'origine de ces déséquilibres facilement constatables, l'auteur cherche des causes plus profondes en s'aidant par exemple de la critique marxiste (parlant de la baisse tendancielle du taux de profit mais nous verrons cela plus tard...) et des dynamiques que le capitalisme semble avoir. A cette fin, il définit la première loi fondamentale du capitalisme.

La forcément je suis obligé de vous donner la formule :

α = r . β avec r : taux de rendement moyen du capital(*) et β : rapport capital/revenu.

(*) le taux de rendement du capital mesurent ce que rapporte un capital au cours d'une année exprimé en pourcentage du capital investi.

Reprenons l'exemple donné dans le livre :

Si β = 600 % et r = 5 % alors α = r . β = 30 %.

Autrement dit, si le patrimoine représente l'équivalent de six années de revenu national dans une société donnée, et si le taux de rendement moyen du capital est de 5 % par an, alors la part du capital dans le revenu national est de 30 %.

Pour comprendre comment la structure du capital a évalué d'un point de vue macroéconomie (à l'échelle d'un pays), encore faut-il comprendre la façon dont il se décompose.

La capital national se décompose en capital intérieur et le capital étranger net.

Le capital intérieur mesure la valeur du stock de capital (immobilier, entreprises, etc.) implanté sur le territoire du pays considéré.

La capital intérieur se décompose en trois catégories : terres agricoles ; logements ; et autre capital intérieur.

La capital étranger net - ou actif étrangers nets - mesure la position patrimoniale du pays considéré vis-à-vis du reste du monde, c'est-à-dire la différence entre les actifs possédés par les résidents du pays dans le reste du monde et les actifs possédés par le reste du monde dans le pays en question (y compris, le cas échant, sous forme de titres de dette publique).

Basiquement, on peut retenir la formule suivante :

Capital national = terres agricoles + logements + autre capital intérieur + capital étranger net

Analyse du cas de la France et du Royaume-Uni

Afin de tenter de dégager de grande tendance dans l'évolution de la structure du capital, prendre l'exemple de ces deux pays en premier lieu parait tout à fait raisonnable. En effet, il se trouve que c'est pour ces deux pays que les sources historiques disponibles sont les plus complètes et homogènes depuis le XVIIIème siècle.

Le capital au Royaume-Uni, 1700-2010

[img2=550px][/img2]

Lecture : le capital national vaut environ 7 années de revenu national au Royaume-Uni en 1700 (dont 4 en terres agricoles).

Le capital en France, 1700-2010

[img2='550px']http://les-yeux-du-monde.fr/wp-content/uploads/2013/11/graphique-capital-revenu-piketty.png[/img2]

Lecture : le capital national vaut près de 7 années de revenu national en France en 1910 (dont 1 placée à l'étranger).

Source: piketty.pse.ens.fr/files/capital21c/pdf/G3.2.pdf

Au regard des graphiques présentés, nous pouvons en tirer les conclusions suivantes :

Nous avons relevé depuis le XVIIIème siècle un interventionnisme de l’État de puis en plus important et cette tendance de long terme à pu être statistiquement observé : en simplifiant les actifs publics ont progressé en France et au Royaume Uni de façon assez similaire passant de 50 % au XVIIIème siècle à 100% du revenu national à la fin du XXème siècle.

Prenons le cas de la France, la crise des années 30 (déclenché par le krach de 29) d'une violence encore aujourd’hui inégalée est le moment ou la confiance dans l’idéologie libérale consacrant le laissez faire et la non intervention de l’État s’effondre complétement dans l'opinion publique. A la suite de ces événements on demande des comptes à l'élite financière qui a conduit les économies mondiales dans le mur et on met en place ce que l'on appelle des économies mixtes (l’État intervient directement dans divers secteur de l'économie).

Avant de s'intéresser plus en profondeur aux évolutions du capital national, il nous faut étudier la question du partage entre entre le capital public et capital privé et la question des dettes publiques (s'appréciant en même temps que la définition du capital public). En effet comme le dit l'auteur :

Le capital national, ou patrimoine national, est la somme du capital public et du capital privé.

Le capital public est défini comme la différence entre les actifs et les passifs de l’État et des diverses administrations publiques.

[...]

Le capital privé est la différence entre les actifs et les passifs des individus privés.

Ainsi si le capital public définit la richesse nette d 'un pays, alors il convient d'apprécier l'importance des dettes et ses tendances historiques au Royaume-Uni et en France. Juste un petit commentaire avant de vous introduire le tableau suivant :

  • déjà il va vous permettre de remettre des ordres de grandeur sur le patrimoine public (ce que possède un état et les administrations) et le patrimoine privé (les ménages). En effet, pour les grandes comparaisons macroéconomiques nous pourrions nous passer de cette partie de l'analyse mais cela n'a-t-il pas des conséquences sur les choix politiques et économiques ?

  • sans oublier aussi la critique d'un état trop présent dans l’économie, ne devrait-on pas alors voir un capital public élevé signe que l'état détient cette capacité d'intervention ? regardez bien ...

  • et puis quelque chose de technique (comptable ?) mais d'essentiel de bien avoir en tête à l'heure ou on matraque les esprits avec le question de la dette publique : s'il y a bien des dettes, il doit y avoir des actifs non ? si vous ne comprenez pas alors faisons simple : l'état doit de l'argent mais il a des bâtiments (de l'immobilier), il a des placements financiers, des actions. Ce n'est pas comme s'il n'y avait rien a mettre en face des dettes hein !

Richesse publique et richesse privée en France en 2012 (p.201)

[table][/th]
Valeur du capital, en % du revenu national
Valeur du capital, en % du capital national

(capital public + capital privé)[/td][td]

605 %
[/td][td]
100%
[/td]

[/b] (patrimoine public net : différence entre actifs et dettes détenus par l’État et les autres administrations publiques)[/td][td]

31 %

Actifs | Dettes

145 %| 114%

[/td][td]
5 %

Actifs | Dettes

24 % | 19 %

[/td]

[/b](patrimoine privé net : différence entre actifs et dettes détenus par les individus privés (ménages))[/td][td]

574 %

Actifs | Dettes

646 % | 72 %

[/td][td]
95 %

Actifs | Dettes

107 % | 12 %

[/td][/table]

Reprenons le tout à l’échelle européenne

Le capital national en Europe, 1870-2010

[img2='550px']https://housepresscomment.files.wordpress.com/2014/04/piketty-national-capital.png?w=300&h=183[/img2]

Lecture : le capital national (somme du capital public et privé) vaut entre 2 et 3 années de revenu national en Europe en 1950.

Source: piketty.pse.ens.fr/files/capital21c/pdf/G4.5.pdf

Les évolutions européennes du rapport capital/revenu et du partage public-privé étant posées, nous pouvons maintenant analyser plus en profondeur la tendances que l'on a retrouvé pour tous les pays européens : nous avons une courbe en U qui traduit un effondrement puis une remontée jusqu'à retrouver des niveaux similaire entre les deux extrémités.

Peut-on comprendre ce mouvement subit par le capital au XXème siècle ?

Cette partie sera courte :cool: mais il va y avoir une subtilité !

A ce moment de l'analyse, nous avons étudier les cas des européens et on retrouve un schéma général (comme expliqué dans le paragraphe juste au dessus) : on constate une chute très importante du fait des 2 guerres mondiales puis une remontée, jusque la tout va bien ... sauf que les destructions matérielles n'expliquent qu'une faible part de la chute de capital (et a fortiori la chute du rapport capital/revenu).

Alors hein... on se demande quoi non ? franchement on a une chute vertigineuse du capital et on pourrait tranquillement l'expliquer par les conséquences des tapis de bombes, des sabotages, et des combats ... :mouai: et bien non et quand on y pense : comment les différents pays pourraient être touchés aussi durement alors que tous ces pays n'ont pas subit non plus les mêmes destructions ?

Bingo ! il y a aussi les conséquences des guerres avec les changements politiques comme les révolutions et les décolonisations ! et cela va avoir des conséquences sur ce que l'on a appelé le capital étranger net (sur ce que les individus d'un pays possèdent de capital d'un autre pays pour ceux qui dorment au fond de la salle ...). Et dans le même temps, les européens [les ménages privées] ont une épargne faible dans un environnement économique défavorable (jusqu’à la crise des années 30) ; conséquence : les ménages vendent leurs actifs. Mais en cumulant tout cela aux destructions là on peut expliquer les 3/4 de la baisse, c'est plus significatif :bo:.

A la découverte du nouveau monde !

Le nouveau monde, en l’espèce l'amérique du Nord, offre plusieurs spécificités venant du fait que le pays s'est développé à notre époque moderne. Le nouveau offrait des perspectives, et nous retrouvons cette idées dans la faiblesse des prix de la terre et des équipements professionnels (Toquevilel l'avait déjà noté à son époque).

Avec ces exemples, que conclure de l'évolution du rapport capital/revenu sur une longue période ?

Il est temps d'aborder la deuxième loi du capitalisme avec la formule suivante :

β = s/g avec s : taux d'épargne du pays et g : le taux de croissance du pays

Effectivement, cette loi fondamentale va nous permettre d'apprécier l'importance de l'épargne. Alors étudions ses composantes, sa répartitions et son évolutions dans les divers pays que nous avons précédemment étudié.

Épargne privé et publique dans les pays riches, 1970-2010

[table]
Épargne nationale

(privée + publique)

dont : Épargne privéedont : Épargne publique[/table]

Source: piketty.pse.ens.fr/files/capital21c/pdf/T5.4.pdf

(nette de dépréciation)

(en % du revenu national)

Le capital privé et public dans les pays riches, 1970-2010

[img2='550px']http://investir-et-devenir-libre.com/wp-content/uploads/2014/07/Le-capital-priv%C3%A9-et-public-dans-les-pays-riches-1970-2010.png[/img2]

Source: piketty.pse.ens.fr/files/capital21c/pdf/G5.5.pdf

Cette deuxième loi nous aide à comprendre les raisons de l'augmentation importante du patrimoine privé observé globalement dans les pays riches. Comme vous devez sans doute le savoir pour les pays développés, la période 1970-2010 est synonyme de faible croissance (chocs pétroliers, crises financières, développement des pays émergeant - les dragons asiatique, les tigres asiatique, le BRIC -) mais en même, comme nous avons pu le voir précédemment, le taux d'épargne reste élevé.

On peut expliquer cette évolution des patrimoines par:

  • l'important cycle des privatisations pendant la période qui va transférer la richesse publique vers la richesse privée
  • et une évolution des prix des actifs : nous avons déjà pu dire que globalement ces produits avaient changés de nature avec le temps pour arriver à la période qui nous intéresse au capitalisme financiarisé et à l'augmentation de la valeur des produits boursier et de l'immobilier.

Mais d'abord intéressons nous au premier : à savoir le cycle des privatisations. Ce cycle a eu pour moteur la baisse de l'investissement de la puissance public et l'augmentation de ses emprunts, l'écart en résultat s'expliquant par le financement de ses dépenses courantes. Le problème, c'est qu'il toujours l'ensemble des pays développés (listé dans le tableau à la page 292 du livre : tableau 5.4 Epargne privée et public dans les pays riche entre 1970 et 2010). Ainsi si vous avez la même trajectoire dans un même période (1970-2010) faisant suite à un choc violent (en l’espèce le choc pétrolier) c'est que les politique publique dans les différents pays n'ont pas servi à grand chose puisqu'elles arrivent au même résultat ...

Maintenant intéressons nous à notre deuxième point expliquant l'augmentation du patrimoine privé : la remontée historique des prix des actifs faisant suite aux évolutions du rapport capital/revenu sur la période précitée.

Comment s'est opéré le partage du revenu national entre le capital et le travail ?

C'est sans doute la question centrale, celle qui peut intéresser un grand nombre de personnes, c'est même je crois pour l'auteur la question qu'il s'est posé au départ pour écrire le livre. Il n’est plus question d'idées creuses sans fondement, non la tout ce qui vient d'être dit peuvent permettre de tracer des tendances (à ce moment là nous en sommes à un bon 1/3 du livre ...). Je préviens aussi que nous allons aborder des concepts économiques d'un niveau qui demandera de votre part un effort sortant de l'ordinaire (pour vous donner un ordre d'idée c'est d'un niveau de 3ème année de Licence d'Economie-Gestion). Nous allons parler de fonction de Cobb-Douglas, de baisse tendanciel du taux de profit, des 2 Cambridge, d'élasticité ... je vous rassure cependant le passage est court mais il sera intense ...

Si vous en comprenez pas tout, je ne pense pas que vous en serez lèse pour la suite de ma présentation mais ne vous dispensez pas de dépasser cette difficulté d'autant que je ferais un effort de pédagogie qui vous donnera je pense les armes pour comprendre, cela ne sera pas vain !

Le partage capital-travail au Royaume-Uni, 1770-2010

Lecture : au 19e siècle, les revenus du capital (loyers, profits, dividendes, intérêts,.) représentent environ 40% du revenu national, contre 60% pour les revenus du travail (salarié et non salarié).

Source: piketty.pse.ens.fr/files/capital21c/pdf/G6.1.pdf

Le partage capital-travail en France, 1820-2010

[img2='550px'][/img2]

Lecture : au 21e siècle, les revenus du capital (loyers, profits, dividendes, intérêts,.) représentent environ 30% du revenu national, contre 70% pour les revenus du travail (salarié et non salarié).

Source: piketty.pse.ens.fr/files/capital21c/pdf/G6.2.pdf

Intéressons nous alors aux évolutions historiques du rendement du capital dans l'histoire : sur le très long terme nous sommes sur une quasi-stabilité avec une tendance très légèrement à la baisse de ce rendement passant de 4 %-5 % au x XVIIIème et XIXème siècle à 3 %-4% aujourd’hui. Au delà de l'analyse de son évolution, ce rendement doit bien avoir des déterminants permettant de fixer le taux. En prenant le modèle économique le plus simpliste (celui retenant l'hypothèse de la concurrence pure et parfaite ), il y a une égalité parfaite entre le taux de rendement du capital et la productivité marginale du capital.

Pour aborder la notion de productivité marginal du capital, résumons là a une question : si j’investis dans sur l'unité supplémentaire de capital quelconque, que va me produire cette unité supplémentaire ? Autrement dit imaginons une usine : si j’investis dans une machine supplémentaire quelle production vais-je en retirer ?J'avais déjà expliqué avec un exemple l'idée de la marginalité dans un autre article à consulter si vous ne comprenez pas.

Je me permets de reprendre l'exemple de l'auteur :

Supposons par exemple que dans une société agricole le fait de disposer de l’équivalent de 100 euros de terres supplémentaires, ou bien de 100 euros d’outils supplémentaires (compte tenu des prix en vigueur pour la terre et les outils), permette d’augmenter la production de nourriture de l’équivalent de 5 euros par an (toutes autres choses égales par ailleurs, en particulier en maintenant constante la quantité de travail utilisée). On dit alors que la productivité marginale du capital est de 5 euros pour 100 euros investis, autrement dit de 5 % par an.

Dans des conditions de concurrence pure et parfaite, il s’agit du taux de rendement annuel que le détenteur du capital - propriétaire foncier ou propriétaire des outils - devrait obtenir de la part du travailleur agricole. S’il cherche à obtenir davantage que 5 %, le travailleur ira louer sa terre et ses outils auprès d’un autre capitaliste. Et si c’est le travailleur qui veut payer moins que 5 %, la terre et les outils iront à un autre travailleur. Évidemment, il peut exister des situations où le propriétaire est dans une situation de monopole pour louer sa terre et ses outils au travailleur, ou bien pour lui acheter son travail (on parle alors de « monopsone »), auquel cas le propriétaire peut imposer un taux de rendement supérieur à cette productivité marginale.

Aussi à l’idée de marginalité, on y accole aussi le concept des rendements décroissants : c'est assez intuitif, avec la marginalité vous voyez que plus vous cumulez du capital moins la dernière unité de capital additionnée va produire, c'est le cas classique en économique. D'un point de vu mathématique, vous obtenez une courbe en cloche : elle croit dans un premier temps jusqu’à un point optimal pour ensuite décroître : l'idée c'est que à moment donné il ne sert plus a rien de cumuler du capital, ajouter une unité supplémentaire de capital n'engendre plus un effet positif sur la production.

Conclusion de cette 2ème partie

Nous voici à la fin de cette deuxième partie sur le livre de Thomas Piketty. Ainsi plus nous approfondissons son analyse plus il devient intéressant de mettre en relation son analyse et l'actualité. Nous avons étudié les évolution historique de nombreux pays pour en expliquer les tendances et dégager et légitimer des lois structurelles et analyser le rapport capital/revenu. A ce stade nous voyons un déséquilibre structurelles dans ce rapport capital/revenu que nous avons tenté d'expliquer par l'histoire et des concepts économiques. De ce fait, il est cohérent pour l'auteur d'analyser ensuite ces inégalités : c'est ce que nous verrons dans la prochaine partie.

Lecture : en 2012, la valeur totale du capital national en France était égale à 605% du revenu national (6,05 années de revenu national), dont 31% pour le capital public (5% du total) et 574% pour le capital privé (95% du total).

Rappel : le revenu national est égal au produit intérieur brut (PIB), diminué de la dépréciation du capital, et augmenté des revenus nets reçus de l'étranger; au final, le revenu national est égal à environ 90% du PIB en France en 2012; voir chapitre 1 et annexe technique.

Source: piketty.pse.ens.fr/files/capital21c/pdf/T3.1.pdf

Le fait central est donc bien visible : au début es années 2010, le capital national est en quasi-totalité composé des patrimoines privés (99% au Royaume Uni et en France 95%), ce qui semble rejoindre une tendance historique. Alors quand il s'agit d'étudier le capital national dans ces économies de marché n'ayant jamais connu le communisme sociétique et du partage entre capital public/capital privé, on en vient à étudier les patrimoines privés qui ont pu représenter près 800 % du revenu national alors que le patrimoine public entre -50% et 50%.

Si on écarte l'importance du capital public qui semble plutôt marginal, alors il reste le rôle politique qu'a du avoir sur le long terme l'état sur les politiques notamment celles qui ont impacter l’accumulation des patrimoines. pour l'Angleterre, le patrimoine privée a été renforcé par l'endettement public important : l'épargne absorbé par cette dette à mécaniquement limité l'investissement privé dans les années 1770-1810 jusqu'à logiquement renforcé les possédants (la nouvelle classe des rentiers boursiers et de ceux possédant la terre et l'immobilier).

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