Dans une fourmilière
…Dans une fourmilière.
Au fond de la fourmilière, bien placé, je dors. Cela fait plus d'un millénaire que je regarde le ciel et rien ne me fascine plus que cette magnifique construction. Celui qui m'y a mis est très bien informé ainsi qu'il ne m'a pas mis là par hasard. A travers l'amoncellement de poussières et de grains de terre, j'y vois tout d'abord le disque solaire. Bizarrement, il ne m'éblouit pas. Je le regarde pourtant droit, à travers toute la hauteur de la fourmilière. Je l'observe bien, étant à un niveau très profond de la très haute fourmilière. Peut-être au centre même. Je contemple : belle conception. Autour du centre, d'une vision centrale de l'édifice quotidien, du travail journalier, les fourmis s'affairent à construire une protection contre le soleil mais non contre sa lumière. Voici donc le secret des fourmis, le pourquoi de leurs travaux. L'édifice est alors de taille, moi même au centre de cette fourmilière. Elles s'activent à la construction toujours changeante de faire amener la lumière dans l'endroit le plus sombre ; dans la terre même ; dans des galeries, sans la puissance aveuglante du soleil. Elles veulent la lumière et non sa personnification terrestre qui n'est que nuisance et, elles le prouvent, mensonge. Ceci car il se peut y avoir la lumière du soleil sans le soleil. La vision de la fourmis, à l’intérieur de la fourmilière défit les étoiles bienqu'elles soient lumineuses à plus d'un titre. Contemplation.
Cela fait plus d'un millénaire que je suis mort et pas même le soleil n'a l'audace, face à moi, de rompre mon abri ; la construction de mes petites amies, les fourmis.
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